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ANALYSE LINEAIRE
L.13 à 27 : Nouvelle réflexion sur la naissance mais aussi sur la fausse liberté d’expression
Ce court intermède n’empêche pas Figaro de reprendre son rôle de penseur juste après en revenant
sur son passé des lignes 13 à 17. Cette longue énumération rappelle ce qu’il disait juste avant :
malgré tous les efforts de Figaro pour effacer sa naissance anonyme, le fait d’être « fils de je sais
qui » ne lui permet d’arriver à rien car il est « partout…repoussé ». Son intelligence marquée par
l’évocation de son apprentissage de la « chimie, la pharmacie, la chirurgie » ne sert à rien car il
n’obtient qu’un petit rôle dans la société comme le montre l’expression imagée « une lancette
vétérinaire ». (Cf à la vie des picaros et à la vie de Beaumarchais lui-même)
Ce rappel le met hors de lui comme nous le montre la didascalie (il se lève). Il revient d’ailleurs à
son dialogue fictif avec le comte qu’il tutoie maintenant « je lui dirai ». Notons également qu'à partir
de là il commence une autre réflexion : celle sur la valeur d’un homme. La phrase suivante va même
marquer la pièce et c’est là véritablement que Figaro devient le vrai porte-parole de Beaumarchais :
les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on gêne le cours, que, sans la liberté de
blâmer il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits
écrits ». Figaro veut nous faire comprendre qu’un homme honnête et grand accepte éloge et
critique. Accepter les critiques est signe d’intelligence et de valeur, les autres sont à rabaisser
comme le montre l’emploi de la double occurrence du terme « petit ».
A partir de la ligne 20, Figaro se rassoit et ne semble plus s’adresser directement au comte. Il va
de plus commencer une nouvelle réflexion celle sur la liberté et plus largement la liberté
d’expression. La longue phrase de Figaro qui s’étend sur 6 lignes sert à marquer l’hypocrisie de ce
système de liberté d’expression qui semble s’être établie. En effet par la longue énumération
négative dans laquelle nous trouvons 9 occurrences de l’adverbe négatif « ni » : « ni de l’autorité,
ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des gens en place, ni des corps en crédit, ni de
l’Opéra, ni des autres spectacles, ni de personne qui tienne à quelque chose » Figaro fait
comprendre qu’en fait il ne peut parler de rien : ni de sujets sérieux, ni de sujets légers, ni des
personnes, ni d’aucun autres sujets. Il évoque aussi la censure officielle marquée par l’euphémisme
« deux ou trois censeurs » en plus de la censure officieuse évoquée précédemment.
La dernière phrase est percutante d’ironie et d’intérêt : Figaro se lance dans la rédaction du
« Journal inutile » tout est dit et que rajouter de plus.
CONCLUSION
En quoi derrière la prise de parole de Figaro peut-on entendre Beaumarchais
nous proposer une réflexion sur la société inégalitaire et hypocrite de son
époque ?
Rappel de la
problématique
➢ Figaro homme blessé
➢ Figaro homme de pensée qui réfléchit à l’importance de la naissance, à
la qualité d’un homme, à la liberté d’expression
Texte de
comparaison