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LE DIAGNOSTIC DU PORTEFEUILLE

D’ACTIVITÉ: LE CAS DU GROUPE VINCI

Vinci est le premier groupe mondial intégré de concessions/construction. Implantée dans plus de
quatre-vingt-dix pays et disposant de plus de 158 000 salariés, l’entreprise définit son métier comme le
financement, la conception, la construction et la gestion des équipements permettant d’améliorer la
vie des individus (infrastructures de transport, bâtiments publics et privés, parking, aménagements
urbains, réseaux de communication et d’énergie, etc.). En 2007, le groupe a dépassé les 30 milliards
d’euros de CA. Le Tableau 1 présente les principales données financières pour le groupe de 2004 à
2007.

2007 2006 2005 2004

C.A 30 428 25 634 21 543 19 520

Résultat Opérationnel 3 006 2 476 1 484 1 208

Résultat Net 1 461 1 270 871 731

Tableau 1 : Données financières Groupe Vinci

Le groupe est organisé en holding détenant cinq filiales, contrôlées à 100 % :

1. Vinci Concessions (ASF, Escota, Vinci Park, etc.) pour les concessions et les services ;

2. Vinci Énergies (filiales en France, Allemagne, Suisse, Pays-Bas, etc.) pour les services liés à l’énergie
et aux technologies de l’information ;

3. Eurovia (filiales en France, Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis, etc.) pour les travaux publics et
routiers ;

4. Vinci Construction (filiales France, Belgique, Allemagne, Europe cen- trale et orientale, etc.) pour
les travaux de construction ;

5. Vinci Immobilier pour la promotion immobilière. Le Tableau 2 présente la répartition du CA, du


résultat opérationnel et du résultat net pour les cinq activités du groupe (en millions d’euros
pour 2007).

6.

Eurovia Énergies Concessions Construction Immobilier


C.A 7 706 4 301 4 580 13 653 558

Résultat 392 229 1 747 668 58

Opérationnel

Résultat Net 263 142 680 438 39

Tableau 2 : Données financières par filiale – Groupe Vinci CA Résultat net

L’activité Construction

Elle concerne la construction de bâtiments (logements, bureaux, équipements publics) et la


participation à de grands projets de construction liés au domaine du génie civil, de l’hydraulique
(construction de ponts, de barrages, travaux souterrains, travaux portuaires, infrastructures
industrielles et énergétiques, etc.). Ainsi, Vinci participe à la conception et à la construction de la
«grande arche» de Tchernobyl visant à recouvrir le réacteur accidenté. Sur cette activité, Vinci, qui
réalise 55 % de son CA en France, apparaît comme le leader européen, ses deux principaux
concurrents étant Bouygues Construction – environ 8200millions d’euros (M€) de CA en 2007 pour un
résultat de 250 M€ – et Eiffage – CA d’environ 3 800 M€ pour un résultat de 153 M€.

Le groupe Vinci poursuit son développement dans cette activité par croissance organique, mais aussi
externe ciblée sur des métiers fortement techniques. Ainsi en 2007, la filiale a fait l’acquisition de
Soletanche Bachy, spécialiste mondial des fondations et des technologies du sol, d’Entreprose
Contracting, acteur de premier plan des infrastructures pétrolières, et de Nukem, entreprise
spécialisée dans le démantèlement nucléaire. Le groupe affiche également sa volonté de développer et
d’approfondir les synergies avec Vinci Concessions, concrétisées par le démarrage des contrats de
travaux en partenariat public/privé récemment remportés par le groupe.

Ce pôle d’activité a profité en 2007 d’une conjoncture bien orientée notamment sur le marché français,
avec des taux de croissance de 2 à 8 % selon les domaines. Par exemple, la construction de logements
neufs a progressé de 2,5 % en volume en 2007 (contre 8 % en 2006), mais l’effet prix permet une
croissance en valeur de plus de 6 %. Pour la construction non résidentielle, le taux de croissance en
volume était de 8 % pour 2007 (contre 7 % en 2008), avec là encore un effet prix permettant une
croissance de 11 % en valeur. À l’échelle européenne, le taux de croissance est également élevé et de
l’ordre de 4,2 % en volume (contre 3,9 % en 2006) grâce à un fort dynamisme de la construction de
logements. Avec un taux de croissance de près de 20 % de son activité Construction en 2007, Vinci
profite pleinement de l’intégration de ses acquisitions et montre un dynamisme qui lui permet de
gagner des parts de marché sur ses concurrents (croissance de 10 % à périmètre constant en 2007).

L’activité Travaux publics et routiers (Eurovia)

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Eurovia est l’un des leaders mondiaux des travaux d’infrastructures routières et d’espaces publics.
L’activité de la filiale se partage entre quatre domaines. Elle construit, rénove et entretient les
infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires ainsi que les plateformes industrielles et
commerciales (environ 50 % de son CA). Par ailleurs, elle produit des matériaux de construction avec
ses 295 carrières (granulat, liant, enrobé, etc.), ce qui représente 20 % de son CA. De plus, elle aménage
les espaces urbains (embellissement des espaces publics, sécurisation des infrastructures de transport,
etc.). Enfin, elle propose des services de maintenance des infrastructures.

En 2007, Eurovia poursuit sa croissance avec un CA en hausse de 6,5 % et un résultat opérationnel en


hausse de 36 %. Ces résultats placent l’entreprise en deuxième place derrière le leader européen Colas
(CA de plus 11 600 M€ pour un résultat opérationnel de 635 M€) et devant le groupe Eiffage (CA de 4
114 M€ pour un résultat opérationnel de 96 M€ dans son activité travaux publics et routiers). Ce pôle
travaille de manière étroite avec les autres pôles du groupe. Ainsi, en 2007, Eurovia a pris en charge la
réalisation de 101 kilomètres de revêtement de l’autoroute A19 (concédée à Vinci Concessions) après
le travail de terrassement réalisé par Vinci Construction. Là encore, ce pôle d’activité bénéficie d’une
conjoncture favorable notamment sur le marché français, avec des taux de croissance de 6 à 7 % par an
pour 2006 et 2007. Sur le long terme, les besoins croissants en construction et en rénovation de grandes
infrastructures de transport annoncent une tendance de fond positive. En outre, la poursuite des
grands programmes d’investissement au sein de l’UE – et plus particulièrement les projets centrés sur
les nouveaux entrants d’Europe centrale – ouvre des perspectives intéressantes pour l’avenir.

L’activité Concessions

Vinci Concessions est le premier opérateur européen de concessions d’infrastructures de transport.


Depuis le rachat d’ASF (Autoroute du Sud de la France) en 2006, l’entreprise est devenue le premier
opérateur mondial de concessions autoroutières. Son activité se répartit dans trois domaines :

Les concessions autoroutières et d’ouvrages de franchissement (ASF, Escota, Arcour et Cofiroute), soit
l’essentiel de son CA (85 %);

Les concessions d’aéroport (Chambéry, Grenoble ou Clermont- Ferrand, etc.);

Les parcs de stationnement (Vinci Park). L’entreprise réalise 94 % de son CA en France, mais souhaite
accélérer son développement en Europe – elle est déjà présente seule ou sous la forme de partenariat
en Grèce, en Allemagne ou aux Pays-Bas. Ses principaux concurrents sur le marché du parc de
stationnement sont Epolia et Effia – qui réalisent toutes deux un CA évalué à environ 60 M€ sur leur
activité de concessions de stationnement. Sur le marché des concessions autoroutières, Vinci domine
le marché devant APRR (filiale d’Eiffage avec un CA de l’ordre de 1 700 M€). Si le transport de
voyageurs en voiture est en baisse faible mais régulière depuis 2003, il demeure le mode de transport
principal. Le taux de croissance des services donnant lieu à péage en France s’établit entre 1 et 2 % par
an en volume en 2005, 2006 et 2007. Cependant, un effet prix permet d’atteindre des taux de croissance
de l’ordre de 2 à 4 % en valeur. En outre, le taux de croissance de la circulation sur les autoroutes

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concédées évolue entre 2 et 3,5 % par an (en volume) en 2006 et 2007. Cette évolution permet aux
entreprises situées sur ce secteur de réaliser en moyenne une croissance de l’ordre de 4 à 5 % par an en
termes de CA. En ce qui concerne l’activité de parc de stationnement, le taux de crois- sance du CA de
l’ensemble des opérateurs sur le marché français s’établit entre 4 et 5 % par an en 2006 et 2007.
Cependant, il faut là encore pren- dre en compte un effet prix avec des hausses des tarifs de l’ordre de
2 à 2,5 % par an sur ces mêmes années. L’activité Énergies Vinci Énergies intervient dans le secteur
des services liés aux technologies des énergies et de l’information. Son activité se déploie dans quatre
domaines principaux :

Infrastructures (transport et distribution d’énergie, éclairage urbain, alimentation électrique des


infrastructures de transport) ;

Industrie (distribution d’énergie électrique, traitement de l’air, de l’eau et des déchets, isolation,
maintenance industrielle, protection incendie);

Tertiaire (génie climatique, plomberie, sécurité, maintenance) ;

Télécommunications (infrastructures de communication d’entreprise pour la voix, les données ou les


images).

À l’échelle européenne, cette activité reste néanmoins un acteur de second plan. En effet, pour
l’activité des services multi-techniques (conseil, ingénie- rie, maintenance et installation liées à
l’énergie, à la communication et aux infrastructures), le pôle «Énergie service» du nouveau groupe
GDF Suez réalise plus de 13,1 milliards d’euros de CA et peut être considéré comme le leader
européen. Cependant, le concept du «multi-services», fondé sur l’objectif d’exploitation des synergies
possibles entre les diverses industries de réseau (énergie, eau, télécommunication), semble délaissé
par les groupes de l’énergie qui préfèrent se concentrer sur le concept du «multi-énergie» (gaz et
électricité par exemple).

Globalement, cependant, le secteur des services liés à l’énergie semble profiter d’une conjoncture
favorable. En effet, d’une part, la montée du coût de l’énergie et la nécessité de maîtriser les dépenses
induisent un fort besoin en termes de gestion et d’optimisation de l’utilisation de l’énergie. D’autre
part, le développement des contraintes environnementales réglementaires induit également un
développement de la demande de servi- ces visant à la fois à optimiser la consommation d’énergie et à
limiter les rejets polluants (traitement de l’air, des eaux, etc.). Pour ces raisons, le taux de croissance de
l’activité s’établit d’ici les prochaines années entre 10 et 12 % par an.

L’activité Immobilier

Vinci Immobilier intervient sur le marché français de l’immobilier d’entreprise et commercial


(bureaux, commerces, etc.) et de l’immobilier résidentiel (logements). Dans cette activité, le groupe
poursuit un développement régulier combinant croissance interne et acquisitions (rachat en 2008 du

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promoteur Hermes). Activité fondamentalement cyclique et soumise à un fort effet prix, la demande
dans le secteur de la promotion immobilière connaît un ralentissement depuis 2006 (montée des taux
d’intérêt, niveau élevé des prix, baisse de la rentabilité de l’investissement locatif, etc.). Les taux de
croissance de l’activité (en volume), positionnés à 10-12 % en 2006, s’établissent plutôt autour de 7-9 %
en 2007. Pour cette activité, le leader est Bouygues avec sa filiale Bouygues Immobilier, qui réalise un
CA de plus de 2,1 milliards d’euros.

TRAVAIL A FAIRE

1. Construire une matrice TC-PMR pour les DAS du groupe VINCI

2. Faire un diagnostic stratégique et financier du portefeuille

3. Comparer les performances des différents DAS.

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