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L'Église chrétienne a toujours reposé sur une seule et même autorité, c'est à dire, sur
le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ étant la pierre angulaire
soutenant tout l'édifice (Éphésiens 2:20).

En ce qui concerne la ˜       plus précisément, il est


manifeste que le peuple de Dieu a connu trois temps dans la mise en contact avec la
doctrine sacrée des apôtres : dǯabord un temps d'instruction exclusivement orale (I) ;
ensuite un temps de transition comprenant un enseignement oral  scripturaire (II),
puis finalement une période exclusivement scripturaire qui perdure jusquǯà
aujourdǯhui (III).

         

Il est tout à fait manifeste que lorsque le Seigneur a envoyé ses apôtres annoncer
l'Évangile dans le monde, ceux-ci ne se sont pas immédiatement précipités sur leurs
plumes afin d'écrire des parchemins, sans dire mot autrement que par écrit. Le Livre
des Actes nous montre combien les apôtres ont premièrement prêché   
et combien ils ont mis de temps à réaffirmer l'Évangile tout en dispensant des
instructions pour édifier l'Église partout où ils passaient, sans rien écrire au départ1.

Il est donc notoire que ˜   ˜ , seules les prescriptions données par
les apôtres (de bouche à oreille) devaient tenir de tradition apostolique pour les
différentes églises du monde. Cela ne veut pas dire qu'il n'y avait pas du tout de


1 Actes 2:14-47, Actes 3:12 et suivants, Actes 4:8 et suivants.
Saintes Écritures : l'Église possédait au contraire       sur lequel les
apôtres et les premiers disciples s'appuyaient fréquemment2 comme le Christ leur
avait appris à le faire3.

La Tradition apostolique (soit lǯenseignement qui se retrouvera dans le Nouveau


Testament) était pour l'heure purement orale. Cependant, cet état de chose ne pouvait
être que provisoire, et ce en raison de deux facteurs :

 Le facteur de  ˜ : les communautés chrétiennes avaient besoin


d'instructions, or les apôtres ne pouvaient pas toujours se déplacer pour les
informer, ni être partout à la fois).
 Le facteur du  ˜ : les apôtres n'étaient pas plus immortels que les pasteurs
qu'ils avaient formés. Or, parmi ces derniers Ȃ et parmi leurs successeurs,
certains allaient devenir des traîtres et des loups pour les âmes4.

Comment pourrait-on contrecarrer les diverses hérésies qui commençaient déjà à


apparaître5, et les autres à venir ? Sur la base de quelle autorité les réfuterait-on ?
Puisque les apôtres allaient quitter ce monde, leur prédication devait demeurer de
façon certaine et exacte. Il fallait que l'Église ait une familiarité et un accès très fiables
à leurs instructions, comme si les apôtres étaient présents eux-mêmes et parlaient aux
fidèles.

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Devant cette nécessité de fixer la doctrine, le Saint-Esprit a poussé les apôtres à


écrire6. C'est ainsi que Paul Ȃ et les autres Ȃ ont adressé des épîtres à différentes
communautés chrétiennes, épîtres dans lesquelles se ˜   ˜  
l'enseignement qui devait devenir la doctrine permanente de l'Église.


2 Actes 8:30, Actes 17:11, etc.
3 Luc 24:27.

4 Actes 20:29-31, 2 Pierre 2:1, 2 Thessaloniciens 2:4.

52 Thessaloniciens 2:2.

6 2 Pierre 1:20-21, Romains 15:4.


Évidemment, en rédigeant la Première épître aux Thessaloniciens, Paul ne pouvait pas
sǯy référer en disant  oilà la seule autorité ans l'Église  car une ou deux épîtres,
bien que très précieuses et divinement inspirées, ne constituent pas l'ensemble du
Trésor spirituel que l'Esprit de Dieu a désiré nous communiquer par les auteurs
sacrés.

C'est la raison pour laquelle, encore, l'apôtre rappelait à ses contemporains les
traditions qu'il leur avait enseigné, que ce soit « de vive voix ou par écrit7 » Mais cette
période de précision progressive de l'enseignement apostolique ne devait pas
continuer à jamais.

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Dans sa deuxième épître à Timothée, l'apôtre Paul évoque sa mort prochaine8. Alors, il
remet son disciple à la consolation Ȃ et à la lumière Ȃ des seules Écritures, dont il dit
qu'elles « peuvent ( ) l'instruire pour le salut, par la foi qui est en Jésus-
Christ9. »

Or ce terme grec,  , utilisé ailleurs dans lǯépître10, signifie une capacité, un
pouvoir. Ainsi, selon Saint Paul, les Écritures saintes (cǯest-à-dire l'ensemble du Canon
alors en processus de constitution) ont le pouvoir, la faculté, elles sont capables
d'instruire l'homme pour le salut. C'est la    des Écritures qui est ici affirmée !
On remarque quǯy a une grande différence avec la Seconde épître aux Thessaloniciens
(2:15) où Paul renvoyait au souvenir de ses sermons autant qu'à ses lettres.

En effet, ce passage de 2 Thessaloniciens manifeste l'insuffisance de l'épître


précédente (1 Thessaloniciens) à édifier les croyants en toutes choses : les
contemporains de Paul et des autres apôtres avaient encore la mémoire fraiche et


7 2 Thessaloniciens 2:15.
8 2 Timothée 4:6.

9 2 Timothée 3:15.

10 2 Timothée 3:7.
devaient s'édifier sur ce qu'ils avaient entendu de lui11 ; ils l'avaient même vu vivre
parmi eux12. Il est donc normal que Paul leur remette en mémoire non seulement ses
enseignements écrits mais également ses enseignements oraux.

Mais maintenant, Paul va mourir. D'ailleurs, il sait que ce sera éventuellement aussi le
cas des autres apôtres. Cette génération va disparaître, et nous voyons que, prévoyant,
il réduit la somme de la foi à l'Écriture seule, dont le canon achève de se constituer
avec cette génération (Jean, le dernier apôtre, écrira quelques décennies plus tard
l'Apocalypse qui termine la Bible). Ainsi, pour Paul, si une épître particulière ne
pouvait être suffisante à ses contemporains, l'ensemble des Écritures (Ancien
Testament et Nouveau Testament) devait bien suffire à l'Église des générations
futures, jusqu'à la fin des temps.

On peut objecter que Paul, en 2 Timothée 3:15, aurait parlé uniquement de l'Ancien
Testament. Dans ce cas, la sola scriptura du protestantisme ne se tiendrait pas, car
sinon, il faudrait comprendre que seul l'Ancien Testament suffit au salut, nous privant
ainsi des lumières du Nouveau.

Cette objection est erronée. En effet, si Paul confie son disciple à l'Écriture, il n'y a
    pour laquelle Paul aurait exclu de ce Canon ses propres écrits. La
preuve que Paul incluait ses textes dans la liste des Écritures Saintes, c'est que nul
autre que l'apôtre Pierre qualifie les épîtres pauliniennes dǯÉcritures Saintes en les
mettant sur un pied dǯégalité avec « les autres Écritures » (lǯAncien Testament)13.

Il est donc évident que lǯapôtre Paul confie les chrétiens des temps à venir aux seuls
soins de l'Écriture (Ancien et Nouveau Testament) en disant que   
   pour amener les âmes perdues au salut par la foi en Jésus-Christ.


11 2 Thessaloniciens 2:5.
12 2 Thessaloniciens 3:7.

13 2 Pierre 3:15-16.

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