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Université Pierre et Marie Curie-Paris 6 - Calculus

Equations différentielles

1. Equation différentielles linéaires du premier ordre

(a) Résoudre, sur IR, l’équation différentielle (E1 ) :

y ! + y = 2 shx

(b) Résoudre, sur IR, l’équation différentielle (E2 ) :

y! + 2 x y = 2 x

(c) Résoudre, sur IR!+ , l’équation différentielle (E3 ) :


3
x y ! − 3 x 3 y = 3 x 3 e2 x

(d) Résoudre, sur l’intervalle I =]0, +∞[, l’équation différentielle (E4 )


2y
y! = +x
x

(e) Soit λ un réel. Résoudre, sur IR, l’équation différentielle (E5 ) :

(x2 + 1) y ! + y = λ

(f) Déterminer les solutions polynomiales de l’équation différentielle (E6 ) :

x 2 y ! − x y = x3 + x

1
2. Equation différentielles linéaires du second ordre

(a) Résoudre, sur IR, l’équation différentielle (E7 ) :


x
y !! + y ! + y = e− 2

(b) Résoudre, sur IR, l’équation différentielle (E8 ) :

y !! − 6 y ! + 9 y = 27 (3 x − 1) e−3 x

(c) Résoudre, sur IR, l’équation différentielle (E9 ) :

y !! − 4 y = 12 ex − 8

(d) Résoudre, sur IR, l’équation différentielle (E10 ) :

y !! + 2 y ! − 3 y = 80 e6 x − 12

3. Quelques équations fonctionnelles

(a) Déterminer les applications f : IR → IR, dérivables, telles que, pour tout réel x :

f ! (x) + f (−x) = ex

(b) Déterminer les applications f : IR → IR, deux fois dérivables, telles que, pour tout réel x :

f !! (x) + f (−x) = x

4. Quelques équations différentielles à variables séparables

(a) Soit α un réel non nul, et p un entier naturel supérieur ou égal à 2.


Résoudre l’équation différentielle (E12 ) :

y ! (x) = −α y p (x)

avec la condition initiale y(0) = y0 , y0 ! 0.

Ce type d’équation intervient lors d’une réaction dite d’ordre p en cinétique chimique ; la
fonction inconnue est une concentration.

(b) Soient a et b deux réels, et k un réel positif.


Résoudre l’équation différentielle (E13 ) :

y ! = k (a − y) (b − y)

Ce type d’équation intervient également en cinétique chimique.

2
Corrigé

1. Equation différentielles linéaires du premier ordre

(a) L’équation différentielle homogène associée à (E1 ) est :

y! + y = 0
dont les solutions sont de la forme x $→ C e−x , où C est une constante réelle.
Pour déterminer une solution particulière de (E1 ), on utilise la méthode de variation de la
constante, en recherchant une solution sous la forme x $→ y0 (x) = C(x) e−x , où C est une
fonction dérivable sur IR. On obtient alors, pour tout réel x :
y0! (x) = −C(x) e−x + C ! (x) e−x
En injectant cette expression dans (E1 ), on obtient :
y0! (x) + y0 = −C(x) e−x + C ! (x) e−x + C(x) e−x = 2 shx
soit :
C ! (x) e−x = 2 shx
ce qui conduit à

C ! (x) = 2 ex shx = e2 x − 1
Il en résulte :

e2 x
C(x) = − x + Constante
2
La solution générale de (E1 ) est donc donnée, pour tout réel x, par :
e2 x ex
y(x) = e−x − x e−x + C0 e−x = − x e−x + C0 e−x
2 2
où C0 est une constante réelle.

(b) L’équation différentielle homogène associée à (E2 ) est :

y! + 2 x y = 0
La fonction x $→ −2 x est continue sur IR. C’est la dérivée de la fonction x $→ −x2 . Les solu-
2
tions de l’équation différentielle homogène, y ! = −2 x y sont donc de la forme x $→ C e−x ,
où C est une constante réelle.

Il est ensuite intéressant de remarquer que la fonction x $→ 1 est une solution particulière
de (E3 ).

La solution générale de (E3 ) est donc donnée, pour tout réel x, par :
2
y(x) = C0 e−x + 1
où C0 est une constante réelle.

3
(c) L’équation différentielle homogène associée à (E3 ) est :

x y ! − 3 x3 y = 0
soit encore y ! = 3 x2 y (on peut simplifier par x, qui ne s’annule pas sur IR!+ ).

Sur IR!+ , la fonction x $→ 3 x2 est continue. C’est la dérivée de la fonction x $→ x3 . Les


3
solutions de l’équation différentielle homogène, y ! = 3 x2 y sont donc de la forme x $→ C ex ,
où C est une constante réelle.
Pour déterminer une solution particulière de (E3 ), on utilise la méthode de variation de la
3
constante, en recherchant une solution sous la forme x $→ y0 (x) = C(x) ex , où C est une
fonction dérivable sur IR!+ . On obtient alors, pour tout réel x > 0 :
3 3
x y0! (x) = 3 x2 C(x) ex + C ! (x) ex
En injectant cette expression dans (E3 ), on obtient :
3 3 3 3
x y0! (x) − 3 x3 y0 = 3 x3 C(x) ex + x C ! (x) ex − 3 x3 C(x) ex = 3 x3 e2 x

3 3
x C ! (x) ex = 3 x3 e2 x
puis, comme x > 0 :
3
C ! (x) = 3 x2 ex
Il en résulte :
3
C(x) = ex + Constante
La solution générale de (E3 ) est donc donnée, pour tout réel x > 0, par :
3 3 3 3 3
y(x) = ex ex + C0 ex = e2 x + C0 ex
où C0 est une constante réelle.

2
(d) Sur l’intervalle ]0, +∞[, la fonction x $→ est continue. C’est la dérivée de la fonction
x
2y
x $→ 2 ln x. Les solutions de l’équation différentielle homogène, y ! = sont donc de la
x
forme x $→ C e 2 ln x = C x , où C est une constante réelle.
2

Pour déterminer une solution particulière de (E2 ), on utilise la méthode de variation de la


constante, en recherchant une solution sous la forme x $→ y0 (x) = x2 C(x), où C est une
fonction dérivable sur IR!+ . On obtient alors, pour tout réel x > 0 :
x2 y0! (x) = C ! (x) + 2 x C(x)
En injectant cette expression dans (E3 ), on obtient :

x2 C ! (x) + 2 x C(x) = 2 x C(x) + x


1
ce qui conduit à C ! (x) = .
x
On peut alors choisir C(x) = ln(x). Il en résulte, pour tout réel x > 0 :
y0 (x) = x2 ln x
La solution générale de (E4 ) est donc donnée, pour tout réel x > 0, par :
y(x) = x2 (C0 + ln x)
où C0 est une constante réelle.

4
(e) L’équation différentielle homogène associée à (E5 ) est :

(x2 + 1) y ! + y = 0
y
soit encore y ! = − .
x2 + 1
1
La fonction x $→ − 2 est continue sur IR. C’est la dérivée de la fonction x $→ − arctan x.
x +1
y
Les solutions de l’équation différentielle homogène, y ! = − 2 sont donc de la forme
x +1
x $→ C e − arctan x où C est une constante réelle.
Il est ensuite intéressant de remarquer que la fonction constante x $→ λ est une solution
particulière de (E5 ).

La solution générale de (E5 ) est donc donnée, pour tout réel x, par :

y(x) = C0 e− arctan x + λ

où C0 est une constante réelle.

(f) Les solutions polynomiales de l’équation différentielle (E6 ) sont de la forme

N
!
x $→ ypolynomiale (x) = ak x k
k=0

où N est un entier naturel, et où a0 , . . ., aN sont des réels.

On a alors :

N
!
!
ypolynomiale (x) = k ak xk−1
k=1

En injectant cette expression dans (E6 ), on obtient :

N
! N
!
x2 ypolynomiale (x) − x ypolynomiale (x) = x2 k ak xk−1 − x ak xk
k=1 k=0
N
! N
!
= k ak xk+1 − ak xk+1
k=1 k=0
!N
= (k − 1) ak xk+1 − a0 x
k=1
N
! +1
= (k − 2) ak−1 xk − a0 x
k=2
= x3 + x
Un polynôme étant nul si et seulement si tous ses coefficients sont nuls, on en déduit que,
nécessairement, N + 1 = 3 et :

a0 = −1

(N + 1 − 2) aN +1−1 = 1 i.e. a2 = 1

5
et, pour tout entier k de {2, N } = {2} :

(k − 2) ak−1 = 0 ⇒ ak−1 = a1 = 0

On vérifie que, réciproquement, la fonction x $→ x2 − 1 est bien solution de (E6 ).

L’équation différentielle (E6 ) admet donc pour seule solution polynomiale

x $→ x2 − 1

6
2. Equation différentielles linéaires du second ordre

(a) Résolvons, sur IR, l’équation différentielle (E7 ) :


x
y !! + y ! + y = e− 2

L’équation différentielle homogène associée à (E7 ) est :

y !! + y ! + y = 0
d’équation caractéristique :

r2 + r + 1 = (r − j) (r − j 2 ) = 0
où √ √
2iπ 1 i 3 2 4iπ 1 i 3
j=e 3 =− + , j =e 3 =− −
2 2 2 2
Toute solution de l’équation homogène associée à (E7 ) est de la forme :
" #√ $ #√ $%
− x2 3x 3x
x $→ y(x) = e λ cos + µ sin
2 2
où λ et µ sont deux constantes réelles.

Pour résoudre l’équation avec second membre, on applique alors la méthode de variation
DES constantes, en recherchant la solution sous la forme :
" #√ $ #√ $%
− x2 3x 3x
x $→ y(x) = e λ(x) cos + µ(x) sin
2 2

On rappelle que, pour toute équation différentielle du second ordre, de la forme,

a(x) y !! (x) + b(x) y ! (x) + c(x) y(x) = h(x) (E)

où a, b, c et h sont des fonctions définies et continues sur IR, telles que a ne s’annule jamais,
et dont on connaît une base de solutions (u, v) de l’équation homogène, y est solution si et
seulement si, pour tout x de IR :

 λ! (x) u(x) + µ! (x) v(x) = 0
h(x)
 λ! (x) u! (x) + µ! (x) v ! (x) =
a(x)
i.e., ici :
 %√ & %√ &

 x 3x x 3x
 λ! (x) e− 2 cos + µ! (x) e− 2 sin = 0
' % √ & √ % √ 2 &( ' 2 %√ & √ % √ &(

 x 1 3x 3 3x −x 1 3x 3 3x x
 λ! (x) e− 2 − cos − sin !
+ µ (x) e 2 − sin + cos = e− 2
2 2 2 2 2 2 2 2

ce qui conduit à :
 %√ & %√ &

 3x 3x
 λ! (x) cos + µ! (x) sin = 0
' %√ & 2
% √ &( ' 2
%√ & % √ &(

 3x √ 3x 3x √ 3x x x
 λ! (x) − cos − 3 sin + µ! (x) − sin + 3 cos = 2 e 2 e− 2
2 2 2 2

7
puis :
 #√
$ #√ $

 3 x 3x

 λ! (x) cos + µ! (x) sin = 0
 2 2
#√ $ #√ $

 √ 3x √ 3x

 !
−λ (x) 3 sin !
+ µ (x) 3 cos = 2
 2 2

(on a utilisé la première relation pour simplifier la seconde)

On en déduit :
 " #√ $ # √ $% #√ $

 √ 3 x 3 x 3x
 ! 2 + sin2 = −2 sin
 λ (x) 3 cos

2 2 2
" #√ $ # √ $% #√ $

 √ 3x 3x 3x
 ! 2 + sin2
 µ (x) 3 cos

2 2
= 2 cos
2

soit :
 #√ $

 2 3x
 !
 λ (x) = − √3 sin

2
#√ $

 2 3x
 !
 µ (x) = √3 cos

2

et enfin :
 #√ $ #√ $

 2 2 3x 4 3x
 √ √ cos
 λ(x) =

3 3 2
+ λ0 =
3
cos
2
+ λ0
#√ $ #√ $

 2 3x 4 3x
 √2 √ sin
 µ(x) =
 3 3 2
+ µ0 =
3
sin
2
+ µ0

où λ0 et µ0 sont deux constantes réelles.

On vérifie alors que, réciproquement, toute fonction de la forme


" #√ $ #√ $%
− x2 3x 3x
x $→ y(x) = e λ(x) cos + µ(x) sin
2 2

est solution de l’équation différentielle initiale.

La solution générale de l’équation (E7 ) est donc la fonction qui, à tout réel x, associe :

" #√ $ #√ $% " #√ $ #√ $%
− x2 3x 3x 4 x 3x 3x
y(x) = e λ0 cos + µ0 sin + e− 2 cos 2
+ sin 2
2 2 3 2 2

où λ0 et µ0 sont deux constantes réelles.

' ' '

8
(b) Résolvons, sur IR, l’équation différentielle (E8 ) :

y !! − 6 y ! + 9 y = 27 (3 x − 1) e−3 x

L’équation différentielle homogène associée à (E8 ) est :

y !! + y ! + y = 0

d’équation caractéristique :

r2 − 6 r + 9 = (r − 3)2 = 0

Toute solution de l’équation homogène associée à (E8 ) est de la forme :

x $→ y(x) = e3 x {λ x + µ}
où λ et µ sont deux constantes réelles.

Pour résoudre l’équation avec second membre, on applique alors la méthode de variation
DES constantes, en recherchant la solution sous la forme :

x $→ y(x) = e3 x {λ(x) x + µ(x)}

On rappelle que, pour toute équation différentielle du second ordre, de la forme,

a(x) y !! (x) + b(x) y ! (x) + c(x) y(x) = h(x) (E)

où a, b, c et h sont des fonctions définies et continues sur IR, telles que a ne s’annule jamais,
et dont on connaît une base de solutions (u, v) de l’équation homogène, y est solution si et
seulement si, pour tout x de IR :

 λ! (x) u(x) + µ! (x) v(x) = 0
h(x)
 λ! (x) u! (x) + µ! (x) v ! (x) =
a(x)
i.e., ici :
*
λ! (x) x e3 x + µ! (x) e3 x = 0
λ! (x) e3 x (3 x + 1) + 3 µ! (x) e3 x = 27 (6 x2 + x − 1)

ce qui conduit à :
*
λ! (x) x + µ! (x) = 0
λ! (x)(3 x + 1) + 3 µ! (x) = 27 (3 x − 1) e−3 x
puis :
*
µ! (x) = −x λ! (x)
λ (x) = 27 (3 x − 1) e−3 x
!

*
µ! (x) = −x λ! (x) = −27 x (3 x − 1) e−3 x
!
λ (x) = 27 (3 x − 1) e −3 x

On reconnaît alors que la fonction qui, à tout réel positif x, associe (3 x − 1) e−3 x est la
dérivée de la fonction qui, à tout réel positif x, associe −x e−3 x , ce qui conduit donc à :

9
*
µ! (x) = −x λ! (x) = −27 x (3 x − 1) e−3 x
λ(x) = −27 x e −3 x + λ0
où λ0 est une constante réelle.
Pour déterminer une primitive de la fonction x ∈ IR+ $→ x2 e−3 x , on procède par intégra-
tions par parties, ce qui conduit à :

µ(x) = (27 x2 + 9 x + 3) e−3 x + µ0

où µ0 est une constante réelle.


On vérifie alors que, réciproquement, toute fonction de la forme

x $→ y(x) = e3 x {λ(x) x + µ(x)}

est solution de l’équation différentielle initiale.

La solution générale de l’équation (E8 ) est donc la fonction qui, à tout réel x, associe :

x $→ y(x) = −27 x2 + λ0 x e3 x + 27 x2 + 9 x + 3 + µ0 e3 x = λ0 x e3 x + 9 x + 3 + µ0 e3 x

où λ0 et µ0 sont deux constantes réelles.

' ' '

(c) Résolvons, sur IR, l’équation différentielle (E9 ) :

y !! − 4 y = 12 ex − 8

L’équation différentielle homogène associée à (E8 ) est :

y !! − 4 y = 0

d’équation caractéristique :

r2 − 4 = (r − 2) (r + 2) = 0

Toute solution de l’équation homogène associée à (E10 ) est de la forme :

x $→ y(x) = λ e2 x + µ e−2 x
où λ et µ sont deux constantes réelles.

Pour résoudre l’équation avec second membre, on applique alors la méthode de variation
DES constantes, en recherchant la solution sous la forme :

x $→ y(x) = λ(x) e2 x + µ(x) e−2 x

On rappelle que, pour toute équation différentielle du second ordre, de la forme,

a(x) y !! (x) + b(x) y ! (x) + c(x) y(x) = h(x) (E)

10
où a, b, c et h sont des fonctions définies et continues sur IR, telles que a ne s’annule jamais,
et dont on connaît une base de solutions (u, v) de l’équation homogène, y est solution si et
seulement si, pour tout x de IR :

 λ! (x) u(x) + µ! (x) v(x) = 0
! ! ! ! h(x)
 λ (x) u (x) + µ (x) v (x) =
a(x)
i.e., ici :
*
λ! (x) e2 x + µ! (x) e−2 x = 0
! 2 x !
2 λ (x) e − 2 µ (x) e −2 x x
= 12 e − 8

ce qui conduit à :
*
λ! (x) e2 x + µ! (x) e−2 x = 0
4 λ! (x) e2 x = 12 ex − 8
puis :
*
µ! (x) = −λ! (x) e4 x = −3 e3 x + 2 e2 x
! −x
λ (x) = 3 e − 2 e −2 x

et :
*
µ(x) = −e3 x + e2 x + µ0
λ(x) = −3 e−x + e−2 x + λ0
où λ0 et µ0 sont deux constantes réelles.
On vérifie alors que, réciproquement, toute fonction de la forme

x $→ y(x) = λ(x) e2 x + µ(x) e−2 x


est solution de l’équation différentielle initiale.

La solution générale de l’équation (E9 ) est donc la fonction qui, à tout réel x, associe :

x $→ y(x) = −3 ex + 1 + λ0 e2 x − ex + 1 + µ0 e−2 x = −4 ex + 2 + λ0 e2 x + µ0 e−2 x

où λ0 et µ0 sont deux constantes réelles.

' ' '

(d) Résolvons, sur IR, l’équation différentielle (E10 ) :

y !! + 2 y ! − 3 y = 80 e6 x − 12

L’équation différentielle homogène associée à (E10 ) est :

y !! + 2 y ! − 3 y = 0
d’équation caractéristique :

11
r2 + 2 r − 3 = (r − 1) (r + 3) = 0

Toute solution de l’équation homogène associée à (E7 ) est de la forme :

x $→ y(x) = λ ex + µ e−3 x
où λ et µ sont deux constantes réelles.

Pour résoudre l’équation avec second membre, on applique alors la méthode de variation
DES constantes, en recherchant la solution sous la forme :

x $→ y(x) = λ(x) e−x + µ(x) e3 x

On rappelle que, pour toute équation différentielle du second ordre, de la forme,

a(x) y !! (x) + b(x) y ! (x) + c(x) y(x) = h(x) (E)

où a, b, c et h sont des fonctions définies et continues sur IR, telles que a ne s’annule jamais,
et dont on connaît une base de solutions (u, v) de l’équation homogène, y est solution si et
seulement si, pour tout x de IR :

 λ! (x) u(x) + µ! (x) v(x) = 0
h(x)
 λ! (x) u! (x) + µ! (x) v ! (x) =
a(x)
i.e., ici :
*
λ! (x) ex + µ! (x) e−3 x = 0
λ! (x) ex − 3 µ! (x) e−3 x = 80 e6 x − 12

ce qui conduit à :
*
µ! (x) = −λ! (x) e4 x
4 λ! (x) ex = 80 e6 x − 12
puis :
*
µ! (x) = −20 e9 x + 3 e3 x
λ! (x) = 20 e5 x − 3 e−x
et :
" 20 9 x
µ(x) = − e + e 3 x + µ0
9
λ(x) = 4 e5 x + 3e−x + λ0
On vérifie alors que, réciproquement, toute fonction de la forme

20 6 x 16 6 x
x $→ y(x) = 4 e6 x + 3 + λ0 ex − e + 1 + µ0 e−3 x = e + 4 + λ0 ex + µ0 e−3 x
9 9
est solution de l’équation différentielle initiale.

12
La solution générale de l’équation (E9 ) est donc la fonction qui, à tout réel x, associe :

20 6 x 16 6 x
x $→ y(x) = 4 e6 x + 3 + λ0 ex − e + 1 + µ0 e−3 x = e + 4 + λ0 ex + µ0 e−3 x
9 9
où λ0 et µ0 sont deux constantes réelles.

' ' '

3. Quelques équations fonctionnelles

(a) Déterminons les applications f : IR → IR, dérivables, telles que, pour tout réel x :

f ! (x) + f (−x) = ex (#)


Une fonction f solution est donc telle que, pour tout réel x :

f ! (x) = −f (−x) + ex
f ! est donc dérivable, et f est deux fois dérivable. En dérivant cette dernière relation, on en
déduit, pour tout réel x :

f !! (x) = f ! (−x) + ex = e−x − f (x) + ex = 2 ch x − f (x)


f est donc solution de l’équation différentielle :

y !! + y = 2 ch x (E)
Toute solution de l’équation homogène associée à (E) est de la forme :

x $→ λ cos x + µ sin x
où λ et µ sont deux constantes réelles.

La fonction x $→ ch x est une solution particulière de (E).

La solution générale de (E) est donc de la forme :

x $→ λ cos x + µ sin x + ch x
où λ et µ sont deux constantes réelles.

En injectant cette expression dans la relation initiale (#), on obtient :

−λ sin x + µ cos x + sh x + λ cos x − µ sin x + ch x = ex


soit :

−λ sin x + µ cos x + λ cos x − µ sin x = 0


puisque sh x + sh x = ex .
On a donc, nécessairement : λ + µ = 0.
Les fonctions f solutions de (#) sont donc les fonctions de la forme :

13
x $→ λ (cos x − sin x) + ch x , λ ∈ IR

' ' '

(b) Déterminons les applications f : IR → IR, deux fois dérivables, telles que, pour tout réel x :

f !! (x) + f (−x) = x

Soit f une fonction solution. On considère la fonction g qui, à tout réel x, associe f (x) + f (−x).
g est paire, deux fois dérivable, et telle que, pour tout réel x :

g ! (x) = f ! (x) − f ! (−x)

g !! (x) = f !! (x) + f !! (−x) = x − f (−x) + (−x) − f (x) = −g(x)

g est ainsi solution de l’équation différentielle y !! + y = 0. g est donc de la forme

x $→ λg cos x + µg sin x

où λg et µg sont deux constantes réelles.

g étant paire, par hypothèse, on en déduit immédiatement la nullité de la constante µg .

En introduisant de même la fonction impaire et deux fois dérivable h qui, à tout réel x,
associe f (x) − f (−x), on obtient, pour tout réel x :

h! (x) = f ! (x) − f ! (−x)

h!! (x) = f !! (x) + f !! (−x) = x − f (−x) + (−x) − f (x) = −h(x) + 2 x

h est ainsi solution de l’équation différentielle y !! − y = 2 x. h est donc de la forme

x $→ λh chx + µh shx − 2 x

où λh et µh sont deux constantes réelles.


h étant impaire, par hypothèse, on en déduit immédiatement la nullité de la constante λh .

On a alors, pour tout réel x :

g(x) + h(x) λg µh
f (x) = = cos x + shx − x , (λg , µh ) ∈ IR2
2 2 2
On vérifie que, réciproquement, toute fonction de la forme

λg µh
x $→ cos x + shx − x , (λg , µh ) ∈ IR2
2 2
est solution de l’équation fonctionnelle initiale.

' ' '

14
4. Quelques équations différentielles à variables séparables

(a) Soit α un réel non nul, et p un entier naturel supérieur ou égal à 2.


Résolvons l’équation différentielle (E12 ) :

y ! (x) = −α y p (x)

avec la condition initiale y(0) = y0 , y0 ! 0.


C’est un cas particulier d’équation de Bernoulli (une équation de Bernoulli 1 est de la forme

y ! (x) = a(x) y(x) + b(x) y α (x)

où a et b sont deux fonctions continues d’un intervalle I ⊂ R dans IR, et où α est un réel
non nul et différent de 1).

On recherche les solutions qui ne s’annulent pas, et pour lesquelles on désignera par D
l’ensemble des réels x tels que y(x) *= 0. L’équation (E12 ) peut aussi s’écrire :

y ! (x)
= −α
y p (x)
Si on effectue un changement de fonction inconnue, en considérant la fonction z = y 1−p , on
obtient, pour tout réel x de D :

z ! (x)
= −α
1−p
puis :

z ! (x) = −(1 − p) α
qui est une équation différentielle linéaire d’ordre 1, dont la solution z est telle que, pour
tout réel x de D :

z(x) = −(1 − p) α x + y01−p = (p − 1) α x + y01−p

Comme y01−p ! 0 et p ! 2, on a donc, pour tout x de D : (p − 1) α x + y01−p ! 0.


On en déduit alors, pour tout réel x de D :

1
+ , 1 1
1−p 1−p
y(x) = z 1−p (x) = (p − 1) α x + y0 =+ , 1

(p − 1) α x + y01−p
p−1

' ' '


(b) Soient a et b deux réels, et k un réel positif.
Résolvons l’équation différentielle (E13 ) :

y ! = k (a − y) (b − y)

En développant, on obtient :

y ! = k a b − k (a + b) y + k y 2
1. Jacques Bernoulli (1654-1705), mathématicien et physicien suisse, frère de Jean Bernoulli, oncle de Daniel Bernoulli
et Nicolas Bernoulli.

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Il s’agit donc d’une équation de Riccati (une équation de Riccati 2 est de la forme

y ! (x) = a(x) y 2 (x) + b(x) y(x) + c(x)

où a, b et c sont trois fonctions continues d’un intervalle I ⊂ R dans IR).

Au vu de la forme factorisée initiale de cette équation, on recherche les solutions y telles


que a − y et b − y ne s’annulent pas, et pour lesquelles on désignera par D l’ensemble des
réels x tels que y(x) *= a et y(x) *= b.
Il est alors judicieux de remarquer que :
- .
1 1 1 1
= −
(a − y) (b − y) b−a a−y b−y
1
(il s’agit d’une décomposition en éléments simples de la fraction rationnelle )
(a − y) (b − y)
On a ainsi :
- .
1 y! y!
− =k
b−a a−y b−y
On en déduit alors, pour tout x de D :

1
(− ln |y(x) − a| + ln |y(x) − b|) = k x + k0 , k0 ∈ IR
b−a
puis :

|y(x) − b|
ln = (b − a) (k x + k0 ) , k0 ∈ IR
|y(x) − a|
et donc :

|y(x) − b|
= e(b−a) (k x+k0 ) , k0 ∈ IR
|y(x) − a|
ce qui conduit à :

b − a e(b−a) (k x+k0 )
y(x) = , k0 ∈ IR
1 − e(b−a) (k x+k0 )

' ' '

2. Jacopo Riccati (1676-1754), mathématicien et physicien italien. Ses travaux sur les canaux vénitiens l’amenèrent
à travailler sur des problèmes d’hydraulique pour lesquels il se trouva confronté à des équations différentielles du second
ordre ; il abaissa l’ordre de celles-ci et fit, notamment, apparaître les équations qui lui doivent son nom. Il généralisa la
recherche des solutions par séparation des variables.

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