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Analyse de discours

L’analyse de discours :
L’AD est née dans les année 50 à la suite de la publication de l’article de Zellig Harris « discourse
analysis » aux États-Unis en 1952(donc l’appellation vient de Zellig Harris) , cette discipline est née en
réaction aux autres approches linguistiques qui se concentrent uniquement sur les règles
d’utilisation de la langue, l’analyse du discours met l’accent sur la signification contextuelle du
langage.

Et parce que l’AD est « aux marges de disciplines » (Guilhaumou, 2005) plusieurs courants d’analyse
du discours ont apparu dans les années 1960 :

1) « L’école française d’analyse du discours » dirigée par Dubois : elle se focalise sur l’analyse des
phénomènes langagières dans leurs contextes sociohistoriques, cette analyse se centre sur
l’idiologie dans le discours politique.
2) Le courant anglo-saxon : dit aussi la philosophie analytique d’Austin ainsi que la
sociolinguistique interactionnelle…et autres.
3) L’école allemande : avec la théorie de l’agir communicationnel
4) L’analyse de discours critique : analyse de discours interprétative de Bonnafous et Temmar…

SA DEFINITION :

- L’analyse du discours est une technique de recherche en sciences sociales permettant de


questionner ce qu’on fait en parlant, au-delà de ce qu’on dit. Du point de vue de Maingueneau
(2005), il s'agit de l'analyse de l'articulation du texte et du lieu social dans lequel il est produit .
- AD inscrit le sujet parlant dans son acte d’énonciation qui est porteur de sa subjectivité.

LE DISCOURS
A- Selon Fuch le discours est « Un objet concret, produit dans une situation déterminée sous
l’effet d’un réseau complexe de déterminations extralinguistiques (sociales, idéologiques) »
B- Pour la linguistique et les sciences sociales, le discours est une forme de langage écrit (texte)
ou parlé (conversation dans son contexte social, politique ou culturel).

Les caractéristiques du discours :


Selon Maingueneau (1991) le discours porte les caractéristiques suivantes :

1- Une variante de la parole saussurienne


2- Une unité de dimension supérieure à la phrase
3- Il renvoie à la conversation comme type fondamental de l’énonciation
4- Il est opposé à la langue comme système virtuel car il renvoie aux différents usages qu’on fait
des unités linguistiques

Théorie de l’énonciation :
Pour étudier l’énonciation il est clair qu’il faut prendre en considération un grand Nombre
d’éléments : la personne qui parle, par exemple, mais aussi à qui elle Parle, le lieu et le moment de
l’énonciation, les conditions sociohistoriques qui L’entourent, etc.
On peut définir l’énonciation comme « la mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel
d’utilisation » (Benveniste 1974 :80)

L’analyse « linguistique » d’un discours dans une approche énonciative doit d’abord passer par :

 Un repérage du locuteur : par quels moyens inscrit-il sa présence à l’intérieur de son


discours ? D’après Benveniste le locuteur « s’approprie l’appareil formel de la langue » ; il
énonce sa position par « des indices spécifiques » tels que les pronoms personnels, les
possessifs, etc.
 La détermination du contexte d’énonciation : Quand ? où ? et pourquoi cet énoncé a-t-il été
dit ?
 L’identification du destinataire de l’énoncé : A qui s’adresse-t-il ? qui est (sont) visé(s) par le
contenu de cet énoncé ?

Locuteur En linguistique et en communication, le locuteur est


la personne qui produit des paroles formant un message oral adressé à
un destinataire ou interlocuteur / et allocutaire Personne à qui s’adresse
un énoncé.

La différence entre énoncé et énonciation :


<< On peut dire que l’énoncé peut être considéré comme le produit ou le résultat d’un
acte puisqu’il s’agit de la réalisation d’une phrase dans une situation donnée.
L’énonciation est alors vue comme le processus même qui a pour point d’arrivée la
réalisation de l’énoncé.
<< Donc, pour comprendre un énoncé, il est important de comprendre les raisons qui ont participé à
sa réalisation et qui changent à chaque situation. Car « l’énonciation est un processus unique, en ce
sens qu’elle ne peut être reproduite sans que soient modifiées les conditions dans lesquelles elle se
réalise » (Bracops 2006 :174)

Les différences théories énonciatives :


L’énonciation chez Benveniste :
La théorie de l’énonciation a été développée en France par les travaux de Benveniste qui a mis
l’accent sur la présence de « l’homme dans la langue ». La définition benvenistienne s’intéressent à la
relation du locuteur à la langue, selon lui « l’énonciation suppose la conversion individuelle de la
langue en discours »

En parlant d’acte individuel, il présente le locuteur comme premier paramètre dans les conditions de
l’énonciation, il transforme la langue en discours

Que dit E. Benveniste ? L'énonciation est cette mise en fonctionnement de la langue par un acte
individuel d'utilisation (p. 80). L'acte individuel par lequel on utilise la langue introduit d'abord le
locuteur comme paramètre dans les conditions nécessaires à renonciation. Avant renonciation, la
langue n'est que la possibilité de la langue.
L’énonciation chez Maingueneau :
Maingueneau considère tout acte d’énonciation comme un événement unique qui s’établit entre un
énonciateur et un destinataire particulier dans une situation particulière. Il la renvoie au domaine de la
parole (acte individuel) par opposition à la langue (système).

D’un point de vue restrictif, la linguistique de l’énonciation ne s’intéresse qu’à l’un des éléments
constitutifs du cadre énonciatif : le locuteur. Ainsi, il s’agit de repérer les marques linguistiques de la
présence du locuteur dans son énoncé, ce que Benveniste présente sous l’expression de « la
subjectivité dans le langage », elle le nomme « subjectivème ».

L’énonciation chez Orecchioni :

Orecchioni propose de complexifier le schéma de communication de Jackobson par un


enrichissement du cadre énonciatif. Elle prend en compte, en plus des six éléments fondamentaux
de la communication, d’autres paramètres en relation avec l’opération d’encodage/ décodage, les
compétences linguistiques et culturelles des partenaires de l’échange ainsi que les contraintes de
la situation de communication du discours :

Orecchioni propose de regrouper sous l’appellation d’« univers du discours »; et à côté de la


compétence linguistique, elle introduit aussi la compétence psychologique et psychanalytique, ainsi
que la compétence culturelle et idéologique, qui fait référence d’un côté à l’ensemble des savoirs
que le sujet (émetteur ou récepteur) possède sur le monde et d’un autre côté au système
d’interprétation et d’évaluation de l’univers référentiel.
Il s’agit donc de repérer des marques qui seront pour nous des indices (implicites ou explicites) de
l’inscription de l’énonciateur dans son énoncé, de sa position par rapport à son interlocuteur et par
rapport à l’objet de son discours

. Les différents indices linguistiques de la subjectivité :


La problématique de l’énonciation est reliée à celle de « la subjectivité dans le langage ». Elle met
l’accent essentiellement sur la présence de l’homme dans la langue par l’étude des différentes unités
linguistiques qui sont des « indices spécifiques » à travers lesquelles le locuteur énonce sa position
(par rapport au monde et par rapport à l’autre).

Parler « encodage » comprendre « décodage »

En linguistique énonciative, les termes : embrayeurs et déictiques sont parfois acceptés comme des
synonymes, et dans d’autres cas distingués, les déictiques sont alors considérés comme un sous
ensemble des embrayeurs, pour simplifier ce sont les termes qui manifestent la présence d’un
locuteur. Comme les prenoms personnels par exemple.

Pour Maingueneau, les déictiques renvoient uniquement aux indices spatio-temporels. Dans les
travaux actuels, la plupart des linguistes ne font pas la distinction entre déictiques et embrayeurs.

Les marques de l’énonciation :


La présence du sujet énonciateur dans son énoncé et l’ancrage de la subjectivité se fait par des unités
énonciatives, les marques et les traces énonciatives sont des unités linguistiques qui indiquent le
renvoi de l’énoncé à son énonciation.

Les déictiques :

Les déictiques sont des termes (pronoms personnels ou démonstratifs, adverbes de lieu ou de temps,
déterminants ou pronoms possessifs) qui ne prennent leur sens que dans le cadre de la situation
d’énonciation. Ainsi que les temps grammaticaux appelés embrayeurs, et leur valeur référentiel varie
d’une situation d’énonciation à l’autre.

Les unités anaphoriques :


L’anaphore est un procédé qui participe à la cohérence d’un texte, on l’utilise pour éviter la répétition
ex : je vais acheter un micro pour mon frère/ je vais lui acheter un micro

Les marques de références :


On les utilise pour encoder ou décoder un message, nous avons trois types : la référence absolue
comme (une vielle dame) / la référence relative au contexte linguistique comme (le père de Louis,
Louis est pris comme un élément de référence) / la référence relative à la situation de communication

Les marques de modalisation :


La modalisation :
La façon dont l’énonciateur sera visible à travers ce qu’il dit, qui nous montre la subjectivité de
l’énonciateur.

La modalité :
C’est la forme linguistique d’un jugement intellectuel, les marques de modalisation nous montre la
position du sujet par rapport à son interlocuteur et parmi ces modalités nous citons :

 La modalité appréciative : qui exprime un jugement ou un sentiment de la part de


l’énonciateur comme (beau, hélas, bien, malheureusement… termes axiologiques) (petit,
fragile, gros… termes non axiologique) AXIOLOGIE : jugement d’appréciation ou de
dépréciation
 La modalité épistémique : La modalité épistémique est une modalité linguistique qui exprime
à quel point un locuteur est certain de la proposition énoncée. Il s’exprime par les verbes
d’opinions par exemple, les adverbes modalisateurs comme certainement…
 La modalité déontique : elle se manifeste par l’expression de la volonté, du devoir, de la
nécessité, d’obligation… (il faut partir)

Distinction entre modalité d’énonciation et modalité d’énoncé :


La modalité d’énonciation : attitude de locuteur dans sa relation à son interlocuteur : l’assertion,
l’interrogation et l’injonction, ce sont les trois modalités d’énonciation, ça établit une relation
interpersonnelle pas uniquement la subjectivité. Et la modalité d’énoncé elle est logique et subjectif.

La notion de subjectivité :
La subjectivité selon Benveniste est la « capacité du locuteur à se poser comme sujet »,
Benveniste cherchait les catégories grammaticales qui rendent possible l’expression de la
subjectivité
Kerbrat Orecchioni :
. Kerbrat-Orecchioni, on distingue deux aspects de la subjectivité : - L'affectif qui concerne toute
expression d’un sentiment du locuteur; - L'évaluatif qui correspond à tout jugement ou évaluation du
locuteur: appréciations en termes de bon / mauvais (axiologique) ou modalisations.
Sub 1ére degré : la présence de je
Sub 2éme degré : la sub évaluative et affective
La posture énonciative :
La position de l’énonciateur… quand il utilise des adjectifs péjoratives et mélioratifs

 La phrase : Une phrase est un signe-son articulé dont la fonction est de représenter
l’intentionnalité du locuteur face à l’auditeur
 L’énoncé : Un énoncé est l'unité linguistique fondamentale de la plupart des analyses
modernes en linguistique et en philosophie du langage. Il se distingue de l' acte d'énonciation,
qui est le fait de produire un énoncé dans un cadre de communication précis.
 Enonciation : l’action de produire un énoncé *
 Un texte : est une série orale ou écrite des mots une série orale ou écrite de mots perçus
comme constituant un ensemble cohérent, porteur de sens et utilisant les structures propres à
une langue
 L’énonciateur : qui parle
 Le locuteur : le récepteur

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