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INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION

2EME ANNEE LICENCE NATIONALE EN SCIENCES DE GESTION


TRONC COMMUN

____________________________________
Fiscalité de l’entreprise
Fiscalité indirecte et directe
_____________________________________

Enseignants responsables
Coordinateur de la matière :
Hichem ABDELGHANI
Sultan JEBENIANI
Houssem KALLEL
Mohsen DRIDI
Najd BEN THABET
Sultan JEBENIANI

Année Universitaire 2021 - 2022

Cours préparé par : Fayçal DERBEL


Et mis à jour (Septembre 2021) par : Sultan JEBENIANI
UNIVERSITE DE TUNIS
Institut Supérieur de Gestion
Département de Comptabilité Finance

COURS DE FISCALITE
Enseignants responsables de TD Emna BOURICHA, Jihen LOUKIL & Meriem JEDDEY

Auditoire - 2ème année Licence Nationale en Sciences de Gestion (Tronc commun)

Volume horaire - 4,5 H / semaine - 3 H de Cours + 1,5 H de Travaux Dirigés

Formule pédagogique - Note de C.C + Note de l’examen final

Année Universitaire - 2021 – 2022 (1er Semestre)

Note de présentation du cours


La fiscalité, ce devoir civique de tous, concerne l’ensemble des citoyens qui sont appelés à participer
à la couverture des dépenses publiques, par le payement d’une fraction de leur revenu, sous forme
d’impôt.
Qu’il soit fonctionnaire, employé de société, chef d’entreprise, commerçant, retraité, ou personne
exerçant une profession non commerciale (médecin ; avocat, expert comptable), le citoyen est dans
l’obligation d’accomplir son devoir fiscal en payant les impôts qui sont à sa charge. « l’impôt
n’exclut personne » soit directement soit indirectement, par conséquent la fiscalité ne constitue
nullement l’apanage d’une frange de la population ou un domaine réservé à certaines catégories de
personnes. Tous les citoyens sont concernés et doivent, en toute logique, comprendre les principales
règles et les mécanismes de base de la fiscalité et des impôts auxquels ils sont obligatoirement soumis
et ne peuvent y échapper.
Comprendre ce que sont la fiscalité et les catégories d’impôts supportés est une question de culture
générale.
A fortiori, le gestionnaire de l’entreprise de manière générale et l’expert comptable en particulier,
doivent, mieux que quiconque, maîtriser la discipline fiscale sous son double volet juridique et
technique. L’expert comptable est l’assistant de l’entreprise, son contrôleur et son conseiller
privilégié. Quelle que soit sa fonction au sein de l’entreprise, il doit s’assurer que celle-ci accomplit
son devoir fiscal correctement.
Dans ce contexte le programme de la licence fondamentale en gestion réserve une unité
d’enseignement dédiée à la fiscalité, objet du présent cours.

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Ce cours est structuré en 2 parties en plus de la partie préliminaire -
La partie préliminaire regroupe deux chapitres, intitulés chapitres introductifs, et qui traiteront
de la définition de l’impôt, de ses fonctions, de ses fondements juridiques et de sa classification,
 La première partie traitera de la TVA, et comportera sept chapitres réservés à l’étude de tous les
aspects liés à la TVA, de l’analyse des principales caractéristiques, jusqu’à l’examen des obligations
des contribuables.
 La deuxième partie sera réservée à l’étude de l’impôt sur le revenu des personnes physiques
(IRPP) et de l’Impôt sur les sociétés. Composée de cinq chapitres, cette partie traitera des
mécanismes généraux de l’IRPP et de l’IS, des modalités de leur liquidation et des techniques de
détermination du résultat fiscal.

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Approche pédagogique
&
Références bibliographiques

APPROCHE PEDAGOGIQUE
Comme il a été ci avant précisé, le cours est dispensé selon la formule de cours magistral suivi de
séances de travaux dirigés au cours desquelles les étudiants seront appelés à traiter des applications
pratiques sous forme de cas et d’exercices.
Des séries de T.D seront remis suffisamment à l’avance pour permettre aux étudiants de les traiter chez
eux. Par ailleurs, des résumés de cours et des notes de synthèse doivent être préparés à la fin de
chaque leçon.
De ce fait, aucun étudiant ne sera autorisé à assister à la séance de travaux dirigés, s’il n’a pas préparé
« au propre » sa série et la note de synthèse de cours.
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE

La principale référence bibliographique devant être consultée par l’étudiant et qui constitue une
source fondamentale est le site web - profiscal.com
L’adresse de ce site est -http-// www.profiscal.com
D’autres sources pouvant être consultées par les étudiants pour permettre la préparation des exposés,
résumés de cours ou autres. Nous citons à titre indicatif et non limitatif -
 Les taxes assises sur les chiffres d’affaires – Raouf Yaïch
Les impôts en Tunisie – Raouf Yaïch
 Mémento Impôts directs de Tunisie – Mabrouk MAALAOUI
 Les retenues à la source : Editions Raouf Yaich
 L’impôt sur les sociétés 2009 – Raouf Yaïch
Droit fiscal - Habib Ayadi
Droit fiscal - Négi Baccouche
Fiscal 2021- édition RCF

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SOMMAIRE

Table des matières


CHAPITRE 1- L’IMPOT - DEFINITION & CARACTERES GENERAUX................... 10
Section 1 – Définition de la fiscalité et apparition de la notion d’impôt ................................... 10
Section 2 – Définitions de l’impôt ....................................................................................... 11
Section 3 – Fonctions de l’impôt ........................................................................................ 11
A- La fonction financière de l’impôt ................................................................................ 11
B. La fonction économique de l’impôt ................................................................................ 13
§ 1- La fiscalité, outil de politique économique ............................................................................ 13
§ 2- Le taux de pression fiscale ................................................................................................. 13
§ 3- Incidence de la fiscalité sur la qualité de la concurrence ........................................................ 13
C. La fonction sociale de l'impôt ........................................................................................ 14
§ 1 - Les conditions d'exercice du devoir fiscal des citoyens ........................................................ 14
§ 2 - La régulation sociale par l'impôt ......................................................................................... 14
D. La fonction politique de l'impôt ...................................................................................... 14
§ 1 - Le Caractère autoritaire des impositions ...................................................................... 15
§ 2 - Le caractère général de l'imposition ............................................................................ 15
§ 3 - L'absence de contrepartie directe ............................................................................... 15
§ 4 - Le caractère pécuniaire de l'impôt ............................................................................... 15
§ 5 - Le caractère définitif de l'impôt ................................................................................... 15
§ 6 - La nature législative de l'impôt ................................................................................... 15
§ 7 - La finalité de couverture des charges publiques ........................................................... 15
CHAPITRE 2- FONDEMENTS JURIDIQUES & CLASSIFICATION DES IMPOTS . 16
Section 1 - Les sources du droit fiscal ................................................................................ 16
§ 1 - La constitution : ........................................................................................................ 16
§ 2 - Les conventions fiscales internationales : ................................................................... 16
§ 3 - La loi : ...................................................................................................................... 16
§ 4 - La loi de finances : .................................................................................................... 16
§ 6- Le règlement : décrets et arrêtés : ................................................................................ 17
(1) Les décrets : ....................................................................................................................... 17
(2) Les arrêtés : ....................................................................................................................... 17
§ 7- La jurisprudence : ...................................................................................................... 17

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§ 8- La doctrine administrative : ......................................................................................... 17
§ 9- La doctrine : .............................................................................................................. 17
Section 2 - Classification des impôts .................................................................................. 18
§ 1 - Distinction entre impôt, taxe et redevance ........................................................................... 18
§ 2- Impôt réel, impôt personnel :............................................................................................... 18
§ 3- Impôt proportionnel, impôt progressif, impôt fixe : ............................................................... 18
§§ 4- Impôt sur le revenu, impôt sur le capital, impôt sur la consommation : .................................. 19
§§ 5- Impôt direct, impôt indirect :.............................................................................................. 19
Section 3 -Différents régimes d’imposition .......................................................................... 19
§ 1 - Le mode réel :................................................................................................................... 19
§ 2 - Le forfait : ........................................................................................................................ 20
§ 3 - Autres modes de forfaits : .................................................................................................. 21
§ 4 - Les retenues à la source libératoires : ................................................................................. 21
§5- Le mode indiciaire d’assiette ou d’impôt :.............................................................................. 21
CHAPITRE 1-LA TVA - ................................................................................................ 23
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES ET MECANISME GENERAL ...................... 23
Section 1 : La TVA est un impôt indirect, global et ayant le plus grand rendement .................. 23
§ 1. La TVA est le principal impôt indirect sur la consommation : .................................................. 23
§ 2. La TVA est un impôt global : ............................................................................................... 23
§ 3. La TVA est l'impôt ayant le plus grand rendement dans la structure des recettes fiscales
tunisiennes : ........................................................................................................................... 24
Section 2 : La TVA est un impôt proportionnel payé selon le mécanisme des paiements
fractionnés ...................................................................................................................... 24
§1. Mécanisme général de la TVA : ............................................................................................. 24
§ 2. Description du mécanisme des paiements fractionnés : ......................................................... 24
§ 3. Avantages du système des paiements fractionnés : ............................................................... 25
Section 3 : La TVA est un impôt territorial ........................................................................... 25
Section 4 : La TVA est un impôt réel........................................................................................... 25
Section 5 : La TVA, un impôt conceptuellement neutre................................................................. 25
CHAPITRE 2 - CHAMP D’APPLICATION DE LA TVA ............................................. 26
Section 1 : Les opérations imposables ............................................................................... 26
§ 1. Les opérations imposables par nature : ................................................................................ 26
§ 2 - Les opérations imposables par détermination de la loi : ........................................................ 27
§ 3 - Les produits, opérations et personnes imposables par option :.............................................. 28
Section 2 : Les assujettis .................................................................................................. 28
§ 1 - Les assujettis à titre obligatoire (de droit) : .......................................................................... 28

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§ 2 - Les assujettis par option : .................................................................................................. 28
§ 3 - Les assujettis partiels : ...................................................................................................... 30
Section 3 : Les activités se trouvant en dehors du champ d'application de la TVA .................. 32
§ 1. Activités hors champ : ........................................................................................................ 32
§ 2. Conséquences des activités hors champ : ............................................................................ 32
CHAPITRE 3 : LA COLLECTE DE LA TVA ............................................................... 34
Section 1 : Fait générateur et exigibilité : ............................................................................ 34
Section 2 : Assiette........................................................................................................... 35
A) Régime intérieur : ................................................................................................................ 35
B) Régime à l'importation : ........................................................................................................ 35
Section 3 : Taux ............................................................................................................... 36
Section 4- Les exonérations .............................................................................................. 46
CHAPITRE 4 - LE REGIME DE DEDUCTION ............................................................ 47
Section 1 : Modalités des déductions ................................................................................. 47
§ 1. Principe général : ............................................................................................................... 47
§ 2. Les fondements du régime de la déduction : ......................................................................... 47
§ 3. Les conditions de déductibilité de la TVA :............................................................................ 47
A. La condition générale de l'assujettissement des intervenants : ........................................................................ 47
B. Conditions de fond ...................................................................................................................................... 48
C. Conditions de forme -.................................................................................................................................. 49

Section 2 : Règles de déduction spécifiques aux entreprises partiellement assujetties............ 50


§ 1. La règle de l'affectation : ..................................................................................................... 50
§ 2. La règle du prorata : ........................................................................................................... 50
§ 3. Règles de calcul du prorata : ............................................................................................... 51
§ 4. Modalités de déduction pour les biens et services autres que les immo. amortissables ............. 52
A. Modalités de déduction pour les biens amortissables. .................................................................................... 53
B. Régularisation de la déduction initiale sur les biens soumis à amortissement communs aux deux secteurs ......... 53

Section 3 : Le reversement de la TVA initialement déduite .................................................... 54


§ 1. Règles générales : ...................................................................................................... 55
§ 2. Reversement partiel selon les modalités particulières sur les immobilisations amortissables : ... 56
Section 4 - Crédit de départ des entreprises nouvellement assujetties ................................... 58
§ 1. Droit au crédit de départ : ................................................................................................... 58
§ 2. Obligation de déposer l'inventaire des biens donnant lieu au crédit de départ : ......................... 59
§ 3. Cas du nouvel assujetti partiel : ........................................................................................... 59
CHAPITRE 5 - DEDUCTION DE LA TVA RETENUE ALA SOURCE ...................... 61
Section 1 : Champ d'application de la retenue à la source au titre de la TVA ........................... 61
§ 1. La base de la retenue ......................................................................................................... 61

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§ 2. Personnes soumises à l'obligation de retenir la TVA à la source :............................................ 61
Section 2 : Modalités de la retenue à la source .................................................................... 61
§ 1. Taux et assiette de la retenue : ............................................................................................ 62
§ 2. Délivrance des certificats de retenue de la TVA : ................................................................... 62
Section 3 : Sort de la TVA retenue à la source ..................................................................... 62
§ 1. Droit à déduction : ............................................................................................................. 62
§ 2. Restitution du crédit de TVA provenant de la retenue à la source : .......................................... 62
CHAPITRE 6 - LA RESTITUTION DES CREDITS DE TVA ...................................... 64
Section 1 : Crédit remboursable ......................................................................................... 64
§ 1. Crédit de TVA dégagé par une déclaration mensuelle de la taxe provenant : ............................. 64
§ 2. Crédit de TVA dégagé par les déclarations mensuelles de la taxe au titre de trois mois consécutifs
et provenant : .......................................................................................................................... 64
- des investissements de création des projets prévus par l’article 5 du Code d’Incitation aux
Investissements (création, extension, renouvellement, réaménagement ou transformation de l’activité)
.............................................................................................................................................. 64
§ 3. Crédit de TVA dégagé par les déclarations mensuelles de la taxe au titre de six mois consécutifs et
provenant des autres cas. ......................................................................................................... 64
Section 2 : Procédures de restitution.................................................................................. 65
§ 1. Crédit restituable sur demande sans contrôle préalable (contrôle à posteriori) ......................... 65
§ 2. Crédit restituable après contrôle avec une avance de 15% ou de 50%. ..................................... 65
§ 3. Demande de remboursement lors de la cessation d'activité .................................................... 66
CHAPITRE 7 - LIQUIDATION DE LA TVA& OBLIGATIONS DES
CONTRIBUABLES....................................................................................................... 69
Section 1 : Liquidation de la TVA ....................................................................................... 69
Section 2 - Les obligations du contribuable......................................................................... 69
SS 1 - Les formalités d'identification .................................................................................. 70
§ 1. Obligations des entreprises domiciliées ou établies en Tunisie - ............................................. 70
§ 2. Opération occasionnelle soumise : ...................................................................................... 70
S.S 2- Les obligations liées aux factures..................................................................................... 70
§ 1. Principe général - ............................................................................................................... 70
§ 2. Mentions obligatoires devant figurer sur les factures de ventes - ............................................ 70
§ 3. Obligations de respecter la suite numérique des factures de vente : ........................................ 71
§ 4. Déclaration de l'imprimeur par les assujettis : ....................................................................... 71
§ 5. Obligations à la charge des imprimeurs : .............................................................................. 72
§ 6. Règles particulières de facturation régissant le commerce de détail assujetti : ......................... 72
§ 7. Obligation de facturation :................................................................................................... 72
§ 8. Obligation à la charge des personnes physiques soumises à l’impôt selon le régime forfaitaire : 72

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§ 9. Nouveauté relative à la facturation électronique (Ajoutée par l’article 22 de la LF 2016) : ............ 73
Annexe 1 : Tableau A nouveau ........................................................................................... 74
CHAPITRE 8 - GENERALITES SUR L’IMPOT SUR LE REVENU DES
PERSONNES PHYSIQUES (IRPP)............................................................................. 85
Section 1 -Champ d’application de l’IRPP ........................................................................... 85
Section 2 -Modalités de détermination de l’IRPP .................................................................. 86
CHAPITRE 10 - GENERALITES SUR L’IMPOT SUR LES SOCIETES ..................107
CHAPITRE 11 -LA DETERMINATION DU RESULTAT FISCAL ............................. 112
CHAPITRE 12 -LA LIQUIDATION ANNUELLE DE L’IRPP ET DE L’IS .....................................139

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CHAPITRES INTRODUCTIFS
CHAPITRE 1- L’IMPOT - DEFINITION & CARACTERES
GENERAUX

Section 1 – Définition de la fiscalité et apparition de la notion d’impôt


Le grand Larousse définit la fiscalité comme étant le système de perception des impôts, l'ensemble des
lois qui s'y rapportent et les moyens qui y conduisent.
Branche du droit public, la fiscalité est constituée de l'ensemble des règles juridiques concernant les
impôts. Elle organise la participation des sujets de droit, aussi bien personnes physiques que morales, à
la vie financière de l'État. La fiscalité constitue aussi pour l'État un outil important de politique
économique et sociale.
Pour démontrer l’apparition de l’impôt, il n’est pas nécessaire de revenir trop en arrière, comme le
précise le Professeur Habib Ayadi (droit fiscal), les transformations administratives et politiques
introduites par les Arabes et la prééminence écrasante des structures juridiques et fiscales d’inspiration
islamique justifient que l’on fixe le point de départ de l’évolution du système fiscal à partir de la conquête
arabe. En effet, l’Ifriquia fût dotée immédiatement après l’écroulement de la résistance berbero-
byzantine de structures fiscales analogues à celles élaborées en orient à savoir la Zakat pour les
musulmans et le couple Jizia-kharraj pour les non musulmans
La Zakat désigne dans l’islam un système de taxation qui comprend une série de contributions frappant
annuellement tantôt le revenu, tantôt la fortune des particuliers. La Zakat frappe le capital - le cheptel et
les animaux de trait, l’or, l’argent (ou leur équivalent en billet de banque ou en actions), le capital des
marchands, ainsi que les trésors et les mines.
La Zakat est un prélèvement obligatoire et autoritaire, son recouvrement peut être effectué par la force.
Le premier Calife Aboubaker, n’a pas hésité à déclarer la guerre aux tribus qui ont refusé de s’acquitter
de la zakat après la mort du prophète. La fraude de la Zakat est sanctionnée par des amendes.
Au XVIème siècle, Othman Bey institua pour la première fois « la Mejba » qui a constitué jusqu’au 1856
une donnée fiscale de base.
Etymologiquement, le terme « Mejba » est de la même racine que « gibaya » dont le sens primitif est
« recueillir ».
En 1856, Mohamed Bey avait procédé à une réforme du système fiscal husseinite. La « Mejba » devient
véritablement un impôt de capitation avec un caractère personnel et universel. Son montant était de 3
piastres par mois pesant sur tous les sujets de sexe masculin ayant atteint l’âge de la puberté. Ainsi la
« Mejba » était un impôt très lourd ; quand on sait que le journalier agricole touchait quotidiennement
0,8 piastres, la « Mejba » représentait donc 45 jours de travail d’un ouvrier !
En introduisant la « Mejba » en 1856, sous une nouvelle forme, Mohamed Bey a prévu des exemptions
au profit des cinq grandes villes - Tunis, Sfax, Sousse, Monastir et Kairouan.
En 1864, Sadok Bey, avait procédé, sur recommandation du chef des juifs et des receveurs « Nessim
Bichi », au dédoublement du taux de la « Mejba ». Par décret du 22 mars 1864, la « Mejba » s’était
transformée en un impôt progressif. Cet impôt a considérablement alourdi la charge fiscale des
contribuables tunisiens et avait été à l’origine du déclenchement de la révolte de Ben Ghadhahem de
1864.
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Sous le protectorat, la « Mejba » n’a pas fait l’objet d’une profonde refonte malgré les revendications de
la population, elle a été modifiée à maintes reprises dans son quantum et son champ d’application.
En décembre 1913, la « Mejba » a été supprimée et remplacée par une nouvelle taxe personnelle
« adâa al istitane ». Cette taxe a été suivie par les réformes qui ont permis d’aboutir à l’institution des
impôts sur les revenus, aux droits d’enregistrement et de timbre et aux taxes sur le chiffre d’affaires.
Section 2 – Définitions de l’impôt
L’impôt a fait l’objet de plusieurs définitions -
« L’impôt est un prélèvement pécuniaire, qui, en vue de subvenir aux besoins publics, l’Etat opère
par voie de contraintes sur les ressources des particuliers à raison de leurs facultés contributives sans
que ce prélèvement ne corresponde à des services déterminés procurés à qui y est astreint ».
LAFERRIERE ET WALINE – 1952
 « L’impôt est un prélèvement opéré par voie de contrainte par la puissance publique, et ayant pour
objectif essentiel de couvrir les charges publiques et de les répartir en fonction des facultés
contributives des citoyens ». PM GAUDEMET – 1981
 La définition la plus célèbre qui a été donnée à l’impôt et qui demeure applicable à ce jour et ce,
malgré les développements qui ont connu les finances publiques dans le temps et dans l’espace et celle
de Gaston JEZE et qui stipule que -
« L’impôt est une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie d’autorité à titre définitif
et sans contre partie, en vue de la couverture des charges publiques »
L’examen de ces définition met en exergue les rôles joués par l’impôt ainsi que ses différentes
caractéristiques
Section 3 – Fonctions de l’impôt
On attribue, généralement, quatre fonctions à l’impôt -
 Une fonction financière,
 Une fonction économique,
 Une fonction sociale.
 Une fonction politique
A- La fonction financière de l’impôt
La principale fonction de l’impôt est d’assurer la couverture des charges publiques. “Il existe des
charges, il faut les couvrir” écrit le professeur Gaston Jeze.
Le système fiscal remplit d’autant mieux cette fonction qu'il comporte un nombre réduit d’imposition d'un
bon rendement.
Le rendement fiscal est fonction de l'étendue de l’assiette (champ de couverture de l'imposition) et des
taux d’imposition -
Rendement fiscal = Assiette totale liée au champ de couverture de l'impôt x Taux d'imposition
Moins le champ de couverture de l’assiette est large, plus les taux d'imposition doivent être élevés pour
qu’un impôt ait un bon rendement. Or lorsque les taux sont élevés, la fraude et l’évasion fiscale se

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développent et réduisent l’assiette. Ce phénomène est traduit par la formule -les taux abattent les
totaux.
La courbe de LAFFER donne une représentation graphique de l’évolution des recettes fiscales en
fonction du taux de l'impôt.
Selon LAFFER, l'augmentation du taux d'imposition entraîne une augmentation des recettes fiscales
jusqu’à un point de rupture à partir duquel toute augmentation de la pression fiscale entraîne une
diminution des recettes.
Recettes fiscales

Taux d'impôts
0% 100%

Le philosophe tunisien Ibn Khaldoun a déjà décrit ce phénomène dans Al Moukaddama, il y a de cela 5
siècles.
Moyennant adaptation à notre langage moderne, voici la pensée fiscale qu'Ibn Khaldoun exprimait dans
le chapitre 36 d'Al Moukaddama intitulé "mécanisme des impôts" -
"Le pouvoir apparaît, avec son despotisme et sa culture sédentaire portée vers le raffinement. Ses
dignitaires adoptent des habitudes de "sophistication" (tahadhluq).
Du coup, ils augmentent les impôts individuels sur les contribuables. Il leur faut obtenir un
accroissement du revenu de l'Etat. Ils frappent de droit les opérations commerciales et disposent des
douanes aux portes des cités. Ainsi, les impôts augmentent régulièrement, proportionnellement
(miqdâran ba'da miqdâr) à l'accroissement progressif (tadarruj) du luxe, des besoins et des dépenses
de l'Etat. Finalement, les impôts écrasent et surchargent le peuple. Ils deviennent une obligation et une
tradition. En effet, les augmentations ont été progressives, de sorte que nul ne sait exactement quel en
est le responsable. Elles sont comme une nécessité coutumière.
Plus tard, l'impôt dépasse les limites de l'équité. Du coup, le peuple perd toute disposition pour le
développement (i'timâr). Il compare, à son maigre revenu, les dépenses et les impôts de l'Etat, et il perd
tout espoir. Beaucoup renoncent à entreprendre. Le résultat est une baisse générale du revenu
national, conséquence de la diminution des contribuables. Parfois, le fisc prétend se tirer d'affaire en
augmentant le taux des impôts, jusqu'au moment où la limite du possible est atteinte - le coût des
produits est trop élevé, les impôts sont trop lourds et tout espoir de gain demeure théorique. En
conséquence, le revenu national continue à décroître et les taux des impôts à augmenter dans l'espoir
que ceci compensera cela. Finalement, la chute de la civilisation ('umrân) suit la disparition de toute
possibilité d'entreprendre (i'timâr), et c'est l'Etat qui en pâtit, puisque c'est lui le bénéficiaire du
développement.

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Si l'on a bien compris ce qui précède, on verra que le meilleur moyen de développer l'économie, c'est
de diminuer le plus possible les impôts sur les producteurs. De cette façon, ceux-ci auront l'esprit
d'entreprise, parce qu'ils seront mus par l'espoir du profit (manfa'a)."
B. La fonction économique de l’impôt
La fonction économique de l’impôt prend une dimension de plus en plus importante dans la
détermination des politiques fiscales.
Aussi, cette fonction comportet-elle de nombreux aspects qui ont une incidence directe sur la santé de
l’économie d’un pays -
 La fiscalité, outil de politique économique ;

Le taux de pression fiscale ;

Incidence de la fiscalité sur la qualité de la concurrence ;

§ 1- La fiscalité, outil de politique économique


La prise en compte des incidences fiscales par les dirigeants d'entreprise dans leurs prises de décisions
économiques, l'incidence de la fiscalité sur les prix et par voie de conséquence sur la consommation,
font que l'Etat peut utiliser les mesures fiscales pour orienter les choix économiques. C'est le cas
notamment pour encourager l'investissement dans les secteurs ciblés et l'exportation par le code
d'incitations aux investissements.
§ 2- Le taux de pression fiscale
Le taux de pression fiscale mesure la part du Produit Intérieur Brut (P.I.B.) au prix du marché prélevé
par l'Etat sous la forme de recettes fiscales.
Le Produit Intérieur Brut au prix du marché correspond à la somme des valeurs ajoutées produites par
l'ensemble des agents économiques exprimée taxes prélevées sur les consommations comprises.
Ainsi le taux de pression fiscale se calcule selon la formule suivante -
Somme des recettes fiscales / Produit Intérieur Brut (au prix du marché) = I / P
Le taux de pression fiscale a une incidence directe sur l'épargne nationale et la capacité compétitive
des entreprises.
Une étude empirique menée par Wagner a pu établir une relation entre le taux de pression fiscale et le
niveau de développement d'un pays. Cette relation appelée "loi de Wagner" postule que la dépense
publique en % du P.I.B. tend à s'élever quand un pays s'enrichit.
§ 3- Incidence de la fiscalité sur la qualité de la concurrence
Un des éléments clefs de l'économie de marché est l'existence d'une concurrence loyale entre les
opérateurs économiques. Le caractère loyal de la concurrence relève de la responsabilité de l'État et
détermine sur une longue période l'aptitude et la capacité compétitive d'une économie.
Lorsqu'il existe une fraude fiscale fortement répandue, elle peut fausser le jeu de la concurrence.
Dans un tel contexte, plus les taux d'imposition sont élevés, plus la rente du fraudeur est forte.

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C. La fonction sociale de l'impôt
La fonction sociale de l'impôt comporte deux aspects -
 L'aspect contribution équitable à la couverture des charges publiques - les conditions d'exercice du
devoir fiscal des citoyens ;
 Et la recherche d'une régulation sociale par le biais de la redistribution des revenus.

§ 1 - Les conditions d'exercice du devoir fiscal des citoyens


Le principe de la contribution équitable de tous à la couverture des charges fiscales est un principe
constitutionnel. Il en est de même du principe de l'égalité des citoyens devant la loi fiscale.
La contribution équitable suppose le respect de la règle d'universalité de l'impôt, règle qui se traduit par
la participation réelle de tous, dans les mêmes conditions, au financement des charges publiques.
§ 2 - La régulation sociale par l'impôt
Les mécanismes de l'économie de marché et le sous-développement économique créent des
distorsions justifiant l'intervention de l'État pour procéder aux corrections nécessitées par les équilibres
sociaux et le développement humain. Aussi, appartient-il à l'État, par le biais de la fiscalité et des
transferts, de procéder aux corrections et à la régulation sociales nécessitées par le développement
économique et humain.
D. La fonction politique de l'impôt
L’impôt joue une fonction politique importante, notamment dans les régimes démocratiques marqués
par la participation de tous et les revendications.
Dans ces régimes, les objectifs de la politique fiscale sont fixés par le gouvernement, les citoyens
tranchent souverainement entre les différentes orientations qui se présentent devant lui et participe ainsi
à la détermination du choix de ces objectifs. C’est dans ce cadre que l’on avait assisté récemment à
l’occasion des élections du 23 octobre dernier à une panoplie variée et diversifiée de propositions et
mesures fiscales contenues dans les programmes électoraux des partis qui sont dans la course. Ceci
dénote d’une maturité remarquable, qui redoré le blason de la fonction politique de l’impôt, même si
certains points de ses programmes sont invraisemblables, voire incompréhensibles même pour leurs
auteurs.
Section 4 – Caractéristiques de l’impôt
L'imposition fiscale se distingue par 7 caractéristiques -
1- Le caractère autoritaire des impositions.
2- Le caractère général de l'imposition.
3- L'absence de contrepartie directe.
4- Le caractère pécuniaire de l'impôt.
5- Le caractère définitif de l'impôt.
6- La nature législative de l'impôt.
7- La finalité de couverture des charges publiques.

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§ 1 - Le Caractère autoritaire des impositions
Imposer c'est "faire payer autoritairement" explique le Petit Robert.
L'impôt est un acte de puissance publique ; son prélèvement est établi et perçu par voie d'autorité. Le
caractère autoritaire des impositions signifie tout simplement que le contribuable est dans l'obligation de
s'y conformer. Il le fait, le plus souvent spontanément, sans la menace du recours à la contrainte par la
puissance publique.
Pour sa part, la puissance publique limite le recours à la contrainte aux contribuables qui font preuve de
mauvaise volonté après plusieurs démarches de mise en demeure.
Le caractère obligatoire des impositions implique l'application de pénalités aux contribuables qui ne
remplissent pas leurs obligations selon les règles et dans les délais impartis. Le système de pénalités
fiscales tunisien ne permet aucune remise individuelle de pénalités. Seule l'amnistie permet donc une
remise des pénalités au profit des contribuables qui se conforment aux conditions qu'elle exige.
§ 2 - Le caractère général de l'imposition
Les impositions sont instituées pour une application générale et impersonnelle. Elles sont exigées de
tous les contribuables qui remplissent les conditions d'imposition.
Le caractère général de l'imposition implique l'universalité de l'imposition et pose un problème de
territorialité fiscale.
§ 3 - L'absence de contrepartie directe
L'impôt est dû sans contrepartie. Il n'est pas la rémunération d'un service ou d'un bien reçu en échange
mais la participation par voie d'autorité au financement de l'Etat.
§ 4 - Le caractère pécuniaire de l'impôt
L'impôt est payé en argent ayant cours légal. Il ne peut faire l'objet de dation en paiement.
§ 5 - Le caractère définitif de l'impôt
Contrairement à l'emprunt, l'impôt est payé à titre définitif. Il ne peut faire l'objet de remboursement.
Néanmoins, lorsqu'il est payé par erreur, l'impôt indu est remboursable sur demande (Article 86, Code
de l'IRPP et de l'IS). En pratique, toute demande de remboursement déclenche, généralement, un
contrôle fiscal.
Le caractère définitif de l'impôt connaît certains aménagements dans les systèmes fiscaux des pays
développés.
§ 6 - La nature législative de l'impôt
L'impôt doit être voté par l'assemblée nationale qui peut, néanmoins, déléguer dans la loi de finances
ou une loi fiscale un tel pouvoir au Président de la République.
Le vote des députés exprime le consentement populaire à l'impôt.
§ 7 - La finalité de couverture des charges publiques
L'impôt est prélevé en vue de faire face aux dépenses nécessaires au fonctionnement de l'État.
Il ne peut par conséquence être prélevé que dans le cadre de l'autorisation donnée annuellement au
gouvernement par la loi de finances.

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CHAPITRES INTRODUCTIFS
CHAPITRE 2- FONDEMENTS JURIDIQUES & CLASSIFICATION
DES IMPOTS
Section 1 - Les sources du droit fiscal
Les sources du droit fiscal sont dans l'ordre hiérarchique décroissant :
 La constitution ;
 Les conventions fiscales internationales ;
La loi
 La loi de finances ;
 Le règlement (Décrets et arrêtés) ;
 La jurisprudence fiscale ;
 La doctrine administrative (BODI et réponses aux questions posées par les contribuables)
 La doctrine.
§ 1 - La constitution :
Les dispositions relatives à l'impôt et aux fondements de l'obligation fiscale s'imposent à toutes les
autres sources du droit fiscal qui doivent être conformes à la constitution.
La nouvelle constitution tunisienne prévoit dans son titre premier, article 10 les dispositions régissant
le devoir fiscal des citoyens, l’équité fiscale et la lutte contre la corruption, la fraude et l’évasion fiscale.
Cet article stipule que le payement de l’impôt et la participation aux dépenses publiques est un devoir
devant être effectué conformément à un système juste et équitable. L’Etat met en place les
mécanismes qui garantissent le recouvrement des impôts et la contribution aux dépenses publiques,
ainsi que la bonne gestion des deniers publics et la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales.
§ 2 - Les conventions fiscales internationales :
Les conventions fiscales internationales sont des traités conclus entre deux Etats ou plus en vue de
définir les règles d'imposition des revenus qu'un citoyen de l'un des Etats réalise dans l'autre Etat. Elles
visent aussi à éviter ou du moins à limiter la double imposition de ces revenus.
En vertu du principe de non-discrimination et de la règle de non aggravation, l'imposition instituée par
une convention internationale s'applique lorsqu'elle n'aboutit pas à une imposition plus lourde que celle
résultant de l'application du régime de droit commun.
§ 3 - La loi :
Aux termes de l'article 65 de la constitution- "Sont pris sous forme de lois, les textes relatifs à l'assiette,
aux taux et aux procédures de recouvrement des impôts,
L'impôt relève du domaine de la loi ordinaire.
Ainsi, seule la loi peut instituer un impôt, définir son assiette, fixer son taux et les procédures de
recouvrement.
§ 4 - La loi de finances :
Le budget annuel de l'État est voté par une loi de finances qui autorise annuellement la perception des
impôts et détermine les charges publiques. En plus des données budgétaires, la loi de finances
comporte généralement des dispositions fiscales. Hormis les cas de réforme fiscale ou d'institution d'un

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nouvel impôt, l'essentiel des changements en matière fiscale de l'année est édicté par la loi de finances
d'où l'importance majeure qu'elle occupe en matière fiscale.
Lorsque, en cours d'année, le budget connaît une évolution non conforme aux prévisions, Le
gouvernement peut recourir à une loi de finances complémentaire.
§ 5 – Le décret-loi :
Le décret-loi permet à l’exécutif, en la personne du Président de la république, de légiférer en prenant
des mesures du domaine de la loi en cas de vacance ou de carence des instances parlementaires.
§ 6- Le règlement : décrets et arrêtés :
(1) Les décrets :
Les décrets relèvent de la compétence du Président de la république, et sont visés par l’article 78 de la
nouvelle constitution et s’appellent décrets présidentiels. Des décrets sont également pris par le chef du
gouvernement en vertu de l’article 94 de la constitution et s’appellent décret de gouvernement. Ce sont
ces décrets qui peuvent régir la matière fiscale, et ne peuvent porter que sur les modalités d’application
d’une disposition de la loi et en dehors de toute réglementation touchant à l’assiette, au taux ou aux
modalités de recouvrement.
(2) Les arrêtés :
La réglementation par voie d'arrêté se limite en matière fiscale au pouvoir dont dispose le ministre, ou
les personnes habilitées par la loi à cet effet, pour prendre des arrêtés de taxation.
§ 7- La jurisprudence :
La jurisprudence constitue une source d'enrichissement du droit par le fait qu'elle l'interprète pour
l'appliquer d'une part et qu'elle est tenue d'apporter une solution au litige même en présence d'un vide
juridique. Dans son deuxième aspect, la jurisprudence peut précéder l'élaboration de la loi et l'influencer
- ainsi, de nombreuses lois viennent consacrer une position jurisprudentielle ; mais l'inverse existe aussi
(c'est-à-dire, il arrive que des lois soient établies pour contrecarrer une jurisprudence).
§ 8- La doctrine administrative :
La doctrine administrative est constituée par les bulletins officiels de la direction des impôts (BODI), les
réponses ministérielles ainsi que les réponses adressées par les autorités fiscales aux questions
posées par les contribuables (dites prises de position).
En théorie, la doctrine administrative est obligatoire pour les agents de l'administration alors qu'elle peut
faire l'objet d'une contestation par le contribuable qui s'estime lésé par une interprétation non conforme
à la loi. Mais en pratique, la doctrine administrative domine les usages fiscaux en Tunisie et
constitue de ce fait presque l'unique source d'interprétation opérante des textes.
§ 9- La doctrine :
La doctrine des auteurs est toujours utile à la diffusion d'une culture fiscale. Elle peut, lorsqu'elle est
dotée d'une force logique, aider à l'interprétation des textes et faire un contre poids, bien que de portée
pratique limitée, par rapport à la doctrine administrative.

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Section 2 - Classification des impôts
On distingue entre différents types d'imposition :
 Distinction entre impôt, taxe et redevance.  Impôt réel, impôt personnel
 Impôt proportionnel, Impôt progressif, Impôt fixe.  Impôt direct, Impôt indirect.
 Impôt sur le revenu, Impôt sur le capital, Impôt sur la consommation.
 Impôt de répartition, Impôt de quotité.
§ 1 - Distinction entre impôt, taxe et redevance
a) les définitions de base :
• Impôt : L'impôt est versé à l'État ou aux collectivités locales à titre obligatoire par le
contribuable sans contrepartie directe.
Le professeur Gaston Jèse définit l'impôt comme étant une prestation pécuniaire, requise des
particuliers par voie d'autorité à titre définitif et sans contrepartie, en vue de la couverture des charges
publiques.
• Taxe : La taxe est versée, à titre obligatoire, à l'État ou à une collectivité en contrepartie d'un
service dont profite le payeur ou dont il aurait pu profiter.
• Redevance : La redevance est versée en contrepartie d'un service utilisé par le payeur. Elle
n'est par conséquent acquittée que par les usagers volontaires d'un service public.
• Distinction entre taxe et redevance : Le critère généralement retenu pour distinguer la taxe
de la redevance est celui de l'équivalence. En appliquant ce critère, on est en présence d'une taxe
lorsque le montant dû n'est pas équivalent au service fourni ou qu'on aurait pu obtenir. En revanche, il
s'agit de redevance lorsqu'il y a équivalence entre le montant du prélèvement et la prestation obtenue
par l'usager.
En outre, le terme contribution qui signifie dans le langage courant, l'impôt payé à l'État, d'où la
classification des impôts et taxes en contributions directes et contributions indirectes, et qui a donné
naissance au terme contribuable, est utilisé dans certains cas pour désigner un impôt généralement de
solidarité. Il en est de même du terme droit qui est parfois utilisé pour désigner une imposition.
b) Les confusions dans le langage fiscal :
En pratique, les délimitations établies par les différentes définitions ne sont pas respectées. Ainsi, par
exemple, la Taxe sur la Valeur Ajoutée payée sans contrepartie aurait dû s'appeler Impôt sur la Valeur
Ajoutée.
§ 2- Impôt réel, impôt personnel :
Alors que l’impôt réel s’applique à un bien (TVA, taxe d’habitation, ...), l’impôt personnel est établi en
tenant compte de la situation propre à la personne (Impôt sur le revenu).
§ 3- Impôt proportionnel, impôt progressif, impôt fixe :
Est proportionnel l’impôt dont le taux est constant pour l’ensemble de l’assiette imposable. Bien
qu’exceptionnels, certains droits de consommation s’appliquent en fonction du volume ou du poids.
L’impôt progressif est un impôt proportionnel ou fixe qui augmente par pallier en fonction de
l’augmentation de la base imposable.
L’impôt fixe est un impôt dont le montant prédéterminé est appliqué de façon mécanique (avec ou sans
aménagement) telle que la Taxe de voyage.

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§§ 4- Impôt sur le revenu, impôt sur le capital, impôt sur la consommation :
Cette distinction est de nos jours l’une des plus significatives car elle correspond à la structure de
nombreux systèmes fiscaux dans le monde.
a) Impôt sur le revenu :
L’impôt ou les impôts sur le revenu frappent les revenus des contribuables personnes physiques (en
Tunisie, l’IRPP et l’impôt sur la plus-value immobilière) et les revenus des sociétés (Impôt sur les
sociétés).
Cet impôt conjugue deux composantes - l'assiette ou la base de calcul et les taux appliqués.
Son rendement est corrélé avec le développement. Aux États-Unis et au Japon, les impôts sur le
revenu constituent la principale ressource fiscale.
b) Impôt sur le capital :
L’impôt sur le capital atteint le capital lorsqu’il change de main (à l’occasion d’une transaction).
L’exemple type d’impôt sur le capital est le droit d’enregistrement. Il peut aussi dans certains pays
frapper la fortune, il s’agit de l’impôt sur la fortune qui n’existe pas en Tunisie.
c) Impôt sur la consommation :
L’impôt sur la consommation est un impôt qui s’applique aux biens et services. Il est répercuté d’un
stade à un autre pour avoir pour point de chute le consommateur final.
§§ 5- Impôt direct, impôt indirect :
Cette distinction qui se superpose en grande partie avec la classification précédente est aussi l'une des
plus usitées.
L'impôt direct est un impôt qui s'applique à une personne, il correspond au verbe "être" ou "avoir" alors
que l'impôt indirect frappe une opération, un bien, un acte et correspond au verbe "faire".
Une deuxième qualité distinctive consiste à considérer que l'impôt direct est supporté par celui qui le
paie alors que l'impôt indirect est directement répercuté sur le client.
Mais s'il est aisé de classer l'impôt sur le revenu en impôt direct et les impôts sur la consommation en
impôts indirects, où peut-on classer les droits d'enregistrement ?
Section 3 -Différents régimes d’imposition
Le système fiscal tunisien, qui est un système déclaratif, connaît plusieurs modes de détermination
de l’assiette ou base servant au calcul de l’impôt - le mode réel, le forfait, la retenue à la source
libératoire et le mode indiciaire.
§ 1 - Le mode réel :
Ce mode s’applique de façon systématique à l’assujettissement à la TVA et aux taxes assimilées. C’est
aussi le seul mode d’imposition des personnes morales. En revanche, pour les personnes physiques, le
régime diffère selon le type de revenu. Ainsi sont soumis -
Au régime des rémunérations nettes de retenues sociales avec un abattement de 10% - les
traitements et salaires.
Au régime des recettes sans déduction de charges - les revenus de capitaux mobiliers.

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 Selon le régime réel ou selon un régime forfaitaire d’impôt - les bénéfices industriels et commerciaux
(BIC).
Selon le régime réel ou selon un forfait d’assiette - les bénéfices non commerciaux, les revenus
fonciers.
 Selon le régime réel ou le régime des recettes nettes de dépenses ou selon un forfait d'assiette - les
revenus agricoles.
Le mode réel consiste à déterminer la base imposable à partir des montants réels des opérations
réalisées. La tenue d’une comptabilité régulière et complète est le corollaire du mode d’imposition selon
le régime réel. Dans ce contexte, les éléments d’imposition sont extraits de la comptabilité financière et
peuvent être vérifiés, à posteriori, à partir de cette comptabilité.
Dans le régime du réel, l’assiette imposable peut être bénéficiaire ou déficitaire. En cas de déficit fiscal,
le déficit est reportable mais l’entreprise reste soumise selon un régime de minimum d’impôt.
§ 2 - Le forfait :
La fiscalité tunisienne connaît deux types de forfait - Le forfait d’impôt et le forfait d’assiette.
a) Le forfait d’impôt :
Jusqu’au 31/12/2015 :
Ce régime s’applique aux bénéfices industriels et commerciaux. Il est un impôt unique qui s’applique
aux artisans et aux activités de prestations de services et aux activités de transformation et de
commerce de détail dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 50.000 dinars pour les activités de
services ou de 100.000 dinars pour les activités de négoce, de transformation et de consommation sur
place. L’impôt est égal à 2% du chiffre d’affaires pour les activités de négoce et de transformation et
2,5% pour les autres activités et les activités de consommation sur place.
A partir du 1er Janvier 2016 :
L’article 17 de la LF 2016 a procédé à une refonte du régime1 forfaitaire qui devient désormais
applicable aux artisans, aux activités de prestations de services, de transformation et de commerce de
détail dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 100.000 dinars.
L'impôt forfaitaire est déterminé comme suit :
 Pour les Personnes Physiques dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas les 10.000
dinars :

- 75 dinars pour les entreprises implantées en dehors des zones communales (100 à compter
du 1er Janvier 2018),

- 150 dinars pour les autres entreprises (200 à compter du 1er Janvier 2018).

1Le bénéfice de ce régime a été limité à une période de 3 ans à compter de la date de la déclaration d’existence, renouvelable
en cas de présentation des données nécessaires concernant l’activité et justifiant l’éligibilité au bénéfice dudit régime.
L’article 16 de la LF 2018 a prévu la prorogation de la période de renouvellement du bénéfice dudit régime relevée de 3 ans à
4 ans. Ne sont plus concernées par le délai de 4 ans et par le renouvellement, les personnes implantées en dehors des zones
communales conformément aux limites territoriales de communes en vigueur avant le 1er janvier 2015.
L’article 18 de la loi de finances pour la gestion 2021, a prorogé la période de bénéfice du régime forfaitaire de 4 à 6
ans à compter de la date de la déclaration d’existence, renouvelable en cas de présentation des données nécessaires
concernant l’activité et justifiant l’éligibilité au bénéfice dudit régime.

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 Pour les Personnes Physiques dont le chiffre d’affaires annuel est compris entre 10.000 dinars et
100.000 dinars : l’impôt est de 3% du chiffre d’affaires annuel quelque soit la nature de l’activité exercée
et le lieu d’implantation.

b) Le forfait d’assiette :
Il s’agit d’un mode particulier de fixation de l’assiette imposable. Il s’applique à défaut d’option pour le
mode réel aux bénéfices non commerciaux, aux revenus fonciers et aux revenus agricoles des seules
personnes physiques.
Dans le régime du forfait, aucun résultat déficitaire n’est reconnu.
§ 3 - Autres modes de forfaits :
L’impôt sur la plus-value immobilière est déterminé selon un mode d’assiette calculé selon des règles
particulières qui s’apparentent au forfait d’assiette.
§ 4 - Les retenues à la source libératoires :
Certains revenus versés aux personnes physiques ou morales étrangères non résidentes font l'objet
d'une retenue à la source libératoire de l'impôt sur le revenu des personnes physiques ou de l'impôt sur
les sociétés.
§5- Le mode indiciaire d’assiette ou d’impôt :
Ce mode particulier assoit la détermination de l’assiette imposable ou du montant de l’impôt sur des
éléments physiques et matériels. A titre d’exemple d’impôts déterminés sur la base d’éléments
matériels, on peut citer la taxe d’habitation, la vignette et la détermination de l’assiette imposable à
l’impôt sur le revenu selon les éléments de train de vie.

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Première partie
LA TVA

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CHAPITRE 1-LA TVA -
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES ET MECANISME
GENERAL
La TVA est un impôt indirect, global et ayant le plus grand rendement dans le système fiscal tunisien.
Elle frappe la valeur ajoutée au fur et à mesure de sa formation, elle est de ce fait, perçue selon un
système de paiements fractionnés. Le mécanisme général de la TVA fait que chaque entreprise agit sur
ordre et pour le compte de l'Etat et se trouve collecteur d'impôts en aval de son activité tout en
subissant la collecte des impôts par ses fournisseurs en amont. L'imposition à la TVA implique la tenue
d'une comptabilité régulière et fiable et l'imposition à l'impôt sur le revenu des personnes physiques et
l'impôt sur les sociétés selon le régime réel.
Enfin la TVA doit être conceptuellement neutre.
Section 1 : La TVA est un impôt indirect, global et ayant le plus grand rendement
§ 1. La TVA est le principal impôt indirect sur la consommation :
Elle est répercutée par l'assujetti sur son client et se trouve de ce fait incorporée dans le prix de vente
des produits et services.
Dans le mécanisme de la collecte de la TVA, le vendeur agit du moins, selon une analyse sommaire,
comme un simple collecteur d'impôt. L'assujetti agit en vertu de la loi fiscale sur ordre et pour le compte
de l'Etat.
En réalité, s'il est rare que l'assujetti agissant au profit de l'Etat tire un avantage de la collecte, il en subit
même le plus souvent une charge. Au nombre de ces charges et coûts cachés supportés par les
assujettis, il est possible de citer :
- le coût administratif de la gestion de la TVA ;
- le coût de trésorerie lorsque la TVA est reversée à l'Etat avant sa collecte ;
- la TVA versée sur une créance qui se révèle insolvable, par la suite, ne peut être reprise ni
récupérée.
§ 2. La TVA est un impôt global :
La TVA est un impôt global, dans la mesure où elle frappe, sauf exception, l'ensemble des biens et
services vendus en Tunisie quel que soit leur origine : produits tunisiens ou importés.
En revanche, les produits exportés sont exonérés de TVA en Tunisie. Ils supportent, en principe, la TVA
du pays destinataire de l'exportation tunisienne selon le principe dit de la compensation à la frontière qui
exonère les exportations et impose les importations.
De même, l'entreprise établit son décompte de TVA et liquide sa situation au regard du fisc de façon
globale prenant en compte l'ensemble des opérations réalisées et non de façon détaillée opération par
opération ou produit par produit.

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§ 3. La TVA est l'impôt ayant le plus grand rendement dans la structure des recettes fiscales
tunisiennes :
Le rendement de la TVA place cette taxe en tête des impôts et taxes dans la nomenclature du système
fiscal tunisien.
Avec une recette totale de 5,697 milliards de dinars en 2016, la TVA représente à elle seule 27% des
recettes fiscales de l'Etat. De même, selon une étude du FMI de décembre 2012, un point de TVA
rapporterait environ 0,33% du PIB , ce qui représente dans le contexte tunisien un bon rendement
fiscal.
Section 2 : La TVA est un impôt proportionnel payé selon le mécanisme des paiements
fractionnés
§1. Mécanisme général de la TVA :
La TVA due par chaque assujetti est déterminée en faisant la différence entre :
+ La TVA facturée sur les ventes (en aval)
(-) La TVA subie sur les achats (en amont)
_____________
= TVA due
Lorsque la TVA récupérable est supérieure à la TVA collectée (facturée), la position de l'assujetti se
trouve en crédit de TVA. Le crédit de TVA d'un mois est déduit de la TVA collectée du mois suivant, et
ainsi de suite d'un mois à un autre.
La TVA collectée correspond à la TVA sur les ventes aux clients et la TVA sur les livraisons à soi-
même.
La TVA récupérable comprend toutes les TVA facturées par les fournisseurs assujettis sur l'ensemble
des achats de biens, services et investissements effectués par l'entreprise et rentrant dans son
exploitation ainsi que la TVA sur livraison à soi-même d'immobilisations. Néanmoins, la TVA grevant
certains biens et services est exclue expressément du droit à déduction.
§ 2. Description du mécanisme des paiements fractionnés :
A chaque stade de valeur, l'assujetti :
- récupère la TVA subie sur l'ensemble de ses consommations,
- soumet le prix de vente à la TVA,
et ainsi de suite, d'un assujetti au suivant dans le circuit économique jusqu'au consommateur
final.
La différence entre la TVA récupérée et la TVA collectée sur les ventes correspond à la valeur créée ou
ajoutée par l'entreprise multipliée par le taux d'imposition à la TVA.
Ce système de paiement fractionné, où chaque intervenant dans le circuit ne paie la TVA que sur la
fraction de valeur qu'il a créée, aboutit à ce que la TVA représente toujours le même pourcentage du
prix de vente quel que soit le nombre d'assujettis intervenant dans le circuit du produit vendu.
Ce système se différencie :
- du système à cascade, où la taxe est supportée de nouveau à chaque stade du circuit ;

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- du système de paiement au seul stade de la distribution qui place les stades antérieurs à la
distribution en dehors du champ d'application de la taxe.
§ 3. Avantages du système des paiements fractionnés :
Le paiement fractionné procure les avantages suivants :
(1) Il est un pilier de la neutralité économique de la TVA vis à vis des circuits. Ainsi aucune rémanence
n'est supportée par le produit quel que soit le circuit qu'il emprunte jusqu'au consommateur final pourvu
que ce circuit soit constitué exclusivement d'assujettis à la TVA ;
(2) Il permet la détaxe effective des produits exportés ;
(3) Il égalise la charge fiscale de TVA sur les produits importés ;
(4) Il réduit la fraude fiscale en enchaînant les uns aux autres puisque la collecte de l'un représente une
déduction de l'autre.
Section 3 : La TVA est un impôt territorial
La TVA est impôt général sur la consommation qui s'applique aux livraisons de biens faites en Tunisie,
aux services utilisés en Tunisie et au droit cédé ou objet loué exploités en Tunisie.
Les opérations d'exportation sont par conséquent exonérées de TVA à la vente sans pour autant priver
l'exportateur du droit à déduction de la TVA supportée à raison des achats de biens et services liés à
l'exportation.
En revanche, les importations sont passibles de la TVA tunisienne, en principe, et sauf exceptions,
selon les mêmes règles que celles applicables en droit interne.
Section 4 : La TVA est un impôt réel
En tant qu'impôt de consommation, la TVA frappe les biens et les services à l'occasion des affaires,
c'est à dire des transactions.
La TVA est qualifiée d'impôt réel dans le sens où ce qui est imposée, c'est la transaction. Il s'ensuit que
théoriquement, l'imposition est déterminée par la nature des opérations ou des produits ou par
détermination de la loi indépendamment de la situation personnelle de l'assujetti ou de son client et
qu'elle est due sur les opérations à titre onéreux.
Section 5 : La TVA, un impôt conceptuellement neutre
Le paragraphe 2 de l'article 1er du code de la TVA annonce le principe de la neutralité de la TVA en
disposant :
La TVA s'applique quels que soient :
- Le statut juridique des personnes qui interviennent pour la réalisation des opérations
imposables ou leur situation au regard de tous autres impôts ;
- La forme ou la nature de leur intervention et le caractère habituel ou occasionnel de celle-ci.

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CHAPITRE 2 - CHAMP D’APPLICATION DE LA TVA
Le code de la TVA distingue entre les opérations imposables, les assujettis, les produits et les
opérations hors champ d’application.
Section 1 : Les opérations imposables
On distingue entre :
- Les opérations imposables par nature ;
- Les opérations imposables par détermination de la loi ;
- Les opérations imposables par option.
§ 1. Les opérations imposables par nature :
Aux termes de l’article 1er du code de la TVA, sont soumises à la taxe sur la valeur ajoutée les
affaires faites en Tunisie qui, quels qu’en soient les buts ou les résultats, revêtent le caractère
industriel, artisanal, libéral ainsi que les opérations commerciales autres que les ventes.
Ainsi, sont imposables par nature à la TVA :
1- Les opérations de fabrication industrielle ou artisanale.
2- Les prestations de services à caractère commercial.
3- Les prestations des professions libérales.
4- La présentation commerciale des produits à l’exception de la présentation
commerciale des produits agricoles ou de la pêche.
La présentation commerciale d'un produit consiste à procéder aux opérations ayant pour but de
donner au produit l'aspect sous lequel il est offert au consommateur (conditionnement,
étiquetage...).
Cette disposition couvre non seulement les industriels, mais également les pratiques de marques
distributeurs par les commerçants (quel que soit le montant de leur chiffre d'affaires pourvu qu'ils
ne soient pas au forfait) qui réalisent toute opération de présentation commerciale par
l'apposition d'une marque ou l'emploi de toute autre forme d'individualisation qui confère au
produit une valeur particulière.
Restent, toutefois, hors du champ d'application de la TVA la présentation commerciale des
produits agricoles et de pêche réalisée aussi bien par les agriculteurs ou pêcheurs eux mêmes
que par tout autre opérateur.
5- La vente de lots effectuée par les lotisseurs immobiliers.
6- Les travaux immobiliers.
Les travaux immobiliers englobent tous les travaux de bâtiment exécutés par les différents corps
du métier qui participent à la construction, les travaux publics. Relèvent aussi des travaux
immobiliers, les travaux accessoires et préliminaires à des travaux immobiliers proprement dits.
7- Les affaires portant sur la consommation sur place.

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8- La vente d'immeubles à usage professionnel et à usage d’habitation2 (à compter du 1er
janvier 2018) par les promoteurs immobiliers.
L’imposition à la taxe sur la valeur ajoutée s’applique, en principe, abstraction faite du statut
juridique de l’opérateur ou de sa situation vis-à-vis des autres impôts ainsi que de la forme
ou de la nature de leur intervention et le caractère habituel ou occasionnel de celle-ci.
§ 2 - Les opérations imposables par détermination de la loi :
1- Les importations.
Sont soumises à la TVA, toutes les importations quels que soient le produit, la qualité de l'importateur
(industriel, prestataire, commerçant, particulier, etc...) ou la destination du produit (revente après
transformation ou en l'état, consommation personnelle, etc...).
La TVA est due à l'importation même lorsqu'elle ne s'applique pas aux produits similaires locaux tels les
produits agricoles qui sont hors champ d'application de la TVA en régime intérieur et l'imposition à
l'importation s'applique indifféremment aux biens neufs ou d'occasion, avec ou sans payement et même
s'il n'y a pas transfert de propriété (ventes en consignation).
La TVA s'applique aussi à l'importation pour certains produits exonérés en marché intérieur lorsque la
disposition instituant l'exonération ne vise que la production et/ou la vente du produit, telle l'exonération
instituée par le point 32 du tableau A qui se limite à «la fabrication et la vente des produits de l'orfèvrerie
et de la bijouterie locale soumise au droit de garantie».
2- Les livraisons à soi-même d’immobilisations par les assujettis3.
Les livraisons à soi-même d'immobilisations par les assujettis sont imposables à la TVA dans tous les
cas y compris lorsqu'elles sont concomitamment suivies par la déduction intégrale de la TVA ainsi
collectée sur soi-même.
L'imposition systématique des livraisons à soi-même d'immobilisations par les assujettis n'a pas pour
but uniquement d'éviter toute distorsion de concurrence, elle vise aussi à donner une date et un
montant de taxe de référence à la production interne d'immobilisation qui pourraient servir au calcul des
régularisations susceptibles d'intervenir au cours des années subséquentes (cession, échange, apport
en société, changement d'affectation, disparition injustifiée, cessation d'activité,...).

3- Les livraisons de biens autres qu’immobilisations (biens intermédiaires) que les assujettis se
font à eux-mêmes pour leurs propres besoins ou ceux de leurs diverses exploitations, dans la
mesure où ces biens ne concourent pas à la réalisation d’opérations passibles de la taxe sur la
valeur ajoutée et qu’ils ne sont pas admis au bénéfice du droit à déduction.

2 Etaient exonérées de la TVA les ventes des immeubles bâtis à usage exclusif d’habitation réalisées par les promoteurs
immobiliers au profit des personnes physiques ou des promoteurs immobiliers publics, et ce jusqu’au 31/12/2017.
L'article 45 de la LF 2018 a prévu la soumission à la TVA au taux de 13% des ventes des immeubles bâtis à usage exclusif
d’habitation, réalisés par les promoteurs immobiliers, ainsi que leurs dépendances y compris les parkings collectifs attenant à
ces immeubles, au profit des personnes physiques ou au profit des promoteurs immobiliers publics. Ce taux passera à 19%
sur les opérations de vente à réaliser à partir du premier janvier 2024 (L’article 79 de la loi de finances pour l’année
2019 combiné avec l’article 31 de la loi de finances pour l’année 2020).
Toutefois, la vente des logements sociaux financés dans le cadre des interventions du FOPROLOS et acquis auprès des
promoteurs immobiliers demeurent exonérée de la TVA.
A ce titre il convient de préciser que les ventes ayant fait l'objet d'une promesse de vente en 2017 continuent à bénéficier de
l’exonération de la TVA tel que prévu par la règlementation en vigueur avant le premier janvier 2018.
3L’article 21 de la LF 2017 a prévu la soumission aussi des livraisons à soi-même d’immobilisations incorporelles à la TVA
au taux applicable aux biens incorporels similaires.

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La TVA n'est pas exigée sur les livraisons à soi-même portant sur :
 des services ;
 des biens ou produits non exclus du droit à déduction, utilisés pour les besoins de l'exploitation ;
 des biens ou produits incorporés ou consommés à l'occasion de la fabrication de produits
soumis à la TVA.
4- Le commerce de biens d’équipement industriels et des équipements de travaux publics à tous
les stades.
5- Le commerce de matériaux de construction au stade du gros.
6- Les commerces de gros qui approvisionnent d’autres commerçants revendeurs à l'exception des
opérations de commerce en gros en alimentation générale et de commerce du gros des
médicaments et des produits pharmaceutiques4.
7- La vente d’immeubles ou de fonds de commerce effectuée par les personnes qui, habituellement,
achètent ces biens en vue de leur revente.
8- Les ventes des produits en l'état par les commerçants détaillants qui réalisent un chiffre
d'affaires annuel global qui atteint 100.000 dinars. Ce seuil couvre toutes les ventes quel que soit
leur régime fiscal. Sont néanmoins exonérés au stade du détail les ventes des produits
alimentaires et les produits soumis au régime de l'homologation administrative des prix.
§ 3 - Les produits, opérations et personnes imposables par option :
1- Les produits et opérations situés hors du champ d'application de la TVA sur option globale.
2- Les personnes éligibles au forfait BIC sur option à l'imposition à la TVA et corrélativement au
régime réel en matière d'impôt sur le revenu.
3- Les produits imposables par nature exonérés par la loi mais imposés sur option totale ou partielle
dans les cas suivants :
 Produits et services exportés,
Approvisionnement d'assujettis à la TVA en produits et services exonérés.
Section 2 : Les assujettis
Est assujettie à la TVA, toute personne physique ou morale qui est soumise aux dispositions du code
de la TVA. L’assujettissement peut être obligatoire, volontaire par option ou par erreur.
L'assujettissement peut être total ou partiel.
§ 1 - Les assujettis à titre obligatoire (de droit) :
Sont assujettis obligatoires et à ce titre soumis de plein droit à la taxe sur la valeur ajoutée les
personnes physiques ou morales qui réalisent des opérations imposables.
§ 2 - Les assujettis par option :
La TVA tunisienne comporte deux types d'option :
1- L'option pour l'assujettissement des activités hors du champ de la TVA qui est nécessairement
globale.

4 Article 25 de la LF 2021.

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2- L'option pour l'assujettissement des produits et opérations exonérés qui peut être totale ou partielle
c'est-à-dire ciblée par les personnes qui réalisent des opérations à l'exportation ou approvisionnement
des assujettis.
L'option s'exerce par simple demande déposée au centre ou bureau de contrôle des impôts dont relève
le redevable.
(1) Option pour l'assujettissement des activités hors du champ :
Les non assujettis de droit (à titre obligatoire) peuvent, aux termes du point 3 du § I de l'article 2 du
code de la TVA, opter pour le régime de la TVA pour l’ensemble de leurs activités dès lors qu'il ne s'agit
pas d'un produit exonéré de TVA.
Il s’ensuit que les assujettis par option pour les activités hors du champ d'application de la TVA ne
peuvent être assujettis partiels.
L’option peut être exercée par toute personne dont l’activité se situe en dehors du champ d’application
de la taxe sur la valeur ajoutée ainsi que par les forfaitaires qui se soumettent par l'effet de leur option à
la TVA au régime réel.
(2) Option pour l'assujettissement des produits et opérations exonérés :
Les personnes réalisant des opérations exonérées ne peuvent pas, en principe, opter pour le régime
d’assujetti. Néanmoins, depuis le 1er janvier 1999, les personnes qui réalisent des opérations
exonérées peuvent opter pour la qualité d'assujetti à la TVA totalement ou partiellement lorsqu'elles -
Réalisent des opérations exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée destinées à l'exportation,
Approvisionnent les personnes assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée en produits et
services exonérés de ladite taxe.
L'option pour l'assujettissement notamment partiel des produits exonérés présente un intérêt lorsque le
circuit n'est pas entièrement exonéré et comporte par conséquent des intrants (présentant une part
significative) soumis à la TVA.
L'option pour le régime d'assujetti partiel relative aux produits exonérés exportés présente l'avantage de
permettre de récupérer la taxe subie sur ses produits exportés et équivaut à placer ces produits à une
TVA au taux ZERO.
(3) Modalités de l'option :
L’option peut être demandée à toute période de l’année. Elle est subordonnée à la souscription par
l’intéressé d’une déclaration d’option qui se présente sous la forme d'une simple demande au centre ou
au bureau de contrôle des impôts compétent.
La décision administrative mentionne la date de prise d’effet qui correspond en principe au 1er jour du
mois qui suit celui au cours duquel l’option est acceptée.
L’option est faite par période de quatre ans expirant le 31 décembre de la quatrième année qui suit celle
au cours de laquelle elle a pris effet.
Elle est renouvelable par tacite reconduction par période de 4 ans et ne peut être dénoncée que trois
mois au plus tard avant l’expiration de chaque période de quatre ans.

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(4) Effets et conséquences de l'option :
A l'acceptation de la déclaration d'option par le centre ou le bureau de contrôle, le contribuable devient
de droit assujetti à la TVA et de ce fait bénéficie d'un crédit de départ de TVA sur les immobilisations et
stocks ouvrant droit à déduction à la date d'effet de l'option.
L'option met à la charge du contribuable toutes les obligations fiscales et comptables qui pèsent sur les
assujettis.
L'option à la TVA d'un forfaitaire le place, ipso-facto, dans le régime réel d'imposition sur les revenus.

§ 3 - Les assujettis partiels :


Il existe deux types d'assujettis partiels -
 Les assujettis partiels en raison de leurs activités ;
 Les assujettis partiels en raison de l'exonération de certains produits commercialisés.
(1) Les assujettis partiels en raison de leurs activités :
Alors que les assujettis par option pour des produits hors du champ d'application de la TVA sont
nécessairement assujettis pour la totalité de leurs activités, les assujettis de droit ainsi que ceux qui
réalisent des opérations exonérées de la TVA peuvent être partiellement assujettis, et disposer de deux
secteurs distincts :
L'un assujetti de droit ou par option,
 L'autre se trouvant non assujetti de droit.
Tel est par exemple le cas d'un prestataire qui exerce en même temps un commerce de détail (sans
option à la TVA pour l'activité de commerce de détail) et dont le chiffre d'affaires global annuel des deux
activités est inférieur à 100.000 dinars.
Les entreprises partiellement assujetties peuvent opter pour l'assujettissement total dans le cas où le
secteur non assujetti est hors du champ. Mais, elles peuvent aussi conserver leur statut d'assujetti
partiel.
Les entreprises qui réalisent des opérations assujetties de droit et d'autres exonérées peuvent opter
pour l'assujettissement total ou partiel des opérations exonérées à l'exportation ou qui approvisionnent
des assujettis en produits et services exonérés de la TVA.
(2) Les assujettis partiels en raison de l'exonération de certains produits commercialisés
Lorsqu'une entreprise commercialise à la fois des produits soumis à la TVA et des produits exonérés
relevant du tableau A ou exonérés en vertu du dernier alinéa de l'article 1 du code de la TVA, elle a le
statut d'entreprise partiellement assujettie avec deux secteurs fiscaux d'activité -
 Le secteur des produits soumis dans lequel il convient d'intégrer, par option, les ventes de
produits exportés y compris (par option) les produits exonérés du tableau A ainsi que les ventes en
suspension de taxes,
 Le secteur des produits exonérés du tableau A, vendus sur le marché local.
(3) Les entreprises qui approvisionnent des assujettis par des produits exonérés de droit :
Ces entreprises peuvent opter partiellement ou totalement à l'assujettissement des produits exonérés
qui approvisionnent des assujettis. Dans ce cas, les produits exonérés de droit deviennent soumis à la
TVA par option au taux de 18% (remplacé par 19% à compter du 1er janvier 2018) sauf application d'un
autre taux spécifique au produit par ailleurs taxé à un autre stade.

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Section 3 : Les stades d'imposition
Le système fiscal tunisien se distingue par l'imposition de certains produits à certains stades du
circuit économique et non à tous les stades du circuit : importation, production, distribution de
gros et distribution de détail.
Ainsi les produits alimentaires se trouvent imposables, à l'exception des produits relevant du
tableau A, au seul stade de la production ou de l'importation. Ces produits ne sont plus
imposables aux différents stades du commerce.
Les médicaments, les produits pharmaceutiques et les produits soumis au régime de
l'homologation administrative des prix autres que les produits alimentaires sont imposables au
stade de la production et au stade du commerce de gros mais exonérés au stade du commerce
de détail.
Le tableau suivant récapitule le régime des différents produits aux différents stades :

Commerce de détail
Commerce
Production CA supérieur ou CA inférieur à
de gros
égal à 100.000 D 100.000 D

Opérations exonérées
Opérations exonérées + non
(1) Produits Possibilité d'option si l'on assujetti de droit
Taxable Hors du champ remplit les conditions du (5)
alimentaires Possibilité d'option si l'on
remplit les conditions du (5)

Opérations exonérées
Opérations exonérées + non
(2) Produits Possibilité d'option si l'on assujetti de droit
Taxable Hors du champ remplit les conditions du (5)
pharmaceutiques5 Possibilité d'option si l'on
remplit les conditions du (5)

(3) Produits
Opérations exonérées + non
soumis au régime Opérations exonérées
assujetti de droit
de l'homologation Taxable Taxable Possibilité d'option si l'on
Possibilité d'option si l'on
administrative remplit les conditions du (5)
remplit les conditions du (5)
des prix

(4) Autres
produits autres Taxable selon le régime du Hors du champ, Possibilité
Taxable
que ceux du produit d'option globale

tableau A

(5) Produits Exonérés et exclus du droit à l'option sauf option totale ou partielle permise aux personnes qui :
exonérés - réalisent des opérations exonérées de la TVA destinées à l'exportation,

(Tableau A) - approvisionnent les personnes assujetties à la TVA en produits et services exonérés de ladite taxe.

5 Article 25 de la LF 2021.

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Section 4 : Les activités se trouvant en dehors du champ d'application de la TVA
§ 1. Activités hors champ :
Se trouvent en dehors du champ d'application de la TVA
(1) La production agricole interne à l'exception de la production du maïs qui est taxable au taux de 7%. En
revanche, l'importation de produits agricoles est soumise à la TVA sauf exonération prise par décret (ayant
une portée temporaire limitée à l'année civile) dans le cadre de l'article 8 du code de la TVA ainsi que
l'importation de produits agricoles relevant du tableau A.
(2) La représentation commerciale des produits agricoles - Aux termes du point 4 du § II de l'article 1er du
code de la TVA, la représentation commerciale des produits agricoles et de pêche n'est pas soumise à la
TVA.
Ainsi, se trouve hors du champ d'application de la TVA, la représentation commerciale des produits
agricoles et de pêche réalisée par les agriculteurs eux-mêmes ou par toutes autres personnes.
La représentation commerciale des produits agricoles n'est pas soumise à la TVA qu'elle porte sur des
produits locaux ou des produits étrangers et même lorsque le produit agricole étranger a subi la TVA à
l'importation.
(3) Viande fraîche et abattage des animaux - Le BODI n° 89/24 précise que «conformément à l'article 2 du
code de la TVA, les personnes physiques ou morales qui procèdent à l'abattage des animaux de boucherie
ne sont pas considérées comme des assujettis à la TVA.
En conséquence, l'abattage des animaux de boucherie n'est pas soumis à la TVA».
(4) Syndicat de propriétaires d'immeubles - Dans une prise de position (4) du 4 janvier 2000 la DGELF a
précisé que si le syndicat de copropriétaires d'immeubles se limite à sa mission de base, il reste en dehors
du champ d’application de la TVA. En revanche, toute autre activité peut être régie par la TVA.
(5) Le commerce de détail dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 100.000 dinars.
(6) Le commerce de gros de produits alimentaires qui est hors champ contrairement au commerce de détail
de produits alimentaires qui est exonéré de TVA. Aussi, est également hors champ d’application6 le
commerce de gros des médicaments et des produits pharmaceutiques.
(7) Les récoltes des propriétés frontalières7.
(8) Les produits de la pêche tunisienne8.
§ 2. Conséquences des activités hors champ :
Les ventes faites par les assujettis aux entreprises se trouvant en dehors du champ d'application de la TVA
sont soumises normalement à la TVA (y compris éventuellement la majoration de 25% applicable aux
entreprises non assujetties).
La TVA supportée par les secteurs se trouvant en dehors du champ d'application sur leurs achats n'ouvre
bien entendu aucun droit à déduction.

6 Article 25 de la LF 2021.
7 Ajouté par la LF 2017.
8 Ajouté par la LF 2017.

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Contrairement aux produits exonérés du tableau A qui peuvent donner lieu à une option partielle ou totale
lorsque l'entreprise réalise des opérations d'exportation ou approvisionne des assujettis en produits et
services exonérés de ladite taxe, les entreprises qui exercent des activités placées en dehors du champ
d'application de la TVA ne peuvent opter pour leur assujettissement que d'une façon globale pour
l'ensemble des produits se trouvant hors du champ.

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CHAPITRE 3 : LA COLLECTE DE LA TVA

Le régime de la collecte de la TVA implique la détermination du régime d'imposition, l'étude du fait


générateur et de la date d'exigibilité de la TVA, l'assiette imposable, les taux d'imposition, l'imposition
des ventes locales des sociétés totalement exportatrices, le traitement des erreurs, le régime applicable
aux affaires résiliées ou annulées et le sort de la TVA sur les créances insolvables.
Section 1 : Fait générateur et exigibilité :
Le fait générateur peut être défini comme étant l'événement qui fait naître une créance au profit du
fisc.
L'exigibilité est l'événement qui rend exigible une créance née au profit du fisc.
Selon le code de la TVA, le fait générateur coïncide avec l'exigibilité et intervient au même moment sauf
pour les marchés et travaux immobiliers effectués pour le compte de l'Etat, des collectivités publiques
locales et des établissements publics à caractère administratif et entreprises publiques.
L'identification et la reconnaissance du fait générateur permet de déterminer le régime de taxation
applicable à l'opération - taux et modalité de détermination de l'assiette en cas de changement de
législation.
Les règles de reconnaissance du fait générateur de la TVA sont définies par l'article 5 dudit code qui
dispose :
"Le fait générateur de la taxe sur la valeur ajoutée est constitué :
1) pour les importations, par le dédouanement de la marchandise ;
2) pour les ventes, par la livraison de la marchandise. Toutefois, pour les ventes des biens
immobiliers visés à l'article premier II-7 ci-dessus ainsi que pour les échanges, le fait générateur est
constitué par l'acte qui constate l'opération ou à défaut par le transfert de propriété ;
3) pour les prestations de service, par la réalisation du service ou par l'encaissement du prix ou des
acomptes lorsqu'il intervient antérieurement à la réalisation du service ;
4) pour les biens que les redevables se livrent à eux-mêmes, par la première utilisation des biens
5) pour les travaux immobiliers, par l'exécution partielle ou totale de ces travaux. Toutefois :
a) la constatation du fait générateur ne peut être postérieure à la facturation totale.
L'établissement des décomptes provisoires, de mémoires ou factures partiels rend exigible la
taxe sur la valeur ajoutée ;
b) les entreprises de travaux publics et de bâtiment effectuant des travaux pour le compte de
l'État, des collectivités publiques locales, des établissements publics à caractère administratif,
acquittent la taxe sur la valeur ajoutée sur leurs encaissements afférents aux dits travaux.
Dans ce cas, le fait générateur tel que prévu au § 3 ci-dessus détermine le taux de la taxe applicable.
6) Par l'encaissement au titre des marchés conclus avec l'Etat, les collectivités locales, les entreprises
et établissements publics.
Dans ce cas, le fait générateur tel que prévu aux paragraphes 2 et 3 ci-dessus détermine le taux de la
taxe applicable."

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Section 2 : Assiette
L’article 6 du code de la TVA distingue entre le régime intérieur et le régime d’importation.
A) Régime intérieur :
Le chiffre d’affaires imposable comprend le prix des marchandises, des travaux ou des services, tous
frais, droits et taxes inclus, ainsi que la valeur des objets remis en paiement, à l’exclusion :
1) de la taxe sur la valeur ajoutée elle-même.
2) des subventions d’exploitation (reçues pour compenser une insuffisance de prix).
3) des prélèvements conjoncturels et de compensation.
En outre, les sommes perçues au titre de la consignation et du non-retour des emballages consignés ne
sont pas comprises dans la base imposable. Par là même, les emballages destinés à être donnés en
consignation n’ouvrent pas droit à déduction lors de l’achat.
En revanche, les taxes professionnelles font partie de l'assiette taxable à la TVA.
Il résulte des principes énoncés que la TVA est assise notamment sur le prix droit de consommation et
taxe professionnelle inclus. Cette taxation en cascade n’est pas compatible avec la transparence des
taux d'imposition.
a) Éléments faisant partie de l'assiette taxable :
 Le prix total du produit ou de la prestation après déduction des avoirs, des réductions de prix et des
éléments exclus de l'assiette taxable ;
 Toute majoration de prix à quel que titre que ce soit ;
 Tout impôt indirect autre que la TVA elle-même, et autres que les prélèvements conjoncturels et de
compensation. Se trouve ainsi incluse dans l'assiette imposable la taxe professionnelle de compétitivité.
b) Éléments exclus de l'assiette taxable :
 Les sommes perçues au titre de la consignation et du non-retour des emballages consignés ;
 Le timbre de quittance de 600 millimes9 par facture ;
 Les subventions d'exploitation destinées généralement à compenser le prix de vente du produit
lorsque ce prix est fixé par l'autorité administrative à un prix à la vente inférieur au prix du marché. Bien
que s'analysant comme un complément de prix, les subventions d'exploitation ne sont pas passibles de
TVA.
B) Régime à l'importation :
La fixation de l’assiette à l’importation diffère selon qu’il s’agit d’une importation effectuée par un
assujetti, par l’Etat ou une administration ou d’une importation réalisée par un non assujetti :
1) S’il s’agit d’une importation réalisée par un assujetti ou par l’Etat, les collectivités
publiques locales et les établissements publics à caractère administratif, l'assiette soumise à la
TVA est constituée par la valeur en douane, tous droits et taxes inclus à l’exclusion de la taxe sur
la valeur ajoutée elle-même.

9Modifié par l’article 35 de la LFC 2014 qui a actualisé ce montant pour le ramener de 400 à 500 millimes et puis par la LF
2018 pour passer à 600 millimes.

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2) S’il s’agit d’une importation réalisée par un non assujetti, l'assiette soumise à la TVA est
constituée par la valeur en douane tout droits et taxes inclus à l’exclusion de la TVA, avec une
majoration de 25%. (Demeure applicable pour les importations réalisées par des non assujettis
ou forfaitaires).
Cette majoration s’applique également lorsque l’importation est faite par un
assujetti, et ce pour une liste de produits de consommation fixée par décret10. (Loi
n° 2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour la gestion 2003).

Section 3 : Taux
La TVA comprend 3 taux nominaux (qui étaient au nombre de 4 avant la suppression du taux de
29% par la loi n° 2006-80 du 18 décembre 2006).
 Le taux réduit de 7% (ayant remplacé le taux de 6% par application des dispositions de la
LF 2018) applicable aux produits énumérés par le tableau B.
 Le taux intermédiaire de 13% (ayant remplacé le taux de 12% par application des
dispositions de la LF 2018 et qui était de 10% avant le 1er janvier 2007) qui frappe un nombre
limité de produits, figurant au tableau B bis annexé au code de la TVA.
 Le taux normal de 19% (ayant remplacé le taux de 18% par application des dispositions
de la LF 2018) qui se cumule exceptionnellement avec le droit de consommation. Ce taux
s’applique de façon résiduelle aux produits qui ne figurent sur aucun autre tableau c’est-à-dire
aux produits qui ne sont pas exonérés et qui ne sont soumis ni au taux réduit de 7%, ni au taux
intermédiaire de 13%.
Les taux de 7%, 13% ou 19% s'appliquent au chiffre hors TVA.
Les dernières lois des finances avaient un impact significatif sur le champ d’application de la
TVA, principalement celle de 2016. Suite à ces amendements les produits et services soumis
actuellement à 7% et 13% se présentent comme suit :
§ 1. Le taux de 7% :
Sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée au taux de 7%, les produits et activités figurant au
tableau B Nouveau annexé au code de la TVA. Il s’agit notamment des produits, services et
équipements dans les domaines et les secteurs suivants :
§ 1.1 Dans le domaine des énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie : L’importation et la
vente des matières premières et des produits semi-finis nécessaires à la fabrication des
équipements utilisés dans la maîtrise de l’énergie ou dans le domaine des énergies
renouvelables et des équipements utilisés dans la maîtrise de l’énergie ou dans le domaine des
énergies renouvelables et l’importation des absorbeurs pour capteurs solaires à usage
domestique et la vente des équipements relatifs à la recherche, à la production et à la
commercialisation des énergies renouvelables.
§ 1-2 Dans le domaine de la protection de l’environnement : Les matériels et équipements
destinés au nettoiement des villes, au ramassage et traitement des ordures, aux travaux de
voiries et les opérations d’enlèvement et d'admission des ordures dans les décharges
municipales et leur transformation et destruction réalisées pour le compte des collectivités

10 Décret N° 2003-477 du 3 Mars 2003.

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locales et les opérations de collecte des déchets en plastique au profit des entreprises de
recyclage conformément à un cahier de charges approuvé par arrêté du ministre chargé de
l’environnement.
§ 1-3 Dans le secteur de la santé : Les services effectués notamment par les médecins, les
médecins spécialistes, les dentistes et les sages-femmes.
§ 1.4 Dans le secteur de l’enseignement et de la formation : Les services rendus par les
établissements d'enseignement de base, secondaire et supérieur, les crèches, les jardins
d’enfants, les garderies scolaires et les services rendus par les établissements de formation
professionnelle de base et les centres spécialisés en matière de formation des moniteurs
d’enseignement de la conduite des véhicules et les écoles de formation de la conduite des
véhicules.
§ 1.5 Dans le secteur de transport : L’importation et la vente des aéronefs destinés au transport
public aérien et de tous les matériels destinés à y être incorporés et des bateaux destinés à la
navigation maritime autres que ceux de plaisance ou de sport, ainsi que tous matériels destinés
à y être incorporés, les véhicules de type « taxi » et « louage » et les véhicules utilisés dans le
transport rural, la location des navires et des aéronefs, destinés au transport maritime ou aérien
international, les services de transport des personnes et des marchandises à l’exception des
services de transport exonérés et les équipements nécessaires à la réalisation des
investissements dans le secteur de transport public des personnes et le secteur du tourisme (les
équipements importés n’ayant pas de similaires fabriqués localement et les équipements
fabriqués localement acquis après l’entrée en activité effective…).
§ 1.6 Dans le secteur touristique : Les services rendus par les entreprises hôtelières, y compris
les activités qui y sont intégrées à savoir l’hébergement, la restauration, la consommation sur
place et l’animation et les affaires effectuées par les agences de voyages avec les hôteliers et
relatives aux séjours en Tunisie des non-résidents.
§ 1.7 Dans le secteur de l’artisanat : L’importation et la vente des matières premières destinées
au secteur de l’artisanat et la vente des produits de l'artisanat local.
§ 1.8 Dans le domaine de l’informatique : L’importation et la vente des machines pour le
traitement de l’information relevant du numéro 84-71 du tarif des droits de douane, leurs pièces
et parties relevant des numéros 84-73 et 85-42 et les cartes électroniques destinées à
l’extension de la capacité de mémoire des machines pour le traitement de l’information relevant
du numéro 85-42 du même tarif, les supports magnétiques destinés à être utilisés exclusivement
pour le traitement automatique de l'information et les disques laser, non enregistrés, figurant au
numéro de position 85-23 du tarif des droits de douane.
Plus particulièrement, et à titre d’exemple nous pouvons citer :
 Les opérations effectuées par les personnes physiques et morales au titre des professions
énumérées ci-après :
- Les exploitants de laboratoires d’analyses
- Les infirmiers et les masseurs, les physiothérapeutes, les ergothérapeutes, les
psychomotriciens, les diététiciens, les orthophonistes et les orthoptistes
- Les médecins, les médecins spécialistes, les dentistes, les sages femmes et les vétérinaires

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- Les dessinateurs, les géomètres et les topographes au titre des services relatifs à
l’immatriculation foncière des terres agricoles.
 L’importation, la production et la vente :
- des engrais
- des supports magnétiques destinés à être utilisés exclusivement pour le traitement
automatique de l’information et les disques laser, non enregistrés, figurant au numéro de
position 85-23 du tarif des droits de douane
- des aliments composés pour bétail, des tourteaux de soja et des farines de poisson
- des produits et articles destinés à l’industrie pharmaceutique ainsi que les produits
pharmaceutiques finis et les sacs pour transfusion sanguine relevant du numéro 39-23 et 90-
18 du tarif des droits de douane ainsi que les réactifs de diagnostic relevant des numéro 30-
06 et 38-22 du même tarif
- des conserves de tomate, d’harissa et de sardine
- du savon ordinaire
- des huiles acides utilisées dans la fabrication du savon ordinaire
- Manèges, balançoires, stands de tir et autres attractions foraines ; cirques,
ménageries et théâtres ambulants11
- du maïs
- Des matières premières destinées au secteur de l'artisanat. Les conditions d'application du
présent numéro ainsi que la liste des matières premières importées sont fixées par décret
 Les activités et produits suivants
- Les produits de l'artisanat local
- Le transport de personnes et le transport de produits agricoles et de pêche ainsi que les
produits entrant dans leur production Les services de transport sous réserve des
exonérations prévus par le tableau « A » nouveau.
- L’hébergement, la restauration et les services effectués dans le cadre de leur activité par les
cliniques et les polycliniques médicales
- Les intérêts débiteurs
- La distribution et la projection de films cinématographiques
- Les droits d’entrée aux musées.
- Le papier destiné à l’impression des revus relevant du N° 48.10 du tarif des droits de
douane, importé ou acquis localement par celles-ci.
- Les services de santé réalisés par les polycliniques médicales et les établissements publics
de santé au profit des étrangers non résidents.

11 La LF 2017, a prévu le relèvement du taux de la TVA sur ces produits de 6% à 18%, mais ce uniquement aux stades de
l’importation et de la vente. A notre avis, la production de ces produits demeure toujours soumise à la TVA au taux de 6%.

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- Les équipements n'ayant pas de similaires fabriqués localement prévus par les articles 9, 41,
le 2ème paragraphe de l'article 50 et l'article 56 du code d'incitations aux investissements
(Article 19 de la loi de finances n° 96-113 du 30 décembre 1996).
 La transformation des fruits et légumes à l'exclusion :
- du jus fabriqué à partir des concentrés extraits de ces produits.
- des jus et de la confiture d'ananas, de mangue, de kiwi, d'avocat, de goyave et des
mélanges de ces produits.
- des légumes et fruits préparés ou conservés ou congelés autrement qu'au vinaigre ou à
l'acide acétique, contenant de l'alcool.
Les produits et services suivants12 :
- Les services rendus par les entreprises hôtelières y compris les activités qui y sont intégrées
à savoir l’hébergement, restauration, ventes à consommer sur place et l’animation ;
- Les excursion et circuits réalisés à l’intérieur de la Tunisie par les agences de voyage ;
- Les opérations de vente relatives à l’hébergement dans les hôtels effectués par les agences
de voyage ;
- Les services relatifs à la plongée sous marine et aux promenades de mer ;
- Les droits d’entrée au parc animalier ;
- L’exploitation du terrain de golf ;
- Les jeux de divertissements dans les parcs d’attraction ;
- La thalassothérapie et le thermalisme ;
- La location des anneaux d’amodiation dans les ports de plaisance ; et
- L’exploitation des campings touristiques conformément à un cahier de charges approuvé par
le ministre de tutelle du secteur.
 Les produits et opérations suivants13 :
- L’importation et la vente des papiers pour machines de bureau et similaires, en bandes ou
bobines destinés à l’Agence Tunis-Afrique Presse.
- L’importation et la vente des publications et dépliants touristiques, destinés à l’hôtellerie ainsi
que des affiches publicitaires gratuites et des formulaires d’importation temporaire ou de
circulation internationale.
- L'importation et la vente d'aéronefs destinés au transport public aérien, et de tous matériels
destinés à être incorporés à ces aéronefs.
- L’importation des absorbeurs pour capteurs solaires à usage domestique.
- L’importation de matériels et équipements n'ayant pas de similaires fabriqués localement
destinés au nettoiement des villes, au ramassage et traitement des ordures, aux travaux de
voiries et à la protection de l'environnement par les collectivités locales ou les établissements
publics municipaux ou pour leur compte.

12 Modifié par l’article 20 de LFC 2015.


13 Ajoutés par l’article 30 de loi des finances pour la gestion 2016.

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- L’importation des peaux brutes.
- La vente des équipements et des pièces de rechanges nécessaires à l’activité du transport
ferroviaire.
- La vente de matériels et équipements fabriqués localement destinés au nettoiement des
villes, au ramassage et traitement des ordures, aux travaux de voirie et à la protection de
l'environnement acquis par les collectivités locales ou les établissements publics municipaux.
- La vente de chauffe-eau-solaires.
- Les prestations de restauration touristique classée conformément à la législation en vigueur.
- Les prestations de restauration rendues au profit des étudiants, des élèves et des
apprenants inscrits dans les centres de formations professionnelles de base.
- Les prestations rendues par les établissements d'enseignement primaire, secondaire,
supérieur, technique et professionnel et les centres spécialisés en matière de formation dans
le domaines de la conduite des véhicules et les écoles de formation des moniteurs
d’enseignement de la conduite des véhicules ainsi que les établissements de garderie, ainsi
que les services de formation en matière informatique rendus par les entreprises
spécialisées agréées conformément à la réglementation en vigueur (à compter du 1er
septembre 2016)14.
- Les affaires effectuées par les agences de voyages avec les hôteliers et relatives aux
séjours en Tunisie de non-résidents.
- Les services de radio-télédiffusion rendus par les réseaux publics
- La transmission par les agences de presses, des messages de presse aux entreprises de
journaux.
- L’affrètement des navires et des aéronefs destinés au transport maritime ou aérien
international.
 Les produits et opérations suivants15 :
- L'importation, la fabrication et la vente du sucre non additionné d'aromatisants ou de
colorants, ainsi que son conditionnement (relevant du tarif douanier n°17.02)16.
- Les matières premières et produits semi-finis servant à la fabrication d'équipements utilisés
dans la maîtrise de l'énergie ou dans le domaine des énergies renouvelables ainsi que les
équipements utilisés dans la maîtrise de l’énergie ou dans le domaine des énergies
renouvelables.
- La vente des installations commerciales nécessaires à la recherche, à la production et à la
commercialisation des énergies renouvelables.
- L’importation et la vente des bateaux, destinés à la navigation maritime autres que ceux de
plaisance ou de sport ainsi que tous matériels destinés à être incorporés à ces bateaux.

14La LF 2017, a prévu le relèvement du taux de la TVA sur ces services de formation de 6% à 18%.
15Produits et services qui étaient exonères jusqu’au 31 décembre 2016 et qui sont imposables a partir du 1er janvier 2017.
16 Concernant l’importation et la vente du sucre non additionné d’aromatisants ou de colorants, ainsi que son

conditionnement relevant du tarif douanier n° 17.01, la LF 2017 a prévu la suppression de l’exonération avec la mise en place
de la suspension de la TVA relative à ces opérations.

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- Les services relatifs à l'amarrage des navires et au passage des touristes réalisés par les
entreprises qui gèrent une zone portuaire destinée au tourisme de croisière en vertu d'une
convention conclue entre le gestionnaire de la zone et le ministre de tutelle, approuvée par
décret sur avis de la commission supérieure d'investissement.
- Les opérations de réparation et de maintenance des bateaux destinés au transport maritime.
- L'enlèvement et l'admission des ordures dans les décharges municipales, ainsi que leur
transformation et destruction réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte.
 Les opérations suivantes17 :
 L'importation et la vente :
- des bourdons d'abeilles destinés pour la pollinisation relevant du numéro de position Ex
01.06 du tarif des droits de douane
- du terreau relevant du numéro de position Ex 25.30 du tarif des droits de douane
- du tourbe relevant du numéro de position Ex 27.03 du tarif des droits de douane
- des granulés en polyamide destinés pour la fabrication des filets de pêche relevant du
numéro de position Ex 39.08 du tarif des droits de douane
- des monofilaments en polyamide de 67 décitex ou plus dont la dimension de la coupe
transversale excède 1 mm, utilisés dans la pêche relevant du numéro de position Ex
39.16 du tarif des droits de douane
- des sacs en plastique utilisés dans le domaine agricole (pour le conditionnement des
légumes…) relevant du numéro Ex 39.23 du tarif des droits de douane
- des filets de pêche utilisés dans les pêcheries fixes ayant des nœuds du type knotless
et dont la composition comprend du plomb relevant du numéro Ex 56.08 du tarif des
droits de douane
- des cordages utilisés dans les pêcheries fixes et dont la composition comprend du
plomb relevant du numéro Ex 56.08 du tarif des droits de douane
- des sacs en matières textiles synthétiques ou artificiels utilisés dans le domaine agricole
(pour le conditionnement des légumes...) relevant du numéro de position Ex 63.05 du
tarif des droits de douane
- des tuyaux en acier inoxydable alimentaire relevant du numéro Ex 73.04 du tarif des
droits de douane
- des autres accessoires de tuyauterie en acier inoxydable pour équipements de
production du lait relevant du numéro Ex 73.07 du tarif des droits de douane
- des chaînes en acier inoxydable alimentaire relevant du numéro Ex 73.15 du tarif des
droits de douane

17Opérations qui étaient jusqu’au 31 décembre 2016 soumises à la TVA au taux de 12% (EX-Tableau B-bis) et ayant
bénéficié d’une réduction du taux de la tva de 12% a 6% a partir du 1er janvier 2017 par application des dispositions de la LF
2017.

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- des autres vis en fonte, fer ou acier, rondelles, goupilles, chevilles, clavettes, écrous et
goujons pour les équipements de la pêche relevant du numéro Ex 73.18 du tarif des
droits de douane
- des autres ressorts en fonte, fer ou acier pour les équipements de la pêche relevant
du numéro Ex 73.20 du tarif des droits de douane
- des rondelles en cuivre pour les équipements de la pêche relevant du numéro Ex 74.15
du tarif des droits de douane
- des récipients crybiologiques en aluminium relevant du numéro Ex 76.12 du tarif des
droits de douane
- des tuyaux flexibles en fer ou acier pour moteurs marins relevant du numéro Ex 83.07
du tarif des droits de douane
- des parties d’autres pompes à liquide relevant du numéro Ex 84.13 du tarif des droits de
douane
- des parties d’appareils de conditionnement et de refroidissement de l’air relevant du
numéro Ex 84.15 du tarif des droits de douane
- des autres parties d’appareils pour la filtration ou l'épuration des liquides ou des gaz
relevant du numéro Ex 84.21 du tarif des droits de douane
- des parties de machines et appareils autres que les machines de boulangerie et de
pâtisserie relevant du numéro Ex 84.38 du tarif des droits de douane
- des parties de dynamos et alternateurs pour moteurs marins relevant du numéro Ex
85.11 du tarif des droits de douane
- des machines pour le traitement de l’information figurant au numéro de position 84-71
du tarif des droits de douane, leurs pièces et parties figurant aux numéros de position
84-73 et 85-42 ainsi que les cartes électroniques destinées à l’extension de la capacité
de mémoire des machines pour le traitement de l’information relevant du numéro de
position 85-42 du même tarif
- des enroulés métalliques importés et destinés à la fabrication des boites d’emballage de
la sardine, relevant du numéro 72.10 du tarif des droits de douane.
- des couvercles des boites d’emballage de la sardine de forme rectangulaire à ouverture
facile et relevant du numéro 83.09 du tarif des droits de douane
- des cahiers scolaires numérotés sous les numéros 12, 24, 48 et 72 ainsi que sur les
cahiers de travaux pratiques, de dessin, de récitation et de musique relevant du numéro
482020000 du tarif des droits de douane
- Les opérations de collecte des déchets de plastiques au profit des entreprises de
recyclage réalisées conformément à un cahier de charges approuvé par arrêté du
ministre chargé de l’environnement.
 La vente des voitures destinées au transport rural ou utilisées comme « taxi » ou « louage» et
relevant du numéro 87.03 du tarif des droits de douane
 Le transport de marchandises

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 L'importation des équipements et pièces de rechange nécessaires à l’activité de transport ferroviaire
et n’ayant pas de similaires fabriqués localement18

Aussi, sont soumis à la TVA au taux de 7% les opérations d’importation et de vente des
voitures de tourisme dont la puissance ne dépasse pas 4 chevaux vapeur fiscaux par les
concessionnaires19.

Sont soumis, également, à la TVA au taux de 7% les opérations l’importation et la vente des
panneaux solaires relevant du numéro EX 85-41 du tarif des droits de douane20.

La loi de finances pour la gestion 2019, a étendu le champ d’application de la TVA au taux de
7%, pour couvrir :

 Les services de la téléphonie fixe et d’internet fixe via les lignes « ADSL » et les
périphériques rendus au profit des personnes physiques et non destinés à l’usage
professionnel21.
 Les services rendus par les opérateurs de réseaux de télécommunications, au profit
des fournisseurs de services d’internet et qui seront refacturés aux personnes
physiques dans le cadre de l’usage non professionnel22.
 La vente de l’électricité moyenne et basse tension utilisée pour le fonctionnement des
équipements de pompage de l’eau destiné à l’irrigation agricole23.

Sont soumises, également, à la TVA au taux de 7% les ventes par les commerçants
détaillants des médicaments et des produits pharmaceutiques, au 1er Janvier 202024.

18 Par la LF 2018 dont le taux était de 18% jusqu’au 31/12/2017.


19 Le taux de la TVA était de 19% jusqu’au 31/12/2018, réduit à 7% à compter du 1er Janvier 2019 à travers les dispositions
de l’article 60 de la loi de finances pour la gestion 2019.
20 Le taux de la TVA était de 13% jusqu’au 31/12/2018, réduit à 7% à compter du 1er Janvier 2019 à travers les dispositions

de l’article 57 de la loi de finances pour la gestion 2019.


21 Le taux de la TVA était de 19% jusqu’au 31/12/2018, réduit à 7% à compter du 1er Janvier 2019 à travers les dispositions

des articles 64 et 65 de la loi de finances pour la gestion 2019.


22 A compter du 1er janvier 2021 par l’article 26 de la LF 2021.
23 Le taux de la TVA était de 19% jusqu’au 31/12/2018, réduit à 7% à compter du 1er Janvier 2019 à travers les dispositions

des articles 64 et 65 de la loi de finances pour la gestion 2019.


24 Jusqu’au 31 décembre 2015, les produits alimentaires, les médicaments, les produits pharmaceutiques et les produits

soumis au régime de l'homologation administrative des prix, étaient exonérés de la TVA au stade de ventes en détails, et ce
en vertu du dernier alinéa de l'article 1er du code de la TVA dans son ancienne version.
A partir du 1er Janvier 2016, et en vertu des dispositions de l’article 31 de la loi de finances pour l’année 2016, le champ
d’application de la TVA a été élargi suite à la soumission à la TVA au taux de 6% des ventes par les commerçants détaillants
des médicaments et des produits pharmaceutiques.
Cette disposition n’a pas été appliquée, étant donné que les produits soumis au régime de l'homologation administrative des
prix (parmi lesquels figurent les médicaments) demeurent toujours exonérés au stade du détail. Ainsi, son entrée en vigueur a
été reportée pour le 1er janvier 2017 en vertu de l’article 3 de la loi de finances complémentaire pour l’année 2016. Depuis,
cette mesure n’a pas été appliquée pour défaut de mise à jour de la liste des produits et services soumis au régime de
l'homologation administrative des prix.
L’article 30 de la loi de finances pour l’année 2020, a fixé la date d’application de ladite disposition et la soumission à la
TVA au taux de 7% des ventes par les commerçants détaillants des médicaments et des produits pharmaceutiques, au 1er
Janvier 2020.
A notre avis, l’application stricte de la présente disposition nécessite la mise à jour de la liste des produits et services
soumis au régime de l'homologation administrative des prix, ainsi qu’un ajustement des tarifs.

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§ 2. Le taux de 13% :
Sont soumis à la taxe sur la valeur ajoutée au taux de 13%, les produits et activités désignés ci-
après25 :

 L’importation et la vente des produits pétroliers relevant des numéros 27-10 et 27-11 du
tarif des droits de douane conformément au tableau suivant :

N° tarif douanier Designation des produits


EX 27-10 -Pétrole lampant,
-Gaz-oil,
-Fuel-oil domestique,
-Fuel-oil léger,
-Fuel-oil lourd.
EX 27-11 -Gaz de pétrole, propane et butane conditionné dans les bouteilles d’un poids net
n’excédant pas treize kilogrammes,
-Gaz de pétrole, propane et butane en vrac ou conditionné dans des bouteilles d’un
poids net excédant treize kilogrammes.

 La vente de l’électricité basse tension destinée à la consommation domestique ;


 La vente de l’électricité moyenne et basse tension utilisée pour le fonctionnement des
équipements de pompage de l’eau destiné à l’irrigation agricole26 ;
 Les services rendus par :

 Les architectes et les ingénieurs-conseils ;


 Les dessinateurs, les géomètres et les topographes à l’exclusion des services
relatifs à l’immatriculation foncière des terres agricoles ;
 Les avocats, les notaires, les huissiers notaires et les interprètes ;
 Les conseils fiscaux ;
 Les entrepreneurs de tenues de comptabilité ;
 Les experts et les conseils quelle que soit leur spécialisation.
Aussi, sont soumis à la TVA au taux de 13% les opérations d’importation et de vente des
voitures de tourisme dont la puissance ne dépasse pas 4 chevaux vapeur fiscaux par les
concessionnaires27.

 Ventes des immeubles bâtis à usage exclusif d’habitation, réalisés par les promoteurs
immobiliers, ainsi que leurs dépendances y compris les parkings collectifs attenant à ces
immeubles, au profit des personnes physiques ou au profit des promoteurs immobiliers

25 Il s’agit d’une liste limitative qui sera prévue au niveau du 3ème point de l’article 7 Nouveau du code de la TVA à compter
du 1er Janvier 2017. Les dispositions de la LF 2017 a prévu l’abrogation du tableau B-bis qui regroupait jusqu’au 31
décembre 2016 les produits, activités et services soumis à la TVA au taux de 12% en contre partie de l’instauration de cette
nouvelle liste.
A notre avis, le chambardement ayant récemment touché le champ d’application de la TVA nous amène à conclure
que le taux de la TVA de 12% (devenu 13%) sera prochainement supprimé en ne retenant que deux taux de TVA à
savoir le taux de 6% et celui de 18% remplacés respectivement par 7% et 19%.
26 Le taux de la TVA est devenu de 7% à compter du 1er Janvier 2019 à travers les dispositions des articles 64 et 65 de la loi

de finances pour la gestion 2019.


27 Le taux de la TVA est devenu de 7% à compter du 1er Janvier 2019 à travers les dispositions de l’article 57 de la loi de

finances pour la gestion 2019.

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publics28 autres que la vente des logements sociaux financés dans le cadre des
interventions du fonds de promotion du logement pour les salariés et acquis auprès des
promoteurs immobiliers demeurent exonérée de la TVA.

§ 3. Le taux normal de 19% :


Le taux de 19% s'applique de façon résiduelle.
Sont soumis au taux de 19% les produits imposables qui ne figurent ni sur la liste des produits
exonérés ni sur les listes des produits soumis à 7%,13%. Les produits qui se trouvent en dehors
du champ d'application de la TVA de droit ainsi que les produits exonérés sont passibles de la
TVA au taux de 19% en cas d'option.
Certains produits soumis au taux de 19% sont aussi soumis au droit de consommation.
Nombreux sont les produits industriels soumis à la TVA au taux de 19% qui sont aussi soumis à
une taxe professionnelle.
Les dispositions de l’article 43 de la LF 2018 ayant prévu la révision des taux de la
TVA par l’addition de 1 point pour chaque taux ne s'appliquent pas aux montants
payés jusqu’au 31 décembre 2018 au titre des marchés conclus avant le premier
janvier 2018 avec l’État, les collectivités locales et les entreprises et les
établissements publics relatives à leurs acquisitions de travaux, services,
matériels, équipements et fournitures.
Et ne s’appliquent pas également aux importations des marchandises :
- dont les titres de transport, établis avant le premier janvier 2018, justifient leur
expédition directe à destination du territoire douanier tunisien,
- et qui sont déclarées pour la mise à la consommation directe sans avoir été mises
sous le régime des entrepôts ou des zones franches.
Finalement, les ventes des immeubles bâtis à usage exclusif d’habitation
susmentionnées ayant fait l'objet d'une promesse de vente en 2017 continuent à
bénéficier de l’exonération de la TVA tel que prévu par la règlementation en
vigueur avant le premier janvier 2018.

Nouveauté LF 2019 : Encouragement de l’inscription & de la réinscription à


distance dans les écoles primaires, collèges & lycées (art 66)
Le CA des opérateurs télécom est soumis, normalement à une TVA au taux de 19%.
Toutefois, la loi de finances autorise les opérateurs télécom à déduire du CA global
soumis à la TVA, le CA correspondant aux services d’inscription et de réinscription
aux écoles, collèges et lycées, et ce, à l’exclusion des commissions.

28 A compter du 1er Janvier 2018 contre une exonération totale antérieurement à cette date. Il est à signaler que le même
article ayant prévu cette soumission à la TVA (soit l’article 44), a prévu aussi que le taux passera à 19% sur les opérations de
vente à réaliser à partir du premier janvier 2021 (Modifié par les disposition de l’article 79 de la loi de finances 2019).

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Section 4- Les exonérations
Aux termes de l’article 4 du code de la TVA, sont exonérées de la taxe sur la valeur ajoutée les
opérations énumérées par le Tableau A Nouveau (présenté en annexe de la première partie).
Sont aussi exonérés de la TVA (point 11, alinéa 3, § I de l'article premier du code de la TVA) lors
de la vente par les commerçants détaillants, les produits alimentaires et les produits soumis au
régime de l'homologation administrative des prix.
Néanmoins, lorsqu'un produit est exonéré de TVA, la TVA incluse dans les matières et services
intrants utilisés pour le réaliser n'ouvre pas droit à récupération, d'où une sérieuse limitation à la
portée réelle de l'exonération.
Dans ce contexte, lorsqu'une opération exonérée est insérée dans un circuit de production, de
distribution ou de service, la charge fiscale globale pourrait s'avérer plus élevée que si
l'ensemble du circuit avait supporté la TVA.
L'exonération du tableau A entraîne donc la perte du droit à déduction, sauf pour les exportations
en cas d'option à l'assujettissement du produit par l'exportateur.
Parmi les opérations prévues par le tableau A du code nous trouvons :
Les ventes d’immeubles à usage exclusif d'habitation, au profit des personnes physiques
ou des promoteurs immobiliers publics (tels que les offices des logements relevant de
certains ministères), réalisées par les promoteurs immobiliers dans le cadre de la promotion
immobilière sont exonérées de la TVA (point 50 tableau A)29.

29 Jusqu’au 31/12/2017, puisque l’article 44 a prévu leur soumission à la TVA au taux de 13% à compter du 1er Janvier 2018
et 19% à compter du 1er Janvier 2024.

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CHAPITRE 4 - LE REGIME DE DEDUCTION
Section 1 : Modalités des déductions
§ 1. Principe général :
Aux termes de l'article 9 du code de la TVA, la taxe sur la valeur ajoutée qui a effectivement
grevé les éléments du prix d'une opération imposable est déductible de la taxe sur la valeur
ajoutée applicable aux opérations taxables ainsi que la taxe sur la valeur ajoutée retenue à la
source. La déduction de la TVA sur les acquisitions de biens et services est donc réservée aux
assujettis pour les opérations imposables et assimilées qu'ils réalisent alors que la TVA retenue
à la source est systématiquement déductible.
La taxe récupérable est imputée globalement sur le montant de la taxe collectée sur les
ventes.
Est déductible la taxe sur la valeur ajoutée ayant effectivement grevé les acquisitions locales de
biens auprès d'assujettis, les livraisons à soi-même d'immobilisations, les importations ainsi que
les services nécessaires pour les besoins de l'exploitation.
La déductibilité de la taxe facturée sur les achats de biens et services auprès d'autres assujettis
est la règle et la non déductibilité est la rare exception.
§ 2. Les fondements du régime de la déduction :
Le système de déduction met en œuvre le principe de la neutralité de la TVA. Ainsi, ce n'est que
lorsque la déduction joue pleinement et totalement que le produit se trouve finalement soumis de
façon proportionnelle à son prix de vente selon le taux de TVA qui lui est applicable sans
aucune rémanence.
C'est le système de déduction qui permet aussi d'assurer une transparence fiscale totale des
produits exportés et qui évite que les produits nationaux ne soient handicapés par des taxes
rémanentes face à la concurrence internationale.
La déduction généralisée assure enfin le respect de la règle "Non bis in idem" nécessaire à
l'équité fiscale interdisant toute double imposition d'un même produit à un même impôt perçu au
profit de la même collectivité.
§ 3. Les conditions de déductibilité de la TVA :
On distinguera 3 types de conditions de déductibilité de la TVA :
A. La condition générale de l'assujettissement des intervenants.
B. Les conditions de fond.
C. Les conditions de forme.
A. La condition générale de l'assujettissement des intervenants :
La condition de l'assujettissement des intervenants est une condition préalable pour bénéficier
de la déduction.
Ainsi, pour qu'il y ait droit à déduction, l'acquéreur et le vendeur doivent être des
assujettis. Seuls les assujettis à la TVA peuvent récupérer la taxe sur la valeur ajoutée facturée
sur leurs achats de biens et services effectués auprès d'autres assujettis.

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Ne donnent aucun droit à déduction les acquisitions de produits exonérés, les acquisitions
auprès des entreprises dont les activités se situent en dehors du champ d'application de la TVA
ainsi que les acquisitions auprès des personnes soumises selon le régime du forfait d'impôt.
B. Conditions de fond
Quatre conditions de fond régissent le droit à déduction :
- L'élément supportant la taxe doit concourir à une opération taxable ou assimilée ;
- L'élément ouvrant droit à déduction doit être nécessaire à l'exploitation ;
- L'élément ouvrant droit à déduction doit être acquis par l'entreprise ;
- L'élément ne doit pas être exclu du droit à déduction par la loi.
(1) L'élément supportant la taxe doit concourir à une opération taxable ou assimilée :
Concourent à une opération taxable, les achats de biens et services utilisées pour réaliser -
Des opérations effectivement taxées ;
Des exportations y compris des produits exonérés pour lesquels l'entreprise a exercé
son droit à l'option ;
Des ventes en suspension justifiées par une autorisation administrative de vente en
suspension
Les produits exonérés en régime général ouvrent droit à déduction lorsqu'ils ont fait
l'objet d'un assujettissement par option totale ou partielle en raison des exportations ou
des ventes aux assujettis ;
(2) L'élément doit être nécessaire à l'exploitation : Le caractère nécessaire à l'exploitation qui
constitue une condition de fond pour la déductibilité de la TVA ayant grevé les acquisitions
s'apprécie en fonction des circonstances de fait de chaque entreprise.
Néanmoins, faisant une interprétation libérale des conditions de déductibilité, l'administration a
considéré que la TVA peut être récupérable en dépit du caractère non déductible de la dépense
en matière d'impôts sur les bénéfices.
L'application de cette condition amène à exclure du droit à déduction la TVA qui grève les biens
acquis pour les seuls besoins des dirigeants sociaux ou du personnel en dehors de tout rapport
avec l'exploitation.
Parmi les exemples fournis par l'administration fiscale, les traitements suivants sont retenus -
La TVA grevant les vêtements de travail ou de sécurité du personnel est récupérable ;
 En revanche, la TVA relative à un jardin d'enfants sur les lieux de travail n'est pas
récupérable.
(3) L'élément ouvrant droit à déduction doit être acquis par l'entreprise : La règle est que
les assujettis ne peuvent déduire que la TVA ayant grevé les biens dont ils sont propriétaires.
Néanmoins certaines catégories d'acquisitions, bien que n'octroyant pas de droit de propriété
donnent droit à déduction. Tel est le cas par exemple d'une construction sur terrain d'autrui dans
le cadre d'un contrat de bail à construction ou en vertu d'un contrat d'occupation du domaine
public ou même d'un bail ordinaire. Un autre exemple peut être donné par les travaux

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d'aménagement, d'agencement ou d'entretien et réparation sur un immeuble ou une machine
loués.
Pour ces différentes catégories de travaux et d'acquisitions, la TVA est récupérable bien que
l'entreprise ne dispose que d'un droit de jouissance et éventuellement de protection (Fonds de
commerce) et non de propriété du bien.
(4) L'élément ne doit pas être exclu du droit à déduction par la loi - La loi n'exclut
expressément du droit à déduction qu'une seule catégorie d'éléments par nature.
Il s'agit des voitures de tourisme ne faisant pas l'objet même de l'exploitation de l'entreprise et de
toute dépense qui leur est rattachée.
Régime des voitures de tourisme objet de l'exploitation - La notion d'objet de l'exploitation
recouvre les voitures de tourisme acquises en vue de leur revente ou qui sont destinées à être
données en location avec ou sans chauffeur. Les taxes grevant ces voitures de tourisme ainsi
que celles grevant les frais qui leurs sont rattachés sont récupérables des taxes collectées en
raison du fait que ces voitures sont l'objet sur lequel porte l'activité de l'entreprise.
NB : Par ailleurs, n’ouvrent pas droit à déduction, les acquisitions de marchandises, de biens et
de services dont le montant en hors TVA est supérieur ou égale à 5.00030 dinars et dont le
règlement s’est opéré en espèces.
De même, à compter du 1er Janvier 2017, n’ouvre pas droit à déduction, la TVA ayant grevé
les acquisitions de biens et services auprès des personnes résidentes ou établies dans des
paradis fiscaux.
C. Conditions de forme -
Le bénéfice du droit à déduction est subordonné à la justification du paiement de la TVA par des
pièces justificatives régulières et probantes à savoir :
Une facture d'achat ;
 Les documents douaniers ;
 L'acquittement de la taxe sur les immobilisations produites par l'entreprise pour elle-
même.
(1) Les factures d'achats en Tunisie -Seules les taxes figurant sur des factures régulières
ouvrent droit à déduction. Les conditions de régularité des factures sont fixées par l'article 18 du
code de la TVA.
Pour remplir les conditions fiscales, la facture doit comporter :
L'identification de l'entreprise vendeuse et son adresse ;
Une numérotation de la facture ;
Le numéro de la carte d'identification fiscale d'assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée
délivrée par l'administration fiscale au vendeur ;
La date de l'opération ;
 La désignation de l'entreprise acheteuse ;

30Le seuil de 5.000 dinars hors TVA appliqué en 2016 était de 20.000 dinars en 2014 avant d’être porté à 10.000 dinars en 2015.

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 La désignation du bien ou du service, des quantités et prix hors taxe ;
Les taux et les montants de la taxe sur la valeur ajoutée ;
 Le montant net toutes taxes comprises.
Par ailleurs, et sans qu'elles ne constituent une condition de déductibilité de la TVA, les mentions
suivantes doivent figurer sur les factures -
 Le numéro du registre de commerce de l'entreprise vendeuse ;
 Le capital social si le vendeur est une société.
Pour que la TVA soit déductible, il faut que la facture justificative ou le document en tenant lieu
soit établi au nom de l'entreprise sauf le cas de marché où le maître de l'ouvrage achète en son
nom tout ou partie des fournitures, objet du marché.
(2) Les importations - Les documents douaniers et leurs annexes font foi pour la déduction de
la TVA acquittée aussi bien au titre du bien importé que des services liés à l'importation même si
les pièces justificatives relatives aux services liés à l'importation sont établies au nom du
transitaire agissant pour le compte de l'entreprise et refacturés par lui en tant que débours.
Section 2 : Règles de déduction spécifiques aux entreprises partiellement assujetties
Les entreprises partiellement assujetties sont des entreprises qui regroupent à la fois des
activités assujetties à la TVA et des activités exonérées relevant du tableau A ou se situant en
dehors du champ d'application de la TVA.
Ces entreprises ne peuvent déduire l'intégralité de la TVA ayant grevé l'ensemble de leurs
achats de biens et services. Pour déterminer le sort de chaque TVA subie en amont, il y a
lieu d'appliquer la règle de l'affectation.
§ 1. La règle de l'affectation :
Cette règle amène, après avoir divisé l'entreprise en secteurs d'activités distincts, à déterminer
pour chaque achat de bien et de service si son affectation est exclusive à un secteur ou si elle
est mixte aux deux secteurs.
Ainsi, la règle de l'affectation, qui favorise le principe de neutralité de la TVA, amène à
considérer qu'une entreprise partiellement assujettie utilise selon le cas des biens et services :
 Affectés exclusivement à un secteur soumis et pour lesquels elle bénéficie de la déduction
totale, sauf les exclusions légales,
 Affectés exclusivement à un secteur non soumis et pour lesquels elle ne bénéficie d'aucun
droit à déduction,
 Affectés d'une façon commune au secteur soumis et au secteur non soumis, pour lesquels elle ne
bénéficie que de la déduction d'une partie de la taxe déterminée selon la règle du prorata.
§ 2. La règle du prorata :
La règle du prorata de déduction applicable à la TVA grevant les achats de biens y compris les
investissements et les services utilisés communément par les deux secteurs de l'entreprise (à savoir
le secteur soumis et le secteur qui ne l'est pas) fait que l'entreprise ne déduit que la quote-part de
TVA correspondant aux activités soumises selon le pourcentage des activités soumises et
assimilées par rapport à l'ensemble des activités de l'entreprise. Ce pourcentage est dit le prorata.

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Ce prorata est à la fois général et unique. Il est général, parce que, sauf exception, l'ensemble des
recettes réalisées par l'entreprise, concourt à sa détermination. Il est unique parce que toute
l'entreprise ne peut utiliser qu'un seul prorata par an.
Le pourcentage général de déduction applicable à une année civile est dégagé d'après les
opérations réalisées au cours de l'année civile précédente ou selon les comptes prévisionnels en
cas d'entreprise nouvellement installée ou nouvellement assujettie. Il est déterminé au début de
l'année pendant laquelle il est utilisé. Ainsi, le prorata à utiliser pour la déduction des taxes
communes grevant les biens et services acquis par une entreprise partiellement assujettie en 2013
est celui dégagé début 2013 à partir des données de 2012.
Néanmoins, si pour les biens autres que les immobilisations amortissables ainsi que les services la
déduction opérée selon le prorata est définitive, la récupération initiale relative aux immobilisations
amortissables est susceptible d'être modifiée à la fin de l'année d'acquisition du bien si le prorata de
déduction varie de plus ou moins plus de 5%.
§ 3. Règles de calcul du prorata :
Le prorata d'une année résulte du rapport entre les recettes des ventes soumises locales, à
l'exportation ou en suspension de taxes et l'ensemble des revenus réalisés. Les deux éléments du
rapport étant ceux réalisés pendant l'exercice civil écoulé ou la partie de l'exercice civil écoulé.
Selon la Direction des Impôts, l'emploi du terme "recettes" par le code de la TVA vise le chiffre
d'affaires réalisé avec les tiers, ce qui exclut :
Les livraisons à soi-même, même taxées ;
Les sommes reçues en consignation d'emballages qui constituent des dépôts non acquis à
l'entreprise. Ces sommes ne sont pas prises en considération même en cas de non retour
Les débours (remboursements de frais non imposables) ;
Les cessions d'éléments d'actif soumis à un régime spécifique de régularisation de TVA ;
Les affaires réalisées en dehors du champ territorial tunisien ;
Les indemnités d'assurance ;
Les facturations complémentaires ou rectificatives ne se rattachant pas à l'année
concernée par le calcul du prorata (complément de prix, rabais, ristournes...).
Compte tenu de ce qui précède, le calcul du prorata prend en compte :
AU NUMÉRATEUR :
Les ventes soumises à la taxe sur la valeur ajoutée tenant compte de la date d'exigibilité
(toutes taxes comprises),
Les ventes réalisées à l'exportation de produits ou de services taxables en droit ou par option
(taxe sur la valeur ajoutée fictive comprise) ;
Les ventes assimilées à des exportations (taxe sur la valeur ajoutée fictive comprise) ;
Les ventes réalisées en suspension de taxe sur la valeur ajoutée (taxe sur la valeur ajoutée
fictive comprise);
Les ventes de déchets (taxe sur la valeur ajoutée comprise).

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AU DÉNOMINATEUR :
Les montants figurant au numérateur (toutes taxes comprises) ;
Les ventes portant sur des affaires exonérées pour lesquels aucune option n'est possible ou
lorsqu'une telle option est possible aucune option n'a été exercée ;
 Les ventes situées hors du champ d'application de la taxe sur la valeur ajoutée ;
Le régime de la suspension de taxe doit être nettement distingué de celui de l'exonération. En effet,
dans le régime de la suspension, l'exigibilité de la taxe normalement due peut être éventuellement
réclamée à un stade ultérieur, tandis que dans l'exonération la taxe n'est pas et ne sera jamais
exigible. L'exonération constitue un statut donné au produit de par sa nature. en vertu de la loi
(Produit figurant sur une liste énumérée au tableau A annexé au code de la TVA). La suspension est
un régime de faveur, un régime d'avantage octroyé à une vente d'un produit normalement taxable
mais pour lequel l'administration autorise la suspension de la TVA en raison de sa destination.
En conséquence, les opérations faites en suspension donnent droit à la déduction dans les mêmes
conditions que celles soumises alors que celles faites en exonération (Tableau A) ou situées en
dehors du champ d'application de la TVA n'en donnent pas droit. C'est d'ailleurs, pour cette raison
que les ventes en suspension figurent dans les deux termes du rapport, majorées du montant de la
taxe suspendue, alors que les ventes exonérées ainsi que celles situées en dehors du champ
d'application de la TVA ne figurent qu'au dénominateur.
Si les ventes de produits exonérés ou situés en dehors du champ d'application de la taxe sur la
valeur ajoutée sont considérées, pour la détermination du prorata, pour leur montant réel, celles
réalisées à l'exportation ou en suspension de taxes sont majorées de la taxe fictive non perçue à
leur réalisation. C'est ainsi que ces ventes sont majorées de 6%, 10%, 18% ou 29% de leur montant
selon que l'un ou l'autre de ces taux leur aurait été appliqué si elles avaient été réalisées en régime
intérieur.
Formule de calcul du prorata - Le prorata de déduction se calcule, à l'année civile, selon la
formule suivante -
(A + B + C + D + E) x 100 / (CA global + F + G + H)
où A = Chiffre d'affaires ou recettes taxables de l'année, en tenant compte du fait générateur et de la
date d'exigibilité pour son montant TTC ;
B = Montant réel des exportations ;
C = Taxe fictive sur exportations ;
D = Ventes en suspension de taxes ;
E = Taxe non exigée sur ventes en suspension ;
F = Ventes exonérées de taxe y compris à l'exportation sans option ;
G = Ventes du produits hors du champ d'application de la TVA ;
H = Subventions reçues pour insuffisance de prix.
Ce pourcentage ainsi déterminé est retenu avec deux chiffres après la virgule.
§ 4. Modalités de déduction pour les biens et services autres que les immo. amortissables
La taxe sur les biens et services communs utilisés dans les deux secteurs soumis et non soumis est
déduite au fur et à mesure de leur acquisition dans la limite du prorata établi en début d'année sur la

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base des chiffres de l'exercice précédent. Une telle déduction est définitive puisque la révision de
la déduction faite selon la règle du prorata n'est prévue que pour les biens soumis à amortissement.
A. Modalités de déduction pour les biens amortissables.
En ce qui concerne les biens amortissables, les entreprises qui ne sont pas assujetties à la taxe sur
la valeur ajoutée à raison de l'ensemble de leurs activités ont la possibilité de déduire une fraction
correspondant au prorata de la taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé les immobilisations communes
utilisées par les deux secteurs. Le prorata de déduction applicable à cette déduction initiale est celui
calculé au titre de l'exercice précédent.
Il est ensuite régularisé, une seule fois, sur la base du prorata définitif de l'année d'acquisition s'il
dégage une variation en plus ou moins supérieure à 5% par rapport au prorata utilisé pour la
déduction initiale.
B. Régularisation de la déduction initiale sur les biens soumis à amortissement communs
aux deux secteurs
a) Principe de la régularisation : En cas de variation de plus ou moins plus de cinq centièmes du
prorata appliqué (± 5,01), et de celui résultant des éléments réalisés pendant l'année où la
déduction a pris naissance, des corrections doivent être apportées à la déduction initiale.
Cette régularisation est opérée, une seule fois, sur la base de la variation du prorata au cours de
l'année d'acquisition, au titre de la déclaration du mois de janvier de l'année suivant celle au cours
de laquelle la déduction initiale est opérée.
b) Forme de la régularisation : Si le prorata de l'année pendant laquelle le droit à déduction a pris
naissance est supérieur de plus de cinq centièmes au prorata ayant servi à la déduction initiale, un
complément de déduction sur immobilisations est alors accordé à l'entreprise dans une proportion
égale à la différence du prorata de fin d'année et de celui de début de l'année.
Ainsi, au cas où le pourcentage ayant servi à la déduction initiale est de 85% alors que celui de fin
d'année est de 94%, la variation est de - 94% - 85% = 9% > 5%.
L'entreprise est alors autorisée à déduire un complément de 9% de la taxe ayant grevé les
immobilisations, communes aux deux secteurs, acquises au cours de l'exercice.
Par contre, si le prorata de l'année pendant laquelle le droit à déduction a pris naissance est
inférieur à plus de cinq centièmes au prorata ayant servi pour la déduction initiale, l'entreprise est
tenue de reverser au trésor une partie de la taxe initialement déduite dans une proportion égale à la
différence du prorata du début de l'année et de celui de fin d'année.
Ainsi, au cas où le pourcentage ayant servi à la déduction initiale est de 85% alors que celui de fin
d'année n'est que de 70%, la variation est de - 70% - 85% = -15 % <-5%.
L'entreprise est alors tenue de reverser la déduction opérée en trop, qui est de 15% de la taxe ayant
grevé les immobilisations communes aux deux secteurs, acquises au cours de l'exercice.
Enfin, si le prorata de l'année pendant laquelle le droit à déduction a pris naissance est inférieur ou
supérieur de cinq centièmes et moins, aucune régularisation n'est à faire, la taxe déduite
initialement devient définitive.

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Exemple de calcul du prorata :
Une entreprise de fabrication de machines réalise en 2019 les opérations
suivantes :
- ventes locales toutes taxes comprises 600.000
- ventes à l'exportation (19%) 100.000
- ventes en suspension (19%) 160.000
- ventes locales en exonération 270.860
Son prorata 2020 (calculé à fin décembre 2019) qui lui servira pour la déduction
de la taxe supportée au titre de tous biens ou services à usage commun ou mixte
sera déterminé comme suit :
AU NUMÉRATEUR :
- ventes locales toutes taxes comprises.................. 600.000
- ventes à l'exportation................................................... 100.000
- taxe sur ventes à l'exportation .............................. 19.000
- ventes en suspension................................................. 160.000
- taxe sur ventes en suspension............................. 30.400

TOTAL..................................... 909.400
AU DÉNOMINATEUR :
- montant du numérateur................................................. 909.400
- ventes en exonération................................................... 271.638,961
TOTAL PRORATA ____________909.400__________ X 100 = 77%
909.400 + 271.638,961

Exemple de déduction initiale


Supposons que l'entreprise ci-dessus achète en 2020 des biens et services
communs aux deux secteurs soumis et exonérés. L'achat porte sur :
- des biens amortissables ayant supporté une TVA de 20.000 ;
- et des biens non amortissables et des services taxés ayant supporté une TVA
de 10.000.
Le pourcentage de déduction opéré en 2020 est le suivant :
- au titre des biens amortissables : 20.000 x 77% = 15.400
- au titre des autres biens et services : 10.000 x 77% = 7.700
Si la déduction ainsi opérée au titre des biens non amortissables et des services est
définitive, celle opérée au titre des biens amortissables est sujette à régularisation
à la fin 2020.

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Hypothèses de variation :
1ère hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2020 devient 92%.
La variation du pourcentage initial est de : 92% - 77% = 15%.
Cette variation en hausse excède le seuil de 5 centièmes, l'entreprise peut donc
opérer une déduction supplémentaire de 15% de la taxe ayant grevé
l'immobilisation, soit une déduction supplémentaire de : 20.000 x 15% = 3.000
La déduction complémentaire est effectuée au mois de janvier 2021 (déclaration
déposée en février 2014) (article 9 § III point 2 du code de la TVA).
2ème hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2020 devient 70%.
La variation du pourcentage initial est de : 70% - 77 % = - 7%
Cette variation en baisse excède le seuil de 5 centièmes, l'entreprise doit opérer un
reversement de la déduction opérée en reversant 7% de la taxe ayant grevé
l'immobilisation.
Le reversement à effectuer au mois de janvier 2021 dans le cadre de la déclaration
à déposer en février 2014 est égal à : 1.400 soit 20.000 x 7%
3ème hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2020 devient 80
centièmes. La variation du pourcentage initial est de : 80% - 77% = + 3%.
Cette variation à la hausse n'excède pas le seuil de 5 centièmes, l'entreprise n'a
aucune déduction supplémentaire à opérer, la déduction initiale étant considérée
comme définitive.
4ème hypothèse :
Le pourcentage déterminé à partir des opérations réalisées en 2020 devient 74
centièmes. La variation du pourcentage initial est de : 74% - 77% = - 3%.
La variation étant inférieure à 5%, aucune régularisation n'est à effectuer.

Section 3 : Le reversement de la TVA initialement déduite


§ 1. Règles générales :
La TVA initialement déduite sur les marchandises et les biens autres que les immobilisations
amortissables est reversée en totalité à la survenance de l'un des événements suivants :
 Disparition injustifiée ;
 Changement d'affectation d'un secteur assujetti à un secteur non assujetti ou
un emploi n'ouvrant pas droit à déduction ;
 Perte ou abandon de la qualité d'assujetti.
 Cession d'une immobilisation corporelle non amortissable (un bien).

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(1) Disparition injustifiée : La disparition est injustifiée à chaque fois que le contribuable n'est
pas en mesure d'apporter la preuve de la destination réelle (enlèvement frauduleux ou
destruction fortuite ou délibérée) du bien disparu. Par conséquent, ne constituent pas des
disparitions injustifiées et n'exigent de ce fait aucun reversement de la TVA initialement
déduite les cas dûment prouvés de vol, d'inondation, d'incendie, de détournement ou de
destruction volontaire.
La TVA à reverser en cas de disparition injustifiée est assise sur le coût de revient des biens
disparus. Elle est exigible dans le cadre de la déclaration déposée au mois de janvier de l'année
qui suit l'année où est constatée la disparition du bien (§ IV - point 1, article 9 du code de la TVA).
(2) Changement d'affectation : Lorsqu'un bien initialement destiné à une opération imposable
donnant lieu à déduction est utilisé pour la réalisation exclusive d'autres opérations n'ouvrant pas
droit à déduction, il y a un changement d'affectation qui entraîne le reversement de la taxe
initialement déduite. Le reversement de TVA doit être effectué au titre du mois au cours duquel le
changement d'affectation s'est produit (§ IV - point 2, article 9 du code de la TVA).
(3) Perte ou abandon de la qualité d'assujetti : La perte de la qualité d'assujetti résulte d'un
changement de législation qui reclasse un produit précédemment imposable parmi les produits
exonérés alors que l'abandon de la qualité d'assujetti résulte de la dénonciation d'une option à
l'assujettissement à la TVA dans les délais réglementaires à savoir dans le délai de 3 mois avant
l'expiration de la période d'option expirant le 31 décembre de la quatrième année qui suit celle au
cours de laquelle l'option a pris effet.
L'abandon de la qualité d'assujetti entraîne (article 2-I-3 § 6 du code de la TVA) -
 Le reversement de la TVA récupérée sur les produits existant en stocks achetés localement ;
 Le paiement de la TVA récupérée sur les produits existant en stocks importés sur une base
majorée de 25% ;
 Le reversement des fractions de TVA sur les immobilisations selon les modalités propres à
cette catégorie de biens.
Ces reversements de TVA doivent être effectués au titre du mois au cours duquel l'abandon du
statut d'assujetti s'est produit.
La perte de la qualité d'assujetti pour un produit entraîne :
Le reversement des taxes récupérées sur les stocks existants ;
et le reversement des fractions éventuelles de TVA sur les immobilisations affectées
exclusivement à l'activité exonérée.
§ 2. Reversement partiel selon les modalités particulières sur les immobilisations
amortissables :
La TVA initialement déduite au titre d'une immobilisation amortissable est partiellement reversée
selon un système de fractionnement à la survenance de l'un des événements suivants :
Cession de l'immobilisation ;
Apport en société (autre que dans le cas d'une fusion ou d'une concentration) ;
Disparition injustifiée ;
Changement d'affectation ;
Cessation de l'activité ;

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Perte ou abandon de la qualité d'assujetti.
Aux termes du paragraphe IV-2 de l'article 9 du code de la TVA, à la survenance de l'un des
événements entraînant un reversement de la TVA, le montant à reverser est égal au montant de la
taxe déduite ou celle qui aurait dû être payée (dans l'hypothèse où le bien est acquis sous le régime
suspensif) et déduite, diminué d'un cinquième par année civile ou fraction d'année civile de
détention s'il s'agit de biens d'équipement ou de matériel, ou d'un dixième par année civile ou
fraction d'année civile de détention s'il s'agit de bâtiment. Ainsi, le montant de la TVA à reverser
est déterminé en déconnexion totale du prix de cession de l'immobilisation.
a) Immobilisations concernées par la régularisation :
Aux termes du point 2 du § IV de l'article 9 du code de la TVA, le reversement éventuel des fractions
de TVA concerne :
1- Les biens d'équipement et le matériel (selon un découpage en 5 fractions, décomptées chacune
par année civile ou fraction d'année civile de détention).
2-Les bâtiments (selon un découpage en 10 fractions, décomptées chacune par année civile ou
fraction d'année civile de détention).
Ainsi, n'est pas, à notre avis, concernée par le système de reversement applicable aux
immobilisations amortissables, la cession d'un terrain, porté en immobilisation, acquis auprès d'un
lotisseur et ayant donné lieu à la déduction de la TVA payée lors de l'acquisition. Cette opération
entraîne le reversement de la totalité de la TVA initialement déduite au titre dudit terrain quel que
soit son prix de cession.
b) Régime applicable aux constructions :
Un reversement est dû lorsque l'un des événements entraînant ce reversement intervient selon le
cas dans l'intervalle de la période allant de 9 ans plus une fraction d'année (lorsqu'il est acquis le 1er
janvier) ou 8 ans plus deux fractions d'années qui suivent la date d'acquisition de la construction. La
fraction d'année s'étend de 1 à 365 jours de l'année civile.
c) Régime applicable aux autres immobilisations amortissables :
Un reversement est dû lorsque l'un des événements entraînant ce reversement intervient selon le
cas dans l'intervalle de la période allant de 4 ans plus une fraction d'année ou 3 ans plus deux
fractions d'année qui suivent la date d'acquisition de l'immobilisation.
Ainsi, un matériel acquis courant décembre 2017 ne nécessite aucun reversement de TVA s'il est
cédé après le 31 décembre 2020 soit à partir du 1er janvier 2021.
d) Modalités de facturation de la TVA reversée sur immobilisation :
La TVA reversée est déterminée abstraction faite du montant de la transaction. Cette TVA est
généralement incluse dans le prix de vente. Dans une telle hypothèse, elle est mentionnée en
marge de la facture ou du contrat de cession (§ IV - point 3, article 9 du code de la TVA).
Exemple : Prix de cession........ 60.000 dinars (dont TVA reversée sur immobilisations 2.000 DT)
e) Caractère déductible de la TVA reversée chez le nouvel acquéreur :
L'acquéreur peut, s'il est assujetti, récupérer dans les conditions ordinaires la TVA reversée par
le cédant ou l'apporteur à la seule condition que cette TVA soit mentionnée sur la facture de
vente ou le contrat d'apport.

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La question se pose, dans le cas où la TVA reversée par le vendeur de l'immobilisation tient
compte de son prorata de déduction, si l'acquéreur acquiert un droit à déduction sur la base de la
TVA effectivement reversée ou sur la base d'un calcul de régularisation prenant en compte la
TVA ayant grevé l'immobilisation lors de son acquisition par le cédant ?
Illustrons la question par un exemple :
La société A achète le 31/12/N une machine par un prix hors TVA 100.000 D grevée d'une TVA
de 10%. Son prorata est de 50%. La machine est cédée le 1er janvier N+2.
TVA à reverser :
Calcul de la régularisation sur la base de la TVA ayant grevé l'immobilisation : 10.000 x (2/5) =
4.000 D
Bien que la doctrine ne se soit jamais prononcée sur la question, c'est le montant de la
régularisation calculé sur la base de la TVA ayant grevé le bien qui devrait être récupérable chez
l'acquéreur. Cette interprétation, conforme à l'esprit d'équité n'est pas incompatible avec le texte
formulé au point 3 du § IV de l'article 9 du code de la TVA.
Dans les usages pratiques, l'acquéreur se limite à récupérer la TVA effectivement reversée par
le vendeur.
Le nouvel acquéreur assujetti procède à la déduction selon les règles qui lui sont propres. Il est
tenu de procéder au reversement de la taxe ainsi déduite en cas de survenance d'un événement
déclenchant l'obligation de procéder au reversement au cours de la nouvelle période (de 10 ou 5
années ou fractions d'années selon la nature de l'immobilisation) couverte par cette obligation.
Section 4 - Crédit de départ des entreprises nouvellement assujetties
§ 1. Droit au crédit de départ :
Les entreprises nouvellement assujetties de droit ou par option bénéficient d'un crédit de TVA de
départ correspondant à :
- La taxe ayant grevé les biens ne constituant pas des immobilisations et détenus en stock à la
date d'assujettissement : le crédit de départ de TVA pour les éléments en stocks est déterminé
à partir des factures d'achat y afférentes. Au cas où le nouvel assujetti se trouve dans
l'impossibilité d'identifier le montant de la TVA ayant grevé les produits en stocks sur la base des
factures d'achats, il détermine le crédit de départ par application du taux de TVA en vigueur à la
date d'assujettissement partant du prix d'achat TTC ;
- La totalité de la taxe ayant grevé les biens constituant des immobilisations qui n'ont pas
encore été utilisées à la date de l'assujettissement ;
- Une partie de la taxe ayant grevé les immobilisations en cours d'utilisation correspondante à la
TVA ayant grevé ces biens, diminuée de 1/10 par année civile ou fraction d'année civile pour les
immeubles et de 1/5 par année civile ou fraction d'année civile pour les autres immobilisations.
Le crédit de départ est déterminé en faisant abstraction de toute provision pour dépréciation
éventuelle sur immobilisations ou sur stocks.
Le bénéfice de la déduction couvre la TVA ayant grevé les biens importés ou acquis
auprès d'assujettis ou de non assujettis.

Fiscalité indirecte & directe – 2ème LNSG / Support du cours & Cahier de TD – Année Univ.2021/2022– 58
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Ainsi, le bénéfice du crédit de départ est accordé quelle que soit la source
d'approvisionnement c'est-à-dire que les achats aient été réalisés auprès d'assujettis ou non
et qu'ils aient été réalisés en régime local ou à l'importation.
§ 2. Obligation de déposer l'inventaire des biens donnant lieu au crédit de départ :
L'inventaire des biens précisant les taxes y afférentes constituant le crédit de départ doit être
déposé au centre de contrôle des impôts compétent avant la fin du 3ème mois de la date
d'assujettissement.
§ 3. Cas du nouvel assujetti partiel :
Lorsqu'un nouvel assujetti exerce à la fois une activité soumise à la TVA et une activité non
soumise, le crédit de départ est régi par les règles de l'affectation applicables aux assujettis
partiels, à savoir :
- pour les stocks de marchandises soumises lors de la vente à la TVA, le crédit de départ est
constitué par le montant intégral de la TVA ayant grevé ces marchandises déterminée sur la
base du montant réel ou sur la base du taux applicable en vigueur ;
- pour les stocks de marchandises exonérées lors de la revente de la TVA, aucun crédit de TVA
ne peut être accordé même si les marchandises ont supporté la TVA à l'achat ;
- pour les immobilisations amortissables utilisées exclusivement pour les besoins des activités
soumises à la TVA, le crédit de TVA est constitué par le montant de la TVA ayant grevé les
immobilisations en question, déterminée sur la base du montant réel ou sur la base du taux
applicable en vigueur, diminué du dixième par année civile ou fraction d'année civile pour les
bâtiments et du cinquième par année civile ou fraction d'année civile pour le reste des
immobilisations amortissables ;
- pour les immobilisations utilisées exclusivement pour les besoins des activités non soumises, il
n'est accordé aucun crédit de départ. Il en est de même pour les voitures de tourisme servant au
transport de personnes exclues par nature du droit à déduction ;
- pour les immobilisations utilisées concurremment pour les activités soumises et les activités
non soumises, le crédit de TVA est obtenu en appliquant, au montant de la TVA résultant de
l'application des règles des fractions du 1/10 et du 1/5, un pourcentage de déduction
correspondant au prorata (théorique) de l'exercice précédent si l'on se réfère à la solution
retenue par la doctrine administrative lors de l'assujettissement du commerce de détail ayant
atteint 100.000 D à la TVA ou à défaut en appliquant un prorata déterminé sur la base des
recettes prévisionnelles de la première année d'assujettissement.

Cas des promoteurs immobiliers :


Les promoteurs immobiliers devenus assujettis totaux à la TVA à compter du premier janvier
2018, n’ont pas bénéficié initialement d’un crédit de départ sur leurs stocks détenus au 31/12/2017,
et ce étant non qualifiés comme des nouveaux assujettis conformément au sous-paragraphe 6 du
paragraphe IV de l’article 9 du code de la taxe sur la valeur ajoutée.
Cette position (prévue au niveau de l’avis consultatif du Tribunal Administratif n° 799/2018 du 16
mars 2018, la note commune n°22/2018 du 2 avril 2018) a été confirmée par la décision de refus de

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l’arrêt d’exécution de ladite note commune qui a été rendue par le Tribunal Administratif le 17
septembre 2018.

Par ailleurs, l’article 79 de la loi de finances 2019 ayant prorogé d’une année l’application du taux
de TVA de 19%, alors que l’article 31 de la loi de finances pour l’année 2020 l’a reporté
pour le 1er Janvier 2024, et en vue de régulariser la situation du crédit de TVA de départ, a
permis aux promoteurs immobiliers de bénéficier du droit de déduction de la taxe sur la valeur
ajoutée ayant grevé leurs stocks détenus au 31 décembre 2017 sans que cette déduction
n’entraine la demande de restitution du crédit de la taxe qui n’a pas pu être imputé.
En vue de bénéficier de cette déduction, les promoteurs immobiliers sont tenus de déposer un
inventaire de stocks et un état de la taxe y afférente, auprès du service fiscal compétent dans un
délai ne dépassant pas le 31 mars 2019.

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CHAPITRE 5 - DEDUCTION DE LA TVA RETENUE ALA SOURCE

Aux termes de l'article 19 bis du code de la TVA, "Les services de l'Etat, des collectivités locales,
des entreprises et établissements publics sont tenus d'effectuer une retenue à la source au taux de
25% sur le montant de la TVA applicable aux montants égaux ou supérieurs à 1.000 dinars, y
compris la TVA payés au titre de leurs acquisitions de marchandises, matériel, biens d'équipements
et services". (Modifié par l'article 72 de la loi de finances pour la gestion 2004)
Corrélativement, la TVA due et qui est concernée par la retenue à la source de 25%, n'est exigible
qu'à l'encaissement pour assurer la neutralité de la nouvelle technique de retenue sur les
entreprises qui les subissent.
Section 1 : Champ d'application de la retenue à la source au titre de la TVA
La détermination du champ d'application de la retenue à la source repose sur deux éléments :
1) la base de la retenue
2) les personnes et organismes soumis à l'obligation de retenir à la source.
Si le second élément ne pose pas de difficultés particulières, la définition de la notion de marché est
restée, malgré les explications redondantes de l'administration, ambiguë.
§ 1. La base de la retenue
Avant 2004, la retenue à la source au titre de la TVA ne s'appliquait qu'aux montants payés dans le
cadre d'un marché. La loi de finances pour la gestion 2004 a étendu le champ d'application pour qu'il
englobe tous les payements effectués dans le cadre d'un marché ou non et dont le montant TVA
comprise dépasse 1.000 Dinars.
Sont exclues de la retenue les sommes payées au titre :
- Des contrats portant vente par abonnement de téléphone, d'eau d'électricité et de gaz
- Des contrats de leasing et des contrats d’ijàra, de vente murabha, d’istisna’a et de vente salam
conclus par les établissements de crédit
- Les montants payés au titre de l’acquisition de produits et services soumis au régime de
l’homologation administrative des prix dont la marge bénéficiaire brute ne dépasse pas 6%
conformément à la législation en vigueur.
- Les commissions revenant aux distributeurs agrées des opérateurs publics des réseaux des
télécommunications, de ladite retenue31.
§ 2. Personnes soumises à l'obligation de retenir la TVA à la source :
L'obligation de procéder à la retenue à la source de 25% du montant de la TVA pèse sur :
(1) Les services de l'Etat ; (3) Les entreprises publiques ;
(2) Les collectivités locales ; (4) Et les établissements publics.
Section 2 : Modalités de la retenue à la source
La retenue à la source est opérée au moment du règlement du fournisseur, moyennant délivrance
d'un certificat de retenue à la source servant de pièce justificative pour la déduction de la TVA ainsi
retenue à la source au profit de l'entreprise qui l'a subie.
31 Ajouté par l’article 34 de la loi des finances pour la gestion 2016.

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§ 1. Taux et assiette de la retenue :
Lors de l'ordonnancement ou du paiement de chaque facture, décompte sur un marché public ou
autre support, il est opéré une retenue de 25%32 du montant de la TVA facturée par le fournisseur
de biens et de services en plus de la retenue de 1,5% sur le montant TTC au titre de l'IRPP ou de
l'IS.
§ 2. Délivrance des certificats de retenue de la TVA :
Les certificats de retenue à la source de la TVA sont délivrés par les ordonnateurs. Le comptable
payeur ne fait que vérifier ledit certificat.
Section 3 : Sort de la TVA retenue à la source
La TVA retenue à la source est déductible de la TVA collectée pour son montant intégral.
Lorsque l'entreprise est en crédit de TVA, le crédit provenant de la retenue à la source est
restituable sur demande sans délai pour son intégralité.
§ 1. Droit à déduction :
Aux termes du § I point 1 de l'article 9 du code de la TVA, la TVA retenue à la source sur les
marchés à caractère public est déductible chez l'entreprise qui l'a supportée pour son montant total
quel que soit le statut d'assujetti total ou partiel de l'entreprise.
Ainsi, les personnes réalisant des opérations imposables dans le cadre de marchés au profit de
l'Etat, des collectivités locales, des entreprises et des établissements publics procèdent à la
déduction non seulement de la TVA qui a effectivement grevé les éléments du prix d'une opération
imposable, mais aussi de la TVA retenue à la source.
La déduction de la TVA retenue à la source est effectuée sur la base des certificats de retenue à la
source de la TVA délivrés par les services compétents de l'Etat, des collectivités locales, des
entreprises et des établissements publics.
Exemple - Supposons que le chiffre d'affaires hors TVA d'une entreprise, réalisé au titre du mois de
janvier 2021 se présente comme suit :
 Acompte sur marché public hors TVA 1.500.000 D
 Autre CA HT, taxable à 19% 500.000 D
CA total hors TVA 2.000.000 D
Supposons que la TVA déductible sur achats du mois de janvier 2021 soit de 150.000 D. Le montant
de la TVA à payer au titre du mois de janvier 2021 est liquidé comme suit -
TVA à payer = TVA due - (TVA déductible sur achat + TVA retenue à la source)
TVA à = (2.000.000 D x 19%) - (150.000 D + 71.250D) = 158.750 D.
71.250D étant la TVA retenue à la source (285.000 D x 25%)
§ 2. Restitution du crédit de TVA provenant de la retenue à la source :
Aux termes du § I de l'article 15 du code de la TVA, lorsque la TVA déductible ne peut être
entièrement imputée sur la TVA collectée, le crédit de TVA est remboursable sur demande déposée

32Il est à mentionner que le taux de retenue à la source était de 50% jusqu’au 31/12/2015 avant d’être reporté à 25% par
application des dispositions de l’article 34 de la loi des finances pour la gestion 2016.

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au centre de contrôle des impôts compétent, appuyée des justifications nécessaires si elle
correspond à la retenue à la source sur les marchés à caractère public.
La restitution est effectuée directement par l'intermédiaire du receveur des finances sur la base des
demandes visées par le chef de centre de contrôle des impôts compétent.
Ainsi, le crédit de TVA provenant de la retenue à la source bénéficie d'une procédure de restitution
intégrale et accélérée, cette restitution doit intervenir dans le délai d’un mois à compter de la date
du dépôt de la demande de restitution.

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CHAPITRE 6 - LA RESTITUTION DES CREDITS DE TVA
La question de la restitution du crédit d'impôt touche un principe fondamental du système de TVA ;
c'est le principe de neutralité.
Cette neutralité est parfaitement respectée depuis janvier 2007, puisque la loi n° 2006-80 du 18
décembre 2006, a étendu la restitution intégrale du crédit de TVA, à toutes les formes de crédit,
alors qu’avant cette date, la restitution intégrale ne couvrait que les exportations, les services utilisés
ou exploités hors de Tunisie, les ventes en suspension et le crédit de TVA provenant de la retenue à
la source. Le crédit provenant d'opérations intérieures n’était restituable, avant l’entrée en vigueur
de la loi précitée, qu’à concurrence de 50% de son montant.
Par ailleurs et dans le cas du crédit provenant des opérations d'exportation ou de ventes en
suspension ainsi que dans le cas du crédit provenant de la retenue à la source de TVA, la restitution
suit une procédure rapide. Elle est effectuée directement par l'intermédiaire du receveur des
finances sur la base de la demande du contribuable visée par le chef de centre des impôts
compétent (article 15 § II alinéa 2 du code de la TVA). Le contrôle des pièces présentées à l'appui
de la demande ainsi que le contrôle approfondi de la comptabilité, interviennent à posteriori.
Section 1 : Crédit remboursable
Aux termes de l'article 15-I du code de la TVA, lorsque la TVA déductible ne peut être entièrement
imputée sur la TVA collectée, la fraction non précomptée peut être remboursée sur demande
déposée au centre de contrôle des impôts compétent appuyée des justifications nécessaires.
Le crédit de TVA est remboursable selon les mécanismes et situations suivantes :
§ 1. Crédit de TVA dégagé par une déclaration mensuelle de la taxe provenant :
1) Des opérations d'exportation de marchandises
2) Des services utilisés ou exploités hors de Tunisie
3) Des ventes en suspension de TVA
4) S’il correspond à des retenues à la source prévues par les articles 19 et 19 bis du code de la
TVA
§ 2. Crédit de TVA dégagé par les déclarations mensuelles de la taxe au titre de trois mois
consécutifs et provenant :
- des investissements de création des projets prévus par l’article 5 du Code d’Incitation aux
Investissements (création, extension, renouvellement, réaménagement ou transformation de
l’activité)
§ 3. Crédit de TVA dégagé par les déclarations mensuelles de la taxe au titre de six mois
consécutifs et provenant des autres cas.
En cours d'activité de l'entreprise, le crédit de TVA, autre que celui provenant des opérations
d'exportation, de ventes en suspension et de retenue à la source, est remboursable à condition qu'il
apparaisse sur les déclarations déposées au titre de six mois consécutifs.

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Section 2 : Procédures de restitution
Il convient de distinguer entre les crédits restituables sur demande avec contrôle à posteriori et les
crédits restituables après contrôle.
§ 1. Crédit restituable sur demande sans contrôle préalable (contrôle à posteriori)
Lorsqu'il s'agit d'un crédit provenant des opérations d'exportation ou des services utilisés ou
exploités hors de Tunisie ou des ventes en suspension de TVA, la demande de restitution doit être
accompagnée d'une copie des certificats de sorties des biens ou d'une attestation de la réalisation
du service à l'étranger ou d'une copie de la décision administrative autorisant la vente en
suspension.
Dans ces cas, comme dans le cas où le crédit provient des retenues à la source sur les marchés
publics, la restitution est effectuée directement par l'intermédiaire du receveur des finances sur la
base de la demande visée par le chef de centre de contrôle des impôts compétent.
Le contrôle des pièces présentées à l'appui de la demande et éventuellement de la comptabilité
s'effectuera a posteriori.
Lorsque le crédit de TVA provient d'opérations d'exportation, la demande de restitution
accompagnée des pièces justificatives doit être exécutée dans la semaine.
Les dispositions de l’article 15 du code de la TVA, telles que modifiées et complétées par la loi
n°2009-71 du 21 décembre 2009 portant loi de finances pour l’année 2010, prévoient deux délais de
restitution -
 DELAI DE 7 JOURS A COMPTER DE LA DATE DU DEPOT DE LA DEMANDE
Pour le crédit de la TVA provenant de l’exportation de biens ou de services
 DELAI DE 30 JOURS A COMPTER DE LA DATE DU DEPOT DE LA DEMANDE
Pour le crédit de la TVA provenant des
- des ventes en suspension
- de la retenue à la source
- des opérations d’investissement et des investissements de mise à niveau
§ 2. Crédit restituable après contrôle avec une avance de 15% ou de 50%.
Tout crédit de TVA qui apparaît sur les déclarations déposées au titre de 6 mois consécutifs est
restituable pour l’intégralité de son montant avec paiement d'une avance de 15% de son montant
global sans vérification préalable. Cette avance est portée à 25%, puis à 35% (à compter du premier
janvier 2006),et enfin à 50% (à compter du premier janvier 2010) lorsque la société est soumise à
l’obligation de désigner un commissaire aux comptes et présente à l’appui de sa demande le rapport
de celui-ci de l’année précédant celle au titre de laquelle elle demande le remboursement. Ce
rapport ne doit pas comporter de réserves ayant une incidence sur l’assiette de l’impôt.
Le reliquat est remboursé après un contrôle approfondi de l'ensemble de la situation fiscale de
l'assujetti.
Pour la partie restituée sans contrôle, elle donne lieu, en cas de remise en cause à la suite du
contrôle, en plus des pénalités prévues par les articles 81 et 82 du CDPF, à l’application d’une
pénalité de 0,5% par mois ou fraction de mois à compter de la date de restitution et jusqu’à la fin du

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mois au cours duquel a eu lieu de payement de cette partie ou la reconnaissance de la dette ou la
notification des résultats de la vérification fiscale.
La procédure de restitution, telle que commentée par la doctrine administrative, comporte les étapes
suivantes :
a- Paiement de l'avance
Les services du contrôle fiscal chargés de l'instruction de la demande de restitution s'assurent -
- de la persistance du crédit sur 6 mois consécutifs,
- que les déclarations ayant suivi la dernière restitution, depuis 6 mois au moins, aient fait l'objet des
rectifications nécessaires.
b- Restitution du reliquat du crédit de TVA
La vérification approfondie peut soit confirmer, soit infirmer partiellement ou totalement le montant
du crédit objet de la demande de restitution qui peut recevoir l'accord de l'assujetti ou son refus.
En cas d'accord, le chef du centre de contrôle des impôts compétent procède au visa de la
deuxième copie de la demande. A cette occasion, l'assujetti doit signer des déclarations
rectificatives pour tenir compte du crédit de TVA objet du visa.
Dans ce cas, la restitution s’effectue dans un délai maximum de 120 jours à partir de la date de
dépôt de la demande en restitution remplissant toutes les conditions légales requises.
Ce délai est réduit à 60 jours pour les sociétés dont les comptes sont légalement soumis à l’audit
d’un commissaire aux comptes et pour lesquels la certification est intervenue au titre du dernier
exercice clôturé pour lequel le délai de déclaration de l’impôt sur les sociétés au titre de ses
résultats est échu à la date de dépôt de la demande de restitution du crédit de TVA et ce, à
condition que la certification des comptes ne comporte pas de réserves touchant à l’assiette de
l’impôt.
c- Régularisation du montant du crédit de TVA lors de l'obtention de chaque remboursement
Chaque somme restituée doit donner lieu à la régularisation du crédit de TVA dont seul le montant
régularisé continue à apparaître sur les déclarations de TVA à partir de la date d'obtention du
remboursement.
Par ailleurs, la demande de restitution régie par le délai de 120 jours, doit donner lieu à une
suspension (régularisation au niveau de la déclaration) du droit à déduction pour les sommes faisant
l’objet de demande de restitution des montants exigibles et ce, durant les délais de restitution fixés.
§ 3. Demande de remboursement lors de la cessation d'activité
Dans ce cas, le remboursement est précédé d'un contrôle fiscal approfondi. L'administration fiscale
n'est tenue par aucun délai limite de réponse à la demande de restitution.

Nouveauté apportée par la LF 2015 : l’article 19 de la LF 2015 a institué un délai de 7 jours pour la
restitution de l’intégralité du crédit de TVA pour les sociétés qui relèvent de la compétence de la direction
des grandes entreprises « DGE » et qui accompagnent leurs demandes de restitution d’un rapport spécial
du CAC relatif à l’audit du crédit objet de la demande de restitution.

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Nouveauté LF 2016 : INSTITUTION D’UN REGIME FISCAL PRIVILEGIE POUR LES
ENTREPRISES PILOTES EN FISCALITE (ART 47)
Nonobstant les dispositions prévues par la législation fiscale en vigueur, et dans le cadre
de l'institution d'une expérience pilote au profit des entreprises transparentes
fiscalement, la loi de finances pour la gestion de l'année 2016 a institué un régime fiscal
privilégié au profit desdites entreprises, et ce, en leur permettant de bénéficier du
système de remboursement automatique et instantané du crédit de TVA et des autres
droits sur le chiffre d'affaires affectés au profit des fonds spéciaux de trésor.
L’adhésion à ce régime, donne lieu pour les entreprises bénéficiaires du régime suspensif
de la taxe sur la valeur ajoutée et des droits exigibles sur le chiffre d’affaires à l’abandon
dudit régime suspensif.
Bénéficient de ce régime, les entreprises :
- dont la situation fiscale et douanière est en règle ;
- légalement soumises à l'audit d'un commissaire aux comptes et dont les comptes sont
certifiés pour les trois exercices qui précèdent l’année de l’option sans que la certification
ne comporte des réserves ; et
- ayant adhéré au système de télé-déclaration ;
Pour le bénéfice de ce régime, l’entreprise concernée est tenue de déposer une demande à
cet effet auprès du service fiscal compétent dans un délai ne dépassant pas le 31 janvier
2016.
Le régime de restitution automatique et instantanée est applicable pour une année. Il est
possible d’abandonner ce régime au cours de la même année et de revenir au régime
applicable avant la date de l’adhésion par le biais d’une demande déposée à cet effet
auprès du service fiscal compétent avant la fin de l’année selon un modèle établi par
l’administration.
Ce régime est institué à titre expérimental pour une période d’une année (2016) à charge
de le reconduire ou de l’abandonner dans le cadre de prochaine loi de finances.

Pour les crédits susmentionnés restitués :


- Au titre des opérations d’exportation de marchandises ou de services utilisés ou exploités en dehors
de la Tunisie (Restituable sur une déclaration dans un délai de 7 jours).
- Par les entreprises relevant de la direction des grandes entreprises sur la base d’un rapport
spécial du CAC relatif à l’audit dudit crédit (voir vi-haut «Nouveauté apportée par la LF
2015»).
- Par les entreprises transparentes fiscalement ayant bénéficié du régime de faveur de
remboursement automatique et instantané du crédit de TVA, dans le cadre de l’expérience
pilote instituée par l’article 47 de la loi de finances pour la gestion de l’année 2016.
La loi de finances pour la gestion 2017, a institué une amende fiscale administrative au taux de 100%
du crédit de TVA indûment restitué en totalité. Cette amende sera payée en plus de la TVA indûment
restituée et les pénalités de retard y afférentes33.

33Le montant du crédit ajusté ainsi que l’amende fiscale administrative, doivent être confirmés dans l’arrêté de la
taxation d’office.

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La procédure de restitution peu être schématisée comme suit :

Demande Délai de restitution

Export 7 jours

Restituable dés leur Suspension


première apparition

Retenue à la source
30 jours

3 déclarations Investissement
successives

6 déclarations Opération courante


successives

Il ya 2 cas

Pour les entreprises Pour les entreprises qui


soumises ne sont pas soumises
légalement au légalement au CAC

Tout crédit de TVA qui apparaît sur les déclarations Acompte 15% sans
déposées au titre de 6 mois consécutifs est restituable
pour l’intégralité de son montant avec paiement vérification + programme en
d'une avance de 50% à compter du 1er janvier 2010. vérification approfondie.
 L’Ese présente le rapport du CAC qui ne doit pas
comporter de réserves ayant une incidence sur
l’assiette imposable (réserves d’ordre fiscale)

Le reliquat est remboursé après un contrôle approfondi de l'ensemble de la situation fiscale de


l'assujetti.

60 jours 120 jours

NB : Pour les entreprises soumises légalement au CAC, pour lesquelles le CAC a émis un rapport
comportant des réserves ayant une incidence sur l’assiette imposable (réserves d’ordre fiscale), le taux
de l’avance sera de 15% et non pas de 50%.

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CHAPITRE 7 - LIQUIDATION DE LA TVA&
OBLIGATIONS DES CONTRIBUABLES
Section 1 : Liquidation de la TVA
Les assujettis à la TVA liquident leur position vis-à-vis du fisc tous les mois en déclarant sur un
modèle d'imprimé fourni par l'administration la taxe collectée et les assiettes d'une part et la taxe
imputée assortie du montant des achats ainsi que le crédit éventuel reporté du mois précédent
d'autre part.
L'obligation de déposer une déclaration mensuelle de TVA pèse sur tous les assujettis qu'ils soient
redevables ou non de TVA.
. Délais de dépôt de déclaration :
a) Régime général : La TVA fait l'objet d'une déclaration mensuelle dans les délais suivants -
- Pour les personnes physiques : les quinze premiers jours du mois qui suit le mois au
titre duquel l'imposition est due.
- Pour les personnes morales : les vingt huit premiers jours du mois qui suit le mois au
titre duquel l'imposition est due.
La déclaration de TVA doit être datée et signée.
La liquidation de la TVA peut faire ressortir deux situations :
Solde de TVA à payer : Ce solde est acquitté au comptant au moment du dépôt de la déclaration.
Le défaut de dépôt de la déclaration accompagnée du paiement dans les délais impartis entraîne
des pénalités.
Crédit de TVA - Lorsque le montant de la taxe récupérable, y compris éventuellement le report
créditeur du mois précédent, dépasse le montant de la TVA collectée, la déclaration dégage un
crédit d'impôt au profit de l'entreprise.
Dans ce cas la déclaration déposée est dite négative. Le reliquat de la taxe qui n'a pas pu être
imputé sur la taxe due est reporté sur le mois suivant et ainsi de suite d'un mois à un autre. Il peut
aussi faire l'objet d'une demande de restitution si les conditions sont remplies.
b) Cas particulier des assujettis occasionnels- Lorsqu'une personne effectue
occasionnellement une opération passible de la taxe sur la valeur ajoutée, elle doit souscrire une
déclaration dans les deux jours qui suivent la réalisation de l'opération imposable et déposer cette
déclaration accompagnée du paiement à la recette des finances du lieu où s'est effectuée ladite
opération.
Section 2 - Les obligations du contribuable
Les obligations des contribuables comportent l'accomplissement des démarches et la réalisation des
formalités d'identification fiscale, des obligations comptables, des obligations liées à la facturation et
au transport de marchandises ainsi que les obligations déclaratives et de régularisation en cas
d'abandon du régime d'assujetti, de cessation et de cession d'activités.

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SS 1 - Les formalités d'identification
§ 1. Obligations des entreprises domiciliées ou établies en Tunisie -
Toute personne physique ou morale qui s'adonne à l'exercice d'une activité soumise à la TVA en
régime intérieur doit, avant d'entamer cette activité, souscrire une déclaration sur un modèle fourni
par l'administration et obtenir une carte d'assujetti total ou partiel.
L'immatriculation initiale ainsi que les déclarations modificatives sont déposées au bureau de
contrôle des impôts du lieu d'imposition.
L'ouverture d'un nouvel établissement doit donner lieu à une déclaration de mise à jour de la
déclaration d'identification fiscale auprès du centre des impôts du siège et une autre déclaration
auprès du service du contrôle fiscal dans le ressort duquel se trouve le nouvel établissement. En
effet, en matière de TVA, la règle est la déclaration autonome de chaque établissement sauf
autorisation de centraliser au siège de l'établissement principal l'ensemble des déclarations de TVA
des différents établissements.
§ 2. Opération occasionnelle soumise :
Aux termes du § V de l'article 18 du code de la TVA, les personnes effectuant occasionnellement
une opération passible de la TVA doivent souscrire dans les quarante huit (48) heures une
déclaration à la recette des finances du lieu où s'est effectuée l'opération et acquitter immédiatement
la taxe.
S.S 2- Les obligations liées aux factures
§ 1. Principe général -
Les factures, qui constituent le support de vente et de collecte de TVA pour le vendeur et la pièce
justificative des achats et de déduction de TVA pour l'acquéreur, constituent le document le plus
important autour duquel est bâti tout le système de TVA.
En plus des mentions obligatoires qui doivent figurer sur toutes les factures de vente, le code de la
TVA a institué une obligation de déclarer l'imprimeur à qui l'entreprise a confié l'impression de ses
factures de ventes. De même, ledit code institue des règles particulières de facturation régissant le
commerce de détail assujetti et réitère l'obligation de délivrer une facture.
§ 2. Mentions obligatoires devant figurer sur les factures de ventes -
Les mentions obligatoires qui doivent figurer sur les factures sont :
01. La dénomination du vendeur.
02. Son adresse.
03. Le numéro du registre du commerce.
04. Le capital social pour les personnes morales.
05. Le code d'assujetti à la TVA du vendeur.
06. La désignation du client et son adresse.
07. La qualité du client "assujetti ou non assujetti" et le numéro d'assujetti du client.
08. La date de l'opération.
09. La désignation du produit ou de la prestation, la quantité et le prix unitaire.
10. Les montants hors taxes.
11. Les taux et montants des taxes.
12. Le montant total toutes taxes comprises.
13. Un numéro interne (a) propre au vendeur pour les factures, décomptes et mémoires...

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Les mentions (1) - (2) - (5) - (6) - (8) - (9) - (10) - (11) et (13) ont un caractère substantiel. Leur
mention obligatoire est expressément prévue par le code de la TVA.
Par ailleurs, la loi n° 2002-101 du 17 décembre 2002 portant loi de finances pour la gestion 2003, a
institué l’obligation de l’insertion du numéro de la carte d’identification fiscale, pour toute facture
émise au nom d’un client soumis à l’obligation d’établir la déclaration d’existence prévue par l’article
58 du code de l’IRPP et l’I.S. Sont toutefois dispensés de cette obligation les assujettis non tenus
d’appliquer la majoration de l’assiette de la TVA de 25% (exemple - Expert comptable)
Certains autres documents peuvent tenir lieu de factures.
Ces documents doivent comporter les mentions obligatoires des factures. Parmi ces documents, il
est possible d'énumérer, en tant que pièce justificative de la déduction de TVA :
 Une note d'honoraires34.
Un contrat.
 Un décompte provisoire.
 Un décompte définitif.
 Un mémoire.
 Un document douanier.
§ 3. Obligations de respecter la suite numérique des factures de vente :
Les assujettis sont tenus d'utiliser des factures (et éventuellement des bons de livraison ou des bons
de sortie) numérotés dans une série ininterrompue et de respecter lors de l'établissement de ces
documents la suite de séquence.
La doctrine administrative (BODI n° 92/17, Note Commune n° 16) apporte les précisions suivantes -
«On entend par série ininterrompue, soit une numérotation successive dans l'année, auquel cas la
numérotation doit être servie du millésime (n° .../92), soit de façon illimitée.
Cas particulier des entreprises à succursales multiples :
Les entreprises à succursales multiples peuvent éditer soit une série ininterrompue avec utilisation
d'un lot de facturiers pour chacun des établissements, soit une série pour l'entreprise mère avec une
indication permettant d'individualiser cette série et des séries relatives à chaque établissement à
part, en indiquant pour chacun d'eux le numéro de la série suivi du numéro de l'établissement (n°
.../1 par exemple).
§ 4. Déclaration de l'imprimeur par les assujettis :
Les assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée sont tenus :
 d'utiliser des factures numérotées dans une série ininterrompue,
 de déclarer au bureau de contrôle des impôts de leur circonscription les noms et
adresses de leurs fournisseurs en factures selon un imprimé fourni par l'administration fiscale. Selon

34 La loi de finances pour la gestion 2016 a mis à la charge des personnes qui réalisent des revenus dans la catégorie des bénéfices des
professions non commerciales, l'obligation d'émettre des notes d'honoraires au titre des services qu’elles réalisent. Les obligations
relatives aux mentions obligatoires et à la liste détaillée des factures émises en suspension de TVA sus-indiquées sont applicables aux
notes d’honoraires. Aussi les infractions fiscales pénales relatives aux factures et aux titres des mouvements telles que, prévues par les
articles 94, 95 et 96 du CDPF, sont également applicables aux notes d'honoraires.

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l'administration fiscale, les dispositions relatives à la facture sont applicables aux bons de livraison et
aux bons de sortie.
§ 5. Obligations à la charge des imprimeurs :
Les imprimeurs doivent tenir un registre coté et paraphé par les services du contrôle fiscal sur lequel
sont inscrits, pour toute opération de livraison, les noms, adresses et matricules fiscaux des clients,
le nombre de carnets de factures livrés ainsi que leur série numérique.
Cette mesure s'applique aux entreprises qui procèdent à l'impression de leurs factures par leurs
propres moyens.
§ 6. Règles particulières de facturation régissant le commerce de détail assujetti :
Les commerçants détaillants soumis à la TVA sont tenus de délivrer des factures pour chaque vente
lorsque ces ventes sont destinées :
1- à l'Etat et aux établissements publics à caractère administratif ;
2- aux collectivités locales ;
3- aux assujettis à la TVA ;
4- aux personnes morales ;
5- aux personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu au titre des B.I.C et des B.N.C ;
6- à tout autre client qui réclame une facture.
Pour les ventes n'ayant pas fait l'objet de factures spécifiques, le commerçant détaillant est tenu
d'arrêter quotidiennement leur montant et d'établir une facture globale.
La facture globale quotidienne s'insère et porte un numéro dans la série ininterrompue des
factures individuelles émises par le commerçant détaillant.
§ 7. Obligation de facturation :
Toute vente et toute prestation doit donner lieu à l'établissement d'une facture.
Néanmoins, les ventes faites par les commerçants de détail aux particuliers peuvent, sauf demande
expresse du client, ne pas donner lieu à une facture individuelle. Dans ce cas, une facture globale
est établie quotidiennement pour les besoins de l'assujettissement à la TVA.
§ 8. Obligation à la charge des personnes physiques soumises à l’impôt selon le régime
forfaitaire :
Les personnes physiques soumises à l’impôt selon le régime forfaitaire sont, pour les opérations
dont le montant est supérieure ou égale à 500 dinars par opération, astreints à :
 Délivrer des factures de ventes renfermant les mentions étalées ci-haut
 Tenir un livre spécial côté et paraphé par les centres ou bureaux de contrôle des impôts afin
d’y mentionner quotidiennement les achats, les ventes ainsi que les stocks
 Utiliser des factures numérotées dans une série ininterrompue
 Déclarer au bureau de contrôle des impôts les noms et adresses des fournisseurs en
factures.

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§ 9. Nouveauté relative à la facturation électronique (Ajoutée par l’article 22 de la LF 2016) :
La loi de finances pour la gestion 2016 a accordé aux assujettis à la taxe sur la valeur ajoutée la
possibilité d'émettre des factures électroniques comportant les mêmes mentions obligatoires prévues par
le paragraphe II précité de l'article 18 du code de TVA.
Ces factures électroniques doivent être formées d’un ensemble de lettres et de chiffres ayant un contenu
compréhensible et enregistrées sur un support électronique qui garantit leur lisibilité et leur disponibilité en
cas de besoin.
La facture électronique doit :
- Comporter les signatures électroniques du vendeur ou du prestataire de service ;
- Etre enregistrée auprès de l’organisme autorisé à cette fin ;
- Comporter une référence unique délivrée auprès de l’organisme autorisé à cette fin.

Les conditions et les procédures de l’émission des factures électroniques et de leur sauvegarde sont
fixées par décret du gouvernement.
La facturation électronique est obligatoirement utilisée par les entreprises qui relèvent de la direction
des grandes entreprises pour les opérations effectuées avec l’Etat, les collectivités locales et les
établissements et les entreprises publics.
Les personnes, qui émettent des factures électroniques conformément aux dispositions sus-mentionnées,
peuvent continuer à émettre des factures conformes aux dispositions du paragraphe II de l’article 18 du
code de la TVA au titre des autres opérations qu’elles effectuent.
Les personnes assujetties à la taxe sur la valeur ajoutée, qui émettent des factures électroniques, sont
tenues de déposer une déclaration auprès des services compétents de l’administration fiscale jointe d’une
attestation délivrée par l’organisme autorisé qui prouve leur adhésion dans le réseau de facturation
électronique.
Les personnes, qui émettent des factures électroniques sont autorisées à émettre une copie sur support
papier de leurs factures électroniques à condition qu’elles comportent les mentions suivantes :
- La référence de l’enregistrement auprès de l’organisme autorisé ;
- La signature et le cachet de l’émetteur de la facture.

NB : Les dispositions précitées portant sur les obligations relatives aux notes d’honoraires et à la
facturation électronique s'appliquent aux personnes morales et aux personnes physiques soumises à
l’obligation de dépôt de la déclaration d’existence, à l’exception des personnes soumises au régime
forfaitaire et ce, pour leurs opérations dont la valeur ne dépasse pas 500 dinars chacune.

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Annexe 1 : Tableau A nouveau

1 - La fabrication et la vente des farines, des semoules, du pain, du couscous et des pâtes
alimentaires de qualité ordinaire.
1 bis - La production et la vente du son et autres résidus de la mouture ou du traitement des
céréales ou des légumineuses relevant du numéro de position 23-02 du tarif des droits de
douane.
2 - L'importation, la fabrication et la vente :
a) Du lait frais non concentré ni sucré, complet ou écrémé ;
b) Des farines lactées ;
c) des laits conservés, concentrés, sucrés ou non, spécialement traités en vue d'en faciliter
l'assimilation par les nourrissons ou les malades et dont la liste est établie par décret.
4 - a) La production et la vente d'huile d'olives ou de grignon ainsi que les sous-produits de la
trituration des olives ;
b) L'importation, la production et la vente de fèves de soja et d'huile de soja ;
c) L'importation par l'Office National de l'Huile, des huiles végétales en vue de leur mélange
avec de l'huile d'olives, et de l'huile de grignon d'olive raffinée, et leur vente ;
d) La production, le raffinage et le conditionnement des huiles végétales destinées à
l'alimentation humaine ainsi que les dérivés de la production et du raffinage de ces produits.
5- L'importation, la fabrication et la vente du sucre non additionné d'aromatisants ou de
colorants, ainsi que son conditionnement. Ces opérations sont soumises dorénavant à la
TVA au taux de 6% par application des dispositions de la LF 2017.
6- Les affaires à caractère philanthropique effectuées par les associations.
7- L'importation, la fabrication et la vente des appareils destinés à l'usage des handicapés
physiques et des appareils et filtres d'hémodialyse repris au tableau ci-après:

N° du
tarif
douanier Désignation des produits.
EX 30-04 Soluté de dialyse.
EX 84-21 Filtres pour hémodialyses.
Fauteuils et véhicules similaires pour invalides avec moteur ou
EX 87-13 autres mécanismes de propulsion.
Reins artificiels, trousses artérioveineuses intranules cathéteres
EX 90-18 intraveineux.
Appareils d'orthopédie (y compris les ceintures
médicochirurgicales) articles et appareils pour fractures (attelles,
gouttières), prothèses dentaires, oculaires ou autres appareils
pour faciliter l'audition aux sourds et autres appareils à tenir à la
main, à porter sur les personnes ou à implanter dans l'organisme
afin de compenser une déficience ou une infirmité à l'exclusion
des articles et appareils de prothèses dentaires en métaux
EX 90-21 précieux.

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7 bis) les soutiens-gorge destinés pour les malades du cancer du sein relevant des positions
tarifaires Ex 61-12 et Ex 62-12 du tarif des droits de douane.
L’exonération est accordée sur la base d’une attestation délivrée par les services
concernés du ministère chargé de la santé35.
8- L'enlèvement et l'admission des ordures dans les décharges municipales, ainsi que leur
transformation et destruction réalisés par les collectivités locales ou pour leur compte. Ces
opérations sont soumises dorénavant à la TVA au taux de 6% par application des
dispositions de la LF 2017 uniquement si elles sont réalisées pour le compte des
collectivités locales pour celles réalisées par ces derniers, elles bénéficient toujours de
l’exonération de la TVA.
9 bis - Les établissements privés spécialisés dans l'hébergement et la prise en charge des
personnes handicapées, agréés conformément à la législation en vigueur.
11 a) L'importation36, la production et la vente du polyéthylène en feuilles, gaines et
rouleaux destiné à l'agriculture forcée sous serre (forçage) et à la conservation de l'humidité
des sols (paillage), et le polyéthylène en feuilles destiné au traitement et au stockage du foin
et des ensilages et aux pépinières ainsi que les produits destinés à la fabrication des serres
agricoles conformément aux conditions ci-après :
- L'achat doit être effectué par le Ministère de l'Agriculture ou par les Établissements Publics
relevant de la tutelle de ce département ;
- A défaut, une attestation spécifiant l'usage et la destination du produit est délivrée par le
Ministère de l'Agriculture à l'intention de l'assujetti, cette attestation qui doit mentionner la
date et le numéro de la facture de vente correspondante est présenté à l'administration
fiscale pour les ventes détaxées,
b) L'importation, la fabrication et la vente des éléments suivants entrant dans la fabrication
des stations d'irrigation par goutte à goutte :

N° du
tarif
douanier Désignation des produits
EX 39-17 Goûteurs microjets et accessoires de raccordement.
EX 84-21 Filtres et cartouches pour irrigation par goutte à goutte.
EX 90-28 Compteurs d'eau pour irrigation par goutte à goutte.
Pour bénéficier de l'exonération les importateurs doivent
présenter lors de chaque importation :
- Une attestation délivrée par le ministère concerné indiquant le
nom et la qualité du bénéficiaire que la liste des produits et
équipements à importer;
- Une copie de la facture du fournisseur, visée par le même
département, sera jointe à cette attestation ;
- Eventuellement et à la demande du service des douanes, toute
documentation technique (prospectus, notices, etc..) permettant

35Ajoutés par les dispositions de l’article 61 de la loi de finances 2019.


36 L’importation de ces produits est soumise à la TVA au taux de 18% à compter du 1er Janvier 2017 conformément aux
dispositions de la LF 2017. Par contre, la production et la vente de ces produits demeurent toujours exonérée de la TVA.

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l'identification du matériel importé.
Pour leurs achats locaux, les bénéficiaires doivent adresser au
centre de contrôle des impôts de leur circonscription,
préalablement à l'achat une demande d'achat en exonération,
accompagnée des documents visés ci-dessus :
- Une attestation d'achat en suspension est délivrée à l'intéressé.
- Une copie de cette attestation est conservée par le fournisseur
pour être présentée à toute réquisition de l'administration.
Les bénéficiaires doivent souscrire, lors de chaque acquisition un
engagement de non cession des articles acquis en exonération et
acquitter immédiatement les droits et taxes dus sur les produits
de l'espèce qui seraient détournés de leur destination privilégiée,
sans préjudice des sanctions prévues par la législation en
vigueur.

c) L'importation, la production et la vente de l'acide giberellique.


d) L'importation, la fabrication et la vente des vernis et fongicides servant au traitement des
agrumes et autres fruits.
L'exonération est accordée au groupement interprofessionnel des agrumes et des fruits
(GIAF) ainsi qu'aux utilisateurs des Produits de l'espèce. Les bénéficiaires susvisés doivent
figurer comme destinataires réels de ces produits sur la déclaration de mise à la
consommation.
Pour les importations effectuées par les utilisateurs eux-mêmes, les factures présentées à
l'appui des déclarations de mise à la consommation doivent comporter le visa du GIAF.

e) L'importation des engrais minéraux ou chimiques potassiques repris au tableau ci-après37 :

N° du
tarif
douanier Désignation des produits
EX 28-34 Nitrites et nitrates de potassium destinés à l'agriculture.
EX 28-35 Phosphate de potassium à usage d'engrais.
EX 28-36 Carbonate et bicarbonate de potassium à usage d'engrais.
EX 31-02 Ammonitre 33,5%.
EX 31-03 Triple super phosphate 45%.
EX 31-04 Engrais minéraux ou chimiques potassiques.
EX 31-05 Triple engrais composé NPK.
EX 31-05 Phosphate diammonique.

f) L'importation des animaux reproducteurs de race pure.


g) L'importation des naissains d'huîtres.

37 Soumise à la TVA au taux de 18% à compter du 1er Janvier 2017 conformément aux dispositions de la LF 2017.

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h) L'importation du talc à usage agricole, agrée par le Ministère de l'Agriculture.
i) Les opérations relatives au forage d'eau.

j) L'importation, la fabrication et la vente des biens d'équipement destinés à l'agriculture,


repris au tableau ci-après :

N° du
tarif
douanier Désignation des produits
EX 73-08 Serres agricoles.
Appareils mécaniques (même à main) à projeter, disperser ou
EX 84-24 pulvériser des matières liquides ou en poudre a usage agricole.
Machines, appareils et engins agricoles et horticoles pour la
préparation et le travail du sol et pour la culture à l'exclusion des
EX 84-32 rouleaux pour pelouses et terrains de sport.
Machines, appareils et engins pour la récolte et le battage des
produits agricoles, presses à paille et fourrage, tarares et
machines similaires pour nettoyage de grains, trieurs à œufs, à
fruits et autres produits agricoles à l'exclusion des tondeuses à
EX 84-33 gazon.
EX 84-34 Machine à traire et autres machines et appareils de laiterie.
Presses et pressoirs, fouloirs et machines et appareils analogues
pour la fabrication du vin, du cidre, des jus de fruits ou de
EX 84-35 boissons similaires.
Autres machines et appareils pour l'agriculture, l'horticulture, la
sylviculture, l'aviculture et l'apiculture y compris les germoirs
comportant des dispositifs mécaniques ou thermiques, les
EX 84-36 couveuses et éleveuses pour l'aviculture.
EX 87-01 Tracteurs agricoles.
EX 87-16 Epandeurs de fumier et d'engrais et distributeurs de fourrage.
EX 88-02 Véhicules aériens agricoles (hélicoptères, avions ordinaires).
Parties et pièces détachées destinées à équiper les véhicules
EX 88-03 aériens agricoles.

k) L'importation, la production et la vente des insecticides, fongicides, herbicides, anti


rongeurs, inhibiteurs de germination et régulateurs de croissance pour plantes,
désinfectants et produits similaires repris à la position 38-08 du tarif des droits de douane à
l'importation ainsi que leurs intrants y compris les emballages destinés à leur fabrication et
utilisés exclusivement dans l'agriculture.
l) L'importation, la fabrication et la vente des parties, pièces détachées, accessoires et
produits utilisés exclusivement dans la réparation, l'entretien ou la fabrication des
équipements et appareils agricoles et des bateaux de pêche dont la liste est fixée par décret.

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12- L'importation, la fabrication et la vente des bateaux autres que ceux de plaisance ou
sport, destinés à la navigation maritime ou la pêche et tous matériels destinés à être
incorporés à ces bateaux, ainsi que les engins et filets de pêche.38

12 bis- Les opérations de réparation et de maintenance des bateaux destinés au transport


maritime 14 et des navires et bateaux destinés à la pêche. La soumission dorénavant à la
TVA au taux de 6% selon les dispositions de la LF 2017 porte uniquement sur les bateaux
destinés au transport maritime, pour ceux destinés à la pèche l’exonération est toujours
maintenue.
13- L'importation, la production et la vente des plants et semences dont la liste est fixée par
décret.
14-Les travaux agricoles effectués à l'intérieur des exploitations agricoles ainsi que les
travaux forestiers, la location de matériels à usage agricole, le transport des produits
agricoles effectué par les agriculteurs pour leur propre compte, la location d'étalages dans
les marchés publics ainsi que les services afférents aux produits agricoles et de la pêche. La
liste des services relatifs aux produits agricoles et de pêche est fixée par décret.
14bis - Les écailles de glace destinées à la conservation et à la réfrigération des produits de la
pêche.
15- La vente de l'eau destinée à l'agriculture.

17- L'importation, l'impression et la vente des timbres postaux et des timbres fiscaux par
l'État ou les établissements publics compétents conformément à la législation en vigueur.

18- L'importation par l'État de fonds, billets de banque, billets de loterie, monnaies ayant
cours légal, actions et obligations constituant des valeurs de bourse.
19- a) L'importation, la composition, l'impression et la vente des livres, brochures et
imprimés similaires à l'exclusion de ceux reliés en cuir naturel, artificiel ou reconstitué, des
journaux ainsi que les journaux électroniques à l’exception des opérations de
publicité39, et publications périodiques.

b) l'importation, la production et la vente des produits destinés à l'édition des livres, des
journaux, des périodiques et des publications et dépliants de propagande touristique repris
au tableau ci-après :

N° du
tarif
douanier Désignation des produits
Plaques et films plans, photographiques, sensibilisés non
impressionnés, en autres matières que le papier, le carton, ou les
textiles; films photographiques plans à développement et tirage
EX 37-01 instantanés, sensibilisés non impressionnés, même en chargeurs.

38 L’importation et la vente des bateaux, destinés uniquement à la navigation maritime autres que ceux de plaisance ou de
sport ainsi que tous matériels destinés à être incorporés à ces bateaux sont désormais soumises à la TVA au taux de 6% par
application des dispositions de la LF 2017.
39 Ajoutés par les dispositions de l’article 86 de la loi de finances 2019.

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Pellicules photographiques sensibilisées, non impressionnées, en
rouleaux, en autres matières que le papier, le carton ou les
textiles ; pellicules photographiques à développement et tirage
EX 37-02 instantanés, en rouleaux, sensibilisées, non impressionnées.
Textiles, cartons et papiers photographiques, sensibilisés, non
EX 37-03 impressionnés.
Textiles, cartons et papiers photographiques, impressionnés mais
EX 37-04 non développés.
Plaques et pellicules photographiques, impressionnées et
EX 37-05 développées autres que les films cinématographiques.
Préparations chimiques pour usages photographiques, autres que
EX 37-07 les vernis, colles, adhésifs et préparations similaires.

Feuilles et bandes en aluminium servant pour la fabrication des


plaques sensibilisées.
L'exonération est accordée au vu d'une attestation délivrée par le
Ministre des Affaires Culturelles lorsque les produits de l'espèce
sont destinés à l'impression des livres et par le Ministre de
EX 76-06 l'Information lorsque les produits sont destinés à l'impression des
et 76-07 journaux et périodiques.

20- a) L'importation, la fabrication et la vente du papier destiné à l'impression des journaux


relevant du numéro de position 48-01 du tarif des droits de douane. Cette exonération est
accordée aux entreprises de journaux créées conformément à la législation en vigueur et ce
à l'occasion de chaque opération d'importation du papier journal ou d'acquisition dudit
papier auprès d'une autre entreprise de journaux. Cette exonération est également
accordée aux personnes autres que les entreprises de journaux au vu d'une caution bancaire
égale au montant de la taxe sur la valeur ajoutée due sur le papier importé. Ladite caution
doit être déposée à la Direction Générale des Douanes à l'occasion de chaque opération
d'importation.
le montant de la TVA exigible peut être consigné au près de la recette des finances auprès de
laquelle sont acquittés les droits de douane dus sur le papier importé.
L'apurement de ces cautions est effectué sur la base des quantités cédées aux entreprises de
journaux créées conformément à la législation en vigueur. La TVA est recouvrée au titre des
quantités de papier cédées à des entreprises autre que celles de journaux ou n'ayant pas de
été apurées dans un délai d'un an à partir de la date d'importation.
23 a) L'importation des films cinématographiques impressionnés à caractère culturel, social,
scientifique ou de formation et ce par décret ainsi que des films cinématographiques
impressionnés destinés à la projection au public.
b) La production des films cinématographiques et télévisés impressionnés sur bandes
cinématographiques ou sur bandes vidéo phoniques et destinés à la projection au public ou
à la diffusion télévisée.

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c) La production, la diffusion et la présentation des œuvres théâtrales, scéniques, musicales,
littéraires et plastiques à l'exclusion des représentations réalisées dans des espaces servant
des repas et des boissons pendant le spectacle.
24- L'importation, la fabrication et la vente des articles culturels suivants :
a) Instruments de musique, leurs parties et articles servant à leur fabrication et dont la liste
est fixée par décret ;
b) Matériel "son et lumière" de théâtre destiné au Ministère des Affaires Culturelles ainsi
que les matériels d'équipement et produits nécessaires à la production cinématographique
et aux salles de projection de films pour le public ;

c) Produits utilisés dans les arts plastiques et dont la liste est fixée par décret.
25 c) Les matières premières et produits semi-finis servant à la fabrication d'équipements
utilisés dans la maîtrise de l'énergie ou dans le domaine des énergies renouvelables ainsi que
les équipements utilisés dans la maîtrise de l’énergie ou dans le domaine des énergies
renouvelables. Ces opérations sont soumises dorénavant à la TVA au taux de 6% par
application des dispositions de la LF 2017.
26- L'importation, la fabrication et la vente du matériel de forage et de sondage ainsi que
leurs parties et pièces détachées
28-a) Le transport maritime et la consignation des navires;
b) Le transport aérien international Le transport aérien international à l'exclusion des
services rendus eu contrepartie de la vente des billets de voyage;
c) Les services aériens sous réserve de réciprocité.
d) Le transport mixte rural.
e) Le transport des handicapés effectué par bus relevant du numéro de position 87-02 du
tarif des droits de douane et les véhicules automobiles de 8 ou 9 places relevant du numéro
de position 87-03 du même tarif appartenant aux associations qui s'occupent des
handicapés et les entreprises et personnes autorisées par les services compétents du
ministère des affaires sociales .
f) Les bus repris au numéro 87-02 du tarif des droits de douane et les véhicules automobiles
de 8 ou 9 places repris au numéro 87-03 du même tarif, affectés exclusivement au transport
des handicapés acquis par les associations qui s'occupent des handicapés et les entreprises
et personnes autorisées par les services compétents du Ministère des Affaires Sociales.
Les personnes ayant bénéficié de l'exonération ne peuvent céder les bus et les véhicules
automobiles en question durant une période de cinq ans à compter de la date
d'immatriculation dans une série minéralogique tunisienne. La cession desdits véhicules
entraîne le paiement des droits et taxes exigibles à la date de la cession.
Le certificat d'immatriculation du bus ou du véhicule automobile dans une série
minéralogique tunisienne doit comporter la mention "véhicule destiné exclusivement au
transport des handicapés et incessible pendant cinq ans". Les bus et véhicules automobiles
en question doivent porter un insigne spécial dont les caractéristiques seront fixées par un
arrêté du Ministre chargé du transport.
Tout contrevenant au port obligatoire de cet insigne est puni d'une amende de 250 dinars.
La même amende est applicable à toute personne qui a procédé au détournement de l'usage
des bus ou des véhicules automobiles en question. Ces contraventions sont constatées et les
poursuites sont effectuées conformément à la législation en vigueur.

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h) Services rendus dans les ports tunisiens et relatifs à l'exportation des marchandises, à
l'embarquement des voyageurs et au transbordement dans le transport maritime
international.
La liste desdits équipements et pièces de rechange ainsi que les conditions du bénéfice de
l'exonération sont fixées par décret.
28 bis Les services relatifs à l'amarrage des navires et au passage des touristes réalisés par
les entreprises qui gèrent une zone portuaire destinée au tourisme de croisière en vertu
d'une convention conclue entre le gestionnaire de la zone et le ministre de tutelle,
approuvée par décret sur avis de la commission supérieure d'investissement. Ces opérations
sont soumises dorénavant à la TVA au taux de 6% par application des dispositions de la LF
2017.
29-a) Le pompage de liquides sur les quais.
b) Armement au cabotage.
30- La location de locaux d'habitation non meublés ainsi que la location d'autres immeubles
effectuée par les collectivités locales et les personnes physiques non soumises à la taxe sur la
valeur ajoutée selon le régime réel au titre d'une autre activité et la location des locaux
meublés destinés à l'hébergement des étudiants conformément au cahier des charges établi
par le Ministère de tutelle.
31-Les opérations d'assurances et de réassurances soumises à la taxe unique sur les
assurances.
31 bis- Les commissions payées par les entreprises d'assurance aux intermédiaires en
assurance et qui font partie des éléments de la prime d'assurance soumise à la taxe unique
sur les assurances.
32-La fabrication et la vente des produits de l'orfèvrerie et de la bijouterie locales soumises
au droit de garantie.
33-L'importation des monnaies d'or, de l'or en lingots, en barres, natif et grenailles d'or,
argent et alliages d'argent en masses, lingots, grenailles, argent natif, autres cendres,
déchets et débris de métaux précieux, platine et alliages de platine bruts en masses, lingots,
grenailles.
34- Les envois exceptionnels dépourvus de tout caractère commercial admis en franchise de
droits de douane et ce, dans les conditions de l'article 272 du code des douanes.
35-Les bagages accompagnés ou non de voyageurs et destinés à leur usage personnel.
36- Récoltes des propriétés frontalières.40
37- Marchandises hors commerce importées par colis postaux ou par paquets-poste.
38- Les produits de la pêche tunisienne. 41
39- a) Les intérêts sur :
- Les prêts consentis et sur emprunts contractés par la Caisse Nationale d'Epargne
Logement;
- Les prêts pour l'acquisition de logements neufs auprès de promoteurs immobiliers agréés;
- Les prêts à la construction d'immeubles à usage d'habitation;
- Les dépôts et placements en devises convertibles et en dinars convertibles;
- Les opérations réalisées dans le cadre du marché monétaire;

40 Désormais hors champs d’application de la TVA à compter du 1er Janvier 2017.


41 Désormais hors champs d’application de la TVA à compter du 1er Janvier 2017.

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- Les prêts consentis par les établissements mixtes de crédits créés par des conventions
ratifiées par une loi ;
- Les prêts consentis par les établissements financiers d'affacturage ;
- Créances acquises par les fonds communs des créances dans le cadre des opérations de
titrisation des créances.
- Les prêts consentis par la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale et la
Caisse Nationale de Sécurité Sociale;
- Les prêts consentis par les fonds sociaux des entreprises constitués conformément à la
législation en vigueur.
- Les opérations d'achat avec l'engagement de revente des valeurs mobilières et des effets
de commerce prévues par la loi n° 2003-49 du 25 juin 2003 relative aux opérations d'achat
avec l'engagement de revente des valeurs mobilières et des effets de commerce.

b- La commission de garantie prélevée au profit du fonds national de garantie.


c- La commission de péréquation des changes prélevée au profit du fonds de péréquation
des changes et des taux d'intérêt.
d- Les intérêts bancaires débiteurs.
e -Les intérêts des prêts consentis par la caisse des prêts et de soutien des collectivités
locales.

f- Les commissions et intérêts afférents aux micro-financements accordés par les institutions
de micro-finance prévues par le décret-loi n° 2011-117 du 05 novembre 2011, portant
organisation de l'activité des institutions de micro-finance.
g- Les commissions et les intérêts relatifs aux prêts universitaires.

39 bis) La différence entre le prix de cession et le prix d'acquisition au titre des opérations
réalisées par les établissements de crédit dans le cadre des contrats de vente murabha, de
vente salam et d'istisna'a à l'exclusion des commissions.

39 ter) Les montants payés dans le cadre d'une opération d'émission de sukuk
conformément à la législation en vigueur et ce, à l'exception des commissions.

40-a) L'importation et la vente42 des équipements et produits nécessaires aux installations


expérimentales ainsi que la production des installations commerciales nécessaires à la
recherche, à la production et à la commercialisation des énergies renouvelables.
b) L'importation, la production et la vente des plates formes de forage ou d'exploitations
flottantes ou submersibles.
41 - L'exploration et la production des hydrocarbures liquides gazeux.
42 - L'importation, la production et la vente des rotochutes et aérodynes à usage militaire,
ou pour la formation professionnelle ou pour la lutte contre l'incendie.

42La vente des installations commerciales nécessaires à la recherche, à la production et à la commercialisation des énergies
renouvelables est désormais soumise à la TVA au taux de 6% par application des dispositions de la LF 2017.

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43 - La production et la vente du sulfate de baryum naturel (baryte, barytine). L'exonération
est accordée aux produits de l'espèce destinés aux sociétés pétrolières au vu d'une
attestation délivrée par le Ministre de l'Economie Nationale précisant notamment la qualité
de l'acquéreur et la destination du produit.

44 - L'importation, la production et la vente des articles de sport dont la liste est fixée par
décision du Ministre des Finances et du Ministre de la Jeunesse et des Sports.
45 - L'importation et l'achat localement par l'État :

a) Du matériel d'armement et des équipements à caractère militaire et défensif ;


b) Des véhicules de lutte contre l'incendie ;

c) Des véhicules équipés spécialement dans le cadre des services de la sûreté.


46-a) Les matériels et équipements importés et n'ayant pas de similaires fabriqués
localement utilisés dans l'artisanat.43
Les matériels et équipements fabriqués localement et utilisés dans l'artisanat.
La liste de ces matériels et équipements ainsi que les conditions de l'octroi de l'avantage
sont fixées par décret.

49 - Les services relatifs à la collecte, au transport et à la distribution des envoie postaux à


l'intérieur et à l'extérieur de la Tunisie, les services de l'épargne et des comptes courants
postaux et les services relatifs aux mandats postaux, réalisés par les réseaux publics.

50 - La vente des immeubles bâtis à usage exclusif d'habitations, réalisé par les promoteurs
immobiliers tels que définis par la législation en vigueur, ainsi que leurs dépendances y
compris les parkings collectifs attenants à ces immeubles au profit des personnes physiques
ou au profit des promoteurs immobiliers publics.

43 L’importation du matériel et équipements importés, n'ayant pas de similaires fabriqués localement utilisés dans l'artisanat
est soumise à la TVA au taux de 18% à compter du 1er Janvier 2017 conformément aux dispositions de la LF 2017. La vente
du matériel et équipements fabriqués localement utilisés aussi dans l'artisanat est désormais soumise à la TVA au même taux
de 18%.

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Deuxième partie
L’Impôt sur le Revenu
des Personnes
Physiques (IRPP)
&
L’Impôt sur les
Sociétés (IS)

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CHAPITRE 8 - GENERALITES SUR L’IMPOT SUR LE
REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES (IRPP)
Section 1 -Champ d’application de l’IRPP
§1-Personnes imposables
Selon l’article premier du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur
les sociétés (CIRPPIS), l'impôt sur le revenu est dû par toute personne physique, quelle que soit
sa situation de famille, au titre de son revenu net global.
1-Personnes physiques résidentes
L’IRPP est dû par toute personne physique ayant en Tunisie une résidence habituelle sur
l'ensemble de ses bénéfices ou revenus réalisés pendant l'année précédente.
Sont considérés comme ayant une résidence habituelle en Tunisie :
- les personnes qui y disposent d'une habitation principale ;
- les personnes qui, sans disposer d'habitation principale en Tunisie, y séjournent pendant une
période au moins égale à 183 jours d'une façon continue ou discontinue durant l'année civile ;
- les fonctionnaires et agents de l'Etat exerçant leur fonction ou chargés de mission dans un pays
étranger dans la mesure où ils ne sont pas soumis, dans ce pays, à un impôt personnel
frappant l'ensemble de leur revenu.
Selon la doctrine administrative44, la personne séjourne en Tunisie pendant une période égale ou
supérieure à 183 jours d'une façon continue ou discontinue durant l'année civile dans le cas où elle
n'y dispose pas d'habitation principale et quel que soit le lieu de son séjour (hôtel, chambre meublée
etc...).
L'appréciation de la durée de séjour s'effectue année par année. C'est ainsi qu'un contribuable qui
séjourne en Tunisie pendant une ou des périodes dont le total n'atteint pas 183 jours au cours d'une
année civile n'est pas considéré comme ayant une résidence habituelle en Tunisie au titre de cette
année alors même que son séjour se prolonge durant l'année suivante et que le total du séjour au
titre des deux années dépasse 183 jours.
Au titre de la deuxième année, il sera considéré comme ayant une résidence habituelle en Tunisie si
son séjour au cours de cette année est égal ou supérieur à 183 jours.
Pour l'application des deux critères précédents, la notion de nationalité n'est d'aucune importance. En
effet, le terme "Personnes Physiques" couvre aussi bien les tunisiens que les étrangers.
Les fonctionnaires et agents de l'Etat exerçant leur fonction ou chargés de mission dans un
pays étranger dans la mesure où ils ne sont pas soumis, dans ce pays, à un impôt personnel
frappant l'ensemble de leur revenu
Selon la doctrine administrative45, la personne est considérée comme un agent de l'Etat tunisien
exerçant ses fonctions ou chargée de mission dans un pays étranger lorsqu'elle n'est pas soumise
dans ce pays à un impôt personnel sur l'ensemble de ses revenus ; c'est-à-dire qu'elle est exonérée
de l'impôt sur le revenu ou imposée sur une partie de ses revenus dans le pays où elle exerce.

44TEXTE DGI 1990/36 - Note commune n° 31


45 Ibid.

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2-Personnes physiques non résidentes
L’IRPP est également dû par les personnes physiques non résidentes qui réalisent des revenus ou
plus-values de source tunisienne.
Sont toutefois exonérés de l’IRPP tunisien, les revenus ou plus values de source tunisienne suivants :
- Les intérêts des dépôts et des titres en devises ou en dinars convertibles ;
- Les rémunérations pour affrètement de navires ou d'aéronefs affectés au trafic international;
§ 2- Personnes exonérées
Sont exonérés de l'impôt sur le revenu, les agents diplomatiques et consulaires de nationalité
étrangère sous réserve de réciprocité.
Cette exonération des personnes physiques est différente de l’exonération de certaines catégories de
revenus particuliers.
En dehors des agents diplomatiques et consulaires de nationalité étrangère, une personne physique
demeure soumise à l’obligation de déclarer ses revenus, même si ceux-ci sont exonérés de l’impôt
sur le revenu.
Section 2 -Modalités de détermination de l’IRPP
§ 1 -Règles générales
L’article 7 du CIRPIIS énonce les règles suivantes de détermination de l’IRPP :
- L'impôt est établi chaque année sur le montant total des bénéfices ou revenus réalisés ou
perçus pendant l'année précédente.
- Lorsqu'un contribuable précédemment non résident en Tunisie, s'y établit en cours d'année,
son imposition est déterminée à raison des revenus réalisés ou perçus à compter du jour de
son établissement en Tunisie.
- Lorsqu'un contribuable, auparavant résident en Tunisie, transfère son domicile hors de Tunisie,
l'impôt est établi sur ses revenus réalisés ou perçus pendant l'année de son départ jusqu'à la
date de ce départ ainsi que sur ceux qui lui sont acquis sans en avoir la disposition avant cette
date.
- En cas de décès, l'impôt est établi à raison des revenus dont le contribuable a disposé ou qu'il
a réalisés jusqu'au jour de son décès.
§ 2 -Schéma général de détermination du revenu net global imposable
Pour la détermination du revenu net imposable, il est procédé ainsi :
- Détermination du revenu net catégoriel pour chacune des catégories de revenu ;
- Détermination du revenu net global ;
- Détermination du revenu net soumis à l’impôt ;
- Calcul de l’IRPP par application du barème progressif.

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§ 3 -Détermination du revenu net catégoriel pour chacune des catégories de revenu
Les différents revenus catégoriels sont :
- Bénéfices industriels et commerciaux ;
- Bénéfices des professions non commerciales ;
- Bénéfices de l'exploitation agricole et de pêche ;
- Traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères ;
- Revenus fonciers ;
- Revenus de valeurs mobilières ;
- Revenus et de capitaux mobiliers ;
- Autres revenus (Revenus de source étrangère, revenus des jeux du hasard et accroissement
injustifié du patrimoine).
Chaque catégorie de revenu est régie par des règles propres de détermination du revenu imposable.
§ 4 -Détermination du revenu net global
Le revenu net global est déterminé comme suit :
Revenu net global = Somme des revenus catégoriels – Déficits des années antérieures non
imputés
§ 5 -Détermination du revenu net soumis à l’impôt
Le revenus net soumis à l’IRPP est déterminé comme suit :
Revenu net soumis à l’impôt = Revenu net global – Déductions communes ²
Les déductions communes incluent -
A -La déduction pour chef de famille
Toute personne ayant la qualité de chef de famille est soumise à l'impôt sur le revenu à raison de ses
propres revenus et de ceux de ses enfants fiscalement à charge.
Est considéré comme chef de famille :
- l'époux ;
- le divorcé qui a la garde des enfants ;
- le veuf ;
- l'adoptant.
Toutefois, l'épouse est considérée comme chef de famille :
- lorsqu'elle justifie que le mari ne dispose d'aucune source de revenu durant l'année précédant
celle de l'imposition ;
- lorsque remariée, elle a la garde d'enfants issus d'un précédent mariage.
Le chef de famille peut réclamer l'imposition distincte de ses enfants mineurs qui réalisent des revenus
de quelle que nature que ce soit.

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Le chef de famille tel que défini ci-haut a droit à une déduction de 150 dinars46.
B -La déduction pour enfants à charge
Le chef de famille a aussi droit, au titre des enfants à sa charge47, à une déduction supplémentaire de
100 dinars au titre de chaque enfant pour les quatre premiers.
Sont considérés comme étant à la charge du contribuable, à la condition de n'avoir pas de revenus
distincts de ceux qui servent de base à l'imposition de ce dernier, ses enfants ou les enfants adoptés
âgés de moins de 20 ans au 1er janvier de l'année d'imposition.
La déduction pour enfants à charge est portée à :
- 1.000 dinars par enfant poursuivant des études supérieures sans bénéfice de bourse et âgé de
moins de 25 ans au 1er janvier de l'année d'imposition.
- 2.000 dinars par enfant infirme quels que soient son âge et son rang48.
Cas particuliers
Rang Déduction pour enfant à charge
Etudiant49 Infirme
1er enfant 100 1 000 2 000
2e enfant 100 1 000 2 000
3e enfant 100 1 000 2 000
4e enfant 100 1 000 2 000
5e enfant 0 0 2 000
6e enfant 0 0 2 000
7e enfant 0 0 2 000
8e enfant 0 0 2 000
Etc,
Plafond 400 4 000

C-La déduction pour parents à charge


Tout contribuable a droit à une déduction au titre de chaque parent à charge dans la limite de 5% du
revenu net soumis à l'impôt avec un maximum de 45050 dinars par parent à charge, à la double
condition que :
- le montant déductible figure sur la déclaration des revenus du bénéficiaire de la pension qui doit
être déposée concomitamment avec celle de l'intéressé ;
- le revenu du ou des parents à charge, augmenté du montant de la déduction, n'excède pas le
double51 du salaire minimum interprofessionnel garanti ;
Lorsque la charge des parents est assurée par plus d'un enfant, le montant de la déduction est réparti
entre tous les enfants.

46 Cette déduction sera de 300 dinars à compter du 1er Janvier 2019 par application des dispositions de l’article 54 de la LF
2018.
47 Cette déduction était dégressive de 90, 75, 60 et 45 dinars jusqu’au 31 décembre 2018 (par application des dispositions de

l’article 54 de la LF 2018).
48 Cette déduction était de 1.200 dinars jusqu’au 31 décembre 2017 (par application des dispositions de l’article 55 de la LF

2018).
49 Sans bénéfice de bourse et âgé de moins de 25 ans au 1er janvier de l'année d'imposition.
50 Était de 150 dinars jusqu’au 31 décembre 2019 (par application des dispositions de l’article 41 de la LF 2020).
51 Était plafonné au SMIG jusqu’au 31 décembre 2019 (par application des dispositions de l’article 41 de la LF 2020).

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D-Les arrérages des rentes payées à titre obligatoire et gratuit
Pour être déductible du revenu global, la rente ou la pension doit remplir trois conditions cumulatives52:
(1) être due à titre obligatoire -le caractère obligatoire résulte d’une décision de justice (tel est le
cas par exemple d’une pension alimentaire versée en cas de divorce). Il peut aussi résulter d’un
engagement librement consenti lorsqu’il découle d’un titre faisant preuve d’une obligation.
(2) la rente ou la pension doit être due à titre gratuit.
(3) le montant déductible est limité au montant effectivement payé au cours de l’année au
titre de laquelle l’imposition est due dans la limite de la somme exigible en vertu de l’obligation
légale.
E-Les primes afférentes aux contrats d’assurance vie
Les versements au titre des primes afférentes aux contrats d’assurance vie individuels ou collectifs53 ou
aux contrats de capitalisation et dont l’exécution dépend de la durée de vie humaine, sont admis en
déduction dans la limite de 100.00054 dinars. Ces contrats doivent comporter l’une des garanties
suivantes :
- Garantie d’un capital ou d’une rente à l’assuré, à son conjoint, à ses ascendants ou à ses
descendants en cas de vie d’une durée effective au moins égale à 10 ans (8 ans à compter du
1er janvier 2018).
- Garantie des unités de compte à l'assuré, à son conjoint, à ses ascendants ou à ses
descendants versé après une durée au moins égale à dix
- Garantie d'un capital ou d’une rente en cas de décès au profit du conjoint, ascendants ou
descendants de l'assuré.
F-Les sommes payées au titre du remboursement des prêts universitaires
Sont déductibles du déductible du revenu global, les sommes payées au titre du remboursement des
prêts universitaires en principal et en intérêts.
G-La franchise sur les intérêts de l’épargne et des obligations
Sont déductibles de la base imposable :
- les intérêts perçus par le contribuable au cours de l'année au titre des comptes spéciaux
d'épargne ouverts auprès des banques, ou de la Caisse d'Epargne Nationale de Tunisie ou
- les intérêts au titre des emprunts obligataires.
La déduction s’effectue dans la limite d'un montant annuel de mille cinq cent dinars 1 500D (5 000D à
compter du 1er Janvier 2017) sans que ce montant n'excède mille dinars 1 000D (3 000D à compter
du 1er Janvier 2017)55 pour les intérêts provenant des comptes spéciaux d'épargne ouverts auprès des
banques et auprès de la Caisse d'Epargne Nationale de Tunisie.

52 Raouf Yaich, cours d’IRPP et d’IS (2007-2008)


53Sous réserve de remplir les conditions suivantes :
- La durée d’adhésion effective ne peut être inférieure à 10 ans et ce, pour les adhérents aux contrats collectifs souscrits avant
le 1 er janvier 2014,
- Le montant de la cotisation ne peut être inférieur à un minimum dont le taux est fixé par arrêté du ministre des finances.
54 La déduction était plafonnée à 10.000 dinars jusqu’au 31 décembre 2020.
55 Article 13 de la LF 2017.

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H-Intérêts et commissions payés au titre des prêts relatifs à l’acquisition ou la construction d’un
premier logement à compter du 1er janvier 2016 :
Dans le cadre des avantages accordés au profit de la classe moyenne pour l’acquisition ou la
construction d’un logement, la loi de finances complémentaire pour la gestion 201556 a prévu la
déduction des intérêts et commissions payés au titre des prêts relatifs à l’acquisition ou à la construction
d’un premier logement dont le coût d’acquisition ou de construction ne dépasse pas 200.000 dinars
hors taxes57 et échus à partir du 1er janvier 2016.
Ces dispositions s'appliquent aux opérations d'acquisition ou de construction dans le cadre des contrats
Murabaha.
Ces dispositions ne s'appliquent pas aux personnes propriétaires d'une habitation à la date d'acquisition
ou de construction d'une habitation.
Il est à noter que la note commune N° 18/2015 a été publiée 14 décembre 2015 afin de commenter les
nouvelles dispositions en la matière.
Nouveauté LF 2021 : ENCOURAGEMENT DES PERSONNES PHYSIQUES A
L’ACQUISITION DES LOCAUX A USAGE D’HABITATION DURANT LES ANNEES 2021
ET 2022 (ART 19)
Dans le cadre de la poursuite de l’encouragement des personnes physiques à acquérir des
locaux à usage d’habitation, l’article 19 de la loi de finances pour l’année 2021 a prévu la
déduction de l’impôt dû sur le revenu global, des intérêts et des commissions payés au
titre des prêts ou des contrats de vente « Murabaha » et ce, dans la limite de 200 dinars
par mois au titre des années 2021 et 2022, à condition :
- de conclure les contrats d’acquisition et de prêt ou de vente « Murabaha » au cours de
cette période (années 2021 et 2022) ; et
- le montant total du prêt ou du contrat12 de vente « Murabaha » ne dépasse pas 300 000
dinars.
La déduction de 200 dinars par mois ne doit pas dépasser le montant de l’impôt dû sur le
revenu au titre de chacune des années 2021 et 2022. En d’autres termes, la déduction en
question ne doit pas créer un crédit d’impôt reportable.
Cet avantage ne peut pas être cumulé avec celui prévu par le point 4 du paragraphe I de
l’article 39 présenté ci-dessus.

G- Les autres déductions


Il s’agit généralement d’avantages fiscaux sous forme de déductions de revenus provenant de
l’exploitation ou de déductions pour réinvestissements.
§ 6 -Calcul de l’IRPP
A l’exception du régime particulier du forfait d’impôt réservé aux forfaitaires relevant des BIC, l’IRPP est
déterminé comme suit :
- Arrondissement au dinar supérieur
- Calcul de l’IRPP par application du barème progressif

56 Article 26 de la LFC 2015.


57 Article 40 de la LF 2020.

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F.DERBEL
Arrondissement au dinar supérieur
Pour le calcul de l'impôt sur le revenu, il est fait application de la règle d'arrondissement des chiffres de
manière à décompter la fraction du dinar comme un dinar entier.
Calcul de l’IRPP par application du barème progressif
Sur la base arrondie de l’IRPP, il est fait application du barème de l’impôt sur le revenu :
Taux effectif à la limite
Tranche de revenu Taux d'imposition (%)
supérieure (%)
0-5000 0% 0%
5000-20000 26% 19.50%
20000-30000 28% 22.33%
30000-50000 32% 26.20%
50000 et plus 35% -

Exemples
Calculez l’IRPP par application du barème progressif dans les cas suivants -

1- Revenu net soumis à l’IRPP = 88.000 DT :

Tranches Taux IRPP


0 à 5.000D 0% 0
5.000,001 à 20.000D 26% 3 900
20.000,001 à 30.000D 28% 2 800
30.000,001 à 50.000D 32% 6 400
Au delà de 50.000D 35% 13 300

IRPP à payer 26 400

Ou bien :
jusqu'à 50,000 DT 26,20% 13 100
Au delà de 50.000D 35% 13 300

IRPP à payer 26 400

2- Revenu net soumis à l’IRPP = 18.000 DT

Tranches Taux IRPP


0 à 5.000D 0% 0
5.000,001 à 20.000D 26% 3 380
20.000,001 à 30.000D 28%
30.000,001 à 50.000D 32%
Au delà de 50.000D 35%
IRPP à payer 3 380

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Ou bien :
jusqu'à 10,000 DT 0,00% 0
Au delà de 10.000D 26% 3 380

IRPP à payer 3 380

Section 3 -Liquidation de l’IRPP


Sur le montant de l’impôt sur le revenu annuel, il est déduit les acomptes provisionnels ainsi que les
retenues à la source effectuées par des tiers, au titre du même exercice, et non encore imputées par le
contribuable.

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CHAPITRE 9 - LES DIFFERENTES CATEGORIES DE REVENUS

Le code de l’IRPP et de l’IS distingue entre les huit catégories de revenus présentant chacune des
règles propres de détermination du revenu net catégoriel :
Partie I. les bénéfices industriels et commerciaux (articles 9 à 15 & l’article 44-IV) ;
Partie II. les bénéfices des professions non commerciales (articles 21 & 22) ;
Partie III. les bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche (articles 23 & 24) ;
Partie IV. les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères (articles 25 & 26)
;
Partie V. les revenus fonciers (articles 27 & 28) ;
Partie VI. les revenus des valeurs mobilières (articles 29 à 33) ;
Partie VII. les revenus des capitaux mobiliers (articles 34 & 35) ;
Partie VIII. les autres revenus (articles 36 & 37).
Section 1 -Les bénéfices industriels et commerciaux (BIC)
§ 1 -Définition du revenu catégoriel
Sont considérés comme bénéfices industriels et commerciaux, les bénéfices réalisés dans des
entreprises exerçant une activité commerciale au sens du code de commerce58.
Les revenus de location d’immeubles relèvent de la catégorie « Revenus fonciers », nonobstant les
dispositions de l’article 2 du code de commerce qui assimile à un acte de commerce, l’opération de
« location des biens quels qu'ils soient »59.
En revanche, les revenus provenant des activités artisanales relèvent des bénéfices industriels et
commerciaux, malgré le fait que les artisans n’aient pas la qualité de commerçant.
Enfin, il est à noter que les quoteparts des associés personnes physiques dans les revenus réalisés par
les entités fiscalement transparentes exerçant des activités commerciales relèvent aussi des bénéfices
industriels et commerciaux.

58Est commerçant au sens de l’article 2 du code de commerce, quiconque, à titre professionnel, procède à des actes de production,
circulation, spéculation, entremise, sous réserve des exceptions prévues par la loi.
Notamment, est commerçant, quiconque, à titre professionnel, procède -
- à l'extraction des matières premières ;
- à la fabrication et à la transformation des produits manufacturés ;
- à l'achat et à la vente ou à la location des biens quels qu'ils soient ;
- à des opérations d'entrepôt ou de gestion de magasins généraux ;
- au transport terrestre, maritime et aérien des biens et des personnes ;
- à des opérations d'assurance terrestre, maritime et aérienne, quelles qu'en soient les modalités ;
- à des opérations de change, de banque ou de bourse ;
- à des opérations de commission, de courtage ;
- à l'exploitation d'agences d'affaires ;
- à l'exploitation d'entreprises de spectacles publics ;
- à l'exploitation des entreprises de publicité, d'édition, de communication ou de transmission de nouvelles et renseignements.
Toutefois n'est pas commerçant, quiconque exerce une profession agricole dans la mesure où l'intéressé ne fait que transformer et vendre
les produits de son fonds.
59 Sauf affectation au bilan d’une exploitation soumise aux régimes BIC, BNC ou BA.

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Exemple
Calculez l’IRPP de Monsieur A sachant que :
- Monsieur A exploite un commerce de détail dont la comptabilité a dégagé un revenu de
200.000 DT
- Messieurs A et son frère sont associés égalitaires dans une SNC qui a dégagé un
bénéfice de 80.000 DT
- Monsieur A a réalisé un déficit en N-1 d’un montant de 70.000 DT
- Monsieur A est marié et père de 6 enfants ; dont le 5ème est un étudiant non boursier et le
6ème est handicapé
- Monsieur A a souscrit un contrat d’assurance vie et a payé une prime de 6.000 DT.
1/ Calcul des Revenus catégoriels
BIC
* commerce de détail 200 000
* quote part dans la SNC 40 000
Total BIC 240 000
2/ Calcul du Revenu net global
Total BIC 240 000
Déficit -70 000
Revenu net global 170 000
3/ Calcul du Revenu net soumis à l'IRPP
Déductions communes
* Chef de famille 300
* enfants à charge 2 400
1er enfant 100
2e enfant 100
3e enfant 100
4e enfant 100
5e enfant 0
6e enfant 2 000
* Assurance vie 6 000
Total déductions communes 8 700
Revenu net soumis à l'IRPP 161 300

2/ Calcul de l'IRPP

Tranches Taux IRPP


0 à 5.000D 0% 0
5.000,001 à 20.000D 26% 3 900
20.000,001 à 30.000D 28% 2 800
30.000,001 à 50.000D 32% 6 400
Au delà de 50.000D 35% 38 955

IRPP à payer 52 055

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§ 2 -Régimes d’imposition des BIC
Les revenus relevant de la catégorie des BIC sont soumis à l’impôt selon deux régimes :
- le régime du forfait d’impôt ;
- le régime réel.
2.1 -Le régime du forfait d’impôt60
A -Conditions d’éligibilité au régime du forfait d’impôt
Peuvent être imposées selon le régime forfaitaire d'imposition, les entreprises individuelles qui réalisent
des revenus dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux dans le cadre d’établissement
unique :
- Non importatrices ;
- Non rémunérées par des commissions;
- N'exerçant pas l'activité de commerce de gros et ne fabricant pas de produits à base d'alcool ;
- Ne possédant pas plus d'un véhicule de transport en commun de personnes ou de transport
de marchandises dont la charge utile ne dépasse pas 3 tonnes et demi ;
- Non soumises à la taxe sur la valeur ajoutée selon le régime réel ;
- Dont le chiffre d'affaires n'excède pas 100.000D
- Qui n'ont pas été soumises à l'impôt sur le revenu des personnes physiques selon le régime
réel suite à un contrôle fiscal ;
- Et dont les exploitants ne réalisent pas d'autres revenus provenant des professions
commerciales.
NB : Les entreprises exerçant certaines activités dans les zones communales sont exclues du régime
de forfait d’impôt61.

B -L’impôt forfaitaire
L'impôt forfaitaire62 est déterminé comme suit :

60 Le bénéfice de ce régime a été limité à une période de 3 ans à compter de la date de la déclaration d’existence,
renouvelable en cas de présentation des données nécessaires concernant l’activité et justifiant l’éligibilité au bénéfice dudit
régime.
61 La liste des activités exclues du bénéfice du régime forfaitaire dans les zones communales étant fixée par décret.
62 Le bénéfice de ce régime a été limité à une période de 3 ans à compter de la date de la déclaration d’existence,

renouvelable en cas de présentation des données nécessaires concernant l’activité et justifiant l’éligibilité au bénéfice dudit
régime. L’article 16 de la LF 2018 a prévu la prorogation de la période de renouvellement du bénéfice dudit régime relevée
de 3 ans à 4 ans. Ne sont plus concernées par le délai de 4 ans et par le renouvellement, les personnes implantées en dehors
des zones communales conformément aux limites territoriales de communes en vigueur avant le 1er janvier 2015
L’article 18 de la loi de finances pour la gestion 2021, a prorogé la période de bénéfice du régime forfaitaire de 4 à 6
ans à compter de la date de la déclaration d’existence, renouvelable en cas de présentation des données nécessaires
concernant l’activité et justifiant l’éligibilité au bénéfice dudit régime.

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 Pour les Personnes Physiques dont le chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas les 10.000
dinars :

- 75 dinars pour les entreprises implantées en dehors des zones communales (100 à compter
du 1er Janvier 2018),

- 150 dinars pour les autres entreprises (200 à compter du 1er Janvier 2018).

 Pour les Personnes Physiques dont le chiffre d’affaires annuel est compris entre 10.000
dinars et 100.000 dinars : l’impôt est de 3% du chiffre d’affaires annuel quelque soit la nature
de l’activité exercée et le lieu d’implantation.

2.2 -Le régime réel


Le mode réel consiste à déterminer le bénéfice provenant de l’activité sur la base d’une comptabilité.
Le bénéfice fiscal est déterminé à partir du résultat comptable sur lequel, le contribuable opère des
retraitements (réintégrations, déductions, etc.) pour aboutir au résultat fiscal.

Détermination
Comptabilité de l’IRPP

Revenus catégoriels

Résultat Résultat fiscal BIC


comptable

Retraitements
Réintégrations Régime
Déductions
Réel Revenu net global

Revenu net soumis à l’IRPP

Barème

IRPP
Section 2 -Les bénéfices des professions non commerciales (BNC)
§ 1 -Définition du revenu catégoriel
Sont- considérés comme provenant de l'exercice d'une profession non commerciale, les bénéfices
réalisés par les professions libérales, par les charges et offices dont les titulaires n'ont pas la qualité de
commerçant, et par toutes les occupations ou exploitations non commerciales à but lucratif.

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Les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus réalisés par les entités
fiscalement transparentes exerçant des activités non commerciales relèvent aussi des BNC.
§ 2 -Régimes d’imposition des BNC
Les revenus relevant de la catégorie des BNC peuvent être soumis à l’impôt selon deux régimes :
- le régime réel.
- le régime du forfait d’assiette.
2.1 -Le régime du réel
Déterminé à partir d'une comptabilité conformément à la législation comptable des entreprises, le
bénéfice net des activités non commerciales est constitué par la différence entre les produits bruts
réalisés au cours de l'année civile et les charges nécessitées par l'exploitation au titre de la même
année.
2.2 -Le régime du forfait d’assiette
Les personnes physiques réalisant des BNC peuvent opter, à l'occasion du dépôt de leur déclaration de
l'impôt sur le revenu, pour leur imposition sur la base d'un bénéfice forfaitaire égal à 80% de leurs
recettes brutes réalisées. Celles-ci s’entendent, selon la doctrine administrative, des recettes TVA
comprise.
Toutefois, dans le cas où les intéressés ont été soumis au titre d’une année donnée à l’impôt sur le
revenu selon le régime réel, ledit régime demeure définitif et ne peut faire l’objet de renonciation
Exemple63:
Soit un professeur hospitalo-universitaire marié et ayant deux enfants à charge qui a réalisé au titre de
l'exercice 2017 les revenus suivants :
- 21.000 DT représentant la rémunération brute de son activité de médecin salarié, déduction faite
des cotisations sociales obligatoires;
- 12.500 DT représentant les recettes brutes réalisées au titre de son activité privée
complémentaire.
Si on suppose que l'intéressé ait choisi d'être imposé selon le régime forfaitaire en matière des
bénéfices des professions non commerciales, dans ce cas, le revenu global imposable sera déterminé
comme suit :
Revenu brut 21 000,000
Déduction pour frais professionnels (10%) (Plafonnée à 2.000 dinars) -2 000,000
Revenu net 19 000,000

Catégorie BNC
Dans ce cas, il y a lieu de déterminer les recettes brutes réalisées comme suit :
Recettes brutes - 12 500,000
à déduire 20% au titre des frais et charges -2 500,000
Revenu net 10 000 D 10 000,000
Revenu net global : 18 900 D + 10 000 D = 28 900 D

63 TEXTE DGI 1998/75 - Note commune n° 43

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Déductions communes
chef de famille -300,000
deux enfants à charge -200,000
Revenu net global soumis à l’IRPP 28 500,000
IR dû
20 000 D x 19,50% = 3 900,000
8 500 D x 28% = 2 380,000
IRPP 6 280,000
Section 3 -Les bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche
§ 1 -Définition du revenu catégoriel
Sont considérés comme bénéfices d'exploitation agricole ou de pêche, les revenus que l'exploitation de
biens ruraux procure soit aux propriétaires exploitant eux-mêmes, soit aux métayers ou autres, ainsi
que les revenus provenant de la pêche.
Ces bénéfices comprennent notamment les produits provenant de la céréaliculture, de la viticulture, de
l'agrumiculture, de l'oléiculture, de l'arboriculture, de l'aviculture, de l'apiculture, de l'horticulture, des
cultures maraîchères, des forêts, de l'élevage du bétail, ainsi que de l'élevage des produits de la mer et
de la concession du droit de pacage, réalisés par toute personne qui exploite à titre de propriétaire ou
de locataire.
Les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus réalisés par les entités
fiscalement transparentes exerçant des activités agricoles et de pêche relèvent aussi des bénéfices de
l’exploitation agricole et de pêche.
§ 2 -Régimes d’imposition des bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche
Les revenus relevant de la catégorie « bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche » peuvent être
soumis à l’impôt selon trois régimes :
- le régime réel ;
- le régime de l’excédent des recettes sur les dépenses ;
2.1 -Le régime du réel
Le bénéfice net de l’exploitation agricole et de pêche est déterminé sur la base d’une comptabilité
conformément à la législation comptable des entreprises.
2.2 -Le régime de l’excédent des recettes sur les dépenses
Le bénéfice net des exploitations agricoles ou de pêche est constitué par l'excédent des recettes
totales réalisées au cours de l'année civile sur les dépenses nécessitées par l'exploitation pendant la
même année compte tenu du jeu des stocks.
Section 4 -Les traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères
Selon l’article 25 du CIRPPIS, les traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s'y
rattachant ainsi que les pensions et rentes viagères constituent un élément du revenu global servant
d'assiette à l'impôt sur le revenu.
La détermination de l’IRPP diffère selon qu’il s’agisse de traitements et salaires (Sous section SS 1) ou
de pensions et rentes viagères (Sous section 2).

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SS1 -Les traitements et salaires
§ 1 -Calcul du revenu net catégoriel
Le revenu net catégoriel est déterminé en déduisant du montant brut des éléments du revenu y compris
les avantages en nature:
- les retenues obligatoires effectuées par l'employeur en vue de la constitution de rentes, de
pensions, de retraite ou pour la couverture de régimes obligatoires de sécurité sociale ;
- les frais professionnels fixés forfaitairement à 10%64 du reliquat après déduction de ces
retenues.
1.1 -Les avantages en nature
Selon le dernier paragraphe de l’article 26 du CIRPPIS, les avantages en nature sont évalués d'après
leur valeur réelle.
Toutefois, les personnes qui bénéficient de droit d'une indemnité de logement et qui occupent un
logement, propriété de l'employeur sans bénéfice de l'indemnité, sont soumises à l'impôt sur la base du
montant de l'indemnité qui devait leur être servie.
Le même procédé est retenu en cas d'utilisation d'une voiture de service pour des besoins personnels.
1.2 -Les traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y rattachant
exonérés de l’IRPP
Les traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y rattachant exonérés de
l’IRPP incluent :
- Les traitements, salaires et indemnités servis par les Etats étrangers au profit du personnel
détaché auprès du gouvernement tunisien dans le cadre de la coopération technique ;
- Les allocations, indemnités et prestations servies sous quelle que forme que ce soit en application
de la législation relative à l'assistance, à l'assurance et à la sécurité sociale ;
- La gratification de fin de service;
- Les allocations spéciales destinées à couvrir les frais inhérents à la fonction ou à l'emploi
supportés par les salariés dans la mesure où elles sont justifiées ;
- L'indemnité d'expatriation, émoluments, indemnités et autres avantages reçus par les salariés au
titre de leur activité à l'étranger ;
- Les cotisations payées par les employeurs dans le cadre des contrats collectifs d’assurance vie et
des contrats de capitalisation.
- Traitements, salaires, émoluments, indemnités et autres avantages s’y rattachant dont le montant
annuel net après déduction des abattements au titre de la situation et des charges de famille ne
dépasse pas les 5.000 dinars65.

64 Plafonnés à compter du 1er Janvier 2017 à 2.000 Dinars. Nous estimons que ce plafonnement nouvellement instauré aura
un impact sur les salaires nets excédants les 1.875 Dinars.
65 Cette exonération de l’imposition de la tranche de revenu ne dépassant pas 5.000 dinars sera généralisée à toutes les

personnes physiques, à compter du premier janvier 2017 (Article 26 de la LF 2016).

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S.S 2 -Les pensions et rentes viagères
§ 1 -Cas des pensions et les rentes viagères de source tunisienne
Le revenu catégoriel est déterminé comme suit :

Montant brut de la pension ou de la rente viagère

A déduire 25% du montant brut

= Revenu catégoriel net imposable


§ 2 – Pensions et les rentes viagères exonérées de l’IRPP
Sont exonérées de l’IRPP, les pensions et les rentes viagères suivantes -
- Les pensions et rentes viagères de source étrangère ayant été soumises à l’impôt dans le pays de
source ne sont pas imposables en Tunisie
- Les rentes viagères et allocations temporaires accordées aux victimes d’accident de travail ou aux
ayants droit
- Les rentes viagères servies en représentation de dommages et intérêts en vertu d’un jugement
pour la réparation d’un préjudice corporel
- Le capital décès et les rentes viagères accordées à l’assuré, en exécution des contrats
d’assurance-vie et des contrats de capitalisation.
Section 5 -Les revenus fonciers
§ 1 -Définition
Les revenus fonciers incluent les revenus provenant des loyers des propriétés bâties et des propriétés
non bâties y compris ceux des terrains occupés par les carrières ainsi que les recettes provenant de la
location du droit d’affichage, de la concession du droit de propriété ou d’usufruit des immeubles.
Le produit de la location des biens meubles, autres que les constructions et les terrains, telle la location
de matériels, de voitures, des biens d'équipement exploités sous forme de leasing ainsi que la location
des fonds de commerce ne relèvent pas de la catégorie « Revenus fonciers ».
Les quotes-parts des associés personnes physiques dans les revenus réalisés par les entités
fiscalement transparentes réalisant des revenus fonciers relèvent aussi de cette catégorie.
§ 2 -Détermination du revenu net catégoriel pour le cas des immeubles bâtis
2.1 -Le régime réel
Le bénéfice net est déterminé sur la base d’une comptabilité conformément à la législation comptable
des entreprises.
2.2 -Le régime du forfait partiel : Le revenu catégoriel est déterminé comme suit :
Recettes TTC incluant les loyers effectivement encaissés y compris
éventuellement la TVA sur loyers et le montant des redevances de location du
droit d’affichage et de la concession du droit de propriété ou d’usufruit.

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A 1/ 2066% des recettes TTC (cet abattement forfaitaire correspond aux charges de
déduire gestion, rémunérations de concierge, assurances et amortissements)
2/ Frais de réparation et d’entretien justifiés par des pièces TTC (factures au nom
du propriétaire)
3/ Taxe sur les immeubles bâtis acquittée
= Revenu catégoriel net imposable
Selon l’article 28 du CIRPPIS, le revenu brut des immeubles ou parties d'immeubles donnés en location
est constitué par le montant des recettes brutes perçues par le propriétaire -
d'une part augmenté, du montant des dépenses incombant normalement à ce dernier et mises par
convention à la charge du locataire ;
- d'autre part diminué, du montant des dépenses supportées par le propriétaire pour le
compte du locataire.
Exemple
Madame Z, médecin dont le mari est au chômage, vous demande de calculer son IRPP au titre de
l’exercice N, sachant qu’elle a réalisé au cours de cet exercice les revenus suivants :
Revenus encaissés en N provenant de son cabinet en HTVA : 40.000 DT
Revenus provenant de la location d’un appartement à usage : loyer mensuel - 400 DT
professionnel : HTVA
Pour la location susvisée, Madame Z vous informe qu’elle payé 200 dinars de TIB et 2500 DT TTC au
titre de frais d’entretien (justifiés par des pièces).
Catégorie revenus fonciers
Recettes TTC 5 664,000
Moins 20% des recettes TTC -1 132,800
Moins Frais de réparation et d’entretien justifiés par des pièces TTC -2 500,000
Moins Taxe sur les immeubles bâtis acquittée -200,000
Revenu net 1 831,200
Catégorie BNC
Recettes brutes : 42 400,000
à déduire 20% au titre des frais et charges -8 480,000
Revenu net 33 920,000
Revenu net global :
Déductions communes 35 751,200
chef de famille -300,000
Revenu net global imposable 35 451,200
Revenu net global imposable Arrondi 35 452,000
IR dû
30 000 D x 22,33% = 6 700,000
5 452 D x 32% = 1 744,640
IRPP 8 444,640

66 Ce taux d’abattement était de 30% jusqu’au 31/12/2015 avant d’être porté à 20% par application des dispositions de
l’article 21 de la LF pour la gestion 2016.

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§ 3 -Détermination du revenu net catégoriel pour le cas des terrains non bâtis
3.1 -Le régime réel
Le bénéfice net est déterminé sur la base d’une comptabilité conformément à la législation comptable
des entreprises.
3.2 -Le régime de l’excédent des recettes sur les dépenses
Le revenu catégoriel est déterminé comme suit :

Recettes TTC incluant les loyers effectivement encaissés y compris éventuellement


la TVA sur loyers et le montant des redevances de location du droit d’affichage et de
la concession du droit de propriété ou d’usufruit.

A 1/ Dépenses nécessitées par la production de ce revenu et justifiées par des pièces


déduire TTC (factures au nom du propriétaire)

2/ Taxe sur les terrains non bâtis acquittée

= Revenu catégoriel net imposable

A l’instar des propriétés bâties, le revenu brut est constitué par le montant des recettes brutes perçues
par le propriétaire :
- d'une part augmenté, du montant des dépenses incombant normalement à ce dernier et mises par
convention à la charge du locataire
- d'autre part diminué, du montant des dépenses supportées par le propriétaire pour le compte du
locataire.
Section 6 -Les revenus de valeurs mobilières
§ 1 -Les revenus de valeurs mobilières exonérés de l’IRPP
Sont exonérées de l’IRPP, toutes distributions officielles des bénéfices reçues par les personnes
physiques à savoir :
les dividendes.
les revenus des parts des fonds communs de placement en valeurs mobilières prévus par la loi
n°2001-83 du 24 juillet 2001, portant promulgation du code des organismes de placement collectif,
ainsi que des parts des fonds d’amorçage et des parts des fonds communs de placement à risque
prévus par la législation les régissant.
 A compter du 1er janvier 2015, ne seront exonérés de l’IRPP que les distributions officielles des
bénéfices reçues par les personnes physiques et ce, dans la limite de 10 000 dinars par an67.
Ne sont pas considérés comme revenus distribués et échappent par suite à l’IRPP :
l'amortissement du capital réalisé au moyen de fonds provenant de la cession d'éléments d'actif
ainsi que les remboursements d'apports en cas de réduction du capital.
la distribution de la prime d'émission à ceux qui en ont fait apport.

67Les revenus distribués font dans ce cas l’objet de retenue à la source au taux de 5% pouvant être restituée ou déduite de l’impôt à
payer.

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les sommes remboursées aux associés suite à la liquidation de la société et portant sur leurs
apports au capital ou sur un capital précédemment amorti ayant supporté l'impôt ou sur des
réserves capitalisées depuis plus de cinq ans.
§ 2 -Les revenus des valeurs mobilières soumis à l’IRPP
Constituent des revenus distribués imposables :
- les jetons de présence,
- les intérêts excédentaires par rapport au taux de 8% servis aux associés à raison des sommes
qu'ils versent à la société en sus de leur apport dans le capital social,
- les sommes ou valeurs mises à la disposition des associés, actionnaires ou porteurs de parts et
non prélevés sur les bénéfices telles que :
- la prise en charge des dépenses personnelles de l'un des associés,
- la vente par un associé à la société de biens pour une valeur supérieure à la valeur réelle,
- la vente par la société à un associé d'un bien pour une valeur inférieure à la valeur réelle...
- les rémunérations et avantages occultes : il s'agit de charges régulièrement comptabilisées
(honoraires, commissions...) sauf que l'entreprise refuse de révéler l'identité des bénéficiaires.
- les bénéfices occultes :A la différence des rémunérations et avantages occultes, les bénéfices
occultes n'apparaissent pas en comptabilité. Il s'agit généralement de minoration du chiffre
d'affaires.
- Les dividendes distribués, à compter du 1er janvier 2015, au profit des68 :
 Personnes physiques dont les revenus distribués dépassent les 10 000 dinars par an ;
 Personnes non résidentes ni établies en Tunisie.
- les revenus des parts des fonds communs de placement en valeurs mobilières prévus par la loi
n°2001-83 du 24 juillet 2001, portant promulgation du code des organismes de placement
collectif, ainsi que des parts des fonds d’amorçage et des parts des fonds communs de placement
à risque prévus par la législation les régissant distribués, à compter du 1er janvier 2015, au
profit des69 :
 Personnes physiques dont les revenus distribués dépassant les 10 000 dinars par an ;
 Personnes non résidentes ni établies en Tunisie.
La loi des finances pour la gestion 2011 stipule que la rémunération des gérants majoritaires
ne relève plus de la catégorie des revenus de valeurs mobilières, cette rémunération est
désormais imposable dans la catégorie des traitements et salaires après déduction de
l’abattement au titre des frais professionnels.

68 Les revenus distribués font dans ce cas l’objet de retenue à la source libératoire au taux de 5%.
69 Les revenus distribués font dans ce cas l’objet de retenue à la source libératoire au taux de 5%.

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Section 7 -Les revenus de capitaux mobiliers
§ 1 -Définition
Sont considérés comme revenus de capitaux mobiliers:
- Les intérêts, les arrérages, les lots et primes de remboursement et autres produits des obligations,
effets publics et autres titres d'emprunt négociables émis par l'Etat, les collectivités publiques
locales, les établissements publics, les associations de toute nature et les sociétés civiles et
commerciales ;
- Les intérêts des créances
- Les intérêts des dépôts de sommes d'argent ;
- Les intérêts et les rémunérations des cautionnements;
- Les produits des comptes courants ;
- Les revenus des parts et le boni de liquidation du fonds commun de créances prévu par la loi
n°2001-83 du 24 juillet 2001, portant promulgation du code des organismes de placement
collectif.
§ 2 -Détermination du revenu net catégoriel
Le revenu net est constitué par le montant brut des intérêts et tous autres produits ou avantages que le
créancier perçoit au cours de l'année précédant celle de l'imposition, à quelques périodes de temps
qu'ils s'appliquent, sans distinction entre ceux afférents à ladite année et ceux payés par anticipation ou
à titre d'arriérés.

§ 3 -Revenus des capitaux mobiliers exonérés


Aux termes de l’article 38 du code de l’IRPP et de l’IS, ne sont pas soumis à l’impôt, les revenus de
capitaux mobiliers suivants :
- Les intérêts de l’épargne logement servis aux titulaires de contrats d’épargne-logement.
- Les intérêts des dépôts et de titres en devises ou en dinars convertibles.
- Les intérêts des comptes courants ouverts entre industriels, commerçants ou exploitants agricoles
à la condition que les opérations inscrites au compte courant se rattachent exclusivement à la
profession.
- Les intérêts des comptes d’épargne pour les études, ouverts auprès des banques par les parents
au profit de leurs enfants.
- Les intérêts des comptes épargne pour l'investissement dans la limite de 2.000 dinars 70par an.
Section 8 -Les autres revenus
§ 1 -Définition
Les autres revenus sont constitués des revenus de source étrangère n'ayant pas été soumis au
paiement de l'impôt dans le pays d'origine. A titre d’exemple, les dividendes de source étrangère sont
imposables en Tunisie, entre les mains des résidents, s’ils n’ont pas subi d’impôt à l’étranger.

704.000 à partir du 1er janvier 2018, il est à mentionner que la LF 2018 a prévu aussi le relèvement du montant admis en
déduction de l’assiette soumise à l’IR déposés annuellementdans lesdits comptes de 20.000 dinars à 50.000 dinars.

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La loi de finances pour la gestion 2016 prévoit l’extension du champ de la catégorie des autres revenus
en rajoutant :
• Les revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie71,
• Les revenus déterminés selon les dépenses personnelles ostensibles et notoires et selon
l’accroissement du patrimoine en cas de non réalisation de revenus dans la catégorie des bénéfices
industriels et commerciaux ou des bénéfices des professions non commerciales ou des bénéfices de
l’exploitation agricole ou de pêche.

§ 2 -Détermination du revenu net


2.1 -Règle générale
Le revenu net est constitué par les sommes effectivement perçues de l'étranger.
2.2 -Cas particulier des traitements et salaires de source étrangère
Les traitements et salaires de source étrangère bénéficient à l'instar des revenus de même nature de
source tunisienne d'une déduction de 10% pour les traitements et salaires au titre de frais
professionnels.
Exemple72:
Soit une personne physique résidente en Tunisie qui a été recrutée par une société pétrolière établie à
l'étranger pour exercer son activité d'ingénieur chimiste à l'étranger, moyennant un salaire brut mensuel
de 4 000 dinars.
Dans la mesure où l'intéressé n'a pas subi l'impôt sur le revenu au titre dudit salaire à l'étranger, l'impôt
sur le revenu à sa charge sera calculé comme suit :

Revenu annuel brut 4 000 D x 12 = 48 000,000


Déductions :
Abattement pour frais professionnels de 10% (Plafonné à 2.000 dinars) 2 000,000
Revenu net imposable 46 000,000
Impôt sur le revenu dû 11 820,000

2.3 -Cas particulier des pensions et des rentes viagères de source étrangère
Les pensions et les rentes viagères de source étrangère sont soumises à l’impôt sur le revenu dans le
cas où elles n’ont pas été soumises à l’impôt dans le pays de la source. Dans cette hypothèse et si en
présence d’une convention internationale de non double imposition, le droit d’imposer les conventions
appartient à la Tunisie, le revenu catégoriel est déterminé comme suit :
Montant brut de la pension ou de la rente viagère
A déduire 80% du montant brut
= Revenu catégoriel net imposable

71 Ces revenus font l'objet d'une retenue à la source libératoire aux taux de 25% et ce à partir du 1er janvier 2016.
72TEXTE DGI 1998/14 - Note commune n° 13

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Le bénéfice de cette déduction, est subordonné :
- au transfert des pensions ou rentes viagères dans un compte bancaire ou postal en Tunisie ou à
leur déclaration à l’importation,
- à la production à l’appui de la déclaration annuelle d’impôt les justificatifs du transfert ou de
l’importation desdits montants en Tunisie.
La déduction fixée à 80% s’applique aux pensions et rentes viagères de source étrangère imposables
en Tunisie conformément au droit commun et aux conventions de non double imposition quelque soit le
pays de la source et payées aux résidents de la Tunisie quelque soit leur nationalité, y compris les
tunisiens.
Exemple73-
Supposons qu’un retraité marié et résident en Tunisie bénéficie d’une pension de retraite mensuelle
provenant de la France d’un montant égal à 2.500D.
Etant donné que ladite pension est imposable conformément aux dispositions de la convention Tuniso-
Française de non double imposition exclusivement en Tunisie, et dans la mesure où le retraité concerné
ne réalise pas d’autres catégories de revenus, l’impôt exigible sur son revenu global est calculé ainsi :

Catégorie Pensions e retraites


Revenu annuel global (2500 x 12) 30 000,000

Déduction pour frais professionnels (80%) -24 000,000

Revenu net global : 6 000,000


Déductions communes
chef de famille -300,000
Revenu net global imposable : 5 700,000
IRPP 182,000

73 NOTE COMMUNE N° 18/2007 (Texte n° DGI 2007/29)

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CHAPITRE 10 - GENERALITES SUR L’IMPOT SUR LES SOCIETES
Section 1 -Le champ d’application de l’impôt sur les sociétés
§1-Les personnes morales tunisiennes soumises à l’IS
Aux termes de l’article 45 du CIRPPIS, l’impôt sur les sociétés s'applique aux sociétés et autres
personnes morales ci-après désignées, quel que soit leur objet, exerçant leur activité en Tunisie:
1- les sociétés visées à l’article 7 du code des sociétés commerciales ;
L’article 7 du CSC traite des sociétés commerciales suivantes :
- Les sociétés en commandite par actions,
- Les sociétés à responsabilité limitée et ;
- Les sociétés anonymes.
- Les SUARL sont également soumises à l’impôt sur les sociétés
2- les coopératives de production, de consommation ou de services et leurs unions;
3- les établissements publics et les organismes de l'Etat, des gouvernorats et des communes à
caractère industriel et commercial jouissant de l'autonomie financière ;
4- les sociétés civiles s'il est établi qu'elles présentent en fait les caractéristiques des sociétés de
capitaux;
5- Les coparticipants des sociétés en participation, les membres des groupements d’intérêt économique
et les coparticipants dans les fonds communs de créances visés à l’article 4 du CIRPPIS lorsqu’ils ont la
forme de personnes morales soumises à l’impôt sur les sociétés.
6- Les associations exerçant leurs activités en contradiction à la législation les régissant à partir du 1er
Janvier 201574. A notre avis, l’imposition couvre les associations qui exercent une activité à but lucratif
ou qui exercent des activités commerciales en vue de distribuer des fonds au profit de ses membres
dans leur intérêt personnel ou d’être utilisée dans le but d’évasion fiscale.
§2 -Les personnes morales tunisiennes exonérées de l’IS
Selon l’article 46 du CIRPPIS, sont exonérés de l’IS dans la limite de leur objet social :
- les groupements interprofessionnels qui ne réalisent pas à titre principal des activités lucratives et
dont les ressources sont d'origine fiscale ou parafiscale ;
- les assurances mutuelles régulièrement constituées ;
- les caisses d'épargne et de prévoyance administrées gratuitement ;
- les établissements publics, les organismes de l'Etat ou des collectivités publiques locales sans but
lucratif ;
- les coopératives de services dont l'activité concourt à la commercialisation des produits agricoles
ou de pêche et opérant dans l'enceinte des marchés de gros ;
- les coopératives de services agricoles et de pêche ;
- les coopératives ouvrières de production ;
- la Caisse des Prêts et de Soutien des Collectivités Locales ;
- les sociétés d'investissement à capital variable.

74 Ajouté par l’article 21 de la LF 2015.

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Section 2 -Taux de l’impôt sur les sociétés
Les personnes morales tunisiennes ou disposant d’un établissement stable en Tunisie calculent leur IS
en appliquant au résultat fiscal calculé à partir du résultat comptable, un taux d’impôt sur les sociétés de
10%, 15%75 ou 35%.
A -Le taux de 15% (pour les bénéfices réalisés à compter du premier janvier 2021)
Les bénéfices réalisés par les personnes morales couvertes par le champ d’application de l’impôt sur
les sociétés tel que fixé par l’article 45 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de
l’impôt sur les sociétés sont soumis à l’impôt sur les sociétés au taux de 15%.
B -Le taux de 10%
Le taux de l’IS est fixé à 10% pour :
Les entreprises exerçant une activité artisanale, agricole, de pêche ou d'armement de bateaux de pêche
Les centrales d'achat des entreprises de vente au détail organisées sous forme de coopératives de
services régies par le statut général de la coopération ;
Les coopératives de services constituées entre les producteurs pour la vente en gros de leur
production ;
Les coopératives de consommation régies par le statut général de la coopération ;
Les bénéfices réalisés dans le cadre de projets à caractère industriel ou commercial bénéficiant du
programme de l'emploi des jeunes ou du fonds national de la promotion de l'artisanat et des petits
métiers.
Les bénéfices réalisés à compter du 1er janvier 2014 et provenant des opérations d’exportations y
compris les bénéfices exceptionnels liés à l’activité76.
NB : Afin d’harmoniser le traitement fiscal des bénéfices provenant de l’activité principale et des
bénéfices exceptionnels liés à ladite activité, l’article 23 de la loi de finances pour la gestion 2016 a
limité l’application du taux d’imposition réduit de 10% aux bénéfices provenant de l’activité principale et
aux bénéfices exceptionnels prévus par le paragraphe I-bis de l’article 11 du code de l’IRPP/IS.
C -Le taux de 35%
Le taux de l’IS est fixé à 35% pour les sociétés suivantes :
Entreprises exerçant dans le secteur financier :
- Etablissements de crédits77
- Organismes financiers et bancaires travaillant essentiellement avec les non-résidents pour leurs
opérations avec les résidents (Banques et SICAR)78 ;
- Sociétés d’investissement (SICAF, SICAR)79,

75 Ayant remplacé les taux d’imposition de 13,5% (qui n’a jamais vu le jour), 20% et 25% et ce, quel que soit le secteur
d’activité et la nature du marché (local ou export).
76 Les bénéfices provenant des opérations d’exportation seront également soumis aux taux d’IS du droit commun à compter

du 1er Janvier 2019. Toutefois, les entreprises en activité au 31 décembre 2018 et dont les revenus ou les bénéfices provenant
de l’exploitation ont bénéficié des avantages fiscaux au titre de l’export et les entreprises ayant bénéficié du même régime
fiscal de l’export en activité à cette même date, continuent de bénéficier desdits avantages jusqu’au 31 décembre 2020.
77
Loi n°2001-65 du 10 juillet 2001 relative aux établissements de crédit telle que modifiée et complétée par la loi n°2006-19 du 2 mai 2006
78 Loi n°85-108 du 6 décembre 1985 portant encouragement d’organismes financiers et bancaires travaillant essentiellement avec les non-résidents
79 Loi n°88-92 du 2 août 1988 telle que modifiée et complétée par les textes subséquents et notamment la loi n°2005-104 du 19 décembre 2005

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- Compagnies d’assurance et de réassurance80, à l’exception des sociétés exerçant dans le
domaine du courtage en assurance et des sociétés ayant la qualité d’agent d’assurance81,
- Les assurances mutuelles (sur les bénéfices réalisés à partir du 1er janvier 2018) qui étaient
jusqu'au 31 décembre 2017 exonérées de l’IS conformément aux dispositions de l’article 46 du
code de l’IRPP et de l’IS.
- Sociétés de recouvrement de créances82,
Entreprises exerçant dans le secteur des télécommunications
Le taux de 35% s’applique aux opérateurs de réseaux des télécommunications au sens du code des
télécommunications83 soit toute personne morale titulaire d’une concession d’exploitation d’un réseau
public des télécommunications telles que "TUNISIE TELECOM", "la SOCIETE ORASCOM"
Entreprises exerçant dans le secteur des hydrocarbures84
Il s’agit des entreprises de production et de transport des hydrocarbures, des entreprises de services
dans le secteur des hydrocarbures et des entreprises exerçant dans le secteur de raffinage des
hydrocarbures et de vente de produits pétroliers en gros.
Sociétés de services dans le secteur des hydrocarbures ainsi que les sociétés de services
prêtant leurs services au profit de sociétés exerçant dans le cadre de la législation relative aux
hydrocarbures.
Ces sociétés exercent notamment :
Les activités de prestations de services géologiques et géophysiques, de forage, de maintenance des
puits, d’ingénierie, de construction et d’aménagement des installations d’exploitation,
L’approvisionnement en produits liés directement aux services rendus au profit des sociétés de
prospection, de recherche et d’exploitation des hydrocarbures.
En effet le code des hydrocarbures a prévu l’imposition des bénéfices provenant des activités des
services susvisées aux dispositions du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et l’impôt
sur les sociétés.
Entreprises exerçant dans les secteurs de production et de transport des hydrocarbures et
soumises à un régime fiscal dans le cadre des conventions particulières
Il s’agit des entreprises exerçant dans le secteur de production des hydrocarbures et soumises à un
régime fiscal dans le cadre de conventions particulières prévoyant leur soumission à l’impôt sur les
sociétés et à un impôt pétrolier complémentaire (SITEP, ETAP, …).
Entreprises de transport des produits pétroliers par pipe line,
Il s’agit des entreprises de transport des produits pétroliers par pipe-line exerçant dans le cadre du droit
commun ou exerçant dans le cadre des conventions particulières (SOTRAPIL, TRAPSA).

80 Code des assurances promulgué par la loi n°92-24 du 9 mars 1992 telle que modifiée et complétée par les textes subséquents et notamment la loi
n°2005-86 du 15 août 2005
81 Note commune n° 17 de l’année 2007 (Texte n° DGI 2007/30)
82 Loi n°98-4 du 2 février 1998 relative aux sociétés de recouvrement de créances telle que modifiée et complétée par la loi n°2003-42 du 9 juin 2003
83 Code de télécommunications promulgué par la loi n°2001-1 du 15 janvier 2001 telle que modifiée et complétée par la loi n°2002-46 du 7 mai 2002
84 L’article 25 de la loi de finances pour l’année 2020, a limité l’application du taux d’IS de 35% aux bénéfices provenant de la prestation des

services directement rattachés aux activités pétrolières, telles que définies par l’article 130.1 du code des hydrocarbures et de la prestation des
services de transport des hydrocarbures au profit des sociétés exerçant dans le cadre de la législation relative aux hydrocarbures.

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Entreprises exerçant dans le secteur de raffinage et de vente des produits pétroliers en gros
Il s’agit des entreprises exerçant dans le secteur de raffinage des produits pétroliers et de vente de
produits pétroliers en gros qui sont les produits liquides ou gazeux à usage de carburants ou de
combustibles.
Nouveautés de la LF 2018 (applicables sur les bénéfices réalisés à partir du 1er janvier 2019)
 Les grandes surfaces commerciales prévues par le code de l'aménagement du territoire
et de l'urbanisme tel que modifié et complété par les textes subséquents et notamment la
loi n° 2003-78 du 29 décembre 200385 ;
 Les concessionnaires automobiles ;
 Les franchisés d'une marque ou d'une enseigne commerciale étrangère prévus par la loi
n°2009-69 du 12 août 2009 relative au commerce de distribution, à l’exception des entreprises
dont le taux d'intégration est supérieur à 30%.
Sont également soumis à l’IS au taux de 35% les bénéfices provenant de la prestation des
services de conseil et d’étude à forte valeur ajoutée dont la valeur et les conditions seront fixées
par décret gouvernemental86.
D -Le taux de 15% (ou de 20% selon le cas)
Le taux de l’IS est réduit à 15% (ou à 20% selon le cas), et ce, pendant 5 ans (au cours de la période
allant du 1er Janvier 2020 au 31 Décembre 2024) pour les sociétés qui procèdent à l’admission
de leurs actions ordinaires à la côte de la bourse des valeurs mobilières de Tunis ou au marché
alternatif à un taux d’ouverture au public d’au moins 30%87.
Le tableau ci-dessous récapitule les différents taux d’IS réduits accordés aux sociétés dont les actions
sont admises à la bourse, par marché boursier et par période d’introduction :

Société soumise à IS au taux de 35% *** Société soumise l'IS à un taux ne dépassant pas 25%
Période d'introduction
Marché principal Marché alternatif Marché principal Marché alternatif
du 01/01/2010 au 31/12/2016 Taux d'IS réduit à 20% *
Taux d'IS réduit à 20% *
du 01/01/2017 au 31/12/2019 Taux d'IS réduit à 15% *

Abattement dégressif d’une


quote-part du bénéfice
imposable pendant 4 ans
Taux d'IS réduit à 20% Taux d'IS réduit à 20% Taux de l'IS réduit sans MI (100%, 75%, 50%
du 01/01/2020 au 31/12/2024 et 25%).
* ** à 15% *
&
Taux d'IS réduit à 15% **

85L’article 89 de la loi de finances pour la gestion 2019 a modifié les dispositions de l’article 67 de la loi de finances pour la
gestion 2018 en vue de reporter l’application du taux d’IS de 35% sur les bénéfices réalisés par les grandes surfaces
commerciales prévues par le code de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme tel que modifié et complété par les textes
subséquents et notamment la loi n° 2003-78 du 29 décembre 2003, à partir du 1er janvier 2020.
86 L’article 26 de la loi de finances pour l’année 2020.
87La proportion de l'ouverture du capital au public de 30% s'applique au montant global du capital. C'est ainsi que dans le cas d'une introduction
accompagnée d'augmentation de capital, le taux de 30% s'apprécie par rapport -
- au montant global du capital, y compris celui augmenté,
- au nombre total des droits de vote existants dans la société.
En vertu du règlement général de la bourse des valeurs mobilières de Tunis approuvé par l'arrêté du ministre des finances du 13 février 1997 tel que
modifié par l'arrêté du 9 septembre 1999, le terme public désigne les actionnaires détenant individuellement au plus 0,1% du capital.

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* : sous condition que le taux d’ouverture du capital au public soit au moins égal à 30%.
** : sous condition que le taux d’ouverture du capital aux investisseurs avertis soit au moins égal à 30%.
*** : Sont exclues du bénéfice de cet avantage :
- Les opérateurs de réseaux des télécommunications prévus par le code de télécommunications ;
- Les sociétés qui réalisent les services dans le secteur des hydrocarbures prévus par l’article 130-1 du code des Hydrocarbures et
qui se détaillent comme suit :
 les prestations de services géologiques et géophysiques, de forage, de maintenance des puits, d’ingénierie, de construction et
d’aménagement des installations d’exploitation ;
 les prestations de services associés aux opérations de forage, les diagraphies électriques, la cimentation et les essais des puits ; et
 l’approvisionnement des chantiers de prospection, de recherche et d’exploitation des hydrocarbures en produits, équipements et
matériaux liés directement aux services rendus aux sociétés de prospection, de recherche et d’exploitation des hydrocarbures exerçant
en Tunisie.
- Les entreprises exerçant dans le secteur de production et de transport des hydrocarbures et soumises à un régime fiscal dans le
cadre de conventions particulières et les entreprises de transport des produits pétroliers par pipe-line ;
- Les entreprises exerçant dans le secteur de raffinage du pétrole et de vente des produits pétroliers en gros prévues par la loi n°
91-45 du 1er juillet 1991 relative aux produits pétroliers.

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CHAPITRE 11 -LA DETERMINATION DU RESULTAT FISCAL
Section 1 -Schéma général de détermination du résultat fiscal
Les entreprises soumises à la tenue d'une comptabilité telle que prévue par la législation comptable doivent
déterminer un résultat fiscal à partir de leur résultat comptable et en y apportant les ajustements et retraitements
suivants :

Résultat comptable
(Bénéfice comptable ou perte comptable)
+
Réintégrations
(Charges non déductibles)

-
Déductions
(Produits non imposables)
=
Résultat fiscal avant déduction des provisions
-
Déductions des provisions
(Provisions déductibles fiscalement)

=
Résultat fiscal avant déduction des déficits fiscaux
-
Déductions des déficits fiscaux
(Reports déficitaires ordinaires et amortissements différés)

=
Résultat fiscal avant avantages fiscaux
-
Déductions des bénéfices d’exploitation
(export, développement régional, développement
-
Réinvestissements fiscaux
(Réinvestissements physiques et financiers.)

=
Résultat fiscal soumis à l’impôt sur les sociétés
Taux

Impôt sur les sociétés


Il est à noter que l’impôt doit être comparé avec le minimum d’impôt du droit commun (soit 0,2% du CA
brut local et 0,1% du CA soumis à l’impôt sur les sociétés au taux de 10% avec un minimum égal à
500DT).

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Exemple :
Liquidez l’impôt sur les sociétés de la société ABC soumise au taux de 25% qui vous fournit les
informations suivantes :

I/ Calcul de l'IS
Résultat comptable avant IS 1 000
Déductions
Dividendes -50
Résultat fiscal avant déduction des provisions 950
Déductions des provisions 0
Résultat fiscal avant déduction des déficits fiscaux 950
Déficit fiscal N-1 -120
Résultat fiscal avant avantages fiscaux 830
Pourcentage export de l'exercice N 20%
Abattement export -166
Résultat fiscal soumis à l’impôt sur les sociétés au taux de 15% 664
IS 15% 99,6
Minimum d'impôt 0,2% CALB 12
Minimum d'impôt 0,1% CA EXPORT 1.5
à retenir 99,6
II/ Liquidation de l'IS
IS N-1 4
Acomptes provisionnels N 0
Avance sur importations N -50
IS dû 99,6
IS sur bénéfice provenant de l’export 9,96
IS à payer 59,56

Section 2 -Les réintégrations


§ 1 -Les charges déductibles :
1.1 -Conditions générales de déductibilité fiscale des charges :
Pour être admises en déduction, les charges doivent remplir les conditions suivantes :
- La charge doit se traduire par une diminution de l’actif net
- La charge doit être nécessitée par l’exploitation
- La charge ne doit pas être exclue du droit à déduction par une disposition expresse de la loi
- La charge doit être comptabilisée et déduite de l’exercice auquel elle se rattache
- La charge doit être appuyée de justifications suffisantes et probantes
- La charge doit être portées sur certaines déclarations lorsqu’une telle condition est exigée par la
loi
A -Les charges de personnel
Les charges de personnel sont déductibles du résultat fiscal lorsqu’elles correspondent à l’exercice d’un
travail effectif et lorsqu’elles ne sont pas excessives par rapport au travail fourni.
Les charges déductibles incluent les rémunérations, les charges sociales, les indemnités de
licenciements ou de fin de carrière et de façon générale toutes les dépenses diverses supportées dans
l’intérêt de l’intérêt des salariés et lorsque l’entreprise est soumise à l’IS, des dirigeants.
En revanche, ne sont pas déductibles, le salaire de l’exploitant individuel, de l’associé en nom.(infra).

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La rémunération des gérants majoritaires est désormais admise en déduction pour la détermination du
résultat fiscal et ce en vertu de la loi des finances pour la gestion 2011
B -Les amortissements
B.1 -Date de début d’amortissement
L’amortissement est calculé à partir de :
- la date d’acquisition ou ;
- la date de construction ou ;
- la date de fabrication ou ;
- la date de mise en service ou d’exploitation, si elle intervient ultérieurement, ou ;
à partir de la date d’entrée en production pour les plantations agricoles.
B.2 -Base amortissable
L’amortissement est calculé sur la base du :
- prix de revient d’acquisition ou ;
- de construction ou ;
- de fabrication ou ;
- de la plantation.
Ne fait pas partie de l’assiette de calcul des amortissements la TVA récupérable.
B.3 -Méthode et durée d’amortissement
Sont admis en déduction, pour la détermination du bénéfice imposable, les amortissements effectués
par l’entreprise selon les règles fixées par la législation comptable.
Il en résulte l’acceptation par la fiscalité des méthodes d’amortissement admises par la législation
comptable et notamment celles citées, à titre indicatif, par le § 35 de la NCT 5.
- l’amortissement constant, qui conduit à une charge constante sur la durée d’utilisation du bien ;
- l’amortissement variable (basé sur la production par référence à l’emploi du bien), qui conduit à une
charge proportionnelle à l’utilisation du bien ; et
- l’amortissement décroissant, qui conduit à une charge décroissante sur la durée du bien.
Le § 26 de la NCT dispose aussi que la méthode d’amortissement utilisée doit refléter la manière dont
les avantages futurs liés à l’actif sont consommés par l’entreprise.
Pour ce qui est de la durée d’amortissement, l’acceptation des règles comptables conduit à admettre en
fiscalité « la durée d’utilisation de l’immobilisation » comme durée d’amortissement.
B.4 -Plafond de déductibilité fiscale : Le montant déductible ne doit pas dépasser les annuités
d’amortissement constantes calculées sur la base de taux maximums qui ont été fixés par le décret n°
2008-492 du 25 février 200888.
Les principaux taux maximums fixés par le décret sont :

88Décret n° 2008-492 du 25 février 2008, fixant les taux maximum des amortissements linéaires et la durée minimale des amortissements
des actifs exploités dans le cadre des contrats de leasing et la valeur des actifs immobilisés pouvant faire l'objet d'un amortissement
intégral au titre de I ‘année de leur utilisation

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Actifs Taux
I. Frais préliminaires 100%
II. Brevets, marques de fabrique et frais de développement capitalisés 20%
III. Constructions à l'exception de la valeur du terrain
1. Constructions légères 10%
2. Constructions en dur 5%
IV. Machines, matériels et équipements
1- Machines, matériels et équipements industriels 15%
2- Dépenses des grosses réparations des machines, 33,33%
matériels, et équipements industriels
3- Équipements et logiciels informatiques 33,33%
4- Mobilier et matériel de bureau 20%
5- Moyens de transport des personnes ou de marchandises 20%

§2 -Les charges non déductibles


2.1 -Les déficits des établissements stables à l’étranger
En application des dispositions de l’article 47 du code de l’IRPP et de l’IS et sous réserve des
conventions fiscales de non double imposition, le déficit réalisé en dehors du champ territorial de l’impôt
sur les sociétés doit être réintégré.
Exemple
La comptabilité d’une société tunisienne dégage un bénéfice comptable avant impôt de 100.000 DT.
Cette société tunisienne dispose d’un établissement stable en Algérie ayant une comptabilité propre
dégageant un déficit converti en DT de 20.000.

Résultat comptable combiné avant IS 100 000


Réintégrations
Déficits des établissements stables à l’étranger 20 000
Résultat fiscal soumis à l’impôt sur les sociétés 120 000
IS 25% 30 000

2.2 -Les provisions


A ce stade de la détermination du résultat fiscal, toutes les provisions comptabilisées doivent être
réintégrées (provision pour dépréciation des comptes d’actifs et provisions pour risques et charges).
Une fois le résultat fiscal après réintégrations et déductions établi, l’entreprise peut déduire les
provisions dans les limites, plafonds et conditions prévus par la loi fiscale (infra).

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2.3 -Les transactions, amendes, confiscations et pénalités de toute nature
La réintégration concerne les transactions, amendes, confiscations et pénalités de toutes natures mises
à la charge des contrevenants aux dispositions légales régissant les prix, la commercialisation, la
répartition de divers produits, le contrôle des changes, l'assiette des impôts, contributions ou taxes et
d'une manière générale toute infraction à la législation en vigueur.
Cependant, l’exclusion du droit à déduction ne couvre pas les pénalités contractuelles.
2.4 -Les salaires de l'exploitant ou de l'associé en nom
Ne sont pas admis en déduction du résultat fiscal, les salaires comptabilisés en charges dans la
comptabilité d’un exploitant individuel ou de l’associé d’une société en nom collectif.
2.5 -Les amortissements non déductibles
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, les amortissements suivants -
- L’amortissement excédentaire par rapport aux taux maximums prévus
- L’amortissement des biens exploités dans le cadre de contrats de leasing conclus à compter du
1er janvier 2008 et qui ont bénéficié de la déduction fiscale des amortissements sur la base des
durées du contrat
- L’amortissement des Voitures de tourisme d’une puissance supérieure à 9 CV
- L’amortissement des terrains et fonds de commerce
- L’amortissement des immobilisations acquises en espèces
A -L’amortissement excédentaire par rapport aux taux maximums prévus
Les amortissements constatés en comptabilité et excédant le plafond de déduction fixé conformément
aux dispositions du décret n° 2008-492 du 25 février 2008 doivent être réintégrés.
Etant rappelé que les amortissements constitués au titre d’un exercice et qui n’ont pas pu être déduits,
en application des taux maximums sont déductibles, pour la détermination du bénéfice imposable, des
résultats des exercices suivant l’exercice de leur constatation, et ce, selon les mêmes taux et durées
susvisés.
B -L’amortissement des biens exploités dans le cadre de contrats de leasing conclus à
compter du 1er janvier 2008 et qui ont bénéficié de la déduction fiscale des amortissements
sur la base des durées du contrat
Il est rappelé que dans le cas où le montant des amortissements calculés sur la base de la durée
d’utilisation dépasse les amortissements enregistrés en comptabilité, la différence d’amortissement sera
déduite extracomptablement de l’assiette de l’impôt89. Après déduction de la valeur du bien exploité
dans le cadre de contrats de leasing sur la base de la durée de ce contrat et en respectant bien
évidemment les durées minimales prévus par le décret de 2008, la charge d’amortissement
comptabilisée alors que le bien est amorti fiscalement doit être réintégrée.

89Acondition de mentionner dans le tableau d’amortissement et dans le livre d’inventaire le montant des amortissements qui ont été
déduits et le montant des amortissements enregistrés en comptabilité.

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C -L’amortissement des voitures de tourisme d’une puissance supérieure à 9 CV
Les charges d’amortissement des véhicules de tourisme d’une puissance de 10 chevaux fiscaux et plus
utilisés pour le transport des dirigeants ou du personnel de l’entreprise ne sont pas déductibles pour la
détermination du résultat fiscal.
Bien que l'amortissement des voitures de tourisme d'une puissance de 10 chevaux ou plus ne soit pas
déductible, la plus-value imposable lors de la cession du véhicule est constituée, selon la doctrine
administrative, par la différence entre le prix de cession et la valeur comptable nette à la date de la
cession90.
Exemple91 :
Soit une société qui a réalisé au titre de l'exercice N un bénéfice comptable de 50.000 D, qui tient
compte des charges suivantes engagées au titre d'un véhicule de tourisme à essence d'une puissance
fiscale égale à 10 chevaux vapeurs acquis le 1er janvier N-2 pour un montant de 40.000 D
amortissement - (40.000 D x 20%) 8 000
frais d'entretien 1 500
frais de carburant 800
vignette 300
Reconstitution du bénéfice imposable
bénéfice comptable 50 000
Réintégrations
Amortissement 8 000
frais d'entretien 1 500
frais de carburant 800
vignette 300
Bénéfice imposable 60.600 D 60 600
IS 15 150

Reprenons l'exemple précédant avec l'hypothèse que ladite société ait cédé le 31 octobre N, le véhicule
en question pour un montant de 25.000 D.
Dans ce cas, la plus-value sera déterminée comme suit :
Amortissements cumulés 22 666,667
VCN 17 333,333
Plus value imposable 7 666,667

D -L’amortissement des terrains et fonds de commerce


Les dotations aux amortissements des terrains et fonds de commerce sont à réintégrer fiscalement au
titre de l’exercice au cours duquel elles sont dotées.
E - L’amortissement des immobilisations acquises en espèces
Ne sont pas admis en déduction pour la détermination du bénéfice imposable, les amortissements des
biens immobilisés dont le montant en hors TVA est supérieur ou égale à 5.00092 dinars et dont le
règlement s’est opéré en espèces.

90 TEXTE DGI 1996/08 Note commune n° 7


91 Ibid.
92 Le seuil de 5.000 dinars hors TVA appliqué en 2016 était de 20.000 dinars en 2014 avant d’être porté à 10.000 dinars en 2015.

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2.6 -Les intérêts non déductibles
A -Intérêts servis à l'exploitant ou aux associés des sociétés de personnes ou des
associations en participation à raison des sommes versées par eux dans la caisse de
l'entreprise en sus de leur apport en capital
Les intérêts servis à l'exploitant ou aux associés des sociétés de personnes ou des associations en
participation au titre de leur compte courant actionnaire ne sont pas déductibles du résultat fiscal.
B -Intérêts excédentaires des comptes courants des associés
Les comptes courants associés peuvent donner lieu à rémunération fiscalement déductible dans les
conditions suivantes -
- Le capital social doit être au préalable, intégralement libéré
- Le montant ouvrant droit à rémunération est plafonné pour l’ensemble des associés pris
globalement à 50% du capital social.
- Le taux d’intérêt ne dépasse pas 8% l’an.
Tout intérêt n’ouvre pas droit à déduction si le capital n’est pas intégralement libéré et tout intérêt versé
en dépassement des deux derniers plafonds n’est pas déductible.
Sur la base de ce qui précède, seront réintégrés aux résultats imposables -
- la quote-part des intérêts qui dépasse 8% calculée sur la base d'un montant n'excédant pas 50% du
capital
- la quote-part des intérêts relatifs aux sommes mises à la disposition de la société par les associés qui
dépasse 50% du capital et ce, quel que soit le taux d'intérêt décompté.
Exemple93
Exemple 1 -

Soit une société anonyme dont le capital est de 200.000D entièrement libéré au 1er janvier N.
Le 2 mai N, elle réduit son capital à 120.000D pour l'augmenter à la date du 1er septembre N à
170.000D.
Les soldes des dépôts en comptes courants des associés au cours de l'exercice N sont comme suit :
- 120.000D durant le premier trimestre N,
- 100.000D durant le deuxième trimestre N,
- 140.000D durant le troisième trimestre N,
- et 90.000D durant le quatrième trimestre N.
La société en question a rémunéré lesdits dépôts à un taux de 10%.

93BODI - Texte n° DGI 2004/22 - Note commune n° 18/2004

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Dans ce cas, les intérêts déductibles et les intérêts à réintégrer dans l'assiette soumise à l'IS au titre de
l'année N seront calculés comme suit :
* Détermination des intérêts déductibles
(100.000D x 8% x 3) / 12 = 2.000 D
(100.000D x 8% x 1) / 12 = 667D
(60.000D x 8% x 4) / 12 = 1.600 D
(85.000D x 8% x 1) / 12 = 567 D
(85.000D x 8% x 3) / 12 = 1.700 D
Somme des intérêts déductibles -
2.000D + 667D + 1.600D + 567D + 1700D = 6534D
* Intérêts à réintégrer
- la première réintégration porte sur la quote-part des intérêts rémunérant les montants excédant 50%
du capital -
([(20.000D x 3)+(40.000D x 2)+(80.000D x2)+(55000D x1)+ (5000Dx3)]x10%) /12 = 3.083,333D
- la deuxième réintégration porte sur la quote-part des intérêts dépassant le taux de 8% soit -
([(100.000Dx3)+100 000D+(60 000D x 4) + (85 000D x 4) ]x2%) / 12 = 1.633,333 D
Ainsi le total des réintégrations est égal à 4 716D
On peut également recalculer les intérêts non déductibles comme suit -
Intérêts comptabilisés (120.000x10%x3/12+100.000 x10%x3/12+140.000 x10%x3/12+90000
x10%x3/12)=11.250D Moins Intérêts déductibles 6534D égal total des réintégrations 4 716D.
C -Imposition des intérêts supplétifs sur les sommes mises par la société à la disposition des
associés
Tout compte courant associé débiteur est réputé productif d'un intérêt imposable au taux de 8% l'an,
que ledit intérêt soit facturé ou non à l'associé personne physique ou personne morale bénéficiaire.
Pour savoir si l'imposition des intérêts supplétifs s'applique ou non, il convient de se poser la question
suivante - est-ce que celui qui emprunte (le bénéficiaire de l'avance) est un associé ? Si la réponse est
oui, l'imposition des intérêts supplétifs s'applique94.
Exemple95
Soit une société qui a mis à la disposition de l'un de ses associés durant l'exercice 2003 la somme de
100.000D moyennant un taux d'intérêt de 5%.
Dans ce cas, il y a lieu de réintégrer aux résultats imposables de ladite société au titre dudit exercice,
les intérêts non décomptés soit - 100.000D x (8% - 5%) = 3.000D

94Raouf Yaich, Cours de soutien en fiscalité de révision comptable - Version 2008

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2.7 -Les pertes et moins values non déductibles
Ne sont pas déductibles du résultat fiscal, les pertes et moins values suivants -
- Pertes de change non réalisées sur dettes et créances courantes en devises
- Moins-values non réalisées sur titres cotés très liquides
- Moins-values sur cession de titres d’organismes de placement collectif correspondant à la baisse
de valeur de liquidation due à des distributions de dividendes
Moins-values «non réalisées» sur titres cotés très liquides
Conformément à la NCT 7, les titres cotés qui sont très liquides sont comptabilisés à la valeur de
marché selon le cours moyen du dernier mois de l'exercice et les moins-values dégagées sont portées
en charges financières de l'exercice.
Sur le plan fiscal, toute moins-value ainsi comptabilisée en charges financières n'est pas fiscalisée tant
qu'il n'y a pas cession des titres.
2.8 -Les subventions et dons excédentaires ou non déclarés
A -Les dons et subventions excédentaires
Les dons et subventions accordés à des œuvres ou organismes d’intérêt général, à caractère
philanthropique, éducatif, scientifique, social ou culturel sont déductibles à concurrence de 0,2% du
chiffre d’affaires toutes taxes comprises.
La déduction est intégrale et déplafonnée lorsque l’organisme bénéficiaire figure dans un arrêté96.
La LF pour la gestion 2017 a prévu la déduction totale de l’assiette de l’impôt :
 Des dons et subventions accordés à l’Etat, aux collectivités locales et aux entreprises
publiques.
 Du coût d’acquisition ou de construction des habitations, objet de donation au profit des
conjoints ascendants et descendants des martyrs de l’armée, et des forces de sécurité
intérieure et de la douane. Dans ce cas, la déduction est accordée au titre de l’exercice du
transfert de propriété ou de la mise à disposition de ladite habitation aux bénéficiaires.
 Des dons et subventions accordés aux associations des personnes handicapées, opérant
conformément à la réglementation les régissant.
 Des dons et subventions accordés au profit du fonds national de l'emploi et au fonds de
soutien, d’entretien et de maintenance des établissements scolaires.

NB : La LF pour la gestion 2020 a rajouté à la déduction totale de l’assiette de l’impôt les dons
accordés aux associations s’occupant de la protection des personnes sans soutien familial.
B -Les dons et subventions non déclarés
Sous peine d’être exclus du droit à déduction du résultat fiscal, les dons et subventions doivent faire
l’objet d’un relevé détaillé indiquant l’identité des bénéficiaires et les montants qui leur ont été accordés.
Ce relevé est joint obligatoirement à la déclaration.
96Selon une prise de position DGELF N° 1010 DU 2/7/2014 : La déductibilité totale n’est plus permise en vertu du
décret 2013-5183 du 18 novembre 2013 qui a eu pour effet de sursoir les dispositions du décret 2000-599 et de tous les
arrêtés y afférents.

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La déclaration des dons et subventions concerne aussi bien ceux déductibles sans plafond que ceux
déductibles à concurrence de 0,2% du chiffre d’affaires TTC.
Exemple
Soit une entreprise qui réalise un chiffre d'affaires brut de 6.000.000 DT et dont la comptabilité inclut
les dons suivants comptabilisés parmi les charges :
- Don à une association sportive : 11.000 DT
- Don à une association culturelle : 3.000 DT
- Don à une association d’handicapés (figurant dans un arrêté du ministre des affaires sociales) :
17.000 DT
- Don à un parent du dirigeant : 2.000 DT
- Total des dons passés en charges : 33.000 DT

Dons déductibles en totalité 17 000


Don non déductible (en raison des conditions générales de déductibilité) 2 000
Dons susceptibles d'être déduits avec plafond de 0,2% CAB 14 000
Plafond de déductibilité 12 000
Montant à réintégrer 2 000
Total des dons déductibles 29 000
Total à réintégrer 4 000
2.9 -Les réceptions, cadeaux, frais de restauration et de spectacle excédentaires
Sont déductibles les cadeaux de toutes natures, les frais de réception y compris les frais de restauration
et de spectacle qui ne dépassent pas 1% du chiffre d’affaires brut avec un maximum déductible de
vingt mille (20.000) dinars par exercice.
Exemple
Soit une entreprise qui a réalisé un chiffre d'affaires annuel toutes taxes comprises de 300.000 dinars.
Supposons que la comptabilité fait apparaître des frais de réception de 7.000 DT
Montant déductible : 1 % du CA avec un maximum de 20 000 D 3 000
Montant comptabilisé parmi les charges 7 000
Montant à réintégrer 4 000

Reprenons l'exemple, mais avec un CA TTC de 4.000.000 DT, et des frais de réception s'élevant à
27.000 D.

Limite 1 % du CA 40 000
A retenir maximum de 20 000 D 20 000
Montant comptabilisé parmi les charges 27 000
Montant à réintégrer 7 000
2.10 -La taxe sur les voyages
La taxe sur les voyages doit toujours être réintégrée à l’assiette de l’impôt.

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2.11 -Les commissions, courtages, ristournes commerciales ou non, rémunérations payées aux
salariés et aux non salariés en contrepartie d’un travail occasionnel ou accidentel en dehors de
leur activité principale, honoraires non déclarés dans la déclaration de l’employeur
Les honoraires, commissions, courtages, ristournes, rémunérations payées aux salariés et aux non
salariés en contrepartie d’un travail occasionnel ou accidentel en dehors de leur activité principale
doivent faire l’objet d’une déclaration à l’administration fiscale avant le 1er mars de l’année qui suit leur
prise en compte en charges.
Toute omission est sanctionnée par la non déductibilité du montant omis ou non porté sur la déclaration
dite de l’employeur.
Selon la doctrine administrative, les sommes qui doivent être portées à ce titre sur la déclaration sont
les sommes comptabilisées, qu’elles aient été payées ou non payées.
2.12 -Les jetons de présence autres que correspondant à un remboursement de frais
Les jetons de présence ne sont déductibles que pour la fraction estimée équivalente au remboursement
des frais de présence aux réunions du conseil d’administration97.
A compter du 1er Janvier 2017, toutes rémunérations et avantages98 accordés aux membres du conseil
d’administration ou du conseil de surveillance, directoires et comités dans les sociétés anonymes et les
sociétés en commandite par actions sont désormais déductibles en totalité de l’assiette de l’impôt sur
les sociétés qui les ont servi (La limitation de la déductibilité à la fraction estimée équivalente au
remboursement des frais de présence aux réunions a été enlevée conformément aux dispositions de la
l’article 30 de la LF 2017) à condition de les mentionner au niveau de la déclaration de l’employeur
(Article 30 de la LF 2017).
2.13 -Les subventions accordées aux entreprises
A -Subventions d’investissement reçus au titre des immobilisations amortissables
Les subventions d’équipement accordées aux entreprises ne sont pas comprises dans les résultats de
l’année de leur encaissement. Ces subventions doivent être rapportées aux résultats nets des exercices
à concurrence du montant des amortissements pratiqués, (et fiscalement déductibles) à la clôture
desdits exercices, sur le prix de revient des immobilisations amortissables, lorsqu’elles sont utilisées
pour la création ou l’acquisition de ces immobilisations.
B –Subventions d’investissement reçus au titre des immobilisations non amortissables
Lorsque la subvention d'investissement est affectée à une immobilisation non amortissable, elle doit
être rapportée par fraction égale au résultat de chacune des 10 années y compris celle de la création ou
de l'acquisition de ladite immobilisation.
C -Subventions accordées aux entreprises et destinées à financer les investissements
immatériels
Ces subventions sont à rapporter aux résultats nets de chaque année durant 10 ans à compter de
l’année de leur encaissement.

97Les jetons de présence constituent des revenus de valeurs mobilières passibles de l’IRPP entre les mains des personnes physiques
bénéficiaires et des produits imposables passibles de l’IS entre les mains des personnes morales qui les reçoivent.
98 Toutes ces rémunérations doivent faire l’objet d’une retenue à la source au taux de 20%.

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Exemple
Déterminez le résultat fiscal de la société « ABC » qui a réalisé en N un bénéfice avant impôt de 3.000
DT et dont la comptabilité enregistre l’encaissement d’une subvention de mise à niveau détaillée
comme suit :
- Subvention au titre du terrain acquis au 1er janvier N : 100.000 DT
- Subvention au titre d’une étude 8.000 DT
Les frais correspondant à l’étude ont été passés en charges de l’exercice N et la subvention y afférente
a été portée parmi les produits (compte 74)
Résultat comptable avant IS (N) 3 000
Réintégrations
Subvention au titre du terrain 10 000
Subventions investissements immatériels 800
Déductions
Résorption subvention / étude -8 000
Résultat fiscal soumis à l’impôt sur les sociétés 5 800
IS 25% 1 450

2.14 -Les charges relatives aux voitures de tourisme d’une puissance supérieure à neuf chevaux
et celles relatives aux avions, bateaux de plaisance et résidences secondaires et charges y
afférentes
A -Charges sur voitures de tourisme d’une puissance supérieure à neuf chevaux
Les charges d’amortissement (supra) ainsi que celles afférentes à la location ainsi que les charges
d’entretien, de fournitures, de carburant et de vignette engagées au titre des véhicules de tourisme
d’une puissance de 10 chevaux fiscaux et plus utilisés pour le transport des dirigeants ou du personnel
de l’entreprise ne sont pas déductibles pour la détermination du résultat fiscal.
En revanche, les primes d’assurance, les frais de gardiennage de ces véhicules, les frais de personnel
y afférents (chauffeur), les droits de visite technique et les droits d'accès à l'autoroute restent totalement
déductibles.
B -Charges relatives aux avions, bateaux de plaisance et résidences secondaires et charges y
afférentes
Les charges afférentes aux avions privés utilisés pour le déplacement des dirigeants, du personnel ou
des clients ainsi que les bateaux de plaisance utilisés par les dirigeants, le personnel, les clients ou les
fournisseurs ne sont pas admis en déduction du résultat fiscal.
Selon la doctrine administrative, bien que l'amortissement des avions, bateaux de plaisance et
résidences secondaires soit exclu du droit à déduction, il est pris en compte lors de la détermination de
la plus-value de cession imposable, que ledit amortissement ait été constaté en comptabilité ou non.
2.15 -L’impôt supporté au lieu et place du redevable réel

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La non déductibilité de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés y compris la retenue à la
source99 y afférente, supporté à la place du redevable réel.
2.16 –Les charges dont le montant est supérieur ou égal à 5.000 dinars hors taxe sur la valeur
ajoutée
Ne sont pas admis en déduction pour la détermination du bénéfice imposable, les acquisitions de
marchandises et de services dont le montant en hors TVA est supérieur ou égale à 5.000100 dinars et
dont le règlement s’est opéré en espèces101.
2.17- Charges et amortissements de biens acquis auprès des personnes résidentes ou établies
dans des paradis fiscaux
Les charges et amortissements de biens acquis auprès des personnes résidentes ou établies dans des
paradis fiscaux ne sont plus déductibles à compter du 1er Janvier 2017 conformément aux dispositions
de l’article 34 de la LF 2017.
2.18- L’impôt sur les sociétés et l’impôt sur le revenu
L’impôt sur les sociétés n’est pas admis parmi les charges déductibles pour la détermination du
bénéfice imposable.
Section 3 -Les déductions
En principe, le résultat imposable inclut tous les produits inscrits dans la comptabilité (revenus, gains,
produits des titres, plus values…), certains produits doivent être déduits de l’assiette imposable.
1 -Les dividendes
Les dividendes ne sont pas imposables entre les mains du bénéficiaire et doivent par conséquent être
déduits pour la détermination de l’assiette de l’impôt.
2 -Les intérêts des dépôts et titres en devises et en dinars convertibles
Ne sont pas soumis à l’impôt et sont par conséquent déductibles du résultat fiscal, les intérêts des
dépôts et de titres en devises ou en dinars convertibles.
Selon la doctrine administrative102, l’exonération couvre -
- Les dépôts - Il s'agit des sommes d'argent en devises étrangères ou en dinars convertibles
déposées auprès des banques que le dépôt soit à vue ou à terme tels que les certificats de dépôt
et les bons de caisse, ce qui exclut les placements sur le marché monétaire.
- Les titres - Il s'agit notamment
1. des effets publics qui sont des titres d'emprunt émis exclusivement par l'Etat et présentent
un droit de créance sur ce dernier tels que les bons de trésor cessibles, les bons de trésor
négociables et les bons de trésor assimilables,
2. et les autres titres de créances tels que les obligations et les billets de trésorerie.

99 La retenue à la source est calculée selon la formule de prise en charge : TP = 100 x T / 100 – T
100 Le seuil de 5.000 dinars hors TVA appliqué en 2016 était de 20.000 dinars en 2014 avant d’être porté à 10.000 dinars en 2015.
101 Les personnes qui recouvrent en espèces la contrepartie de la fourniture aux clients de marchandises, de services ou de biens, des

montants excédant le seuil de 10.000 dinars, sont tenues de déclarer lesdits montants avec mention de l’identité complète des clients
concernés au niveau de la déclaration d’employeur. A défaut, ils risquent une amende fiscale administrative au taux de 8% des
montants recouvrés.
102 TEXTE DGI 1999/40 - Note commune n° 20

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Il y a lieu de signaler que le terme titre en devises ou en dinars convertibles désigne les titres émis en
devises ou en dinars convertibles, ce qui exclut les titres émis en dinars tunisiens même s'ils sont
financés à partir de fonds détenus initialement en devises ou en dinars convertibles.

3 -Les reprises sur provisions non déduites


Sont déductibles, les reprises sur provisions portées dans le compte « 78 » et qui correspondent à des
provisions qui n’avaient pas été déduites du résultat fiscal (c'est-à-dire qui avaient été réintégrées).
En revanche, demeurent imposables les reprises sur des provisions qui avaient été déduites
fiscalement.
Exemple :
En N-1, le résultat comptable avant impôt de la société « ABC » s’est élevé à 100.000 DT. Cette société
a inscrit parmi les charges de l’exercice N-1, les provisions suivantes -
- Provisions pour risques et charges : 10.000 DT
- Provisions pour créances douteuses (remplissant les conditions fiscales de déductibilité) : 5.000
DT
En N, le résultat comptable avant impôt de la société « ABC » s’élève à 20.000 DT et tient compte d’une
reprise sur provision pour risques et charges d’un montant de 2.000 DT ainsi que d’une reprise sur la
provision pour créances douteuses d’un montant de 3.000 DT.
Détermination du résultat fiscal de l’exercice N-1
Bénéfice comptable avant IS 100 000
Réintégration de toutes les provisions constituées 15 000
Déduction des seules provisions admises en déduction du résultat fiscal -5 000
Bénéfice fiscal 110 000
IS 27 500
Détermination du résultat fiscal de l’exercice N
Bénéfice comptable avant IS 20 000
Déduction des seules reprises sur provisions non admises initialement en déduction -2 000
du résultat fiscal
Bénéfice fiscal 18 000
IS 4 500
4-Le surplus déductible d’amortissement fiscal d’actifs pris en leasing par rapport à
l’amortissement comptable
Dans le cas où le montant des amortissements calculés sur la base de la durée d’utilisation dépasse les
amortissements enregistrés en comptabilité, la différence d’amortissement sera déduite de l’assiette de
l’impôt à condition de mentionner dans le tableau d’amortissement et dans le livre d’inventaire le
montant des amortissements qui ont été déduits et le montant des amortissements enregistrés en
comptabilité.
Ce traitement concerne les contrats de leasing conclus à compter du 1er janvier 2008.
5-Les amortissements antérieurement comptabilisés et réintégrés en raison de l’utilisation d’un
taux dépassant le taux maximum

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Les amortissements constitués au titre d’un exercice et qui n’ont pas pu être déduits, en application des
taux maximums sont déductibles, pour la détermination du bénéfice imposable, des résultats des
exercices suivant l’exercice de leur constatation, et ce, selon les mêmes taux et durées prévus par le
décret de février 2008.

Exemple
Supposons qu’une société amortisse des actifs au taux de 25% alors que le décret fixe à 20% le taux
maximum d’amortissement (date d'acquisition 01/01/2015 ; coût d'acquisition = 100.000 DT).

Immobilisation 2 015 2 016 2 017 2 018 2 019 Total


Amortissement comptable (25%) 25 000 25 000 25 000 25 000 100 000
Amortissement admis en déductibilité
(20%) 20 000 20 000 20 000 20 000 20 000 100 000
Charge d'amortissement à réintégrer 5 000 5 000 5 000 5 000 20 000
Charge d'amortissement à déduire
extracomptablement -20 000 -20 000
Exemple103
Soit une entreprise qui a acquis un matériel de transport le 1er janvier 2015 pour une valeur hors TVA
de 30.000D. Si on suppose que l’entreprise ait comptabilisé les amortissements relatifs au matériel en
tenant compte d’une période d’utilisation de 3 ans. Les annuités d’amortissementsdéductibles sont de
10.000D et ce, pour les exercices 2015, 2016 et 2017.
Etant donné que les amortissements déductibles se calculent sur la base du taux fixé par le décret
n°2008-492 à 20% soit sur une période d’utilisation de 5 ans, la quotte part excédentaire de
l’amortissement annuel est dans ce cas réintégrée soit 4.000D au niveau du tableau de détermination
du résultat imposable pour les exercices en question soit 2015, 2016 et 2017.
Les amortissements ainsi réintégrés (la différence entre la valeur d’acquisition et les amortissements
déduits soit 30.000D – 18.000D =12.000D) continuent à être déduits des résultats des exercices
ultérieurs soit 2018 et 2019 et ce selon le même taux soit 20% de la valeur d’acquisition soit 6.000 D
par l’année 2018 et 6.000 D par l’année 2019.
6-Les plus values déductibles
Les principales plus values déductibles sont les suivantes :
A -Plus-value de cession des actions de sociétés cotées en bourse
Est déductible du résultat imposable, la plus-value de cession d’actions admises à la cote de la bourse
des valeurs mobilières de Tunis, et ce uniquement :
- Pour les actions acquises avant le premier janvier 2011
- Pour les actions cédées après la clôture de l’exercice suivant celui de leur acquisition

103 Ibid.

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Exemple

Etablir le tableau de détermination du résultat fiscal de l’exercice N, sachant que -


- Le bénéfice comptable avant impôt est égal à 25.000 DT
- Les produits de la société incluent une plus value sur cession des 1.000 actions ABC acquises
(avant 2011) à 4 DT l’action et cédées à 9 DT l’action.
- Le taux de l’IS est égal à 25%.
Calcul de l’IS
Résultat avant impôt 25 000
Plus value / actions cotées -5 000
Bénéfice fiscal 20 000
IS 5 000

Tableau de détermination du résultat fiscal

Bénéfice net comptable 20 000


1/ Réintégrations
Impôt sur les sociétés 5 000
2/ Déductions
Plus value / actions cotées -5 000
Bénéfice fiscal 20 000
IS 5 000
B -Plus-value d'introduction en bourse
Est déductible du résultat imposable, la plus-value réalisée dans le cadre d’une introduction en bourse.

Section 4 -Les provisions


En déterminant le résultat fiscal, l’entreprise doit, dans une première étape, réintégrer toutes les
provisions constituées et enregistrées dans sa comptabilité.
Ensuite, elle doit calculer un résultat fiscal avant déduction des provisions (qui est égal au résultat
comptable augmenté de toutes réintégrations et notamment des réintégrations des provisions et
diminué des déductions). Le résultat fiscal avant déduction des provisions est la base du calcul du
plafond général de déductibilité des provisions.
Ce plafond varie en fonction des entreprises. En général, il est de 50% du résultat fiscal avant déduction
des provisions. D’autres plafonds de déduction des provisions existent pour les établissements de
crédit, les SICAR et les sociétés d’assurance104.
Par ailleurs, le droit fiscal tunisien n’admet pas toutes les provisions en déduction de l’assiette de
l’impôt. Seules trois catégories de provisions peuvent être déduites -
- Les provisions pour dépréciation des comptes clients
- Les provisions pour dépréciation des stocks
- Les provisions pour dépréciation des actions cotées à la BVMT.

104 Dans le présent cours, nous nous limiterons au plafond général de déductibilité des provisions (50%).

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Des dispositions particulières permettent, toutefois, aux établissements de crédit et aux SICAR de
déduire les provisions constituées au titre des actions non cotées et au titre des parts sociales105.
En outre, la déduction des provisions reste toujours subordonnée au respect du plafond général de
déductibilité des provisions.
En définitive, nous pourrons schématiser la dynamique de retraitement des provisions au niveau du
tableau de détermination du résultat fiscal comme suit :

Résultat comptable
Produits
Charges (incluant des provisions)

Charges afférentes à des voitures non déductibles


Taxes de voyage
Réintégrations Amortissements non déductibles
Toutes les provisions (créances, stocks, actions, risques
et charges, autres actifs courants….)
Etc.

Dividendes
Déductions Reprises sur provisions anciennement réintégrées
Plus values non déductibles

Résultat fiscal avant déduction des provisions

1. Les provisions pour dépréciation des


Plafond de

provisions

provisions
déduction

déduction
Résultat

comptes clients
50% du

avant
fiscal

2. Les provisions pour dépréciation des


des

des

stocks
3. Les provisions pour dépréciation des
actions cotées à la BVMT

Résultat fiscal après déduction des provisions


Les provisions déductibles

§ 1 -Les provisions pour dépréciation des comptes clients


1.1 -Définition
Selon la doctrine de l’administration fiscale106, provisions pour créances douteuses sont destinées à
couvrir une charge dont la réalisation est non seulement éventuelle, mais probable.

105Dans le présent cours, nous ne traiterons pas de ces cas particuliers.

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En outre, les créances douteuses donnant droit à la constitution d'une provision, sont celles dont le
recouvrement devient incertain en raison d'évènements intervenus avant la clôture de l'exercice et
continuant à exister à la date de l'inventaire tels que -
- déclaration en faillite du débiteur ;
- situation financière précaire du débiteur (retour de traites ou de chèques impayés, rupture de
stock, méventes etc…. ) ;
- et tout autre indice susceptible de compromettre le recouvrement de la créance.

1.2 -Régime particulier des créances douteuses dont le nominal n'excède pas 100 dinars
Les créances douteuses dont le nominal par client n'excède pas 100 dinars sont déductibles des
bénéfices de l'exercice au cours duquel elles acquièrent cette caractéristique, c'est-à-dire les créances
non réglées par leurs débiteurs et dont l'échéance remonte à plus d'un an à la date de clôture du bilan.
Le montant de 100 dinars s'apprécie par rapport à l'ensemble des créances et par client.
Il en découle que si l'entreprise détient des créances sur un client dont le total est supérieur à 100
dinars, leur déduction n'est pas possible même si le nominal de chacune est inférieur à cette limite.
Toutefois, ces créances peuvent faire l'objet de provisions.
La déduction des créances dont le nominal par client ne dépasse pas 100 dinars est subordonnée aux
conditions suivantes -
- l'échéance du recouvrement de la créance à la date de clôture de l'exercice doit remonter à plus
d'un an, ce qui a pour conséquence d'exclure toutes les créances nées au cours dudit exercice.
Autrement dit, la mesure ne concernera d'une manière pratique que les créances dont l'échéance
remonte à l'exercice précédant celui concerné par la déduction et aux exercices antérieurs.
- l'entreprise doit cesser d'entretenir des relations d'affaires avec le client défaillant à partir de la
date de la déduction des créances107.
- l'entreprise doit joindre à la déclaration de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés de
l'exercice ayant profité de la déduction, un état nominatif des débiteurs de telles créances.
1.3 -Régime général des provisions pour créances douteuses dont le nominal excède 100
dinars
Les provisions pour créances douteuses sont déductibles à condition :
- qu'elles portent sur des créances douteuses telles que définies précédemment ;
- qu'une action en justice soit engagée en vue de leur recouvrement108 ;
- qu'elles soient constatées en comptabilité ;

106TEXTE DGI N° 91/15 - Note commune n° 13


107 Dans le souci d’assainir les bilans des entreprises prêtant des services au public, la loi de finances pour la gestion 2016 a
supprimé la condition relative à la non continuation par l'entreprise à entretenir des relations d'affaires avec le débiteur pour
la déductibilité des charges relatives aux créances douteuses dont le nominal par client ne dépasse pas 100 dinars. Peuvent
être concernées par cette mesure, la STEG, la SONEDE, Tunisie Télécom, etc.
108 Cette action en justice n’est pas requise au titre des créances douteuses de l’Etat, des collectivités locales et des

établissements et entreprises publics.

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- qu'elles figurent sur un état qui doit être joint à la déclaration de l'impôt sur le revenu ou de l'impôt
sur les sociétés.
1.4 -Sort des provisions en cas de recouvrement des créances
Lorsque les provisions constituées deviennent sans objet au cours d'un exercice, c'est à dire lorsque les
créances auxquelles ces provisions déjà déduites se rapportent sont recouvrées partiellement ou
totalement, le montant ainsi recouvré doit être réintégré au résultat de l'exercice au cours duquel est
intervenu le recouvrement.
§ 2 -Provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente
2.1 -Stocks pouvant faire l'objet de provisions déductibles
Les stocks pouvant faire l'objet de provisions déductibles sont constitués des produits destinés à la
vente. Il s'agit donc des stocks de produits finis détenus par l'entreprise pour être vendus dans le cadre
de la réalisation de l'objet social.
En conséquence, sont exclus de la déduction les provisions constituées au titre :
- des stocks en cours de production,
- des stocks de matières ou des fournitures devant être consommées au cours du processus de
production.
2.2 -Détermination du montant des provisions déductibles
Les provisions déductibles sont constituées par la différence négative entre :
- d'une part la valeur de réalisation nette, c'est-à-dire le prix de vente normal connu à la date de
clôture de l'exercice, majoré éventuellement des subventions, mais sans tenir compte des frais
non encore engagés à la date de clôture de l'exercice tels que les frais de distribution et ;
- d'autre part le prix de revient comptabilisé.
La fraction de la provision non déduite en raison du dépassement du plafond de 50% du prix de revient
n’est pas susceptible de report sur les bénéfices fiscaux futurs.
§ 3 -Provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse
3.1 -Constatation de la dépréciation
La dépréciation des actions cotées en bourse peut être constatée par voie de provisions lorsqu'à la
clôture de l'exercice leur cours moyen journalier de la bourse du dernier mois dudit exercice est inférieur
à leur coût d'acquisition ou de souscription.
3.2 -Détermination du montant de la provision déductible et limite de la déduction
Pour la détermination du montant des provisions déductibles, les actions sont évaluées par référence
au cours moyen journalier de la bourse du dernier mois de l'exercice au titre duquel les provisions ont
été constituées.
Dans ce cas, le montant de la provision pour dépréciation des actions en question est égale à la
différence entre leur coût d'acquisition ou de souscription et leur cours moyen journalier à la bourse du
dernier mois de l'exercice au titre duquel les provisions sont constituées, mais la déduction du montant
des provisions ainsi déterminé s’effectue dans le respect du plafond de déductibilité des provisions
(infra).

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3.3 -Conditions de déduction des provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse
La déduction des provisions constituées au titre de la dépréciation des actions cotées en bourse est
subordonnée à la satisfaction des conditions suivantes -
- les provisions constituées doivent être constatées en comptabilité ;
- les provisions constituées et déduites du bénéfice imposable doivent être portées sur un relevé
de provisions indiquant leur coût d'origine et leur valeur comptable nette. Ledit relevé doit être
fourni à l'appui de la déclaration annuelle de l'IR ou de l'IS.
3.4 -Sort des provisions devenues sans objet
Les provisions constituées et devenues sans objet au cours d'un exercice sont réintégrées au résultat
dudit exercice. Il en est ainsi par exemple en cas de cession des actions ayant fait l'objet de provisions
ou en cas d'augmentation de leur valeur.
§ 4 -Plafond de déductibilité des provisions pour créances douteuses, pour dépréciation des
stocks destinés à la vente et pour dépréciation des actions cotées en bourse
Les provisions constituées au titre des créances douteuses, au titre de la dépréciation des stocks
destinés à la vente et au titre de la dépréciation des actions cotées en bourse sont déductibles dans
la limite de 50% du bénéfice imposable.
Toutefois, la fraction des provisions qui n'a pas pu être déduite du fait de la limite susvisée, est
reportable sur les bénéfices ultérieurs sans limitation dans le temps et ce dans les mêmes conditions et
limites.
Exemple109
Soit une société commerciale qui a réalisé au titre de l'exercice N un résultat comptable avant impôt de
370.000 DT et dont les charges incluent des provisions pour dépréciation de stocks pour 80.000 D (le
prix de revient des produits détenus en stocks est égal à 150.000 D alors que le prix de vente connu au
31 décembre N est de 70.000 D).
La détermination des provisions déductibles et du bénéfice imposable s'effectue comme suit-
Bénéfice comptable avant impôt 370 000
à réintégrer les provisions constituées 80 000
Bénéfice fiscal avant déduction des provisions 450 000
déduction des provisions
•Provisions constituées- 80 000
• Limite 50% du prix de revient soit 150.000 D x 50% = 75 000
•Plafond autorisé 450.000 -D x 50% 225 000
à déduire 75 000
Bénéfice imposable - 375 000
IS 93 750

109TEXTE DGI 1998/10 - Note commune n° 9

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Etant signalé que le reliquat des provisions qui n'a pu être déduit soit (80.000 D - 75.000 D) = 5.000 D
est perdu pour la société et n'est pas susceptible de report sur les exercices ultérieurs.
Exemple110
Soit une société anonyme qui a réalisé au titre de l'année N un bénéfice fiscal avant imputation des
provisions de 500.000D et qui détient 10.000 actions de 10D chacune dans le capital d'une société
admise à la cote de la B.V.M.T. Si l'on suppose que le cours moyen journalier du mois de décembre N
soit de 6,500D et que la même société ait constitué en N :
- des provisions pour créances douteuses pour 60.000D. (Les créances en question ont fait
l'objet d'une action en justice),
- des provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente pour 70.000D (le prix de revient
est de 120.000D alors que la valeur de réalisation nette est de 50.000D)
- des provisions pour dépréciation des actions cotées à la bourse de 35.000D (10.000 x (10-
6,5)).
- Total provisions constituées : 165.000 DT
La détermination des provisions déductibles et du bénéfice imposable au titre de l'année N s'effectue
comme suit :
Bénéfice comptable avant impôt 335 000
à réintégrer les provisions constituées 165 000
Bénéfice fiscal avant déduction des provisions 500 000
déduction des provisions pour créances douteuses
* provisions constituées 60 000
* limite déductible autorisée - 500.000D x 50% = 250 000
* provisions constituées et déductibles -60 000
déduction des provisions pour dépréciation des stocks destinés à la vente
* provisions constituées - 70 000
* Limite 50% du prix de revient soit (120.000D x 50% = 60.000D) 60 000
* provisions déductibles limitées à - 60 000
* Reliquat plafond déductible [(500.000D x 50% ) - 60.000D] = 190 000
* provisions constituées et déductibles -60 000
déduction des provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse
* provisions constituées - 35 000
* Reliquat plafond déductible [(500.000D x 50% ) - 60.000D -60.000DT] = 130 000
* provisions constituées et déductibles -35 000
Total provisions déductibles -155 000
bénéfice imposable : 345 000
IS 86 250

110 TEXTE DGI 2000/41 - Note commune n° 24

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Exemple :
Reprenez les données de l’exemple précédant avec la seule différence que le bénéfice comptable avant
impôt s’élève à 135.000 DT -
Bénéfice comptable avant impôt 135 000
à réintégrer les provisions constituées 165 000
Bénéfice fiscal avant déduction des provisions 300 000
déduction des provisions pour créances douteuses
* provisions constituées 60 000
* limite déductible autorisée - 300.000D x 50% = 150 000
* provisions constituées et déductibles -60 000
déduction des provisions pour dépréciation des stocks destinés à la
vente
* provisions constituées : 70 000
* Limite 50% du prix de revient soit (120.000D x 50% = 60.000D) 60 000
* provisions déductibles limitées à - 60 000
* Reliquat plafond déductible [(300.000D x 50%) - 60.000D] = 90 000
* provisions constituées et déductibles -60 000
déduction des provisions pour dépréciation des actions cotées en bourse
* provisions constituées : 35 000
* Reliquat plafond déductible [(300.000D x 50%) - 60.000D -60.000DT] = 30 000
* provisions constituées et déductibles -30 000
Total provisions déductibles -150 000
bénéfice imposable : 150 000
IS 37 500

L’analyse des provisions constituées et admises en déduction peut être faite ainsi :

Total provisions constituées 165 000


Provisions déductibles 150 000
Provisions non déductibles 15 000
Provisions non déductibles (stocks) en raison du dépassement 10 000
de la limite de 50% du prix de revient
Provisions non déductibles (actions) en raison du dépassement du 5 000
plafond général de déductibilité des provisions

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Le reliquat des provisions sur stock qui n'a pu être déduit en raison du dépassement de la limite de 50%
du prix de revient soit 10.000 D est perdu pour la société et n'est pas susceptible de report sur les
exercices ultérieurs.
En revanche, le reliquat des provisions constituées au titre des actions cotées et qui n’a pas pu être
déduit en raison du dépassement du plafond général de déductibilité des provisions (50% du bénéfice
avant provision) peut être déduit des résultats futurs.

Exemple111-
Soit une société exerçant une activité commerciale soumise à l’impôt sur les sociétés qui a réalisé au
titre de l’année 2007 un bénéfice net de 600.000D avant déduction des provisions.
Supposons que la société ait constitué au titre de la même année -
 des provisions au titre des créances douteuses de 180.000D pour lesquelles une action en justice a
été engagée,
 des provisions au titre de la dépréciation de la valeur des stocks destinés à la vente de 120.000D.
Le prix de revient des marchandises enregistré en comptabilité étant de 200.000D, la valeur de
réalisation nette connue au 31 décembre 2007 étant de 80.000D.
Dans ce cas, les provisions déductibles et le bénéfice imposable sont déterminés comme suit :
-bénéfice fiscal avant déduction des provisions 600 000D
- déduction des provisions au titre des créances douteuses :
* provisions constituées : 180.000D
* limite déductible (600.000D x 50%) = 300.000D
* provisions déductibles 180 000D
- déduction des provisions constituées au titre de la dépréciation de la valeur des stocks :
Provisions constituées : 120.000D
Limite déductible [(600.000D x 50%) – 180 000D] = 120.000D
Sans dépasser 50% du prix de revient soit - (200.000Dx50%)= 100.000D
provisions déductibles 100.000D
- Bénéfice net imposable 320.000D
§ 5 -Les provisions non déductibles
Les provisions autres que celles se rapportant aux créances douteuses, à la dépréciation des
stocks destinés à la vente ou à la dépréciation des actions cotées en bourse ne sont pas
déductibles de l’assiette de l’impôt.
Les provisions autres que celles se rapportant aux créances douteuses, à la dépréciation des stocks
destinés à la vente ou à la dépréciation des actions cotées en bourse ne sont pas déductibles de
l’assiette de l’impôt.

111 Texte n° DGI 2008/37 - NOTE COMMUNE N° 16/2008

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Il en est ainsi des provisions suivantes -
- Les provisions pour risques et charges
- Les provisions pour dépréciation des immobilisations corporelles ou incorporelles
- Les provisions pour dépréciation des actions non cotées ou des parts sociales112
- Les provisions pour dépréciation des actifs courants.
§ 7-Les provisions excédant les limites de déductibilité
Les provisions qui dépassent les limites de déductibilité (50% du prix de revient des stocks ou 50% du
bénéfice fiscal avant provisions) doivent être réintégrées au résultat fiscal.
La partie réintégrée en raison du dépassement de 50% du prix de revient des stocks est définitivement
perdue par l’entreprise en n’étant plus reportable.
Cependant, le reliquat de provisions non admis en déduction au cours d'une année donnée n'est pas
perdu définitivement pour l'entreprise qui a la faculté d'opérer la déduction de ce reliquat sur les
exercices ultérieurs tout en respectant, selon le cas, la limite des plafonds sus-indiqués.
Section 5-Les reports déficitaires et les amortissements réputés différés en périodes
déficitaires
§ 1 -Principe d’imputation des déficits fiscaux
Les pertes subies par les personnes morales au titre d'un exercice donné sont déductibles des résultats
des années qui suivent l'année au titre de laquelle les déficits ont été constatés et ce, dans la limite de
la cinquième année inclusivement.
§ 2 -Principe d’imputation des amortissements réputés différés
Conformément à la législation fiscale en vigueur, les amortissements différés en périodes déficitaires
sont déductibles des résultats des premiers exercices suivants celui de leur constatation, et ce, sans
limitation dans le temps.
Les amortissements réputés différés se rapportent aux amortissements prévus par l’article 12 bis du
code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés soit ceux relatifs
aux actifs immobilisés et à leurs composantes propriétés de l’entreprise y compris les constructions sur
sol d’autrui ainsi qu’à ceux exploités dans le cadre des contrats de leasing ou relatifs aux concessions.
Par ailleurs, l’entreprise perd le droit du report de ces amortissements en cas de réalisation de
bénéfices et de non utilisation de ces bénéfices pour résorber les amortissements différés et ce dans la
limite des bénéfices réalisés.
§ 3 -Condition de déduction des amortissements différés
La déduction des amortissements différés est subordonnée à leur identification en tant que tel dans les
notes aux états financiers.
§ 4 -Modalité de déduction des déficits d'exploitation
Pour les personnes morales, il est appliqué l’ordre suivant d'imputation des pertes au titre de toute
année bénéficiaire -
Premièrement -les déficits reportables ;
112 Sous réserve des dispositions particulières pour les établissements de crédit et les SICAR.

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Deuxièmement -les amortissements de l'exercice concerné ;
Troisièmement -les amortissements réputés différés des exercices antérieurs.
Au cas où l'entreprise adopte un ordre d'imputation autre que celui susvisé, elle perd le droit au report
de la quote-part de la perte non imputée du fait de l'ordre qu'elle a adopté.
Exemple 2113
Supposons qu'une société anonyme ait constaté au titre des années N à N+4 les résultats suivants :

Année N N+1 N+2 N+3 N+4


Résultat net de l'exercice -70 000 -100 000 -100 000 -120 000 95 000
Amortissements de 30 000 40 000 80 000 90 000 75 000
l'exercice
Déficit d'exploitation 40 000 60 000 20 000 30 000

Dans ce cas, le résultat fiscal de la société en question au titre de l'exercice N+4 (première année
bénéficiaire) est déterminé comme suit :

Résultat N+4 95 000


Réintégration Amortissement de l'exercice 75 000
Résultat N+4 compte non tenu de l'amortissement de l'exercice 170 000
Déduction déficit N -40 000
Déduction déficit N+1 -60 000
Déduction déficit N+2 -20 000
Déduction déficit N+3 -30 000
Résultats de l’exercice N+4 avant déduction des amortissements de l’exercice 20 000
Déduction de l'amortissement de l'exercice N+4 -75 000
amortissements à reporter -55 000

Les amortissements réputés différés des années antérieures qui n'ont pas pu être déduits demeurent
reportables sur les exercices ultérieurs sans limitation de délais, il s'agit de :

Année N N+1 N+2 N+3 N+4


Amortissements de 30 000 40 000 80 000 90 000 55 000
l'exercice
Exemple114
Soit une société anonyme dont le capital social entièrement libéré s’élève à 2.000.000D, qui a réalisé au
titre de l’exercice N un chiffre d’affaires de 3.000.000D et un résultat comptable avant impôt de
300.000D qui tient compte notamment des éléments suivants -
- des amortissements de l’exercice pour un montant de 60.000D, dont 6.000D provenant de
l’amortissement d’une voiture de tourisme d’une puissance fiscale de 11 chevaux
- des provisions pour créances douteuses pour un montant de 200.000D, l’action en justice a été
engagée,

113 Texte n° DGI 2003/42 - NOTE COMMUNE N° 27/2003


114 Texte DGI- Note commune n° 1/2004

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- des dividendes provenant de la participation au capital d’une SARL établie en Tunisie pour - 50.000D
- des frais d’une réception que l’entreprise a organisée à l’occasion de la conclusion d’un marché,
s’élevant à 35.000D
- des intérêts servis aux actionnaires en raison des sommes qu’ils ont mises à la disposition de la
société, ces sommes s’élèvent à 800.000D, rémunérées à un taux d’intérêt de 15% soit 120.000D
Si l’on suppose que l’entreprise ait enregistré un déficit d’exploitation au titre de l’exercice N-1 de
70.000D et des amortissements différés pour 30.000D, le bénéfice imposable au titre de l’exercice N est
déterminé comme suit :
Résultat comptable avant impôt 300 000
Réintégrations
* amortissement de la voiture de tourisme de 11 chevaux 6 000
* frais de réception excédant soit 3.000.000 x 1% = 30.000 Déduction limitée à 15 000
20.000D
* intérêts servis aux actionnaires- 56 000
limite admise - 800.000D x 8% = 64.000D - intérêts servis - 800.000D x 15% =
120.000D
* réintégration des provisions constituées 200 000
Déductions
déduction des dividendes -50 000
Bénéfice imposable théorique servant de base pour le calcul des provisions 527 000
déductibles
déduction des provisions dans la limite de 50% du bénéfice imposable soit -
263.500 DT
provisions constituées - 200.000D
provisions déductibles 158.100D -200 000
Bénéfice après déduction des provisions 327 000
réintégration des amortissements de l’exercice 54.000D 54 000
bénéfice imposable avant déficits antérieurs et amortissements de l’exercice 381 000
imputation du déficit de l’exercice N-1 -70 000
imputation des amortissements de l’exercice -54 000
imputation des amortissements différés -30 000
Bénéfice imposable 227 000
IS 56 750

§ 5 – Sort des déficits non imputés sur les résultats bénéficiaires des premiers exercices
suivant celui de la constatation des pertes
Les pertes non imputées sur les revenus ou sur les bénéfices des années suivant immédiatement
l’année ayant constaté le déficit ne peuvent plus être reportables ultérieurement et ce, dans la limite des
revenus et bénéfices réalisés.
Le même principe s’applique également aux amortissements réputés différés des exercices antérieurs
et qui perdent le droit au report en cas de non imputation sur les premiers résultats bénéficiaires, et ce,
dans la limite des revenus ou bénéfices réalisés.

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Exemple115 :
Soit une société qui a constaté au titre de l’exercice N des pertes de 17.000D dont 10.000D
représentant les amortissements réputés différés de l’exercice.
Hypothèse 1 - Hypothèse 2 -
Si on suppose que ladite société ait réalisé au titre Si on suppose que la société en question ait
de l’exercice N+1 un résultat bénéficiaire de réalisé au titre de l’exercice N+1 un résultat
50.000D et qu’elle ait choisi de ne pas imputer les bénéficiaire de 9000D et qu’elle ait choisi de ne
pertes et les amortissements constatés au titre de pas imputer les pertes et les amortissements
l’exercice N, elle perd définitivement le droit de constatés au titre de l’exercice N, elle perd
reporter lesdits déficits et amortissements soit les définitivement le droit de reporter lesdits déficits et
17.000D. amortissements dans la limite du bénéfice réalisé
au titre de l’exercice N+1 soit 9000D. Ainsi, le
reliquat des amortissements réputés différés
constatés au titre de l’exercice N soit 8000D, reste
reportable sur les premiers résultats bénéficiaires
des années ultérieures sans limitation de temps.

115 Texte n° DGI 2003/42 - NOTE COMMUNE N° 27/2003

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CHAPITRE 12 -LA LIQUIDATION ANNUELLE DE L’IRPP ET DE L’IS

Section 1 -Les modalités de liquidation de l’IRPP


§ 1 -Les retenues à la source
1.1 -L’obligation de retenue à la source
A -Les retenues sur traitements, salaires, pensions et rentes
Tout employeur, tout débiteur de rente, quel que soit son statut ou son mode d'imposition, est tenu
d'effectuer la retenue à la source sur les salaires et traitements qu'il verse à ses employés116.
Lorsque l'employé n'a pas d'employeur en Tunisie, il doit procéder lui même à la retenue à la source sur
les salaires qu'il perçoit de l'étranger. Il en est de même des bénéficiaires d'une rente ou d'une pension
de source étrangère.
B -Les retenues sur les opérations autres que les salaires, pensions et rentes
L'obligation de la retenue à la source incombe à l'Etat, les collectivités publiques locales, les personnes
morales indépendamment de leur forme, de leur objet et de leur régime fiscal au regard de l'impôt sur
les sociétés ainsi que les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu selon le régime réel.
L’obligation de retenue à la source incombe aussi aux personnes physiques exerçant des activités non
commerciales et ayant opté pour le régime du forfait d’assiette et ce, lors du paiement de montants au titre
des :
- Honoraires,
- commissions,
- courtages,
- loyers,
- rémunérations des activités non commerciales qu'elle qu'en soit l'appellation,
- acquisitions d’immeubles et de fonds de commerce.

1.2 -Les rémunérations soumises à retenue à la source


L'impôt sur le revenu fait l'objet d'une retenue à la source au titre des rémunérations suivantes :

(selon
**** salaires, Barème)
**** honoraires,
- pour les honoraires servis aux bureaux d’études réalisant au moins de 50% de leur
2,5%
chiffre d’affaires hors TVA à l’exportation.
- pour les honoraires servis aux personnes morales soumises à l’IS, aux groupements
et sociétés fiscalement transparentes et aux personnes physiques soumis à l’impôt 3%117
sur le revenu selon le régime réel ;

116Même les employeurs soumis à un régime de forfait d'impôt ou d'assiette sont dans l'obligation de retenue à la source sur les salaires
qu'ils paient.
117 Qui était de 5% jusqu’au 31 décembre 2020.

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- pour les honoraires servis aux personnes physiques soumises au régime du forfait
10%118
d’assiette ;
**** commissions, 10%119
**** courtages, 10%120
**** loyers,
- pour les hôtels 5%
- pour les autres locations d’immeubles et de fonds de commerce ; 10%121
**** rémunérations des activités non commerciales qu’elle qu’en soit l’appellation, 10%122
**** revenus de capitaux mobiliers, 20%123
**** jetons de présence124 20%
**** plus- value immobilière,
- pour les personnes physiques 2,5%
- pour les personnes morales non établies; 10%125
**** montants égaux ou supérieurs à 1000D TTC payés par l’Etat, les collectivités
locales, les établissements et entreprises publics, les personnes morales et les personnes
physiques soumises à l’impôt sur le revenu selon le régime réel, et par les personnes
1%127
exerçant des activités non commerciales soumises à l’impôt sur la base d’un bénéfice
forfaitaire, au titre de leurs acquisitions de marchandises, matériel, équipements et de
services126.
**** rémunérations et revenus servis aux non domiciliés ni établis et non réalisés dans le
cadre d’un établissement situé en Tunisie et ce, sous réserve des exonérations spécifiques 15%
et des dispositions conventionnelles.
**** Intérêts des prêts servis payés aux établissements bancaires non établis en 10%
Tunisie128
**** Etablissements stables tunisiens des entreprises étrangères exerçant en
Tunisie pour une période limitée
- pour les travaux de construction, 5%
- pour les opérations de montage, 10%
- pour les activités de surveillance ainsi que pour toutes les autres activités et services
réalisés par les associés ou membres de sociétés ou groupements; 15%

**** plus-values mobilières réalisées par les non résidents et les non établis en Tunisie,

118 Qui était de 15% jusqu’au 31 décembre 2020.


119 Qui était de 15% jusqu’au 31 décembre 2020.
120 Qui était de 15% jusqu’au 31 décembre 2020.
121 Qui était de 15% jusqu’au 31 décembre 2020.
122 Qui était de 15% jusqu’au 31 décembre 2020.
123 Devenue définitive et non susceptible de restitution à compter du 1er Janvier 2021 et ce nonobstant le régime fiscal du

bénéficiaire.
124 La loi de finances pour la gestion 2017 a élargi le champ d’application de la retenue à la source au taux de 20% à toutes

rémunérations accordées aux membres du conseil d’administration ou du conseil de surveillance, directoires et comités dans
les sociétés anonymes et les sociétés en commandite par actions.
125 Qui était de 15% jusqu’au 31 décembre 2020.
126 Sont exclus de la retenue à la source au taux de 1.5% et de la retenue à la source sur la TVA au taux de 50% les montants

payés au titre de l’acquisition de produits et services soumis au régime de l’homologation administrative des prix dont la
marge bénéficiaire brute ne dépasse pas 6% conformément à la législation en vigueur.
Par ailleurs, l’article 37 de la LF 2015 a exclu de l’application de la retenue à la source au taux de 1,5%, les montants
payés en contrepartie des acquisitions auprès des personnes physiques réalisant des revenus dans la catégorie des
bénéfices de l’exploitation agricole et de pêche.
127
Qui était de 1 ?5% jusqu’au 31 décembre 2020.
128 Modifié par la LF 2011, en passant de 2.5% et a passé à 5%, et puis par la LF 2018 pour être ramené à 10%.

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- Pour les personnes physiques non résidentes 10%129
25%130
- Pour les personnes morales non établies et non domiciliées en Tunisie
**** Les revenus de sources tunisiennes servis aux personnes résidentes ou établies
25%
dans des paradis fiscaux.
**** Traitements, salaires, rémunérations, indemnités et avantages ainsi que les
rémunérations payées par les salariés en contre partie d’un travail occasionnel ou
20%
accidentel en dehors de leur activité principale perçus par les personnes non résidentes
travaillant en Tunisie pour une période inférieure à 6 mois
**** Les bénéfices distribués au profit des personnes physiques et des personnes
morales non résidentes ni établies en Tunisie et ce, à compter du 1er janvier 2015.
5%
L’article 46 de la LF 2018 prévoit le relèvement du taux de la retenue à la source, à ce titre
de 5% à 10% à compter du 1er janvier 2018 quelle que soit l’année à laquelle le bénéfice 10%
est rattaché sauf le cas des bénéfices distribués en franchise.
bénéfices distribués en franchise d’impôt tels qu'expliqué ci-dessus
**** Les honoraires, commissions, courtages, loyers et rémunérations des activités non
commerciales qu’elle qu’en soit l’appellation, provenant des opérations d’exportation au
sens de la législation en vigueur et payés par l’Etat, les collectivités locales, les personnes
2,5%
morales et les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu selon le régime réel,
et par les personnes exerçant des activités non commerciales soumises à l’impôt sur la
base d’un bénéfice forfaitaire
**** Les revenus réalisés des jeux de pari, de hasard et de loterie font l'objet d'une
25%
retenue à la source libératoire aux taux de 25% et ce à partir du 1er janvier 2016.
1.3 -Assiette des retenues à la source
L'assiette des retenues à la source est constituée par le montant payé toutes taxes comprises.
1.4 -Fait générateur de la retenue à la source
La retenue doit être opérée lors du paiement. Ce dernier désigne le paiement effectif, la remise d'un
titre de paiement ou la mise à disposition du montant tel le crédit d'un compte.
NB : Toute retenue à la source libératoire non effectuée131 est considérée comme étant à la charge
du débiteur. Lorsque l’impôt est pris en charge par le débiteur, la retenue à la source est calculée selon
la formule de prise en charge :
TP = 100 x T / 100 – T
Avec T : taux de la retenue à la source ;
TP : taux de prise en charge
Cette retenue à la source prise en charge, n’est pas admise en déduction chez le débiteur.
§ 2 -Les acomptes provisionnels
2.1-Personnes soumises

129 Avec comme base la plus-value de cession ou de rétrocession des titres ou des droits y afférents sans que l’impôt dû ne dépasse
2.5% du prix de cession.
130 Avec comme base la plus-value de cession ou de rétrocession des titres ou des droits y afférents sans que l’impôt dû ne dépasse

5% du prix de cession.
131 Article 23 de la LF 2015.

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Sont soumises au paiement des acomptes provisionnels les personnes soumises au régime réel
d'imposition.
2.2 -Base et taux des acomptes provisionnels
Les acomptes provisionnels sont payables en trois échéances égale chacune à 30% de l'impôt dû au
titre de l'année précédente comme suit :
- 30% à payer avant le 25 juin,
- 30% à payer avant le 25 septembre, et
- 30% à payer avant le 25 décembre.
2.3-Personnes non soumises
Sont exonérées du paiement des acomptes provisionnels :
- les personnes physiques ou morales soumises respectivement à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt
sur les sociétés à raison des revenus ou bénéfices réalisés dans des exploitations agricoles ;
- les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu à raison des traitements et salaires ;
les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu à raison des revenus fonciers;
- les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu à raison des revenus de capitaux
mobiliers et des revenus de valeurs mobilières ;
- les personnes physiques soumises à l'impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire.
2.4-Base et taux des acomptes provisionnels
Les acomptes provisionnels sont acquittés en trois échéances, égale chacune à 30% de l'impôt sur le
revenu ou de l'impôt sur les sociétés dû au titre de l'année précédente.
Toutefois, au cas où l'impôt dû au titre de l'année précédente n'est pas liquidé sur la base des revenus
ou bénéfices réels mais sur la base du minimum d'impôt, les acomptes provisionnels sont acquittés
dans les mêmes conditions sur la base de ce minimum d'impôt.
Lorsque l'une quelconque des catégories de revenu d'un contribuable ne donne pas lieu aux acomptes
provisionnels, ces derniers sont alors dus sur la base de la fraction de l'impôt sur le revenu
correspondant aux revenus donnant lieu aux acomptes provisionnels.
L'impôt donnant lieu aux acomptes provisionnels est obtenu en appliquant à l'impôt global dû le
pourcentage résultant du rapport :
Revenu net donnant ouverture aux acomptes
Revenu net global
Exemple -
Soit un contribuable marié ayant deux enfants à charge et qui aura réalisé au courant de l'année 2010 :
Revenus nets de propriétés bâties de 4 000,000
Bénéfices industriels et commerciaux de 6 000,000
Total revenu 10 000,000
Fraction du revenu des bénéfices industriels et commerciaux par rapport
au revenu global 60%
Déductions pour situation et charges de famille - -315,000
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Revenu net imposable - 9 685,000
Total impôt sur le revenu 1 462,000
Part de l'impôt sur le revenu donnant lieu aux acomptes provisionnels 877,200

2.5-Exclusion des plus ou moins values de cession de la base des acomptes provisionnels
L’assiette de l’impôt servant de base pour les acomptes provisionnels est déterminée sans prendre en
considération les résultats des opérations de cession des éléments d’actif corporels, des éléments
d’actif incorporels et du portefeuille titres132.

Assiette de l’impôt théorique = Assiette de l’Impôt + Moins Values – Plus Values


Acomptes provisionnels = Impôt théorique x 90% (3x30%)

Exemple :
Soit une personne physique célibataire soumise à l’IR selon le régime réel, qui a réalisé au cours de
l’exercice 2006 des revenus fonciers nets de 8.000D et des bénéfices nets provenant d’une activité
industrielle de 350.000D dont 200.000D provenant de la cession d’un terrain inscrit au bilan.
Dans ce cas, l’IR dû selon le barème de l’IR au titre de l’exercice 2006 est déterminé comme suit :
revenus fonciers nets 8 000,000
bénéfices nets provenant de l’activité industrielle 350.000D 350 000,000
revenu global net 358 000,000
IR dû selon le barème de l’IR 120 825,000

Toutefois, l’assiette des acomptes provisionnels dus par le concerné au cours de la même année est
déterminée comme suit :

revenus fonciers nets 8 000,000


bénéfices nets provenant de l’activité industrielle 350 000,000
bénéfices nets après déduction de la plus-value 150 000,000
revenu global net après déduction de la plus-value 158 000,000
IR théorique déterminé sans prendre en considération la plus-value réalisée 50 825,000
taux des bénéfices industriels nets par rapport au revenu global réalisé 95%

Quote part de l’IR théorique servant de base pour la détermination des


acomptes provisionnels 50.825D x 95% = 48 283,750
chaque acompte provisionnel serait de - 48.284D x 30% = 14 485,125

132Les opérations de cession des éléments d’actifs non inscrits parmi les immobilisations corporelles, les immobilisations incorporelles ou
parmi le portefeuille titres ne sont pas concernées par la nouvelle mesure. Ainsi, les plus ou moins values de cession des stocks ou des
créances feront toujours partie intégrante de l’assiette des acomptes provisionnels. La note commune n° 9/2007 cite les exemples
suivants - les terrains et les constructions pour les sociétés immobilières, les titres de placement pour les sociétés de gestion de
portefeuilles titres.

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Exemple133 :
Soit une société « A » soumise à l’IS au taux de 25%, qui a réalisé des bénéfices nets imposables au
titre de l’exercice 2006 de 1.400.000D dont 650.000D une plus-value provenant de la cession de l’un de
ses dépôts. Si on suppose que la société ait enregistré au titre du même exercice une moins-value de
50.000D résultant de la cession d’actions qu’elle détient dans le capital d’une société anonyme, l’IS dû
au titre de l’exercice 2006 est calculé comme suit : 1.400.000D x 25% = 350.000D
Toutefois, les acomptes provisionnels dus par ladite société au cours de l’exercice 2007 sont
déterminés sur la base des bénéfices nets réalisés sans prise en considération de la plus-value réalisée
de la cession du dépôt et de la moins-value résultant de la cession d’actions et ce comme suit :
- bénéfices nets imposables 1.400. 000D
- déduction de la plus-value provenant de la cession du dépôt 650.000D
- réintégration de la moins-value résultant de la cession des actions + 50.000D
- bénéfices nets servant de base pour le calcul de l’assiette des acomptes provisionnels 800.000D
- IS théorique servant de base pour le calcul des acomptes provisionnels : 800.000D x 25% =
200.000D
- chaque acompte provisionnel serait de 200.000D x 30% = 60.000D

2.8-Imputation des retenues a la source sur les acomptes provisionnels


Les retenues à la source opérées à quel que titre que ce soit, (revenus des capitaux mobiliers,
honoraires, commissions, courtages, vacations, loyers...) qui constituent des crédits ouverts sur le
trésor public, sont imputables sur les acomptes provisionnels dus.
En cas d'excédent non imputé sur la première échéance, il est reportable sur les deux échéances
restantes (9ème et 12ème mois). Si la 3ème échéance des acomptes provisionnels n'est pas suffisante
pour que les retenues puissent être intégralement imputées, ces dernières peuvent être reportées sur
l'impôt sur le revenu ou l'impôt sur les sociétés et éventuellement sur les acomptes provisionnels
ultérieurs sans limitation de durée.
2.9-Imputation des acomptes provisionnels
Les acomptes provisionnels payés au cours d'une année constituent des crédits ouverts sur le trésor
public, imputables sur l'impôt sur le revenu ou l'impôt sur les sociétés dû.
L’excédent non imputé est reportable sur les acomptes provisionnels ou sur l’impôt annuel exigible
ultérieurement et il peut faire l’objet d’une restitution.
§ 3 -Les avances
- L’avance de 10%134 sur certaines importations de produits de consommation
L’impôt sur le revenu des personnes physiques fait l’objet d’une avance au titre des importations des
produits de consommation, figurant à la liste du décret n° 96-500 du 25 mars 1996, au taux de 10% de
la valeur en douane des produits, majorée des impôts et droits exigibles.
L’avance est liquidée au taux de 10% sur la base de la valeur en douane des produits, majorée de
l’ensemble des impôts, droits et taxes y afférents (droits de douane, droit compensateur provisoire, droit
de consommation, taxe sur la valeur ajoutée, redevance de prestations douanières... ).

133Note commune n° 9/2007


134 15% à travers les dispositions de l’article 41 de la LF 2018, au titre des importations effectuées durant la période allant du
1er Janvier 2018 au 31 décembre 2019.

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- L’avance de 1% au titre des acquisitions des personnes non soumises à l’impôt selon le
régime réel
L’avance135 de 1% applicable sur le montant brut des acquisitions auprès des industriels et des
grossistes, est effectuées par :
 Les personnes physiques soumises à l’impôt sur le revenu suivant le régime d’impôt forfaitaire
relevant de la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux ;
 Les personnes physiques relevant de la catégorie des bénéfices des professions non
commerciales qui procèdent à la déclaration de l’impôt sur la base d’un bénéfice forfaitaire.

Cette avance n’est pas applicable aux ventes de produits soumis au régime de l’homologation
administrative des prix.
L’avance collectée est soumise aux mêmes règles régissant la retenue à la source en matière de
déclarations mensuelles et d’employeur, de paiement, de contrôle et en matière de constatation des
infractions et de contentieux y afférents.
L’avance de 1% n’est imputable sur l’impôt qu’au titre des acquisitions nécessaires à l’exploitation.
§ 4-Le minimum d’impôt
3.1 -Champ d’application du minimum d’impôt
A -IRPP
L’impôt annuel calculé selon le barème progressif ne peut être inférieur, pour les activités commerciales
et les activités non commerciales, à un montant égal à :
- 0.1% du chiffre d’affaires ou recettes brutes provenant de :
 la commercialisation des produits ou services soumis au régime de l’homologation
administrative des prix et dont la marge brute ne dépasse pas 6%,
 de l’exportation au sens de la législation en vigueur, ainsi que
 des opérations réalisées avec les non résidents par les établissements de santé prêtant la
totalité de leurs services au profit des non résidents
Et ce, avec un minimum égal à 200 dinars exigible même en cas de non réalisation de chiffre
d’affaires.
- 0,2% du montant brut du chiffre d’affaires local ou recettes brutes dans les autres cas avec un
minimum égal à 300 dinars exigible même en cas de non réalisation de chiffre d’affaires.
B -IS
L’impôt sur les sociétés ne peut être inférieur à un montant égal à :
- 0.1% du chiffre d’affaires :

135Lesentreprises soumises à l’obligation de facturer l’avance sus-indiquée, sont tenues de déposer, contre accusé de réception,
dans un délai n’excédant pas le 28 février de chaque année, au centre ou au bureau de contrôle des impôts ou à la recette des
finances dont elles relèvent, une déclaration des avances facturées avec mention de l’identité complète des débiteurs desdites
avances.

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 dont les bénéfices y provenant sont soumis à l’impôt sur les sociétés au taux de 10%, ou
 réalisé de la commercialisation de produits ou de services soumis au régime de
l’homologation administrative des prix et dont la marge bénéficiaire brute ne dépasse pas
6%.
Et ce, avec un minimum égal à 300 dinars exigible même en cas de non réalisation de chiffre
d’affaires.
- 0.2% du chiffre d’affaires local brut avec un minimum égal à 500 dinars exigible même en cas de
non réalisation du chiffre d’affaires pour les sociétés non soumises à l’impôt sur les sociétés au
taux de 10%.
NB : Le minimum d’impôt s’applique aux entreprises en cessation d’activité et qui n’ont pas déposé
la déclaration de cessation d’activité conformément à la législation en vigueur.
NB : Le minimum d’impôt est majoré de 50% en cas de paiement après 30 jours de l’expiration des
délais légaux.
NB : Le minimum d’impôt dû au titre d’un exercice est déductible, successivement au titre des
exercices ultérieurs, de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés exigible et ce dans la
limite de la cinquième année inclusivement et sans que la déduction aboutisse à un impôt
inférieur au minimum d’impôt136.
La LF 2015 a supprimé cette déduction137 du minimum d’impôt dû au titre d’une année de l’impôt sur
le revenu ou de l’impôt sur les sociétés au titre des exercices ultérieurs. De ce fait l’impôt payé revêt un
caractère définitif. A notre avis, les personnes ayant payé l’impôt en 2014 selon le minimum prévu
continuent à bénéficier du droit d’imputation de ce minimum sur les exercices ultérieurs dans la limite de
la cinquième année.
3.2 -Entreprises exonérées du minimum
Ce minimum ne s’applique pas aux :
- entreprises commerciales et non commerciales nouvelles durant la période de réalisation du projet
sans que cette période dépasse dans tous les cas trois ans à compter de la date du dépôt de la
déclaration d’existence.
- entreprises exerçant dans les zones de développement régional ou dans les secteurs de
développement agricole durant la période prévue par la législation en vigueur pour le bénéfice de la
déduction totale de leurs bénéfices ou de leurs revenus provenant de l’exploitation.
§ 5-Régularisation et paiement de l’IRPP
5.1 -Cas des forfaitaires BIC
Le paiement de l’impôt s’effectue lors du dépôt de la déclaration.
5.2 -Cas des personnes physiques autres que les forfaitaires BIC
Sur justification, les acomptes provisionnels, l'avance et les retenues, autres que libératoires et payés
par tout contribuable ou pour son compte au titre d'un exercice, sont imputables sur l'impôt sur le

136 Ajouté par l’article 48 de la LF 2014.


137 Article 22 de la LF 2015.

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revenu dû à raison des revenus ou bénéfices réalisés par l'intéressé ou lui revenant pendant ce même
exercice.
L'excédent non imputé est reportable sur les acomptes provisionnels ou sur l'impôt annuel exigible
ultérieurement, il peut faire l'objet d'une restitution s'il provient de l'avance ou de la retenue à la source.
S'il résulte de la liquidation de l'impôt un complément dû au profit du Trésor, il est acquitté au comptant.
Les personnes physiques autres que les forfaitaires BIC ont la possibilité d'acquitter le complément
d'impôt, moitié lors du dépôt de la déclaration et moitié avant la fin du quatrième mois qui suit la date
limite du dépôt de la déclaration.
Ce fractionnement n'est accordé que si la déclaration est déposée dans les délais légaux.
Section 2 -Les délais et lieux de dépôt de la déclaration annuelle d’IRPP et d’IS
§ 1 -Les délais de dépôt de la déclaration annuelle d’IRPP
1.1 -Délais généraux

Jusqu’au 25 février
Ce délai s’applique pour les personnes qui ne réalisent que -
- des revenus de capitaux mobiliers,
- des revenus fonciers et ;
- des revenus de source étrangère autres que les salaires.
Ces trois catégories de revenus sont d’ailleurs considérées pour l’application des délais de déclaration
comme une seule catégorie.
Jusqu’au 25 avril
Ce délai s’applique pour les commerçants.
Jusqu’au 25 mai
Ce délai est applicable pour les prestataires de services et les personnes qui exercent une activité
industrielle ou une profession non commerciale ainsi que les personnes qui exercent plusieurs activités
ou qui réalisent plus d’une seule activité et qui ne sont pas expressément soumises à une autre date.
Jusqu’au 25 juillet
Ce délai s’applique pour les personnes qui exercent une activité artisanale. Il s’applique aussi pour les
contribuables qui réalisent en sus des revenus provenant de l’exercice de leur activité artisanale, des
revenus de capitaux mobiliers et/ou des revenus fonciers et/ou des revenus de source étrangère.
Jusqu’au 25 août
Ce délai s’applique pour les personnes qui réalisent des bénéfices d’exploitation agricole ou de pêche y
compris lorsqu’elles réalisent en sus de leurs revenus agricoles ou de pêche, des revenus des capitaux
mobiliers et/ou des revenus fonciers et/ou des revenus de source étrangère ou des revenus d’une
activité artisanale.
Jusqu’au 5 décembre
Ce délai s’applique pour les salariés et les bénéficiaires de pensions ou de rentes viagères (de source
tunisienne ou étrangère) y compris lorsqu’elles réalisent en sus de leurs salaires, pensions ou rentes
viagères, des revenus de capitaux mobiliers et/ou des revenus fonciers et/ou des revenus de source
étrangère et/ou des bénéfices des exploitations agricoles ou de pêche.

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1.2 -Délai applicable aux contribuables cumulant plusieurs catégories de revenus ou exerçant
plusieurs activités
Lorsqu’un contribuable cumule plusieurs catégories de revenus ou exerce plusieurs activités, sa
déclaration annuelle des revenus regroupant l’ensemble des revenus doit être déposée jusqu’au 25 mai
si l’une des activités relève du commerce, de l’industrie, des prestations de service ou des bénéfices
des professions non commerciales.
Il en est de même des personnes qui cumulent une activité artisanale et une activité salariée.
1.3 -Contribuables dont l’exercice comptable est arrêté à une date autre que le 31 décembre
Pour les contribuables soumis selon un régime réel qui clôturent leur exercice à une date autre que le
31 décembre, la déclaration doit être déposée jusqu’au 25ème jour du 3ème mois qui suit la date de
clôture de l’exercice.
1.4 -Contribuables ne réalisant aucun revenu
Selon la note commune n° 1 de l’année 1994, les personnes qui ne réalisant pas de revenus doivent
déposer leur déclaration dans le délai prévu à la catégorie de revenus à laquelle ils se déclarent. Cette
doctrine considère également que les personnes qui se déclarent sans activité ou profession ne sont
pas soumises à un délai déterminé de dépôt de déclaration. Dans ce cas, la déclaration qu'ils déposent
peut être reçue à n'importe quelle date sans pénalité.
1.5 -Autres délais particuliers
Les paragraphes III et IV de l’article 60 du CIRPPIS prévoient deux délais particuliers -
- Les personnes auparavant résident en Tunisie, qui transfèrent leur domicile hors de Tunisie
doivent déposer leur déclaration et payer les impôts à leur charge dans le mois qui précède celui
de leur départ.
- En cas de décès, la déclaration doit être déposée par les ayants droit du défunt dans les 6 mois
de la date du décès et ne peut donner lieu à un impôt excédant la moitié de l'actif net successoral
avant paiement des droits de mutation par décès.
§ 2 -Les délais de dépôt de la déclaration annuelle d’IS
La déclaration doit être déposée dans un délai n'excédant pas le 25 mars de chaque année ou dans un
délai n'excédant pas le vingt cinquième jour du troisième mois qui suit la date de clôture de l'exercice si
celui-ci est arrêté à une date autre que le 31 décembre
Les déclarations comportant liquidation de l’impôt sur les sociétés pour les sociétés soumises
légalement à l’audit d’un commissaire aux comptes conservent un caractère provisoire -
- lorsqu’elles sont déposées avant la réunion de l’assemblée générale des associés devant
approuver les comptes de cet exercice ou ;
- avant la certification des comptes de l’année concernée par un commissaire aux comptes pour les
sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée,
Ces déclarations sont susceptibles de modifications -
- dans les 15 jours qui suivent la date d’approbation ou la certification des comptes selon le cas et ;

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- au plus tard le vingt cinquième jour du troisième mois suivant la date limite de dépôt138.
Section 3 -Lieu de dépôt de la déclaration annuelle d’IRPP et d’IS
§1 -Lieu de dépôt et modalités de la déclaration annuelle d’IRPP
Pour les personnes physiques exerçant une activité commerciale, industrielle, artisanale, de services ou
une profession non commerciale, l'impôt est établi et déclaré pour ces personnes au lieu de
l'établissement principal de l'exercice de leur activité et ce, même si ces personnes réalisent d'autres
catégories de revenu tels que les bénéfices des exploitations agricoles, les salaires ou les pensions…
Pour les personnes physiques réalisant des revenus ou bénéfices provenant exclusivement de sources
autres que les activités industrielles ou commerciales ou des professions non commerciales, l'impôt est
établi et déclaré pour ces personnes au lieu de leur domicile principal. Selon la doctrine administrative,
le domicile principal est la résidence habituelle déterminée sur la base du domicile mentionné par le
contribuable dans ses déclarations fiscales ou admise par celui-ci explicitement ou implicitement par
tout écrit ayant une force probante y compris le document électronique (contrat, convention,
correspondance, attestation administrative, CIN…..)
Ceci concerne les personnes physiques dont les revenus ou bénéfices sont exclusivement constitués
de :
- bénéfices des exploitations agricoles et de pêche ;
- traitements, salaires, indemnités, pensions et rentes viagères,
- revenus fonciers,
- revenus de valeurs mobilières et de capitaux mobiliers ;
- revenus de source étrangère n'ayant pas été soumis à l'impôt dans le pays d'origine.
Pour les personnes physiques non établies en Tunisie, l'impôt est établi et déclaré pour les personnes
physiques non établies en Tunisie et qui y réalisent des bénéfices ou des opérations soumises à l'impôt
au lieu de la source principale des revenus et bénéfices en Tunisie.
§2 -Lieu de dépôt et modalités de la déclaration annuelle d’IS
En vertu des dispositions du n°3 du premier paragraphe de l’article 3 du code des droits et procédures
fiscaux, l'impôt est établi et déclaré :
- Pour les sociétés ayant un siège social en Tunisie - au lieu de leur siège social fixé par leurs
statuts.
- Pour les sociétés exercent en Tunisie une activité soumise à l'impôt dans le cadre d'un ou de
plusieurs établissements - au lieu de leur principal établissement sis en Tunisie.
- Pour les sociétés et autres personnes morales non établies ou non domiciliées en Tunisie - au lieu
de la source principale des revenus et bénéfices réalisés en Tunisie.
- Pour les autres personnes morales autres que les sociétés (associations, organisations,
représentations…) - au lieu de leur principal établissement.

138Etant rappelé que cette date limite est fixée par le premier alinéa du sous paragraphe 2 du paragraphe I de l’article 60 du code de l’impôt sur le revenu
des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés au 25 mars de chaque année ou dans un délai n'excédant pas le vingt cinquième jour du troisième
mois qui suit la date de clôture de l'exercice si celui-ci est arrêté à une date autre que le 31 décembre.

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Section 4 -La déclaration obligatoire des revenus et bénéfices exonérés
Dans le but d'introduire plus de transparence au niveau des déclarations fiscales tout en permettant aux
services de l'administration fiscale de s'assurer de la bonne application du régime fiscal particulier de
certaines catégories de revenus (dividendes, revenus soumis à une imposition libératoire, revenus de
source étrangère, revenus déductibles de l'assiette de l'impôt... ), sans remettre en cause le régime
fiscal en vigueur desdits revenus, la loi fiscale prévoit ce qui suit -
- l'obligation de la déclaration aux revenus et bénéfices soumis à un régime fiscal particulier,
- l'application de sanctions en cas d'inobservation de ladite obligation.
§1 -Obligation de déclaration de l'ensemble des revenus et bénéfices
La déclaration de l'impôt sur doit comporter l'ensemble des revenus et bénéfices quel que soit leur
régime fiscal, y compris ceux non soumis à l'un ou à l'autre de ces impôts en vertu de la législation de
droit commun ou de celle régissant les avantages fiscaux tels que les dividendes ou les revenus de
source étrangère réalisés par les personnes physiques et ayant subi l'impôt dans le pays d'origine
La déclaration des revenus ou bénéfices soumis à un régime fiscal particulier s'effectuera simplement
pour ordre et n'engendre aucune charge fiscale supplémentaire pour les contribuables.
§2 –Sanctions applicables en cas de défaut de déclaration des revenus ou bénéfices soumis à
un régime fiscal particulier
Le défaut de déclaration, dans les délais impartis, des revenus et bénéfices exonérés de l’impôt sur le
revenu ou soumis à une retenue à la source libératoire de l’impôt, donne lieu à l’application d’une
pénalité au taux de 1% des revenus concernés.

Fiscalité indirecte & directe – 2ème LNSG / Support du cours & Cahier de TD – Année Univ.2021/2022– 150
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SERIES DE TRAVAUX DIRIGES
DE FISCALITE

Septembre 2021

Année universitaire 2021/2022

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UNIVERSITE DE TUNIS
INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION
Département de comptabilité - finance
Matière : Fiscalité indirecte et directe
Année d’études : 2ème année LNSG
Enseignants responsables : Sultan JEBENIANI – Hichem ABDELGHANI –
Houssem KALLEL - Mohsen DRIDI - Najd BEN THABET
Enseignantes TD: Emna BOURICHA - Jihen LOUKIL - Mariem JEDDEY

SERIE N° 1
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE
THEORIE GENERALE DE L’IMPOT

1- Commenter la définition de l’impôt donnée par Gaston Jèze

2- Développer l’importance de la fiscalité pour :

 Les finances publiques  Les citoyens  Les entreprises

3- Donner les définitions et les explications nécessaires aux concepts suivants :

- La constitution - Jurisprudence

- Convention fiscale internationale - Doctrine administrative

- Loi de finances

4 – Expliquer la notion de « rendement fiscal ».

5 – Que signifie la courbe de LAFFER ?

6 – Comment et dans quelle mesure la fiscalité constitue un outil de la politique économique ?

7 – Qu’est ce qu’on entend par pression fiscale ? Comment calculer son taux ? A combien se situe le
taux de pression fiscale en Tunisie ?

8 - Enumérer et expliquer brièvement les sources du droit fiscal tunisien ?

9 – Expliquer le caractère définitif de l’impôt, ce caractère s’oppose t-il au mécanisme de restitution ?


UNIVERSITE DE TUNIS
INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION
Département de comptabilité - finance
Matière : Fiscalité indirecte et directe
Année d’études : 2ème année LNSG
Enseignants responsables : Sultan JEBENIANI – Hichem ABDELGHANI –
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SERIE N° 2
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE : LA TVA
Caractéristiques et principes généraux + Champs
d’application

EXERCICE N°1 : Mettre une croix dans la case correspondante :

1- La TVA est un impôt :


a- Conceptuellement neutre
b- Sur la fortune
c- Direct
d- Spécifique

2- Les taux de la TVA sont :


a- Progressifs
b- Fixes
c- Proportionnels
d- Neutres

3- La TVA déductible est celle :


a- Facturée aux clients
b- Payée à la fin de chaque mois
c- suspendue
d- facturée par les fournisseurs

4- Le secteur agricole est :


a- Hors champ de la TVA
b- Exonéré de la TVA
c- Soumis de droit à la TVA
d- Suspendu de la TVA
5- Le Taux réduit de la TVA est :
a- 19%
b- 13%
c- 7%
d- 14%

EXERCICE N°2

 La TVA est un impôt global, indirect, proportionnel, territorial, conceptuellement neutre et payé selon le
système de payement fractionné : Commenter ces caractéristiques

 Points communs et divergences entre l’exonération prévue au tableau A et le fait d’être placé en dehors du
champ d’application de la TVA

 Expliquer et commenter les trois catégories d’opérations imposables


 Expliquer les différentes catégories d’assujettis
EXERCICE N°3

M. Bessem, expert-comptable est quelque peu débordé par son travail. Il vous demande de l’aider sur quelques
questions en suspens relatives à la territorialité de la T.V.A. et concernant plusieurs de ses clients.

Dans chacune des questions suivantes, il souhaite que vous lui indiquiez si l’opération envisagée est ou
non imposable en Tunisie :

1. Location d’engins de travaux publics consentie par une entreprise Française en Tunisie ;
2. Honoraires versés à un conseiller en gestion Tunisien pour des prestations effectuées en France et en
Belgique ;
3. Livraison d’une machine par une entreprise tunisienne à un client établi en Espagne.

EXERCICE N°4

Expliquer, analyser et commenter les passages développés dans les deux paragraphes qui suivent :
1 – Pour déduire la TVA ayant grevé un bien ou les services qui s’y rapportent, il faut en être propriétaire.
Il en résulte que le locataire qui effectue, en exécution d’une clause du bail, de grosses réparations dans
les locaux qu’il occupe pour les besoins de son exploitation, ne peut déduire la TVA qui lui est facturée
par l’entrepreneur de travaux.
2 – Le forfait d'impôt, ainsi que le forfait d'assiette, conduisent toujours au payement d'un montant
forfaitaire d'impôt couvrant aussi bien l'impôt sur les Sociétés (I.S) ou l'impôt sur les Revenus (IR) et la
TVA.
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Département de comptabilité - finance
Matière : Fiscalité indirecte et directe
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SERIE N° 3
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE : LA TVA
Collecte & déduction de la TVA

EXERCICE N°1

Mettre une croix dans la case correspondante :


1- Le fait générateur des ventes est :
a- La consommation du produit
b- L’encaissement d’avance
c- La livraison du produit
d- La comptabilisation de la vente

2- Le fait générateur des importations est :


a- Le dédouanement
b- La commande
c- Le payement du fournisseur
d- La réception
3- La TVA grevant les acquisitions de voiture de tourisme par des
assujettis est :
a- Systématiquement déductible
b- Systématiquement non déductible
c- Déductible par option
d- Déductible dans certains cas (à préciser)

EXERCICE N°2
Un commerçant détaillant en pièces détachées a réalisé au cours de l’année 2018 un chiffre d’affaires total de
200.000 TND. En application de l’alinéa 11 du § II de l’article 1er du code de la TVA, il est assujetti à la TVA à
compter du 1er janvier 2019.

Au 31 décembre 2018, son inventaire se présente comme suit :


- Marchandises achetées auprès d’assujettis 20.230 TND (Taux : 19%).

- Marchandises importées : 30.000 TND (Taux : 19%).

- Un camion MAZDA acquis le 10 mai 2016 pour 40.000 TND.

- Un magasin construit en 2015 pour la valeur de 100.000 TND.

Toutes les valeurs s’entendent TVA comprise.

TAF : Déterminer le crédit de départ de Ce détaillant ?


EXERCICE N°3
Un détaillant en produits alimentaires et en autres produits a réalisé au cours de l’année 2018 un chiffre d’affaires
total de 300.000 TND ainsi réparti :

 180.000 TND au titre des produits alimentaires


 120.000 TND au titre des autres produits

Ce commerçant est assujetti à la TVA à compter du 1er janvier 2019 et ce au titre des produits autres que les
produits alimentaires. Il bénéficie d’un crédit de TVA au titre des marchandises en stock et des immobilisations
détenues au 31 décembre 2018, l’inventaire en marchandises et immobilisations se présente comme suit :

Produits alimentaires : 10.000 TND TTC.

Autres produits soumis à la TVA au taux de 19% : 20.000 TND TTC.

Un camion acquis le 3 mai 2016 : 30.000 TND TTC.

Un réfrigérateur pour la conservation des produits alimentaires acquis le 8 février 2015 : 5.000 TND TTC.

TAF : Déterminer le crédit de départ de Ce détaillant ?


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SERIE N° 4
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE :
LA TVA Collecte & déduction de la TVA

EXERCICE N°1
1- Dans quel cas la majoration de 25% du taux de la TVA est applicable ?
2- Quelle est la différence entre le fait générateur et l’exigibilité ? et dans quel cas l’encaissement des
acomptes peut constituer un fait générateur ?

EXERCICE N°2
Soit un commerçant détaillant qui est assujetti à la TVA. Au titre du mois de mars 2019 il a effectué les
opérations suivantes :

Achat :

 Produits soumis à la TVA au taux de 13 % pour la valeur hors TVA de 40.000 TND
 Produits soumis à la TVA au taux de 19 % pour la valeur hors TVA de 130.000 TND
 Produits soumis à la TVA au taux de 7 % pour la valeur hors TVA de 20.000 TND

Vente :

 Ventes ayant fait l’objet de factures individuelles pour la valeur hors TVA de 7.000 TND, la TVA est au
taux de 13%
 Ventes ayant fait l’objet de factures individuelles pour la valeur hors TVA de 11.000 TND, la TVA est au
taux de 19%
 Ventes ayant fait l’objet de factures individuelles pour le montant hors TVA de 3.000 TND, la TVA est au
taux de 7%.
 Ventes ayant fait l’objet de factures globales pour un montant TVA comprise de 36.000 TND.

TAF : Liquider la TVA à payer ou le crédit de TVA au titre du mois de mars 2019.
EXERCICE N°3

On extrait des comptes au 30 septembre 2019 de la société « XYZ » les éléments suivants :
Juillet 2019
TVA collectée 15.620 Dinars
TVA récupérable 48.310 Dinars
Crédit reportable de juin 2019 4.620 Dinars
Août 2019
TVA collectée 30.910 Dinars
TVA récupérable 20.645 Dinars
Septembre 2019
TVA collectée 60.643 Dinars
TVA récupérable 12.700 Dinars
TAF : Liquider la TVA du mois de septembre 2019

EXERCICE N°4 ( Examen 2ème LAC Session contrôle 2018-2019)

La société « GTI », totalement assujettie (au taux de 19%), a réalisé les opérations suivantes au titre du
mois de Décembre 2018 :
 Achat de matières premières pour 121.500 DT Hors TVA.
 Cession d’une machine acquise au prix de 120.000 DT (hors TVA au taux de 18% à la date
d’acquisition) en réalisant une plus-value de 8.000 DT. Le prix de cession étant de 60.000 DT,
le taux d’amortissement est de 20%.
 Vente à la société « Marca » qui a présenté une attestation d’achat en suspension de TVA, d’un
lot de produits soumis à la TVA, pour un prix hors TVA de 18.900 DT.
 Reçeption d'une facture d'avoir auprès d'un fournisseur sur l'achat de matières (opération n°1)
prévoyant le retour du tiers des matières premières achetées et l’obtention d’une réduction de
10% sur les deux tiers restants.
 Encaissement sur marché conclu avec l'Etat (net de retenue à la source) pour un montant de
24.563,750 DT (TVA au taux de 19%).
 Prélèvement de produits finis offerts aux actionnaires de la société dont le coût de revient et le
prix de vente s'élèvent respectivement à 3.038 DT et 3.825 DT.
 Payement d’une avance pour un promoteur en vue de l’acquisition d’un dépôt de stockage d’un
montant de 18.000 DT.
TAF :
1- Dresser un tableau indiquant pour chacune des opérations susmentionnées le montant de la
TVA collectée, déductible ou dont la déduction n’est pas permise en justifiant votre réponse. La
réponse doit être formulée comme suit :
Montant TVA
OPERATIONS Collectée Déductible Non déductible COMMENTAIRE
2- Quel est le montant de la TVA à payer ou du crédit de TVA au titre du mois de Décembre 2018.
L’entreprise vous sollicite sur la possibilité de restitution du crédit de TVA éventuellement dégagé de la
liquidation du mois de Décembre 2018. Si oui, Chiffrer et commenter brièvement la procédure de
restitution.
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Matière : Fiscalité indirecte et directe
Année d’études : 2ème année LNSG
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SERIE N° 5
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE : LA TVA
Assujettissement partiel

EXERCICE N° 1 (Examen 3ème LFG Session Principale 2018-2019)


L’entreprise « Evolution » fabrique une gamme de produits, les uns soumis à la TVA au taux de 19%,
les autres en sont exonérés. Elle a réalisé au titre de 2018, les opérations suivantes :
- Ventes locales de produits soumis à la TVA TTC 944.000
- Exportation de produits soumis à la TVA 120.000
- Ventes en suspension 150.000
- Ventes de produits exonérés 315.650

En 2012, l’entreprise « Evolution » a acquis une voiture de direction, une machine industrielle destinée
à la fabrication des produits soumis et un terrain auprès d’un lotisseur et servant pour les deux secteurs,
pour respectivement 23.000,000, 90.000,000 et 50.000,000. Les achats d’approvisionnement et les
autres charges affectés indistinctement pour les deux secteurs ont totalisé 520.000,000. (Ces montants
sont exprimés en H.T). A l’issue du mois de janvier 2018 la société a calculé le prorata définitif de 2017
qui s’est élevé à 72%.

TAF :
1- Calculer le montant total de la TVA collectée au titre de 2018
2- En justifiant votre réponse, quels sont les proratas utilisés en 2018.
3- Procéder aux régularisations que vous jugeriez nécessaires au titre des déductions de 2018.

EXERCICE N° 2

Les données chiffrées se rapportant à la TVA de l’année 2018 de la société « ABC » se détaillent
comme suit :
- Ventes Hors TVA de produits soumis à la TVA 1.450.000,000
- Ventes à l’exportation de produit imposables 835.550,000
- Ventes de produits exonérés (sans option) 400.000,000
Durant le mois de Janvier 2019, la société a réalisé les opérations suivantes :
1- Achat de matières premières servant les deux secteurs taxable et non taxable pour 24.000,000
DT Hors TVA
2- Acquisition d’une voiture de tourisme pour le directeur technique qui pilote les deux secteurs
d’activité : 40.000,000 Hors TVA
3- Acquisition des deux machines industrielles pour respectivement 80.000,000 et 50.000,000 la
première servira les deux secteurs d’activité et la seconde servira exclusivement le secteur des
produits exonérés.
4- Règlement des facteurs et notes suivantes :
- Honoraires de l’avocat 10.000,000 (TVA 13%)
- Electricité 6.000,000 (TVA 19%)
- Fournitures et produits d’entretien 3.000,000 (TVA 19%)
5- Acquisition de deux Climatiseurs qui seront installés à la salle de réunion et au bureau du
Directeur Général d’un montant de 6.000,000 hors TVA au taux de 19%.
6- Retour du quart des matières premières achetées (opération n°1) et obtention d’une réduction
de 15% sur les trois quart restants
7- Cession d’une machine acquise en mars 2018 pour servir les deux secteurs d’activité et dont le
prix d’achat hors TVA a été de 65.000,000.
8- Réception avis de débit de la banque comportant des commissions et des agios débiteurs
(intérêts) pour respectivement 1.500,000 et 4.000,000.
Travail à faire :
1- Calculer le pourcentage de déduction de 2018 qui est à appliquer durant 2019.
2- Calculer la TVA à payer ou le crédit de TVA dégagé au titre des opérations sus-indiquées
(points 1 à 8) sachant qu’au 31-12-2018 la déclaration fait état d’un crédit de 25.000,000.

EXERCICE N° 5
La société « EXCEL » partiellement assujettie à la TVA réalise les opérations suivantes durant
l’exercice 2016 :
 Ventes de produits soumis (en hors taxes) 180.000
 Exportation de produits soumis 42.800
 Ventes en suspension de produits soumis à une société totalement exportatrice 11.000
 Ventes de produits exonérés 321.000

En janvier 2017 la société fait l’acquisition d’un équipement pour un montant 120.000 (HTVA 19%). Ce
matériel est utilisé communément par le secteur assujetti et le secteur non assujetti.
Le taux d'amortissement du matériel est de 10% linéaire. Ce matériel est cédé en Mars 2018 à
l’entreprise « Acquéreuse » pour un montant HT de 70.000 dinars.
« Acquéreuse » est aussi partiellement assujettie et dégage un prorata de 75% en 2017. Ce prorata est
de 71% pour 2018.
T.A.F
Déterminer le montant de la TVA récupérable chez l’ « Acquéreuse » dans les deux cas suivant :

1er cas : Prorata définitif de 2017 chez « EXEL » est de 43 %

2ème cas : Prorata définitif de 2017 chez « EXEL » est de 57 %


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INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION
Département de comptabilité - finance
Matière : Fiscalité indirecte et directe
Année d’études : 2ème année LNSG
Enseignants responsables : Sultan JEBENIANI – Hichem ABDELGHANI –
Houssem KALLEL - Mohsen DRIDI - Najd BEN THABET
Enseignantes TD: Emna BOURICHA - Jihen LOUKIL - Mariem JEDDEY

SERIE N° 6
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE : LA TVA
Option / Restitution

EXERCICE N°1
Mettre une croix dans la case correspondante :

Lorsqu’il provient d’une opération d’exportation le crédit de TVA est restitué dans un
délai de :
a- 30 jours
b- 07 jours
c- 15 jours
d- 03 jours

EXERCICE N° 2
Monsieur « A » demande l’option pour l’assujettissement à la TVA, sa demande a été acceptée
avec date d’effet au premier juillet 2018.
Au 30 juin 2018, l’inventaire de certains éléments d’actif permet de dégager les valeurs suivantes :
 Stocks de marchandises acquis auprès d’assujettis ;
 Voiture de fonction acquise le 01/04/2017 au prix de 12.900,000 (TTC) ;
 Equipements et divers matériels de bureaux acquis en 2016 au prix de 14.000,000 majoré
de la TVA au taux de 18% ;
 Créances sur divers clients de l’entreprise de Mr « A » d’une valeur globale de
56.000,000 ;
 Un dépôt de stockage a été construit en 2012, les décomptes reçus et réglés durant toute
l’année 2012 totalisent la somme de 60.000,000 majorée d’une TVA au taux en vigueur.
TAF
1- Calculer le crédit de TVA au 1er juillet 2018 (expliquer et justifier tous les calculs).
2- Quelles sont les conséquences de l’option, notamment en ce qui concerne les possibilités
d’abandon de la qualité d’assujetti.
EXERCICE N°3
La société « HBZ » est spécialisée dans la commercialisation des alarmes pour résidences. Au titre du
premier semestre de l’année 2019 sa situation eu regard de la TVA se présente comme suit :

Janvier Février Mars Avril Mai Juin


TVA Collectée 34500 12000 19200 15631 8500 13210
TVA déductible 62000 15600 23700 18320 9320 14101

Les Etats financiers de la société « HBZ » sont légalement audités par un commissaire aux comptes
membre de l’ordre des experts comptables. Le cabinet responsable de l’audit n’a pas certifié les
comptes de la société.

TAF : La société « HBZ » peut-elle demander la restitution du crédit de la TVA ?


Chiffrer et commenter brièvement la procédure de restitution.

EXERCICE N°4
En décembre N, vous êtes chargé de procéder à la vérification des déductions opérées au titre de
l'année N par la société ABC totalement assujettie à la TVA au taux de 18%.
01. Dans un premier temps, en vue de préparer ce travail pour le collaborateur que vous chargerez du
dossier, il vous est demandé :
Question 1 : D'énumérer les mentions substantielles devant figurer sur les factures d'achat pour que la
récupération de la TVA soit régulièrement effectuée.
02. Après exécution des contrôles, vous relevez les points suivants dans les notes de travail de votre
collaborateur :
Nature de l'opération Montant TVA déduite Remarques
1 - Taxe unique sur les transports routiers d'un 3.360 D La société n'a jamais déduit de TVA
camion de 20 tonnes à ce titre depuis l'acquisition de ce
camion en N-3.
2 - Emballages destinés à être donnés en location 200.000 D H Le comptable n'a rien déduit.
taxes
Fodec 1%
TVA 18%
3 - Acquisition en février N d'une machine Prix d'achat TTC 2.905,982 D Z avait acquis ce matériel sous le
d'occasion auprès d'un assujetti Z qui a 20.000 D régime suspensif (TVA 18%) en N-2
correctement procédé au reversement de la taxe. au prix de 80.000 D.
4 - Reçu facture d'avoir sur achat de 20.000 D H taxes Aucun reversement n'a été effectué
matières auprès d'un fournisseur Fodec 1%
TVA 18%
5 - Achat de livres de gestion 500 D H TVA 90 D Le fournisseur a facturé une TVA au
taux de 18%.
6 - Vol de produits finis ayant fait l'objet de dépôt de 5.000 D H TVA TVA reversée Le comptable a procédé au
plainte (-900 D) reversement de la TVA selon le taux
appliqué au prix de vente.
7 - Prélèvement de produits finis offerts aux Coût de revient TVA reversée Le comptable a procédé au
actionnaires de la société 2.000 D (-360 D) reversement de la TVA calculée sur
le coût de revient. L'évaluation au
prix de vente des produits de vente
des produits similaires s'élève à
3.000 D hors TVA 18%.
Question 2 : Pour chacun des points énumérés, formuler toute remarque utile et indiquer,
éventuellement, les rectifications nécessaires.
EXERCICE N° 5 ( Examen 2ème LFG Session contrôle 2018-2019)
Le « Diamant » est une société anonyme exerçant une activité commerciale soumise à la TVA au taux
de 19%. Sa déclaration de TVA du mois de de décemebre 2018 fait dégager un crédit de TVA
de 7.000 DT. La TVA déductible et celle collectée au titre des cinq premiers mois de l’année 2019
s’analysent comme suit :

TVA Janvier Février Mars Avril Mai


Déductible 97 000 90 000 70 000 83 000 98 000
Collectée 88 000 104 000 66 000 69 000 112 000

TAF:

1. Calculer les soldes mensuels de la TVA au titre des cinq premiers mois de l’année 2019.
2. Déterminer le montant de la TVA pouvant être restitué à la société, tout en précisant les modalités et
les conditions de la restitution.

En supposant qu’au mois d’avril, la société a réalisé des ventes en suspension d’un montant hors taxe
de 60.000 DT, et qu’elle a encaissé un montant de 43.600 DT relatif à une vente faite en mars au
ministère du sport, déterminer le montant du crédit de TVA pouvant être remboursé
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SERIE N° 7
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE
IMPOT SUR LE REVENU DES PERSONNES PHYSIQUES

EXERCICE N°1
Répondez aux questions suivantes, en motivant votre réponse :
1- Un Allemand peut-il être imposé en Tunisie sur la totalité de ses revenus, même ceux réalisés à
l’étranger ?
2- Un non résident en Tunisie, peut-il être redevable d’impôts en Tunisie ?
3- Une personne ayant passé 190 jours durant l’année civile dans un pays, est-elle dans tous les
cas résidente de ce pays ?
4- Un Tunisien résident en France, doit t-il acquitter l’impôt sur ses revenus Français en Tunisie
ou en France ?

EXERCICE N°2
Au cours de l’année 2019, Monsieur P, une personne étrangère originaire d’un pays n’ayant pas conclu
avec la Tunisie une convention fiscale de non double imposition, a séjourné en Tunisie d’une manière
discontinue pendant les périodes suivantes : du 15 janvier au 15 mars, du 1er avril au 30 juin et du 15
septembre au 15 novembre.
Durant ces périodes en Tunisie, Monsieur P a réalisé un revenu imposable de 10 000 D.
Il a aussi encaissé un revenu de son pays d’origine égal à 5 000 D.
Il est marié et a un enfant âgé de 18 ans.

Travail à faire :
1. Déterminer la situation fiscale de cette personne au regard de l’impôt tunisien.
2. Calculer, s’il y a lieu, son impôt dû à régler au titre de l’année 2019.

EXERCICE N°3
Monsieur Kamel détient une participation de 40% dans une société en nom collectif créée avec ses
frères. Au titre de l’exercice 2019, la société accuse un déficit de 33.000 Dinars.
Monsieur Kamel qui est par ailleurs commerçant a réalisé des bénéfices de 60.000 Dinars au cours du
même exercice au titre de son activité.
Monsieur Kamel est marié et a deux enfants à charge.

Déterminer l’impôt sur le revenu de Monsieur Kamel.


EXERCICE N°4
Monsieur Ahmed, est salarié, son salaire Brut Annuel est de 22.000 Dinars, le taux de cotisation au
régime légal de sécurité sociale est de 9,18%.
Déterminez le salaire Net de Monsieur Ahmed, en sachant qu’il est marié, qu’il a deux (2) enfants à
charge et qu’il a souscrit une assurance vie de 10.000 Dinars.

EXERCICE N°5
Monsieur Mourad, vous transmet le détail de ses revenus perçus au cours de l’exercice 2019 :

1- Monsieur Mourad est salarié son salaire et ses indemnités au titre de l’exercice se
décomposent comme suit :

 Salaire de Base : 1.000 Dinars /Mois


 Indemnité de Transport : 150 Dinars/Mois
 Prime de Rendement Mensuelle : 150 Dinars /Mois.

2- Monsieur Mourad a perçu les revenus d’un appartement donné en location pour 350 Dinars par
mois, à usage commercial (TVA au taux de 19%).

 Au cours de l’exercice la totalité des loyers sont perçus.


 Monsieur Mourad a effectué des réparations diverses pour un montant total de 700 Dinars non
appuyées par des factures.
 Monsieur Mourad a choisi d’être imposé selon la méthode du forfait d’assiette.

Déterminez l’impôt sur le revenu de Monsieur Mourad.


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SERIE N° 8
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE
IRPP (suite)

EXERCICE N°1

Monsieur Adel est un informaticien, salarié de la société « MTF Systèmes », à ce titre il perçoit un
salaire mensuel Brut de 1.800 Dinars, le taux de cotisation au régime légal de sécurité sociale est de
9,18%.
Monsieur Adel est également associé dans une société d’ingénierie informatique « 2M Soft ». Le 20
Janvier 2019, l’assemblée générale ordinaire de la société s’est réunie et a établi les dividendes
revenant à Monsieur Adel, au titre de l’exercice 2018 à 15.000 Dinars. Au cours de 2018, Monsieur
Adel a encaissé des dividendes de 2.000 Dinars relatifs à 2017.
Monsieur Adel a souscrit une assurance vie, la prime annuelle s’élève à 3500 Dinars.
Monsieur Adel est marié et père de 2 enfants, un enfant de 23 ans poursuivant des études
universitaires (non boursier) et un enfant de 17 ans.

- Déterminez, le salaire net de Monsieur Adel.


- Calculez son IRPP.

EXERCICE N°2 ( Examen 2ème LFG session principale 2018-2019)


Monsieur Salah est un médecin qui a réalisé durant l’année 2018 les revenus suivants :
- Honoraires 130.000 Hors TVA.
- Dividendes reçus au titre de sa participation dans une clinique pour 32.000.
- Encaissement des loyers d’un appartement pour 5.000.
- Encaissement des intérêts sur un compte d’épargne pour un montant net de retenue à la
source de 20% pour 1.000.
Monsieur ALI est marié ayant 3 enfants âgés respectivement de 26, 23 et 21 ans, le premier enfant
étant handicapé, le deuxième est étudiant boursier en France, le troisième est étudiant non boursier.
Il a souscrit en 2015 une assurance vie pour 11.500 et a accordé des dons à une association
d’handicapés moteurs (figurant dans un arrêté du ministre des affaires sociales) et à une équipe
sportive pour respectivement 1.000 et 500.
TAF :
1- Calculer l’IRPP dû par monsieur Salah au titre de l’année 2018, sachant qu’il a opté pour le
forfait d’assiette.
2- Déterminer l’impôt à liquider par monsieur Salah au titre de 2018, sachant qu’il a supporté des
retenues à la source sur les honoraires pour 21.840.

EXERCICE N°3
Un jeune avocat vous expose son business plan sur 5 ans d’activité et vous demande de le conseiller
sur le régime d’imposition à l’IRPP auquel il devrait adhérer (forfait d’assiette, ou régime réel) :

N N+1 N+2 N+3 N+4 N+5

Chiffre d'affaires HTVA 12% (*) 15 000 25 000 32 000 47 000 59 000 77 000
Loyers 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000 12 000
Charges de personnel 4 000 5 000 6 400 9 400 12 500 18 000
Amortissements (**) 7 000 7 500 10 500 12 000 14 000 17 000
Autres charges d'exploitation 7 000 8 000 9 500 9 000 8 500 10 500

(*) Le chiffre d’affaires est encaissé l’année de sa réalisation


(**) Il s’agit de l’amortissement des équipements informatiques, logiciels, agencements et
aménagements du cabinet…
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SERIE N° 9
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE
IMPOT SUR LES SOCIETES

EXERCICE N°1
1) Quelles sont les sociétés soumises à l’impôt sur les sociétés ?
2) Quels sont les différents taux d’IS ? Citez des exemples pour chaque taux ?
EXERCICE N°2

Le comptable de la société commerciale « TANIT -SARL » vous fournit les informations suivantes :

 Informations relatives aux charges :

Les frais de réception totalisent 30.000 DT.


Des frais relatifs à la résidence du gérant ont été comptabilisés parmi les charges pour un montant de
10.000 DT.
Des amendes douanières totalisant 2.500 DT sont portées parmi les charges.
Des intérêts de retard payés à un client suite à une décision de justice pour un montant de 21.000
DT.
La rémunération brute annuelle du gérant s’élève à 18.000 DT.
Au 31 décembre N-1, Le gérant a prêté à la société une somme de 200.000 DT qui n’a pas été
encore remboursée. Le compte 65 « charges financières » inclut 21.000 DT d’intérêts servis au
gérant.
Le compte « Dons accordés » inclut un don de 30.000 DT à une association figurant dans un arrêté
ministériel.
Les provisions comptabilisées qui totalisent 50.000 DT incluent :
 Une provision pour dépréciation des actions cotées à la BVMT pour 18.000 DT ;
 Une provision pour dépréciation de créances douteuses ayant fait l’objet d’un recours
en justice pour 17.000 DT ; et
 Une provision pour dépréciation des stocks de marchandise pour 15.000 DT
 Informations relatives aux produits :
Le chiffre d’affaires brut de l’exercice N s’élève à 590.000 DT (TVA 19%).
Gains de change résultant de l’actualisation de dettes fournisseurs étrangers libellées en euros pour
12.000 DT
Dividendes de 2.000 DT servis par des SICAV.
Plus values sur cession d’actions cotées à la bourse : 4.000 DT.
Reprise sur une provision pour risques et charges : 20.000 DT.

 Informations relatives aux résultats fiscaux des exercices antérieurs :

Exercice N-4 N-3 N-2 N-1


Résultat fiscal 20.000 40.000 -35.000 -60.000
Résultat hors amortissements de l’exercice 27.000 48.000 -27.000 -50.000
Amortissements de l’exercice 7.000 8.000 8.000 10.000

Sachant que la société est bénéficiaire de 150.000 DT, que son capital de 450.000 DT est détenu par
son gérant à concurrence de 40% et que le reste est détenu par sa femme, déterminer le résultat
fiscal au titre de l’exercice N ?

EXERCICE N°3
Le PDG de la société industrielle « GTDS » vous sollicite en vue de déterminer son résultat fiscal au
titre de l’exercice 2019 et vous fournit les informations suivantes :
INFORMATIONS CONCERNANT LA SOCIETE :
Le capital de la société « GTDS » est détenu à hauteur de 60% par le PDG de la société.
La société « GTDS » qui exerce une activité industrielle, a réalisé en 2019 un chiffre d’affaires de
5.000.000 DT hors taxes (le chiffre d’affaires brut s’élève à 5.959.000 DT).
Le bénéfice comptable avant IS s’élève à 600.000 DT.
INFORMATIONS CONCERNANT LES CHARGES DE LA SOCIETE :
Rémunération annuelle brute du PDG : 30.000 DT
Frais d’entretien, de réparation, de carburant et de vignette d’une voiture de tourisme d’une puissance
de 10 CV mise à la disposition du directeur commercial : 15.000 DT
Intérêts de 60.000 DT servis au PDG en raison de sommes prêtées à la société (montant prêté
600.000DT à un taux de 10%) afin d’éviter le recours à l’endettement bancaire.
Les dons et subventions accordés en 2019 s’élevant à 60.000 DT sont détaillées comme suit :
Don accordé à une association d’handicapés figurant dans 30.000 DT
un arrêté du ministre des affaires sociales
Don accordé au fils du PDG 10.000 DT
Don accordé à une équipe sportive 10.000 DT
Dons accordés à des associations culturelles 10.000 DT
Voyage de la famille du PDG : 15.000 DT
Frais de réception : 45.000 DT
La charge globale des dotations aux amortissements enregistrée dans la comptabilité de l’exercice
2019 s’élève à 112.000 DT. Parmi ces amortissements comptabilisés en 2019, figurent les
dotations suivantes :

Charge d'amortissement
Coût Taux d'amortissement
Actifs Date d'acquisition portée dans la comptabilité
d'acquisition pratiqué par la société
de 2011
Frais de développement capitalisés 30/06/2011 20 000 20% 2 000
Matériel et outillage 01/01/2011 100 000 10% 10 000
Logiciel informatique 01/01/2011 40 000 25% 20 000
Imprimante 01/09/2011 300 100% 300
Calculatrice 01/09/2011 100 100% 100
Fonds de commerce 01/01/2009 150 000 5% 7 500
Voiture de tourisme d’une puissance de 10
CV mise à la disposition du directeur 31/12/2008 80.000 20% 16 000
commercial

Les provisions constituées en 2019 s’élevant à 300.000 DT sont détaillées comme suit :

100.000 DT sur le client « ABC » ayant fait l’objet d’une action en justice en
Provision pour
2011.
dépréciation des
20.000 DT sur le client « DEF » sans action en justice.
comptes
30.000 DT sur le client « GHI » entreprise en difficulté en règlement
clients :150.000 DT
judiciaire.
60.000 DT au titre des provisions pour dépréciation d’un produit fini destiné
Provision pour à la vente dont le coût de production s’élève à 40.000 DT et la valeur de
dépréciation des réalisation nette s’élève à 20.000 DT.
stocks : 100.000 DT 40.000 DT au titre des provisions pour dépréciation d’un stock de matières
consommables.
20.000 DT au titre des provisions pour dépréciation des parts sociales de la
Provision pour
filiale commerciale « GTDS COMMERCIALE »
dépréciation des
10.000 DT au titre des provisions pour dépréciation des actions cotées à la
titres : 30.000 DT
BVMT.
Provision pour 15.000 DT au titre des provisions pour dépréciation d’un fonds de
dépréciation des commerce
immobilisations : 5.000 DT au titre des provisions pour dépréciation d’un logiciel
20.000 DT
INFORMATIONS CONCERNANT LES PRODUITS DE LA SOCIETE :
Dividendes générés par les participations figurant parmi les immobilisations financières : 90.000 DT
Intérêts des dépôts auprès des banques et libellés en dinars convertibles : 15.000 DT
Les plus values réalisées en 2019 s’élevant à 50.000 DT sont détaillées comme suit :
Plus value sur cession d’actions cotées à la BVMT 5.000 DT
Plus value sur cession d’immobilisations corporelles 15.000 DT
Plus value sur cession d’une voiture de tourisme d’une puissance 30.000 DT
de 12 CV (cession effectuée au 1er janvier 2016)
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SERIE N° 10
THEME PRINCIPAL DE LA SERIE
IRPP & IS (suite)

EXERCICE N°1

Monsieur X est une personne physique :


 Il a réalisé un revenu net global annuel égal à 34.425,625 DT au titre de l’année 2018 ;
 Il est marié, ayant trois enfants âgés respectivement de 17, 20 et 23 ans. Le deuxième enfant
est un étudiant bénéficiant d’une bourse, le troisième est infirme ;
 Il a versé 3000 DT en 2018 au titre d’un contrat d’assurance vie ;
 Il a reçu des certificats de retenues à la source auprès de ces clients pour un montant de
1.451,542 DT ;
 Sa déclaration fiscale de 2017 dégage un report de d’IR de 324.526 DT ;
 Il a payé 425,365 DT au titre des acomptes provisionnels de 2018 ;

Calculez l’IRPP de Mr X au titre de l’année 2018.

Calculez les acomptes provisionnels à payer en 2019, sachant que les retenues à la source opérées
par les clients de la société se détaillent comme suit :
Pour la période allant du 1/1/2019 au 25/6/2019 : 562,154 DT
Pour la période allant du 26/6/2019 au 25/9/2019 : 345,457 DT
Pour la période allant du 26/9/2019 au 25/12/2019 : 356,056 DT

EXERCICE N°2
La société « TAT-SARL » est soumise à l’IS au taux de 30%. Elle a réalisé un bénéfice fiscal net
imposable au titre de l’exercice 2018 de 200.000 DT (bénéfice après avoir opéré tous retraitements
prévus par la législation fiscale).
L’examen de la comptabilité de l’exercice 2018 vous permet de détecter les opérations suivantes :
Opération de cession d’un immeuble ayant dégagé une moins-value de 20.000 DT.
Opération de cession d’actions inscrites parmi les immobilisations financières ayant dégagé une plus
value de 30.000 DT.
Opération de cession de marchandises totalement provisionnées figurant parmi les stocks ayant
dégagé plus-value de 25.000 DT.
Calculez l’IS de l’exercice 2018 sachant que le report d’impôt de 2017 et les retenues à la source
opérées par les clients de la société et avances sur importation se détaillent comme suit :
Le report d’impôt de 2017 30.000 DT
Les acomptes provisionnels payés en 2018 : 5.000 DT
Les retenues à la source opérées par le client : 15.000 DT
Les avances sur importations 30.000 DT

Calculez les acomptes provisionnels à payer en 2019, sachant que les retenues à la source opérées
par les clients de la société et avances sur importations se détaillent comme suit :
Pour la période allant du 1/1/2019 au 28/6/2019 : 10.000 DT
Pour la période allant du 29/6/2019 au 28/9/2019 : 1.000 DT
Pour la période allant du 29/9/2019 au 28/12/2019 : 4.000 DT

EXERCICE N°3

Liquidez les acomptes provisionnels et l’impôt sur les sociétés de la société commerciale « ATA » à
payer en 2018 sachant que :
L’exercice 2016 dégage un report d’impôt sur les sociétés de 10.000 DT.
Le résultat fiscal imposable de l’exercice 2017 s’est élevé à 150.000 DT (résultat fiscal après avoir
effectué tous les retraitements prévus par la législation fiscale).
Le chiffre d’affaires brut de l’exercice 2017 s’est élevé à 50.000.000 DT (la société n’a pas réalisé
d’exportations en 2017).
Au cours de l’exercice 2017, les clients de la société « ATA » ont opéré des retenues à la source sur
les règlements servis à la dite société et totalisant 15.000 DT.
Au cours de l’exercice 2017, l’avance sur importation de 10% payée par la société a totalisé 30.000
DT.
Opération de cession d’un dépôt ayant dégagé une plus value de 20.000 DT.
Opération de cession actions inscrits parmi les immobilisations financières ayant dégagé une moins
value de 100.000 DT.
En 2018, les retenues à la source et avances sur importations se détaillent comme suit :
Pour la période allant du 1/1/2018 au 28/6/2018 : 25.000 DT
Pour la période allant du 28/6/2018 au 28/9/2018 : 15.000 DT
Pour la période allant du 28/9/2018 au 28/12/2018 : 5.000 DT
Fiscalité Indirecte et Directe

Septembre 2021

Année universitaire 2021/2022


UNIVERSITE DE TUNIS

INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION

Examen année universitaire 2018 – 2019 – Session Principale

Module d’enseignement Fiscalité indirecte (TVA, DC & T.P.C)

Nombre de
Barème Enseignants Filière
pages
K. DEROUICHE
Exercice n° 1 : 4 points
Exercice n° 2 : 10 points 2
S. JEBENIANI 2ème Année Licence
Exercice n° 3 : 6 points Appliquée en
Comptabilité

N.B : Documents interdits. Seules les machines à calculer non programmables sont autorisées.

EXERCICE N° 1 :
Dans les points suivants, certaines erreurs auraient pu être insérées sciemment. Il convient de les
trouver en apportant toutes les explications que vous jugerez pertinentes.
1. « Les livraisons à soi-même d'immobilisations et d’autres biens intermédiaires que les
assujettis se font à eux-mêmes sont soumises à la TVA ».
2. « Un produit subit le même régime de TVA tout au long du processus économique, c'est-à-
dire, lors de son importation, production, ventes en gros et ventes en détails ».
3. « Une personne soumise au régime forfaitaire est, dans tous les cas, non assujettie à la TVA
».
4. « Dans tous les cas, un assujetti à la TVA est soumis à l’obligation de tenir une comptabilité
conforme au système comptable des entreprises ».

EXERCICE N° 2 :
La Société « Habit d’or » est spécialisée dans la confection de vêtements pour enfant. Elle est assujettie
obligatoire à la TVA (taux 19%). Elle dispose également d’une unité de fabrication des fermetures
glissières, pour couvrir ses propres besoins et qui approvisionne d’autres fabricants du secteur.
Au courant du mois de décembre 2018, la société « Habit d’or » a réalisé les opérations suivantes :
1- Vente de produits à une société de commerce international, qui a fourni une attestation d’achat en
suspension, pour 70.000,000.
2- Acquisition d’une voiture de direction pour une valeur Hors TVA de 50.000,000.
3- Livraison à soi-même de fermetures glissières dont le prix de revient est de 15.000,000 et le prix de
vente est de 17.000,000.
4- Vente à un commerçant détaillant implanté dans une zone rurale et soumis au régime forfaitaire
d’un lot de vêtements d’une valeur Hors TVA de 15.000,000.
5- Payement de la prime d’assurance de l’année 2017 d’un montant total Hors taxe de 3.400,000.
6- Don au profit du village SOS Gammarth d’un lot de vêtements dont le prix de revient est de
1.000,000 et le prix de vente est de 1.300,000 Hors TVA.
7- Règlement des intérêts sur crédit bancaire de 5.200,000 et d’une commission de 2.000,000 Hors
TVA.
8- Ventes à des grossistes pour 65.000,000 Hors TVA.
9- Ventes au ministère des affaires sociales (pour offrir à des familles nécessiteuses) pour 15.000,000
Hors TVA à crédit.
10- Achats de matières premières auprès d’une entreprise de tissage et d’un importateur d’accessoires
pour respectivement 30.000,000 et 15.000,000 Hors TVA.
11 – Livraison à un fabricant de vêtements pour femmes des fermetures glissières d’une valeur de
10.000,000 vendus à 12.500,000 Hors TVA.
12 – Mise en rebus d’une machine qui a pris feu en octobre 2017. Cette machine a été acquise en juin
2016 au prix de 50.000,000 la TVA a été récupérée sur la base d’un taux de 12%.
TAF
1- Traiter et commenter dans un tableau selon le modèle suivant les opérations ci-dessus
mentionnées.
Montant TVA
OPERATIONS COMMENTAIRE
Collectée Déductible Non déductible

2- Quel est le montant de la TVA à payer ou du crédit de TVA au titre du mois de décembre 2018
sachant que le mois de novembre s’est soldé par un crédit de TVA de 85.000,000.
3- Dans quelles limites et conditions la société « Habit d’or » peut demander la restitution de son
crédit de TVA, en supposant que la déclaration de décembre fasse dégager un crédit de TVA.

EXERCICE N° 3 :

L’entreprise « Evolution » fabrique une gamme de produits, les uns soumis à la TVA au taux de 19%,
les autres en sont exonérés. Elle a réalisé au titre de 2018, les opérations suivantes :
- Ventes locales de produits soumis à la TVA TTC 944.000
- Exportation de produits soumis à la TVA 120.000
- Ventes en suspension 150.000
- Ventes de produits exonérés 315.650

En 2018, l’entreprise « Evolution » a acquis une voiture de direction, une machine industrielle destinée
à la fabrication des produits soumis et un terrain auprès d’un lotisseur et servant pour les deux secteurs,
pour respectivement 23.000,000, 90.000,000 et 50.000,000. Les achats d’approvisionnement et les
autres charges affectés indistinctement pour les deux secteurs ont totalisé 520.000,000. (Ces montants
sont exprimés en H.T). A l’issue du mois de janvier 2018 la société a calculé le prorata définitif de 2017
qui s’est élevé à 72%.

TAF :
1- Calculer le montant total de la TVA collectée au titre de 2018
2- En justifiant votre réponse, quels sont les proratas utilisés en 2018.
Procéder aux régularisations que vous jugeriez nécessaires au titre des déductions de 2018
UNIVERSITE DE TUNIS

INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION

Examen année universitaire 2018 – 2019 – session de contrôle

Module d’enseignement Fiscalité indirecte

Nombre de
Barème Enseignants Filière
pages
Karim DEROUICHE
Exercice n° 1 : 8 points
Exercice n° 2 : 8 points 2 Sultan JEBENIANI 2ème Année Licence
Exercice n° 3 : 4 points Appliquée en
Comptabilité

N.B : Documents interdits. Seules les machines à calculer non programmables sont autorisées.

EXERCICE N° 1 :
La société « GTI », totalement assujettie (au taux de 19%), a réalisé les opérations suivantes au titre du
mois de Décembre 2018 :
 Achat de matières premières pour 121.500 DT Hors TVA.
 Cession d’une machine acquise au prix de 120.000 DT (hors TVA au taux de 18% à la date
d’acquisition) en réalisant une plus-value de 8.000 DT. Le prix de cession étant de 60.000 DT,
le taux d’amortissement est de 20%.
 Vente à la société « Marca » qui a présenté une attestation d’achat en suspension de TVA, d’un
lot de produits soumis à la TVA, pour un prix hors TVA de 18.900 DT.
 Reçeption d'une facture d'avoir auprès d'un fournisseur sur l'achat de matières (opération n°1)
prévoyant le retour du tiers des matières premières achetées et l’obtention d’une réduction de
10% sur les deux tiers restants.
 Encaissement sur marché conclu avec l'Etat (net de retenue à la source) pour un montant de
24.563,750 DT (TVA au taux de 19%).
 Prélèvement de produits finis offerts aux actionnaires de la société dont le coût de revient et le
prix de vente s'élèvent respectivement à 3.038 DT et 3.825 DT.
 Payement d’une avance pour un promoteur en vue de l’acquisition d’un dépôt de stockage d’un
montant de 18.000 DT.

TAF :
1- Dresser un tableau indiquant pour chacune des opérations susmentionnées le montant de la
TVA collectée, déductible ou dont la déduction n’est pas permise en justifiant votre réponse. La
réponse doit être formulée comme suit :
Montant TVA
OPERATIONS Collectée Déductible Non déductible COMMENTAIRE
2- Quel est le montant de la TVA à payer ou du crédit de TVA au titre du mois de Décembre 2018.
3- L’entreprise vous sollicite sur la possibilité de restitution du crédit de TVA éventuellement
dégagé de la liquidation du mois de Décembre 2018. Si oui, Chiffrer et commenter brièvement
la procédure de restitution.

EXERCICE N° 2 :

L’entreprise « ALPHA », partiellement assujettie à la TVA (au taux de 19%) a réalisé en 2017 les opérations
suivantes :
- Ventes locales TTC 520.000
- Ventes à l’exportation de produits soumis 130.000
- Ventes à l’exportation de produits exonérés (sans option) 80.000
- Ventes en suspension 170.000
- Ventes locales de produits exonérés 150.000
La société a réalisé les opérations suivantes au cours de 2018 :
1. Achat d’une voiture de fonction pour le directeur financier d’une puissance fiscale de 7 chevaux pour un
montant de 20.000 Hors TVA.
2. Acquisition d’une machine amortissable sur 5 ans pour une valeur de 100.000 Hors TVA.
3. Importation de matières premières d’une valeur déclarée en douane de 85.000, les droits de douane
sont de 12.500, FODEC 1%, Droit de consommation 25% et TVA 19%.
4. Payement de la prime d’assurance de l’année 2018 pour un montant de 5.900 TTC.
5. Entretien de la voiture de fonction du directeur financier pour 590 TTC.
6. Paiement des intérêts sur crédit bancaire de 8.600 et d’une commission de 2.000 Hors TVA.
TAF :

1 – Déterminer le pourcentage de déduction de TVA applicable en 2018.


2 - Déterminer la TVA déductible au titre de chacune des opérations susvisées, sur la base du pourcentage
déterminé au 1°).
3 - Quelle régularisation doit être opérée par la société si le pourcentage déterminé à partir des opérations
réalisées en 2018 serait de :
3.1 – 82%
3.2 – 70%

EXERCICE N° 3 :
Le « Diamant » est une société anonyme exerçant une activité commerciale soumise à la TVA au taux
de 19%. Sa déclaration de TVA du mois de décemebre 2018 fait dégager un crédit de TVA
de 7.000 DT. La TVA déductible et celle collectée au titre des cinq premiers mois de l’année 2019
s’analysent comme suit :
TVA Janvier Février Mars Avril Mai
Déductible 97 000 90 000 70 000 83 000 98 000
Collectée 88 000 104 000 66 000 69 000 112 000

TAF : Calculer les soldes mensuels de la TVA au titre des cinq premiers mois de l’année 2019
UNIVERSITE DE TUNIS

INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION

Examen année universitaire 2017 – 2018 – session Principale

Module d’enseignement Fiscalité indirecte (TVA, DC & T.P.C)

Nombre de
Barème Enseignants Filière
pages
K. DEROUICHE
Exercice n° 1 : 3 points
Exercice n° 2 : 8 points 3
S. JEBENIANI 2ème Année Licence
B. BEN Appliquée en
Exercice n° 3 : 9 points
DHAOUIA
Comptabilité

N.B : Documents interdits. Seules les machines à calculer non programmables sont autorisées.

EXERCICE N° 1 :
Durant le mois de décembre 2016, le gérant d’une entreprise de fabrication de meubles a prélevé de
son stock trois bureaux complets (comportant chacun : un bureau, une chaise principale, deux petites
chaises pour invités et une table basse) de sa gamme :
 Le premier lot a été transféré au bureau du directeur commercial, lui permettant d’accueillir les
principaux clients et de remplir les missions qui lui sont confiées ;
 Le second a été entreposé dans la vitrine de l’un des points de ventes de l’entreprise ;
 Le troisième a été prélevé par le gérant pour l’anniversaire de son fils.
Travail a faire :
Sachant que le coût de revient du lot entier s’élève à 470 dinars hors T.V.A et que son prix de vente
normal est de 610 dinars hors T.V.A, déterminer le régime fiscal de ces prélèvements au regard de la
T.V.A (T.V.A au taux de 18%).

EXERCICE N° 2 :

La société « XYZ » opère dans deux secteurs d’activité et a le statut d’assujetti partiel à la TVA, ses produits
taxables son soumis à la TVA au taux de 18%.
Pour les exercices 2015 et 2016, les documents comptables et fiscaux font ressortir les données suivantes :

Montant total de la TVA


TVA réellement déduite
Opérations ayant grevé les achats
2015 2016 2015 2016
Achat d'approvisionnements et de fournitures
37 500,000 40 780,000 28 500,000 34 663,000
pour les 2 secteurs
Acquisition d’un équipement pour le secteur
28 400,000 17 350,000 - -
non taxable
Acquisition de biens d’équipement pour les 2
24 400,000 31 840,000 18 544,000 27 064,000
secteurs
Acquisition d’un matériel de transport pour les 2
18 000,000 - 13 680,000 -
secteurs
Acquisition d’une machine pour le secteur
- 40 800,000 - 40 800,000
taxable

Sachant que le prorata effectif et définitif de 2016, calculé au début de 2017, s’élevait à 80%, il vous est
demandé de :
1- Calculer et procéder à la régularisation de la TVA déductible à la fin des années 2015 et 2016,
sur la base des proratas définitifs desdites années. (Présenter, détailler et justifier tous les
calculs).
2- Etablir la déclaration de TVA du mois de janvier 2017 en retenant que la société a réalisé les
opérations suivantes :
 Règlement du loyer du 1er trimestre 2017 de l’usine à raison de 1.800,000 par mois H.TVA.
 Vente à des particuliers d'un lot de produits soumis et de produits exonérés pour des
montants H.TVA respectivement de 12.400,000 et 17.050,000.
 Achat d’une machine industrielle, servant pour l’ensemble des activités de la société, pour
une valeur H.TVA de 36.000,000.
 Règlement de la prime d’assurance tout risque de l’usine du premier trimestre 2017 pour
4.340,000 taxes comprises.
 Achat d’approvisionnements et de fournitures destinés pour fabriquer les produits soumis
pour 14.750,000 H.TVA au taux de 18%.
 Achat d’approvisionnements et de fournitures destinés exclusivement à la fabrication des
produits exonérés pour 8.130,000 H.TVA au taux de 18%.
 Cession du matériel de transport ayant servis pour les 2 secteurs, acheté en 2015 et affiché
au niveau du tableau présenté ci-dessus pour un prix de cession de 11.500,000 H.TVA.
 Encaissement sur un marché d’articles soumis, conclu avec l’Etat (net de retenue à la
source) pour un montant de 19.749,000 (TVA au taux de 18%).

EXERCICE N° 3 :

Une société dénommée « Para-Pharma » est spécialisée dans la vente en détail des produits
« Parapharmaceutique » soumis à la TVA au taux de 18% et des médicaments qui en sont exonérés.

La loi de finances pour la gestion de l’année 2016 ayant étendu le champ d’application de la TVA a
rendu les médicaments soumis à la TVA au taux de 6% à compter du 1er Janvier 2016.
Malgré qu’elle ne soit pas considérée comme une société nouvellement assujettie à la TVA, l’Etat lui a
accordé exceptionnellement le droit de bénéficier d’un crédit de départ.

Les ventes des médicaments et des produits « Parapharmaceutique » du mois de Janvier 2016
réalisées exclusivement avec des particuliers portent respectivement sur des montants H.TVA de
10.000,000 et 12.500,000. Par contre, les achats du mois desdits produits ont atteint les 14.700,000
H.TVA pour les médicaments et 8.900,000 H.TV au titre des produits « Parapharmaceutique ».

Sachant qu’au 31/12/2015 l’entreprise a arrêté son inventaire comme suit :

- Stocks acquis localement :


 Médicaments : 80.000,00 H.TVA.
 Produits « Parapharmaceutique » : 120.000,000 H.TVA.

- Matériel de transport :
 Une camionnette ISUZU acquise le 13/12/2015 pour 20.000,100 TTC.
 Un véhicule de marque BMW affecté au gérant, acquis le 02/07/2013 pour 50.002,500
TTC.

- Immeubles :
 Terrain acquis le 10/10/2014 auprès d’un lotisseur immobilier pour 250.000,000 TTC.
 Dépôt achevé au courant du mois de mars 2013 dont le coût total s’est élevé à
499.995,500 TTC.

La TVA applicable à tous les éléments de cet inventaire s’élève à 18%, sauf les médicaments qui
supportent la TVA au taux de 6% uniquement.

Par ailleurs, les proratas de déduction au titre des années 2012 à 2015 se présentent comme suit :

2012 2013 2014 2015


Provisoire 48% - - -
Définitif 56% 43% 46% 53%

Travail a faire :
Etablir la déclaration TVA du mois de Janvier 2016 sur la base du modèle de tableau ci-
après (Présenter, détailler et justifier tous les calculs) :

Date de Nature de TVA TVA Observations (Commentaire et


l’opération l’opération déductible collectée justification des réponses)

Total
INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION
Devoir surveillé de fiscalité indirecte – 2ème année LAC

Lundi 23 Novembre 2015


Enseignants responsables : Fayçal DERBEL - Sultan JEBENIANI

Nom et Prénom………………………………………………..Groupe ……………..Salle …………..

Les réponses doivent être fournies directement sur le présent support. Il est inutile de reproduire
les questions et tableaux ci-joints et d’utiliser les feuilles d’examen qui vous sont fournies.
EXERCICE N° 1 (6 POINTS)
Dans les quatre points suivants certaines erreurs auraient pu être insérées sciemment, il convient de les
trouver en apportant toutes les explications que vous jugerez pertinentes.
1. « Le régime applicable à un produit est aussi applicable aux services qui le rendent
utilisable », par exemple l’exonération d’un produit entraine nécessairement l’exonération des
services y rattachés.
2. « Un produit subit le même régime de TVA tout au long du processus économique », c'est-à-
dire, lors de son importation, production, ventes en gros et ventes en détails.
3. « Pour les travaux immobiliers, l’établissement de décomptes provisoires, de mémoires ou
factures partiels n’a aucun effet sur le fait générateur qui est dans tous les cas constitué par
l’exécution totale de ces travaux ».
4. « Pour déduire la TVA, il faut uniquement que l’acquisition du bien ou service soit nécessaire à
l’exploitation ».

Réponses :
1. ……………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
2. ………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
3. ………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
…………………..…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
4. ……………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………..……………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………

EXERCICE N° 2 (4 POINTS)
L’entreprise « M.A.G » réalisant couramment des opérations d’importation, vous sollicite pour lui donner
certains éclaircissements sur quelques aspects et vous demande de répondre aux quatre questions
suivantes d’une manière précise en renforçant les réponses par des exemples :

1. Quelle est la différence entre une importation réalisée par un assujetti et celle réalisée par un
non assujetti ?
2. Si l’importation porte sur un produit exonéré, ou un produit d’une activité hors champ
d’application, cette importation sera-t-elle aussi soumise à la TVA ?
3. Quel est le fait générateur et l’exigibilité des importations ?
4. Quelle est l’assiette de la TVA pour le régime d’importation ?

Réponses :
1. ……………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
2. ………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………..……………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
3. ………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
…………………..…………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
4. ……………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………..……………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………

EXERCICE N° 3 (10 POINTS)


Soit un commerçant détaillant de pièces de rechange qui a réalisé un chiffre d'affaires annuel total au
titre de 2014 s'élevant à 80.000 D.
Ce commerçant détaillant a opté à la TVA durant le mois de décembre 2014, il est assujetti à la TVA à
compter du 1er janvier 2015. Ses activités sont soumises à la TVA au taux légal de 18%.
Il bénéficie d'un crédit de départ.
Son inventaire des biens en stocks se présente au 31 décembre 2014 comme suit :
a) Pièces détachées importées : 41.650 D ;
b) Pièces détachées achetées localement : 60.760 D ;
A la date du 31 décembre 2014, il possède aussi :
c) Un camion acquis le 04 Mai 2012 pour : 53.100 D ;
d) Une voiture de fonction acquise le 1er Avril 2014 au prix de 19.470 D ;
e) Un magasin construit en 2013 pour : 106.200 D.
Ces valeurs s'entendent taxe comprise.
TAF :
1. Déterminer le crédit de départ de ce détaillant (justifier vos réponses pour chaque élément).
Elément Crédit de départ Détails de calcul Justifications
……………………………………………………………

……………………………………………………………
a)
……………………………………………………………

……………………………………………………………

……………………………………………………………
b)
……………………………………………………………

………………………………………………
c) ………………………………………………
………………………………………………
………………………………………

………………………………………………
d) ………………………………………………
………………………………………………
………………………………………

………………………………………………
e) ………………………………………………
………………………………………………
………………………………………
Crédit de
Départ

2. Liquider la TVA du mois de Mars 2015 en supposant que les comptes du détaillant présentent
durant les mois de janvier, février et mars 2015 les données suivantes :
Janvier 2015
TVA collectée 28.310 D
TVA récupérable 12.700 D
Février 2015
TVA collectée 30.910 D
TVA récupérable 15.620 D
Mars 2015
TVA collectée 30.003 D
TVA récupérable 20.645 D
Janvier Février Mars

TVA Collectée

TVA Déductible

Crédit reportable m-1

TVA à Payer

Crédit de TVA

3. Supposons que ce détaillant commerçant a demandé dans les délais, la renonciation de l'option
à la TVA. Quelles sont les conséquences de cette renonciation en supposant que la société
dispose à terme de l'option (31/12/2018) d'un stock de 25.370 D TTC.
Réponse :
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………….....
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………….....
4. Quel est le sort de la demande de renonciation déposée par le détaillant, si on suppose que
son chiffre d’affaires de l’année 2018 s’élève à 120.000 D.
Réponse :
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………......
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………......
UNIVERSITE DE TUNIS

INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION

Examen année universitaire 2015 – 2016 – session Principale

Module d’enseignement Fiscalité indirecte (TVA, DC & T.P.C)

Nombre de
Barème Enseignants Filière
pages
F. DERBEL
Exercice n° 1 : 3 points
S. JEBENIANI 2ème Année Licence
Exercice n° 2 : 3 points 2
Exercice n° 3 : 7 points Appliquée en
Exercice n° 4 : 7 points Comptabilité

N.B : Documents interdits. Seules les machines à calculer non programmables sont autorisées.

EXERCICE N° 1 :

1- Qu’est ce qu’une situation de butoir en matière de TVA, justifier votre réponse par un
exemple.
2- Qu’est ce que la rémanence fiscale, justifier votre réponse par un exemple.
3- Dans quel but le législateur vient de baisser les droits de consommation sur certains
produits ?

EXERCICE N° 2 :

Le prix d’une boîte de conseve de concentré de tomate, comporte un ensemble de droits et taxes
ayant grevé aussi bien la matière première (tomate fraîche) que l’emballage et le produit finis.
Enumérer ces différents droits et taxes et indiquer le taux de chacun d’eux.

EXERCICE N° 3 :

Mr Farés est un commerçant détaillant assujetti à la TVA, propriétaire d'une petite supérette de coin. Au titre
du mois de novembre 2015, il a effectué les opérations suivantes en réalisant un chiffre d'affaires TTC de
112.000 DT :

 Achats :

- Produits alimentaires et produits homologués pour 19.000 DT, dont la marge bénéficiaire est de
5%. Ces produits ont été totalement vendus durant le mois de novembre à un restaurant ayant
demandé une facture.
- Produits soumis à la TVA au taux de 6 % pour 9.500 DT.
- Produits soumis à la TVA au taux de 12 % pour 11.500 DT.
- Produits soumis à la TVA au taux de 18 % pour 42.000 DT.

 Ventes :

- Ventes ayant fait l’objet de factures individuelles pour 7.525 DT, la TVA est au taux de 6 %.
- Ventes ayant fait l’objet de factures individuelles pour 9.000 DT, la TVA est au taux de 12 %.
- Ventes ayant fait l’objet de factures individuelles pour 30.000 DT, la TVA est au taux de 18 %.

NB : Ces valeurs s'entendent en hors taxe.

TAF : Liquider la TVA du mois de Novembre 2015, sachant que le reliquat des ventes n'a pas fait
l'objet de factures individuelles.

EXERCICE N° 4 :

Une entreprise « JUNEYNA » fabrique une gamme de produits : les produits A soumis à la TVA au
taux de 18%, les produits B en sont exonérés. Elle a réalisé au titre de 2014 les opérations
suivantes :

- Ventes locales des produits A TTC 595.900


- Exportation des produits A 198.455
- Ventes en suspension 63.324,660
- Ventes des produits B 135.200
En 2014, l’entreprise « JUNEYNA » a acquis une voiture de tourisme, une voiture utilitaire et une
machine industrielle servant pour les deux secteurs, pour respectivement 35.000, 45.000 et 80.000
DT. Les achats d’approvisionnement et les autres charges ont totalisé 307.000 DT dont la société ne
pouvait affecter que 151.250 DT d'achat de matières utilisées, à raison de 3/4 dans la production
des produits A et le reliquat pour fabriquer le produit B. (Ces montants sont exprimés en H.T).
Durant les douze mois de 2015, les déclarations faisaient apparaitre une TVA à payer dont le cumul
au titre de l’année a été de 22.800 DT.

TAF :
1- Quelles sont les obligations relatives aux opérations de ventes en suspension qui incombent
à la société « JUNEYNA ».
2- Calculer le montant total de la TVA collectée au titre de 2014.
3- Calculer les proratas de déduction des années 2014 et 2015.
4- Quelle régularisation doit être opérée en 2015 ? Procéder à cette régularisation en
déterminant le montant de la TVA à payer au titre du mois de Janvier 2015, tout en sachant
que la TVA collectée et celle déductible au titre de ce mois-là s’élèvent respectivement à
16.000 DT et 17.000 DT.

- 190 -
UNIVERSITE DE TUNIS

INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION

Examen année universitaire 2015 – 2016 – session de contrôle

Module d’enseignement Fiscalité indirecte (TVA, DC & T.P.C)

Barème Nombre de pages Enseignants Filière


F. DERBEL
Exercice n° 1 : 6 points
Exercice n° 2 : 6 points 2
S. JEBENIANI 2ème Année Licence
Exercice n° 3 : 8 points Appliquée en Comptabilité

N.B : Documents interdits. Seules les machines à calculer non programmables sont autorisées.

EXERCICE N° 1 :
Dans les quatre points suivants, certaines erreurs auraient pu être insérées sciemment. Il convient
de les trouver en apportant toutes les explications que vous jugerez pertinentes.
1. « La TVA ne s’applique que si la personne en question est soumise aux autres impôts et
taxes, principalement l’impôt direct », par exemple l’exonération d’une personne de l’impôt
sur les sociétés entraine nécessairement son exonération de la TVA.
2. « Le principe de territorialité prévoit que la TVA s'applique aux livraisons de biens, faites en
Tunisie, et aux services réalisés en Tunisie ».
3. « Le commerce de gros des produits alimentaires est exonéré de TVA, contrairement au
commerce du détail de ces produits qui est hors champ d’application si le chiffre d'affaires
annuel est inférieur à 100.000 dinars ».
4. « Les livraisons à soi-même d'immobilisations et d’autres biens intermédiaires que les
assujettis se font à eux-mêmes sont imposables à la TVA ».

EXERCICE N° 2 :

Le « Diamant » est une société anonyme exerçant une activité commerciale soumise à la TVA au
taux de 18%. Sa déclaration de TVA du mois de de décemebre 2015 fait dégager un crédit de TVA
de 7.000 DT. La TVA déductible et celle collectée au titre des cinq premiers mois de l’année 2016
s’analysent comme suit :

TVA Janvier Février Mars Avril Mai


Déductible 97 000 90 000 70 000 83 000 98 000
Collectée 88 000 104 000 66 000 69 000 112 000
Travail a faire :

1. Calculer les soldes mensuels de la TVA au titre des cinq premiers mois de l’année 2016.
2. Déterminer le montant de la TVA pouvant être restitué à la société, tout en précisant les
modalités et les conditions de la restitution.

- 191 -
3. En supposant qu’au mois d’avril, la société a réalisé des ventes en suspension d’un montant
hors taxe de 60.000 DT, et qu’elle a encaissé un montant de 43.600 DT relatif à une vente
faite en mars au ministère du sport, déterminer le montant du crédit de TVA pouvant être
remboursé.

EXERCICE N° 3 :

La société « GTI », totalement assujettie, a réalisé les opérations suivantes au titre du mois de
Décembre 2015 :
 Achat de matières premières pour 121.500 DT Hors TVA au taux de 18%.
 Cession d’une machine acquise au prix de 120.000 DT (hors TVA) en réalisant une plus-value
de 8.000 DT. Le prix de cession étant de 60.000 DT, le taux d’amortissement est de 20%.
 Vente à la société « Marca » qui a présenté une attestation d’achat en suspension de TVA, d’un
lot de produits soumis à la TVA, pour un prix hors TVA de 18.900 DT.
 Payement de la prime d’assurance de l’année 2014 d’un montant total Hors Taxe de 2.325 DT.
 Reçeption d'une facture d'avoir auprès d'un fournisseur sur l'achat de matières (opération n°1)
prévoyant le retour du tiers des matières premières achetées et obtention d’une réduction de
10% sur les deux tiers restants.
 Règlement des intérêts sur crédit bancaire de 2.000 DT et d’une commission de 1.500 DT Hors
TVA.
 Encaissement sur marché conclu avec l'Etat (net de retenue à la source) pour un montant de
73.575 DT (TVA au taux de 18%).
 Importation de matières premières d’une valeur déclarée en douane de 75.000 dinars, les droits
de douane sont de 10.500 dinars, FODEC 1%, Droit de consommation 25% et TVA 18%.
 Prélèvement de produits finis offerts aux actionnaires de la société dont le coût de revient et le
prix de vente s'élèvent respectivement à 3.038 DT et 3.825 DT.
 Payement d’une avance pour un promoteur en vue de l’acquisition d’un dépôt de stockage d’un
montant de 18.000 DT.

TAF :
1- Dresser un tableau indiquant pour chacune des dix opérations susmentionnées le montant
de la TVA collectée, déductible ou dont la déduction n’est pas permise en justifiant votre
réponse. La réponse doit être formulée comme suit :
Montant TVA
OPERATIONS Collectée Déductible Non déductible COMMENTAIRE
2- Quel est le montant de la TVA à payer ou du crédit de TVA au titre du mois de Décembre
2015.

- 192 -
3- L’entreprise vous sollicite sur la possibilité de restitution du crédit de TVA éventuellement
dégagé de la liquidation du mois de Décembre 2015. Si oui, Chiffrer et commenter
brièvement la procédure de restitution.

- 193 -
INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION
Devoir surveillé de fiscalité indirecte – 2ème année LAC

Samedi 15 Novembre 2014


Enseignants responsables : Fayçal DERBEL - Sultan JEBENIANI

EXERCICE N° 1
Mr « X » détaillant en produits alimentaires et en autres produits, demande l’option pour
l’assujettissement à la TVA au titre des autres produits, autres que les produits alimentaires qui
demeurent non soumis à l’impôt. Sa demande a été acceptée le 17/06/2014.
TAF :
1. Quelle est la date de prise d’effet de cette option ?
2. Quelles sont les conséquences de cette option ?
3. A quelle date cette option prend fin ?
4. Quelle est la date limite pour dénoncer cette option ? Quel effet aura le dépassement de
cette date ?
Réponses :
1. ……………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………

2. ……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
…………………………..………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………
3. ……………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………
4. ……………………………………………………………………………………………………..
…………………….……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
………

- 194 -
EXERCICE N° 2
Au 30/06/2014 l’inventaire de marchandises et immobilisations se présente comme suit :
a) Produits alimentaires : 15.000 TND (TTC)
b) Autres produits soumis à la TVA au taux de 18% : 49.000 TND (TTC).
c) Voiture de fonction acquise le 1er Avril 2011 au prix de 11.800 TND (TTC).
d) Un dépôt de stockage a été construit en 2006 pour : 60.000 TND (TTC).
e) Un camion acquis le 17 Mai 2010 pour : 30.000 TND (TTC).
NB :
 La répartition du CA réalisé en 2013 est la suivante :
 65% Produits alimentaires
 35% Autres produits
 Le transport des produits alimentaires est totalement assuré par les clients de l’entité.

Durant le mois de juillet 2014, ce détaillant a réalisé les opérations suivantes :


1. Ventes des produits alimentaires pour : 10.000 TND (H.TVA).
2. Ventes des autres produits pour : 30.000 TND (H.TVA) à raison de 12.000 TND (H.TVA) à
des particuliers et les 18.000 TND (H.TVA) restants à des détaillants dont 7.000 TND
(H.TVA) pour approvisionner des détaillants non assujettis.
TAF :
1. Déterminer le crédit de départ de ce détaillant (justifier vos réponses pour chaque élément).
Elément Crédit de départ Détails de calcul Justifications
……………………………………………………………

……………………………………………………………
a)
……………………………………………………………

……………………………………………………………

……………………………………………………………
b)
……………………………………………………………

………………………………………………
c) ………………………………………………
………………………………………………
………………………………………

- 195 -
………………………………………………
d) ………………………………………………
………………………………………………
………………………………………

………………………………………………
e) ………………………………………………
………………………………………………
………………………………………
Crédit de
Départ

2. Quel document doit présenter ce détaillant lors du dépôt de la demande pour profiter de ce
crédit de départ.
Réponses :
……………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………
…………......
3. Procéder à la liquidation de la TVA du mois de Juillet 2014.

Juillet Justifications
TVA Collectée

Total de TVA Collectée


TVA Déductible

Total de TVA Déductible


TVA à Payer
Crédit de TVA

4. Liquider la TVA du mois de septembre en supposant que les comptes du Mr « X »


présentent durant les mois d’Aout et septembre 2014 les données suivantes :

- 196 -
Août 2014
TVA collectée 32.942 Dinars
TVA récupérable 29.145 Dinars
Septembre 2014
TVA collectée 12.405 Dinars
TVA récupérable 9.700 Dinars

Août Septembre

TVA Collectée

TVA Déductible

Crédit reportable m-1

TVA à Payer

Crédit de TVA

- 197 -
UNIVERSITE DE TUNIS

INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION

Examen année universitaire 2014 – 2015 – session Principale

Module d’enseignement Fiscalité indirecte (TVA, DC & T.P.C)

Nombre de
Barème Enseignants Filière
pages
F. DERBEL
Exercice n° 1 : 3 points
S. JEBENIANI 2ème Année Licence
Exercice n° 2 : 3 points 2
Exercice n° 3 : 7 points Appliquée en
Exercice n° 4 : 7 points Comptabilité

N.B : Documents interdits. Seules les machines à calculer non programmables sont autorisées.

EXERCICE N° 1 :
1. Présenter brièvement le régime de restitution des crédits de TVA en précisant pour chaque catégorie de crédit
le nombre de déclarations successives pour demander sa restitution ainsi que son délai de remboursement.

2. Enumérer les points de divergences entre le Droit de Consommation « DC » et la Taxe sur la Valeur Ajoutée
« TVA ».

EXERCICE N° 2 :

Enumérer les taxes finançant le fonds de développement de la compétitivité de l’agriculture et de la pêche


(FODECAP) et préciser pour chacune d’elle l’assiette et le taux correspondant.

EXERCICE N° 3 :

Une entreprise « AMIRA » fabrique une gamme de produits, les uns soumis à la TVA au taux de 18%, les autres
en sont exonérés. Elle a réalisé au titre de 2013, les opérations suivantes :

- Ventes locales de produits soumis à la TVA TTC 613.600


- Exportation de produits soumis à la TVA 100.000
- Ventes en suspension 160.000
- Ventes de produits exonérés 259.600
En 2013, l’entreprise « AMIRA » a acquis une voiture de tourisme, une machine industrielle et un terrain auprès
d’un lotisseur et servant pour les deux secteurs, pour respectivement 25.000, 85.000 et 40.000 DT. Les achats
d’approvisionnement et les autres charges affectés indistinctement pour les deux secteurs ont totalisé 400.000 DT.
(Ces montants sont exprimés en H.T). Durant les douze mois de 2013, les déclarations faisaient apparaitre une
TVA à payer dont le cumul au titre de l’année a été de 32.175 DT.

TAF :

1- Calculer le montant total de la TVA collectée au titre de 2013.


2- Calculer les proratas de déduction des années 2013 et 2014.

- 198 -
3- Quelle régularisation doit être opérée en 2014. Procéder à cette régularisation en déterminant le montant
de la TVA à payer au titre du mois de Janvier 2014 sachant que la TVA collectée et celle déductible au
titre du mois de Janvier s’élèvent respectivement à 17.000 DT et 14.000 DT.

EXERCICE N° 4 :

La société « SC », totalement assujettie, a réalisé les opérations suivantes au titre du mois de Janvier
2014 :
 Achat de matières premières pour 108.000 DT Hors TVA au taux de 18%.
 Acquisition d'une machine d'occasion auprès d'un assujetti qui avait acquis ce matériel en 2012 sous le
régime suspensif (TVA 18%) au prix de 72.000 DT.
 Vente à la société « SELECT » qui a présenté une attestation d’achat en suspension de TVA, d’un lot de
produits soumis à la TVA, pour un prix hors TVA de 16.800 DT.
 Payement de la prime d’assurance de l’année 2014 d’un montant total Hors Taxe de 2.850 DT.
 Reçeption d'une facture d'avoir auprès d'un fournisseur sur l'achat de matières (opération n°1) prévoyant le
retour du tiers des matières premières achetées et obtention d’une réduction de 5% sur les deux tiers restants.
 Règlement des intérêts sur crédit bancaire de 2.000 DT et d’une commission de 1.500 DT Hors TVA.
 Vol de produits finis ayant fait l'objet de dépôt de plainte dont le coût de revient est de 5.500 DT.
 Encaissement sur marché conclu avec l'Etat (net de retenue à la source) pour un montant de 65.400 DT (TVA
au taux de 18%).
 Prélèvement de produits finis offerts aux actionnaires de la société dont le coût de revient et le prix de vente
s'élèvent respectivement à 2.700 DT et 3.400 DT.
 Payement d’une avance pour un promoteur en vue de l’acquisition d’un dépôt de stockage d’un montant de
20.000 DT.

TAF :
1- Dresser un tableau indiquant pour chacune des dix opérations susmentionnées le montant
de la TVA collectée, déductible ou dont la déduction n’est pas permise en justifiant votre
réponse. La réponse doit être formulée comme suit :
Montant TVA
OPERATIONS Collectée Déductible Non déductible COMMENTAIRE
2- Quel est le montant de la TVA à payer ou du crédit de TVA au titre du mois de Janvier 2014
sachant que le mois de Décembre 2013 s’est soldé par une TVA à payer de 10.500 DT.
L’entreprise vous sollicite sur la possibilité de restitution du crédit de TVA éventuellement dégagé de
la liquidation du mois de Janvier 2014. Si oui, Chiffrer et commenter brièvement la procédure de
restitution.

- 199 -
UNIVERSITE DE TUNIS

INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION

Examen année universitaire 2014 – 2015 – Session Contrôle

Module d’enseignement Fiscalité indirecte (TVA, DC & T.P.C)

Nombre de
Barème Enseignants Filière
pages
F. DERBEL
Exercice n° 1 : 6 points
Exercice n° 2 : 7 points 2
S. JEBENIANI 2ème Année Licence
Exercice n° 3 : 7 points Appliquée en
Comptabilité

N.B : Documents interdits. Seules les machines à calculer non programmables sont autorisées.

EXERCICE N° 1 :
1. Quelles sont les conditions de fond de déduction (récupération) de la TVA.
2. Quel est le régime de la TVA de la cession de biens amortissables acquis selon le régime suspensif.
3. Quelles sont les personnes soumises au droit de consommation en Tunisie.
4. Enumérer les activités qui se trouvent en dehors du champ d’application de la TVA.

EXERCICE N° 2 :
Une entreprise « X » fabrique deux types de produits, les produits "A" sont soumis à la TVA au taux de 18%, les
produits "B" en sont exonérés. Elle a réalisé au titre de 2013, les opérations suivantes :

 Ventes locales des produits "A" toutes taxes comprises : 613.600 DT

 Ventes à l'exportation des produits "A" : 120.000 DT

 Ventes en suspension des produits "A" : 160.000 DT

 Ventes locales des produits "B" : 236.000 DT

En 2014, cette entreprise a réalisé les opérations suivantes :

 Achat de matières premières destinées à être utilisées exclusivement dans la production des produits "A"
pour 196.000 DT Hors TVA au taux de 18%.

 Acquisition d'une machine industrielle pour 95.000 DT Hors TVA.

 Acquisition de diverses fournitures de Bureau pour 6.500 DT Hors TVA. Le fournisseur a omis d’indiquer
sur la facture le nom de la société ainsi que son numéro d’immatriculation fiscale.

 Payement de la prime d’assurance de l’année 2015 d’un montant total Hors taxes de 2.400 DT.

 Règlement des intérêts sur crédit bancaire de 12.400 DT et de diverses commissions de 1.500 DT Hors
TVA.

- 200 -
Les ventes de la période se détaillent comme suit :

 Ventes locales des produits "A" pour un montant Hors taxes de 310.000 DT.

 Ventes locales des produits "B" pour un montant Hors taxes de 161.070 DT.

 Vente à « SMART » des produits "A" pour 41.000 DT HTVA ; la société « SMART » est totalement
exportatrice mais elle n’a pas présenté d’autorisation d’achat en suspension, ni de bon de commande
visé.

TAF :

1- Calculer le pourcentage de déduction afférent à l’année 2013.

2- Calculer la TVA collectée et celle déductible de l'année 2014.

3- Quelle régularisation doit être opérée en 2015.

EXERCICE N° 3 :
La « SJ » est une société anonyme spécialisée dans la commercialisation des produits soumis à la TVA au taux de
18%. Sa TVA déductible et celle collectée au titre du dernier semestre 2014 s’analysent comme suit :

TVA Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre


Déductible 45 000 96 000 90 000 71 000 62 000 110 000
Collectée 70 000 79 000 94 000 64 000 67 000 89 000

La société vous communique les informations suivantes relatives au mois de janvier 2015 :

 Son stock initial s’élève à D : 280.000.

 Son stock final est de D : 120.000.

 Les achats du mois représentent les ¾ de ses ventes.

Travail a faire :

1. Calculer la TVA colléctée et celle déductible au titre du mois de janvier 2015.


2. Calculer les soldes mensuels de la TVA au titre du dernier semestre 2014.
3. Quel est le montant de la TVA à payer ou du crédit de TVA au titre du mois de Janvier 2015 sachant qu’il
n’y a aucune autre TVA colléctée ou déductible.
4. L’entreprise vous sollicite sur la possibilité de restitution du crédit de TVA éventuellement dégagé de la
liquidation du mois de Janvier 2015. Si oui, Chiffrer et commenter brièvement la procédure de restitution.

- 201 -
INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION
Devoir surveillé de fiscalité indirecte et directe – 3ème année LFG : Parcours comptabilité

Lundi 06 Avril 2015


Enseignants responsables : Fayçal DERBEL - Sultan JEBENIANI

Nom et Prénom………………………………………………..Groupe ……………..Salle


…………..

Les réponses doivent être fournies directement sur le présent support. Il est inutile de
reproduire les questions et tableaux ci-joints et d’utiliser les feuilles d’examen qui vous sont
fournies.
EXERCICE N° 1 :
A. Questions de cours : (6 points)
1- Présenter brièvement les deux régimes forfaitaires (Forfait d’impôt et forfait d’assiette) en
précisant la différence entre ces deux régimes en matière de TVA. ( 3 points)
2- Quel est le sort de la TVA facturée par erreur. ( 1 point)
3- Quel est le régime de la TVA des créances insolvables : « La société a livré des
marchandises au client « Hichem » durant le mois de janvier 2015 pour un montant HT de
30.000 DT. En mars, ce client est déclaré en faillite selon un jugement prononcé à cet effet ;
la société ne va pas encaisser ledit montant.». ( 1 point)
4- Quel est le régime de la TVA de la cession de biens amortissables acquis selon le régime
suspensif. ( 1 point)

Réponses :
1. ……………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………..……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………
2. ……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………

- 202 -
…………………………..………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………

3. ……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………
4. ……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
…………………………..………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
B. Soit la société XYZ de promotion immobilière qui a réalisé au titre du mois de Mars de l’année
2015 un chiffre d’affaires de 300.000 DT réparti comme suit :
- Vente d'immeubles bâtis à usage exclusif d'habitation pour 80.000 DT.
- Vente d’immeubles à usage commercial pour 220.000 DT.

TAF : Déterminer le régime de la TVA des opérations réalisées par XYZ durant le mois de Mars
2015 ( 1 point par opération).

Réponses :
Opération 1 -
……………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………
Opération 2 -
……………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………

- 203 -
…………………………………………………………………………………………………………..…………
……………………………………………………………………………

EXERCICE N° 2 (12 points) :

La société « La perla », totalement assujettie, a réalisé les opérations suivantes au titre du mois de
Janvier 2015 :
 Achat de matières premières pour 196.000 DT Hors TVA au taux de 18%.
 Acquisition d'une machine d'occasion auprès d'un assujetti partiel qui avait acquis ce matériel en
2012 (TVA 18%) au prix de 82.500 DT. Le prorata de déduction de l’année 2012 est de 71%
alors que celui de 2013 s’élève à 67%.
 Acquisition de diverses fournitures de Bureau pour 4.000 DT Hors TVA. Le fournisseur a omis
d’indiquer sur la facture le nom de la société ainsi que son numéro d’immatriculation fiscale.
 Vente à « STC » des articles pour 21.000 DT HTVA ; la société « STC » est totalement
exportatrice mais elle n’a pas présenté d’autorisation d’achat en suspension, ni de bon de
commande visé.
 Payement de la prime d’assurance de l’année 2015 d’un montant total Hors Taxe de 2.400 DT.
 Reçeption d'une facture d'avoir auprès d'un fournisseur sur l'achat de matières (opération n°1)
prévoyant le retour du tiers des matières premières achetées et obtention d’une réduction de 3%
sur les deux tiers restants.
 Règlement des intérêts sur crédit bancaire de 1.800 DT et d’une commission de 905 DT Hors
TVA.
 Encaissement sur marché conclu avec l'Etat (net de retenue à la source) pour un montant de
49.050 DT (TVA au taux de 18%).
 La société a prélevé certains articles du stock qu’elle a offert au personnel comme cadeau de fin
d’année dont le coût de revient et le prix de vente s'élèvent respectivement à 3.700 DT et 4.200
DT.
 Payement d’une avance pour un promoteur en vue de l’acquisition d’un dépôt de stockage d’un
montant de 10.000 DT.

- 204 -
TAF :
1- Dans le tableau ci-après indiquer pour chacune des dix opérations susmentionnées le
montant de la TVA collectée et déductible en justifiant votre réponse.
Montant TVA
OPERATIONS Collectée Déductible COMMENTAIRE

1-

2-

3-

4-

5-

6-

7-

8-

9-

10-

- 205 -
Total :

2- Quel est le montant de la TVA à payer ou du crédit de TVA au titre du mois de Janvier 2015
sachant que le mois de Décembre 2014 s’est soldé par une TVA à payer de 13.520 DT.
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
……..…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………

3- L’entreprise vous sollicite sur la possibilité de restitution du crédit de TVA éventuellement


dégagé de la liquidation du mois de Janvier 2015. Si oui, Chiffrer et commenter brièvement
la procédure de restitution.
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
……..…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
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EXERCICE N° 03 (Examen année universitaire 2014 – 2015 – session Principale)

La société « FARES » S.A exploitant une unité hôtelière a obtenu une avance au titre de
remboursement du crédit de TVA figurant sur la déclaration du mois de juin 2014 et pour le 6ème
mois consécutif.
Cette avance est de 45.500 dinars, elle a été payée au vu d’une demande de remboursement
appuyée de toutes les justifications dont le rapport du commissaire aux comptes comportant une
certification pure et simple des états financiers.
Le total de la TVA déductible de la période concernée par la restitution du crédit (1er janvier au 30
juin 2014) s’élève à 307.000 dinars.
TAF
1- Déterminer le chiffre d’affaires ayant donné lieu à une collecte de TVA au 30 juin 2014 (la
société « FARES » n’a ni des ventes export ni des ventes exonérées).
2- En supposant que le crédit de TVA du mois de mars provient à concurrence de 50.000
dinars d’un investissement d’extension réalisé conformément à l’article 5 du CII, comment et
dans quelles conditions sera effectuée la restitution du crédit de TVA.

EXERCICE N° 02 (Examen année universitaire 2014 – 2015 – session de contrôle)

Au titre de sa première année d’activité professionnelle, Monsieur «Karim » pharmacien a réalisé un


chiffre d’affaire de 90.000 dinars détaillé comme suit :
 20.000 au titre de produits pharmaceutiques
 40.000 au titre de médicaments
 30.000 au titre des autres produits taxables.
Au titre de 2015, monsieur s’attend à une importante évolution de son activité qui lui permettrait
d’avoir le statut d’assujetti. Sa demande d’assujettissement fût alors acceptée avec date d’effet au
19 Janvier 2015.
Au 31 Janvier 2015, les biens (stocks et immobilisations) détenus se détaillent comme suit (chiffres
exprimés en TTC)
 Stock de médicaments : 5.000 dinars
 Stock de produits taxables : 11.800 dinars
 Voiture utilitaire acquise en 2013 : 29 500 dinars
 Voiture de tourisme acquise en 2014 : 35 400 dinars
 Un local professionnel construit en 2010 : 59 000 dinars.
TAF
1. Déterminer le crédit de départ de TVA
2. Quelle serait la solution à adopter si l’on ne dispose pas de la répartition du chiffre d’affaires
de 2014 pour le calcul du crédit de départ.
Quelles sont les obligations fiscales qui incombent à ce pharmacien et qui sont liées à son statut
d’assujetti.

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