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L’autorité de la tradition apostolique, la

Regula fidei et le texte canonique du N.T.

« Je vous félicite de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, en retenant les traditions telles
que je vous les ai transmises. »
— 1 Corinthiens 11:2 (NBS)

« Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles,
qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. »
— 2 Timothée 2:2 (Colombe)

« Laissons donc là les soucis vains et inutiles, rangeons-nous à la glorieuse et vénérable Règle de notre
tradition. [...] Les apôtres nous ont été dépêchés comme messagers de Bonne Nouvelle par le Seigneur
Jésus-Christ. Jésus-Christ a été envoyé par Dieu [le Père]. Le Christ vient donc de Dieu, et les
apôtres viennent du Christ : ces deux choses découlent en bel ordre de la volonté de Dieu. »
— Clément de Rome, Épître aux Corinthiens, 7:2 et 42:1-21

« Si quelque part venait quelqu’un qui avait été dans la compagnie des presbytres, je m’informais des
paroles des presbytres : ce qu’ont dit André ou Pierre, ou Philippe, ou Thomas, ou Jacques, ou Jean,
ou Matthieu, ou quelque autre des disciples du Seigneur. »
— Papias de Hiérapolis, Explication des Paroles du Seigneur, c. 120 ap. J.-C.2

« Il est certain que la vérité ne peut se trouver que du côté de ceux qui suivent religieusement la Règle
de foi donnée à l’Église par les apôtres, aux apôtres par Jésus-Christ, et à Jésus-Christ par Dieu. »
— Tertullien de Carthage, Traité de la prescription contre les hérétiques, chap. 373

¨
1 Hippolyte Hemmer, Clément de Rome : Épître aux Corinthiens ; Homélie du IIème siècle, Librairie Alphonse Picard & Fils,
Paris (Île-de-Fr.), 1909, p. 19 et 87.
2 David Vincent, « Papias de Hiérapolis et l’origine des Évangiles », Didascale, http://didascale.fr/papias-de-hierapolis-et-
lorigine-des-evangiles/, publié le 18 avril 2018.
3 Antoine-Eugène Genoud, Œuvres complètes de Tertullien, Tome 2, Éditions Louis Vivès, Paris (Île-de-Fr.), 1852, p. 372.

·1·
Table des matières

1. Le rôle des apôtres dans la transmission de la révélation canonique ..........................................................2

2. L’apostolicité de l’Église et la catholicité de l’Église .......................................................................................4

3. L’étape initiale du mode de révélation exclusivement orale ..........................................................................6

4. L’étape intermédiaire du mode de révélation mixte (orale et écrite) ...........................................................9

5. L’étape définitive du mode de révélation exclusivement écrite .................................................................. 12

6. La doctrine patristique de la primauté des Écritures Saintes ..................................................................... 13

7. La compréhension correcte de la canonicité néotestamentaire .................................................................. 16

8. Exemples de micro-confessions de foi dans le Nouveau Testament ......................................................... 20

9. Exemples de micro-confessions de foi dans les sources patristiques ........................................................ 21

10. Les pièges du biblicisme et du solo Scriptura ................................................................................................. 26

11. Bibliographie ........................................................................................................................................................ 28

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Traduction de la Bible utilisée dans la présente étude : Louis Segond dite « à la Colombe » (Alliance
biblique universelle + Alliance biblique française, 1978) ; excepté indications contraires.

1. Le rôle des apôtres dans la transmission de la révélation canonique

Dixit Christopher Cone : « Christ, en promettant la venue du Saint-Esprit, a précisé son rôle de
révélation et d’inspiration des écrits du Nouveau Testament (Jean 16:12-15), et mandaté les apôtres
de témoigner de la vérité qu’il révélerait […]. Les apôtres déclarent donc que leurs Écrits sont
inspirés […]. Ceux qui sont spécifiquement désignés comme apôtres sont auteurs de la majeure
partie du Nouveau Testament. Cependant, ce ne sont pas tous les livres du Nouveau Testament qui
ont été écrits par des apôtres. Les auteurs qui n’avaient pas le statut d’apôtre ont toutefois

·2·
certainement reçu le don de prophétie […] et chacun a eu un ministère significatif en association
directe avec les apôtres4. »

Dixit Daniel Durand : « Après les qualifications, nous arrivons aux fonctions de l’apostolat que nous
apprécierons en trois sous-points : Témoigner [1 Jean 1:1-3, Actes 1:21-22] ; Prophétiser pour
terminer le canon biblique [Jude 3] ; Jeter les bases de l’Église [Éphésiens 2:20]. […] Donc, la
première fonction de l’apostolat que nous avons vue est qu’ils sont témoins de la résurrection du
Christ. Ça nous amène à la deuxième fonction : Rédiger les derniers Écrits qui manquaient à la
révélation, ce que nous avons dans le Nouveau Testament. Frères et sœurs, tout ce que nous croyons
de Jésus vient de ce que les apôtres [ou des évangélistes œuvrant sous la supervision des apôtres] ont
rapporté et mis par écrit dans le Nouveau Testament. […] La foi, c’est le contenu, l’héritage
apostolique que les apôtres nous ont légué et c’est pourquoi l’Église, selon Actes 2:42, persévère dans
l’enseignement des apôtres. Les chrétiens doivent recevoir comme Parole de Dieu, inspirée et
inerrante, cet enseignement des apôtres5. »

Dixit Pierre Courthial sous l’intitulé La tradition apostolique : « L’Église du Christ […] n’a jamais été
sans Livres Saints, sans la Parole Écrite de Dieu. D’abord parce qu’elle a “reçu” (ou plutôt “tenu”)
immédiatement d’Israël […] l’ensemble Torah, Nebîîm, Ketubîm (= TaNaK). Ensuite, parce que le
cercle apostolique, ayant reçu mission du Christ pour cela, lui communiqua très vite, livre par livre,
les Écrits qui composent le Nouveau Testament. Ces Écrits s’imposèrent peu à peu à l’ensemble des
Églises comme ayant la même autorité divine que la Bible d’Israël6. »

4 Christopher Cone, Introduction à l’herméneutique et à la méthode d’étude biblique, Éditions Impact, Trois-Rivières (Mauricie),
2015, p. 68-69.

5 Daniel Durand, « Le ministère apostolique (partie 2) », Parole de Dieu,


http://parolededieu.ca/ressources/sermons/danieldurand/le-ministere-apostolique-partie-2/, publié le 18 juin 2020.

6 Pierre Courthial, Le jour des petits recommencements : Essai sur l’actualité de la Parole (Évangile-Loi) de Dieu, Éditions L’Âge
d’Homme, Lausanne (Romandie), 1996, p. 118.

·3·
2. L’apostolicité de l’Église et la catholicité de l’Église

Définition/description de l’apostolicité :

ë « L’apostolicité de l’Église consiste non pas en la présence de successeurs des apôtres en son
sein, mais en sa fidélité à l’enseignement des apôtres consigné pour nous dans le Nouveau
Testament7. »
ë « Le facteur fondamental permettant de déclarer canonique un livre du Nouveau Testament
était son inspiration divine, le test principal étant son ‹ apostolicité ›. […] ‹ L’Église était
édifiée “sur le fondement des apôtres et des prophètes” (Éphésiens 2:20). […] Il est dit que
l’Église de Jérusalem persévérait dans “l’enseignement des apôtres” (Actes 2:42). Le terme
apostolique, tel qu’il est employé pour le test de canonicité, [signifie que c’est] l’approbation
apostolique qui fut preuve essentielle de canonicité, et non uniquement la qualité d’auteur
apostolique8 ›. »

Définition/description de la catholicité : « Nous proposons trois critères de catholicité :


1. La catholicité de doctrine, qui est première et source des autres et qui consiste en la
possession de l’Évangile tel qu’il est résumé dans la proclamation qu’en ont fait les
apôtres et dans le Crédo.
2. La catholicité dans l’espace, c’est-à-dire l’universalité [géographique].
3. La catholicité dans le temps, c’est-à-dire l’antiquité [= l’ancienneté]9. »

« Christ avait investi les Douze d’une autorité exceptionnelle (Luc 9:1), dont personne ni aucun
groupe ne peut se prévaloir à leur suite, et en outre aucun texte biblique ne justifie une forme de
succession dans la lignée apostolique. L’autorité de Jésus remise à Pierre (Mt 16:18-19) a aussi été
donnée à tous les apôtres (Mt 18:18, Jean 20:23) [ou plutôt à tous les disciples]10. »

7 Sylvain Romerowski, « Apôtre », Grand Dictionnaire de la Bible, Éditions Excelsis, Charols (Drôme), 2010, p. 119.

8 Josh McDowell (citant Norman Geisler and William Nix), Le verdict : Complément d’enquête, Éditions Vida, Nîmes (Gard),
2007, p. 25.
9 Maxime Georgel, « La catholicité des vaudois », Par la foi, https://parlafoi.fr/2018/08/31/la-catholicite-des-vaudois/,
publié le 31 août 2018.
10 Paul Enns, Introduction à la théologie, Éditions Clé, Lyon (Rhône), 2009, p. 368.

·4·
L’apostolicité de l’Église découle du rôle initial crucial des apôtres. Voici une description de la façon
dont le réformateur suisse Heinrich Bullinger (1504-1575) articulait l’apostolicité protestante avec
la Bible dans ses ouvrages intitulés La foi ancienne : Une démonstration évidente tirée de la Sainte Écriture
que la foi chrétienne a persisté depuis le commencement du monde (1541), Cinq Décades qui sont cinquante
sermons (1550), Les Églises évangéliques ne sont ni hérétiques ni schismatiques mais clairement des Églises
orthodoxes et universelles de Jésus-Christ (1562) et Confessio Helvetica Posterior (1566) :

La première partie [des Décades] s’ouvre avec douze documents provenant de l’Église
ancienne. […] « Le choix de ces textes manifeste l’affirmation constante de Bullinger d’être
de la foi ‹ ancienne et orthodoxe › ; […] Ceci participe à la préoccupation incessante de
Bullinger de montrer que la foi réformée est celle de la première Église, celle qui passe par
Nicée et Chalcédoine et, en plus, que les premiers Pères et Conciles se référaient tous à
l’Écriture. » […] Cet ouvrage de Bullinger [= la Confessio Helvetica (1566)] est son effort
formel capital de parler au nom de l’Église catholique [= universelle], orthodoxe et réformée.
[…]

« Bullinger, [dans Les Églises évangéliques... (1562)], n’oppose aucunement le saint canon des
livres reçus au témoignage de l’Église vivante. Plutôt, il contre-balance une tradition ou un
témoignage digne de foi [celle du N.T.] à une tradition fausse. Il ne coupe pas l’Église
patristique de l’Église apostolique [comme le fait le romanisme], bien plutôt il reçoit la
tradition patristique pour autant qu’elle soit conforme au témoignage de l’Église
apostolique contenue dans le canon : L’Église évangélique est en communion avec – et
[est] dans la succession véritable de – l’Église catholique [= universelle] de toutes les
époques qui reçoit ce témoignage. Pour Bullinger, il n’est pas question d’attaquer la tradition
de l’Église ; bien au contraire, il cherche à affirmer la vraie tradition de l’Église catholique [=
universelle] qui consiste en la fidélité au témoignage des Écritures. » […]

« La conception de l’Église qui est fondamentale à la pensée des réformateurs […] avait de
profondes implications pour ce qui concerne la doctrine de la succession et avec celle de la
notion de la catholicité. […] Dans la théologie […] de l’Église catholique romaine, la
catholicité de l’Église était garantie par la succession apostolique. […] Les réformateurs se
dispensèrent du besoin de recourir à la notion de la succession apostolique, la remplaçant par
celle de la succession de la vérité. De même, l’Évangile de la vérité était considéré comme
suffisant pour assurer la catholicité de l’Église. »

·5·
Ainsi, l’apostolicité de l’Église, si étroitement unie à sa catholicité, n’était plus assurée par une
succession humaine quasi-matérielle. […] L’apostolicité de l’Église, dans la vision des
réformateurs, était liée uniquement à sa conformité à la doctrine et à la pratique des
apôtres telles qu’elles nous sont révélées dans les Écritures, reçues par l’Église comme
canoniques et qui en constituaient, par l’action du Saint-Esprit, le fondement unique de la vie
éternelle11.

Réfutation historique de la doctrine catholique romaine de la succession apostolique : « […]12 ».

3. L’étape initiale du mode de révélation exclusivement orale

Avant d’entrer dans le vif du sujet de cette section, voici un bref exposé sur la culture orale au Moyen-
Orient sémitique en Antiquité qui nous permettra de nous familiariser avec le contexte
sociohistorique de notre point de départ (l’oralité religieuse antique)13 :

TRANSMETTRE DES CHOSES

Récemment, les érudits du Nouveau Testament ont étudié l’oralité et continuent à en débattre.
Ils se sont penchés sur la façon dont le monde antique transmettait les récits et documentait
l’histoire, en particulier lorsqu’écrire des choses s’avérait coûteux et qu’on le faisait rarement.
Une façon de se représenter cette discussion est d’appeler cela « combler l’écart ». [L’écart,]
c’est l’espace temporel entre l’événement et son enregistrement éventuel [sur support écrit].

11 Jean-Marc Berthoud (citant Edward Dowey, Aurelio García-Archilla et Paul Avis), L’histoire alliancielle de l’Église dans le
monde, Tome 2 : L’aboutissement thomiste, l’automne du Moyen Âge [et] le renouveau de la Réforme, Éditions Messages,
Lausanne (Romandie), 2018, p. 487-491.

12 Ian Mosley, « The Historical Untenability of Apostolic Succession », The Calvinist International,
https://calvinistinternational.com/2020/02/05/the-historical-untenability-of-apostolic-succession/, publié le 5 février
2020.

13 Benjamin Simpson et Darrell Bock, « Minding the Gap : Orality, Memory and the Gospels », Dallas Theological
Seminary Magazine, Vol. 5, N° 3, automne 2019, p. 8-11. Traduit de l’anglais au français par l’auteur du présent document.

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Comment l’Église a-t-elle fait circuler les faits concernant Jésus avant de les consigner dans un
Évangile ?

Le processus de l'oralité antique fournit quelques réponses. Certains érudits avancent que les
anciens avaient des moyens pour transmettre des récits en préservant l'essentiel des
événements décrits. Les histoires étaient communiquées haut et fort et étaient bien liées au
passé. D'autres restent sceptiques. Ils comparent la façon dont l'Église a transmis ces histoires
au « jeu du téléphone », en alléguant une distorsion. [...] On prétend que les Évangiles
perdent contact avec le passé. Est-ce vrai ?

LA TRADITION ORALE

Cette perte de contact avec le passé pourrait être le cas dans la culture moderne avancée
d'aujourd'hui, mais plusieurs caractéristiques et pratiques suggèrent des résultats différents
dans l'Antiquité avec les Évangiles. Kenneth Bailey [...] a remarqué des choses intéressantes
sur la façon dont les histoires et les événements se sont transmis dans cette culture [bédouine]
moyen-orientale établie de longue date. [...] Si un conteur du récit déformait un détail crucial,
un aîné prenait la parole et corrigeait la déviation. Selon lui, ces cultures orales semblent plus
proches de l'Église primitive que de notre culture littéraire, de sorte que le résultat n’est pas
semblable au jeu du téléphone. [...] La possibilité que des personnes faisant autorité puissent
corriger la récitation si elle s’écartait trop de la norme existait [Kenneth Bailey, « Informal
Controlled Oral Tradition and the Synoptic Gospels », Themelios, N° 20, 1995, p. 4-11].

Ce résultat introduit le rôle que les apôtres ont joué dans la circulation de ces récits à travers
l'Église. Dans Actes 1, lorsque les apôtres ont remplacé Judas, ils ont rendu « nécessaire » le
choix d'un des hommes qui avaient été avec eux pendant le ministère de Christ (v. 21-22).
Pourquoi exiger cette expérience comme qualification ? Parce que le remplaçant devait savoir
ce que Jésus avait enseigné et connaître les événements de sa vie et de son ministère. L'un des
rôles des apôtres était de superviser le message de l’Évangile. [...] L'un des éléments qui
protégeait la mémoire était donc que l'Église assignait sa supervision à un groupe bien
informé, un groupe qui savait ce qui s'était passé. [...]

LA MÉMOIRE

La mémoire est un autre facteur dont les érudits discutent à propos de la période d'écart. Les
sceptiques prétendent que les souvenirs s'effacent, et les avocats argumentent qu'ils le font,

·7·
lorsqu'ils interrogent des témoins. [...] Cependant [...] cette souvenance n'est pas simplement
à propos de données remémorées trois décennies plus tard. Jésus a changé leurs vies. Les
disciples ont dû répéter ces histoires oralement, alors qu'ils enseignaient l'Église, en les
répétant à de multiples reprises avant de les enregistrer dans un Évangile. L'écart de temps
n'est pas aussi long que le dépeignent les sceptiques. [...]

Les récits ont circulé publiquement comme des morceaux de la tradition reçue et répétée. [...]
Entre la réalité de la mémoire collective et supervisée et sa répétition à travers la récitation, les
récits de l’Évangile ne sont pas restés en sommeil pendant trois décennies. Au contraire, ces
ministres témoins oculaires se sont rappelés leurs expériences répétitivement avant leur
enregistrement. [...]

LA CLARTÉ

Comment les Évangiles ont-ils comblé l'écart entre l'événement et l'enregistrement ? Les
dirigeants dans l'Église ont supervisé la transmission officielle d'une histoire répétée
impliquant de multiples témoins qui avaient eu une expérience profonde de Jésus. Les
témoignages qu'ils ont donnés étaient donc bien connectés à ce qui s'était passé. Quand le
temps est venu d'enregistrer les Évangiles, la pratique d'une oralité prudente avait comblé
l'écart et conservé le lien du récit avec le passé. C'est ce que le processus de l’oralité antique
nous dit.

Bien que cela puisse surprendre les Occidentaux modernes pour qui l’écriture et la lecture sont des
réalités omniprésentes dès leur tendre enfance, apparemment, dans l’Antiquité, la transmission orale
était souvent jugée – aussi bien par les chrétiens que par les juifs ou les païens – comme étant plus
fiable que la transmission écrite14. Cette mise en contexte étant effectuée, nous pouvons maintenant
nous intéresser à la progression de la communication des oracles divins pendant la genèse historique
de la Nouvelle Alliance.

Canevas conceptuel de cette gradation révélationnelle « de l’oral seul à l’écrit seul en passant par la
mixité orale-écrite » : Excellent article du Blog Chrétien Protestant 15.

14 David Vincent, « Papias de Hiérapolis et l’origine des Évangiles », loc. cit., en ligne.

15 Alain Rioux, « De l’oral seul à l’Écriture seule », Blog Chrétien Protestant, https://blog-
confessant.blogspot.com/2009/06/de-loral-seul-lecriture-seule.html, publié le 24 juin 2009.

·8·
Cet extrait de l’Épître de Clément de Rome aux Corinthiens, écrite vers l’an 96 (au plus tard) et relatant
des événements survenus quelques générations plus tôt, nous donne un coup d’œil sur cette phase
précoce de l’enfance de l’Église16 :

Munis des instructions [orales] de notre Seigneur Jésus-Christ, pleinement convaincus par
sa Résurrection, et affermis dans leur foi en la Parole de Dieu, les apôtres allaient, tout
remplis de l’assurance que donne le Saint-Esprit, annoncer partout la Bonne Nouvelle de la
venue du Royaume des Cieux. 4 À travers les campagnes et les villes, ils proclamaient la
Parole, et c’est ainsi qu’ils prirent leurs prémices et après avoir éprouvé quel était leur esprit,
ils les établirent évêques et diacres des futurs croyants [cf. les modèles posés en Actes 6:1-5
pour les diacres et 14:23 pour les évêques/presbytes].

Papias de Hiérapolis, Explication des Paroles du Seigneur, c. 120 ap. J.-C. : « Pour toi, je n’hésiterai pas à
ajouter à mes explications ce que j’ai bien appris autrefois des presbytres et dont j’ai bien gardé le
souvenir, afin d’en fortifier la vérité17. »

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4. L’étape intermédiaire du mode de révélation mixte (orale et écrite)

Éléments d’explication de la transition graduelle « de l’oral seul à l’écrit seul en passant par la mixité
orale-écrite »18.

Textes bibliques illustrant la coexistence des révélations orale et écrite (mixité révélationnelle)…

ë Romains 16:25-26 : « À celui qui a le pouvoir de vous affermir selon mon Évangile et la
prédication de Jésus-Christ [...] 26 [...] manifesté maintenant par les Écrits prophétiques,
d’après l’ordre du Dieu éternel, et porté à la connaissance de toutes les nations en vue de
l’obéissance de la foi. »

16 Clément de Rome, Épître aux Corinthiens, 42:3-4, reproduit dans Dominique Bertrand, Les écrits des Pères apostoliques :
Texte intégral, Éditions du Cerf, Paris (Île-de-Fr.), 1990, p. 101-102.
17 Papias de Hiérapolis, Explication des Paroles du Seigneur, cité dans Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, 3:39, cité dans
ibid., en ligne.
18 Alain Rioux, « De l’oral seul à l’Écriture seule », loc. cit., en ligne.

·9·
ë 2 Corinthiens 10:10-11 : « Car, dit-on, ses lettres sont sévères et fortes ; mais, présent en
personne, il est faible, et sa parole est méprisable. 11 Qu’il tienne compte de ceci, cet homme-là :
tels nous sommes en parole dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous sommes en acte, une
fois présents [= oralement]. »

ë 2 Thessaloniciens 2:15 : « Ainsi donc, frères, demeurez fermes et retenez les instructions que
nous vous avons transmises, soit de vive voix, soit par lettre. »

ë 1 Jean 1:3 : « Ce que nous avons vu et entendu [par audition], nous vous l’annonçons [par
écrit], à vous aussi, afin que vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Or, notre
communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ. »

ë 2 Pierre 3:1-2 : « Voici déjà, bien-aimés, la seconde lettre que je vous écris. En toutes deux, je
fais appel à des souvenirs, pour éveiller en vous une claire intelligence, 2 afin que vous vous
souveniez des prédictions19 des saints prophètes et du commandement du Seigneur et Sauveur
(transmis) [oralement] par vos apôtres. »

Textes bibliques attestant que les documents composant le Nouveau Testament ont bel et bien le
statut et l’autorité d’Écriture Sainte, qu’ils sont effectivement scripturaux (« inscriptués ») :

ë 1 Corinthiens 7:10, 17c : « À ceux qui sont mariés, j’ordonne – non pas moi, mais le Seigneur –
que la femme ne se sépare pas de son mari ; [...] 17 [...] C’est ainsi que je l’ordonne dans toutes
les Églises. »

ë 1 Corinthiens 14:37-38 : « Si quelqu’un croit être prophète ou inspiré, qu’il reconnaisse que ce
que je vous écris est un commandement du Seigneur. 38 Et si quelqu’un l’ignore, c’est qu’il est
ignoré (de Dieu). »

19 « Paroles qui ont été dites auparavant » (Martin), « choses qui ont été prédites » (Ostervald), « choses annoncées
d’avance » (LSG & NEG), « paroles dites à l’avance » (NBS & TOB), « paroles prononcées autrefois » (Segond 21),
« paroles qui ont été dites à l’avance » (Darby 21), « choses prédites » (Jérusalem), « paroles dites autrefois » (Semeur).

·10·
ë Éphésiens 3:3-5 : « C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère, comme je viens de
l’écrire en quelques mots. 4 En les lisant, vous pouvez comprendre l’intelligence que j’ai du
mystère du Christ. 5 Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance des fils des hommes
dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit à ses saints apôtres
et prophètes. »

ë Colossiens 4:16 : « Quand cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu’elle soit aussi
lue dans l’Église des Laodicéens, et que vous, vous lisiez également celle qui vous arrivera de
Laodicée. »

ë 1 Timothée 5:18 : « Car l’Écriture dit : “Tu n’emmuselleras pas le bœuf qui foule le grain”, et :
“L’ouvrier mérite son salaire”. » Dans ce verset, deux autres textes bibliques sont cités côte-à-
côte comme faisant partie intégrante du corpus des Écritures Saintes. Le premier,
Deutéronome 25:4, évoque le travail agricole au Levant. Le second, Luc 10:7, traite de la
rémunération des évangélistes itinérants en Asie Mineure. Ces deux passages sont
pareillement qualifiés d’« Écriture », indiquant que l’Évangile de Luc fait partie de la
révélation canonique au même titre que le Livre du Deutéronome.

ë 2 Timothée 3:16 : « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour
convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice. »

ë Hébreux 2:3-4 : « [...] Ce salut, annoncé à l’origine par le Seigneur, nous a été confirmé par
ceux qui l’ont entendu. 4 Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, des
miracles variés et par des communications du Saint-Esprit selon sa volonté [du Seigneur]. »

ë 2 Pierre 1:19-21 : « Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique à laquelle
vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur [...] 20

Avant tout, sachez qu’aucune prophétie de l’Écriture ne peut être l’objet d’interprétation
particulière [= subjective/ésotérique], 21 car ce n’est nullement par une volonté humaine
qu’une prophétie a jamais été présentée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes
ont parlé de la part de Dieu. »

ë 2 Pierre 3:15-16 : « Considérez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre
bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée. 16 C’est ce qu’il

·11·
fait dans toutes les lettres où il parle de ces sujets, et où se trouvent des passages difficiles à
comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme elles le
font du reste des Écritures, pour leur propre perdition. » Cette affirmation de l’apôtre Pierre
démontre que les premiers chrétiens inclurent immédiatement le recueil des lettres de l’apôtre
Paul dans le corpus des Écritures canoniques, au même titre que le Tanakh (l’Ancien
Testament / la Bible hébraïque).

5. L’étape définitive du mode de révélation exclusivement écrite

Aboutissement final & définitif de la progression révélationnelle « de l’oral seul à l’écrit seul en
passant par la mixité orale-écrite »20.

Jude 3 : « Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me
suis senti obligé de le faire, afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints
une fois pour toutes. »

Ajouter la panoplie de versets bibliques établissant la doctrine du sola Scriptura21.

Les confessions de foi réformées sur la transition de la révélation orale à la révélation écrite :

ë Confessio Gallicana (1:2) : « C’est ce Dieu qui se fait connaître aux hommes :
> Premièrement, par ses œuvres, aussi bien par leur création que par leur conservation et
la manière dont il les conduit.
> Deuxièmement, et plus clairement encore, par la Parole qui, au commencement révélée
par oracle [= oralement], a été ensuite rédigée par écrit dans les livres que nous
appelons ‹ Écriture Sainte ›. »

ë Confession de foi réformée baptiste de 1689 (1:1) : « [I]l a plu à Dieu de se révéler à plusieurs
reprises et de plusieurs manières et de faire connaître sa volonté à son Église. Ensuite, pour
que la vérité soit préservée et mieux propagée, et pour que l’Église soit d’autant plus sûrement

20 Alain Rioux, « De l’oral seul à l’Écriture seule », loc. cit., en ligne.

21 Tribonien Bracton, « L’assise biblique de la doctrine protestante du sola Scriptura », Le Monarchomaque,


https://monarchomaque.org/2014/07/13/sola-scriptura/, publié le 13 juillet 2014.

·12·
établie et affermie, en face de la corruption de la chair, de la malice de Satan et du monde, il a
plu au Seigneur de la mettre tout entière par écrit. Pour cela, l’Écriture Sainte est
indispensable, Dieu ayant cessé de manifester sa volonté à son peuple comme il l’avait fait
jusque-là. »

Dixit Pierre-Sovann Chauny : « [É]tant donné ce que sont devenus les hommes après la Chute, il n’y
avait pas de moyen plus sûr de fixer la révélation spéciale que par une mise à l’écrit, une
inscripturation. […] Ainsi l’Église chrétienne pouvait-elle avoir en sa possession la Parole de Dieu
mise par écrit : une Parole de Dieu écrite, capable de se dresser à travers tous les âges comme un
témoin immuable contre tous les ajouts humains à la vérité divine, et contre sa corruption. […]
L’inscripturation a donc pour objet la préservation et la propagation du contenu de la révélation
spéciale22. »

¨
6. La doctrine patristique de la primauté des Écritures Saintes

Dixit John Frame : « [L’]auto-authentification [ou] auto-attestation [est] le principe que puisque
la Parole de Dieu est la plus haute autorité pour nous, elle ne peut pas être validée par une autorité
plus haute qu’elle-même. Donc la source ultime de l’autorité de l’Écriture Sainte [du point de vue
humain/terrestre] est son propre mot23. »

Dixit Michael Kruger, sous l’intertitre Le concept d’un canon auto-authentifiant (autopistique) : « The
idea of a self-authenticating canon is certainly not new. The hallmark teaching of the Reformers – and
the foundation for the doctrine of sola Scriptura – is the self-authenticating (autopistic) nature of the
canon. {En note infrapaginale, Kruger ajoute : This teaching did not start with the Reformers and can be
traced back to the early Patristic period, most notably in Augustine (Confessions, 6:5 & 11:3).}
John Calvin notes, ‹ God alone is a fit witness of himself in his Word. […] Scripture is indeed self-
authenticated › [ICR, 1:7:4-5]. Francis Turretin agrees : ‹ Thus Scripture, which is the first principle
in the supernatural order, is known by itself and has no need of arguments derived from without to
prove and make itself known to us › [IET, 2:6:11]. Herman Bavinck reminds us that the church

22 Pierre-Sovann Chauny, « Révélation, inscripturation, inspiration », Par la foi,


https://parlafoi.fr/2020/11/28/revelation-inscripturation-inspiration/, publié le 28 novembre 2020.

23 John Frame, Systematic Theology : An Introduction to Christian Belief, Presbyterian & Reformed Publishing, Phillipsburg
(New Jersey), 2013, p. 1129-1130. Traduit de l’anglais au français par l’auteur du présent document.

·13·
fathers understood Scripture this way : ‹ In the church fathers and the scholastics [… Scripture]
rested in itself, was trustworthy in and of itself, and the primary norm for church and theology
[Reformed Dogmatics, Vol. 1 : Prolegomena]. Therefore, Bavinck argues, an ultimate authority like
Scripture (what he calls a ‹ first principle ›) must be ‹ believed on its own account, not on account
of something else › [ibidem]24. »

La doctrine du sola Scriptura affirmée par Cyprien de Carthage (c.200-258)25 :

[Lettre 71 :] Il ne faut pas poser en préalable la coutume, mais convaincre par la raison. Car
Pierre, que le Seigneur a choisi en premier et sur qui il a bâti son Église, lorsque par la suite
Paul s’est trouvé en débat avec lui sur la circoncision, n’a pas réclamé pour lui-même un
droit exceptionnel ni ne se l’est arrogé présomptueusement en déclarant qu’il possédait
une primauté et que les nouveaux venus arrivés après lui devaient accepter de lui obéir,
et il n’a pas méprisé Paul sous le prétexte qu’il avait d’abord été un persécuteur, mais il a
accueilli le conseil de la vérité et a donné avec facilité son accord aux raisons légitimes dont
Paul se faisait le champion, donnant ainsi à l’évidence un exemple de concorde et de tolérance,
afin que nous ne nous attachions pas avec opiniâtreté à nos idées, mais que, devant celles qui
éventuellement nous sont présentées de manière utile et salutaire par nos frères et collègues,
nous les fassions plutôt nôtres si elles sont vraies et justes.

[Lettre 74 :] Quelle que soit la dissidence dont on vienne, il [= Étienne Ier († 257), métropolite
de Rome en rupture avec les Églises d’Afrique, d’Égypte et d’Asie] interdit qu’on baptise,
autrement dit il juge réguliers et légitimes les baptêmes de tous les dissidents. Et puisque les
dissidences [= hérésies] ont chacune leur propre baptême et sont coupables diversement, cet
homme en admettant à sa communion tous les baptêmes entasse et rassemble dans son sein
absolument tout le monde. Et il prescrit qu’on ne pratique aucune innovation [...]. Aucune
innovation, déclare-t-il, mais seulement ce qui est de tradition. Où va-t-il chercher cette
tradition ? Procède-t-elle de l’autorité du Seigneur et de l’Évangile ? Ou bien vient-elle
des prescriptions et des lettres des apôtres ? Qu’il faille en effet régler son action sur

24 Michael Kruger, Canon Revisited : Establishing the Origins and Authority of the New Testament Books, Crossway Books,
Wheaton (Illinois), 2012, p. 89-90.
25 Cyprien de Carthage, Correspondance 71 (parag. 3) et Correspondance 74 (parag. 1-2), cités dans David Vincent, « Cyprien
de Carthage sur l’autorité des Écritures et la tradition de l’Église romaine », Didascale, http://didascale.fr/cyprien-de-
carthage-sur-lautorite-des-ecritures-et-la-tradition-de-leglise-romaine/, publié le 20 juin 2018.

·14·
l’Écriture, c’est ce que Dieu affirme en avertissant Josué, en ces termes : « Le livre de cette
Loi ne s’éloignera pas de tes lèvres, et tu méditeras sur son contenu jour et nuit, afin que tu
sois fidèle à faire tout qui est écrit dedans » [Josué 1:8]. De même le Seigneur lorsqu’il envoie
ses apôtres en mission leur commande de baptiser les nations et de leur apprendre à observer
tout ce qu’il a prescrit. Si donc il est prescrit dans un Évangile, ou s’il se trouve dans des
lettres d’apôtres, ou dans les Actes, que ceux qui viennent de n’importe quelle dissidence
[= hérésie] n’ont pas à être baptisés, mais que seulement on leur impose les mains pour la
pénitence, qu’on observe alors cette divine et sainte tradition [sic : sarcasme !]26.

La doctrine du sola Scriptura affirmée par Athanase d’Alexandrie (298-373)27 :

Nous avons les Saintes Écritures qui nous suffisent à nous instruire complètement. Si
nous les lisons avec attention et bonne conscience nous serons comparables à l’arbre planté sur
le cours des eaux, et qui donnera son fruit à son temps, et ses feuilles ne se faneront pas.

La doctrine du sola Scriptura affirmée par Augustin d’Hippone (354-430)28 :

Or, comme dans toute question qui regarde la vie et les mœurs, il faut joindre l’exhortation à
l’explication de la doctrine, afin que la doctrine nous apprenne ce que nous devons faire, et que
l’exhortation nous anime à pratiquer ce que nous savons déjà ; puis-je, à ce sujet, vous donner
une meilleure leçon que de vous citer les paroles de l’apôtre ? Car la Sainte Écriture doit
être la règle et la base de notre doctrine. « Gardons-nous, dit Saint Paul, de ne point être
sage plus qu’il ne le faut, mais d’être sage avec sobriété, selon la mesure du don de la foi que
Dieu a départi à chacun de nous. » (Romains 12:3) Je ne serai donc pour vous instruire que
l’écho de ce grand docteur, dont je vous expliquerai les paroles, selon la lumière que le
Seigneur daignera me donner. »

26 Comme la suite de cette correspondance l’indique, il s’agit-là d’une supposition rhétorique. Puisque la tradition
apostolique conservée dans le Nouveau Testament ne contient aucune validation des baptêmes hérétiques, la tradition
romaine/italienne ici décriée est non-scripturaire & non-chrétienne, et par conséquent anathème.

27 Athanase d’Alexandrie, Lettre festale 39, traduit dans Gabriella Aragione, « La Lettre festale 39 d’Athanase : Présentation
et traduction de la version copte et de l’extrait grec », Le canon du Nouveau Testament : Regards nouveaux sur l’histoire de sa
formation, Éditions Labor & Fides, Genève, 2005, p. 207.

28 Augustin d’Hippone, Sur le bien du veuvage, parag. 1:2, reproduit dans Collectif, Œuvres complètes de Saint Augustin évêque
d’Hippone, Tome 21, Librairie de Louis Vivès, Paris (Île-de-Fr.), 1869, p. 561.

·15·
¨

7. La compréhension correcte de la canonicité néotestamentaire

Dixit Christopher Cone et al. : « La canonicité traite de la reconnaissance par l’Église de l’autorité
divine des livres de la Bible. En ce sens, la canonicité elle-même n’assure pas l’autorité de l’Écriture
(c’est le rôle de Dieu), mais lui rend témoignage. […] Le mot grec kanon est probablement dérivé de
l’hébreu kaneh (roseau), un terme de l’Ancien Testament […] (Ézéchiel 40:3 et 42:16). Galates 6:16
est plus près de la signification théologique du mot, lorsque Paul dit : “Paix et miséricorde sur tous
ceux qui suivront cette règle (kanon)”. Pendant les premières générations de l’Église, l’idée du canon
faisait principalement référence à la Règle de vérité ou à la Règle de foi reconnue comme provenant du
Christ et des apôtres. Peu de temps après et aussi plus récemment, le terme en est venu à faire
référence à la liste de livres considérés comme l’Écriture inspirée29. »

Dixit Pierre Courthial : « Quand une ou plusieurs Églises avaient reçu un Évangile, ou une Lettre,
ou un Écrit, couvert par l’autorité ou le sceau d’un apôtre, ce texte, tenu pour Parole du Seigneur,
était rangé avec les Écritures de la Bible hébraïque et devenait, à son tour, Écriture. La lecture
publique devait en être faite aux frères. De plus, cet ouvrage devait être communiqué aux Églises-
sœurs, dans la communion spirituelle de tous avec le Père et le Fils (1 Thessaloniciens 5:27 ;
Colossiens 4:16 ; Apocalypse 1:3). Ainsi se développa, croissant peu à peu dans toutes les Églises de
l’oîkouméné [= du monde habité], la reconnaissance d’un nouvel ensemble de livres comme Parole-Loi
de Dieu. [L]e canon du Nouveau Testament a été scellé dans le temps apostolique et avant 70.
Chacun des vingt-sept livres du Nouveau Testament a, non seulement été écrit, mais reconnu et
confessé comme Écriture-Parole de Dieu aussitôt, au moins dans telle(s) ou telle(s) Église(s), les
apôtres et leurs assistants immédiats ayant l’autorité, reçue du Seigneur, pour veiller sur l’Église et sa
fidélité30. »

Dixit Frederick Fyvie Bruce : « Pour diverses raisons, il était indispensable que l’Église sache
exactement quels livres étaient ou n’étaient pas revêtus de l’autorité divine. […] Ainsi, vers les
années 150, Justin Martyr plaçait les “Mémoires des apôtres” au même rang que les “Écrits des

29 Christopher Cone, op. cit., s’appuyant sur Norman Geisler, William Nix et Frederick Fyvie Bruce, tous traduits de
l’anglais au français par Angèle Germain, p. 65-66.
30 Pierre Courthial, Le jour des petits recommencements, op. cit., p. 119.

·16·
prophètes”, en disant que tous deux étaient lus dans les réunions des chrétiens (Apologie 1:67). […] Il
faut souligner ici un point important : les livres du Nouveau Testament n’ont pas été revêtus
d’autorité par le fait d’avoir été inclus dans une liste canonique mais, au contraire, l’Église les a inclus
dans son canon parce qu’elle les considérait déjà comme inspirés par Dieu et reconnaissait leur valeur
intrinsèque en même temps que leur autorité apostolique directe ou indirecte31. »

Dixit Lee Strobel & Bruce Metzger : « J’ai demandé [à Bruce Metzger] comment les premiers
responsables de l’Église avaient déterminé quels livres devaient faire autorité et ceux à écarter. Selon
quels critères ont-ils choisi [sic] les documents à inclure dans le Nouveau Testament ? [Bruce
Metzger répondit :] L’Église primitive avait trois critères fondamentaux, dit-il. Premièrement, les
livres devaient présenter une autorité apostolique, c’est-à-dire qu’ils devaient avoir été écrits par des
apôtres [...] ou bien par des compagnons des apôtres. [...] Deuxièmement, il y avait le critère de
conformité à ce qu’on appelle la Règle de la foi. Autrement dit, est-ce que le document correspondait à
la tradition chrétienne fondamentale reconnue par l’Église comme normative ? Et troisièmement, il y
avait le critère selon lequel un document devait avoir été continuellement accepté et utilisé dans
l’ensemble de l’Église [ou dans une proportion non-négligeable de celle-ci faisant en sorte que
l’ensemble devait en tenir compte]32. » = EXISTENCE D’UN CANON COUTUMIER !

Dixit Lee Strobel & Bruce Metzger : « [C]e qui est remarquable, c’est que même si les limites du
canon sont restées floues pendant un certain temps, il y a eu en réalité une quasi-unanimité sur la plus
grande partie du Nouveau Testament dès les deux premiers siècles. Et c’est vrai de communautés très
diverses dispersées sur un grand territoire. [...] Le commentateur anglais William Barclay l’exprimait
ainsi : “Les livres du Nouveau Testament sont devenus canoniques parce que personne n’a pu les en
empêcher.” [...] Ceux qui ont discerné les limites du canon avaient une vue claire et équilibrée de
l’Évangile du Christ33. »

Dixit Sylvain Romerowski : « Il faut dissocier la question de l’apparition des listes canoniques de
celle de la reconnaissance de l’autorité des livres du Nouveau Testament. L’autorité de livres circulant

31 Frederick Fyvie Bruce, Les documents du Nouveau Testament : Peut-on s’y fier ?, Éditions Impact, Trois-Rivières
(Mauricie), 2008, p. 28-29.
32 Bruce Metzger, cité par Lee Strobel, Jésus : La parole est à la défense ! – Un journaliste d’expérience à la poursuite du plus
grand événement de l’histoire, Éditions Vida, Nîmes (Drôme), 2001, p. 73-74.
33 Ibid., p. 74-75.

·17·
individuellement, ainsi que de premières collections, a été reconnue bien avant l’établissement des
listes canoniques34. »

Dixit Sylvain Romerowski : « Au IIème siècle, il aurait été tout aussi incongru de demander aux
chrétiens comment ils avaient choisis les livres du Nouveau Testament que de demander à un individu
comment il a choisi ses grands-parents35 ! »

Dixit Sylvain Romerowski : « Si ces écrits ont été finalement retenus, c’est parce qu’ils étaient
reconnus depuis toujours dans un nombre important d’Églises36. »

Dixit Sylvain Romerowski : « Le sort des petites épîtres catholiques (2 Pierre, 2-3 Jean et Jude)
s’explique sans doute, non pas par leur absence totale dans la période post-apostolique, ni parce qu’on
ne les aurait pas considérées comme faisant autorité, mais en grande partie parce que, du fait de leur
brièveté et de leur contenu, leur apport était jugé plus marginal pour la vie des Églises et pour la
théologie. Elles étaient donc certainement peu lues dans les Églises et ne fournissaient pas aux
théologiens beaucoup de matière à citer dans leurs écrits. [...] On doit se dire que si ces épîtres ont été
finalement retenue par quasiment toutes les Églises, c’est parce qu’elles avaient toujours été présentes
et reconnues comme faisant autorité, tout en étant souvent peu utilisées, dans bon nombre d’Églises
en des lieux divers37. »

Dixit Michael Kruger (auteur de deux livres38 sur le canon du N.T.) « [L]es preuves historiques
n’indiquent pas que l’Église a en quelque sorte “décidé” quels livres étaient dans la Bible. Bien avant
qu’il y ait eu des conciles d’Église sur cette question, les livres de base du canon étaient déjà en place
[c’est-à-dire universellement reconnus] et fonctionnaient comme Écriture Sainte. Par exemple, en ce
qui concerne le Nouveau Testament, nous avons un canon central (environ 21 livres sur 27) qui était

34 Sylvain Romerowski, Qui a décidé du canon du Nouveau Testament ?, Éditions de l’Institut Biblique, Nogent-sur-Marne
(Val-de-Marne), 2013, p. 127.

35 Ibid., p. 128.

36 Ibid., p. 129.
37 Ibid., p. 131-132.

38 Michael Kruger, The Question of Canon : Challenging the Status Quo in the New Testament Debate, Inter-Varsity Press,
Downers Grove (Illinois), 2013, 256 p. ; Id., Canon Revisited, op. cit., 368 p.

·18·
bien établi au milieu du deuxième siècle. C’est bien avant que l’Église n’ait jamais fait de déclarations
officielles sur de telles choses39. »

Dixit Bruce Waltke citant Kurt Aland : « [Le canon] n’a pas été imposé d’en haut, que ce soit par
des évêques ou par des synodes, avant d’être accepté par les communautés. L’Église organisée n’a pas
créé le canon ; elle a reconnu le canon qui avait été créé [par Jésus-Christ et l’Esprit-Saint au moyen
des auteurs inspirés]. L’Église ne crée pas le canon mais reconnaît entendre la voix de Dieu par cet
instrument qui exprime la réalité divine40. »

Dixit Bruce Waltke : « L’Église est la colonne et l’appui de la vérité (1 Timothée 3:15) — c’est-à-dire
que l’Église, comme une colonne et un fondement, soutient la vérité, mais la vérité ne provient pas de
l’Église. Au lieu de cela, l’Église soutient et élève la vérité, qu’elle reçoit sous la forme
d’enseignements inspirés des apôtres et des prophètes (Éphésiens 2:20)41. »

Dixit Bruce Waltke s’appuyant sur Roger Beckwith : « Même si la plupart des apocryphes [de
l’A.T. !] existaient à l’époque où le Nouveau Testament a été écrit, celui-ci ne les cite jamais42. [...] Il
ne fait aucun doute que les apôtres connaissaient ces livres, puisque les rabbins en recommandaient la
lecture. Par conséquent, le fait qu’il ne les cite pas montre leur préférence pour le canon officiel plus
étroit. [L]’Église du Nouveau Testament ne s’est jamais disputée avec les juifs au sujet du canon. [...]
Sachant que l’Église s’est répandue dans tout le monde connu sans communication facile avec les
régions éloignées, il n’est pas surprenant de trouver des différences mineures dans sa compréhension
du canon. Ce qui est surprenant, c’est [la quasi-]unanimité de son opinion43. »

Dixit Josh McDowell s’appuyant sur Norman Geisler et William Nix : « Un livre n’est pas la
Parole de Dieu parce qu’il est accepté par le peuple de Dieu. Au contraire, il est accepté par le peuple

39 Michael Kruger, « The Development of the Bible », Tabletalk (Ligonier Ministries), Vol. 40, N° 2, février 2016, p. 74.

40 Kurt Aland, cité par Bruce Waltke et al., Théologie de l’Ancien Testament : Une approche exégétique, canonique et thématique,
traduit de l’anglais par Jean-Philippe Bru, Éditions Excelsis, Charols (Drôme), 2012, p. 11 et 15.
41 Bruce Waltke, op. cit., p. 12.

42 À l’exception d’Hénoch 12:4 apparemment cité en en Jude 14, cf. ibid., p. 13 (cela est contesté).
43 Ibid., p. 12-13.

·19·
de Dieu parce qu’il est la Parole de Dieu. […] Dieu confère au livre son autorité divine, non le peuple
de Dieu44. » Ce tableau synthétise cette vérité cardinale45 :

UNE CONCEPTION INCORRECTE UNE CONCEPTION CORRECTE

L’Église détermine le Canon L’Église a découvert le Canon

L’Église est la mère du Canon L’Église est l’enfant du Canon

L’Église est le magistrat du Canon L’Église proclame le Canon

L’Église est régulatrice du Canon L’Église reconnaît le Canon

L’Église est juge du Canon L’Église est témoin du Canon

L’Église est maître du Canon L’Église est servante du Canon

8. Exemples de micro-confessions de foi dans le Nouveau Testament

Quelques brèves déclarations crédales contenues dans le N.T., dont certaines sont relevées par Tony
Costa et Burk Parsons46 :

ë Romains 10:9 (« Si tu confesses ... et si tu crois ... que Dieu l’a ressuscité ... tu seras sauvé »).
ë 1 Corinthiens 8:6 (« ... pour nous, il n’y a qu’un seul Dieu ... et un seul Seigneur, Jésus ... »).
ë 1 Corinthiens 15:3-7 (« ... Christ est mort ... Après eux tous, il m’est aussi apparu à moi ... »).
ë Éphésiens 4:4-6 (« ... il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu ... »).
ë Philippiens 2:5-11 (« ... afin que ... tout genou fléchisse ... et que toute langue confesse ... »).
ë Colossiens 1:13-20 (« Il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres ... par le sang de sa croix »).
ë 1 Timothée 3:16 (« Celui qui a été manifesté en chair ... a été élevé dans la gloire »).

44 Josh McDowell, Le verdict, op. cit., p. 23.

45 Ibidem.
46 Tony Costa, Early Christian Creeds & Hymns : What the Earliest Christians Believed in Word and Song – An Exegetical-
Theological Study, Hesed & Emet Publishing, Peterborough (Ontario), 2021, p. 25-96 ; Burk Parsons, « Creeds and
Confessions », Reformation Study Bible (ESV), Reformation Trust, Orlando (Floride), p. 2355.

·20·
¨

9. Exemples de micro-confessions de foi dans les sources patristiques

Descriptions de la Regula fidei et du Symbole des Apôtres 47 :

Du fait de la montée en puissance de groupes et d’enseignants hérétiques, notamment Marcion, il


est devenu nécessaire de déterminer quelle était la vraie doctrine et quels livres étaient inspirés ou
non. Avant la reconnaissance [officielle et définitive] du canon du Nouveau Testament, les
chrétiens de l’Église primitive ont été forcés de développer une « Règle de la foi » (Regula fidei,
en latin) servant à déterminer la vraie doctrine et reconnaître puis rejeter la fausse doctrine.
C’était la forme primitive du Symbole des Apôtres. […]

Voici [les] passages de l’Écriture qui seraient aux fondements de ce crédo : Romain 10:9-10 ; 1
Corinthiens 12:3 [&] 15:4 ; et 1 Timothée 3:16 [et Matthieu 28:19]. L’origine du Symbole des
Apôtres remonte aux temps apostoliques avec la prédication et les enseignements des apôtres. Le
terme de Règle de la foi fait référence au Symbole des Apôtres dans sa version primitive.

Le but du Symbole des Apôtres n’était pas de supplanter l’Écriture, mais de la corroborer et de
protéger l’Église des infiltrations hérétiques. Par exemple, la confession que Dieu est tout-
puissant et qu’il a créé le Ciel et la Terre sert à contredire le concept marcionite d’un Dieu
créateur mauvais. La confession affirmant que Jésus est né d’une vierge et qu’il est mort exclut les
croyances gnostiques qui prétendent que Jésus n’était rien de plus qu’un fantôme.

Davantage de renseignements sur l’historique du Symbole des Apôtres48 :

[Ce crédo apostolique vient] des questionnaires utilisés aux premiers temps du christianisme
par les évêques en vue d’examiner la foi des catéchumènes [avant leur baptême]. Un

47 Paul Enns, Introduction à la théologie, op. cit., p. 442-444.

48 Jacques Pons, « Symbole des Apôtres », Encyclopédie Universalis, http://www.universalis-


edu.com/encyclopedie/symbole-des-apotres/, consulté le 17 décembre 2020.

·21·
modèle de ces « questionnaires » a été conservé dans la Tradition apostolique [c. 215]
d’Hippolyte49. L’évêque commençait par la question : « Crois-tu en Dieu le Père tout-puissant
? », puis énumérait les grandes vérités de la foi chrétienne. Mises sous forme d’affirmation,
ces questions sont devenues des crédos, connus sous le nom de « professions de foi
baptismales ». Le texte du Symbole actuel reprend celui d’une profession de foi baptismale
usitée dans l’Église de Rome aux IIIème et IVème siècles. Il a acquis sa forme définitive en
Aquitaine à la fin du VIème ou au VIIème siècle.

Variante la mieux connue de la Regula fidei patristique antique = le Symbole des Apôtres 50 :

Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du Ciel et de la Terre ;

Et en Jésus-Christ son Fils unique, notre Seigneur ; qui a été conçu du Saint Esprit ; est né de
la Vierge Marie ; il a souffert sous Ponce Pilate ; il a été crucifié ; il est mort et a été enseveli ; il
est descendu aux Enfers ; le troisième jour il est ressuscité des morts ; il est monté aux Cieux ;
il s’est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant ; et de là il viendra pour juger les vivants
et les morts.

Je crois au Saint-Esprit.

Je crois [en] la sainte Église universelle ; [à] la communion des saints ; [à] la rémission des
péchés ; [à] la résurrection de la chair ; et [à] la vie éternelle.

Amen.

Regula fidei rapportée par Clément de Rome († 98) puis relayée un siècle plus tard par Irénée de
Lyon († 202) dans Contre les hérésies (3:3:3)51 :

Sous ce Clément, donc, un grave dissentiment se produisit chez les frères de Corinthe ; l'Église
de Rome adressa alors aux Corinthiens une très importante lettre pour les réconcilier dans la
paix, renouveler leur foi et leur annoncer la Tradition qu'elle avait naguère reçue des
apôtres, à savoir : un seul Dieu tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, qui a modelé

49 Bernard Botte, Hippolyte de Rome : La tradition apostolique, § 21, Éditions du Cerf, Paris (Île-de-Fr.), 1984, p. 85-87.

50 Collectif, « Le Symbole des Apôtres », Le Bon Combat, http://leboncombat.fr/symbole-des-apotres/, publié le 21


janvier 2017.

51 Adelin Rousseau, Irénée de Lyon : Contre les hérésies – Dénonciation et réfutation de la gnose au nom menteur, Éditions du Cerf,
Paris (Île-de-Fr.), 2011, p. 280.

·22·
l'homme, fait venir le Déluge, appelé Abraham, fait sortir son peuple de la terre d'Égypte,
conversé avec Moïses, donné la loi, envoyé les prophètes, préparé un feu pour le Diable et ses
anges. Que ce Dieu-là même soit annoncé par les Églises comme étant le Père de notre
Seigneur Jésus-Christ, tous ceux qui le veulent peuvent l'apprendre par cet écrit, tout comme
ils peuvent connaître par lui la Tradition apostolique de l'Église, puisque cette lettre est plus
ancienne que les actuels fauteurs d'erreur qui imaginent faussement un autre Dieu au-dessus
du Créateur et de l'Auteur de tout ce qui existe. »

Allusion à la Regula fidei dans l’Épître à Diognète (IIème siècle ; 11:5-6) :

Éternel, il [= le Verbe] est aujourd’hui reconnu Fils. Par lui l’Église s’enrichit, la grâce [...] se
multiplie dans les saints, conférant l’intelligence, [...] s’offre à ceux qui la recherchent en
respectant les Règles de la foi et en ne transgressant pas les bornes des Pères. Et voici que
la crainte de la loi est chantée, la grâce des prophètes reconnue, la foi dans les Évangiles
affermie, la Tradition des apôtres conservée et [...] l’Église bondit d’allégresse52.

Regula fidei rapportée par Irénée de Lyon dans sa Démonstration de la prédication apostolique (§ 6)53 :

Voici donc les vérités que notre foi renferme et le fondement sur lequel notre conduite
s'appuie :

Le premier article de notre foi, c'est : Un seul Dieu Père qui n'est pas créé, que rien ne peut
contenir et qui est invisible. Il est le Dieu unique, l'Auteur de toutes choses.

Le deuxième article, c'est : La Parole de Dieu, le Fils de Dieu, Jésus-Christ notre Seigneur.
C'est par son intermédiaire que toutes choses ont été faites. Il est apparu aux prophètes, aux
uns d'une manière et aux autres d'une autre, selon le projet de salut fixé par le Père. Dans les
derniers temps, pour récapituler toutes choses, il s'est fait homme parmi les êtres humains, et
les êtres humains ont pu le voir et le toucher. Il a détruit la mort, il a fait apparaître la vie et il
a accompli la communion de Dieu et de l'être humain.

52 Dominique Bertrand, Les écrits des Pères apostoliques, op. cit., p. 500-501.

53 Luc Fritz, « Irénée de Lyon : Exposé de la prédication des apôtres », Patristique, http://www.patristique.org/Irenee-de-
Lyon-La-predication-des-apotres.html, publié le 1er mai 2004. Comparer avec : Adalbert-Gautier Hamman, Irénée de Lyon :
La prédication des apôtres et ses preuves, Éditions Migne, Paris (Île-de-Fr.), 1977, p. 24-25 ; Adelin Rousseau, Irénée de Lyon :
Démonstration de la prédication apostolique, Éditions du Cerf, Paris (Île-de-Fr.), 1995, p. 91-93.

·23·
Le troisième article, c'est : Le Saint-Esprit. C'est par lui que les prophètes ont prophétisé,
que les Pères ont appris les choses de Dieu et que les justes ont été guidés dans le chemin de la
justice. Dans les derniers temps, il a été répandu d'une manière nouvelle sur l'humanité, sur
toute la terre, et il a donné aux êtres humains un cœur nouveau pour les préparer à rencontrer
Dieu.

Allusion à la Regula fidei transmise par Irénée de Lyon dans un appendice au Martyre de Polycarpe
(22:2) contenu dans le Manuscrit de Moscou du IVème siècle : « [Irénée] réfuta vigoureusement toutes
les hérésies et nous transmet la Règle ecclésiastique et catholique, telle qu’il l’avait reçue du saint
[= de Polycarpe de Smyrne]54 ».

Élargissement de la Regula fidei patristique antique selon son plus grand champion, Irénée de Lyon :

« Règle de foi » est un terme technique pour signifier la doctrine transmise par les apôtres et
normative pour la foi. Synonyme de « prédication apostolique », elle est résumée plus loin,
d’abord dans la foi des presbytres [voir § 4, p. 23 ss], c’est-à-dire les disciples immédiats des
apôtres […], ensuite par un exposé de la doctrine (voir § 5), enfin par l’enseignement
méthodique (voir § 6). On notera le caractère éminemment trinitaire de la présentation de la
foi. Irénée revient sans cesse à la confession de foi : § 53, 62, 9755.

Regula fidei rapportée par Tertullien de Carthage († c. 225) dans son Traité de la prescription contre
les hérétiques (§ 13)56 :

... [5] Cherchons donc chez nous, auprès des nôtres et pour les choses qui sont nôtres ; et cela
seulement qui peut tomber en questions sans que la Règle de foi soit entamée.

La Règle de foi. XIII. [1] La Règle de foi – car il nous faut faire connaître dès maintenant ce
que nous défendons – est celle qui consiste à croire57 :

54 Pierre-Thomas Camelot, Ignace d’Antioche : Lettres ; Polycarpe de Smyrne : Martyre de Polycarpe, Éditions du Cerf, Paris
(Île-de-Fr.), 1998, p. 208-209.
55 Adalbert-Gautier Hamman, La prédication des apôtres et ses preuves, op. cit., p. 88 ss.

56 Pierre de Labriolle, Tertullien : De la prescription contre les hérétiques, Librairie Alphonse Picard & Fils, Paris (Île-de-Fr.),
1907, p. 103-105.

·24·
[2] « Qu’il n’y a qu’un seul Dieu qui n’est autre que le Créateur du monde ; que c’est lui qui a
tiré l’univers du néant par son Verbe émis avant toutes choses ;

[3] Que ce Verbe fut appelé son Fils, qu’au nom de Dieu il apparut sous diverses figures aux
patriarches, qu’il se fit entendre en tout temps par les prophètes, enfin qu’il descendit par
l’Esprit et la puissance de Dieu le Père dans la Vierge Marie, qu’il devint chair dans son sein et
que né d’elle sa vie devint celle de Jésus-Christ58 ;

[4] Qu’il proclama ensuite la loi nouvelle et la nouvelle promesse du Royaume des Cieux,
qu’il fit des miracles, qu’il fut crucifié, qu’il ressuscita le troisième jour, qu’enlevé aux Cieux il
s’assit à la droite du Père ;

[5] Qu’il envoya à sa place la force du Saint-Esprit pour conduire les croyants ; Qu’il viendra
dans la gloire pour prendre les saints et leur donner la jouissance de la vie éternelle et des
promesses célestes, et pour condamner les profanes au feu éternel, après la résurrection des
uns et des autres et le rétablissement de la chair. »

[6] Telle est la Règle que le Christ a instituée (comme je le prouverai) et qui ne saurait
soulever parmi nous d’autres questions que celles que suscitent les hérésies et qui font les
hérétiques.

{L’édition traduite par Antoine-Eugène Genoux insère ce paragraphe ↓ ici59 :} Non, elle [= la
Règle de foi] ne doit jamais souffrir d’atteinte, quoi que vous cherchiez, que vous discutiez,
quelque essor que vous donniez à votre curiosité. Mais, si quelque chose vous paraît obscure
ou équivoque, vous avez quelques-uns de vos frères doués de la science, ou qui ont été instruits
par des docteurs consommés [= accomplis/expérimentés]. Vous en avez qui, curieux comme
vous, chercheront avec vous.

57 L’édition traduite par Antoine-Eugène Genoud rend plutôt cette phrase introductive du chapitre 13 comme ceci : « Or,
voici la Règle ou le Symbole de notre foi ; car nous allons faire une déclaration publique de notre croyance » (Œuvres
complètes de Tertullien, op. cit., p. 353-354).

58 Une autre traduction termine plutôt cette phrase par : « et que né d’elle il [= le Verbe éternel] revêtit Jésus-Christ »,
cf. Luc Fritz, « Tertullien [de Carthage] : De la prescription des hérétiques », Patristique,
http ://www.patristique.org/Tertullien-De-la-prescription-des-heretiques.html, publié le 31 janvier 2005.
59 Antoine-Eugène Genoud, Œuvres complètes de Tertullien, op. cit., p. 353.

·25·
Regula fidei rapportée par Hippolyte de Rome († c. 235) dans Contre l’hérésie de Noët (§ 1)60 :

Nous aussi nous glorifions un seul Dieu, mais comme nous savons ; et nous tenons le Christ,
mais comme nous savons, Fils de Dieu [le Père], qui a souffert comme il a souffert et qui est
mort comme il est mort, qui est ressuscité le troisième jour et qui est monté au ciel, qui est à la
droite du Père et qui vient juger les vivants et les morts. Et nous disons ce que nous avons
appris.

Regula fidei rapportée par Fulgence de Ruspe († c. 530)61 :

[…]

10. Les pièges du biblicisme et du solo Scriptura

Définitions et descriptions du biblicisme :

« Le biblicisme [est] la tentative de comprendre les Écritures par soi-même et de soi-même,


c’est-à-dire dans l’isolement de l’histoire de l’Église et de la communion des saints62. »

« Le terme “biblicisme” est [...] communément appliqué à {1} Quelqu'un n'ayant aucune
appréciation de l'importance de la vérité extra-biblique en théologie et qui nie la valeur de la
révélation générale ou naturelle ; {2} Ceux soupçonnés de croire que l'Écriture est un
“manuel” de science, ou de philosophie, de politique, d'éthique, d'économie, d'esthétique, de
gouvernement d'Église, etc. ; {3} Ceux qui n'ont aucun respect pour les confessions, les
croyances et les théologiens du passé, qui insistent à les ignorer et à retourner à la Bible pour
construire leurs formulations doctrinales à partir de zéro ; {4} Ceux qui utilisent une méthode

60 Luc Fritz, « Hippolyte de Rome : Contre l’hérésie de Noët », Patristique, http ://www.patristique.org/Hippolyte-de-
Rome-Contre-l-heresie-de-Noet.html, publié le 27 août 2010.

61 Olivier Cosma, Fulgence de Ruspe : La Règle de la foi, Éditions Migne, Paris (Île-de-Fr.), 2006, 144 p.
62 Hugues Pierre, « La différence entre sola Scriptura et biblicisme », Un Presbytérien,
https://unpresbyterien.home.blog/2019/07/27/la-difference-entre-sola-scriptura-et-biblicisme-r-scott-clark/, publié le
27 juillet 2019.

·26·
de “preuves scripturales” [cf. la croyance qu'il existe un verset biblique spécifique pour toutes
les questions imaginables ou situations potentielles] plutôt que d'essayer de voir les textes des
Écritures dans leurs contextes historique, culturel, logique et littéraire63. »

« Au demeurant, le terme “biblicisme” a plusieurs significations. Ce terme renvoie à la doctrine


d’une inspiration mécanique de la Bible, à une surestimation de la révélation spéciale en
contraste avec la révélation générale (l’Écriture comme source exclusive de connaissance), à
une application a-contextuelle et a-historique des principes moraux bibliques, et ainsi de suite.
Aux fins des présentes, la description la plus importante du biblicisme implique la tentative
d’arriver à une théologie “biblique” sans consulter aucun ouvrage antérieur. Une telle
“théologie” irrationnelle [se présente] comme étant le résultat du rejet de toutes les doctrines
“corrompues”, et d’un simple “retour aux Écritures” sous la direction directe “du Saint-Esprit”,
sans aucune intervention humaine. Ses adhérents préfèrent souvent dire que cette approche
n’est même pas de la “théologie” [ou de la “doctrine”]. Usuellement, de telles formes de
biblicisme sont non-historiques ou même anti-historiques. C’est la tentative d’acquérir un
accès à l’Écriture d’une façon individualiste, autosuffisante et impétueuse sans prêter attention
à presque vingt siècles d’exégèse chrétienne de la Bible et aux grands docteurs de l’Église, à
l’exception de quelques dirigeants de sa propre dénomination (sectarisme)64. »

Le phénomène du biblicisme est étroitement relié à l’approche interprétative appelée solo Scriptura, qui
doit impérativement être distingué de la doctrine biblique du sola Scriptura. Voici comment le pasteur
et professeur réformé baptiste Pascal Denault définit et décrit le concept du solo Scriptura :

Pour plusieurs croyants, sola Scriptura est devenu solo Scriptura ; c’est-à-dire l’Écriture en solo ;
l’Écriture interprétée individuellement et détachée de la tradition de l’Église. Ceci est une
déviance du principe sola Scriptura tel qu’affirmé à la Réforme et contredit également
l’enseignement de la Bible elle-même. [...] Le relativisme qu’on retrouve dans le monde
[postmoderne], où chacun se fait sa propre vérité, a fait son bout de chemin dans l’Église. Solo

63 John Frame, « In Defense of Something Close to Biblicism : Reflections on Sola Scriptura and History in Theological
Method », Frame & Poythress, https://frame-poythress.org/in-defense-of-something-close-to-biblicism-reflections-on-
sola-scriptura-and-history-in-theological-method/, publié le 4 juin 2012. Traduit de l’anglais au français par l’auteur du
présent document.

64 Willem Ouweneel, The World Is Christ’s : A Critique of Two Kingdoms Theology, Ezra Press, Toronto (Ontario), 2017, p.
45-47. Idem pour la traduction.

·27·
Scriptura signifie que chacun lit la Bible pour soi [seulement]. L’Écriture n’a plus de sens
objectif commun, mais un sens subjectif et individuel. Les exégètes, commentateurs et
prédicateurs n’ont plus d’autorité comme interprètes du texte sacré, car le Seigneur « montre »
à chacun individuellement ce qu’il veut lui dire personnellement. [...] La tendance du solo
Scriptura vient d’une mauvaise compréhension de la direction de Dieu dans nos vies : l’idée
selon laquelle Dieu nous guide selon un plan individuel qu’il nous révèle progressivement et de
manière mystérieuse tout au long de notre vie. Cette idée vient d’une tradition mystique et non
de l’Écriture Sainte. [...] L’histoire confirme que plus les croyants tendent vers le solo
Scriptura, plus ils risquent de se diviser65.

Défense de la distinction solo-sola contre une tentative de réfutation papiste : « […]66 ».

¨
11. Bibliographie

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66 Turretin Fan, « Response to Bryan Cross at “Called to Communion” », Thoughts of Francis Terretin – Reformed
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