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& la spiritualité
La colère : une
émotion qui en cache
une autre
La colère est une émotion naturelle et
universelle, parfois bien difficile à
contenir. Un psychanalyste nous en
explique les ressorts, notamment chez les
personnes ultrasensibles qui sont souvent
colériques. Entretien avec Saverio
Tomasella, psychanalyste,
La Croix Numérique
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Si, pour les chrétiens, la colère est
un des sept péchés capitaux, qu’en
est-il pour les psychanalystes ?
S. T. : Il s’agit avant tout d’une émotion.
En psychanalyse, il n’y a pas d’a priori
moral pour qualifier une émotion. La
colère n’est donc ni bonne, ni mauvaise
! C’est une réaction humaine naturelle,
notamment lorsqu’une limite a été
dépassée.
Au travail, par exemple, de nombreuses
personnes se sentent épuisées et dans
l’incapacité de se protéger d’un système
qui leur en demande toujours trop. « Je
n’ai plus aucun filtre ; j’ai le sentiment
d’être sur une autre planète ou d’être en
permanence une bombe à retardement
» sont des expressions courantes,
révélatrices d’une grande souffrance.
L’impression de ne pas être compris,
d’avoir sacrifié le meilleur de soi sans
reconnaissance en contrepartie, suscite
tristesse, révolte et colère. Pour
comprendre un colérique, il faut aussi
tenir compte de ses colères accumulées
depuis l’enfance. Ses crises se
déclenchent souvent à la suite d’une
parole, d’un geste, d’une attitude
réactivant une frustration enfouie. Pour
ne pas en arriver là, il est essentiel pour
les parents et les éducateurs d’aider les
enfants à mieux accepter leurs
frustrations.
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