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Support du cours

QUALITE, HYGIENE, SANTE,


SECURITE ET ENVIRONNEMENT
EN ENTREPRISE (QHSSE)

FILIERES CONCERNEES : Toutes les filières


SEMESTRE : I
VOLUME HORAIRE : 30 heures
CHARGE DU COURS : M KOM FAGNA LOIC CHRISTIAN
Ingénieur de conception en Sécurité Industrielle, Qualité et Environnement

Année académique 2022/2023


1
Table des Matières
CHAPITRE 1 : SYSTEME DE MANAGEMENT D’UNE ENTREPRISE
Introduction .............................................................................................................................. 5
I. Définitions des concepts relatifs aux aspects de qualité santé, sécurité et
environnement. ..................................................................................................................... 6
1. Qualité......................................................................................................................... 6
2. Hygiène ....................................................................................................................... 7
2.1. Objectifs de l’hygiène : Objectifs opérationnels, stratégiques et tactiques ... 7
3. Sécurité ....................................................................................................................... 8
4. Environnement........................................................................................................... 8
4.1. Aspect technique : ............................................................................................ 10
4.2. Aspect juridique ............................................................................................... 10
4.3. Aspect certification ........................................................................................... 10
4.4. Image/ communication ..................................................................................... 10
II. Structure du Management HSE ............................................................................. 11
1. Démarche de développement durable- approche HSE..................................... 11
2. Fonctions habituelles d’une structure HSE........................................................... 11
2.1. Rôle de la structure HSE ................................................................................ 11
2.2. Objectifs du service HSE ................................................................................. 11
2.3. Missions du service HSE .................................................................................. 12
2.4. Le rôle de l’ingénieur HSE .............................................................................. 13
III. Enjeux et Avantages de la Qualité l’hygiène, la sécurité et l’environnement au
travail ................................................................................................................................... 14
1. Les enjeux ................................................................................................................. 14
CHAPITRE 2 : NON-CONFORMITE ET AMELIORATION CONTINUE
Introduction ............................................................................................................................ 19
I. Définition et typologie de non-conformités ............................................................... 19
1. Définitions de quelques concepts relatifs à la non-conformité ............................ 19
2. Typologie et enjeux de non-conformité ................................................................. 19
2.1. Non-conformités mineures .............................................................................. 20
2.2. Non-conformités majeures .............................................................................. 20
3. Gestion des non-conformités et des actions correctives et préventives ............... 21
4. Amélioration continue ............................................................................................. 25
4.1. Définition ........................................................................................................... 25
4.2. Les avantages de l’amélioration continue ...................................................... 26

2
4.3. Les principes de l’amélioration continue : PDCA ......................................... 26
4.4. Comment mettre en place une démarche d’amélioration continue ............. 27
CHAPITRE 3 : ANALYSE ET PREVENTION DES RISQUES
Introduction ............................................................................................................................ 30
I. Quelques définitions .................................................................................................... 30
II. Différents types de risques : .................................................................................... 33
1. Les risques industriels ............................................................................................. 34
2. Les risques professionnels ....................................................................................... 35
3. Les risques de la vie courante ................................................................................. 35
III. L’évaluation et la prévention des risques .............................................................. 35
1. Définition et généralité sur l’évaluation des risques............................................. 35
2. Principes généraux de la prévention des risques et document unique ............... 40
CHAPITRE 4 : REGLEMENTATION ET NORMES TECHNIQUES
Introduction ............................................................................................................................ 43
I. Les différentes sources réglementaires ...................................................................... 43
1. La constitution ......................................................................................................... 43
2. Traités Internationaux ............................................................................................ 43
3. Code du Travail ....................................................................................................... 44
4. Les normes................................................................................................................ 45
Référence Bibliographique .................................................................................................... 48

3
CHAPITRE 1

SYSTEME DE MANAGEMENT
D’UNE ENTREPRISE

4
Introduction
Aujourd’hui, dans un contexte de mondialisation des marchés, et face à une technologie qui
permet un accès immédiat des informations aux médias, les entreprises ont deux objectifs
principaux :
 assurer la conformité de leurs produits et la qualité de service attractive.
 garantir des éthiques environnementale, santé-sécurité et sociale.
Le premier objectif, ne peut être réussi que par l’adoption d’un système de management qualité,
qui vise la satisfaction des clients de l’entreprise, grâce à la conformité des produits et à la
maîtrise de ses processus. En utilisant, la technique de l'analyse de la valeur dans toutes les
cycles de vie de leurs fabriqués.
Le deuxième objectif, par l’intégration de système de management de la qualité aux autres
concepts de l’environnement et la santé - sécurité au travail, afin de les associer dans un système
de management intégré (SMI) (figure 1).

Figure 1 : Système de management Intégré


Ce système de management intégré (S.M.I) vise à développer une organisation harmonisée et à
répondre aux exigences de plusieurs systèmes propres au management. Sa particularité est de
se présenter sous un unique manuel de gestion, qui répond aux exigences communes et
spécifiques de systèmes Qualité, Hygiène, santé - Sécurité au travail et Environnement pour
réduire de manière globale les risques de l’entreprise.

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I. Définitions des concepts relatifs aux aspects de qualité santé, sécurité et
environnement.

1. Qualité
Quelques définitions
Définition Source
Etat caractéristique, manière d’être bonne ou mauvaise Petit Larousse
L’aptitude à l’usage Joseph Juran : quality
control handbook - 1951
La conformité aux spécifications Philip Crosby : Quality is
free – 1979
L’aptitude à satisfaire le client Kaoru Ishikawa : le TQC –
1984
aptitude d'un ensemble de caractéristiques intrinsèques à satisfaire AFNOR ISO 9000
des exigences

Les concepts relatifs à la qualité


Mot Définition
Exigence besoin ou attente être formulés, habituellement implicites, ou imposés.
conformité Satisfaction d’une exigence
Satisfaction du perception du client sur le niveau de satisfaction de ses exigences
client
Management de la Activités coordonnées permettant d’orienter et de contrôler un organisme en
qualité matière de qualité
Système de Système permettant d’établir la politique qualité et les objectifs qualité et
management de la d’atteindre ces objectifs
qualité

La qualité est l'ensemble des propriétés et caractéristiques d'un produit ou d’un service pour
essayer de répondre aux exigences et aux besoins du client. Ainsi un produit est de qualité
lorsqu'il parvient à satisfaire ces besoins.
Le client juge de sa satisfaction en analysant les caractéristiques du produit :
 la conformité aux exigences
 la fiabilité
 la maintenabilité et la durabilité
 le coût
 les délais de réalisation et de livraison
 la sécurité d’emploi
 le respect de l’environnement

6
La qualité est un concept concret que l’entreprise peut tout à fait intégrer à tous les rouages de
son organisation :
 Au niveau de ses produits ou services
La qualité est primordiale car le produit est l’interface qui relie l’organisation à ses clients ou à
ses prescripteurs. Les gains apportés s’expriment en termes d’image de marque, de fidélisation,
et en termes de coût de traitement des incidents, des réclamations.
 Au niveau des services associés
Aujourd’hui un produit, un service ne se vend plus seul, il est accompagné de services
associés tels que garantie, service après-vente, remboursement, informations.
 Au niveau de sa communication
La qualité du relationnel instauré entre l’entreprise et ses partenaires internes (associés,
satanés) et externes (banques, investisseurs, clients, prospects…) détermine le degré de
confiance et donc l’image de la société.
 Au niveau de sa production
L’intégration d’une démarche qualité s’est imposée comme source d’économie en termes
de coût et en termes de temps. La qualité du système de production évite les rebuts, les
erreurs, les pertes de temps, le non-respect des délais.
Pour que cette démarche soit opérationnelle il est nécessaire que les entreprises fixent
clairement les objectifs à atteindre. Tous les partenaires doivent connaître le niveau
d’exigence attendu. Les finalités à chaque fonction de l’entreprise doivent être précisées. Et
en conséquence, chaque service est responsable du niveau de la qualité de son travail.
2. Hygiène
C’est l’ensemble des moyens collectifs ou individuels, les principes et les pratiques visant à
préserver ou à favoriser la santé;
 Il en est ainsi des mesures préventives à mettre en œuvre dans le cadre de la lutte contre
les maladies contagieuses
 En milieu professionnel, on cite, par exemple:
 Exécution des contrats de nettoyage
 Amélioration des conditions d’hygiène et de santé,
 Interdiction de prendre des repas dans les locaux des services,
 Aération des locaux de travail.
2.1. Objectifs de l’hygiène : Objectifs opérationnels, stratégiques et tactiques
 Objectifs opérationnels
 Garantir la santé des personnes au travail
7
 Objectifs stratégiques
 Identifier les agressions du milieu industriel envers l’individu
 Déceler (découvrir) les risques nouveaux et émergeants
 Évaluer les risques qui en résultent pour l’individu
 Recommander les actions de protection
 Vérifier l’efficacité des actions entreprises en les corrigeant éventuellement
 Contrôler l’impact sur le plan biologique et physique des mesures appliquées.
 Objectifs tactiques
 Informer de la nature, de l’importance et des effets des risques
 Faire connaitre les moyens de les maîtriser
 Entrainer l’implication personnelle de chacune des personnes au travail
3. Sécurité
Le terme de l’entreprise recouvre diverses réalités ; de l’affaire individuelle aux sociétés
les plus puissantes qui emploient de nombreux salariés et sont en rapport avec de multiples
personnes. Les moyens, le personnel, les organisations différent d’une entreprise à une
autre, mais concernant la sécurité, les principes à appliquer restent les mêmes. Comment
gérer la sécurité comme n’importe quelle autre activité d’une entreprise ? La sécurité peut
être résumée comme :
 l’état de ce qui inspire confiance, l’absence d’accidents ou de risque inacceptable
 C’est la situation dans laquelle quelqu’un ou quelque chose n’est exposée
 à aucun danger ;
 à aucun risque d’agression physique, d’accident, ou de vol.
 c’est l’ensemble des mesures législatives et administratives qui ont pour objet de
garantir les individus et les familles, contre certains risques appelés risques sociaux.
 C’est l’ensemble des mesures de prévention et de secours nécessaires en toutes
circonstances à la sauvegarde des populations.
 La sécurité n’est pas l’affaire d’un spécialiste, mais celle de chacun
 La sécurité efficace est intégrée aux opérations, aux processus, comme à toutes les
activités de l’entreprise.
 Tout accident peut être évité.
 Chacun est responsable de sa sécurité et celle des personnes qui l’entourent.
4. Environnement

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L’environnement est l’ensemble des éléments (biotique ou abiotiques) qui entourent un
individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins (selon
le dictionnaire Larousse).
Selon loi n° 96/12 du 5 aout 1996 portant loi-cadre relative à la gestion de l’environnement,
l’environnement est définit comme l’ensemble des éléments naturels ou artificiels et des
équilibres biogéochimiques auxquels ils participent, ainsi que des facteurs économiques,
sociaux et culturels qui favorisent l’existence, la transformation et le développement du milieu,
des organismes vivants et des activités humaines ;

ASPECT TECHNIQUE :
Mise au point et suivi des procédés

ASPECT JURIDIQUE :
Vérification de la conformité avec les
normes, relations avec l’administration,
Les quatre aspects de la gestion de
l’environnement
ASPECT CERTIFICATION :
Mise en place d’un système de
management de l’environnement (SME)
normes ISO 14001.
Permet de mobiliser et motiver le
personnel

ASPECT COMMUNICATION :
Contact avec les différents acteurs
locaux, relations de bon voisinage autour
de l’usine, valorisation de son apport à
l’économie locale

9
4.1. Aspect technique :

 Mettre au point de technologies plus sûres et plus performantes vis à vis de


l’environnement
- Système de dépollution
- Système antipollution : Technologie propre
 remise en ordre des ateliers de production
 modification des procédés de fabrication
 Utilisation de procédés propres où la nature des procédés de production
est radicalement changée
 Minimiser les déchets et rejets générés et les traiter sans risque pour l’environnement
 Réduire l’impact sur l’environnement des sites de production
- agir sur les rejets de polluants, c’est donc aussi connaître les dangers qu’ils
peuvent induire
- les pollutions résiduelles doivent être traitées par les technologies les plus
adaptées et leurs impacts doivent être évalués après épuration.
4.2. Aspect juridique
 Être en conformité avec la réglementation (C’est une obligation)
 Maîtriser les coûts
- Rejets aqueux : Redevance prélèvement + Redevance pollution + Coûts de
traitement
- Rejets atmosphériques : Taxe parafiscale + Coûts de traitement o Déchets : Taxe
ADEME + Coûts de traitement
- Sols pollués : Coûts d’études et de dépollution.
4.3. Aspect certification
 Répondre aux attentes du « voisinage » et des autres parties intéressées
- mettre en place un Système de Management de l’Environnement (ISO 14001)
- gagner la confiance des riverains, des clients, des assureurs, des associations
diverses, de l’administration,…
- démontrer un bon niveau de performance environnementale (faibles impacts,
risques maîtrisés).
 Être soucieux de l’impact des produits et des façons de produire sur l’environnement
- Survie de l’environnement = Survie de l’entreprise
4.4. Image/ communication

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 Donner une meilleure image de marque de l’entreprise à l’extérieure
 Coopérer et communiquer avec les clients, les fournisseurs et les pouvoirs publics pour
perfectionner les produits et l’outil de production en minimisant leur impact sur la santé
et l’environnement.
- plaquettes d’informations
- journée portes ouvertes
- traitement des retours clients
Pour l’entreprise l’environnement est source de nouvelles opportunités :
- réduction des risques
- réduction des charges
- consolidation des positions commerciales
- amélioration des conditions de travail
- motivation du personnel o la confiance des pouvoirs publics
- meilleur image de marque vis à vis du public et des riverains.
II. Structure du Management HSE
1. Démarche de développement durable- approche HSE
- Protection des hommes et des populations :
 Maîtrise de la santé des salariés à leur poste de travail.
- Protection des biens/Efficacité économique :
 Rentabilité, réputation, image de marque, sûreté
- Respect des tiers et de notre environnement :
 rejets chroniques et accidentels / déchets
 produits achetés / vendus (cycle complet de la vie du produit)

- Respect des lois et règlements imposés par les pouvoirs publics

Sécurité / Hygiène-Santé / Protection de l'environnement résultent de la bonne articulation des


éléments de prévention (règlements, actions mises en œuvre) :
 modalité d'application et de contrôle
 recherche permanente basée sur la connaissance des textes et sur l'expérience
 formation du personnel.
2. Fonctions habituelles d’une structure HSE
2.1. Rôle de la structure HSE
Protéger l’homme et son environnement contre l’homme par : La prévention, l'élimination, la
réduction des risques.
2.2. Objectifs du service HSE

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Figure 2 : Cycle d’amélioration continue (roue de Deming)

 Planifier : Participer à la définition de la politique HSE du site en termes d'objectifs et


de moyens.
 Dérouler/ Faire :
- Rédiger et maintenir à jour les consignes HSE / plans spécifiques
- Connaitre / Centraliser et Diffuser toute la documentation utile (recommandations,
obligations réglementaires, …)
- Assurer la formation du personnel en matière de prévention HSE
- Diriger les actions de communication HSE.
 Contrôler l’efficacité de la politique :
- Vérifier le respect des consignes
- Effectuer quotidiennement une tournée HSE sur site
- Effectuer des audits HSE sur le site, en particulier sur les chantiers
- Analyser les dysfonctionnements HSE.
 Corriger :
- Tirer des enseignements des erreurs passées pour éviter qu'elles ne se reproduisent
- Initier les actions correctives nécessaires suite à tout dysfonctionnement HSE
- Diriger/ Coordonner la lutte contre les sinistres.

2.3. Missions du service HSE


Les différents objectifs d'un service HSE peuvent être traduits, d'une autre manière, en
missions :
 Recherche :
- Analyse les accidents et les conditions de travail
- Élabore des statistiques "techniques"
- Participe aux programmes de prévention

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- Gère la documentation technique et réglementaire et assure une veille
réglementaire.
 Opérationnelle :
- Campagnes de sécurité : Accueil, formation, conférences
- Lutte contre l'incendie
- Vérification et contrôles des installations, matériels et produits
- Entretien des équipements et moyens de protection
- 1er secours et évacuation des blessés
- Respect des organismes légaux.
 Fonctionnelle ou de conseil :
- Sur la conception et modification des installations
- Participent à l'élaboration des consignes de sécurité et des procédures
- Participe à l'élaboration des plans de prévention.
 Liaison avec :
- Le service médecine du travail
- Les services ou directions de l'établissement
- Les organismes extérieurs de prévention
- Les représentants du personnel au CHSCT (Comité d'Hygiène, de Sécurité et des
Conditions de Travail
- Les organismes d'état.
2.4. Le rôle de l’ingénieur HSE
 Poste :
- Assurer et faire appliquer la prévention nécessaire afin d'éliminer les risques
d'accident de toute nature.
- Contrôler et signaler toute situation ou tout procédé contraire au règlement intérieur
et aux dispositions légales sur la sécurité et l'hygiène / santé au travail,
l'environnement.
- Informer, instruire, entrainer les équipes de lutte contre l'incendie et risques
environnementaux pour développer les connaissances du personnel en fonction du
matériel disposé sur le site.
 Responsabilités :
- Organiser et planifier le travail du service entre ses différents membres. o
Coordonner le travail et la gestion du personnel.
- Contrôler le travail exécuté.

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- Assurer la veille technologique et réglementaire dans le domaine SHE.
- Recevoir les représentants ou fournisseurs d'équipement de protection ou de lutte
contre les risques ou incidents HSE.
- Tenir les équipes d'intervention parfaitement entraînées et les matériels en excellent
état.
- Contrôler et surveiller la formation du personnel dans le domaine HSE.
- Assurer par délégation de la Direction les relations avec l'administration de tutelle.
III. Enjeux et Avantages de la Qualité l’hygiène, la sécurité et l’environnement au
travail
1. Les enjeux
 Qualité
 Conquérir et fidéliser
Que ce soit pour développer ses activités, imposer de nouveaux produits sur le marché ou encore
compenser les fluctuations de sa clientèle, l’entreprise se retrouve un jour devant la nécessité
d’acquérir de nouveaux clients. Elle entre alors en phase de prospection mais pour cela, il
importe tout d’abord de bien identifier les clients visés et leurs attentes. Il faudra ensuite attirer
l’attention de ces clients potentiels et générer sans cesse de nouveaux contacts.
 Innover et s’adapter au marché
C’est une évidence : les organisations (entreprises, associations et institutions) doivent
innover pour des raisons d’efficacité économique, écologique, sociale… dans un
environnement changeant ou la concurrence est à chaque fois plus globale, les entreprises
doivent continuellement maintenir et améliorer leur compétitivité et leurs performances.
Innover est devenu une nécessité.
 Etre reconnu et maitriser son image
Comment l’entreprise peut-elle vendre, trouver de nouveaux marchés si elle n’est pas
reconnue comme apportant une valeur ajoutée à ses clients avec une qualité, un service
irréprochable à cout compétitif ?
Etre reconnu et bien sûr maitriser son image nécessite de :
- Savoir comment l’entreprise est perçue non seulement par ses clients actuels, mais
aussi par d’éventuels prospects
- Se comparer à d’éventuels concurrents et se différencier.
- Faire connaitre sa performance et s’engager pour le client
- Maitriser sa communication
 Maîtriser son activité et réduire ses coûts
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La mondialisation de l’économie est aujourd’hui une contrainte que l’ensemble des
organisations, grandes, moyennes et petites, doivent assimiler et savoir exploiter. L’avantage
technologique des pays occidentaux est de plus en plus remis en question face aux pays
émergents. Les conditions de croissance reposent donc de plus en plus sur un seul type de
stratégie : développer des activités à forte valeur ajoutée, miser sur la créativité, la qualité et la
réactivité.
Assurer la qualité de sa prestation, améliorer et optimiser sa production, anticiper et gérer les
risques, supprimer les dysfonctionnements et rebuts sont certainement les facteurs essentiels de
la compétitivité et de la performance. Faire mieux avec moins, produite au juste nécessaire, tel
est l’objectif de tout manager.
Les avantages de la qualité
Les consommateurs sont aujourd’hui plus exigeants en matière de qualité, bien que longtemps
« boudée » pour favoriser la quantité. Les entreprises ont aujourd’hui de bonnes raisons de
développer la qualité.
 Des raisons commerciales
La mondialisation du marché, fait qu’aujourd’hui, une entreprise a de moins en moins de
privilèges en matière de marché. Elle doit donc être compétitive pour faire face à la concurrence.
Pour bénéficier d’une bonne compétitivité, l’entreprise peut améliorer son rapport qualité/prix.
D’autre part, la certification d’un système qualité est aujourd’hui un argument commercial
non négligeable qui rassure le client potentiel sur le niveau de qualité de l’entreprise. Elle est
de plus en plus demandée par les clients
 Les raisons financières
C’est pour des raisons financières évidentes que la plupart des entreprises actuelles ont fait le
choix de la qualité : les défauts de qualité coûtent chers. Une non-conformité est en effet un
gaspillage non seulement de matières premières mais également de temps, de travail, de la main
d’œuvre et d’énergie
 Les raisons techniques
Pour les raisons évoquées ci-dessus, choisir la qualité permet une meilleure maîtrise des
techniques de production, et une amélioration des processus : diminuer les coûts de non-qualité
demande forcément une révision et une amélioration des techniques et des méthodes.
 Le climat de l’entreprise
Le développement d’un esprit qualité dans une entreprise contribue à en améliorer le
climat. La communication entre les services s’améliore, le personnel retrouve le goût du
travail bien fait et les relations avec la clientèle s’harmonisent.
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La santé et la sécurité au travail s’organisent dans un système complexe qui recouvre
des enjeux variés.

Figure 3 : les enjeux de l’hygiène, la sécurité et l’environnement

Le travail est un déterminant de santé publique. On note une forte


influence des facteurs professionnels (risques, exposition aux

Enjeux sanitaires risques et pathologies associées) et des conditions de travail


inégalitaire (selon les catégories socioprofessionnelles et/ou le
statut professionnel).
– Des effets négatifs sous la forme de coûts directs (comme les
cotisations payées par l’entreprise à la sécurité sociale au titre des
accidents du travail et des maladies professionnelles), et de coûts
Enjeux économiques
indirects (perte de production, climat social, coût de remplacement
du salarié, etc.).
– Des effets positifs par la compétitivité.
Réduction de la défiance vis-à-vis des risques professionnels,
Enjeux sociaux
l’impact des risques industriels sur l’environnement.
Enjeux humains Réduction des accidents du travail et des maladies professionnelles.
Optimisation des moyens, des méthodes, des processus mis en
Enjeux techniques
œuvre.
Évolution du code pénal au regard des responsabilités des
Enjeux juridiques
employeurs, de l’évaluation et de la maîtrise des risques.

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Les avantages sont les suivants :
- Réduction et Maitrise de risques professionnels
- Réduction du cout de la gestion des accidents au travail
- Eviter les sanctions pénales
- Motivation des travailleurs
- Préservation de l’image de l’entreprise

17
CHAPITRE 2

NON-CONFORMITE ET
AMELIORATION CONTINUE

18
Introduction
Le terme non-conformité est employé pour décrire la situation où l’on n’a pas eu la
capacité d’élaborer, du premier coup, un produit aux caractéristiques conformes aux attentes du
client. En d’autre terme, il s’agit de l’écart constaté entre la qualité visée et la qualité obtenue.
En effet il suffit qu’il y’ait une anomalie sur une pièce produite pour qu’on parle de non-
conformité. Et quand il a lieu, il affecte l’organisation de manière plus ou moins sévère d’où la
nécessité d’en identifier rapidement les causes et de mettre en place les actions correctives et la
gestion préventive adéquate. Le cout de la non-conformité est assez difficile à évaluer, mais ce
travail est indispensable pour permettre à l’entreprise de préserver sa performance globale.

I. Définition et typologie de non-conformités


1. Définitions de quelques concepts relatifs à la non-conformité
 Produit Non Conforme : Toute matière première achetée, tout produit vendu ou
réalisé par (SOCIÉTÉ) ne satisfaisant pas les exigences spécifiées.
 Rebut : Action sur un produit non conforme visant à empêcher son usage tel que
prévu à l'origine Exemple : Recyclage, destruction.
 Reprise : Action sur un produit non conforme pour le rendre conforme aux exigences.

Réparation : Action sur un produit non conforme pour le rendre acceptable pour l'utilisation
prévue.
La réparation comprend les actions rectificatives menées pour rétablir dans son usage un produit
initialement conforme, par exemple dans le cadre d'une opération de maintenance.
Contrairement à la reprise, la réparation peut avoir une influence sur, ou modifier, des parties
du produit non conforme.

 Actions correctives : mesures prises pour éliminer la cause d’une non-conformité


détectée.
 Action préventive : mesures prises pour éliminer les causes potentielles d’une non-
conformité.
 * amélioration continue : activité récurrente menée pour améliorer les performances
d’une entreprise.
2. Typologie et enjeux de non-conformité

Pour définir la non-conformité, nous pouvons dire qu’il s’agit d’un événement imprévu qui
arrive pendant le processus de fabrication et qui nuit à la qualité finale du produit. En d’autres
termes, la non-conformité (ou NC) se présente comme une défaillance survenue dans un

19
processus, un service ou un produit, qui se retrouve, ainsi, non conforme aux normes et aux
réglementations déterminées par le secteur concerné (pharmaceutique, agro-alimentaire,
biotechnologie, etc.).

Nous trouvons deux types de non-conformités que l’on peut distinguer durant un audit de
certification ISO. Soulignons que la différence entre ces deux types de non-conformité réside
principalement dans le nombre de mesures correctives que vous devez réaliser afin de remettre
votre organisation en conformité. Cependant, il faut savoir que peu importe le type de non-
conformité, il est essentiel de traiter immédiatement les non conformités.

2.1. Non-conformités mineures

Il s’agit d’une non-conformité qui s’effectue rarement. Elle est détectée sans difficulté et n’a
pas d’impact direct sur les clients. Voici quelques exemples de non-conformités mineures :

- Un seul document manquant ou non signé.


- Toute modification non autorisée d’un document,
- Lancement d’un bon de commande sans approbation préalable,
- L’utilisation d’un outil après sa date d’étalonnage.
2.2. Non-conformités majeures

Il s’agit, ici, d’une non-conformité qui se répète. Elle est difficile à discerner. De plus, ce type
de non-conformité a un impact négatif sur les clients, si elle n’est pas traitée et corrigée.
Quelques exemples de non-conformité majeure sont :

- Plusieurs documents manquants ou non signés,


- Des modifications non autorisées des documents
- La violation fréquente des exigences,
- L’occurrence de problèmes ayant un effet négatif sur les processus ou les opérations.

Pour déterminer si une non-conformité est mineure ou majeure, il faut examiner :

- Sa fréquence : le problème sera-t-il souvent répété ?


- Sa détection : le système détecte-t-il le problème à temps ?
- Son impact : quelles seront les conséquences si le problème n’est pas corrigé ?

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Les enjeux principaux des non-conformités sont les suivantes :

les coûts des non-conformités peuvent


couts représenter une grande perte de chiffre
d’affaires.
L’efficacité de l’entreprise Baisse du rendement du au retraitement des
rebuts
La Qualité est l’impératif essentiel pour le
développement de l’entreprise et pour sa
L’image et la notoriété de l’entreprise survie. Pour cela, les non-conformités
constituent un handicap à la compétitivité de
l’entreprise (erreurs, perte de clientèle,…).

3. Gestion des non-conformités et des actions correctives et préventives

Comme nous l’avons vu précédemment, les non-conformités peuvent être mineures ou


majeures. Cependant, la classification est plus vaste. En effet, la gestion de ces différents
événements peut-être reliée à n’importe laquelle des normes ISO qui existent actuellement.
Sachez que la norme ISO 9001 est l’une des plus courantes.

La gestion des non-conformités se fait en 05 étapes :

 La détection

La première étape de votre procédure de gestion des non-conformités est la mise en œuvre de
moyens visant à identifier et à comprendre leurs causes.

Les non-conformités peuvent être décelées :

 en interne : lors du contrôle qualité effectué régulièrement à chaque étape de


production, de la conception à la préparation des commandes, ou lors d’un audit
régulier des produits et des protocoles. Dans ce cas, si l’entreprise est en mesure de
détecter elle-même l’anomalie, c’est que le système de contrôle qualité mis en place
est efficace ;
 en externe : en recevant des commentaires négatifs ou des réclamations des clients.
Dans ce cas, la détection de la défaillance intervient alors que le produit est entre les
mains du client. Les conséquences se révèlent plus négatives pour l’image de
l’entreprise. Cela est le signe que la procédure qualité existante doit être revue et
modifiée pour réduire le taux de non-conformité.

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Même dans les organisations appliquant les plus rigoureux processus, les sources de non-
qualités ou de non-conformités peuvent être liées :

- à des facteurs humains :


 Mauvaise communication ou quiproquos,
 Lacunes dues à une formation insuffisante,
 Exécution d’une tâche incorrecte,
 Non-respect d’une exigence légale, etc.
- à des facteurs organisationnels :
 Lancement d’un nouveau produit,
 Changement dans le personnel,
 Défaillance d’un prestataire externe, etc.
 Traitement

Une fois qu’une non-conformité a été identifiée, elle doit être traitée de manière appropriée.
Elle fait alors l’objet de mesures correctives ou de mesures préventives, en fonction de la nature
de la non-conformité.
Les actions correctives et actions préventives (ou CAPA, corrective action and preventive
action en anglais) visent à améliorer les processus et protocoles de l’organisation en éliminant
les non-conformités.
Le processus CAPA comporte une série d’étapes qui doivent être réalisées de manière efficace.
Chaque mesure prise est rigoureusement documentée pour une amélioration continue de la
qualité. L’exécution correcte des CAPA doit notamment se conformer aux directives de la
norme ISO 9001:2015.
Dès qu’une non-conformité survient, il est nécessaire de réagir rapidement en deux temps :
La maîtrise du problème : pour en limiter les risques. Cela peut se faire en alertant le client, en
isolant un produit ou en révisant un processus immédiatement.
L’action corrective immédiate : il s’agit de planifier les étapes nécessaires pour ramener le
processus ou le produit en conformité.
 Analyse
L’analyse des causes d’une non-conformité doit répondre à la question : « Qu’est-ce qui est à
l’origine de la non-conformité ? » Cette étape est cruciale.
Si vous n’identifiez pas la ou les raisons de la non-conformité, vous ne pourrez pas trouver de
solutions à long terme. L’analyse des causes profondes doit être factuelle et répondre à toutes
les questions.

22
Demandez au service concerné, en collaboration avec le responsable qualité et sécurité, de
déterminer les causes d’une non-conformité et de les évaluer au sein d’un rapport détaillé.
Le rapport de non-conformité (ou fiche de non-conformité) est établi pour approfondir le
traitement du problème. L’objectif principal de ce rapport est de décrire l’anomalie de manière
claire, concise et logique en indiquant :
- Sa nature,
- Les personnes impliquées,
- L’étape du processus au cours duquel elle est survenue,
- L’heure,
- L’emplacement, etc.
Cela aide le service de management de la qualité ou la direction de l’entreprise à réagir et à
mettre en œuvre les changements appropriés.
Une fois que vous avez pleinement identifié la cause profonde de la non-conformité, vous
pouvez mettre en œuvre l’action corrective qui aura une portée sur le long terme.
Comme pour l’action corrective immédiate, vous attribuez les responsables de l’exécution, les
délais, les méthodologies utilisées et les preuves démontrables.
 Le suivi
Une fois mises en place, les actions correctives doivent être suivies, afin de valider l’efficacité
de la démarche.
Un suivi minutieux de toute la chaîne de production peut être organisé afin de s’assurer que la
non-conformité ne se reproduit pas.
Vous vérifiez l’ensemble du processus, en lien avec tous les acteurs concernés. Les produits
sont scrupuleusement examinés sur une période donnée. Si la non-conformité ne se répète pas,
c’est le signe que l’action corrective a fonctionné.
 Capitaliser
Il s’agit finalement de capitaliser sur l’expérience acquise pour assurer la prévention des non-
conformités similaires.
Les documents du système de management de la qualité sont revus, modifiés le cas échéant, en
tenant compte des anomalies identifiées et corrigées. Ils listent non seulement la non-conformité
et la détermination de ses causes, mais aussi les solutions à apporter pour éviter qu’elle ne se
reproduise.
Ainsi, la documentation est rendue accessible et les instructions de travail sont toujours à jour,
pour réunir les meilleures chances de prévenir les risques de non-conformité.

23
Qui Quoi Comment
Directeur général
Ou l’assistance de la
direction ou toute autre Réception de la réclamation client
personne

Directeur général Enregistrement de la réclamation sur la fiche réclamation client Fiche réclamation client
Ou responsable qualité

Transmission de la fiche réclamation client au responsable qualité

Responsable qualité Grille d’analyse de


Analyse de la réclamation : validité, gravité, urgence
gravité

Non
Vali
de
Responsable qualité Informer le client du non
validité de sa réclamation
Non

Responsable qualité
Remplir la première partie de la fiche de non-conformité & actions Fiche de non-conformité
correctives et préventives. AC et AP

Responsable qualité Identification des services concernés par la réclamation

Non
Problème
issu de la
Responsable qualité production

Oui

Recherche du produit (en fabrication, en expédition, en magasin et chez


les clients) par une traçabilité ascendante et descendante, et les isoler.
Responsable qualité
Procédure de rappel

Responsable qualité Etiquettes produits non


conforme

Mettre des étiquettes (produit non conforme) sur les produits concernées
Responsable qualité en magasin, ou en interne.

Responsable qualité et Consultation des responsables des services concernées


responsables des
services concernés
Prise des décisions à entreprendre avec les lots non conformes

Le service concerné Prise de décisions concernant les actions à mener avec le client
immédiatement.
Exécution du traitement
Responsable qualité
Non
Conformité
produit
après
traitement
24
Oui Fiche de suivi des actions
Responsable qualité correctives et préventives
Non
Enregistrement du traitement entrepris sur la fiche
Non de suivi des actions correctives et préventives.

Responsable qualité Dérogation


acceptée
par le client Non
Client
Oui satisfait

Oui Fiche de synthèse des


Responsable qualité réclamations clients

Clôture du dossier et Mise à jour de la fiche de synthèse des


réclamations clients et la fiche de suivi des actions correctives
et préventives

Exemple de traitement de non-conformité issue de la réclamation client

4. Amélioration continue
4.1. Définition

L’amélioration continue est un processus inhérent au management de la qualité qui vise


l’optimisation des performances des produits, des services et des processus qui les composent

Elle est encadrée par la norme ISO 9001.

La notion d’amélioration continue a été démocratisée par William Edward Deming dans les
années 1950, notamment grâce à la roue de Deming (détaillée ci-dessous).

25
4.2. Les avantages de l’amélioration continue

Si l’on comprend aisément comment améliorer les performances a un effet positif sur
l’entreprise, voici plus en détail les avantages de l’amélioration continue :

- Réduire les erreurs et les dysfonctionnements,


- réduire les coûts, notamment ceux liés aux activités à faible valeur ajoutée ou qui ne
croissent pas la qualité,
- réduire le gaspillage des ressources,
- créer de la valeur,
- améliorer les processus pour être plus efficace dans la production de produits ou
services,
- augmenter la satisfaction client,
- accroître la compétitivité de l’entreprise, etc.
4.3. Les principes de l’amélioration continue : PDCA

Il s’agit des 4 étapes de la roue de Deming mentionnée plus tôt. Répéter ce cycle PDCA est la
base de l’amélioration continue.
 P : Plan, ou Planifier
Il s’agit de fixer des objectifs précis et mesurables. Connaissez-vous les objectifs SMART ?
Appuyez-vous sur ses 5 composantes pour définir des objectifs :
- Spécifiques ou Simples,
- Mesurables,
- Atteignables,
- Réalisables,
- Temporellement définis.
 D : Do, Faire
L’étape 2 consiste à réaliser les tâches planifiées : on met à exécution le plan d’actions.
L’assignation des tâches à l’étape précédente est primordiale pour une répartition de charges
optimale.
Vous avez également l’option d’externaliser tout ou partie de la production : vous devez alors
prévoir un temps de suivi
 C : Check, Vérifier

Les résultats obtenus correspondent-ils à ceux espérés ? Les objectifs sont-ils atteints, et dans
quelle mesure ?

26
Le suivi d’indicateurs définis en amont et consignés dans un tableau de bord permet :
- d’avoir une vision prédictive pour anticiper les écarts,
- d’être alerté rapidement et de prendre les décisions adéquates en cas de non atteintes
des objectifs.
 A : Act, ou Agir, Améliorer
Si un écart est constaté, il est temps de réagir et d’ajuster le plan d’actions en conséquence.
C’est lors de cette phase 4 qu’il faut mettre à jour votre documentation (procédures, guidelines,
checklists, etc.) et en communiquer les changements aux personnes concernées.
Vous avez également peut-être remarqué des manques dans votre organisation : outils,
compétences, méthodes, etc. Il faut prévoir de les pallier… avant de recommencer à l’étape 1
de planification !
4.4. Comment mettre en place une démarche d’amélioration continue
Si l’amélioration continue est avant tout une démarche, des principes, voire un état d’esprit, il
est nécessaire de s’appuyer sur une méthode pour assurer son efficacité. Laquelle choisir ?
Voici 5 alternatives à la roue de Deming :

 La méthode Kaizen : promeut une amélioration continue basée sur le travail


collaboratif et l’intelligence collective pour viser l’amélioration progressive, à partir
de la remise en question des méthodes en vigueur.
 Le diagramme d’Ishikawa : ou la méthode des 5M, est utile pour identifier les
dysfonctionnements dans un système, l’endroit où ils se trouvent et ainsi définir les
meilleures solutions pour les résoudre.
 La méthode 5S : mise au point dans les usines de production Toyota, aide à
l’amélioration des conditions de travail et repose sur 5 grandes actions :
- trier pour éliminer le superflu,
- ranger et ordonner,
- nettoyer pour avoir un poste de travail propre,
- organiser selon des normes et règles précises,
- maintenir ce niveau de qualité dans la durée.
 La méthode Six Sigma : aide le management de la qualité en partant des avis clients
et fonctionne particulièrement bien en mode projet. Elles se nourrissent mutuellement
avec la méthode DMAIC, dans la famille du lean management, qui s’appuie sur
l’analyse et la résolution structurées des problèmes en 5 étapes :
- Définir,

27
- Mesurer,
- Analyser,
- Améliorer,
- Piloter.
 Dernière méthode, la méthode « Juste à temps » ou « en flux tendu » qui vient du
secteur logistique et recherche l’absence de gaspillages et de stocks inutiles : on
produit suivant la demande, et non suivant l’offre. Comment ? Grâce au principe des 5
zéros :
- 0 défaut,
- 0 délai,
- 0 panne,
- 0 stock,
- 0 papier.

Méthode Principe Entreprises concernées


Méthode Kaizen Collaboration et Toutes
intelligence collective
5M ou diagramme Identification des sources Toutes
d’Ishikawa des problèmes
5S Amélioration des conditions Production industrielle,
de travail logistique
Six Sigma, DMAIC Avis clients, résolution Toutes
structurée de problèmes
Juste temps Zéro gaspillage et absence Production idustrielle et
de stock logistique

28
CHAPITRE 3

ANALYSE ET PREVENTION
DES RISQUES

29
Introduction
Dès qu’on se préoccupe de l’application de la sécurité dans le monde du travail, il
est inévitable de recouper les thèmes de sécurité, d’hygiène industrielle, d’environnement et
même de qualité. En effet, toute action mise en œuvre pour diminuer de façon durable les
risques d’accident ou de « presque accident » montre que la notion d’accident peut être étendue
à celle de panne, d’incident, d’arrêt, de perte, en fait tout ce qui représente un
dysfonctionnement : d’où la relation évidente avec la qualité. Agir pour une meilleure sécurité
va donc conduire à améliorer la qualité. Les entreprises d’aujourd’hui lient hygiène, sécurité,
environnement et qualité et confient l’ensemble à un seul poste de directeur prévention qualité.
La prévention concourt à diminuer la probabilité d’occurrence ou la gravité d’un événement «
non voulu » ou d’un dysfonctionnement comme une blessure ou bien même la production d’un
nuage toxique. La maintenance peut y concourir, en tant que prévention à l’égard des machines.

I. Quelques définitions

Accident du travail : L’accident du travail peut être défini comme une atteinte corporelle avec
lésions temporaires ou définitives, produites par une action extérieure, soudaine et rapide.

On peut encore définir les accidents du travail comme étant « des événements violents et
imprévus reliés à l’environnement, à l’équipement ou à l’individu, et qui provoquent des
brûlures, coupures, chocs électriques ou fractures pouvant entraîner la mort ».

Suivant la gravité des lésions, on distingue :

 Les accidents sans arrêt, bénins, souvent sans suite et qui peuvent être soignés sur place.
 Les accidents avec arrêt (de quelques jours à quelques mois) avec lésions nécessitant
des soins particuliers,
 Les accidents avec incapacité permanente (IP) correspondant à des lésions définitives
et séquelles, susceptibles de réduire la capacité de travail (incapacité partielle ou totale)
 Les accidents mortels avec décès immédiat ou coma suivi du décès.

Bénin : Qui est sans gravité, sans conséquences sérieuses. Synonymes : léger.

Séquelle : Incapacité qui demeure après une maladie.

 Exemples d’accident du travail


- mains entrainées et écrasées par les organes mobiles d’une machine-outil ;
- chutes dans les escaliers ;
- Respiration de gaz et vapeurs toxiques dans les locaux non ou mal aérés.
30
Maladie professionnelle : Une maladie est dite professionnelle lorsqu’elle est la conséquence
directe de l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique, ou qui
résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité professionnelle.

Le point de départ de la maladie est difficile à fixer exactement, certaines maladies


professionnelles peuvent se manifester des années après le début de l’exposition au risque ou
même lorsque le travailleur a cessé d’exercer le travail incriminé.

Le danger : Le danger est toute cause pouvant provoquer une lésion ou une atteinte à la santé.
(Norme ISO 12100).

Exemple : Scie, machine à bois, benzène, essence, gasoil, acide, électricité, soudage, travail en
hauteur...

Un danger est donc une source possible d’accident, c’est l’instrument du risque.

Les dangers peuvent se matérialisés par des :

 Produits dangereux : inflammables, toxiques, explosifs…


 Réactions chimiques dangereuses : incompatibilité, corrosion, dégagement de
produits toxiques.
 Conditions opératoires extrêmes : pression, températures, rayonnement, électricité…
 Erreurs de conception non détectées
 Énergie potentielle : la hauteur
 Énergie électrique : conducteur nu sous tension
 Énergie pneumatique : gaz sous pression
 Énergie mécanique : organe mobile

Figure 4 : l’homme et le danger

31
Situation dangereuse: situation dans laquelle une personne est exposée à au moins un danger.

Si un opérateur se trouve en présence d’un danger, on parle d’exposition à un danger ou de «


situation dangereuse ».

Exemples :

 selon qu’un clou reste dans sa boîte ou non, ses propriétés intrinsèques présentent un
danger ou non.
 un couvercle de puits non placé,
 un trou dans le sol qui n’est pas protégé, etc.

Figure 5 : Situation Dangereuse


Événement dangereux : Un événement dangereux est un évènement déclencheur qui, dans
une situation dangereuse, peut conduire à un dommage.

Exemples : perte d’équilibre, rupture d’un tuyau, contact avec une pièce sous tension, défaut
d’étanchéité.

Dommage : Un dommage est une blessure (accident) ou une atteinte à la santé (maladie).

Conséquences d'un événement sur les biens, les personnes et les fonctions d'un système. (Les
dommages peuvent être exprimés en termes humains, financiers, économiques, sociaux ou
environnementaux.).

Exemples : fracture, maladie professionnelle, intoxication, surdité, la mort

32
Le risque : Le risque est la possibilité de survenance d’un dommage résultant d’une
exposition à un danger.

Exemple : risque d’écrasement des doigts par le marteau.

II. Différents types de risques :

Le risque est inhérent à toute activité humaine. Dans une situation dangereuse, la probabilité
d’occurrence d’un évènement non souhaité (ENS) est susceptible de causer un dommage (un
accident ou une maladie).
33
La notion de risque fait appel à celle de nuisance. Une nuisance est tout ce qui fait du tort,
qui agresse, qui perturbe. C’est un produit ou un phénomène susceptible d’agresser l’homme et
la nature en général (la flore et la faune), d’altérer leur fonctionnement, de perturber leur
équilibre.

Le bruit est une nuisance sonore qui engendre le risque de surdité. L’exposition répétée
d’une personne à des niveaux sonores élevés peut entraîner sa surdité. Par ailleurs, la surdité
est l’une des maladies professionnelles les plus fréquentes.

Le courant électrique, omniprésente dans nos technologies modernes, est une source
d’énergie indispensable à la vie actuelle. Cette source d’énergie est susceptible de devenir une
source de nuisance car elle engendre un risque d’électrisation ou d’électrocution.

Toute activité humaine donne naissance à des nuisances qui se traduisent par des risques. Il
est possible d’affirmer que toute forme de vie est accompagnée de production de nuisances plus
ou moins graves, susceptibles d’agir sur l’environnement. Suivant l’origine et les
caractéristiques des nuisances, il ya lieu de distinguer :

1. Les risques industriels

Notamment ceux qui sont à l’origine d’accidents majeurs, ces risques peuvent se traduisent
par les accidents graves susceptibles de faire beaucoup de victimes, des dégâts matériels
considérables et une et une importante pollution de l’environnement. Les accidents industriels
sont caractérisés par :

- des incendies éventuellement précédés ou suivis d’explosions,


- des explosions éventuellement précédés ou suivis d’incendies,
- la formation et la libération dans la nature de substances nocives ou toxiques (vapeurs,
fumées…),

Le plus souvent, ces accidents sont dits majeurs car ils sont suivis de conséquences graves
et nombreuses :

- Des victimes parmi les salariés et les populations,


- Destructions des constructions dues à des incendies et des explosions,
- Intoxications plus ou moins graves dues à l’émanation de substances dangereuses.
- Pollution de la nature par les polluants toxiques émis.

34
2. Les risques professionnels

Les risques professionnels se manifestent par des accidents du travail et aux maladies
professionnelles. Il s’agit de risques de faible importance et les conséquences sont limitées aux
locaux ou postes de travail, ateliers, laboratoires, bureaux ainsi qu’aux salariés et travailleurs
exposés.

Les risques professionnels sont à l’origine des accidents de travail et des pathologies
professionnelles. Parmi les maladies professionnelles il y a lieu de distinguer :

- Les pathologies professionnelles sont des atteintes à la santé, suite à une absorption de
petites quantités et pendant une durée plus ou moins longue, de substances dangereuses
auxquelles la victime a été exposée durant l’exercice de sa fonction.

Parmi les maladies professionnelles, on cite à titre d’exemples :

- La surdité professionnelle (exposition à des niveaux sonores élevés).


- Anémie, leucémies, contacte provoqué par les rayonnements ionisants (rayon X, rayon
gamma…).
- Saturnisme professionnel,…

3. Les risques de la vie courante

Tels que les risques domestiques, les risques dus aux travaux de bricolage, aux loisirs, etc.
ce domaine de risques est très vaste, complexe et difficile à appréhender. La différence
essentielle entre ces trois catégories de risques reste l’ampleur des dégâts causés en cas
d’accidents ; les risques professionnels touchent seulement quelques personnes, les salariés
travaillant à proximité des sources de danger ; les risques de la vie courante touchent le plus
souvent une personne ; par contre, les risques industriels majeurs sont source d’accidents très
graves, faisant un grand nombre de victimes, tant parmi les salariés présents que parmi la
population alentour, et les dégâts matériels sont souvent considérables.

III. L’évaluation et la prévention des risques


1. Définition et généralité sur l’évaluation des risques
- Analyse du risque : processus mis en œuvre pour comprendre la nature des
phénomènes dangereux et pour déterminer le niveau de risque.
- Évaluation du risque : processus de comparaison du risque estimé avec des critères de
risque donnés pour déterminer l'importance d'un risque.

35
- Maîtrise du risque : mise en œuvre des décisions issues de l'évaluation du risque.
- Prévention des risques : c’est l’ensemble des dispositions à mettre en œuvre pour
préserver la santé et la sécurité des salariés, améliorer les conditions de travail et tendre
au bien-être.

La maîtrise du risque peut comprendre la surveillance, la réévaluation et la mise en conformité


avec les décisions.

 En quoi consiste une évaluation des risques?


Une évaluation des risques consiste en une inspection approfondie du lieu de travail en vue
d'identifier entre autres les éléments, situations et procédés qui peuvent causer un préjudice, en
particulier à des personnes. Une fois que le risque a été cerné, il faut analyser et évaluer la
probabilité et la gravité du risque. Il faut ensuite déterminer quelles mesures adopter afin
d'empêcher le préjudice de se concrétiser.
Le terme évaluation des risques est utilisé pour décrire l'ensemble du processus ou de la
méthode qui permet :

- De cerner les dangers et les facteurs de risque qui pourraient causer un préjudice
(identification des dangers).
- D'analyser et d'examiner le risque associé au danger (analyse du risque et examen du
risque).
- De déterminer des moyens appropriés pour éliminer le danger ou pour maîtriser le
risque lorsque le danger ne peut pas être éliminé (maîtrise du risque).
 Pourquoi une évaluation des risques est-elle si importante?
Les évaluations des risques sont très importantes puisqu'elles font partie intégrante d'un bon
plan de gestion de la santé et de la sécurité au travail. Elles contribuent à :
- Sensibiliser les personnes aux dangers et aux risques
- Déterminer qui est exposé à des risques (employés, personnel d'entretien, visiteurs,
entrepreneurs, membres du public, etc.).
- Déterminer si un programme de gestion est nécessaire pour un danger particulier.
- Déterminer si les mesures de maîtrise des risques en place sont appropriées ou s'il faut
en instaurer d'autres.
- Prévenir les blessures ou les maladies lorsque les évaluations sont effectuées à l'étape
de la conception ou de la planification.
- Hiérarchiser les risques et les mesures de maîtrise de ces derniers.
- Satisfaire les obligations juridiques, le cas échéant.
36
 Quel est l'objectif de l'évaluation des risques?

L'objectif du processus d'évaluation des risques consiste à examiner les dangers, puis à éliminer
ces dangers ou à réduire le degré de risque en ajoutant des mesures de maîtrise des risques, au
besoin. Ainsi, le lieu de travail deviendra plus sûr et plus sain.
Le but est de tenter de répondre aux questions suivantes :
- Que peut-il arriver et dans quelles circonstances?
- Quelles sont les conséquences possibles?
- Quelle est la probabilité que les conséquences possibles se produisent?
- Est-ce que le risque est maîtrisé efficacement, ou faut-il prendre d'autres mesures?
 Quand doit-on procéder à une évaluation des risques?
De nombreuses circonstances peuvent justifier une évaluation des risques, notamment :
- Avant l'intégration de nouveaux processus ou activités.
- Avant l'apport de changements à des activités ou à des processus courants, dont l'arrivée
de produits, de machinerie, d'outils, de modifications à l'équipement ou la
communication de nouveaux renseignements concernant les dangers.
- Au moment où des dangers sont relevés.
 Comment planifier une évaluation des risques?
En général, il faut déterminer :
- Quelle sera la portée de l'évaluation des risques (p. ex. les éléments à évaluer,
notamment la durée de vie du produit, les lieux physiques où se déroulent les activités
de travail ou le type de dangers en cause).
- Les ressources nécessaires (formation d'une équipe pour l'évaluation des risques,
détermination des sources de renseignements, etc.).
- Quels types de mesures serviront à l'analyse des risques (p. ex. le degré de précision de
l'échelle ou des paramètres requis pour fournir l'évaluation la plus pertinente possible).
- Qui sont les intervenants concernés (gestionnaires, superviseurs, travailleurs,
représentants des travailleurs, fournisseurs, etc.).
- Quels les lois, règlements, normes ou codes s'appliquent dans votre province ou
territoire et quelles sont les politiques et procédures organisationnelles à respecter.
 Comment procède-t-on à une évaluation des risques?
Les évaluations devraient être effectuées par une personne ou une équipe compétente ayant une
bonne connaissance pratique de la situation. L'équipe doit comprendre les superviseurs et les

37
travailleurs touchés par le processus en question ou elle doit pouvoir faire appel à eux, puisqu'ils
connaissent bien le processus.
En général, pour effectuer une évaluation, il faut :
 Identifier les dangers
 Déterminer les probabilités qu'un préjudice, notamment une blessure ou une maladie,
survienne, et la gravité de ce préjudice
- Tenir compte des conditions d’exploitation normales ainsi que des événements
inhabituels, tels que les arrêts des opérations, les pannes d’électricité, les urgences, les
conditions météorologiques difficiles, etc.
- Tenir compte des conditions d'exploitation normales ainsi que des événements
inhabituels, tels que les arrêts des opérations, les pannes d'électricité, les urgences, etc.
- Revoir toute l'information sur la santé et la sécurité relative à un risque, entre autres les
fiches signalétiques (FS), la documentation des fabricants, les renseignements
provenant d'organisations dignes de confiance, les résultats des essais, les rapports
d'inspection du lieu de travail, les signalements d'incidents (accidents), notamment les
renseignements à propos du type et de la fréquence des événements, maladies, blessures,
accidents évités de justesse, etc.
- Tenir compte des exigences législatives minimales qui s'appliquent dans votre sphère
de compétence.
 Déterminer les mesures à prendre pour éliminer le danger ou pour maîtriser le risque au
moyen de la hiérarchie des méthodes de maîtrise des risques.
 Évaluer la situation afin de confirmer si le danger a été éliminé ou si le risque est maîtrisé
de façon appropriée.
 Surveiller la situation afin de s'assurer que les mesures de maîtrise du risque continuent
d'être efficaces.
 Conserver toute la documentation ou les registres qui peuvent être utiles. La
documentation peut inclure l'explication détaillée du processus d'évaluation des risques,
la description des évaluations et l'explication de la façon dont les résultats ont été
obtenus.
Au moment de procéder à une évaluation des risques, il faut aussi tenir compte de ce qui suit :
 Les méthodes et les procédures utilisées dans le traitement, l'utilisation, la manipulation
ou l'entreposage de la substance, etc.

38
 L'exposition réelle et potentielle des travailleurs (p. ex. combien de travailleurs sont
susceptibles d'être exposés, quelle est ou sera l'exposition et à quelle fréquence seront-
ils exposés).
 Les mesures à prendre et la marche à suivre pour limiter l'exposition au moyen de
mesures d'ingénierie, de méthodes de travail et de pratiques d'hygiène et d'installations
sanitaires.
 La durée et la fréquence de la tâche (combien de temps dure la tâche et à quelle
fréquence elle est réalisée).
 L'endroit où la tâche est réalisée.
 La machinerie, les outils, les matériaux et autres types d'équipement utilisés dans
l'exploitation et la façon de les utiliser (p. ex. l'état physique d'un produit chimique, ou
la levée de lourdes charges sur une distance donnée).
 Toute interaction possible avec d'autres activités dans le secteur et si la tâche peut avoir
une incidence sur d'autres tâches (produits nettoyants, visiteurs, etc.).
 La vie utile d'un produit, d'un processus ou d'un service (conception, construction,
utilisations, mise hors service, etc.).
 Les renseignements dont disposent les travailleurs et la formation qu'ils ont reçue.
 La réaction probable d'une personne dans une situation donnée (p. ex. la réaction la plus
plausible d'une personne en cas de panne ou de défectuosité d'une machine).
 Il est important de se rappeler que l'évaluation doit tenir compte non seulement de l'état
actuel du lieu de travail, mais également de toute situation éventuelle.
En déterminant le niveau de risque associé au danger, l'employeur et le comité de la santé et de
la sécurité (le cas échéant) peuvent décider si un programme de maîtrise des risques est
nécessaire et quelle doit être sa portée.

Figure 6 : Exemple de tableau d’évaluation des risques professionnels

39
2. Principes généraux de la prévention des risques et document unique
La prévention des risques professionnels recouvre l'ensemble des dispositions à mettre en
œuvre pour préserver la santé et la sécurité des salariés, améliorer les conditions de travail et
tendre au bien-être au travail.
Une démarche de prévention des risques professionnels se construit en impliquant tous les
acteurs concernés et en tenant compte des spécificités de l’entreprise (taille, moyens
mobilisables, organisation, sous-traitance, cotraitance, intérim, filialisation, implantation
géographique multiple, présence de tiers externes comme du public ou des clients…).
Pour mettre en place une démarche de prévention, il est nécessaire de s’appuyer sur les neuf
grands principes généraux qui régissent l’organisation de la prévention.
1) Éviter les risques : c'est supprimer le danger ou l'exposition au danger
2) Évaluer les risques : c'est apprécier l’exposition au danger et l’importance du
risque afin de prioriser les actions de prévention à mener.
3) Combattre les risques à la source : c'est intégrer la prévention le plus en amont
possible, notamment dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des
modes opératoires.
4) Adapter le travail à l'Homme : en tenant compte des différences
interindividuelles, dans le but de réduire les effets du travail sur la santé.
5) Tenir compte de l'évolution de la technique : c'est adapter la prévention aux
évolutions techniques et organisationnelles.
6) Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins : c’est éviter l’utilisation
de procédés ou de produits dangereux lorsqu’un même résultat peut être obtenu avec
une méthode présentant des dangers moindres.
7) Planifier la prévention en intégrant technique : organisation et conditions de
travail, relations sociales et environnement.
8) Donner la priorité aux mesures de protection collective et n'utiliser les équipements
de protection individuelle qu'en complément des protections collectives si elles se
révèlent insuffisantes.
9) Donner les instructions appropriées aux salariés : c’est former et informer les
salariés afin qu’ils connaissent les risques et les mesures de prévention.
 Définition du Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER)

40
Le D.U.E.R. (abréviation officielle de Document Unique d’Évaluation des Risques) est un
document mis en place par l’entreprise et relatif à la sécurité des employés sur leur lieu de
travail.
Afin d’établir le Document Unique d’Évaluation des Risques, l’entreprise procède à différentes
études et évaluations de sécurité. La procédure, dans sa globalité, a pour principal but d’assurer
la prévention des risques d’accidents professionnels, la protection de la santé et la sécurité des
employés au sein de l’entreprise, mais aussi l’optimisation des conditions de travail.
Les risques généralement listés par un D.U.E.R. sont essentiellement relatifs à l’utilisation des
transports, à l’usage d’un téléphone mobile, à la pollution urbaine et aux gaz d’échappements,
ainsi qu’aux attaques aussi bien physiques que verbales.
 À quoi ça sert ?
Le rôle du D.U.E.R. évolue autour de trois principaux pôles : limiter au maximum les accidents
du travail et les maladies professionnelles, optimiser la productivité des salariés, et déterminer,
pour chaque poste étudié, les risques et la gravité de ces derniers, les causes, les implications et
les méthodes préventives en découlant.
Dès lors qu’une entreprise a au moins 1 salarié, celle-ci doit obligatoirement faire en sorte que
la sécurité et la protection soient assurées pour les employés et noter tous les éléments dans le
Document Unique.
Le patron de l’entreprise doit évaluer tous les risques possibles dans son entreprise et mais
également pour chaque poste afin d’établir le Document Unique OBLIGATOIRE

41
CHAPITRE 4

REGLEMENTATION ET
NORMES TECHNIQUES

42
Introduction
La S&ST (santé et sécurité au travail) est encadrée par des lois strictes qui définissent
précisément son champ d’application. Plusieurs lois, règlements et autres obligations régissent
la SST, conférant ainsi des obligations, des responsabilités et des droits aux employeurs tout
comme aux travailleurs. La connaissance des droits, obligations et responsabilités de chacun
constitue l’assise sur laquelle s’appuient les actions menées pour prévenir les accidents du
travail et les maladies professionnelles.

I. Les différentes sources réglementaires


1. La constitution

La constitution fixe à travers un ensemble de ses articles les principes constitutionnels


fondamentaux dans le domaine de la protection de la sécurité, de la santé au travail.
Le droit à la vie est le premier droit de tout être humain. La loi protège ce droit.
Le droit à la sécurité personnelle et à la sécurité des proches et à la protection des biens.
« Toute personne a droit à la sécurité de sa personne et de ses proches, et à la protection de ses
biens. Les pouvoirs publics assurent la sécurité des populations et du territoire national, dans le
respect des libertés et des droits fondamentaux garantis à tous »
« Il ne peut être porté atteinte à l’intégrité physique et morale de quiconque, en quelque
circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit, privée ou publique.
Nul ne doit infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce soit, des traitements cruels,
inhumains, dégradants ou portant atteinte à la dignité… »
2. Traités Internationaux
 L’Organisation internationale du Travail (OIT)
Elle vise à promouvoir un travail décent pour tous en établissant des normes internationales sur
la liberté d’association, la négociation collective, l’abolition du travail forcé et l’égalité des
chances et des traitements.
 Quelques exemples de Conventions Internationales de L’OIT relatives à la
santé et la sécurité au travail
- C012 sur la réparation des accidents du travail (1921);
- C018 sur les maladies professionnelles (1925);
- C081 sur l’inspection du travail (1947);
- C162 sur l’amiante…
- Convention concernant la sécurité, hygiène et le milieu du travail (1990, CIS 90-1411)

43
- Convention 155 et les recommandations 164 concernant la sécurité, l’hygiène et le
milieu du travail (1984, CIS 87-1133)
3. Code du Travail
Le code du travail est un recueil de l’ensemble des règles juridiques applicables entre
employeurs et salariés à l’occasion du travail. Tous les employeurs sont contraints à se
soumettre aux règles prescrites par le code du travail sous peine de sanctions judiciaires.

Au Cameroun le code du travail est régit la loi n°92-007 du 14 Aout 1992, en son titre 6 fixant
de la sécurité et de la santé au travail.

 ARRETE N° 039 /MTPS /IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures


générales d'hygiène et de sécurité sur les lieux de travail.

Le présent arrêté fixe les règles générales de base en matière d'hygiène et de sécurité sur les
lieux de travail en vue d'une protection aussi efficace que possible de la santé des travailleurs.

TITRE PREMIER DISPOSITIONS GÉNÉRALES

Article 1er.- 1. Le présent arrêté fixe les règles générales de base en matière d'hygiène et de
sécurité sur les lieux de travail en vue d'une protection aussi efficace que possible de la santé
des travailleurs.

CHAPITRE 1 Des obligations des employeurs

Article 2.- 1. L’employeur est directement responsable de l’application de toutes les mesures
de prévention, d’hygiène et de sécurité destinées à assurer la protection de la santé des
travailleurs qu’il utilise.

Article 3.- 1. Tout employeur qui utilise des procédés de fabrication comportant des risques
spéciaux ou susceptibles de provoquer des maladies professionnelles est tenu d’en faire la
déclaration avant le commencement desdits travaux par lettre recommandée adressée au
Ministre du Travail et de la Prévoyance Sociale (Voie hiérarchique). 2. La déclaration doit
indiquer la nature des risques et les mesures de protection et de prévention prises pour mettre
les travailleurs à l’abri des nuisances résultant de leurs activités.

Article 4.- 1. L’employeur est tenu de mettre à la disposition des travailleurs et d’entretenir les
locaux, les installations et l’outillage appropriés aux travaux à effectuer de manière à assurer
aux travailleurs une protection adéquate contre les accidents du travail et tout dommage à la
santé.

44
De même l’employeur est tenu d’assurer aux travailleurs compte tenu de leurs activités, la
fourniture, l’entretien et le renouvellement en temps utile des moyens individuels et collectifs
de protection reconnus efficaces.

CHAPITRE II Des obligations des travailleurs

Article 7.- 1. Tout travailleur est tenu de se conformer rigoureusement aux dispositions légales
et réglementaires relatives à l’hygiène et à la sécurité sur les lieux de travail ainsi qu’aux
instructions du chef d’entreprise et aux prescriptions du règlement intérieur, notamment en ce
qui concerne: a) l’exécution du travail;

b) l’utilisation et le maintien en bon état du matériel, engins, machines, installations mis à sa


disposition; c) l’emploi et l’entretien des équipements de protection individuelle qui lui sont
fournis. 2. Il est strictement interdit aux travailleurs: a) d’empêcher ou de gêner l’application
des mesures d’hygiène et de sécurité prescrites sur les lieux de travail; b) de modifier,
d’enlever, de détruire ou de retirer les avis ou consignes apposés sur les lieux de travail et les
systèmes d’alarme mis en place sur les lieux de travail; c) de faire fonctionner, d’utiliser ou de
se livrer, en dehors de tout danger immédiat, à toute manœuvre sur les matériels, engins,
dispositifs de sécurité.

4. Les normes
4.1. Définition

Une norme est un document établit par un consensus et approuvé par un organisme reconnu,
qui fournit pour les usages communs et répétés, des règles, des lignes directrices ou des
caractéristiques pour des activités ou leur résultat garantissant un niveau d’ordre optimal dans
un contexte donné.

45
Figure 7 : La norme
La normalisation est une activité d’intérêt général qui a pour objet de fournir des documents
de référence élaborés de manière consensuelle par toutes les parties intéressées, portant sur
des règles, des caractéristiques, des recommandations ou des exemples de bonnes pratiques,
relatives à des produits, à des services, à des méthodes, à des processus ou à des
organisations.

Figure 8: la normalisation

46
4.2. Les normes internationales relatives à la santé et la sécurité au travail
 ISO 45001 Système de management de la santé et de la sécurité au travail –
exigences et lignes directrices pour leur utilisation

Basée sur la norme britannique OHSAS 18001 et d’autres lignes directrices


internationales sur la santé et la sécurité au travail, ISO 45001 Systèmes de management
de la santé et de la sécurité au travail — Exigences et lignes directrices pour leur
utilisation spécifie les exigences d’un SMSST. En établissant un SMSST efficace basé
sur cette norme, les organismes fournissent des environnements de travail plus sûrs et
plus sains.

ISO 45001 est applicable aux organismes de toutes tailles et de tous secteurs d’activité
qui cherchent à prévenir les blessures, les maladies et les décès liés au travail, et favorise
l’établissement d’environnements de travail sûrs et l’amélioration continue des
performances en matière de santé et de sécurité au travail.

ISO 45001 partage la structure de haut niveau (HLS) similaire à d’autres normes de
systèmes de management ISO telles qu’ISO 9001 pour le management de la qualité et
ISO 14001 pour le management environnemental, ce qui permet aux organismes
d’intégrer facilement deux ou plusieurs systèmes de management. Depuis sa publication
en 2018, ISO 45001 a remplacé la norme britannique OHSAS 18001.

 La norme Canadienne CSA Z1000-14 Gestion de la santé et de la sécurité au


travail

Entrée en vigueur en 2006, la norme CSA Z1000 a été la toute première norme canadienne en
matière de système de gestion de la SST. Il s’agit d’un modèle qui vise à améliorer la
performance des organisations en SST.

5. Les pictogrammes de signalisation de santé et de sécurité au travail


Les pictogrammes (ou symboles graphiques) utilisés en signalisation de santé et sécurité sur les
lieux de travail peuvent servir à décrire une situation, à prescrire un comportement déterminé,
ou encore à donner une indication de danger. Ces symboles peuvent figurer sur une signalétique
d'interdiction, d'obligation, d'avertissement de risque ou de danger, de sauvetage et de secours,
ou concernant le matériel et l'équipement de lutte contre l'incendie

Exemple de Pictogrammes de santé et de sécurité au travail

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Pictogrammes d’obligation

Pictogrammes d’interdictions

Pictogrammes de danger

Pictogrammes informant sur la nature du produit

Pictogrammes d’alerte d’urgence

Référence Bibliographique

 Webographie

www.iso.org/iso/fr/

http://pagesperso-orange.fr/nathalie.diaz/

http://membres.lycos.fr/hconline/engineer1_fr.htm

48
https://www.inrs.fr

 Livres et Ouvrages

- « l’approche processus » de Hans Brandenburg et JeanPierre Wojtyna - Editions


d'Organisation

- « Dictionnaire de la qualité » de Bernard Froman et Christophe Gourdon - AFNOR

- « Comprendre les normes ISO 9001 version 2000 » de Stéphane Mathieu - AFNOR

- S. Gramond, La fonction sécurité, collection activité et sécurité, 3eme Edition, 2014.

- A. Laurent, Sécurité des procédés chimiques, 2eme Edition, 2011.

- N. Morgossian, Risque chimique, aide-mémoire, 2eme Edition, 2006.

- J.P. Mouton, La sécurité en entreprise, 2eme Edition, 2006. - A. Laurent, Sécurité des
procédées chimiques, 2eme Edition, 2011.

- A. Bernillon, O. Cerutti, Les outils du management de la qualité, le guide du gestionnaire,


1995.

 ARRETE N° 039 /MTPS /IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures générales
d'hygiène et de sécurité sur les lieux de travail

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