Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Année 2023-2024
2
Déroulement des TP
• 5 séances de TP
• Séances de 3 heures 30 min
• TP tournants
• Travail individuel : 1 étudiant/poste, 6 postes par TP dans une travée numérotée
• 2 enseignants : 1 pour les TP 1, 2 et 3, 1 pour les TP 3, 4 et 5
• Fournitures nécessaires : blouse en coton, calculatrice, papier millimétré, marqueur
indélébile. Vous ne serez pas acceptés en salle de TP sans blouse.
• La verrerie nécessaire au TP ainsi que certains réactifs sont disponibles à chaque poste.
• En fin de séance vérifier l’état de propreté général de la paillasse, de la verrerie laissée
aux camarades de la séance suivante, remplir la pissette d’eau distillée ainsi que les
flacons de réactifs, en cas de non-respect de ces consignes des points vous seront retirés.
• En cas de problème sur une paillasse, ne pas aller se servir sur le poste du voisin, mais
prévenir l’enseignant.
• Les matériels communs sont disponibles en bout de travées (eau distillée, réactifs), les
paillasses sur lesquelles ils sont disposés devront être propres en fin de séance.
• Les réactifs les plus dangereux seront recyclés, des bidons de récupération sont prévus
pour les solutions contenant Ag, les métaux lourds, les halogènes (Cl, I…).
• Un carton est à disposition pour la verrerie cassée, mais l’enseignant devra être prévenu
en cas de casse.
• Évaluation et note :
A chaque début de séance, interrogation de 15 minutes sur le TP du jour (50% de la note
du TP). Il est donc indispensable de préparer les TP avant la séance.
Un compte rendu à rendre à l'enseignant en fin de séance même si celui-ci n’est pas
terminé et après vérification de l’état du poste de travail.
Un QCM en ligne, via Moodle, est prévu.
Pour chacun des 5 TP : Interrogation + compte rendu = 1 note sur 20 (qui correspondra à
10 % de la note finale de TP).
Note finale de TP = (50% moyenne des 5 notes précédentes) + (50% QCM).
0.5 points supplémentaires vous seront attribués après avoir réussi le test « La sécurité en
TP » sur Moodle.
La note finale de TP compte pour 30% de la note finale de l'UE.
• Toute absence doit être justifiée (contrat de travail, certificat médical) et chaque séance
rattrapée.
• Les redoublants ayant atteint une moyenne supérieure à 10 peuvent conserver cette note.
3
4
Instructions pour la rédaction du compte rendu de TP
Pour préparer au mieux le compte-rendu, il est recommandé, avant chaque séance de TP,
rédiger l’introduction, et surtout de faire le travail préliminaire.
I Introduction
Elle doit présenter de façon succincte (environ 10 lignes) le principe et les objectifs du TP en
présentant les notions chimiques utilisées.
II Résultats
Cette partie doit présenter les graphiques (avec titre, échelle, nom des axes et unités), les
tableaux (avec un titre), les calculs des grandeurs demandées (avec leur unités) ainsi que leurs
incertitudes associées. Dans cette partie, vous présenterez aussi les protocoles qui ne figurent
pas dans le fascicule de TP (dilution,…).
IV Conclusion
Les principaux résultats seront résumés de façon brève. La validité et la précision de la
manipulation peuvent aussi être discutées.
5
Rôle : délivrer un volume de liquide avec une précision caractéristique
6
Présentation des résultats
Tous les calculs doivent être détaillés en particulier les calculs d’incertitude (forme littérale et
application numérique) et les résultats toujours accompagnés des unités.
• Les résultats seront donnés en notation scientifique : un chiffre avant la virgule (compris
entre 1 et 9 inclus), le reste après la virgule et une puissance de 10.
• Vous devez garder le maximum de chiffres significatifs jusqu’à la détermination finale
des grandeurs calculées (par exemple les concentrations molaires et massiques). Par
contre, lorsque vous présenterez le résultat final, 3 chiffres significatifs sont en général
bien suffisants !
• L’incertitude absolue vous est demandée ici avec 1 chiffre significatif, la précision
(incertitude relative*100) avec deux chiffres significatifs.
• Après avoir déterminé l’incertitude absolue, vous utiliserez la règle d’arrondi détaillée
ci-dessous :
1) si le premier chiffre non significatif est supérieur à 5, on arrondit le chiffre significatif
à l’unité supérieure,
2) si le premier chiffre non significatif est inférieur à 5, on arrondit le chiffre significatif
à l’unité inférieure,
3) si le premier chiffre non significatif est égal à 5, on arrondit le chiffre significatif à
l’unité paire.
• Toujours présenter un résultat avec son incertitude absolue, avec le même nombre de
chiffres après la virgule pour le résultat et son incertitude.
7
Exemple : si on exprime par V = 10,00 mL le volume délivré par une pipette de 10 mL,
alors DV = 0,05 mL signifie que le volume prélevé est compris entre 9,95 et 10,05 mL. On écrit
alors V = 10,00 ± 0,05 mL.
2. Incertitude absolue Dx
L’incertitude absolue sur une valeur x représente la limite supérieure de l’erreur qui a
pu être commise ; elle s’exprime avec un seul chiffre significatif.
Ainsi, on aura toujours le même nombre de chiffres après la virgule pour le résultat et
son incertitude absolue.
Il est bien évident que le nombre de chiffres significatifs d’une valeur numérique est
indépendant de l’écriture décimale ou exponentielle de la valeur numérique. Exemple : le
volume V = 18,0 mL est donné avec 3 chiffres significatifs, il peut aussi s’écrire 1,80.10-2 L
L’incertitude relative et la précision sont deux grandeurs mettant en relation une valeur et
l’incertitude absolue qui lui est associée.
• L’incertitude relative Dx/x sur une valeur x s’exprime avec 2 chiffres significatifs
(mais pour les calculs ultérieurs, vous conserverez le maximum de chiffres significatifs
jusqu’à la détermination finale de la valeur de x).
• La précision d’une valeur x est définie par (Dx/x)*100 : elle s’exprime avec 2 chiffres
significatifs si la précision est supérieure ou égale à 10%, et avec un seul chiffre
significatif si la précision est inférieure à 10%.
Exemple : V = 18,0 ± 0,1 mL ; DV/V = 0,0056, soit une précision de 0,5%.
4. Calculs d’incertitude
Nous utiliserons pour calculer les incertitudes sur les résultats expérimentaux l’approche
classique :
On doit poser le calcul d’incertitude à partir de l’expression littérale de la grandeur.
L’incertitude peut alors être calculée grâce aux deux règles suivantes :
• L’incertitude absolue sur une somme ou une différence est égale à la somme des
incertitudes absolues sur chacun des termes.
Si C = A + B alors DC = DA + DB
• L’incertitude relative sur un produit ou un quotient est égale à la somme des
incertitudes relatives sur chacun des termes.
Si C = A*B alors DC/C = DA/A + DB/B
8
Sommaire
9
10
TP1. DOSAGES D'OXYDO-REDUCTION :
TITRAGE DES IONS Fe(II) DANS UN ANTI-MOUSSE DE JARDIN
ET MANGANIMETRIE
OBJECTIFS :
Dans ce TP vous allez effectuer des dosages d’oxydo-réduction.
Les objectifs de ce TP sont les suivants :
- doser le Fe2+ contenu dans un antimousse de jardin par potentiométrie (partie 1) ;
- doser une solution de H2O2 et une solution de K2Cr2O7 par manganimétrie (partie 2).
Partie 1 :
1. Calculer la valeur théorique de la constante d’équilibre de la réaction entre Fe2+ et Ce4+. Que
peut-on en déduire de cette valeur ?
2. Calculer la valeur théorique de la différence de potentiel mesurée à l’équivalence du
« Titrage des ions Fe2+ contenus dans un antimousse de jardin ».
3. Remplir les tableaux d’avancement ci-dessous, correspondant au « Titrage des ions Fe2+
contenu dans un antimousse de jardin ». Exprimer [Fe3+], [Fe2+], [Ce4+] et [Ce3+] en fonction
de a (concentration en cérium de la solution titrante), x (volume de cérium versé), xe (volume
de cérium versé à l’équivalence) et V (volume de solution dans le bécher quand x=0) avant
l’équivalence, au point équivalent et après l’équivalence.
Avant l’équivalence :
[Fe2+] [Ce4+] [Fe3+] [Ce3+]
(mol.L-1) (mol.L-1) (mol.L-1) (mol.L-1)
[ ] après réaction
A l’équivalence :
[Fe2+] [Ce4+] [Fe3+] [Ce3+]
(mol.L-1) (mol.L-1) (mol.L-1) (mol.L-1)
[ ] après réaction
Après l’équivalence :
[Fe2+] [Ce4+] [Fe3+] [Ce3+]
(mol.L-1) (mol.L-1) (mol.L-1) (mol.L-1)
[ ] après réaction
Partie 2 :
1. Pour le dosage direct de H2O2 par manganimétrie : écrire les demi-équations des 2 couples
rédox. En déduire l’équation bilan de la réaction se déroulant lors du dosage. Ce dosage est-
il possible ? Justifier.
2. Pour le dosage indirect de K2Cr2O7 par manganimétrie : écrire les demi-équations rédox et
l’équation bilan de la réaction se déroulant dans le bécher, avant introduction de la solution
titrée. Montrer que cette réaction est totale. Écrire les demi-équations rédox et l’équation
bilan de la réaction du dosage. Ce dosage est-il possible ? Justifier.
11
Partie 1. Titrage potentiométrique des ions Fe(II) dans un anti-mousse de jardin
I. PRINCIPE
Effectuer un titrage potentiométrique c’est suivre l’évolution du potentiel d’une solution en
fonction du volume ajouté de solution titrante. Au cours du titrage, la différence de potentiel
entre les 2 électrodes (mesure et référence) est mesurée. L’électrode de mesure est une électrode
de platine. Elle est inerte par rapport aux différents réactifs et « inattaquable ». Elle prend le
potentiel du couple Ox/Red présent en solution. L’électrode de référence est une électrode « au
calomel saturé » (plus précisément au calomel en équilibre avec une solution saturée en KCl).
Le calomel (ou chlorure mercureux) est un sel peu soluble dans l’eau, où il se dissocie selon la
réaction :
Hg2Cl2(s) D Hg22+ + 2 Cl−
Température (°C) 15 18 20 25
Ecalomel (V) 0,251 0,249 0,248 0,244
Soit un système oxydo-réducteur, de potentiel standard E10 , mettant en jeu n1 électrons suivant
la réaction d'équilibre :
Ox1 + n1e- D Red1
Soit un second système oxydo-réducteur, de potentiel standard E 02 , tel que :
Ox + n e- D Red
2 2 2
Si l'on fait réagir l'un des 2 systèmes sur l'autre, on a la réaction :
Le potentiel de l’électrode de platine plongée dans la solution peut être évalué par rapport à
l'un ou l'autre couple par la relation de Nernst. A l'équilibre, le potentiel est le même pour
chaque couple :
RT [Ox1 ] RT [Ox 2 ]
E Pt = E10 + ln = E 02 + ln
n 1F [Red1 ] n 2 F [Red 2 ]
On peut par mesure de EPt suivre, par exemple, l'évolution de la réaction d'oxydation de Red2
par Ox1. Pour la réaction (1), on peut écrire la constante d'équilibre :
[Ox 2 ]n1 [Red1 ]n 2
K=
[Red 2 ]n1 [Ox 1 ]n 2
RT [Ox 1 ]n 2 RT [Ox 2 ]n1
On a E10 + ln = E 0
2 + ln
n 1n 2 F [Red1 ]n 2 n 1n 2 F [Red 2 ]n1
RT [Red1 ]n 2 [Ox 2 ]n1
Soit E - E =
0
1
0
2 ln
n1n 2 F [Ox1 ]n 2 [Red 2 ]n1
n 1n 2 F 0
d’où ln K = (E 1 - E 02 )
RT
12
Pour que la réaction se fasse de la gauche vers la droite (oxydation de Red2 par Ox1),
il faut que la constante K ait une valeur élevée, donc que ln K soit positif et aussi grand que
possible donc que E10 >> E 02 .
Remarque : On admet généralement qu'un équilibre est totalement déplacé, lorsque l'écart
entre les 2 potentiels standards est de l'ordre de 0,2 à 0,3 V.
Données :
R = 8,314 J.K-1.mol-1
E0Fe3+/ Fe2+ = 0,68 V (en milieu acide sulfurique)
E0Ce4+/ Ce3+ = 1,44 V (en milieu acide sulfurique)
F = 96484,56 C mol-1
T = (q °C) + 273,15
L’antimousse de jardin contient des ions Fe2+. Si à une solution contenant initialement des
ions Fe2+ on ajoute peu à peu des ions Ce4+, il se produit la réaction :
2+ 4+ 3+ 3+
Fe + Ce ® Fe + Ce Réaction (2)
4+
Avant l’équivalence, Ce est le réactif limitant et on a en solution :
• les ions Fe2+ restants ;
3+ 4+
• les ions Ce , résultant de la réduction de Ce ;
3+ 2+
• les ions Fe , résultant de l'oxydation de Fe .
Dans ces conditions, le potentiel EPt peut être calculé par la relation suivante :
RT [Fe 3+ ]
E Pt = E 0Fe 3+ / Fe 2 + + ln
F [Fe 2+ ]
A l’équivalence, les réactifs sont introduits dans les proportions stœchiométriques et on a en
solution :
• [Fe3+] = [Ce3+] = C0
• [Fe2+] = [Ce4+] » 0
Dans ces conditions, le potentiel EPt peut être calculé par la relation suivante :
RT [Fe 3+ ] RT [Ce 4+ ]
E Pt = E 0
Fe 3 + / Fe 2 +
+ ln = E Ce4 + / Ce3+ +
0
ln
F [Fe 2+ ] F [Ce 3+ ]
RT [Fe 3+ ] [Ce 4+ ]
2E Pt = E 0
Fe 3 + / Fe 2 +
+E 0
Ce4 + / Ce3 +
+ ln
F [Fe 2+ ] [Ce 3+ ]
2E Pt = E 02 + E 10 E 02 + E10
E Pt =
2
2+
Après l’équivalence, Fe est le réactif limitant et on a en solution :
3+ 2+
• les ions Fe provenant de l'oxydation de Fe ;
3+ 4+
• les ions Ce provenant de la réduction de Ce ;
4+
• les ions Ce en excès ;
• [Fe2+] » 0.
13
Dans ces conditions, le potentiel EPt peut être calculé par la relation suivante :
RT [Ce 4+ ]
E Pt = E 0
Ce4 + / Ce3 +
+ ln
F [Ce 3+ ]
Partie 2. Manganimétrie
Manganimétrie = dosage de solutions réductrices par une solution titrée oxydante de KMnO4.
Suivant l'acidité du milieu, une mole de KMnO4 peut capter soit 5 moles d'électrons, soit 3
moles d'électrons.
Au cours des deux dosages que nous étudierons, nous utiliserons la première réaction. On
opère toujours en présence d'un excès d’acide sulfurique H2SO4, en milieu fortement acide.
14
Partie 2.a : Dosage direct de « l’eau oxygénée »
I. PRINCIPE
Le peroxyde d’hydrogène (ou eau oxygénée) est un amphotère : il peut agir soit comme
un réducteur soit comme un oxydant. Il intervient donc dans deux couples rédox :
H2O2 + 2 e- +2H+ D 2H2O E°(H2O2/H2O) = 1,77 V
O2 + 2 e- +2H+ D H2O2 E°(O2/ H2O2) = 0,695 V
Dans ce dosage, H2O2 sera dosée par du permanganate de potassium KMnO4 qui est un oxydant
puissant. H2O2 va donc se comporter ici comme un réducteur.
Une mole de H2O2 est capable de libérer ½ mole de O2, soit un volume de 11,2 L dans les
conditions normales. En conséquence, une solution à 11,2 volumes contient 1 mol.L-1 de H2O2.
15
Partie 2.b : Dosage indirect d’une solution de dichromate de potassium
I. PRINCIPE
Le dichromate de potassium, K2Cr2O7 est un oxydant. En présence d'une solution réductrice
(ici, solution de sulfate ferreux, FeSO4) et en milieu acide, l'ion dichromate Cr2O72- est réduit
en donnant 2 ions Cr3+ :
Cette réduction s'accompagne d'un changement de coloration (Cr2O72- jaune → Cr3+ vert),
mais la variation de teinte est progressive et la fin de la réaction est difficile à apprécier. Donc,
on ne peut pas utiliser cette variation de couleur pour déterminer le point équivalent du dosage
et il est nécessaire de procéder autrement : par un dosage par différence. On fait réagir un
excès de FeSO4 (à volume et titre connus) avec une solution de K2Cr2O7 (volume connu). Le
couple rédox mis en jeu est Fe3+/Fe2+ :
On titre ensuite l'excès de FeSO4 à l'aide d'une solution de KMnO4 de titre connu. On obtient
par différence la quantité de FeSO4 qui a été oxydée par le dichromate, on peut donc déduire la
quantité de K2Cr2O7 contenue dans un litre de solution à doser.
16
III. COMPTE-RENDU
Partie 2. Manganimétrie
Dosage direct de « l’eau oxygénée »
• Déterminer la concentration molaire de H2O2 dans la solution diluée. Calculer
l’incertitude associée à cette valeur et présenter le résultat de façon scientifique.
• Déterminer la concentration molaire de H2O2 dans la solution commerciale. Calculer
l’incertitude associée à cette valeur et présenter le résultat de façon scientifique.
• Déterminer la teneur en H2O2 en « volumes ». Calculer l’incertitude associée à cette
valeur et présenter le résultat de façon scientifique.
• Le fabricant indique une teneur de 10 volumes pour la solution commerciale de H2O2.
Comparer cette valeur théorique avec votre valeur expérimentale. Calculer l’erreur
relative (%).
17
18
TP2. DOSAGE POTENTIOMETRIQUE PAR PRECIPITATION
D’HALOGENURES METALLIQUES
OBJECTIFS :
Les objectifs de ce TP sont les suivants :
- vérifier la loi de Nernst,
- en déduire le potentiel du couple Ag+/Ag(s),
- déterminer quel halogène est présent dans les deux solutions inconnues,
- déterminer les constantes de solubilité des deux halogénures d’argent.
Au temps initial :
[Ag+] (mol.L-1) [X-] (mol.L-1) AgX (s)
[ ] à t=0 -
Avant l’équivalence :
[Ag+] (mol.L-1) [X-] (mol.L-1) AgX (s)
[ ] après réaction -
A l’équivalence :
[Ag+] (mol.L-1) [X-] (mol.L-1) AgX (s)
[ ] après réaction -
Après l’équivalence :
[Ag+] (mol.L-1) [X-] (mol.L-1) AgX (s)
[ ] après réaction -
I. PRINCIPE
ΔE = Eind -Eréf
19
L’électrode de référence est une électrode « au calomel saturé », (cf. explications au TP1), dont
le potentiel est Eréf = 0,244 V, à 25 °C sous 1 bar. Dans cette électrode le calomel est en équilibre
avec une solution saturée en KCl. Pour éviter la diffusion des ions Cl- de la solution saturée de
KCl dans la solution à titrer, on n'immerge pas l’électrode de référence directement dans la
solution à titrer. L’électrode de référence plonge dans un autre bécher contenant une solution
de nitrate de potassium et est reliée à la solution à titrer au moyen d'un pont salin.
L’électrode de mesure (ou indicatrice) est l’électrode d’argent. Son potentiel dépend du couple
rédox Ag+/ Ag(s) :
Ag+ + e- D Ag (s)
Dans cette deuxième partie du TP, une solution d’halogénures sera titrée par une solution de
nitrate d’argent. Pendant le titrage, la différence de potentiel entre une électrode d'argent et une
électrode de référence (électrode au calomel) sera mesurée (ΔE = Eind -Eréf). Le potentiel de
l’électrode d'argent plongée dans la solution contenant des ions Ag+ est donné par :
RT
E Ag = E 0Ag + ln [Ag + ]
F
Lors du titrage d'une solution d'halogénures (autre qu'un fluorure) par une solution de nitrate
d'argent, il y a précipitation d'halogénure d'argent selon la réaction suivante :
X- + Ag+ D AgX(s)
Si les concentrations sont telles que le produit des concentrations des ions en solution
[Ag+][X-] reste inférieur au produit de solubilité, la précipitation ne peut avoir lieu. Mais si ce
produit ionique atteint ou dépasse la valeur du produit de solubilité Ks, le sel AgX précipite.
Lors de la précipitation, l’équation Ks = [Ag+][X-] est vérifiée. On peut donc écrire :
Ks
[Ag + ] =
[X - ]
Le potentiel de l’électrode d’argent est alors :
RT æ Ks ö
E Ag = E 0Ag + ln çç - ÷÷
F è [X ] ø
20
Dès que cette précipitation commence, la solution est saturée en halogénures d'argent. La
concentration des ions Ag+ augmente au fur et à mesure de la progression du dosage. Le
potentiel de l'électrode d'argent, qui est fonction de la concentration des ions Ag+, augmente
donc au cours du dosage et de la précipitation de AgX(s).
Au voisinage du point équivalent, la concentration des ions X- en solution devient très faible.
La concentration des ions Ag+, et par conséquent le potentiel, augmentent plus rapidement.
Au point équivalent, [Ag+] = [X-] donc en ce point [Ag+] = (Ks)1/2
L'équation du potentiel de l’électrode d’argent devient :
RT
ln (Ks )
1/ 2
E Ag = E 0Ag +
F
Attention : Le nitrate d'argent est un produit à considérer comme dangereux, et qui doit être
manipulé avec précaution. Il est caustique, corrosif et assez toxique. En contact avec la peau,
il provoque l'apparition de taches noires, qui restent indélébiles durant plusieurs jours, jusqu'à
desquamation naturelle. Il est donc indispensable de porter des gants lors de sa manipulation.
Solution n° 1 2 3 4 5
+ -1
[Ag ] en mol.L Sol. mère 0,01 0,005 0,001 0,0005
Solution n° 1 2 3 4 5
[Ag+] en mol.L-1 Sol. mère 0,01 0,005 0,001 0,0005
ΔE en V
EAg en V
21
II.3. Dosage potentiométrique des ions halogénures
Vous avez deux solutions inconnues A et B. Chaque solution inconnue contient un
halogénure : chlorure ou iodure. Les réactions de dosage sont donc :
I- + Ag+ ® AgI(s) Ks1= [I-] [Ag+] = 10-16
Cl- + Ag+ ® AgCl(s) Ks2= [Cl-] [Ag+] = 10-9,7
Pour chacune des solutions inconnues, vous effectuerez un dosage potentiométrique en utilisant
le mode opératoire suivant :
VAgNO3 (mL) 0 1 2 3 …
ΔE (V)
III. COMPTE-RENDU
Pour la solution A :
• Identifier sur le graphique tracé la différence de potentiel ΔE correspondant au début de
la précipitation de l'halogénure d'argent. Calculer la valeur théorique de ΔE
correspondant au début de la précipitation de l'halogénure d'argent. Comparer les 2
valeurs.
• Calculer le potentiel de l’électrode d’argent pour un volume de AgNO3 égal au double
du volume équivalent. Comparer avec la valeur expérimentale de votre graphique.
• Calculer, à la demi-équivalence, le produit de solubilité de l’halogénure d’argent formé
dans la solution inconnue A. Ce résultat est-il en accord avec le résultat trouvé
précédemment à l’équivalence ?
23
24
TP 3. DOSAGE DES CARBONATES DANS UNE LESSIVE
OBJECTIFS
- Savoir effectuer un dosage par titrage colorimétrique, pHmétrique et conductimétrique.
- Déterminer le pourcentage massique en carbonates d’une lessive.
I. INTRODUCTION
A l’origine, le mot lessive désignait une eau chaude chargée de sels alcalins utilisée pour
blanchir le linge. Maintenant, elle désigne ces produits chimiques qui, en solution aqueuse, ont
pour rôle de décrocher « les tâches », le plus souvent organiques, généralement insolubles dans
l’eau, salissant linge, vaisselle, etc… Leurs compositions sont très diverses. Il a fallu les adapter
aux problèmes posés par leur dispersion dans l’environnement ainsi qu’aux progrès de la
technologie des machines à laver. Les lessives en poudre contiennent généralement :
- De 10 à 30% d’agents tensioactifs ou surfactants. Ce sont des molécules amphiphiles créant
des micelles qui solubilisent les salissures organiques, matières grasses le plus souvent.
- De 20 à 60% de composés minéraux : auparavant il s’agissait de phosphates destinés à
complexer les alcalino-terreux Ca2+ et Mg2+ de l’eau car ces derniers diminuent l’efficacité
des tensioactifs. Du fait de leur impact environnemental, depuis une dizaine d’années, les
phosphates sont remplacés par des zéolithes, alumino-silicates naturels ou synthétiques,
dont la structure comporte des canaux dans lesquels se fixent les ions.
- De 5 à 15% d’inhibiteurs de corrosion.
- De 0 à 5% de stabilisateurs d’émulsion, agents de blanchiment, enzymes, azurants (l’aspect
jaunâtre du linge est dû à la présence d’impuretés qui absorbent dans le bleu. Les azurants
25
sont des molécules qui absorbent dans l’UV et émettent dans le bleu, ce qui « compense »
visuellement la présence d’impuretés. Voilà comment obtenir un linge plus blanc que
blanc !), parfums, …
Les lessives contiennent du carbonate de sodium Na2CO3 servant à augmenter le pH
pour assurer une meilleure efficacité des tensioactifs anioniques utilisés.
Les ions carbonates contenus dans la lessive vont être dosé par l’acide chlorhydrique
HCl. L’ion carbonate CO32- est une dibase correspondant aux deux couples acide/base :
H2CO3/HCO3- H2CO3 + H2O D HCO3- + H3O+ pKa1= 6,4
HCO3-/CO32- HCO3- + H2O D CO32- + H3O+ pKa2= 10,3
Lors d’un dosage par l’acide chlorhydrique HCl, les différentes espèces acido-basiques
associées aux ions carbonate vont entrer en jeu.
L’objectif du TP est de doser les ions carbonate présents dans la lessive (déterminer la
teneur massique de la lessive en carbonate de sodium, c’est-à-dire la masse, en grammes, de
carbonate de sodium contenu dans 100 g de lessive). Pour cela, différentes méthodes seront
utilisées :
- un titrage colorimétrique pour lequel vous devrez choisir le(s) indicateur(s) coloré(s)
adéquat(s),
- un titrage pHmétrique,
- un titrage conductimétrique.
26
indicateurs colorés ont des propriétés acido-basiques, changent de couleur en fonction du pH
de la solution. Comme l’équivalence d’un titrage acido-basique s’accompagne d’un brutal
changement de pH, les indicateurs colorés choisis changeront de couleur à l’équivalence (s’ils
sont bien choisis).
27
dépassée ; pour un volume V + 1 goutte, la solution a changé de couleur et l’équivalence est
dépassée. On peut estimer l’incertitude due à la méthode sur le volume équivalent à ΔV = 0,05
mL.
A l’équivalence, il aura fallu ajouter autant de base que d’acide initialement présent (ou
inversement) : n°(A1H) = nversé(A2-)
Attention : à l’équivalence, il ne reste plus de A1H ni de A2-, ils ont tous réagi ensemble !!!
28
La démarche est la suivante :
Utilisation du pH-mètre
Les électrodes de pH seront maniées avec précaution. Les rincer avant la mesure à l'eau
déionisée avec un jet de pissette. Ne pas les essuyer. Les plonger dans la solution et attendre
que le pH soit stabilisé pour noter la valeur. Attention de ne pas heurter l'électrode de verre
sur le bord du bécher.
La manipulation terminée, retirer les électrodes, les rincer à l'eau déionisée et les mettre dans
un flacon contenant de l'eau déionisée.
Etalonnage du pHmètre
Le pHmètre est un potentiomètre. Il faut l’étalonner, c’est-à-dire déterminer quelle tension est
mesurée en fonction du pH et donc la relation linéaire qui lie la tension E et le pH.
1- à l’aide d’une solution tampon à pH=7, l’ordonnée b est déterminée,
2- à l’aide d’une solution tampon à pH=4, la pente a est déterminée.
Précision : 0,1 voire 0,01 unité de pH
29
II.3. TITRAGE CONDUCTIMETRIQUE
Pour un titrage conductimétrique, l’évolution de la conductivité de la solution en fonction du
volume de titrant v versé est suivie. Le point équivalent est repéré par un changement de pente
sur la courbe σ = f (v). Plus la rupture de pente est importante, plus le point équivalent sera
repéré.
La précision de la mesure est affectée par la dilution apportée par le volume de titrant. Pour
éviter ces imprécisions :
o on travaille avec une solution à titrer de grand volume et/ou une solution titrante de très
forte concentration dans une microburette.
o Ou on corrige de la dilution : σ corrigé = σ mesuré (v0+vversé)/v0 avec v0 le volume initial
dans le bécher.
30
La conductivité σ est égale à : σ = ∑! 𝑐 i λi. Elle est donc liée aux concentrations et à la nature
des ions présents au cours du dosage.
Selon le volume de soude VB versé, les concentrations des différents ions sont les suivantes :
c à V B = VE ~ 0 CA.VA / V CB.VB / V ~0
Les concentrations des ions varient pendant le titrage selon le tableau suivant :
VB [H3O+] [Cl-] [Na+] [OH-]
VB < VE Diminue Constant Augmente ~0
VB > VE ~0 Constant Augmente Augmente
VB σ (S.m-1)
31
La courbe expérimentale est arrondie de part et d’autre du point d’équivalence. On détermine
donc VE par extrapolation (tracé de droite).
Remarques : Dans ce TP, les ions carbonates seront titrés par conductimétrie.
A T=25 °C, les conductivités molaires des ions en solution sont : λ°( CO32-) = 138,6.10-4
S.m2.mol-1; λ°( HCO3-) = 44,5.10-4 S.m2.mol-1; λ°(H3O+) = 350.10-4 S.m2.mol-1; λ°(OH-) =
199.10-4 S.m2.mol-1; λ°(Na+) = 50.10-4 S.m2.mol-1; λ°(Cl-) = 76,5.10-4 S.m2.mol-1.
Utilisation du conductimètre
La mesure de la conductivité σ se fait à l’aide d’un conductimètre qui est un appareil mesurant
en réalité la conductance G d’une portion de solution. La conductivité σ est directement liée à
la conductance G par la relation : σ = Kcell×G.
La cellule conductimétrique est constituée par deux plaques de platine parallèle de surface s et
distante d’une longueur l. La géométrie de cette cellule de mesure permet de définir le rapport
l/s, constante caractéristique de la cellule de conductivité : Kcell = l/s
Cette constante Kcell est déterminée par étalonnage dans une solution de KCl à 0,01 mol.L-1.
32
Protocole du titrage colorimétrique
- Rincer la burette deux fois avec de l’eau distillée puis avec un peu de solution titrée d’acide
chlorhydrique HCl à Ca = (0,100 ± 0,001) mol.L-1.
- Remplir ensuite la burette avec cette solution titrée d’acide chlorhydrique HCl.
- Prélever 50 mL de la solution de lessive avec une pipette jaugée et les mettre dans un bécher
de 100 mL.
- Ajouter le barreau aimanté et 2-3 gouttes de l’indicateur coloré choisi pour doser la première
basicité.
- Mettre sur l’agitateur magnétique afin d’homogénéiser la solution en permanence.
- Procéder à un premier titrage « grossier » (pour évaluer la grandeur des volumes équivalents)
en versant l’acide chlorhydrique HCl contenu dans la burette mL par mL. Au changement de
couleur de la solution, noter le premier volume équivalent.
- Puis, ajouter 2-3 gouttes du deuxième indicateur coloré choisi pour visualiser la deuxième
équivalence.
- Verser de nouveau l’acide chlorhydrique HCl contenu dans la burette mL par mL jusqu’à ce
deuxième changement de couleur. Noter ce deuxième volume équivalent.
33
• Titrage pHmétrique
- Procéder au titrage pHmétrique comme pour le titrage colorimétrique.
- En plus de l’utilisation des indicateurs colorés, plonger l’électrode de pH (ou les électrodes)
dans la solution en ayant préalablement pris le soin de l’avoir rincée à l'eau déionisée.
Attention de ne pas heurter les électrodes.
- Verser l’acide chlorhydrique HCl contenu dans la burette en relevant les valeurs de pH tous
les mL, puis tous les 0,2 mL autour du volume équivalent (1mL avant et 1 mL après). Vous
noterez les volumes équivalents observés par les changements de couleur. Ils seront plus
précis et vous utiliserez ceux-ci pour votre compte rendu.
- Arrêter le dosage après avoir versé un volume d’acide chlorhydrique supérieur au deuxième
volume équivalent et que le pH devienne constant (souvent le volume de la burette, 25 mL).
- Rincer vos électrodes et les mettre dans un flacon contenant de l'eau déionisée.
• Etalonnage du conductimètre
- Rincer la cellule conductimétrique avec l'eau déionisée.
- Plonger la dans une solution d’étalonnage de KCl à 0,01 mol.L-1.
- Lancer le mode « étalonnage » (ou calibration) sur le conductimètre. Demander si besoin
l’aide de votre enseignant qui vous montrera la procédure à suivre.
- Dès que le conductimètre a fini son étalonnage, il donne la constante de cellule (en cm-1).
Vous pouvez ensuite utiliser le conductimètre pour vos mesures.
- Rincer la cellule conductimétrique avec l'eau déionisée.
• Titrage conductimétrique
- Procéder au titrage conductimétrique comme pour le titrage colorimétrique.
- Verser l’acide chlorhydrique HCl contenu dans la burette en relevant les valeurs de
conductivité σ (en µS.cm-1) tous les mL.
- Arrêter le dosage après avoir versé un volume d’acide chlorhydrique équivalent à celui versé
pour le dosage pHmétrique (souvent le volume de la burette, 25 mL).
- Rincer la cellule conductimétrique et remettre son capuchon.
34
Attention : à la fin des dosages, ne pas jeter le barreau aimanté, le remettre sur
l’agitateur.
IV - COMPTE RENDU
Introduction : rédiger une brève introduction présentant les objectifs et principes du TP.
Manipulation et théorie
1. Réaliser un schéma complet du montage à mettre en œuvre pour le dosage des
carbonates dans une lessive, par suivi colorimétrique, pH-métrique, et
conductimétrique. Une tierce personne doit pouvoir monter la manipulation sans autre
information que votre schéma.
2. Écrire les équations-bilans des deux réactions successives se produisant pendant le
dosage.
3. Calculer les constantes d’équilibre de ces deux réactions. Conclure.
4. Combien de sauts de pH devrait-on observer ? Quel serait le rapport entre ces volumes
équivalents ?
5. Quel est le pH théorique à la première équivalence (si véq1 = 7,5 mL) et à la deuxième
équivalence (si véq2 = 15 mL) si la concentration initiale en ions carbonates est de 0,015
mol.L-l ?
35
le 2ème volume équivalent ? Comparer avec la valeur théorique déterminée à la question
4. Si expérimentalement, vous ne retrouvez pas la valeur théorique, justifiez.
3. Déterminer graphiquement les deux pKa des couples HCO3-/CO32- et H2CO3/HCO3-.
Pour quels volumes remarquables les obtient-on ? Justifier. Sont-ils en accord avec les
valeurs théoriques ?
4. Comparer les pH théoriques obtenus à la première et à la deuxième équivalence
(calculés à la question 4) avec ceux obtenus sur votre courbe.
5. Avec le premier volume équivalent trouvé, calculer la concentration molaire des
carbonates dans la solution de lessive et son incertitude associée.
6. Déterminer la concentration massique du carbonate de sodium contenu dans la solution
de lessive (M(Na2CO3) = 106 g.mol-1) ainsi que son incertitude associée.
7. En déduire la valeur du pourcentage massique P (masse, en grammes, de carbonate de
sodium contenu dans 100 g de lessive) de carbonates de sodium dans la lessive ainsi
que l’incertitude relative à ce calcul.
Conclusion : rédiger un bilan sur la validité de vos expériences, en comparant les 3 méthodes
de titrage utilisées (avantages et inconvénients, matériels, précision des résultats…).
36
TP4. CINETIQUE CHIMIQUE : OXYDATION DES IONS IODURES PAR LE
PEROXYDE D’HYDROGENE
OBJECTIFS :
Les objectifs de ce TP sont les suivants :
- déterminer l’ordre de la réaction étudiée,
- étudier l’influence de la température sur la cinétique d’une réaction.
I. PRINCIPE
L’expérience montre que cette réaction est lente et que sa vitesse peut s’écrire :
v = k [H2O2]α [I−]β [H+]γ
Pour que l’ordre par rapport au réactif considéré soit aussi l’ordre de la réaction, il faut que
les concentrations des autres réactifs soient maintenues constantes (méthode des ordres
partiels). L’iodure de potassium (KI) et l’acide sulfurique (H2SO4) sont introduits en excès par
rapport au peroxyde d’hydrogène (H2O2) : seule la concentration du peroxyde d’hydrogène
intervient dans la cinétique :
v = k’ [H2O2]α
k’ est appelé constante de vitesse apparente.
La cinétique de cette réaction est suivie en mesurant le temps nécessaire à la formation d’une
quantité déterminée d’ions triiodure (I3−). Pour cela, des volumes de 1 mL de thiosulfate de
sodium (Na2S2O3) sont ajoutés au mélange. Les ions thiosulfate réagissent rapidement et
totalement avec les ions triiodure au fur et à mesure de leur formation, selon la réaction
suivante :
2 S2O32− + I3− D S4O62− + 3 I− Réaction (2)
Sachant que :
2 S2O32− D S4O62− + 2 e− E30 = 0,09 V
Chaque fois que la couleur réapparaît, cela signifie qu’il n’y a plus de thiosulfate en solution.
L’addition d’une nouvelle fraction de thiosulfate permet de connaître le temps de formation de
la même quantité d’ions triiodure. La réaction 2 régénère autant d’ions iodure que ce que la
réaction 1 en consomme, leur concentration reste donc constante.
37
La loi de vitesse s’écrit donc :
d[H 2 O 2 ]
Sachant que : v=- = k '[H 2 O 2 ]a
dt
d[H 2 O 2 ]
On a : v=- = k' dt
[H 2 O 2 ]a
[H 2 O 2 ]
• Pour α=1 : ln = -kt
[H 2 O 2 ]0
1 1
• Pour α=2 : - = -kt
[H 2 O 2 ] [H 2 O 2 ]0
[H 2 O 2 ] 1 1
Le tracé de [H2O2] = f(t), ln = f ( t ) et enfin - = f ( t ) permet de
[H 2 O 2 ]0 [H 2 O 2 ] [H 2 O 2 ]0
déterminer quel est l’ordre de la réaction étudiée.
On appelle temps de demi-réaction, le temps au bout duquel la moitié du réactif limitant est
consommé. Il est noté t1/2.
æ E ö
k = A expç - a ÷
è RT ø
Ea
donc ln k = ln A - avec k : constante de vitesse
RT
A : facteur préexponentiel (sans unité)
T : température absolue (K)
Ea : énergie d'activation de la réaction (J.mol-1)
R : constante des gaz parfaits (J.K-1.mol-1)
38
II. MODE OPERATOIRE
II.1. Détermination de l’ordre partiel par rapport à H2O2 à température ambiante
Dans un bécher de 100 mL :
• Introduire 10 mL d’une solution d’iodure de potassium à 50 g.L-1 à l’aide d’une pipette
jaugée.
• Ajouter 10 mL de solution d’acide sulfurique à 0,5 mol.L-1 à l’aide d’une éprouvette
graduée.
• Ajouter 20 mL d’eau distillée à l’aide d’une éprouvette graduée.
• Mesurer la température du mélange.
• Placer le bécher sur un agitateur magnétique.
• Ajouter 10 mL de peroxyde d’hydrogène à 0,05 mol.L-1 à l’aide d’une pipette jaugée
puis ajouter IMMEDIATEMENT 1 mL de thiosulfate de sodium à 0,1 mol.L-1 à l’aide
d’une burette et déclencher IMMEDIATEMENT le chronomètre.
• Lorsque la solution devient brune, relever le temps t1 (ne pas arrêter le chronomètre).
• Ajouter à nouveau 1 mL de thiosulfate de sodium, et agiter fortement jusqu’à ce que la
solution se décolore.
• Lorsque la solution redevient brune, relever le temps t2.
• Effectuer la même procédure jusqu’à t8.
II.2. Détermination de l’ordre partiel par rapport à H2O2 à 0 °C
• Répéter la procédure à des températures proches de 0 °C en utilisant un bain de glace.
La température du mélange doit être mesurée précisément et cette température doit être
stable.
• Étudier la cinétique de la réaction à cette température.
III. COMPTE-RENDU
Faire une introduction.
• Remplir le tableau d’avancement suivant pour la manipulation à température ambiante :
Temps (s) Avancement (mol) n H 2O 2 initial (mol) n I- initial (mol) n I - formé (mol)
3
t0 = 0 x0 = 0
t1 = x1 =
t2 = x2 =
t3 = x3 =
t4 = x4 =
t5 = x5 =
t6 = x6 =
t7 = x7 =
t8 = x8 =
Remarque : les expressions littérales ET les valeurs numériques des quantités de matières
seront données. Pour les expressions littérales, utiliser l’avancement (xi), les concentrations
39
initiales de peroxyde d’hydrogène et d’iodure de potassium (C1 et C2) et les volumes initiaux
de peroxyde d’hydrogène et d’iodure de potassium (V1 et V2).
t0 = 0 x0 = 0 [H2O2]0 =
t1 = x1 =
t2 = x2 =
t3 = x3 =
t4 = x4 =
t5 = x5 =
t6 = x6 =
t7 = x7 =
t8 = x8 =
• Calculer la valeur de la constante de vitesse k’ pour les 8 expériences que vous venez
1 [ H 2 O2 ]
d'effectuer, sachant que - ln = k'.
t [ H 2 O2 ]0
• Refaire les calculs de k’ pour les expériences menées à 0 °C (sans l’interprétation
statistique). Tracer la courbe ln k’ = f(1/T) sur papier millimétré. Calculer son coefficient
directeur et en déduire la valeur de Ea.
• Pour cette étude il aurait fallu faire l’expérience à une autre température (pour avoir un 3ième
point). Quelle température auriez-vous choisie ?
Conclure.
40
TP 5. PILES DE CONCENTRATION
OBJECTIFS
- Réaliser des piles de concentration.
- Étudier l’influence des mécanismes de précipitation et de complexation sur le potentiel
redox.
I – PRINCIPE
I.1. Formation d’une pile classique et d’une pile de concentration
Lorsqu’on met en contact deux électrodes constituées de 2 métaux différents plongeant
dans 2 solutions contenant les ions caractéristiques de chaque métal (ex : une électrode d’Ag(s)
dans une solution d’ions Ag+ et une électrode de Cu(s) dans une solution d’ions Cu2+), il existe
une force électromotrice qui est due à la capacité du métal à s’oxyder (ex : transformation de
Ag(s) en Ag+) ou du ion à se réduire (ex : transformation de Ag+ en Ag(s)). Cette capacité est
donnée par le potentiel standard de chaque métal, noté E°Mn+/M. L’oxydant d’un couple dont le
potentiel standard est élevé a la capacité d’oxyder le réducteur d’un couple de potentiel standard
nettement inférieur.
M1(s) | M1 + || M2 + | M2(s)
demi-pile 1 demi-pile 2
Les demi-réactions aux électrodes dans chaque demi-pile (écrites ici dans le sens de la
réduction) sont :
- demi-pile 1 : M1+ + e- M1
- demi-pile 2 : M2+ + e- M2
41
Ainsi, la force électromotrice ΔE est égale à :
RT RT
ΔE = E2 – E1 = E°M2+/M2 + ln[M2+] - E°M1+/M1 - ln[M1+]
F F
Cette force électromotrice (ΔE) va induire une circulation d’électrons entre les 2 solutions afin
d’égaliser les potentiels des solutions.
Comme on peut le voir dans la relation de Nernst, le potentiel de chaque demi-pile ne dépend
pas uniquement du potentiel standard E°, mais également de la concentration des ions en
solution. Il est donc possible de créer des piles en utilisant des métaux identiques plongeant
dans des solutions de concentrations différentes. Ces piles sont appelées piles de
concentration. Connaissant les concentrations en ions dans les deux demi-piles, il est donc
possible de prévoir dans quelle demi-pile aura lieu l’oxydation et la réduction, ainsi que le sens
du courant.
Pour les 2 demi-piles notées demi-pile 1 et demi-pile 2 dans notre représentation schématique :
RT RT
ΔE = E2 – E1 = E°M2+/M2 + ln[M2+] - E°M1+/M1 - ln[M1+]
F F
RT RT
Donc : ΔE = ln[M2+] - ln[M1+]
F F
car, dans le cas d’une pile de concentration : E°M1+/M1 = E°M2+/M2
RT
Soit, ΔE = ln([M2+]/[M1+])
F
Différents mécanismes chimiques peuvent être utilisés pour modifier la concentration en ions
d’une solution. Dans ce TP, on s’intéressera au couple Ag+/Ag. En plus de la réalisation de
piles de concentration classiques, on étudiera des piles de concentration pour lesquelles la
concentration en ions Ag+ est modifiée par :
- précipitation : par ajout d’ions Cl- à une solution d’ions Ag+ entrainant la précipitation de
chlorure d’argent (AgCl) ;
- complexation : par ajout de NH3 à une solution d’ions Ag+ pour former un complexe noté
[Agx(NH3)y]x+.
La formation du précipité AgCl ou du complexe [Agx(NH3)y]x+ induisent une diminution de la
concentration en ions Ag+ « libres » en solution.
42
I.2. Formation d’une pile de concentration par précipitation
L’ajout d’ions Cl- à une solution aqueuse contenant des ions Ag+ conduit à la formation d’AgCl,
qui précipite à cause de son insolubilité dans l’eau. La réaction est la suivante :
Ag+ + Cl- D AgCl(s)
Si les concentrations sont telles que le produit ionique [Ag+][Cl-] reste inférieur au produit de
solubilité Ks, la précipitation ne peut avoir lieu. Mais si le produit de solubilité est atteint ou
dépassé ([Ag+][Cl-] ≥ Ks), le sel précipite.
Lorsque le produit ionique atteint le Ks ([Ag+][Cl-] = Ks), le potentiel d’une électrode d’argent
plongeant dans cette demi-pile est donné par la relation :
RT
EAg+/Ag = E°Ag+/Ag + ln [Ag+] avec [Ag+] = Ks / [Cl-]
F
Si la concentration en ions Cl- est très élevée par rapport à la concentration en ions Ag+, alors
on peut considérer que la concentration en ions Cl- à l’équilibre est proche de sa concentration
initiale. De plus, si le potentiel standard E°Ag+/Ag n’est pas connu, il est possible de s’en
affranchir en créant une pile de concentration avec 2 électrodes d’argent. Il est ainsi possible
de déterminer le produit de solubilité Ks.
Dans ce TP, on s’intéressera au complexe entre les ions argent et l’ammoniaque, noté
[Agx(NH3)y]x+. Le complexe sera formé en ajoutant de l’ammoniaque dans une pile de
concentration de Ag/Ag+.
2
[Agx(NH3)y]x+ x Ag+ + y NH3
1
où x et y sont des nombres entiers.
En solution diluée on a :
[Ag+ ]x . [NH3 ]y
Kd =
[[Ag x (NH3 ) y ]x + ]
Si on opère en présence d'un grand excès de NH3, pratiquement tous les ions Ag+ sont sous
forme de complexe, l'équilibre est déplacé presque totalement dans le sens 2. La détermination
de x et de y peut se faire en étudiant la variation du potentiel d'une électrode d'Ag avec les
concentrations totales [Ag]t et [NH3]t, NH3 étant en grand excès.
Dans ces conditions, à l’équilibre on aura :
[[Agx(NH3)y]x+] = 1 [Ag+]0
x
[NH3] = [NH3]0
Pile 1 : Ag(s) | Ag+ (m1) ; NH3 (m2) || Ag+ (m1’) ; NH3 (m2) | Ag(s)
demi-pile 1 demi-pile 1’
Pile 2 : Ag(s) | Ag+ (c1) ; NH3 (c2) || Ag+ (c1) ; NH3 (c2’) | Ag(s)
demi-pile 2 demi-pile 2’
m1 , m1’ et m2, et c1, c2 et c2’ sont les concentrations initiales des diverses espèces.
44
Pour la Pile 1 :
Si on appelle [Ag+] et [Ag+]’ les concentrations en Ag+ libre dans chacune des demi-piles, le
potentiel est donné par :
RT
demi-pile 1 E1 = E°Ag+/Ag + ln [Ag+]
F
RT
demi-pile 1’ E1' = E°Ag+/Ag + ln [Ag+]’
F
Si on néglige le potentiel de jonction (résistance électrique due à la jonction des deux
demi-piles), la différence de potentiel entre les demi-piles sera :
RT
ΔE1 = E1’ - E1 = ln ([Ag+]’ / [Ag+])
F
La concentration initiale en NH3 est la même dans les deux demi-piles (m2) et puisque [NH3]
≈ [NH3]0 = m2, l’équation (1) peut s’écrire comme :
[Ag+]x = Kd . 1 . [Ag+]0 / m2 y
x
d'où :
RT RT RT
ΔE1 = ln ([Ag+]’ / [Ag+]) = ln ([Ag+]’0 / [Ag+]0) 1/x = ln(m1’/m1)1/x
F F F
La mesure de ΔE1 permet le calcul de x lorsque m1 et m1’ sont connus.
Les résultats obtenus avec la Pile 2 serviront à calculer y à partir de la formule (1), connaissant
x, c2 et c2’.
II – MODE OPERATOIRE
Ag(s) | Ag+ ( = 10-3, 10-4 ou 10-5 mol.L-1) || Ag+ ( = 10-2 mol.L-1) | Ag(s)
demi-pile 1, 2, 3 demi-pile A
-1
Dans un bécher de 100 mL, introduire 50 mL de solution à 10-2 mol.L de nitrate d’argent et
immerger une électrode d’argent : on constitue ainsi la demi-pile notée A.
A partir de la solution à 10-2 mol.L-1 de nitrate d’argent, préparer par dilution (pipette de 10 mL
-1
et fiole de 100 mL) des solutions à 10-3, 10-4 et 10-5 mol.L d’ions argent. Transférer ces
solutions dans des béchers de 100 mL numérotés 1, 2 et 3.
Immerger, successivement, une électrode d’argent dans les béchers contenant les solutions
diluées. Associer, à l’aide d’un pont salin, chaque demi-pile (notée 1, 2 et 3) à la demi-pile A.
Mesurer la différence de potentiel (force électromotrice) de chaque pile formée à l'aide d'un
potentiomètre et en déduire le potentiel de chaque demi-pile. Prendre E°Ag+/Ag = 0,8 V.
45
b) Pile de concentration, précipitation et produit de solubilité
Ag(s) | Ag+ (2.10-4 mol.L-1) ; Cl- (10-2 mol.L-1) || Ag+ ( = 10-2 mol.L-1) | Ag(s)
Dans un bécher de 100 mL, introduire à l’aide d’une pipette jaugée 50 mL de solution à 10-2
mol.L-1 de nitrate d’argent (à préparer). Immerger une électrode d’argent pour former une demi-
pile.
Dans un deuxième bécher de 100 mL, introduire avec une pipette jaugée 50 mL de solution à
10-2 mol.L-1 de chlorure de potassium. Ajouter 1 mL de solution à 10-2 mol.L-1 de nitrate
d’argent. Immerger une électrode d’argent dans ce deuxième bécher. Relier les deux béchers
par un pont salin. Mesurer la force électromotrice de la pile formée. En déduire le produit de
solubilité, Ks, de AgCl.
Pile 1
Ag(s) Ag+ (m1 = 5.10-5 mol.L-1) Ag+ (m1’= 5.10-3 mol.L-1) Ag(s)
NH3 (m2 =10-1 mol.L-1) NH3 (m2 =10-1 mol.L-1)
demi-pile 1 demi-pile 1’
Pile 2
Ag(s) Ag+ (c1 = 5.10-4 mol.L-1) Ag+ (c1 = 5.10-4 mol.L-1) Ag(s)
NH3 (c2 =10-1 mol.L-1) NH3 (c2’ =10-2 mol.L-1)
demi-pile 2 demi-pile 2’
46
o Détermination du potentiel standard de l’électrode d’argent E°Ag+/Ag
Pile 3
Ag(s) Ag+ (c1 = 5.10-4 mol.L-1) KCl, Hg2Cl2(s) Hg
demi-pile 3 demi-pile 3’
Remarque : dans cette pile il n’y a pas d’ammoniaque donc pas de formation de complexes. La
concentration en ions Ag+ libres est donc celle initialement introduite.
Pile 4
demi-pile 4 demi-pile 4’
47
La pile 4 est réalisée en introduisant dans un premier bécher : 25 mL de AgNO3 10-2 mol.L-1 et
25 mL de NH3 0,2 mol.L-1. On plonge dans ce bécher une électrode d’Ag. On introduit dans un
deuxième bécher 50 mL de KNO3 (prendre la solution dans laquelle plonge le pont salin). On
plonge dans ce deuxième bécher une électrode au calomel. Les deux béchers sont ensuite reliés
par un pont salin.
III – COMPTE-RENDU
Faire une introduction.
48