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Première partie

ETUDE DE L’ŒUVRE INTEGRALE ROMANESQUE


« LES SOLEILS DES INDEPENDANCES » DE
AHMADOU KOUROUMA

I-BIOGRAPHIE DE L’AUTEUR
D’origine Malinké, Ahmadou Kourouma est né en 1927 en Côte d’Ivoire, selon l’état civil à
Boundiali, mais en vérité il est né dans un petit village. À l’âge de sept ans, il est confié à son oncle
qui se charge de son éducation : Kourouma est ainsi scolarisé à l’école française de Boundiali. Il
effectue ensuite ses études primaires à Korhogo et secondaires à Bingerville (près d’Abidjan). Alors
qu’il poursuit des études supérieures à Bamako, il est accusé d’être le meneur d’une manifestation
pour l’indépendance par l’administration coloniale et est envoyé de force en Indochine en tant
que tirailleur sénégalais (il sert 3 ans dans l’armée coloniale). Il retourne en Côte-d’Ivoire en 1954,
puis part ensuite à Lyon poursuivre des études de mathématiques. Il obtient un diplôme d’actuaire
en 1959 puis est employé dans une compagnie d’assurances à Paris. En 1960, il rentre dans son
pays, monte la Caisse de Retraite des Salariés de Côte d’Ivoire, mais son opposition à Houphouët
Boigny l’envoie quelques jours en prison (1963) avant de le conduire à l’exil en France, en Algérie,
au Cameroun, et enfin au Togo. Dès son retour en Côte d’Ivoire, il entreprend la rédaction du
roman qui deviendra Les Soleils des indépendances qu’il publia à Montréal, au Canada en 1968 et
aux éditions du Seuil à Paris en 1970, il meurt en 2003 à Lyon en France.

II-BIBLIOGRAPHIE DE L’AUTEUR

Après Les Soleils des indépendances, dont la publication fut refusée d’abord en France, car
la langue française y est corrompue par les tournures, les insuffisances du parler Nègre. On
attendra près de vingt ans pour voir la publication en 1990 de Monné, outrage et défis aux éditions
du Seuil où il peint la période coloniale. En 1999, va paraître En attendant le vote des bêtes
sauvages qui dénonce les dictateurs africains; et en 2000 Allah n’est pas obligé où il parle des
guerres civiles qui ont donné naissance à des enfants soldats. Kourouma est aussi l’auteur d’une
pièce de théâtre Tougnantigui en 1972. Ainsi qu’un livre paru à titre posthume ; Quand on refuse
on dit non.

III- Axe d’étude


Le désenchantement des Africains dans la période postcoloniale à travers le personnage de
Fama.

IV- textes à étudier


Texte : 1 « Mais au fond… faire crever Fama de faim. » PP22-25
Texte : 2 « Que les autres … leurs infirmités. » PP
Texte : 3 « Un autre jour les responsables … jugé et fusillé. » PP 84-85
Texte : 4 « Fama murmurait ainsi … de réclusion criminelle » PP 157-158

LECTURE METHODIQUE N°1

Texte 1: Extrait de Les Soleils des indépendances, de Ahmadou KOUROUMA, Le Seuil 1970.
« Mais au fond… faire crever Fama de faim. » PP22-25
Mais au fond, qui se rappelait encore parmi les nantis les peines de Fama? Les soleils des
Indépendances s’étaient annoncés comme un orage lointain et dès les premiers vents Fama s’était
débarrassé de tout: négoces, amitiés, femmes pour user les nuits, les jours, l’argent et la colère à
injurier la France, le père, la mère de la France. Il avait à venger cinquante ans de domination et
une-spoliation. Cette période d’agitation a été appelée les soleils de la politique. Comme une nuée
de sauterelles les Indépendances tombèrent sur l’Afrique à la suite des soleils de la politique Fama
avait comme le petit rat de marigot creusé le trou pour le serpent avaleur de rats, ses efforts
étaient devenus la cause de sa perte car comme la feuille avec laquelle on a fini de se torcher, les
Indépendances une fois acquises, Fama fut oublié et jeté aux mouches. Passaient encore les postes
de ministres, de députés, d’ambassadeurs, pour lesquels lire et écrire n’est pas aussi futile que
des bagues pour un lépreux. On avait pour ceux-là des prétextes de l’écarter, Fama demeurant
analphabète comme la queue d’un âne. Mais quand l’Afrique découvrit d’abord le parti unique (le
parti unique, le savez-vous ? ressemble à une société de sorcières, les grandes initiées dévorent
les enfants des autres), puis les coopératives qui cassèrent le commerce, il y avait quatre-vingts
occasions de contenter et de dédommager Fama qui voulait être secrétaire général d’une sous-
section du parti ou directeur d’une coopérative. Que n’a-t-il pas fait pour être coopté ? Prier Allah
nuit et jour, tuer des sacrifices de toutes sortes, même un chat noir dans un puits ; et ça se justifiait
! Les deux plus viandés et gras morceaux des Indépendances sont sûrement le secrétariat général
et la direction d’une coopérative... Le secrétaire général et le directeur, tant qu’ils savent dire les
louanges du président, du chef unique et de son parti, le parti unique, peuvent bien engouffrer
tout l’argent du monde sans qu’un seul œil ose ciller dans toute l’Afrique.
Mais alors, qu’apportèrent les Indépendances à Fama ? Rien que la carte d’identité
nationale et celle du parti unique. Elles sont les morceaux du pauvre dans le partage et ont la
sécheresse et la dureté de la chair du taureau. II peut tirer dessus avec les canines d’un molosse
affamé, rien à en tirer, rien à sucer, c’est du nerf, ça ne se mâche pas. Alors comme il ne peut pas
repartir à la terre parce que trop âgé (le sol du Horodougou est dur et ne se laisse tourner que par
des bras solides et des reins souples), il ne lui reste qu’à attendre la poignée de riz de la providence
d’Allah en priant le Bienfaiteur miséricordieux, parce que tant qu’Allah résidera dans le firmament,
même tous conjurés, tous les fils d’esclaves, le parti unique, le chef unique, jamais ils ne réussiront
à faire crever Fama de faim.

Les Soleils des indépendances, Ahmadou KOUROUMA,


Le Seuil 1970
I. SITUATION
Le texte à étudier, est extrait du 2eme Chapitre de la 1ere partie de Les Soleils des indépendances
d’Ahmadou KOUROUMA natif de Boundiali. Il est auteur de plusieurs œuvres romanesques dont
Monnè Outrage et défi, en attendant le vote des bêtes sauvages, Allah n'est pas obligé. Ainsi
qu'une œuvre posthume Intitulée quand on refuse on dit non parue au lendemain de sa mort à
Lyon en France. Fama prince déchu mène une vie misérable dans la capitale un véritable mendiant
parcourant mariages, cérémonies funéraires et baptêmes pour avoir de quoi subvenir à ses
besoins. Après avoir été (sujet) objet d’humiliation, il retourne chez lui plein de colère et de
récriminations.

II. LECTURE

III. HYPOTHESE GENERALE


IV. Récit pathétique exprimant le désenchantement de Fama dû à l'ingratitude du
pouvoir.
V. VERIFICATION DE L’HYPOTHSE GENERALE
Axe1: Récit pathétique
Axe2: le désenchantement de Fama dû à l'ingratitude du pouvoir.

Axe1 : Récit pathétique


Entrées Repérage Analyse Interprétation
Les temps «savent » Présent Ces temps variés ont permis à
Verbaux «avait» Imparfait Kourouma de mettre en exergue
«tombèrent» Passé simple l'ampleur de la souffrance
endurée par Fama pendant la
période des indépendances tant
souhaitées
Le lexique « perte » Noms communs et Dénonciation du caractère
« trou » adjectifs qualificatifs tyrannique et totalitaire du
« jeté » de la pénitence pouvoir détenu par le parti
« oublié » unique. Celui-ci n’est pas
reconnaissant.

Axe2 : le désenchantement de Fama dû à l'ingratitude du pouvoir.


Entrées Repérage Analyse Interprétation
Les types et « Fama avait comme le Fama semble être responsable de
formes de petit rat…avaleur de son propre drame. Ces
phrases rat. » Phrases déclaratives interrogations et négations
« Fama fut oublié et jeté exprimant le marquent la prise de conscience
aux mouches » désenchantement et de Fama. Celui-ci réalise avec
« On avait pour ceux-là l’ingratitude. amertume et déception que les
des prétextes de indépendances ne lui ont rien
l’écarter. » apporté.
« Injurier la France » Métonymie Ces figures de style ont pour rôle
Les figures de de traduire la déchéance de Fama
style « Fama avait comme le Comparaison qui est devenu un personnage
petit rat de marigot » marginalisé, inutile et dévalorisé.

V- BILAN
L'étude des différentes entrées indiquées dans le tableau nous a permis de montrer que ledit
texte est un récit pathétique exprimant le désenchantement de Fama face à l'ingratitude du
pouvoir. A cet effet, nous concluons que notre hypothèse générale est vérifiée. Les déconvenues
de Fama dans cette ère nouvelle, symbolisent l'incapacité de l'Afrique à concilier son passé
traditionnel et son présent

LECTURE METHODIQUE N°2

Texte n°2 : Extrait de Les Soleils des indépendances, de Ahmadou KOUROUMA, Le Seuil 1970

« Que les autres … leurs infirmités.» PP

- Que les autres s’approchent ! tenez ! mangez !


Salimata distribua des assiettées aux chômeurs, aux affamés, jusqu’à vider la cuvette, jusqu’à la
racler. D’autres affamés, d’autres guenilleux accoururent et se bousculèrent et maintenant
tendaient les mains, présentaient leurs infirmités, leurs plaies. La cuvette était vide. Bien sûr elle
avait dans le bout de pagne de l’argent qui ne pouvait pas être distribué. Ce serait offrir ses yeux
pour regarder avec sa nuque. Tous les riches, les gros Toubabs et Syriens, les présidents, les
secrétaires généraux auraient dû donner à manger aux chômeurs et miséreux. Mais les nantis ne
connaissent pas le petit marché et ils n’entendent pas et ne voient jamais les nécessiteux. Allah,
lui, les voit bien, les entend bien, les connaît bien et s’arrange pour qu’ils aient une assiettée un
matin, un fruit le soir. Mais c’est tout, hors ce qui existe en quantité dans cette ville : l’eau de la
lagune miroitante et infinie, mais pourrie et salée, le ciel plein de soleil ou chargé de pluies pour
des chômeurs qui n’ont ni abri ni lougan. Alors que leur reste-t-il à faire? Rôder, puer, prier et
écouter le grondement de leur ventre parcouru par la faim.
Besaciers en loques, truands en guenilles, chômeurs, tous accouraient, tous tendaient les mains.
Rien ! Il ne restait plus un seul grain de riz. Salimata le leur avait crié, le leur avait montré. Ne
voyaient-ils pas les plats vides ? Elle leva les plats un à un, présenta les fonds un à un et les entassa
à nouveau. Ils accouraient quand même, venaient de tous les coins du marché, s’amassaient, se
pressaient, murmuraient des prières. Ils dressèrent autour de Salimata une haie qui masqua le
soleil. La vendeuse comme du profond d’un puits leva la tête et les regarda ; ils turent leurs
chuchotements et silencieux comme des pierres présentèrent leurs mains, leurs infirmités.
Les Soleils des indépendances, Ahmadou KOUROUMA,
Le Seuil 1970
I. SITUATION
Notre extrait à l'étude est un passage de l'œuvre romanesque « Les soleils des indépendances
» de l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma. Il est né le 24 Novembre 1927 à Boundiali et mort
le 11 Décembre 2003 à Lyon en France. Les œuvres telles que Monnè, Outrages et Défis - En
attendant le vote des bêtes sauvages - Allah n'est pas obligé, sont les publications littéraires
dont il est auteur. Le présent passage situé aux pages 22 et 23, a pour axe d'étude :
L'expression de la satire des indépendances en Afrique après les indépendances.

II. LECTURE

III. HYPOTHESE GENERALE


Récit satirique exposant la misère du peuple due à l'indifférence des nantis.

V- VERIFICATION DE L’HYPOTHSE GENERALE


Axe1 : Récit satirique
Axe2 : la misère du peuple due à l'indifférence des nantis.

Axe1 : Récit satirique


Entrées Repérage Analyse Interprétation
Les temps «Mangez !» Impératif présent A travers ces propositions
Verbaux construites avec des verbes
« accoururent » Passé simple conjugués aux temps variés,
Kourouma dénonce avec
« étaient » imparfait véhémence la mauvaise
gouvernance des tenants du
pouvoir car, à cause de leur
politique le peuple n'a pu
améliorer sa condition de vie
La tonalité « Les nantis ne Kourouma se moque des mœurs,
connaissent pas le petit de la société sur le ton de la
Propositions à valeur
marché» dérision. La satire utilise comme
« Tous les riches, les gros satirique outil l'ironie qui est le fait de
Toubabs et Syriens, les révéler l'évidence : les nantis ne
présidents, les secrétaires donneront jamais à manger aux
généraux auraient dû pauvres. C’est une critique acerbe
donner à manger aux du comportement de nos
chômeurs et miséreux.» dirigeants.

Axe2 : la misère du peuple due à l'indifférence des nantis.


Entrées Repérage Analyse Interprétation
Le lexique La mise en relief des champs
« affamés» Noms communs de lexicaux de misère et d'aisance
« chômeurs» la pauvreté expriment le contraste de vie qui
« nécessiteux » existe entre les différentes
Noms communs couches sociales malgré
« nantis» d’aisance l'avènement des indépendances
« riches » considérées comme le palliatif
aux divers maux qui assaillent
l’Afrique.
Les figures de « affamés» Périphrases Alors que l'arrivée des
style « chômeurs» péjoratives indépendances était censée être
« nécessiteux » un palliatif aux différents maux
qui affligent l'Afrique, grande fut
« nantis» Périphrases la désenchantement des africains
« riches » mélioratives qui virent l’apparition de
« toubabs » nouvelles classes sociales.
silencieux comme des comparaison
pierres dépréciative

V- BILAN
L'étude de ce texte à partir des entrées nous permet de dire que ce texte est un récit satirique
évoquant la misère des peuples à l'indifférence des nantis. Vu la conformité de cette étude avec
notre hypothèse générale, nous pouvons dire que celle-ci est vérifiée.

Pour l'auteur l'indépendance n'a pu éradiquer dans la société africaine. L’émergence des
classes sociales. Les pauvres vivent toujours dans l'indécence et croupissent irrémédiablement
dans la misère
LECTURE METHODIQUE N°3

Texte n°3 : Extrait de Les Soleils des indépendances, de Ahmadou KOUROUMA, Le Seuil 1970

« Un autre jour les responsables … jugé et fusillé. » PP 84-85

Un autre jour les responsables se présentèrent : le pont se construisait par l’investissement


humain et ni Diakité, ni son père ne participait. Le vieux leur rappela que battait la moisson, que son
fils ne pouvait quitter ni les bœufs ni le lougan. Ils repartirent, mais quand le soir Diakité en rentrant
les bœufs passa sur le pont, la jeunesse L.D.N. qui guettait sortit, l’assaillit, le ligota, le déculotta, noua
son sexe par une corde et comme un chien le mit à l’attache à un pieu du pont. Le père de Diakité
courut supplier le secrétaire général du parti qui répondit que le socialisme étant la fin de l’exploitation
de l’homme par l’homme, l’on ne devait plus marcher sur un pont à la construction duquel on n’avait
pas participé. Le vieux l’adjura, il demeurait inébranlable ; le socialisme était le socialisme !
Le père de Diakité rentra chez lui, revint et le somma d’aller détacher le supplicié ; le secrétaire
général éclata de rire. Alors le vieux se déchaîna, épaula son fusil et le déchargea en pleine poitrine ;
le secrétaire général s’effondra. D’autres villageois accoururent, le père de Diakité tira, la
panique gagna le village. C’était la nuit. Le notable forcené se promena de concession en concession
et l’un après l’autre abattit le secrétaire général adjoint, le trésorier et deux autres membres du parti.
Tout le village se réfugia dans la brousse. Il vint au marigot, délia son fils, dénoua son sexe et
le délivra. Et heureusement cette nuit-là la lune perça. Pendant trois nuits de lune, Diakité put se diriger
dans la brousse, éviter les serpents et les fauves, et rejoindre les frontières. Son papa fut jugé et fusillé.
Les Soleils des indépendances, Ahmadou KOUROUMA,
Le Seuil 1970

I. SITUATION
Le texte soumis à notre étude est extrait de « les soleils des indépendances », œuvre romanesque
écrite par Ahmadou Kourouma, écrivain ivoirien né le 24 Novembre 1927 à Boundiali et mort le
11 Décembre 2003 à Lyon, en France. Outre ladite œuvre, il fut auteur des œuvres telles que
Monnè, Outrages et Défis (1988) - En attendant le vote des bêtes sauvages (1998) - Allah n'est
pas obligé (2000). Le présent passage à l'étude est situé aux pages 84-85 et a pour axe d'étude :
L'expression de la satire des indépendances en Afrique après les indépendances

II. LECTURE

III. HYPOTHESE GENERALE


Récit tragique révélant la mort des membres du parti et celle du père de Diakité suite à des
rapports conflictuels dans le village.

IV. VERIFICATION DE L’HYPOTHSE GENERALE


Axe1 : Récit tragique.
Axe2 : la mort des membres du parti et celle du père de Diakité suite à des rapports
conflictuels dans le village.

Axe1 : Récit tragique


Entrées Repérage Analyse Interprétation
Les temps «construisait » Le récit de Kourouma fait de
verbaux verbes en général conjugués au
« courut » Imparfait et passé passé simple témoigne de la
simple rapidité de l'action qui s'est
« tira» déroulée dans la violence et la
tragédie.
Le lexique « assaillit » Verbes d’action de la Le régime politique agit avec une
« ligota » violence et la violence aveugle. Personne n’est
« déculotta » tragédie épargné. Même les innocents
« s’effondra » comme paye le prix de cette
« fut jugé et fusillé» cruauté.
Axe2 : la mort des membres du parti et celle du père de Diakité suite à des rapports conflictuels
dans le village.
Entrées Repérage Analyse Interprétation
Les types de « le secrétaire général A travers l’utilisation de ces
phrases s’effondra.» phrases, Kourouma révèle la
« Le notable forcené se cruauté de l'événement qui se
promena de concession termina dans le clivage social et la
en concession et l’un tragédie.
après l’autre abattit le Propositions relevant
secrétaire général du domaine de la
adjoint, le trésorier et tragédie.
deux autres membres du
parti. »
« Son papa fut jugé et
fusillé.»

Les figures de « Le notable forcené» Périphrase Ces figures de style traduisent la


style « noua son sexe» synecdoque et mutation du père de Diakité en
« Tout le village se réfugia métonymie doublée un monstre cruel et froid qui tue
dans la brousse. » d’hyperbole sans état d’âme.

V- BILAN
Les différentes entrées nous ont permis de montrer que le texte est un récit tragique de
révolte meurtrière du vieux notable suite au traitement inhumain infligé à son fils Diakité. De ce
fait, nous pouvons dire que notre hypothèse générale est vérifiée.
Kourouma, à travers cet extrait, montre l'effondrement de la convivialité africaine depuis
l'avènement des indépendances dans ledit continent. Par ailleurs, il porte un jugement dépréciatif
sur la politique. En effet celle-ci est devenue un instrument de violence et d'horreur pour le fait
qu'elle ait introduit dans la vie des peuples, le mépris, la méfiance et autres rapports conflictuels.

LECTURE METHODIQUE N°4

Texte n°4 : Extrait de Les Soleils des indépendances, de Ahmadou KOUROUMA, Le Seuil 1970

« Fama murmurait ainsi … de réclusion criminelle » PP 157-158

Fama murmurait ainsi, des jours et des nuits, ce qui allait être sa défense ; il le murmurait encore,
lorsqu’un matin il fut convoqué chez le juge.
Quand, entre deux gardes, il y arriva, une cinquantaine de détenus attendaient. Le juge procéda à
l’appel ; après il se fit apporter un autre dossier, l’ouvrit cérémonieusement et lut très
attentivement en marquant scrupuleusement la ponctuation un exposé interminable plein
d’articles et de dialogues. Fama et beaucoup d’autres n’y comprenaient rien. Un garde malinké
fut chargé d’interpréter ce que le juge lisait. Cet interprète improvisé devait être un Malinké de
l’autre côté du fleuve Bagbê. Il avait un langage militaire avec des phrases courtes.
— Vous êtes tous des chacals. Vous ne comprenez pas le français et vous avez voulu tuer le
président. Voilà ce que le juge a dit. Il a dit que le jugement était fait. Voilà. Mais comme il sait
que vous êtes tous des médisants, surtout vous les Malinkés, il dit qu’il n’a pas voulu casser la tête
du petit trigle sans les yeux. Le juge tient à expliquer pourquoi les prévenus n’ont pas été
convoqués, le jour du jugement. Cela lui a paru inutile. Dans les déclarations qui ont été faites
librement, chaque prévenu avait reconnu sans détour sa faute. Et puis chaque dossier avait été
défendu par un avocat de talent. Et dans tous les cas, les peines ont été fixées par le président
même. Et s’il se trouve ici quelqu’un pour contester l’esprit de justice du président, qu’il lève le
doigt. Moi je ferai descendre ce doigt avec une claque. Voilà. Vous qui êtes ici, vous êtes de
mauvais Malinkés, des bâtards, un pur de chez nous ne participe pas à un complot. Maintenant,
ouvrez vos oreilles de léporides et fermez vos gueules d’anus d’hyène. Le juge va lire les peines
que vous avez bien méritées. Voilà.
Le juge donna la liste des peines. Fama était condamné à vingt ans de réclusion criminelle.
Les Soleils des indépendances, Ahmadou KOUROUMA,
Le Seuil 1970

I. SITUATION
Le texte soumis à notre analyse est étudié sous l'axe d'étude L'expression de la satire des
indépendances en Afrique après les indépendances. Il est extrait de l'œuvre romanesque « Les
soleils des indépendances » écrite par Ahmadou Kourouma, écrivain ivoirien né le 24 Novembre
1927 à Boundiali mort le 11 Décembre 2003. Monnè, Outrages et Défis-En attendant le vote des
bêtes sauvages - Allah n'est pas obligé sont de célèbres publications littéraires dont il est auteur.
Le présent passage est situé aux pages 174 et
II. LECTURE

III. HYPOTHESE GENERALE


Récit réaliste évoquant le procès arbitraire rendu par une justice à la solde du pouvoir exécutif
IV. VERIFICATION DE L’HYPOTHSE GENERALE
Axe1 : Récit réaliste.
Axe2 : Evocation du procès arbitraire rendu par une justice à la solde du pouvoir exécutif.

Axe1 : Récit réaliste


Entrées Repérage Analyse Interprétation
Les temps « murmurait » Les temps verbaux nous expose la
Imparfait
verbaux « a paru » chronologie des faits qui se sont
Passé composé
« donna » déroulées au palais de justice.
Passé simple

La tonalité « Il a dit que le jugement Propositions à valeur Kourouma produit un récit vivant
était fait. » réaliste et réaliste à travers lequel les
« Vous ne comprenez pas propositions révèlent les faits tels
le français » justice en Afrique. qu'ils se
« les peines ont été déroulent
fixées par le président dans les palais de justice des pays
même.» africains

Axe2 : Evocation de la violence et les abus multiformes du régime politique


Entrées Repérage Analyse Interprétation
Le lexique « les prévenus n’ont pas A travers ces propositions
été convoqués, le jour du Kourouma fait le procès du
jugement.» pouvoir exécutif et des autorités
« les peines ont été judiciaires. Nous découvrons un
fixées par le président Propositions de régime politique agressif barbare
même.» procès arbitraires. qui ne supporte aucune
« Fama était condamné contestation. L’arbitraire et le
à vingt ans de réclusion comportement tyrannique sont
criminelle. » aussi observables chez les
dirigeants politiques
Les figures de « Vous êtes tous des Métaphores et A travers les figures de style il
style chacals. » périphrases évoque l'ingérence du pouvoir
péjoratives dans les affaires judiciaires et la
« vos gueules d’anus maltraitance physique et morale
d’hyène.» subies par les détenus dans
l'injustice totale.

V- BILAN
L'étude des entrées à travers les temps verbaux, la tonalité, le lexique et les figures de style nous
a permis de montrer que le texte est un récit réaliste évoquant le procès arbitraire rendu par une
justice aux ordres du pouvoir exécutif. Cette étude est conforme à notre hypothèse générale.
Celle-ci est donc vérifiée. Pour Kourouma la justice en Afrique est injuste. En effet, elle n'est pas
libre car elle est instrumentalisée par le pouvoir en place.

Des questions probables sur les soleils des indépendances

1- Rappelez l’axe d’étude de les soleils des indépendances ?


2- Analysez le titre de l’œuvre ?
3- Rappelez le contexte historique de l’œuvre ?
4- Donne la définition d’un roman ?
5- Qui est Kourouma ?
6- De quel complot l’avait-on accusé ?
7- Peul-on établir un lien entre la vie de Fama et celle de Kourouma?
8- Selon vous quelle est la tonalité majeure de l'œuvre ?
9- Qu’est-ce qu’une tonalité littéraire?
10- Comment se nomme le village natal de Fama ?
11- Comment se nomme le village de Kourouma ?
12- Citez les noms des épouses de Fama?
13- Qui sont Salimata, Balla et Mariam ?
14- Rappelez la démarche de la lecture méthodique d’un texte.
15- Quels sont les constituants d’une hypothèse générale ?
16- Fama est-il un héros ou un antihéros ?pourquoi ?
17- Fama est-il Kourouma ? Pourquoi ?
18- les soleils des indépendances est-il un roman autobiographique?
19- Quel objectif visait Kourouma en écrivant cette œuvre ? L’a-t-il atteint ?
20- Fama n’est-il pas prétexte pour Kourouma?
21- Kourouma a-t-il eu raison d’écrire les soleils des indépendances ?
22- qu’est-ce que le désenchantement ?
23- Quelle peut être la part des peuples africains dans leur désenchantement ?
24- Quel est le thème majeur de l'œuvre de Kourouma ?
25- En quoi est-ce que les soleils des indépendances est une œuvre désillusion ?
26- Quelle lecture peut-on faire de la forte présence du malinké dans cette œuvre ?
27- Les soleils des indépendances est divisé en combien de parties ?
28- Donne le nombre de chapitres de chaque partie ?
29- Cite des thèmes développés dans les soleils des indépendances ?
30- Pourquoi dit-on que les soleils des indépendances est une œuvre tragique ?
Deuxième partie

GROUPEMENT DE TEXTES THEATRAUX

Le théâtre est un genre littéraire au même titre que le roman et la poésie même s’il a sa
spécificité. C’est l’art dramatique c'est-à-dire un art vivant, dont la raison d’être réside dans la
représentation. A ce titre, le théâtre se sert d’une écriture particulière.

I. LE THEATRE : CONSIDERATIONS GENERALES

A. LES SOUS-GENRES DU THEATRE

1. La Comédie
C’est un genre mineur qui suscite le rire par la peinture des mœurs et des caractères, la
comédie est donc une pièce de théâtre qui traduit les travers de la société par le rire individuelle
et collective.
Exemple : Molière, L’avare.

2. La tragi-comédie
Caractérisée par un mélange de tons sérieux et comique, la tragi-comédie est une pièce
de théâtre qui met en scène l’action d’un héros épique. Ici, l’action tragique se termine bien. Les
méchants sont punis et les bons récompensés.
Exemple : Corneille, Le cid

3. Le drame
C’est une pièce de théâtre où les héros sont confrontés à des situations ou problèmes à
résoudre. Ils peuvent en sortir vainqueurs ou vaincus. Ici, le suspense est au cœur de l’action.
Exemple : Beaumarchais, Le mariage de figaro.

4. La tragédie
Elle est une œuvre théâtrale avec un sujet généralement emprunté à la légende ou à
l’histoire et qui suscite aussi bien la terreur que la pitié.
La représentation d’une pièce tragique doit entraîner chez le lecteur spectateur la
catharsis c'est-à-dire la libération de pulsions émotives refoulées. Ici, l’action se traduit par
l’opposition systématique de deux forces jusqu'à l’élimination d’une d’elles. La mort est l’issue de
la pièce tragique.
Exemple : Jean Racine, Phèdre

B. LES ELEMENTS CONSTITUTIFS D’UNE PIECE DE THEATRE

1. L’acte
Un acte est une subdivision de la pièce de théâtre qui regroupe un ensemble de scènes.

2. La scène
C’est l’ensemble des unités qui composent l’acte. La scène se définit en général comme un
épisode qui prend fin avec l’entrée ou la sortie d’un personnage. La structure en scène consacre
la continuité de l’action dramatique.

3. Le tableau
Ce sont des divisions de la pièce théâtrale qui se caractérisent essentiellement par un
changement perpétuel de décors qui interrompt pour un moment l’action en cours au profit d’une
autre action dans un autre lieu. Le découpage en tableaux traduit la discontinuité de l’action
dramatique.

4. Les didascalies
Ce sont des écrits qui informent le lecteur-spectateur sur le décor, les costumes, les faits
et les gestes des personnages-acteurs. Elles servent à la mise en scène de la scène.

5. La réplique et la tirade
La réplique est la partie d'un dialogue, dite par un comédien au cours d'une pièce de
théâtre. C’est donc l’intervention les propos d’un personnage-acteur. La tirade, elle, est une
longue réplique dans le dialogue théâtral qui constitue une intervention sans interruption d’un
personnage acteur.

II. LES AUTEURS RETENUS ET LEURS ŒUVRES

A. LES AUTEURS RETENUS

1. Corneille, Pierre (1606-1684)


Corneille est né à Rouen le 6 juin 1606 dans une famille bourgeoise. Il fait de brillantes
études au collège des Jésuites de Rouen (de 1615 à 1622) et devient avocat en 1624. Il remporte
un triomphe avec Le Cid en janvier 1637. Il est élu à l'Académie française en 1647. Il meurt à Paris,
le 1er octobre 1684.

2. Racine, Jean (1639- 1699)


Jean Racine est né le 22 décembre 1639 à La Ferté-Milon (en Picardie). Issu d'une famille
modeste, très tôt orphelin, Racine est recueilli par sa grand-mère. Il est reçu à l'Académie française
en 1673. En 1677, alors qu'il n'a que 37 ans, Racine rompt avec le monde théâtral et devient, avec
Boileau, historiographe du roi Louis XIV. Avec Phèdre, en 1677, Racine signa son chef-d’œuvre.
Racine meurt à Paris le 21 avril 1699.

3. Tristan L'Hermite (1601-1655)


Né au Château de Soliers dans la Marche (Creuse), au sein d’une famille noble, c’est
comme dramaturge que Tristan L’Hermite trouve un public. Contemporain de Corneille, est le
modèle même de la tragédie classique (unité d’action et passion dévorante) et connaît un très
grand succès, tout comme la Mort de Sénèque huit ans plus tard.

4. jean Magnon
Jean Magnon est un auteur dramatique et poète français, baptisé le 10 octobre 1620 à Tournus,
mort assassiné à Paris le 17 avril 1662. Il fit ses études à Lyon, et exerça dans cette ville la
profession d’avocat. Il vint ensuite se fixer à Paris, et se mit à travailler pour le théâtre. Il venait
d’en mettre le 1er volume de la science universelle sous presse, lorsqu’il fut assassiné par des
voleurs sur le pont Neuf, le 17 avril 1662. On ne peut nier que Magnon ne fît des vers avec une
grande facilité. Comme il travaillait à son poème, quelqu’un lui ayant demandé s’il serait bientôt
achevé : Bientôt, répondit-il ; je n’ai plus que cent mille vers à faire. »

B. LE CONTEXTE DE L’ETUDE

1. Le contexte historique
Le XVIIe siècle commence le 1er janvier 1601 et finit le 31 décembre 1700. Historiquement
il commence en 1610 avec la régence de Marie de Médicis mère de Louis XIII et se termine en
septembre 1715 avec la mort de Louis XIV. Ce siècle est souvent appelé le siècle de Louis XIV en
France. Le XVIIe siècle est le siècle de l'ordre, de la grandeur et du classicisme, sur fond
d'autoritarisme gouvernemental et de pauvreté populaire. Pendant la première partie du siècle,
la France domine l'Europe par les lettres, les arts et les armes. Le XVIIe siècle est marqué en
littérature par deux courants importants. L'un, plus long et paneuropéen, est le mouvement
baroque, l'autre, plus spécifiquement français et moins long (il ne dure qu'un quart de siècle), c'est
le classicisme.

2. Le contexte littéraire
Le XVIIe siècle est un siècle majeur pour la langue et la littérature française en particulier
pour les œuvres du théâtre classique avec les comédies de Molière et les tragédies de Corneille et
Racine, ou pour la poésie avec Malherbe. Mais si le classicisme s’impose dans la seconde moitié
du siècle sous le règne de Louis XIV, les chefs-d’œuvre qu’il a produits ne doivent pas éclipser
d’autres genres comme les textes des moralistes et des fabulistes (Jean de La Fontaine) et le genre
du roman qui s’invente au cours de cette période La tragédie était, au XVIIe siècle en France, le
genre noble par excellence. C’est un genre codé, qui connut une période de développement, de
liberté créatrice avec Corneille, puis une période de maturité, d’équilibre et d’intégration des
règles avec l’œuvre de Racine. Les règles de la tragédie classique tendent à réaliser la perfection
de la création La plus importante des règles qui structurent la tragédie classique est la règle des
trois unités.

III. L’AXE D’ETUDE

1. Le thème
L'expression de l’amour tragique

2. Le genre littéraire
Il s’agit du théâtre

3. La sphère culturelle
C’est la France

4. L’époque
C’est le XVIIe siècle plus précisément la période du classicisme, à partir de ces éléments,
nous retenons comme axe d’étude : l’expression de l’amour tragique dans le théâtre français du
XVIIe siècle

LECTURE METHODIQUE I

Texte de base: Texte N°1 extrait du CID, Pierre CORNEILLE, 1637

Percé jusques au fond du cœur


D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle,
Misérable vengeur d'une juste querelle,
Et malheureux objet d'une injuste rigueur,
Je demeure immobile, et mon âme abattue
Cède au coup qui me tue.
Si près de voir mon feu récompensé, ô Dieu, l'étrange peine !
En cet affront mon père est l'offensé,
Et l'offenseur le père de Chimène !
Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse :
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse.
L'un m'anime le cœur l'autre retient mon bras.
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme,
Ou de vivre en infâme,
Des deux côtés mon mal est infini.
Ô Dieu, l'étrange peine !
Faut-il laisser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?
Père, maîtresse, honneur, amour
Noble et dure contrainte, aimable tyrannie,
Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie.
L'un me rend malheureux, l'autre indigne du jour.
Cher et cruel espoir d'une âme généreuse,
Mais ensemble amoureuse,
Digne ennemi de mon plus grand bonheur Fer qui causes ma peine,
M'es-tu donné pour venger mon honneur ?
M'es-tu donné pour perdre ma Chimène ?
Il vaut mieux courir au trépas.
Je dois à ma maîtresse aussi bien qu'à mon père ;
J'attire en me vengeant sa haine et sa colère ;
J'attire ses mépris en ne me vengeant pas.
À mon plus doux espoir l'un me rend infidèle,
Et l'autre indigne d'elle.
Mon mal augmente à le vouloir guérir ;
Tout redouble ma peine.
Allons, mon âme ; et puisqu'il faut mourir,
Mourons du moins sans offenser Chimène.
Pierre CORNEILLE (1606-1684)
Le Cid, acte 1, scène 6, 1637

I. PRESENTATION
Ce passage étudié est extrait de l’œuvre théâtrale le CID publiée en 1637 précisément de l’Acte I,
scène 6- du dramaturge français Pierre CORNEILLE (1606-1684).
Rodrigue, fils de Don DIEGUE défie Don GORMAS père de Chimène son amoureuse dans un duel
mortel au nom de l’amour filial et son honneur.

II. LECTURE

III. HYPOTHESE GENERALE


Monologue tragique exprimant l’amour de Rodrigue compromis par un dilemme. (Sacrifice de son
amour à son honneur)

IV. VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE


Axe1 : L’amour de Rodrigue pour Chimène. (L’énonciation, Le lexique)
Axe2 : L’amour compromis par un dilemme. (Figures de style, Types de phrases)

Axe1 : L’amour de Rodrigue pour Chimène.

Entrée Repérages Analyse Interprétation


L’énonciation -Mon (10 fois) Adjectifs possessifs et L’énonciation rend compte des
-Je pronom personnel sentiments de Rodrigue
-Ma, m’ sujet, expression du
lyrisme
Le lexique -Au fond du cœur Champ lexical de Le lexique traduit les sentiments
-Je demeure l’amour de Rodrigue intimes de Rodrigue. Il est épris de
immobile Chimène, il l’aime et ne veut le perdre
-L’un m’anime le aucunement
cœur
-Trahir ma
flamme
-Mal infini

Axe 2 : L’amour compromis par un dilemme

Entrée Repérages Analyse Interprétation


Figures de -Je demeure immobile, mon Métaphore Ces figures de style traduisent le
style âme abattue désarroi de Rodrigue. En effet il
-Ô Dieu, étrange peine Apostrophe est face à deux postulats,
l’amour d’une femme et
-père, maitresse, honneur, Gradation l’honneur. Il souffre
amour énormément de cette situation.
descendante
-noble et dure contrainte,
Métaphore
aimable tyrannie
Types de «Il faut venger un père, Phrases Toutes ces phrases mettent en
phrases et…perdre une maitresse» déclaratives et évidence la difficulté pour
«L’un m’anime le cœur, interrogatives Rodrigue à faire un choix entre
l’autre retient mon bras.» vengeance et amour il tient aussi
« Faut-il laisser un affront bien à son père qu’à sa bien-
impuni ? » aimée Chimène.
« faut-il punir le père de
Chimène ? »
« Je dois à ma maitresse aussi
bien qu’à mon père. »
« mourons du moins sans
offenser Chimène »

V. BILAN

Toutes ces entrées ont su faire ressortir l’amour de Rodrigue compromis par un dilemme : le
sacrifice de l’amour et l’honneur. Finalement il opte pour l’amour filial afin de mériter Chimène.
Notre hypothèse générale est vérifiée.

LECTURE METHODIQUE 2

Texte de base N°02 : Extrait de Phèdre, Jean RACINE, (1677)

Phèdre, épouse de Thésée qu’elle croit mort, fait l’aveu de l’amour coupable qu’elle éprouvait
depuis longtemps pour le fils de ce dernier, Hyppolyte,
Phèdre :
Ah ! Cruel, tu m’as trop entendue ! Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur.

Eh bien ! Connais donc Phèdre et toute sa fureur :

J’aime. Ne pense pas qu’au moment que je t’aime,


Innocente à mes yeux, je m’approuve moi−même,
Ni que du fol amour qui trouble ma raison,
Ma lâche complaisance ait nourri le poison.
Objet infortuné des vengeances célestes,
Je m’abhorre encore plus que tu ne me détestes.
Les dieux m’en sont témoins, ces dieux qui dans mon flanc
Ont allumé le feu fatal à tout mon sang ;
Ces dieux qui se sont fait une gloire cruelle
De séduire le cœur d’une faible mortelle.
Toi−même en ton esprit rappelle le passé.

C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chassé :


J’ai voulu te paraître odieuse, inhumaine,
Pour mieux te résister, j’ai recherché ta haine.
De quoi m’ont profité mes inutiles soins ?
Tu me haïssais plus, je ne t’aimais pas moins.
Tes malheurs te prêtaient encore de nouveaux charmes.
J’ai langui, j’ai séché, dans les feux, dans les larmes.
Il suffit de tes yeux pour t’en persuader,
Si tes yeux un moment pouvaient me regarder.
Que dis−je ? Cet aveu que je te viens de faire,
Cet aveu si honteux, le crois−tu volontaire ?
Tremblante pour un fils que je n’osais trahir,
Je te venais prier de ne le point haïr.
Faibles projets d’un cœur trop plein de ce qu’il aime !
Hélas ! Je ne t’ai pu parler que de toi−même !
Venge−toi, punis−moi d’un odieux amour ;
Digne fils du héros qui t’a donné le jour,
Délivre l’univers d’un monstre qui t’irrite.
La veuve de Thésée ose aimer Hippolyte !

Jean RACINE (1639-1699),


Phèdre, Acte II, Scène 5, 1677

I. PRESENTATION
Le texte soumis à notre étude est extrait de Phèdre parut en 1677 du dramaturge français Jean
RACINE (1639-1699). Ce passage est situé à l’Acte II précisément à la scène 5. Phèdre, épouse de
Thésée qu’elle croit mort fait l’aveu de l’amour coupable qu’elle éprouvait depuis longtemps
envers le fils de ce dernier Hippolyte. Mais celui-ci la repousse.
II. LECTURE
III. HYPOTHESE GENERALE
Tirade tragique de Phèdre qui avoue son amour incestueux à Hippolyte et accuse les dieux d’en
être la cause.
IV. VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE
Axe1 : L’aveu d’un amour incestueux. (L’énonciation, Les types de phrases)
Axe2 : Un amour inspiré par les dieux. (Lexique, Figures de style)
Axe1 : L’aveu d’un amour incestueux
Entrée Repérages Analyse Interprétation
L’énonciation -Je (15 fois) Pronom L’énonciation traduit toute la
-m’ (4fois) personnel + fougue de Phèdre. Elle brûle
-mon (2fois) adjectifs d’amour pour Hippolyte.
-ma possessifs,
exprimant le
lyrisme
Les types de « Tremblante pour Phrases Ces phrases dévoilent l’identité
phrases un fils que je n’osais affirmatives et de celui pour qui Phèdre meurt ;
trahir. » interrogatives c’est son fils (l’enfant à Phèdre
« Si tes yeux un exprimant son époux)
moment pouvaient l’amour de
me regarder » Phèdre
« Cet aveu si
honteux, le crois-tu
volontaire ? »
Axe2 : Un amour inspiré par les dieux
Entrée Repérages Analyse Interprétation
Lexique -Innocente à mes yeux Champ lexical Phèdre, quoique consciente de
-objet infortuné de l’innocence cet amour honteux, ne se
-allumé le feu fatal de Phèdre reproche rien. Elle passe pour un
-faible et mortelle ’’bouc émissaire’’ car cet amour
dépasse son entendement, il lui
est commandé par des forces
extérieures divines.
Figures -vengeances célestes Métaphores Ces figures de styles indiquent
de styles -ces dieux témoins hyperboliques l’origine de l’amour (la flamme)
-Les dieux, une gloire expression de qui brûle en Phèdre. Elle est
cruelle la puissance impuissante face à la volonté des
-séduire le cœur d’une divines divinités.
faible mortelle

V. BILAN
Toutes les entrées ont su mettre en évidence l’aveu de Phèdre mais surtout l’origine de cet amour
incestueux qui la ronge. Notre hypothèse est donc vérifiée.

Texte de base N°3 : extrait de La Mort de Sénèque, François TRISTAN L’HERMITE


SÉNÈQUE : Mais ton fidèle amour de ce soin me retire
Suivant exactement l'ordre qu'on me prescrit,
Je ne perds pas beaucoup pour n'avoir rien écrit :
J'ai par mes actions, tracé dans ta mémoire
Assez heureusement l'image de ma gloire,
Ceux qui de ma vertu pourront encore douter
Pour en être éclaircis n'ont qu'à te consulter,
Il te souviendra bien qu'avec assez d'estime
J'ai vécu près de toi sans reproche et sans crime ;
Il te souviendra bien de ma constante foi,
Et que prêt à partir je n'eus regret qu'à toi
PAULINE : Moi je m'en souviendrai ? Je veux qu'on se souvienne
Qu'il ne fut point d'amour comparable à la mienne :
En vous suivant partout je veux montrer à tous :
Si vous viviez en moi, que je vivais en vous.
SÉNÈQUE : Ne précipite point le cours de tes années.
PAULINE : En la fin de Sénèque elles seront bornées,
Rien n'aura le pouvoir de rompre un nœud si beau,
Nous n'avons eu qu'un lit, nous n'aurons qu'un tombeau.
SÉNÈQUE : Ah ! Ne meurs point si tôt.
PAULINE : Je ne saurais plus vivre.
SÉNÈQUE : Vis pour me contenter.
PAULINE : Je mourrai pour vous suivre.
SÉNÈQUE : N'aurais-je plus sur toi de pouvoir absolu ?
PAULINE : Le conseil en est pris, c'est un point résolu.
François TRISTAN L’HERMITE, (1601-1655),
La Mort de Sénèque, 1644. Acte V, scène I.

I. PRESENTATION
Ce passage est extrait de l’œuvre La Mort de Sénèque parut en 1644 écrit par le dramaturge
français François TRISTAN L’HERMITE (1601-1655). Ici Sénèque le philosophe apprend la peine
capitale qui lui est réservée alors qu’il s’adresse à sa femme Pauline.
II. LECTURE
III. HYPOTHESE GENERALE
Dialogue tragique évoquant le sort de Sénèque et la preuve d’amour que lui témoigne sa femme
IV. VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE
Axe1 : Le sort de Sénèque. (Lexique, Temps des verbes)
Axe2 : La preuve d’amour de Pauline pour Sénèque. (Figures de styles, Formes de
phrases)
Axe1 : Le sort de Sénèque

Entrée Repérages Analyse Interprétation


Lexique -l’ordre qu’on Champ lexical de la
A travers ce lexique on s’aperçoit que
me prescrit condamnation
Sénèque est déjà condamné dès
-j’ai vécu
l’entame du dialogue, la sentence est
-prêt à partir
connue
-te consulter
Temps des -Voudrais Conditionnel Tous ces verbes montrent les adieux
verbes -Prescrit Présent de Sénèque à Pauline qui pourra
-ai vécu Passé composé témoigner de son passage ici-bas.
- le souviendra Futur simple

Axe2 : La preuve d’amour de Pauline pour Sénèque

Entrée Repérages Analyse Interprétation


Figures de « Qu’il ne fut point
styles d’amour comparable
à la mienne Comparaison
comparaison » Les figures de styles montrent que
« si vous vivez en Pauline aime éperdument Sénèque
moi, que je vivais en Chiasme son époux. Elle est prête au sacrifice
vous » suprême pour lui.
«en la fin de Sénèque
elles seraient Hyperbole
bornées»
Formes de -moi je m’en Phrase Toutes les phrases montrent le
phrases souviendrai ? interrogative ; dévouement de Pauline ; elle refuse
-Je veux qu’on s’en Phrase d’accepter la mort de Sénèque.
souvienne. affirmative à la Mieux sa vie ne vaut rien sans lui, elle
-Rien n’aura le forme négative veut l’accompagner dans l’au-delà
pouvoir de rompre pour ne jamais le quitter.
un nœud si beau
-Nous n’avons eu
qu’un lit, nous
n’aurons qu’un
tombeau
-Je ne saurais plus
vivre
-Le conseil est pris,
c’est un point résolu

V. Bilan

L’amour de Pauline pour Sénèque et le sort réservé à ce dernier ont été mis en évidence grâce
à l’utilisation de procédés comme les figures de styles, le lexique, les temps verbaux et les formes
de phrases. Notre hypothèse générale est donc vérifiée.

LECTURE METHODIQUE N°4


Le mariage d’Oroondate et de Statira, 1648, Jean MAGNON (1620-1662)

(Roxane, veuve d’ALEXANDRE, essaie de gagner l’amour d’OROONDATE, son prisonnier, et menace
de livrer son ennemi PERDICAS, amoureux comme lui de la princesse STATIRA)

ROXANE : Eh ! bien, votre tristesse


N’est-elle point changée ?
OROONDATE : Ah ! Rends-moi ma princesse.
ROXANE : Je vous donne Roxane
OROONDATE : Ah ! Reprend ton présent.
N’attends point de ma bouche un aveu complaisant.
Et ne retombant point dans une conférence
Par qui j’ai consommé toute ma patience,
Non, ne perds plus de temps en d’amoureux discours.
L’horreur que j’ai de toi n’emporte hors de moi-même.
ROXANE : ton âme en ce qu’elle hait est moins que ce qu’elle aime !
Mais pourquoi n’ai-je pas la même liberté ?
Tu oses offenser avec l’impunité,
Et mon âme avec peine ose aller au murmure.
Le dédain dedans moi prend une autre nature,
Et ma flatterie empruntant tout son prix
Je trouve des faveurs dans les plus grands mépris.

OROONDATE : Roxane, au nom des dieux, s’il est vrai que l’on m’aime…
ROXANE : Oroondate est mon Dieu, qu’il jure par lui-même,
Qu’il daigne prononcer le nom de mon amant.
Je m’engage à l’ouïr sur un si beau serment.
OROONDATE : Ote-moi de tes mains.
ROXANE : Eh bien, je t’abandonne,
Indigne de l’appui que mon amour te donne.
Va, va désespérer, va trouver Perdiccas
Et comme un furieux jette-toi dans ses bras.
Aux portes du palais tes ennemis t’attendent.
Pour te sacrifier tes rivaux te demandent.
Va comme une victime aux pieds de leur autel
Recevoir de leurs mains le dernier coup mortel.
OROONDATE : J’y serais encore mieux que dessous ta puissance.
ROXANE : Eh bien comme la leur ils prendront ma vengeance.
Considère à quels dieux tu vas être immolé.
OROONDATE : Roxane, je pourrai doublement consoler ;
Je ne me verrai plus dessous ta tyrannie ;
Et voyant d’avec moi Statira désunie,
Je ne la verrai plus aux mains de mon rival.
ROXANE : Tu t’y laisses, cruel.
OROONDATE : Laisse-moi la défendre.
ROXANE : Je ne te retiens point.
OROONDATE : Laisse-moi donc descendre.
Et me donne un poignard pour reculer ma mort.
ROXANE : Que feras-tu contre eux qu’un impuissant effort,
Mon Oroondate, épargne-moi, et ton sang, et mes larmes
JEAN MAGNON (1620-1662)
Le mariage d’Oroondate et de Statira, 1648

I. SITUATION
Ce passage est extrait de l’œuvre Le mariage d’Oroondate et de Statira ou La conclusion de
Cassandre publié en 1648 par Jean MAGNON (1620-1662), dramaturge français du XVII siècle.
Roxane tente de gagner l’amour d’Oroondate, son prisonnier.
II. LECTURE

III. HYPOTHESE GENERALE


Dialogue lyrique exprimant l’amour de Roxane pour Oroondate et ses menaces face au refus
de celui-ci.

IV. VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE


Axe1 : L’amour de Roxane pour Oroondate.
Axe2 : Les menaces de Roxane face au refus d’Oroondate.

Axe1 : L’amour de Roxane pour Oroondate


Entrée Repérages Analyse Interprétation
Les types « Je vous donne Champ lexical de la
de phrases Roxane » condamnation
« Mais pourquoi
n’ai-je pas la
même liberté ? » Roxane ne peut plus se contenir,
« Je trouve des elle aime Oroondate. Elle le lui
faveurs dans les avoue à travers ces phrases
plus grands
mépris »
« Oroondate est
mon Dieu »
L’énonciation -Je Pronom personnel Tous ces verbes montrent les adieux
-m’ Sujet de Sénèque à Pauline qui pourra
-mon Adjectifs possessifs témoigner de son passage ici-bas.
-moi
-ma

Axe2 : Les menaces de Roxane face au refus d’Oroondate.


Entrée Repérages Analyse Interprétation
Les types « -Ah ! Reprend Phrases déclaratives
de ton présent »
phrases « - Ote-moi de
Ces phrases suggèrent le mépris et
tes mains »
l’indifférence d’Oroondate, ce qui
« -j’y serai
n’est pas du goût de Roxane
encore mieux,
que dessous ta
puissance »
Les figures « -va, va Répétition Roxane est désespérée et menace
de style désespérer, va, de livrer Oroondate à ses ennemis
trouver qui l’attendent pour le tuer.
Perdicas »
Comparaison
« -Va comme
une victime aux
pieds de leur Interjection
autel »
« -Eh bien, je
t’abandonne »

V. Bilan
Au terme de notre étude, nous pouvons retenir que grâce aux différentes entrées, nous avons
pu observer l’amour de Roxane pour Oroondate bien que ce sentiment se soit transformé en
haine face au refus de celui-ci. Notre hypothèse générale est vérifiée car ce texte rejoint notre
axe d’étude qui est l’expression tragique de l’amour dans le théâtre français du XVIIe siècle.

Conclusion au groupement de textes théâtraux

La tragédie est genre dramatique noble, presque toujours en vers, qui remonte à
l'Antiquité grecque et constitue le fleuron du classicisme littéraire français avec des
dramaturges comme Corneille, Racine et Tristan L’Hermite.
Aristote la définit dans sa Poétique comme « l'imitation d’une action de caractère
élevé et complète, [...] faite par des personnages en action et non au moyen d’un récit, et qui,
suscite pitié et crainte.

I- La renaissance de la tragédie
C'est dans le contexte de la monarchie absolue au XVIIe siècle que la tragédie française
connaît son apogée. Dans ces mêmes années où Richelieu donne naissance à l'Académie
française, les théoriciens de la langue s'attachent à préciser les règles que le genre doit
respecter : l'unité de temps, l'unité de lieu, l'unité d'action, la vraisemblance et le respect des
bienséances sont requis avec une rigueur sans cesse accrue.
 Caractères de la tragédie classique
Une tragédie classique comporte cinq actes, soit environ 1 500 à 2 000 vers. Chaque
acte dure à peu près une demi-heure à la représentation. Il doit correspondre à l'unité d'un
mouvement organique de l'intrigue. Il est lui- même divisé en scènes, plus ou moins
nombreuses, plus ou moins longues, découpées selon rentrée ou la sortie d'un ou plusieurs
personnages. L'action se développe selon une progression rigoureuse : l'exposition présente
la situation et les personnages, les conduits vers le sommet d'une crise tragique pour aboutir
au dénouement qui résout les tensions dans la consommation d'un destin fatal.
Les règles des « unités » résument les exigences scéniques de la tragédie. Unité
d'action : un seul fil principal, auquel des actions secondaires peuvent être subordonnées.
Unité de temps : l'action se concentre dans la durée de la crise tragique, qui ne saurait excéder
vingt-quatre heures. Unité de lieu : l'action se déroule dans un décor unique (palais, chambre,
intérieur stylisé).
II- Des auteurs du groupement de texte
1- Corneille
L'artisan majeur dramaturgie nouvelle Corneille saura exploiter et remettre à jour la
tragédie et les exigences en matière sans cesse changeantes qu'il perçoit dans le goût de la
jeune génération chez qui il suscite l’admiration avec ses personnages.

2- Tristan L'Hermite
L'œuvre dramatique de Tristan L'Hermite révèle, à bien des égards, les qualités qui
attestent la maturité du théâtre classique. À cette tyrannie aveugle qui les écrase, les héros
persécutés de Tristan ripostent par la majesté résignée d'un stoïcisme qui force à la fois
l'admiration, la pitié et la terreur. Tel est le cas de Sénèque, philosophe romain précepteur de
l'empereur Néron. Tombé en disgrâce, il fut condamné à mort par son ancien disciple.

3- Racine
Comprendre le tendre et cruel Racine, c’est comprendre ce qu'est une tragédie et
comment II a pu donner à ce genre une forme pure et achevée.

Diverses questions sur le Groupement de Textes Théâtraux

1- A quelle époque de l’histoire de la littérature française se situe les auteurs de notre


groupement ?
2- Qu’est-ce que le Classicisme ?
3- Donne la définition de la tragédie ?
4- Quelles sont les caractéristiques de la tragédie classique ?
5- Citez quelques genres de la tragédie ?
6- Qu’est-ce que la tonalité tragique ?
7- Fais la différence entre tragique et tragédie.
8- Quelles sont les tonalités qui caractérisent le genre de la tragédie ?
9- Comment reconnait-on le registre tragique dans la tragédie classique ?
10- Cite quelques fonctions de la tragédie ?
11- Rappelle l’axe d’étude de notre groupement de textes théâtraux ?
12- Parmi les auteurs du GT, lequel est selon toi celui qui épouse étroitement notre axe ?
pourquoi ?
13- Cite les auteurs de notre GT avec leurs dates de naissance ?
14- Pourquoi selon toi le théâtre de Racine suscite-t-il terreur et pitié ?
15- Racine est appelé par les dramaturges « le tendre et cruel Racine », cette appellation
est-elle justifiée ?
16- L’une des caractéristiques essentielles de la tragédie exige que l’amour soit
impossible, tous nos textes épousent-ils cette spécificité ?
17- Phèdre est-elle coupable ?
18- Pauline est-elle- respectueuse ?
19- Quelle attitude a adopté Sénèque à l’annonce de sa condamnation ?
20- Qu’est-ce que le Stoïcisme ?
21- Que signifie le surnom le Cid de Rodrigue ?
22- Rodrigue a-t-il eu tort ?
23- Résumes-en quelques lignes l’origine de la malédiction de Phèdre ?
24- Sénèque a-il-été condamné à mort à tort ? pourquoi ?
25- Qu’est-ce que le Groupement de Textes ?
26- Qu’est-ce qu’un dramaturge ?
27- Qu’est-ce qu’une didascalie ?
28- Cites des œuvres de Racine que tu connais
29- Quand et par qui fut fondée l’académie française ?
30- Que suscite Corneille dans ses drames ?
31- Cite des œuvres de Corneille ?
32- A quand remonte la création de la tragédie ?
33- Qu’appelle-t-on exposition dans le théâtre ?
34- Qu’est-ce que le dénouement ?
35- Quelles différences fondamentales fais-tu entre le drame cornélien et racinien ?
36- Quelle est la loi de la tragédie ?
37- Des héros que sont Rodrigue, Phèdre et Sénèque lequel préfères-tu ? pourquoi ?
38- Montre qu’il-y-a de la jalousie dans le théâtre de Phèdre

INTRODUCTION A L’ETUDE DE LES FLEURS DU MAL DE CHARLES BAUDELAIRE

I. CHARLES BAUDELAIRE : UN AUTEUR UNE ŒUVRE

1. L’auteur
Né à Paris en 1821, Charles Baudelaire perdit très tôt son père. Ayant mal vécu le
mariage de sa mère au commandant Aupick, il connut une enfance mélancolique et solitaire
jusqu’à 1839. Sa vie fut très agitée avec notamment un embarquement pour les Indes en 1841.
Rapatrié de l’Ile Maurice, Charles Baudelaire développe le goût de l’exotisme. Il vécu en
concubinage avec la mulâtresse Jeanne Duval pendant 20 ans. Par cet abus de l’alcool et des
femmes, Baudelaire compromet sa santé et meurt paralysé en 1867.
2. L’œuvre de Charles Baudelaire
Soumis à des contraintes par l’administrateur de ses biens, le jeune Baudelaire
s’adonnent d’abord à la critique d’art pour vivre. Ensuite, à partir de 1852, sa passion pour
Edgar Allan Poe le pousse à la traduction de l’œuvre de l’écrivain. En 1857, il publia Les fleurs
du mal qui le conduit à un procès. En 1869 fut publié, à titre posthume, son recueil Les petits
poèmes en prose.

II. LES FLEURS DU MAL

1. Le contexte historique
Né de la Révolution de 1789, le XIXe siècle français se caractérise par l’effondrement,
dans la violence d’un certain nombre de Régimes politiques jusqu’à l’installation de la
République après 1871. Baudelaire et Flaubert subissent la rigueur du Second Empire qui
s’effondre en 1870 avec la guerre franco-prussienne. La 3e République naît en 1871 et se
consolide entre 1871 et 1900.

2. Le contexte littéraire
Les fleurs du mal est publié dans un contexte de floraison de courants littéraires à
savoir le romantisme, le parnasse et le symbolisme.

a. Le romantisme
C’est le mouvement littéraire qui prône la description d’une expérience particulière et
concrète. Pour les partisans du romantisme, l’art est le lieu d’expression des rêves et des
élans du cœur. Il s’agit de l’évocation des sentiments et des sensations à savoir l’amour, du
deuil, des aspirations, de la haine, etc. Les concepteurs et partisans du romantisme sont :
Victor Hugo, Théophile Gauthier, Honoré de Balzac, Alfred de Vigny, etc.
b. Le parnasse
Face aux exagérations du lyrisme, Théophile Gauthier, Leconte de Lisle et autres
décident de rompre avec le romantisme. Ils mettent sur pied le parnasse qui se donne pour
mission de restaurer l’art dans sa pureté. Leconte de Lisle est reconnu comme le maître
penseur du parnasse dont les techniques d’écriture sont déterminées par Théodore de
Banville. Le parnasse est donc la théorie de l’Art pour l’Art. Ces partisans sont entre autres,
Sully Prudhomme, François Coppée, Jose Maria de Heredia, etc.

c. Le symbolisme
Ce mouvement se crée au sein des mouvements précédents par l’audace poétique de
Gérard de Nerval, Charles Baudelaire, Paul Verlaine et Arthur Rimbaud. La lutte contre le
romantisme et le parnasse est déclenchée après 1870.
Le symbolisme est le courant littéraire qui prône l’expression de la vie intérieure, celle
de l’essence des choses par un langage neuf. Mais il ne s’agit plus de se contenter de se
réfugier dans la nature pour l’observer et y pleurer ses déceptions. Le poète doit rester à
l’écoute du langage mystique de la nature et des choses pour en découvrir le sens. Les
symbolistes se reconnaissent dans les écrits de Baudelaire qui fut reconnu après sa mort
comme le précurseur, le concepteur de ce mouvement.
En définitive, le symbolisme est la synthèse du romantisme et du parnasse, lui qui
associe lyrisme animiste et soins de la forme.

3. Les fleurs du mal


Ce recueil est le chef-d’œuvre de Charles Baudelaire. La première édition paraît en
1857 et comporte 100 poèmes dont 48 sont entièrement publiés dans diverses revues. La
deuxième édition paraît en 1861 avec 32 nouveaux poèmes.
Les fleurs du mal exprime la douloureuse expérience d’un être déchiré, dévoré par le
mal et qui aspire désespérément à en sortir.
La première section s’intitule « Spleen et idéal ». Ici, les poèmes traduisent la misère
de la vie du poète et sa tendance à la vaincre par les vertus de l’Art et de l’Amour. Il célèbre la
création et la beauté éternelle. Il évoque Jeanne Duval, Adélaïde de Sabatier, Marie Daubrun
et ses nombreuses conquêtes amoureuses. Il y fait par ailleurs une analyse du mal qui le
ronge.
Les sections « Tableaux Parisiens », « Le vin », « Les fleurs du mal » traduisent les
multiples tentatives d’échapper à la détresse par ce qu’il appelle ‘’paradis artificiels’’ avec les
vices, les femmes et l’alcool.
La section « Révolte » constitue une réaction face à l’échec des ‘’paradis artificiels’’.
L’échec de la révolte sonne la fin du poète annoncée par la section « La mort ».

III. LES POEMES RETENUS ET L’AXE D’ETUDE

1. Les poèmes retenus


Texte 1 : « L’ennemi »
Texte 2 : « L’albatros »
Texte 3 : « A une passante »

2. La détermination de l’axe d’étude

Poèmes symbolistes exprimant le mal de vivre de Charles Baudelaire


LECTURE METHODIQUE

I. SITUATION
Ce texte est de l’écrivain français Charles Baudelaire, poète du XIXe siècle. Il est extrait
de son chef-d’œuvre Les fleurs du mal paru en 1857 et analysé sous l’axe d’étude Poèmes
symbolistes exprimant le mal de vivre de Charles Baudelaire. Ce texte appartient à la section
« Spleen et idéal ».

II. FORMULATION DE L’HYPOTHESE GENERALE

Poème lyrique évoquant l’effet du temps sur le poète

III. VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE

1. Détermination des axes de lecture


Axe de lecture 1 : Un poème lyrique
Axe de lecture 2 : L’évocation de l’effet du temps sur le poète

2. Tableaux de vérification

Axe de lecture 1 : Un poème lyrique / pathé

ENTREES REPERAGE ANALYSE INTERPRETATION


La typographie « Ma jeunesse ne fut qu’un Des alexandrins
ténébreux orage », « Ma jeunesse … disposés sous forme C’est l’expression
fruits vermeils », d’un sonnet à poétique d’un
« Ma jeunesse rimes croisées et suivies qui sentiment de
… et se fortifie »,…ravage / …soleil / donne du rythme vide, de souffrance.
ravage/ vermeils
… rêve / grève
L’énonciation « Ma », « mon », « je », Des pronoms personnels
« nous » et des adjectifs possessifs
de la 1ère personne,
Axe de lecture 2 : L’effet du temps sur le poète

ENTREES REPERAGE ANALYSE INTERPRETATION


Le lexique « ténébreux orage », Des GN et un Nom
« ravage », « des tombeaux », commun qui forment le Mise en évidence de
« obscur ennemi », « Du sang » champ lexical de la la destruction de la
frayeur. vie de l’homme par
« Ma jeunesse ne fut qu’un Une métaphore filée, une la rage du temps qui
Les figures ténébreux … fruits vermeils » périphrase, une passe et rapproche
de style « l’automne des idées. » comparaison et une de la fin.
« Comme des tombeaux. » allégorie, expressions de
« … le temps mange la vie » l’action du temps sur la
vie.

Par les la typographie, l’énonciation le lexique et les figures de rhétorique, nous avons étudié
la détresse avec laquelle le poète exprime le caractère destructeur du temps sur ceux qui
mènent une vie imprudente. Notre hypothèse générale est donc vérifiée.

LECTURE METHODIQUE

I. SITUATION
Ce texte « L’albatros » est de l’écrivain français Charles Baudelaire, poète du XIXe
siècle. Il est extrait de son chef-d’œuvre Les fleurs du mal paru en 1857 et analysé sous l’axe
d’étude Poèmes symbolistes exprimant le mal de vivre de Charles Baudelaire. Ce texte
appartient à la section « Spleen et idéal ».

II. FORMULATION DE L’HYPOTHESE GENERALE

Poème ironique / pathétique évoquant le regard de la société sur le poète / L’inadaptation


du poète à la réalité.

III. VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE

1. Détermination des axes de lecture


Axe de lecture 1 : Un poème ironique / pathétique
Axe de lecture 2 : L’évocation du regard de la société sur le poète

2. Tableaux de vérification
Axe de lecture 1 : Un poème ironique / pathétique

ENTREES REPERAGE ANALYSE INTERPRETATION


La typographie « Souvent pour s’amuser, Des alexandrins disposés
les hommes d’équipage », en 4 quatrains à rimes C’est l’expression
« Souvent pour s’amuser, croisées qui donne du d’une volonté de
… sur les gouffres amers. », rythme. tourner le poète en
« Souvent pour s’amuser, dérision. /
…l’empêchent de marcher. » C’est l’expression
…équipage / …mers / de la pitié que
…Voyage, / amers. suscite une volonté
L’énonciation « les (ont) », « ils », « leurs » Des pronoms personnels de mépriser le poète.
, « eux », « il », « L’un » et un adjectif possessif
« prennent », « Laissent », de la 3ème personne,
« est », « agace », « mime » expression d’un recul
, « hante » pour une description
dépréciative.

Axe de lecture 2 : L’évocation du regard de la société sur le poète


ENTREES REPERAGE ANALYSE INTERPRETATION
Les figures de style « vastes oiseaux de mers », Une hypallage, des
« roi de l’azur », « prince des périphrases et une Mise en évidence de la
nuées », « Lui, naguère si antithèse expression à des conditions de vie
beau, qu’il est comique et valeur dépréciative misérables du poète
laid ! » qui partage le triste
« pour s’amuser » Un groupe infinitif, un destin d’un artiste
Le lexique « piteusement » verbe, des adjectifs marginalisé.
« agace » qualificatifs et un
« maladroits », « honteux », groupe nominal qui
« gauche », « veule », forment le champ
« comique », « laid » « des lexical de la détresse.
huées »
IV. BILAN

L’étude de la typographie, (de l’énonciation), du lexique et des figures de rhétorique,


a soutenu notre analyse du mépris né de l’inadaptation du poète à la réalité sociale. Notre
hypothèse générale est donc vérifiée.
LECTURE METHODIQUE

I. SITUATION
Ce texte « A une passante » est de l’écrivain français Charles Baudelaire, poète du XIXe
siècle. Il est extrait de son chef-d’œuvre Les fleurs du mal paru en 1857 et analysé sous l’axe
d’étude Poèmes symbolistes exprimant le mal de vivre de Charles Baudelaire. Ce texte
appartient à la section « Tableaux parisiens ».

II. FORMULATION DE L’HYPOTHESE GENERALE

Poème lyrique évoquant les circonstances de la rencontre du poète avec une inconnue.

III. VERIFICATION DE L’HYPOTHESE GENERALE

Axe de lecture 1 : Un poème lyrique


Axe de lecture 2 : L’évocation des circonstances de la rencontre du poète avec une inconnue.

2. Tableaux de vérification

Axe de lecture 1 : Un poème lyrique

ENTREES REPERAGE ANALYSE INTERPRETATION


La typographie « La rue assourdissante Des alexandrins disposés
autour de moi hurlait. » sous forme d’un sonnet à C’est l’expression d’une
« La rue assourdissante … et rimes embrassées [ABBA / instabilité dans la
l’ourlet ; « La rue CDDC], croisées [EFEF] et composition qui traduit
assourdissante … qui la suivies [GG] qui donnent l’instabilité sentimentale
savais » …hurlait / du rythme du rythme d’un moi confus.
…majestueuse / …fastueuse
/ …l’ourlet ; … beauté /
…renaître / …l’éternité ? /
…peut-être !…je vais /
…savais !

Le lexique « douleur », « la douceur », Des Noms communs, des


« le plaisir », « fascine », GN et des verbes qui
« aimée ». forment le champ lexical
du sentiment.
Axe de lecture 2 : L’évocation des circonstances de la rencontre du poète avec une inconnue

ENTREES REPERAGE ANALYSE INTERPRETATION


« mince », « en grand Un adjectif qualificatif
Le lexique deuil », « une main et des GN qui forment Mise en évidence d’un
fastueuse » le champ lexical du amour qui ne se réalise
portrait physique. que dans le non-lieu,
dans l’échec. Qui
« La rue assourdissante Une métonymie,
marquent
autour de moi hurlait. » une hypallage,
respectivement
Les figures « longue, mince » une métaphore, une
l’hostilité de
de « sa jambe de statue » anthèse,
l’environnement, une
rhétorique « La douceur qui fascine et le une ellipse et
beauté qui aliène.
plaisir. », « Un éclair… puis la un parallélisme
nuit ! », « Car j’ignore où tu
fuis, tu ne sais où je vais »

Par les la typographie, l’énonciation le lexique et les figures de rhétorique, nous avons étudié
la fascination du poète face une inconnue dont la brièveté du passage accentue le désespoir
du poète. Notre hypothèse générale est ainsi vérifiée. A travers l’expression d’un amour
impossible, le poète met en exergue un monde hostile devenue pour lui un enfer qui aggrave
son mal existentiel. Selon vous, l’amour rend-il heureux ?

32 | P a g e
CONCLUSION A L’ETUDE DE LES FLEURS DU MAL DE CHARLES BAUDELAIRE

I. L’ANALYSE DES RAPPORTS DES POEMES RETENUS A L’AXE D’ETUDE

1. L’analyse des poèmes retenus

3 poèmes ont été analysés dans le cadre de cette étude dont 2 sonnets à savoir
« L’ennemi », « A une passante », et un poème de 4 quatrains, « L’albatros ».
Associant qualité formelle et richesse du contenu, Charles Pierre Baudelaire a su
révolutionner la poésie par un génie dont il a seul le secret. Avec une conjonction de tonalités
à savoir lyrisme, ironie, ton oratoire, il a apporté à ses concitoyens et au monde entier les
fruits d’une muse très féconde qui inspire une beauté extraite de la laideur d’une société
corrompue où l’amour devient impossible. Ses angoisses face à la fuite du temps évoqué de
fort belle manière dans « L’ennemi » révèle la douleur consécutive au caractère tragique de
la cruauté du temps qui, à l’image de Chronos, dévore ses enfants. Ici, le poète donne une
allure ‘’romantiste’’ à son art avec des tendances symbolistes.
Par ailleurs, le poète harcelé par la mal est rejeté par la société à laquelle il a du mal à
s’adapter. Ce quiproquo est rendu dans le poème « L’albatros ».
Toutefois, l’artiste refuse de se laisser engloutir. Il recherche alors son ‘’salut’’ dans
l’amour qui fut également un échec comme le traduit le poème « A une passante ».

2. L’axe d’étude

L’axe d’étude se formule ainsi : Poèmes symbolistes exprimant le mal de vivre de


Charles Baudelaire. Nous pouvons confirmer que les poèmes retenus sont conformes à l’axe
d’étude. Ils sont de Charles Baudelaire. Ils associent lyrisme et richesse formelle tout en
interrogeant le réel et l’irréel. Ce sont donc des poèmes symboliques qui font l’histoire des
souffrances du poète et les tentatives désespérées d’en sortir.

II. L’INTERET DE L’ETUDE

1. La dimension sociale

En parlant de soi, on parle de l’autre et donc du monde. Cette maxime se vérifie dans
la mesure où le drame de Baudelaire transmis par ses poèmes rend compte du mal d’un siècle
qui n’offre aucun repère à la jeunesse.
Ce chef-d’œuvre est d’ailleurs d’actualité car plein de leçons pour la jeunesse du XXIe
siècle qui doit savoir que la jeunesse et ce qu’on en fait détermine la vie. Il est également
d’actualité et pour l’Europe, pour l’Afrique et pour le monde entier.

2. L’intérêt littéraire

Il se manifeste dans la richesse formelle et la densité du contenu qui confèrent aux


poèmes étudiés une valeur littéraire qui a fait de Baudelaire à titre posthume le précurseur
du symbolisme, lui qui s’est trouvé au carrefour de toutes les tendances artistiques et
littéraires de son siècle. Avec lui, c’est l’ouverture dans l’expression d’un lyrisme qui interroge
le visible et l’invisible, associe le fond et la forme, le souci de l’art et l’intérêt social.

33 | P a g e
DES AUTEURS A CONNAITRE
1- La carte d’identité : Jean-Marie Adiaffi (Côte d’ivoire)
Résumé : C’est un roman de colonisation qui évoque la réflexion sur l’art, les langues, l’école et
l'identité africaine à travers le prince Agni Mélédouman.
Thèmes : -La colonisation - l'identité africaine - la culture africaine.

2- Les fils de Kouretcha : Aké Loba (Côte d’ivoire)


Résumé : Les autorités coloniales avaient buté sur le projet de barrage sur le fleuve Kouretcha
considéré comme un dieu par les indigènes. La reprise du projet à l’indépendance, se heurte à la
farouche tribu des fils de Kouretcha. Mais finalement, malgré tout l'arsenal traditionnel déployé,
le barrage fut construit.
Thèmes : - Conflit tradition - modernité -Les limites des traditions africaines

3- Les frasques d’Ebinto : Amadou Koné (Côte d’ivoire)


Résumé : Ebinto, brillant élève a dû abandonner ses études après avoir enceinté Monique qui
symbolise pour lui la cause de ses malheurs. Après la mort de cette dernière, if comprit qu'il était
celui qu'elle avait véritablement aimé.
Thèmes : -La cause de l'échec scolaire - La passion amoureuse

4- Les soleils des indépendances : Ahmadou Kourouma (Côte d’ivoire)


Résumé : Fama est un prince de la dynastie des Doumbouya au temps de la colonisation. Avec
l’avènement des indépendances dans son pays, il perd ses privilèges car dans cette nouvelle
société, place est faite aux lettrés et aux intellectuels. Ainsi, Fama digère-t-il très mal sa spoliation
et flirte avec les ennemis du régime. Arrêté puis relâché à la faveur d'une grâce présidentielle, il
retourne dans son village natal car désormais, plus rien ne l'intéresse. Il meurt sous les crocs des
caïmans dans le fleuve où il s'est jeté suite à son refus d'obtempérer aux ordres des gardes.
Thèmes : L’indépendance - La dictature -Les complots -L’arbitraire
Commentaire de l’œuvre : La cruelle désillusion de Doumbouya fit déchéance au lendemain de
l’indépendance sont considérées comme celles de l’Afrique qui avait placé l'espoir d’une
renaissance en celle-ci. Cette déchéance s’illustre comme la preuve que toute mutation sociale
est suivie de désespoir pour les uns et de bonheur pour les autres.

5- Climbié : Bernard B. Dadié (Côte d’ivoire)


Résumé : Il s'agit de l’aventure de Climbié et les difficultés qu'il rencontre après avoir quitté l’école.
Il est victime de la politique d'assimilation française et de l'administration coloniale.
Thèmes : -L’aventure -La politique d’assimilation

6- Le cercle des Tropiques : Alioum Fantouré (Guinée)


Résumé : Barré Koulé mène des actions subversives et renverse le pouvoir légitime en république
des marigots du sud. Devenu président, il prend le titre de Messie koï, impose la dictature, le
monolithisme et fait régner la terreur sur la population. Plus tard, un coup d’Etat militaire l'évince
du pouvoir. C'est l’euphorie parmi le peuple qui vient d’être délivré mais, dans l'épilogue, Alioune
Fantouré annonce que les héros de la révolution, Dr Malêkê, Melle Houré, le colonel Fof, sont
assassinés quelques mois plus tard.
Thèmes : -Le pouvoir autoritaire -Les complots -Les coups d’Etat et les contre coups d’Etat

34 | P a g e
7- Soundjata ou l’épopée Mandingue : Djibril Tamsir Niane (Guinée)
Résumé : Prince héritier du trône Mandingue, Soundjata Kéita naît pourtant avec un handicap ; il
est perclus des deux pieds. Plus tard, pour essuyer l’affront fait à sa mère, il réussit à marcher et
depuis, il accumule des exploits. Son demi-frère aidé de sa mère, l'éloigne du trône après la mort
de leur père. Soundjata connait une longue période d’exil qui lui permet de se former. A la suite
des luttes sanglantes contre Soumangourou Kante, le roi sorcier, Soundjata reconquiert le
royaume du mandingue annexé par ce dernier.
Thèmes : -Le pouvoir -La guerre -La lutte pour le pouvoir -La victoire du bien sur le mal

8- L’enfant Noir : Camara Laye (Guinée)


Résumé : Il s'agit de la vie d'une famille malinké l’existence s’y déroule de façon paisible Elle est
rythmé par l'école les fêtes et les moissons du riz, les rites d'initiation et les terreurs de la nuit.
Commentaire : le roman est attachant témoignage sur la vie en haute Guinée tout en évoquant
les souvenirs merveilleux d'enfance
Thèmes : -Les cérémonies initiatiques-La place de la femme dans la société africaine -La vie des
étudiants africains en Europe

9- Le devoir de Violence : Yambo ouologuem


Résumé : Il s'agit de l'aventure sanglante de la négraille barbarie, la violence, les guerres
inter claniques sont le lot des nègres au temps de Saifa dans l'empire africain de Nakem en 1202
de notre ère L'auteur établit une corrélation entre ces maux d'hier et t'engluage de celle
d'aujourd'hui Outre cela, il parle aussi de l'homosexualité, de la pédophilie dont nombre
d'étudiants africains étaient l'objet en Europe pour pouvoir survivre afin de poursuivre leurs
études.
Thèmes : - la lutte sanglante pour le pouvoir -les guerres tribales -les déviations sexuelles -les
conspirations et l'insécurité –la barbarie des Africains

10- Sous l’Orage : Seydou Badian


Résumé : Résumé : Benfa souhaite marier sa fille Kany avec un riche commerçant polygame. Celle-
ci refuse et se heurte violemment à son père, car elle aime Samou, un camarade d’enfance. Les
frères de Kany sont divisés : Birama soutient sa sœur tandis que Sibiri prône l’obéissance au père.
Afin de faire entendre raison à ses enfants, Benfa envoie Kany et Birima, auprès de leur oncle, le
vieux Djigui, dans un village au bord du fleuve Niger, souhaitant que ce dernier les amène à de
meilleures intentions.
Thèmes : - le conflit de générations –le mariage forcé –le droit d’aînesse

11- Une si longue lettre : Mariama Bâ


Résumé : À la mort de son mari, une femme écrit à sa meilleure amie afin de lui confier ce qu’a
été sa vie d’épouse et de mère, ses relations parfois difficiles avec sa belle-famille et la détresse
qui a été la sienne lorsque son mari a décidé de prendre pour co-épouse une jeune adolescente,
amie de leur fille. Un roman courageux, écrit par une pionnière sénégalaise des lettres féminines
francophones sur le Continent.
Thèmes : -la condition de la femme africaine –les méfaits de la polygamie –le poids de la tradition
sur la femme africaine

12- L’aventure ambiguë : Cheick Hamidou Kane


Résumé : Samba Diallo est un excellent élève de Thierno, sévère maître d’école coranique qui voit
en lui un possible successeur. Mais le conseil du village, et en particulier la sœur du chef, la «
Grande Royale », préconise de l’inscrire à l’école européenne afin qu’il apprenne « à vaincre sans
35 | P a g e
avoir raison ». Samba Diallo y est brillant : on lui propose de poursuivre ses études à Paris. Dans la
capitale française, Samba Diallo découvre une autre vie mais souffre de son isolement et de son
déchirement entre ses deux cultures. Il rencontre Lucienne, une militante communiste, et Pierre-
Louis, un avocat antillais militant, avec lesquels il débat de la confrontation et du bien-fondé de
l’interpénétration des cultures. À la demande de son père, il regagne l’Afrique, incapable de
concilier les mondes blanc et noir, les cultures africaine et européenne, le modernisme et la
tradition en mal de « n’être pas deux ».
Thèmes : l’acculturation – l’identité culturelle – la religion –l’émancipation de la femme – la ville
etc.

13- Maïmouna : Abdoulaye Sadji (Sénégal)


Elevée en milieu rural par une mère très pauvre du nom de Yayé Daro, Maïmouna est devenue
une belle petite fille. Elle rêve d'aller rejoindre Rihanna, sa sœur aînée à Dakar où celle-ci a épousé
un riche fonctionnaire. Elle réussit non sans peine à convaincre sa mère et enfin, prend le train
pour la capitale. Là-bas, elle va connaître la gloire et l'immoralité. Tombée dans la débauche, elle
est déçue. Elle retourne au village avec la désillusion et la mort dans l'âme.
Thèmes : -la fascination de la ville – la ville- la débauche- le respect des parents

14- Sembéne Ousmane : Les Bouts de Bois de Dieu (Sénégal)


La grève des cheminots de la régie Dakar-Niger est déclenchée en protestation contre l'injustice
faite aux travailleurs noirs. Le combat est mené jusqu'à la victoire malgré les conditions de vie
difficile imposées aux populations et grâce à la ténacité du meneur Bakayoko qui a su contenir ses
collègues.
Thèmes : -La condition ouvrière -Les luttes syndicales - L'exploitation de l'homme par l'homme

15- Un piége sans fin : Olympe Bhely Quenum (Dahomey)


Déçu par les caprices de sa femme. Ahouna fuit loin de son foyer. Il assassine de passage une
femme qui l’a calomnié. Il est alors jeté en prison. Mais le frère de sa victime se fait prisonnier et
gagne son amitié et s’évade enfin avec lui avant de le brûler vif.
Thèmes : - La violence -Les foyers en détresse -L'intolérance

16- Le monde s’effondre : Chinua Achebe (Nigeria)


Le monde s’effondre est un témoignage sur le mode de vie des africains avant et pendant la
colonisation de l’Afrique noir par les européens. Jadis, enraciné dans la culture, le Ibo connaîtra
un bouleversement socio- culturel dès les premiers jours de l’arrivé des colons.
Thèmes :- les sacrifices humains –la tradition – le conflit des cultures –l’impact de la religion
chrétienne sur la culture africaine

17- L’étranger : Albert Camus (Algérie – France)


Le récit se déroule en Algérie. Meursault, le personnage-narrateur, apprend le décès de sa mère
et décide de se rendre à son enterrement. Il ne montre aucun signe distinctif, lors de cette scène,
de ses sentiments. Le lendemain, il rencontre Marie, une de ses anciennes collègues. Paraissant
nullement affecté par le décès de sa mère, il va jusqu'à se rendre au cinéma avec sa compagne.
Plus tard, Raymond, un voisin du narrateur, lui confie vouloir se venger de son ex-femme à cause
de son infidélité. Quelques jours plus tard, sur une plage, Meursault et Raymond rencontrent le
frère de cette femme. Meursault le tue.
Entre temps, Marie demanda Meursault en mariage. Ce dernier répondit avec indifférence.

36 | P a g e
Dans la seconde partie de l'œuvre, Meursault est arrêté pour son meurtre. Néanmoins, lors de
son procès, c'est son insensibilité au décès de sa mère qui est mis en évidence. Il est condamné à
mort.
Thèmes :- l’anticonformisme –la liberté –l’absurde –la mort – la justice

18- Le vieux négre et la médaille : Ferdinand Oyono (Cameroun)


Meka va recevoir une médaille en reconnaissance de son dévouement pour la France, d’être par
conséquent « un ami des blancs. ». En effet, ses deux fils sont en combattant pour les français
durant la seconde guerre mondiale et il a donné ses terres à la mission catholique. Durant la remise
de la médaille le jour de la fête nationale française le 14 juillet, sa femme pleure ses deux fils et
lui. Après le vin d’honneur, tous les noirs sont devenus ivres et M. Varini appelé aussi Gosier-
d’Oiseau fait évacuer la salle du Foyer Européen. Dans la panique, on oublia et enferma le ivre
Meka qui dormait à l’intérieur. L’orage éclate en ravageant la salle d’où sortit Meka titubant. Il
perd sa médaille en allant chez Mami Titi. Il est arrêté dans la nuit, brutalisé et maltraité par des
policiers trop. Meka rentre chez lui et plonge toute la famille dans la stupeur causant pleurs et
lamentations. Il se rend compte qu’il est un esclave des blancs, mais il n’essaie pas de combattre
contre eux parce qu’il dit en bâillant : « Je ne suis plus qu’un vieil homme... »..
Thèmes :- la satire de la colonisation – l’ingratitude des colons – la désillusion- l’alcoolisme –la
vieillesse

19- Une vie de boy : Ferdinand Oyono (Cameroun)


Ferdinand Oyono fait, à travers son œuvre la peinture dépréciative de la colonisation en mettant
en relief la vie d'une famille de blancs que Toundi le boy, observe avec un œil ironique.
Thèmes :- la satire de la colonisation – l’ingratitude des colons

20- Rebelle : Fatou Kéita (Côte d’Ivoire)


Mariée par son père à un riche commerçant à l’âge de 14 ans, Malimouna s’enfuit le soir de ses
noces, après avoir assommé son époux : celui-ci venait de s’apercevoir qu’elle avait échappé à
l’épreuve de l’excision. Dès lors, en Afrique et en Europe, elle sera confrontée aux oppressions et
humiliations dont sont victimes les femmes africaines et tentera de les combattre et d’inviter ses
consœurs à les refuser.
Thèmes :-l’excision –le mariage forcé –les mariages mixtes

21- L’esclave : Felix Couchoro (Bénin)


Un jeune esclave, acheté à l’âge de 8 ans, fait désormais partie de la famille. À la mort du père, il
entend obtenir une part de l’héritage, ce qui n’est pas de l’avis du fils légitime. La rivalité s’installe
entre « le fils de l’argent » et « le fils de sang ». Elle se terminera dans le drame. Ce roman est
considéré comme l’un des premiers écrits en français d’Afrique subsaharienne, après Les Trois
Volontés de Malic d’Amadou Mapaté Diagne, en 1920, et Force-Bonté de Bakary Diallo, en 1926.

22- Le pauvre Christ de Bomba : Mongo Béti (Cameroun)


Denis, un jeune boy et enfant de chœur de 15 ans, est au service du Révérend Père Drumond,
supérieur d’une mission catholique au Cameroun : il consigne ses faits et gestes dans un journal
tenu avec fidélité et candeur. Un vigoureux pamphlet contre la colonisation et ses principaux
représentants et un portrait sévère de l’action missionnaire d’un homme autoritaire et violent :
son échec est présenté comme la conséquence de sa domination maladroite et brutale, et de son
incompréhension du pays et des hommes.

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23- L’étrange destin de Wangrin : Amadou Hampaté Bâ (Mali)
Personnage truculent et goguenard, Wangrin va profiter de sa situation d’interprète pour
s’enrichir illicitement mais il sait aussi compromettre certains représentants du pouvoir qui lui
assurent l’impunité. Il sera à son tour spolié par une entraîneuse européenne dont il est l’amant,
et finira, un soir de débauche, dans la déchéance...

24- Olifant Noir : Barthelemy Kocthy (Côte d’Ivoire)


Le poète évoque le malheur et les aspirations des peuples noirs opprimés.
Thèmes : la souffrance du peuple noir

25- La ronde des jours : Bernard Dadié (Côte d’Ivoire)


Dadié exhorte les peuples du monde à cultiver l'amour, la paix et l'unité entre eux pour le bien
être de l'humanité.
Thèmes : paix –espérance- unité des peuples

26- Césarienne : Zadi Zaourou (Côte d’Ivoire)


Réquisitoire contre la mauvaise gouvernance et la mauvaise gestion des problèmes de la société
par les dirigeants africains.
Thèmes : maltraitance – satire sociale

27- Chants d’ombre : Léopold Sédar Senghor (Sénégal)


Senghor le négritudien, père du métissage culturel, prône le retour aux sources. Pour lui, l’Afrique,
son continent est encore vivant et multiple.
Thèmes : la civilisation africaine – la valeur de la culture africaine

28- Coups de Pilon : David Diop (Sénégal)


Coups de pilon est un recueil où se cristallise la lumière dans une dynamique créatrice d’espoir et
d’optimisme. Ainsi donc, malgré les affres de la colonisation, ce recueil reste un pôle fertile de
l’espoir la présence dans les différents poèmes semble relever de l’obsession. Il serait beaucoup
plus facile d’analyser cette œuvre sous l’angle de la dénonciation de la colonisation et de tous ses
méfaits.
Thèmes : l’injustice - la torture- de l’avilissement- l’humiliation - l’exploitation

29- Cahier d’un retour au pays natal : Aimé Césaire (Martinique)


C’est l’un des pionniers de la Négritude, il dénonce la misère physique et morale des martiniquais,
il voulait rendre à son peuple le sens de la dignité humaine, le libérer de la peur de vivre, de leur
mentalité d’esclave. En effet l’antillais est colonisé jusqu’à la moelle des os ce long poème est donc
la voix de la conscience nègre, de sa souffrance et de ses exigences.
Thèmes : -la misère du peuple noir – la satire de la colonisation

30- Pigments : Léon Gontran Damas (Martinique)


Cette œuvre reflète une véritable indignation qui de l’indignation au spasme du désespoir, Il y a
une solitude de Damas, qui n'est pas que littéraire, c'est aussi celle de la clameur nègre dans le
monde de l'oppression. Il y a une chaleur humaine de Damas, qui n'est pas que, mondaine, elle
est celle des hommes noirs imposant leur humanité à la blanche froideur des anciens maîtres.
Enfin, l'événement de l'art s'affirme ici. Ces poèmes que la liberté de vivre anime gardent, depuis
l'époque où Robert Desnos saluait leur apparition, la consistance des objets beaux: la vie y trouve
sa rigueur, l'aventure, sa pérennité; la parole juste et vraie de L-G. Damas ne cesse pas de nous
concerner.
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31- Tôgôgnini : Bernard Dadié
Tôgôgnini fait fortune de façon malhonnête avec le soutien des coursiers blancs.
A travers le personnage Dadié dénonce l'hypocrisie, la perte des valeurs morales des africains et
la cupidité qui prévaut dans la société moderne.
Thèmes : l’immoralité – l’hypocrisie –l’exploitation abusive des richesses africaines – la
malhonnêteté.

32- Les voix dans le vent : Bernard Dadié


Nahoubou, pour acquérir le pouvoir n'a fait autre chose que de s'allier au diable. En effet, il a
sacrifié ses proches à la demande du sorcier Bacoulou. Sa fin sera triste car les voix de ses victimes
le martyriseront tout au long de son règne.
Thèmes : -le pouvoir politique –les sacrifices humains

33- Trois prétendants un mari : Guillaume Oyono M’bia


Il s’agit d’une jeune fille collégienne nommée Juliette qui, sans son accord, est proposée en
mariage par ses parents à un riche diamantaire. Heureusement, l’amour va triompher de l'intérêt
aveugle. L'auteur met en lumière le problème crucial du mariage par intérêt et non par amour. Il
dénonce la notion de dot, de cupidité, de l'ivresse des villageois de l'exploitation du gendre par
ses beaux-parents et de la liberté de la femme. Il nous invite à lutter contre le mariage forcé.
Thèmes : - Le procès de la société -La cupidité des parents - L'exploitation du gendre

34- Les misérables : Victor Hugo (France)


Publié en 1862, Les Misérables de Victor Hugo est l’un des plus grands classiques de la littérature
française écrit par Victor Hugo. Il retrace l’histoire d’un ancien forçat Jean Valjean qui est devenu
un honnête homme et a passé tout le reste de sa vie à accomplir de bonnes œuvres malgré les
nombreux préjugés que la société française avait pour ce genre d’individus.
Thèmes :- l’injustice – la misère –les mauvaises actions de la loi.

35- Germinal : Emile Zola (France)


Etienne Lantier part, en pleine crise industrielle, dans le Nord de la France, à la recherche d’un
emploi. Devenu mineur, il tombe amoureux de Catherine Maheu, maîtresse d'un autre ouvrier,
Chaval. Etienne, endurant des conditions de travail inhumaines, voit sa conscience sociale
s'affirmer. Lorsque la société minière baisse les salaires, il enjoint ses compagnons à se mettre en
grève. Le conflit est âpre et dur, l'arrivée des soldats en durcit le déroulement qui prend un tour
sanglant. Lorsque, résignés, les mineurs reprennent le travail, la mine est sabotée : Etienne,
Catherine et Chaval sont bloqués à l’intérieur. Etienne tue Chaval et devient enfin l'amant de
Catherine, qui meurt dans ses bras avant l'arrivée des secours. Etienne part pour Paris, certain que
son exigence de justice finira par triompher
Thèmes : -l’exploitation de l’homme par l’homme – la révolte des ouvriers –la satire de la société
française au XIXème siècle.

36- La planète des singes : Pierre Boule


Il s'agit d'un récit sur une expédition spatiale, composée de trois hommes et un singe, envoyée sur
une planète de l'étoile Bételgeuse. Les membres de l'équipage y découvrent une société où des
singes dominent des humains. Ils finiront par comprendre que les humains avaient été autrefois
l'espèce dominante, tombée en décadence jusqu'à devenir esclaves des singes. Le physicien sera
tué au cours d'une rafle et le professeur tombera dans un état sauvage tandis que le héros, Ulysse,
restera prisonnier chez les singes. Ulysse fera la connaissance de Nova. À l'aide d'une guenon
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chimpanzé, Zira et de son fiancé Cornélius, Ulysse et Nova réussiront à s'enfuir avec leur fils Sirius
et à repartir sur Terre, alors que plusieurs siècles se sont écoulés depuis le départ de l'expédition.
Ils découvrent alors que les singes ont aussi pris la place des hommes sur Terre.
Thèmes : -le bouleversement des valeurs sociales – l’ironie – la fiction

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