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Tables des matières

Introduction Générale .............................................................................................. 1


Chapitre 1. Introduction à la tribologie ................................................................. 2
1.1. Historique de la tribologie ...................................................................................3
1.2. Tribologie dans l’industrie....................................................................................4
1.2.1. Exemple 1 – Joints d’étanchéités ......................................................................................... 5
1.2.2. Exemple 2 – Cams ................................................................................................................. 6
1.2.3. Exemple 3 – Grippage de la surface d’une jupe de piston ................................................... 6
1.2.4. Exemple 4 – Frottement utile d’un frein à disque ................................................................ 7
1.2.5. Exemple 5 – Roues dentées .................................................................................................. 8
1.3. Considérations économiques ...............................................................................9
1.3.1. Exemple 1 – Disque dur ...................................................................................................... 10
1.3.2. Exemple 2 – Moteur à combustion interne ........................................................................ 11
1.4. Besoin de tribologie en tant que sujet ................................................................ 12
1.5. Mécanismes d’usure .......................................................................................... 13
Références ............................................................................................................. 14
Liste des figures

FIGURE 1-1 : IMPORTANCE RELATIVE DES MECANISMES D’USURE DANS L’INDUSTRIE [11]................................................ 4
FIGURE 1-2 : JOINT EN GRAPHITE DE CARBONE [14]................................................................................................. 5
FIGURE 1-3 : PIQURES DE LA SURFACE DE LA CAME [14]. .......................................................................................... 6
FIGURE 1-4 : GRIPPAGE SUR UN PISTON. ............................................................................................................... 7
FIGURE 1-5 : FREIN A DISQUE D’AUTOMOBILE......................................................................................................... 7
FIGURE 1-6 : DENTS D'ENGRENAGE RETIREES DE L'ENGRENAGE [14]. .......................................................................... 8
FIGURE 1-7 : PIQURES SUR LES ENGRENAGES [14]. .................................................................................................. 8
FIGURE 1-8 : PERTES ENERGETIQUES DANS UN VEHICULE AUTOMOBILE [15]. ................................................................ 9
FIGURE 1-9 : VUE DE COTE DU DISQUE DUR [14]. À L'INTERIEUR D'UN DISQUE DUR, UN CURSEUR AVEC UNE TETE
D'ENREGISTREMENT EN LECTURE/ECRITURE SURVOLE UN DISQUE EN ROTATION, COMME INDIQUE DANS LES FIGURE 1-9
ET FIGURE 1-10. LA REDUCTION DE L'ESPACEMENT ENTRE LE CAPTEUR DE TETE ET LE SUPPORT MAGNETIQUE PAR LA
MISE EN ŒUVRE DE DIRECTIVES TRIBOLOGIQUES AUGMENTE LA DENSITE SURFACIQUE ET PERMET DE STOCKER DES
DONNEES PLUS VOLUMINEUSES DANS UN ESPACE RELATIVEMENT PLUS PETIT. ..................................................... 10
FIGURE 1-10 : VUE DE DESSUS DU DISQUE DUR [14].............................................................................................. 10
FIGURE 1-11 : SYSTEME PISTON-CYLINDRE. .......................................................................................................... 11
FIGURE 1-12 : RAMPE DES SOUPAPES. ................................................................................................................ 11
FIGURE 1-13 : DEFAILLANCE DE LA BAGUE EXTERIEURE D’UN ROULEMENT [14]. .......................................................... 11
FIGURE 1-14 : EXEMPLES DE SURFACES USEES PAR DIFFERENTS MECANISMES [12]....................................................... 13

Liste des tableaux

No table of figures entries found.


Nomenclature

A Surface, mm2

B Longueur, mm

E Module de Young, MPa

e Trace de 𝜀

G Module de cisaillement, MPa

Ff Force de frottement, N

H Dureté, kgf/mm2

Honde hauteur d'onde, μm

hru hauteur de rugosité, μm

h Épaisseur de film lubrifiant, μm

L Longueur, mm

Oxyz Système de coordonnées cartésiennes

p Pression hydrodynamique, Pa

Pu Puissance dissiper (Pu=│Ff│×U), Watt

Q Débit volumique, m3/s

s Trace de σ, MPa

U1, U2 Vitesses du piston et du cylindre suivant l’axe x, m/s

u, v, w Vitesses de fluide suivant les axes x, y, z respectivement, m/s

V1, V2 Vitesses du piston et du cylindre suivant l’axe y, m/s

W1, W2 Vitesses du piston et du cylindre suivant l’axe z, m/s

η Viscosité dynamique de lubrifiant, Pa.s


θ Direction circonférentielle, rad

𝜆 et 𝜇 coefficients de Lamé

Λ Épaisseur de film spécifique

μ coefficient de frottement

ν Coefficient de Poisson

ρ Masse volumique du fluide lubrifiant, kg/m3

σ Contraintes, MPa

τ Contrainte de cisaillement, MPa


Introduction Générale

La tribologie est la science qui caractérise l’interaction entre deux surfaces de


contact de deux corps en mouvement relatif. L’interaction résulte de l’action de
l’environnement sur les deux corps en mouvement. Cette action est définie comme une
transmission de forces ou la conversion d’une énergie mécanique entre les deux surfaces
en contact. L’essence même de la tribologie est donc de comprendre ces interactions en
vue de résoudre les problèmes qui en découlent, et de trouver des solutions adéquates afin
de réduire leur portée. Les implications économiques de la tribologie sont significatives
quand on considère, selon des recherches récentes, que plusieurs pour cent du Produit
National Brut (PNB) de nombreux pays industrialisés pourraient être sauvés, si l’on
apportait des solutions aux problèmes tribologiques. Ce pourrait être aussi simple que
l’application d’un revêtement à faible coefficient de frottement sur une surface,
l’amélioration du lubrifiant dans une interface coulissante, ou la réduction d’usure en
modifiant le design du système [1]. La tribologie est vraiment une science
interdisciplinaire et doit, par conséquent, être considérée sous un angle holistique. Les
ingénieurs sont souvent mal préparés à résoudre les problèmes de cette branche car ils
n’en voient qu’un aspect : un ingénieur en mécanique pourrait certainement comprendre
les subtilités mécaniques de surfaces en contact, mais pas les interactions chimiques
possibles, ou le potentiel d’une diminution de frottement grâce à un lubrifiant. De même,
la plupart des cours de premier cycle négligent l’étude de la tribologie ; ou ne couvrent le
sujet que très brièvement. Cette situation ne donne pas aux diplômés d’aujourd’hui les
outils nécessaires pour résoudre les problèmes tribologiques du monde réel.

Le frottement est l’axe le plus important de la tribologie et se définit comme la


résistance au mouvement relatif des surfaces en contact, l’usure caractérise leur
dégradation par perte de matière et la lubrification est une solution pour diminuer la portée
des deux phénomènes par l’introduction d’un fluide (ou un solide) entre les deux surfaces
en contact. Il faut aussi remarquer que le frottement ne présente pas que des aspects
négatifs, ainsi la tenue de route d'une automobile dépend directement du frottement entre
les pneumatiques et la route. De même sans l'existence du frottement, l'homme serait
incapable de marcher. Enfin, si l'homme a appris à maîtriser le feu, il y a plus de 100000
ans, c'est en faisant frotter un morceau de bois dur à l'intérieur d'un morceau de bois tendre
[2].

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Introduction à la tribologie
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Chapitre 1. Introduction à la tribologie

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Introduction à la tribologie
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1.1. Historique de la tribologie

Les détails de l’historique de la tribologie sont donnés par Dowson [3]. Sur
l’impulsion des remarquables développements des recherches sur le sujet dans la période
de l’après-guerre, il a été conclu que l’ingénierie de lubrification ne pouvait offrir à elle
seule une réponse pour lutter contre le frottement et l’usure des composants de la machine.
Une approche interdisciplinaire englobant la mécanique des solides et des fluides, la
chimie et la science des matériaux est essentielle. Comme il n'y avait pas de mot pour ce
nouveau concept, un nouveau nom "Tribologie" a été inventé en 1966 par la commission
Jost. Le nom tribologie vient du Grec "τριβειν" Tribein : frotter, et "λoγoς" logos : parole,
étude ou science ; ainsi la tribologie est l'étude ou la science, du frottement. Plus
généralement la tribologie regroupe l'étude de 1a lubrification, du frottement et de l'usure
des éléments de machine [2]. Le Rapport Jost [4] a fourni une estimation des coûts liés à
la lubrification et aux effets de l’usure (trois cents millions de livres par an) et a évalué
les possibles économies réalisables avec des perfectionnements techniques. Le Rapport
Jost a été produit par un Comité du Département Britannique de l'éducation et des
sciences inventa officiellement le mot « Tribologie » pour décrire la totalité de ce
domaine. Dans ce rapport les recherches concernant le frottement, l’adhésion, la
lubrification et l’usure sont unifiés sous un seul nom de recherche qui est la tribologie.

Après 1966, le mot « tribologie » a été utilisé pour :

1. Mécanismes de base régissant le comportement interfacial.


2. Théories de base quantifiant les mécanismes interfaciaux.
3. Solutions aux problèmes de frottement et d’usure.

Une avancée majeure en science tribologique a eu lieu en 1981 avec le


développement du « microscope à effet tunnel » (STM) et une théorie systématique basée
sur la « mécanique de contact ». Ces développements ont fourni des outils pour prédire et
estimer le comportement d’un contact avec une seule aspérité. Le développement
ultérieur du microscope à force atomique (AFM) en 1985 a permis de mesurer la
topographie de la surface, la force de frottement et toutes les surfaces techniques. Le
microscope à force atomique peut être utilisé pour des études d'adhésion, de rayures,
d'usure, de lubrification, de températures de surface et de mesures de propriétés
mécaniques élastiques / plastiques. Le développement de microscopes à pointe (STM &
AFM) et de techniques de calcul permettant de simuler des interactions pointe-surface et
des propriétés interfaciales a permis des investigations systématiques des problèmes
interfaciaux. La modification et la manipulation de la microstructure de surface
constituent un pont entre la science et l’ingénierie [5]–[10].

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Introduction à la tribologie
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1.2. Tribologie dans l’industrie

Cornet et Deville [11] ont proposé une répartition des mécanismes à l’origine de
l’usure dans l’ensemble des milieux industriels. Des exemples de surface usée par ces
mécanismes sont présentées par la Figure 1-1. La corrosion résulte d’une interaction
chimique de la surface avec le milieu environnant. L’érosion est provoquée par
l’écoulement d’un fluide, généralement chargé de particules, contre la surface. La fatigue
superficielle est provoquée par le passage répété d’un contact localisé. Ce type d’usure
concerne essentiellement les roulements et les engrenages. Nous nous limiterons ici aux
deux principaux mécanismes qui sont l’abrasion et l’adhésion. L’usure par abrasion se
produit par l’enlèvement du métal de la surface tendre par le passage de particules dures.
On distingue l’abrasion à deux corps et l’abrasion à trois corps. Le premier type se produit
lorsque le matériau abrasif glisse le long de la surface tandis que le second se manifeste
lorsque l’abrasif reste piégé entre les deux surfaces d’usure. L’usure par adhésion dépend
des propriétés des matériaux et des conditions de contact (compatibilité chimique,
température, pression, lubrification, etc.). Le matériau d'une pièce est transféré et
solidement soudé sur l'autre. Les pièces peuvent être immobilisées. L’usure survient par
suite des conditions de lubrification défaillantes ou frottement sec, d’échauffement local
des surfaces et de pressions de contact élevées. Ces deux modes d’usure apparaissent dans
les contacts où les surfaces sont en glissement relatif. Nous noterons que ces deux
mécanismes contribuent également au frottement. Enfin, un dernier type d’usure peut être
observé. Il s’agit d’une usure thermique liée à une fusion locale d’un des matériaux [12].

Figure 1-1 : Importance relative des mécanismes d’usure dans l’industrie [11].

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Introduction à la tribologie
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Par l’usure, on entend en général la dégradation et la perte de fonctionnalité des


surfaces ou des pièces. Ceci fait suite à l’enlèvement et la perte du métal à partir de la
surface des pièces exposées aux différents types de charges et/ou milieux. Le phénomène
affecte généralement l’ensemble des composants des équipements industriels avant de les
mettre hors usage après la perte, avec le temps, de leurs côtes fonctionnelles et de leurs
propriétés de surface. Les coûts annuels engendrés par l’usure dans les pays industrialisés
sont estimés à des centaines de milliards de dollars. En effet, ces coûts sont
principalement reliés aux pièces de rechange, à la main d’œuvre et aux temps d’arrêts des
équipements, etc. Il en résulte que l’usure affecte la productivité et mène
incontestablement à une surexploitation ou à une surconsommation indirecte des matières
premières et des ressources naturelles. Tous les secteurs industriels sont concernés. Parmi
les plus touchés, on cite à titre d’exemple : l’industrie minière, la sidérurgie et la mise en
forme du métal (fonderie, mise en forme, usinage, etc.), le secteur des pâtes et papiers,
les procédés chimiques, la construction navale, l’énergie, l’industrie du pétrole et du
gaz, l’hydraulique, les chemins de fer, etc [13].

Les connaissances tribologiques aident à améliorer la durée de vie, la sécurité et


la fiabilité des composants en interaction de la machine ; et produit des avantages
économiques substantiels → Une défaillance peut être évitée grâce aux connaissances
tribologiques.

1.2.1. Exemple 1 – Joints d’étanchéités

Figure 1-2 : Joint en graphite de carbone [14].

Comme le montre la Figure 1-2, un joint en graphite de carbone est utilisé pour
éviter les fuites de vapeur. Il est utilisé dans l'industrie du papier. La défaillance de ce
composant est due à l'usure de l'adhésif. L'usure adhésive provoque une surface inégale
qui entraîne une réduction de la zone de contact mécanique. Pour une même charge

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Introduction à la tribologie
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imposée, la réduction des contacts mécaniques augmente le niveau de contrainte et donc


les risques de défaillance [14].

1.2.2. Exemple 2 – Cams

Figure 1-3 : Piqûres de la surface de la came [14].

L'exemple 2 concerne l'usure par piqûres à la surface de la came (voir Fig. 1.2).
Les cames sont utilisées pour transmettre un mouvement rotatif en mouvement alternatif.
Ces composants sont soumis à des secousses dans la surface de glissement, ce qui conduit
à former des piqures sur la surface de la came. La création de cavités sur la surface de la
came augmente la pollution sonore et réduit les performances mécaniques. Comprendre
le mécanisme de formation des piqures aide à estimer la durée de vie du composant et à
trouver des méthodes pour réduire ces défaillances [14].

1.2.3. Exemple 3 – Grippage de la surface d’une jupe de piston

En science des matériaux, le grippage est une forme d’usure se produisant en


surface d'un matériau glissant sur un autre. Il se produit alors un transfert de matière qui
altère l'état de surface du matériau c'est-à-dire une usure par grippage des surfaces en
contact. Par exemple, ce phénomène se produit entre le cylindre et le piston d'un moteur
à combustion par manque de lubrification (Figure 1-4). Le film d'huile est alors détruit,
souvent localement, en raison de la température élevée ou d'un excès de carburant.

À ces endroits, les surfaces non lubrifiées du piston, des segments et de la zone de
travail du cylindre frottent l'une contre l'autre. Ceci conduit rapidement à des grippages
avec une surface fortement détériorée. La même chose se produit lorsque le film lubrifiant
qui se forme entre le piston et le cylindre est insuffisant suite à un manque d'huile.

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Introduction à la tribologie
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Cette défaillance de ce système tribologique provoque la nécessité d'une réparation


coûteuse.

Figure 1-4 : Grippage sur un piston.

1.2.4. Exemple 4 – Frottement utile d’un frein à disque

Figure 1-5 : Frein à disque d’automobile.

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Introduction à la tribologie
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Comme on a dit dans l’introduction générale, le frottement ne présente pas que des
aspects négatifs, on peut s’en servir par exemple dans le système de freinage d’un
véhicule (Figure 1-5). Dans ce dernier, un disque avec des plaquettes de freins sont
utilisés. Le disque est de fonte spéciale fixé sur le moyeu de la roue qui tourne avec la
roue. Il est chevauché par un étrier en U qui porte deux plaquettes de freins recouvertes
d’une matière à haut coefficient de frottement. Quand les freins sont actionnés un ou
plusieurs cylindres, contenants chacun un piston mobile, appliquent les plaquettes contre
le disque. Celui-ci est freiné, ainsi que la roue. L'effort ainsi généré provoque le serrage
puis le frottement des plaquettes sur le disque. La force de frottement entre les plaquettes
et le disque crée le couple de freinage mais aussi de la chaleur, qui doit être évacuée le
plus rapidement possible pour éviter une déformation (voire une destruction) du disque.
Ce système tribologique nécessite des matériaux spéciaux ayant des coefficients de
frottement et d’usure adéquats.

1.2.5. Exemple 5 – Roues dentées

Un évidement à la surface de la denture est illustré à la Figure 1-6 et la Figure 1-7.


Celui-ci est généralement due à une contrainte de contact excessif. Comprendre l'effet de
la contrainte de contact aide à développer une équation d'estimation de la durée de vie
perspective des engrenages [14].

Figure 1-6 : Dents d'engrenage retirées de l'engrenage [14].

Figure 1-7 : Piqures sur les engrenages [14].

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Introduction à la tribologie
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Les études sur les paliers à film fluide, les roulements à rouleaux, les joints
d'étanchéité, les engrenages, les cames et les freins font partie des applications dans
lesquelles la tribologie est requise.

Les connaissances de base acquises par le cours de tribologie sont très utiles
pour les industries liées à l’énergie, à la sidérurgie, à la cimenterie, à l’industrie
pétrolière, etc. Par conséquent, le cours de tribologie est souvent désigné comme suit :
« Tribologie industrielle », « Tribologie appliquée ».

1.3. Considérations économiques

Une étude récente de Holmbeg et al. [15] a montré que dans une voiture moyenne
déplaçant à 60km/h, les pertes par frottement représentaient 33% de l’énergie mécanique
fourni par le moteur (Figure 1-8). Pour l’année 2009, 208 milliards de litres de carburant
auraient été brûlés pour vaincre le frottement. On comprend aisément l’intérêt que
présente la tribologie et la maîtrise des frottements aussi bien pour les aspects
économiques qu’environnementaux. Il est donc utile de pouvoir proposer des solutions
permettant de limiter le frottement et ses conséquences [12].

Figure 1-8 : Pertes énergétiques dans un véhicule automobile [15].

La mise en œuvre des connaissances tribologiques procure des avantages


économiques en réduisant les pertes d'énergie dues aux frottements, les pertes dues aux
pannes et la réduction de l'amortissement des machines. Jost Report (1966) [4] indique
qu’environ 515 millions de livres sterling peut être économisés par an en mettant en
œuvre la tribologie dans l'industrie britannique [14].

Il existe un certain nombre d'exemples (moteurs à combustion interne


turbomachines, engrenages, galets suiveurs, paliers, joints d'étanchéité, …) dans lesquels

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Introduction à la tribologie
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des tentatives ont été faites pour réduire l'usure et le frottement afin d'améliorer la durée
de vie et de réduire les pertes énergétiques/matériels.

1.3.1. Exemple 1 – Disque dur

Figure 1-9 : Vue de côté du disque dur [14]. À l'intérieur d'un disque dur, un
curseur avec une tête d'enregistrement en lecture/écriture survole un disque en rotation,
comme indiqué dans les Figure 1-9 et Figure 1-10. La réduction de l'espacement entre le
capteur de tête et le support magnétique par la mise en œuvre de directives tribologiques
augmente la densité surfacique et permet de stocker des données plus volumineuses dans
un espace relativement plus petit.

Figure 1-10 : Vue de dessus du disque dur [14].

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Introduction à la tribologie
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1.3.2. Exemple 2 – Moteur à combustion interne

Figure 1-11 : Système piston-cylindre.

Dans le cas de l'automobile, environ un tiers de l’énergie combustible consommée


est utilisée pour diminuer le frottement entre les différents éléments mécaniques, dont
45% (38-68%) est consommé dans le système piston-cylindre à cause des pertes par
frottement du moteur [15]. Les frottements sont principalement localisés aux contacts
pistons-segments/cylindres, bielle/axe de piston, bielle/vilebrequin (Figure 1-11), le train
de soupapes (Figure 1-12), des roulements et paliers (Figure 1-13), etc. 10% sont perdus
par frottement dans les engrenages et dans les roulements des roues.

Figure 1-12 : Rampe des soupapes.

Figure 1-13 : Défaillance de la bague extérieure d’un roulement [14].

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Introduction à la tribologie
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Il y a plus de 700 millions de véhicules dans le monde. La puissance moyenne du


moteur est estimée à 30 BHP (break horse power). Avec les connaissances tribologiques,
elle peut être augmentée de 2 à 5%. Si nous supposons une amélioration de 2% du BHP,
nous pouvons économiser 420 millions de BHP [14].

Par exemple, les industries attribuent un coût important pour la maintenance et le


remplacement des roulements. Une estimation approximative indique qu’il est possible
d’améliorer la durée de vie des roulements avec un meilleur lubrifiant, un additif pour
lubrifiant et/ou une installation correcte des roulements. La mise en œuvre des
connaissances tribologiques permet un meilleur rendement pour les industries.

1.4. Besoin de tribologie en tant que sujet

Le frottement, la lubrification et l'usure ont été enseignées dans de nombreuses


classes de sciences et d'ingénierie à un niveau rudimentaire. Cela signifie que les
tendances empiriquement dérivées (la force de frottement est proportionnelle à la force
de charge, le frottement statique est supérieur au frottement dynamique, le frottement
visqueux dans un fluide est proportionnel à la force de contact normale, etc.) sont souvent
utilisées comme les seuls outils prédictifs disponibles. Ces approches ont l’inconvénient
d’être prédictives sur un nombre limité de paramètres. Comme les mécanismes physiques
sous-jacents ne sont pas bien compris, souvent, on ne sait même pas quels sont les
paramètres importants ou dans quelle plage les tendances observées sont valables. Ce
faible pouvoir prédictif a conduit le domaine de la tribologie à être perçu dans de
nombreux domaines scientifiques.

La plupart des phénomènes tribologiques sont intrinsèquement compliqués et


interconnectés, ce qui rend nécessaire la compréhension détaillée des concepts de la
tribologie. L'intégration des connaissances issues des disciplines, ci-dessous, est
essentielle et nécessaire à l’étude et à la compréhension des phénomènes tribologique.

Mécanique du solide : l'accent est mis sur les expressions de


contraintes/déformations et sur la température des surfaces qui est due au
roulement/glissement.

Mécanique des fluides : étude du comportement du film lubrifiant formé dans les
différents contacts lubrifiés.

Science des matériaux : l’accent est mis sur l’analyse et l’inspection de la


dégradation ou de l’altération des surfaces solides pendant le mouvement relatif. Cette
analyse est faite à l’échelle atomique et micro.

Chimie : traite de la réactivité entre les lubrifiants et les surfaces solides.

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Introduction à la tribologie
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Thermodynamique : transfert de chaleur et de masse dans les fluides et les solides


liés.

1.5. Mécanismes d’usure

L'usure peut être classée en fonction de la manière dont les jonctions à friction
sont rompues, c'est-à-dire déplacement élastique, déplacement plastique, découpe,
destruction de films superficiels et destruction de matériaux en vrac. Il existe de
nombreux types de mécanismes d'usure, mais nous discuterons de mécanismes d'usure
courants (Figure 1-14), à savoir :

— Usure abrasive : polissage, récurage, grattage, meulage, gougeage.


— Usure adhésive : écorchures, éraflures, rayures.
— Cavitation (interaction avec le fluide).
— Usure corrosive (nature chimique).
— Usure érosive.
— Fatigue : délamination.

Figure 1-14 : Exemples de surfaces usées par différents mécanismes [12].

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Références

[1] R. Nicholas, “Introduction à la tribologie.”


https://www.fsrm.ch/doc/c638.php?lang=d.
[2] J. Frène, Cours de Lubrification. Université de Poitiers, 1990.
[3] D. (Duncan) Dowson 1928-, History of tribology / D. Dowson. London ; New
York: Longman, 1979.
[4] H. P. Jost, Lubrication : <Tribology> ; education and research ; report on the
present position and industry’s needs (submitted to the Department of education
and science by the Lubrication engineering and research) Working Group.
London: Her Majesty’s Stationery Office, 1966.
[5] G. W. Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. Stachowiak, “3 - Tribometers,” in
Experimental Methods in Tribology, vol. 44, G. W. Stachowiak, A. W. Batchelor,
and G. B. B. T.-T. S. Stachowiak, Eds. Elsevier, 2004, pp. 25–78.
[6] G. W. Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. Stachowiak, “4 - Measurement of
Friction and Wear,” in Experimental Methods in Tribology, vol. 44, G. W.
Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. B. T.-T. S. Stachowiak, Eds. Elsevier,
2004, pp. 79–102.
[7] G. W. Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. Stachowiak, “5 - Control of the
Test Environment,” in Experimental Methods in Tribology, vol. 44, G. W.
Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. B. T.-T. S. Stachowiak, Eds. Elsevier,
2004, pp. 103–114.
[8] G. W. Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. Stachowiak, “8 - Surface
Micrography and Analysis,” in Experimental Methods in Tribology, vol. 44, G.
W. Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. B. T.-T. S. Stachowiak, Eds.
Elsevier, 2004, pp. 165–220.
[9] G. W. Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. Stachowiak, “7 - Sample
Preparation and Execution of Tests,” in Experimental Methods in Tribology, vol.
44, G. W. Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. B. T.-T. S. Stachowiak, Eds.
Elsevier, 2004, pp. 151–164.
[10] G. W. Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. Stachowiak, “6 - Characterization
of Test Specimens,” in Experimental Methods in Tribology, vol. 44, G. W.
Stachowiak, A. W. Batchelor, and G. B. B. T.-T. S. Stachowiak, Eds. Elsevier,
2004, pp. 115–150.
[11] A. Cornet and J.-P. Deville, Physique et ingénierie des surfaces. Les Ulis: EDP
sciences, 1998.
[12] N. Brunetière, Introduction à la tribologie, Institut P. 2016.
[13] SODEL, “Combattre les différents types d’usure afin d’atteindre vos objectifs,”
EXPERTISE_MÉTALLURGIQUE, 2016.
https://expertisemetallurgique.wordpress.com/2016/10/24/combattre-les-
differents-types-dusure-afin-datteindre-vos-objectifs/ (accessed Dec. 30, 2020).
[14] Harish Hirani (National Programme on Technology Enhanced Learning -

______________________________________________________________________
- 14 -
NPTEL), “Tribology,” 2013. https://nptel.ac.in/courses/112/102/112102015/.
[15] K. Holmberg, P. Andersson, and A. Erdemir, “Global energy consumption due to
friction in passenger cars,” Tribol. Int., vol. 47, pp. 221–234, 2012, doi:
https://doi.org/10.1016/j.triboint.2011.11.022.

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