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Université Mohamed Premier

Faculté pluridisciplinaire – Nador


UMP/FPN
Département de chimie

Travaux Pratiques (TP)


Chimie descriptive II & Chimie de coordination
M34 : (SMC – S6)

Prof. Soufian El Barkany


20212022
Manip. I: Série spectrochimique et Thermochromisme

Manip. II: Synthèse d’un complexe Solvatochromique de cuivre(II) : Cu (acac)

Manip. III : Préparation et dosage d’un complexe Photosensible (trioxalato)

Manip. IV : Préparation et Analyse d’un Alun de Chrome

Chimie descriptive II & Chimie de coordination 2


Manip. I

Série spectrochimique et Thermochromisme

La couleur des ions des métaux de transition en solution aqueuse est due à
l'absorption d'une partie de la lumière visible par des complexes formés entre l'ion
métallique et les ligands aqua. Dans les cas les plus simples il s'agit de complexes
hexa-aqua M[H2O]6n+. En générale, l’absorption ou l’émission d’un photon (hν) est
due à une transition électronique entre deux niveaux énergétiques. Basant sur
l’approximation que le niveau d'énergie d'un électron correspond à l'énergie de
l'orbitale sur laquelle il se trouve, la couleur d'un complexe d'un métal de transition
peut résulter de trois types de transitions électroniques:

i) Transition d'un électron périphérique


d'une orbitale du métal sur une autre
orbitale du même métal (transition d-
d).
ii) Transition d'un électron d'une orbitale
du métal sur une orbitale d'un ligand
(ou l'inverse)
iii)Transition d'un électron d'une orbitale
d'un ligand sur une autre orbitale du ligand (souvent de type ππ*).

Les transitions (ii) et (iii) sont généralement accompagnées d'importants


déplacements des électrons et sont appelées transitions (ou bandes) de transfert de
charge). Les bandes d'absorption correspondantes sont extrêmement intenses.

Les transitions "d-d" sont souvent peu intenses (elles sont pratiquement interdites
par les règles de sélection). Généralement, elles se trouvent dans la partie "visible" du
spectre, seules ces transitions peuvent être interprétées par la théorie du champ
cristallin. Bien qu'on ne puisse pas assigner une valeur fixe du paramètre de levée de
dégénérescence Δ à un ligand donné, on peut ranger les différents ligands selon leur
force croissante (série spectrochimique). Ce modèle simple permet de rationnaliser la

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couleur des complexes, d'interpréter leur structure électronique (spin fort ou faible),
d'expliquer des anomalies de stabilité grâce au concept d'énergie de stabilisation due
au champ cristallin (ESCC).

Un composé est dit thermochrome lorsqu'il change de couleur avec la


température. Le thermochromisme provient d'une modification de la structure
électronique du composé, ou d'une modification de la nature de la molécule
responsable de l'absorption lumineuse. Le chlorure de cobalt(II) en solution dans un
mélange eau/acétone est thermochrome.

À une température T on peut écrire la conservation des espèces ,


représente la concentration initiale en chlorure de cobalt.

Manipulation

1. Illustration de la série spectrochimique.

La série spectrochimique est mise en évidence avec des complexes du chrome(III)


et du nickel(II). Les ions Cr(III) sont à la concentration de 10-2 mol.L-1, les ions Ni(II) à
la concentration de 0.2 mol.L-1.

1) Les solutions de NH3 sont des solutions d’ammoniaque à 21% (en masse), de densité d =
0,92. Calculer la concentration molaire de cette solution.

Réaliser les solutions A (volume minimum) suivantes :

 A1: Nitrate de chrome [Cr(H2O)6](NO3)3 à 10-2 mol.L-1.


 A2: Chlorure de triéthylènediammine chrome(III) : [Cr(en)3]Cl3, 3.5H2O à 10-2 mol.L-1

 A3: Nitrate de chrome à 10-2 mol.L-1 dans une solution d'ammoniaque à 10 mol.L-1
 A4: Trioxalatochromate (III) de potassium K3[Cr(ox)3], 3H2O à 10-2 mol.L-1

 A5: 10 cm3 de solution de NiCl2 à 0.2 mol.L-1 de dans H2O pure.


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 A6: 10 cm3 de solution de NiCl2 à 0,2 mol.L-1 dans une solution de NH3 à 10 mol.L-1.
 A7: 10 cm3 de solution de NiCl2 à 0,2 mol.L-1 dans une solution aqueuse
d'éthylènediammine (en) à 1 mol.L-1.
2) A partir de la couleur observée pour les solutions A1, A2, A3 et A4 construire une série
spectrochimique des ligands pour l’ion chrome.
3) A partir de la couleur observée pour les solutions A5, A6 et A7 construire une série
spectrochimique des ligands pour l’ion Ni (II).
4) Comparer ΔO des deux ions pour même ligand.

2. Influence de la température sur un équilibre entre deux complexes du


cobalt(II) : Thermochromisme

Testes qualitatifs :

1) Mettre en solution du CoCl2, 6H2O dans l'eau puis dans l'éthanol. Observer les
couleurs. Ajouter de l'eau à la solution d'éthanol. Interpréter.
2) Imbiber de solution aqueuse de CoCl2, 6 H2O un morceau de papier filtre et
"séchez" le à l'étuve. Observez le changement de couleur (encre sympathique).
3) Ajouter de l'acide chlorhydrique concentré dans une petite quantité de solution
aqueuse rose de CoCl2, 6H2O. Observer et expliquer le changement de couleur.

Quantification du thermochromisme

1) Préparer 10 ml d’une solution C1 de CoCl2, 6H2O à 10-1 mol.L-1 dans l'eau pure.
Observer la couleur et estimer λmax.

2) Réaliser une solution C2 de CoCl2, 6H2O à 10-3 mol.L-1 dans HCl concentré. Afin
de ne pas préparer un trop grand volume de solution, on utilisera la solution
précédente C1 en diluant C1 100 fois dans HCl concentré pour obtenir C2.
Interpréter et estimer λmax.

Préparer dans une éprouvette graduée un mélange eau-acétone dans les proportions
1:4. Homogénéiser. Réaliser 10 ml de solution C3 en dissolvant 0,238 g de CoCl2, 6
H2O dans du mélange eau-acétone. Vous devez obtenir une couleur intermédiaire

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entre celle de C1 et celle de C2. Si cette couleur n’est pas obtenue, ajouter une très
faible quantité d’un des deux solvants pour déplacer l’équilibre dans le bon sens et
obtenir la bonne couleur. Verser la solution dans un tube à essai et boucher
soigneusement (pour éviter l'évaporation de l'acétone).

Dans un bain-marie équipé d’un thermometre, suivre la couleur en fonction de la


température dans l’ordre de 20, 25, 30, 35, 40, 45, 50°C.

La figure suivante illustre le spectre de mélange entre 400 nm et 800 nm pour des
températures 20, 25, 30, 35, 40, 45, 50°C ([Co2+]tot = 0.27M).

3) Observer l'évolution du spectre en fonction de la température et commenter.


4) Sachant que le coefficient d’absorption de (J) [CoCl4]2- est 193.35 cm-1.M-1, et
utilisant l’équation de Beer Lambert ⁄ (l=1 cm), calculer la concentration de
(J) [CoCl4]2- en fonction de la température.
5) Sachant que la concentration totale de Co utilisée au départ est 0.27M. Déduire la
concentration des la forme octaédrique (I) [Co(H2O)6]2+ en fonction de la
température.

6) Calculer la constante d’équilibre ⁄ (acceptant que

⁄ est constante) pour chaque température.

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7) Compléter le tableau ci-dessous et en déduire la valeur de l'enthalpie ΔH° de la
réaction

T(K) 1/T (K- [J] (mol/l) [I] KT=[I]/[J] ln(KT) ΔH°


1) (mol/l)

8) Tracer LnKT = f(1/T),


9) Déduire ΔH° en utilisant la loi de Van’t Hoff :

d(lnK) H H


= 2
ou lnK = - +b
dT RT RT

10) Conclure

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Manip. II

Synthèse d’un complexe solvatochromique de cuivre(II) : Cu(acac)

Le solvatochromisme est la propriété d'une molécule à changer de couleur selon


la polarité du solvant dans lequel elle est dissoute. On distingue le solvatochromisme
négatif correspondant à un déplacement hypsochromique (i.e. vers les longueurs
d'onde plus courtes), lors de l'augmentation de la polarité du solvant au
solvatochromisme positif, relatif à un déplacement bathochromique (i.e. vers les
longueurs d'onde plus longues). Le signe du solvatochromisme dépend de la
différence du moment dipolaire entre l'état fondamental et l'état excité
du chromophore.

Déplacement de Stockes : Le déplacement de


Stokes est la différence observée entre la longueur
d'onde d'un photon absorbé et celle du photon émis
par une molécule. Il se produit lorsqu’un soluté
après avoir absorbé un photon se retrouve dans un
état excité hors équilibre (les molécules de solvant
n’ayant pas eu le temps de s’adapter à la nouvelle configuration électronique), le
système se relaxe alors par la réorganisation du solvant. Le système perd donc une
partie de l'énergie apportée par le photon, et lorsque le système retourne à l'état
fondamental, le photon émis est moins énergétique que le photon absorbé :

, Il existe aussi le déplacement anti-Stokes où l’état excité


gagne en énergie et émet un photon plus énergétique.

Effet de la polarité de solvant : La figure suivante montre l'effet de la polarité d'un


solvant sur deux types solutés.

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Dans le cas (a), plus le solvant devient polaire plus la stabilisation de l'état excité est
forte devant celle de l’état fondamental. Les deux états sont alors plus proches
énergétiquement l’un de l’autre. L'énergie de transition entre ces états diminue: c'est
un effet bathochrome. Dans le cas (b), plus le solvant devient polaire plus l'état
fondamental est stabilisé par rapport à l’état excité. L’écart entre les deux états
grandit. L'énergie de transition entre ces états augmente: c'est un effet hypsochrome.

Le but de cette manipulation est de mettre en évidence le phénomène de


solvatochromisme du complexe Cu (acac) dans différents solvants et d’utiliser cette
propriété de solvatochromisme pour classer ces solvants selon leur force.

Matériel et produits

Matériels :

- Bécher de 400 cm3


- Bécher de 150 cm3
- Eprouvette de 100 cm3
- Verre fritté
- Entonnoir
- Dispositif de filtration sous vide
- Tubes à hémolyse ou petits tubes à essai équipés de bouchons
- Spectrophotomètre UV-visible
- Cuve en verre ou en quartz pour spectrophotomètre

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Produits

- Sulfate de cuivre(II) pentahydrate


- Solution de NaOH (0.25 M)
- Pentane-2,4-dione (acétylacétone)
- Chloroforme
- 1,4-dioxane (dioxane)
- Pipéridine
- Pyridine

Manipulation

Synthèse du complexe diacétylacétonato cuivre(II) (Cu(acac) )

Le bilan de la synthèse du complexe est :

Dans un bécher de 400 cm3, introduire 100 cm3 de solution d’hydroxyde de


sodium (0,25 M). Ajouter 2.5 g d’acétylacétone (25 mmol) puis une solution de 3.1 g
(12 mmol) de sulfate de cuivre pentahydrate dans 100 cm3 d’eau. Un précipité de
couleur bleu acier se forme.

Filtrer sur entonnoir fritté. Laver trois fois avec 30 cm3 d’eau froide et sécher à
l’étuve (50 °C) jusqu’au poids constant.

1) Noter la masse et calculer le rendement de la réaction


2) Quel est le rôle de la solution d’hydroxyde de sodium ?

Mise en évidence de la solvatochromie

Dans une série de tubes à hémolyse, dissoudre sous une hotte, quelques
milligrammes de complexe dans quelques millilitres de différents solvants :

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chloroforme, dioxane, pipéridine et pyridine de façon à avoir des concentrations de
l’ordre de 2 à 4 g. L–1. Boucher les tubes.

3) Décrire la variation de la couleur de la solution en fonction de solvant :

Solvant chloroforme dioxane pipéridine pyridine


Couleur

Spectres UV-visible

En utilisant des cuves en verre ou en quartz, enregistrer les spectres des


différentes solutions préparées précédemment, entre 450 nm et 800 nm et noter pour
chaque spectre, le ou les maxima d’absorption (données).

Une base de Lewis est une espèce capable de fournir un doublet afin de former
une liaison avec un acide de Lewis, espèce capable d’accepter ce doublet. Il est
impossible de classer de manière absolue la force des bases car le pouvoir donneur
de cette base dépend du pouvoir accepteur de l’acide. Plusieurs échelles d’acido-
basicité de Lewis ont été proposées dont elles font souvent appel à des mesures de
grandeurs thermodynamiques (enthalpie de complexation par exemple).

Les spectres UV-visible d’un complexe dans des différents environnements de


solvant permet d’évaluer le pouvoir donneur d’un solvant (base de Lewis) en
observant la couleur d’un complexe solvaté par ce solvant donneur. Cu(acac)2 est un
complexe de structure plan carré. Dans un solvant donneur, l’environnement de l’ion
Cu2+ est modifié et le complexe évolue vers une structure octaédrique.

D’après la théorie du champ cristallin (TCC), le passage d’une géométrie plan


carré (donneur faible) à une géométrie octaédrique (donneur fort) provoque une

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évolution de l’énergie des transitions électroniques dont la couleur dépend du
solvant et son pouvoir donneur des.

Niveaux d’énergie des orbitales d dans les champs cristallins des symétries
plan-carré et octaédrique en unités Dq

4) La TCC permet d’évaluer 3 transitions d-d possibles pour un ion Cu2+ (d9). D’après la
figure précédente déterminer les transitions d-d correspondantes aux énergies E1, E2 et E3.
5) Décrire l’évolution des énergies E1, E2 et E3 en fonction du pouvoir donneur du solvant.

En étudiant les spectres UVvis de complexe Cu(acac)2 dissous dans différents


solvants (bases de Lewis), on observe un seul maximum voire deux (pour le
chloroforme). Les longueurs d’onde des maxima sont trop proches pour permettre de
les visualiser séparément.

Chimie descriptive II & Chimie de coordination 12


Déterminer Les maxima d’absorbance pour chaque solvant :

Solvant Chloroforme Dioxane Pipéridine Pyridine


λmax (nm)

Etant donné que E2 (et donc λ2) reste identique d’un spectre sur l’autre, et que E1 et
E3 diminuent (et donc λ1 et λ3 augmentent) quand le pouvoir donneur du solvant
augmente, cela entraîne le déplacement du maximum d’absorption vers les grandes
longueurs d’ondes. On peut ainsi visualiser la variation de la basicité de Lewis des
différents solvants utilisés.

Le spectre du chloroforme est caractérisé par un maximum à 536 nm, maximum


(correspondant donc à λ1 et/ou λ3) absent dans les spectres avec les trois autres
solvants et un autre maximum d’absorbance à 653 nm correspond à λ2.

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6) Sur la figure suivante, classer les quatre solvants selon la basicité croissante.

Exploitation des couleurs :

Egalement, on peut classer la basicité


des solvants selon la couleur apparente de
la solution. En effet, la couleur apparent
est une couleur complémentaire de la
couleur absorbée, donc il suffit de
déterminer les longueurs d’onde λmax
correspondantes aux couleurs absorbées et
les classer de plus en plus grandes.

7) Compléter le tableau suivant :

Solvant Couleur Couleur λmax (nm)


observée absorbée
Chloroforme Bleu gris
Dioxane bleu
Pyridine Bleu vert
Pipéridine Vert

8) Déduire le classement des solvants selon leur basicité croissante

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Manip. III :

Préparation et dosage d’un complexe Photosensible (trioxalato) Fe(C2O4)3, 2H2O

1) Préparation de l’oxalate ferreux (FeC2O4, 2H2O):

Matériel et produits :

Matériel :

- 3 béchers de 250 cm3


- Eprouvette graduée de 100 cm3
- Burette graduée de 50 cm3
- Fiole jaugée de 100 cm3
- Système de filtration sous vide (Büchner, verre fritté N° 2, papier filtre…)
- Balance à précision
- Thermomètre (100 °C)
- Agitateur magnétique
- Bec bunsen

Produits :

- 15 g de sel de Mohr (FeSO4(NH4)2SO4, 6H2O)


- H2SO4 (20%) et H2SO4 concentré
- H2C2O4, 2H2O
- H3PO4 concentré
- Acétone
- KMnO4 (0.02 M)
- K2C2O4, H2O (10g)
- H2O2 (20% en volume) 25 cm3
- Ethanol 60 cm3

Manipulation :

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A 20 cm3 d’eau chaude (60 – 70 °C) + 3 cm3 d’H2SO4 (1/5 en volume) + 5 g sel de
Mohr, ajouter 25 cm3 d’acide oxalique (10g/100 cm3). Chauffer doucement jusqu’à la
température d’ébullition et un précipité jaune d’oxalate ferreux apparait. Laisser
décanter et éliminer la solution surnageant.

Ajouter 20 cm3 de l’eau chaude (60 °C). Agiter puis filtrer sous vide, laver le solide
jaune avec 20 cm3 d’eau chaude puis avec 20 cm3 d’acétone et laisser sous vide
pendant 5 min. Récupérer et peser le précipité obtenu.

2) Préparation et dosage d’un complexe trioxalato


Cette manipulation fait suite à la préparation de l’oxalate ferreux, l’effet
photochimique consiste à la décomposition de trioxalato ferrate de potassium (vert)
en oxalate ferreux (jaune).

Manipulation :

a) Synthèse :

Dissoudre environ 2g de l’oxalate ferreux, obtenu à la première partie de la


manipulation, dans 15 cm3 d’une solution chaude (60 – 70 °C) contenant 3.5g de
K2C2O4, H2O. Ajouter lentement, en agitant constamment et en maintenant la
température à 40 °C, 10 cm3 d’H2O2 (20% en volume). Chauffer et amener à
l’ébullition et un précipité de Fe(OH)3 apparait.

Faire disparaitre le précipité Fe(OH)3 en ajoutant 7 cm3 de H2C2O4 à 10g/100 cm3


goutte à goutte et sous agitation jusqu’à disparition complète du précipité. Pendant
cette addition, la température est maintenue au voisinage de l’ébullition. Ajouter 20
cm3de l’éthanol (si des cristaux apparaissent, les dissoudre en chauffant doucement.

Laisser reposer pendant une heure au moins à l’abri de la lumière. Filtrer sur
büchner et laver les cristaux avec 20 cm3 d’un mélange eau-éthanol (1/1) puis avec 20

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cm3 d’acétone. Laisser 5 min sous vide puis peser le produit obtenu et le conserver à
l’abri de la lumière.

Placer quelque cristaux sur le verre de montre et les exposer au soleil ou à une
lampe de 100w pendant 15 min au moins et observer.

b) Dosage :

Peser avec précision 0.2 g de sel obtenu. Les dissoudre dans 50 cm3 d’H2SO4 (20%
en volume) puis 3 cm3 d’H3PO4 concentré et amener la solution à l’ébullition. Doser
la solution par le permanganate 0.02M jusqu’à coloration rose persistante. Faire trois
essais concordants.

H3PO4 utilisé dans le dosage sert à complexer les ions Fe3+ formés. Le dosage
permet de déterminer le nombre d’oxalate par atome de fer.

Compte rendu :

- Calculer le rendement de la synthèse de (FeC2O4, 2H2O)


- Donner les équations réactionnelles de la synthèse et du dosage.
- Calcul le rendement de trioxalato formé
- Déterminer la stœchiométrie de complexe
- Expliquer les transformations observées lors de l’exposition des cristaux à la
lumière.

Chimie descriptive II & Chimie de coordination 17


Manip. IV

Préparation et Analyse d’un Alun de Chrome

L'alun chromé est le double sulfate de potassium de chrome, sa formule chimique


est KCr(SO4)2 et elle se trouve couramment sous sa forme dodécahydrate sous la
forme KCr(SO4)2 · 12(H2O). L'allumage au chrome est produit à partir de sels
de chromate ou d'alliages de ferrochromium. Les solutions aqueuses concentrées de
dichromate de potassium peuvent être réduites, généralement avec du dioxyde de
soufre, mais aussi avec des alcools ou du formaldéhyde, en présence d'acide
sulfurique à des températures <40 ° C. Alternativement et moins communément, les
alliages de ferrochrome peuvent être dissous dans de l'acide sulfurique et, après
précipitation du sulfate ferreux, l'aluminium chromé cristallise lors de l'addition
de sulfate de potassium. En plus du dodécahydrate , on connaît le KCr(SO4)2·6H2O
hexahydraté, le dihydrate KCr(SO4)2·2H2O et le monohydrate KCr(SO4)2·H2O.

L'allumage au chrome est utilisé dans le tannage du cuir car le chrome (III)
stabilise le cuir en réticulant les fibres de collagène dans le cuir. Cependant, cette
application est obsolète parce que le sulfate de chrome (III) plus simple est préféré. Il
a également été utilisé dans des émulsions de gélatine
dans un film photographique comme durcisseur.

Les aluns constituent une série de sels inorganiques, cristallisant dans le système
cubique, de formule générale :

Où les constituants possibles sont :

 MI : K+ , NH4+, Rb+, Cs+, Ti+, CH3NH3+, N2H5+, …


 MIII : Al3+, Fe3+, Cr3+, Ga3+, In3+
 AB42- : SO42-, SeO42-, BeF42-

Chimie descriptive II & Chimie de coordination 18


Les aluns sont souvent utilisés comme des mordants ou comme des pierres
antihémorragiques.

Matériel et produits :

Matériel :

- 2 capsules
- 2 béchers 250 cm3
- 2erlenmeyers 250 cm3
- Vase à peser ou pilulier
- Ampoule à brome
- Thermomètre
- Fiole jaugée de 100 cm3
- Eprouvette 100 cm3
- Eprouvette 10 cm3
- Verre de montre pour bécher 250 cm3
- Pipette 10 cm3
- Burette
- Système de filtration sous vide avec verre fritté
- Agitateur + barreau magnétique
- Compte-goutte (diphénylamine sulfonate)
- Spatule
- Bain marie
- Balance à précision
- Bec bunsen

Produits :

- Diphénylamine sulfonate 0.2 % dans l’eau


- Nitrate d’argent 0.17 g/L (10 cm3)
- H2SO4 concentré
- H3PO4 concentré

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- Ethanol
- Ether (10 cm3)
- (NH4)2S2O8 (5g)
- K2Cr2O7 (6g) ou K2CrO4 (7g)
- Sel de Mohr (NH4)2Fe(SO4)2 (3g)
- Bain de glace
- Pissette d’eau distillée

Manipulation :

Dissoudre à chaud dans un bécher de 250 cm3, 6g de K2Cr2O7 (ou 7g de K2CrO4)


dans 70 cm3 d’eau distillée. Laisser refroidir et ajouter lentement an agitant 7cm3 de
H2SO4 concentré mesurés à l’éprouvette.

Refroidir avec un mélange eau-glace pour que la température de la solution


descende en dessous de 10°C. Ajouter alors, goutte à goutte, à l’aide d’une ampoule à
brome 10 cm3 d’éthanol à 95°. Cette addition doit être lente pour que la température
reste aux alentours de 10°C (le mélange est toujours maintenu dans le bain eau-
glace). Si la température dépasse 30°C, il se forme sel complexe vert incristallisable.

L’addition de l’alcool étant terminé, maintenir l’agitation environ 10 min à la


même température et les cristaux d’alun se déposent en octaèdre régulières de
couleur violet foncé. Si la cristallisation tarde à se faire, frotter les parois du bécher
avec une baguette de verre.

Filtrer ensuite sur le verre fritté, laver à deux reprises avec 10 cm3 d’alcool en
récupérant les cristaux restant dans le bécher et laver une dernière fois avec 10 cm 3
de l’éther, maintenir le vide une ou deux minute pour essorer au maximum.

Recueillir rapidement dans un pilulier préalablement taré, le refermer et peser. Ce


produit est efflorescent donc perd spontanément son eau d’hydratation (le résultat
du dosage de chrome n’aura de sens que si le sel a conservé son degré d’hydratation)

1) Calculer la masse de sel de Mohr à peser pour préparer 100 cm3 décinormale de Fe (II).

Chimie descriptive II & Chimie de coordination 20


La pesée sera faite à une balance à précision. Avant d’ajuster le niveau dans une
fiole jaugée de 100 cm3 ajouter 1cm3 d’acide sulfurique concentré par une éprouvette.

Pour l’oxydation de Chrome, tarer un petit tube à essai y mettre entre 1 et 2g


d’alun, bien refermer, peser à précision, dissoudre dans un bécher de 250 cm3 avec 50
cm3 d’eau distillée. Ajouter 10 cm3 d’AgNO3 (0.1 M), 5g de persulfate d’ammonium
(NH4)2S2O8 et 1cm3 de H2SO4 concentré. Faire bouillir très doucement pendant 15 min
en recouvrant d’un verre de montre puis refroidir. Si un précipité brunâtre se forme,
ajouter quelques gouttes d’acide nitrique concentré, chauffer jusqu’à dissolution
puis refroidir. Il est important de respecter ce processus afin que l’oxydation de Cr3+
soit quantitative et que l’excès de (NH4)2S2O8 utilisé soit détruit par ébullition
prolongée.

Verser la solution refroidie dans une fiole jaugée de 100 cm3 et ajuster le volume.
Prélever 10 cm3 à la pipette, ajouter 100 cm3 d’eau distillée, 5 cm3 de H3PO4 concentré
et 1cm3 de la solution de diphénylamine sulfonate.

Titrer par la solution de sel ferreux placé dans la burette. Une teinte violette
apparait en fin de dosage et disparait brutalement au point final. Refaire le dosage
trois fois au moins.

Compte-rendu :

1) A quoi sert l’ajoute de H2SO4


2) Ecrire toute les réactions intervenant dans la manipulation.
3) Expliquer le rôle des différents réactifs utilisés. Masse de d’alun obtenu –
masse de chromate effectivement pesée.
4) Calculer le rendement de la préparation par rapport au chrome mise en jeu.
5) Masse de sel de Mohr. Normalité de la solution réductrice.
6) Masse d’alun mis en solution. Volume de sels ferreux versés.
7) Déterminer le pourcentage pondéral de chrome dans l’alun théoriquement et
par dosage.

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