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LA FLAMME N°521 27 octobre 2023
Le peuple est capable de prodiges insoupçonnés contre
ses oppresseurs
E
n octobre 1963, le peuple dahoméen s’est insurgé contre
le premier gouvernement après l’indépendance formelle
et l’a renversé. Ce premier gouvernement dirigé par
Hubert MAGA et Sourou Migan APITY, sous la direction et la
dictée de la France a instauré un parti unique, le PDU, combattu
et dissout tous les partis et organisations d’opposition, roulait
dans la gabegie et la corruption pendant qu’il imposait les
sacrifices aux travailleurs salariés, à la paysannerie et à la
jeunesse. Il s’est cru tout permis avec le soutien et la soumission
au colonisateur encore présent. Il régnait et dominait. Mais en
octobre, un scandale au sein du pouvoir, l’affaire Bohiki, fut le
scandale de trop. En l’espace de dix jours d’insurrection, le
gouvernement de PDU a été renversé.
Ainsi, alors jusqu’en septembre 1963 nul ne pouvait voir la fin du
régime du PDU aussi proche. Mais le peuple dahoméen a montré
que contrairement aux défaitistes, aux opportunistes et
collaborationnistes, qu’il faut lui faire confiance, avoir foi en ses
capacités, se convaincre qu’il est capable de prodiges
insoupçonnés quand il est poussé à bout.
Que vive à jamais le soulèvement populaire du 28 octobre 1963.
La Rédaction
28 Octobre 1963 au Dahomey (actuel Bénin)
Il y a 60 ans, un soulèvement populaire a renversé le
pouvoir PDU de MAGA-APITY
1) Arrivée du PDU au pouvoir et instauration d’une
dictature de parti unique sur le pays.
P our comprendre la portée du soulèvement populaire qui a
renversé le pouvoir pourri et pro-impérialiste du PDU
(Parti Dahoméen de l’Unité) de Maga-APITHY le 28
octobre 1963, il faut se référer à la situation politique et sociale
qui prévalait dans le pays en ce moment. Le 1er août 960, le
Dahomey accède à la souveraineté nationale. Dans la réalité,
cette indépendance n’est qu’un leurre puisque l’essentiel des
attributs de souveraineté sont aux mains de la France. Le pays
étant dominé par trois personnalités, MAGA, APITHY et
AHOMADEGBE. La France entretenait des divisions entre eux et
arrivait toujours à s’appuyer sur deux contre un, afin de
perpétuer sa domination. Ainsi, au moment de la proclamation
de l’indépendance, c’était le duo MAGA-AHOMADEGBE qui était
aux commandes. En novembre 1960, celui-ci va céder sa place au
duo MAGA-APITHY qui abandonnera leur parti respectif, le RDD
et le PRD, au profit du PDU. AHOMADEGBE, qui ne participe pas
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
à cette coalition, se retrouva dans l’opposition. En novembre
1960, une nouvelle Constitution est adoptée pour le pays. La
nouvelle constitution indiquant que la liste arrivée en tête raflait
tous les élus, le parti UDD d’AHOMADEGBE avec 31% des voix
contre 69% pour le PDU, se retrouve avec zéro député à
l’Assemblée Nationale. Parlant du régime, Maurice AHANHAZO
GLELE écrit dans son livre : Naissance d’un Etat noir : « La
constitution du 26 novembre 1960 a institué un régime
présidentiel, plus précisément une véritable dictature
constitutionnelle, une séparation très rigide du pouvoir ayant
été opérée, l’Assemblée ne dispose d’aucun moyen de contrôle
effectif sur l’action gouvernementale. » En réalité, c’est le
système du parti unique que la France avait imposé à ses agents
à la tête de nos pays pour favoriser soi-disant le développement
et l’unité nationale. On voit donc que ceux qui parlent de
réforme du système partisan aujourd’hui, n’ont rien inventé.
Monsieur AHOMADEGBE ayant refusé de fondre son parti dans
le PDU, une grosse cabale a été inventée contre lui pour le
neutraliser. Il aurait fomenté un complot contre la République.
Ce complot consistait à s’appuyer sur le grand HOUNON
GUEDEOUNGUE, militant UDD pour tuer le Président de la
République par des moyens mystiques. AHOMADEGBE fut
envoyé en prison, son parti dissout ; les principaux responsables
de son parti à travers le pays, jetés en prison, beaucoup ayant
été tués et leurs domiciles saccagés. Il fallait voir le zèle du
ministre de l’information de l’époque Monsieur Albert
TEVOEDRE. Monsieur AHANHAZO dit de lui dans son livre : « Le
Parti et le Gouvernement furent également servis habilement
par M.Tévoedjre Albert, Secrétaire d’Etat à l’Information, qui
prit de grands risques pour le régime, par ses activités, ses
prises de positions, notamment dans sa rubrique
hebdomadaire radiodiffusée : « Où en sommes-nous ? Bilan et
perspective de l’action gouvernementale. » Il faisait une
publicité systématique pour le président Maga dont il faisait
figurer le portrait toutes les semaines dans l’Aube Nouvelle, le
journal gouvernemental. Plein d’initiative, il animait avec un
groupe d’universitaires le journal du Parti "La Nation". Après la
mise au pas de l’UDD, le pouvoir constitua, un syndicat unique,
une jeunesse unifiée et un groupement unique de femmes
autour de la femme du Président de la République.
2) L’exercice du pouvoir du PDU et les résistances
populaires.
Pour le pouvoir, cet
arsenal devait permettre
de gouverner
tranquillement le pays. La
caractéristique principale
des dirigeants du pays à
ce moment-là, c’est que,
Hubert MAGA Sourou M. APITHY l’indépendance leur
ayant été imposée par la France, ils n’avaient ni plan de
développement ni perspectives. Tout était attendu de Paris. Par
contre, pour le Président, les ministres et les députés, c’était la
belle vie. Pour chaque visite à l’étranger, l’avion envoyé de Paris
était rempli à ras-bord, c’est à qui accompagnerait le Président à
l’étranger. Pendant ce temps, le peuple lui continuait de végéter
dans la misère. Les paysans étaient accablés dans les campagnes
par la taxe civique ou impôt de capitation, les brimades des
gendarmes, des chefs de villages, etc. Quant aux fonctionnaires,
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l’état leur a infligé un abattement de 10% sur leurs salaires avec
la complicité de la centrale syndicale unique la CGTD-UGTAN qui
lui est affiliée. Comme le remarque toujours Maurice AHANHAZO
GLELE : « Le calme revenu dans le pays après l’instauration d’un
Parti unique, sans aucune presse à part la presse
gouvernementale, les mœurs se relâchèrent au point de devenir
scandaleuses. Des membres influents du Parti s’étaient arrogés
des passe-droits. Les trafics d’influence étaient érigés en règle.
Les membres du Gouvernement étaient mêlés aux opérations les
plus louches. » Au niveau de beaucoup d’intellectuels c’était le
désespoir. On entendait des récriminations telles : « Le
dahoméen ne vaut rien, le pays est maudit, etc. »
Seuls les élèves et étudiants osaient se battre au niveau de leur
organisation l’UGEED, en dénonçant le pouvoir et en critiquant
sa soumission à la France. Très vite, on va se rendre compte que
le PDU était une fiction et que chacun des deux partis a conservé
son fonctionnement autonome. De fait, on commença à assister
à la dislocation du PDU. Le vice-Président de la République
APITHY est nommé ambassadeur en France, ce qui l’éloigne du
pays et laisse les coudées franches au chef de l’Etat. En août
1963, Hubert Maga, s’empare du Secrétariat Général du Parti, ce
qui déplut à APITHY qui présenta sa démission du Bureau
Politique le 5 septembre 1963 avant de la retirer. Il écrivit dans
sa lettre de démission : « En prenant mes responsabilités, j’ai
affirmé devant le peuple que je suis hostile à la concentration
des pouvoirs au Dahomey entre les mains d’un même et seul
homme. ». Face à tout ce remue-ménage, Maga fait un
remaniement ministériel et porte le nombre de ministres de 13
à 16 tout en s’octroyant le ministère de la Défense. Dans le pays,
le mécontentement était général et au sein du Parti, c’était la
réprobation totale. Tout montrait début octobre que le PDU était
mort et qu’il lui était impossible de continuer à gouverner
comme avant. Avec le mécontentement du peuple et des
travailleurs, il ne restait que l’étincelle qui allait mettre le feu aux
poudres. Elle advint avec l’affaire BOHIKI.
3) L’AFFAIRE BOHIKI ET LE SOULEVEMENT POPULAIRE
DU 28 OCTOBRE 1963
Comme on l’a vu plus haut, le pouvoir du PDU s'était
illustré par la corruption notoire de ses ministres, des fastes du
Président lui-même, la concussion et le régionalisme. Le
chômage augmentait dans les villes. Le pouvoir d'achat des
masses travailleuses avait baissé par rapport à la période
coloniale entraînant de fréquents mouvements de grève. C'est
dans ce climat qu'un parlementaire du nom de Bohiki, député de
Sakété, fit assassiner dans cette ville, le sieur Dossou, originaire
de Porto-Novo, et commis expéditionnaire à Sakété. Compte
tenu de sa position dans l'administration locale, Dossou savait
beaucoup de choses sur certaines malversations de Bohiki et
c'est pour l'empêcher de parler que ce dernier le fit assassiner.
D'abord arrêté, il fut relâché le 19 octobre 1963 sous le couvert
de l'immunité parlementaire. Avec les dissensions au niveau du
PDU, certains députés PRD de Porto-Novo comme Salomon
BIOKOU soufflèrent sur les braises car ils soupçonnaient le clan
Maga, de sauver BOHIKI pour après l’arracher au PRD. Cette
relaxation fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. « Alors que
BOHIKI rentrait directement à SAKETE dans « un panier à
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
27 octobre 2023
salade » pour être soustraits à la vindicte des Porto-Noviens, lui
et ses co-inculpés s’arrêtèrent au « Bar l’indépendance » à
Porto-Novo pour se désaltérer ; dès que la foule les aperçut, le
mécontentement populaire éclata et déclencha une véritable
insurrection dans toute la ville avec des branchages et des cris
demandant la démission du Gouvernement. Ceci ce passait le 20
octobre 1963. Très rapidement, le mouvement atteint Cotonou
où les travailleurs de la Centrale syndicale progouvernementale
déclenche une grève générale et exige la démission du
Gouvernement. Les masses insurgées saccagèrent le ministère
de l'Information et autres bâtiments administratifs. Entre-temps,
Beaucoup pressèrent AHOMADEGBE qui fut amnistié et revenu
en résidence surveillée chez lui depuis quelques mois, de venir
prendre le pouvoir. Les manifestations durèrent une dizaine de
jours à Cotonou et à Porto Novo. « La conjonction de
mécontentements et du grand malaise qui régnait dans le
pays… aboutit à la révolution du 28 octobre 1963 qui obligea M.
Maga à dissoudre son Gouvernement. » Sur les ordres de
l'impérialisme français, le Colonel Christophe Soglo, Chef d'état-
major de l'armée néo coloniale au Dahomey annonça le 29
octobre 1963 aux milliers de manifestants amassés sur
l'esplanade de la Bourse du travail à Cotonou que l'Assemblée
nationale était dissoute, la Constitution suspendue et que
l'armée, responsable du maintien de l'ordre prenait le pouvoir.
SOGLO ne garda le pouvoir que quelques jours pendant lesquels
il mit sur pied un gouvernement provisoire comprenant APITHY,
rentré de l'Ambassade du Dahomey en France et AHOMADEGBE
sorti de sa résidence surveillée à la faveur du mouvement
populaire et Hubert MAGA.
Ainsi, alors qu’en septembre 1963 nul ne pouvait voir la fin du
régime du PDU aussi proche, le peuple dahoméen a montré que
contrairement aux défaitistes et aux opportunistes, qu’il faut lui
faire confiance, avoir foi en ses capacités et se convaincre qu’il
est capable de prodiges insoupçonnés quand il est poussé à bout.
Que vive à jamais le soulèvement populaire du 28 octobre 1963.
Afia
NDLR : Une Statue honorant ce soulèvement populaire (avec des
branchages en mains) d’octobre 1963 est érigée à l’esplanade de
la Bourse de Travail.
Bonnet blanc, Blanc bonnet,
Aucune illusion sur Yayi par rapport à Talon
D
epuis quelques temps et surtout après le 1er congrès
ordinaire du Parti Les Démocrates qui a porté Boni YAYI
à la tête dudit parti, des thuriféraires de ce dernier ne
cessent d’agiter l’opinion. « Boni, l’homme qui va sauver le Bénin
en 2026. Papa bonheur de retour. La démocratie béninoise sera
restaurée en 2026, etc. ». Voilà autant de propos qui se
développent autour de la personne de Boni YAYI depuis qu’il a
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remplacé Eric HOUNDETE à la tête du Parti Les Démocrates le 14
octobre 2023. A vrai dire, tout observateur sérieux de la vie
politique au Bénin depuis au moins les 15 dernières années ne
peut se tromper de la nature illusionniste de cette propagande
entretenue autour de la personne de Boni YAYI par rapport à
Patrice TALON. A juste titre, des voix s’élèvent et dénoncent la
supercherie. Les militants du Parti Communistes du Bénin (PCB)
ainsi que des démocrates honnêtes qui refusent de se laisser
emballer par cette propagande ahurissante sont d’emblée pris
pour cibles par les défenseurs de YAYI. Mais désormais mis à nu
et à court d’arguments, ces thuriféraires de Boni YAYI sont
obligés d’en venir à des balivernes truffées de mensonges et de
calomnies.
1- A propos de la position du PCB entre les 2 tours de la
présidentielle de 2016
En réponse aux militants du PCB, les défenseurs de Boni YAYI
évoquent le fait que le PCB ait appelé à voter Patrice TALON
contre Lionel ZINSOU au second tour de la présidentielle de
2016. Ils estiment ainsi donc que les Communistes seraient
disqualifiés pour parler de leur mentor Boni YAYI. Ce faisant, ils
exposent leurs tares en matière de lutte politique et d’analyse
objective d’une situation et surtout leur refus d’accepter que la
contradiction principale, l’obstacle majeur aujourd’hui pour
l’avancement de notre pays (et des ex-colonies françaises
d’Afrique) est la domination impérialiste française qui s’exerce à
travers ses pions de la FrançAfrique au pouvoir.
Que YAYI Boni, Patrice TALON et Lionel ZINSOU soient tous les
trois, les "jeunes" éléments de la FrançAfrique que la France
coloniale veut hisser au pouvoir après KEREKOU 2,3, était visible.
Ainsi, c’est ce trio qui a fait le pouvoir de YAYI ; et le pouvoir de
YAYI était dans les faits, le pouvoir de TALON-YAYI. Les
contradictions apparus au sein de ce trio à partir de 2012 sont
secondaires et la plupart des ministres de YAYI, même après
2012 sont demeurés fidèles à TALON.
Aux élections de 2016, dans la mise en œuvre de la politique de
reconquête de ses anciennes colonies, la France a mis en avant
Lionel ZINSOU, celui qui assumait ouvertement son rôle de
défenseur de la FrançAfrique, de soldat de la recolonisation.
Pour lui, dit-il « La FrançAfrique est un mythe…, désormais les
rapports de domination et d’exclusive sont des choses qui
n’existent plus qu’à l’état résiduel et folklorique.. ». Pour lui,
« l’Afrique appartient à l’Europe » et le franc CFA, monnaie de
domination et de soumission des économies africaines aux
marchés français et européens est pour Lionel ZINSOU « une
monnaie d’intégration africaine entre 13 pays africains ». Lionel
ZINSOU était ainsi « le candidat de premier choix » de la France
avec lequel une OPA (offre publique d’Achat) était jetée sur le
Bénin à recoloniser.
Entre les deux agents de la FrançAfrique en lice, lequel est le
plus à attaquer et à éliminer par les patriotes et avec les forces
populaires acquises aux idées patriotiques, combattre le
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
27 octobre 2023
second ? Toute personne sensée sait que ce qu’il fallait faire. Et
c’est ce que le PCB a fait, avec brio : 1- faire échec à l’OPA de la
France sur le Bénin avec Lionel ZINSOU et tous les vieux pions de
la FrançAfrique et leurs partis rassemblés, Boni YAYI, Adrien
HOUNGBEDJi, Léady SOGLO, Eric HOUNDETE, etc. ; 2- se tourner
contre la dictature autocratique au service de la FrançAfrique dès
ses expressions et premiers actes en décembre 2016.
Les faits ne donnent-ils pas raison aujourd’hui au PCB qui ne
s’était pas trompé en 2016 en appelant le peuple béninois à
barrer la voie au candidat recolonisateur Lionel ZINSOU ?. Tout
le monde voit aujourd’hui à travers ce qui se passe au Mali, au
Burkina Faso et au Niger que la FrançAfrique n’est pas un mythe.
Tout le monde sait que c’est bien elle la cause principale de l’état
arriéré et dominé de nos pays. Tout est donc clair !
2- TALON dans la poursuite de l’œuvre de YAYI au service de
la FrançAfrique
Depuis, TALON révèle
au peuple béninois sa
vraie nature de pion
de la FrançAfrique :
d’abord en achevant
l’œuvre de dictature
autocratique entamée
par Boni YAY, qui
Boni YAYI et Patrice TALON pendant son règne a
procédé à avec l’exclusion de tous les partis d’opposition de
l’accès aux organes de presse publics (l’ORTB était un Office de
Radiodiffusion et Télévision Boni YAYI), à des fraudes électorales
et l’organisation de sièges militaires pour les défendre (le fameux
KO de 2011), à des répressions des grèves et grévistes ,à la
suppression du droit de grève aux douaniers pour la défense du
PVI à TALON, à la couverture des crimes de sang et assassinats
politiques (Juge Coovi, Dangnivo, Dame Agbossou, etc.). YAYI
Boni, ainsi que tous ses thuriféraires n’ont jamais fait aucune
autocritique de ces actes criminels contre les travailleurs et le
peuple au cours de ses dix ans de pouvoir. Ne parlons pas des
détournements crapuleux, du pillage des biens publics, des
concours frauduleux, les salamalecs humiliants pour la dignité du
pays devant l les puissances étrangères, notamment françaises.
Après avoir joué quelques instants au nationaliste, TALON
s’est révélé le digne continuateur de YAYI dans l’aplatissement
devant l’impérialisme français. Et de fait, YAYI et TALON : deux
loups vêtus en agneaux pour qui le peuple béninois est la bête
qu’ils s’entendent pour dévorer. Patrice TALON et Boni YAYI sont
deux personnages dont l’histoire influence négativement le
paysage politique au Bénin depuis au moins 15 ans. En effet, l’un
fabrique politiquement l’autre et réciproquement selon les
périodes.
2006 - TALON fabrique YAYI Boni en finançant par des
milliards sa campagne, pour le hisser à la tête du pays. En
contrepartie, YAYI Boni cède à TALON les secteurs les plus
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rentables de l’économie nationale, à savoir le coton avec la
SODECO et l’import-Export de l’ensemble du pays avec Bénin-
Control-PVI. Pendant sept ans - de 2006 à 2012-, YAYI Boni a
gouverné le pays en fait par procuration de TALON Patrice. Tous
les gouvernements de YAYI ont été formés par TALON et les
grands postes stratégiques nommés par lui. Même après les
brouilles autour de la manne Bénin et les affaires «
d’empoisonnement », l’équipe des ministres, députés, hauts
fonctionnaires nommés par TALON sont demeurés en place et
ont rejoint officiellement leur Patron « Télécommande », dès
que celui-ci a pris les rênes de l’Etat : tels les KOUPAKI Irénée,
MATHYS Adidjatou, DEGLA Benoît, Robert GBIAN, Barthélèmy
KASSA, Sacca LAFIA, GBADAMASSI, Mathurin NAGO, etc., etc .
Finalement, YAYI Boni hisse indirectement TALON au pouvoir,
« en le diabolisant et en amenant dans ses wagons, un néo-colon
débarqué de l’Elysée que notre peuple ne peut jamais
accepter. » (Cf La Flamme numéro 390).
Face à la gouvernance autocratique de Patrice TALON, tout le
monde voit les rapports entre YAYI et TALON. Aucune lumière
sur les nombreux scandales connus sous YAYI. Les principaux
auteurs de l’affaire dite machines agricoles (Olivier BOKO et Rock
NERI) circulent librement en toute quiétude et sont dans les
affaires avec le pouvoir. L’affaire DANGNIVO est restée sans
suite. Il veut étouffer et enterrer le scandale du siège de
l’Assemblée Nationale en rasant le chantier, symbole des
scandales financiers, pour en faire disparaître les traces.
Patrice TALON n’a fait la lumière sur aucun crime de sang et
assassinat politique intervenu sous YAYI. L’affaire DANGNIVO,
dont son avocat DJOGBENOU, a dit que la solution se trouve au
Palais de la République est demeurée sans suite depuis que
TALON est au Palais. Le Tandem YAYI-TALON est en œuvre se
défendant et se couvrant.
Le pouvoir de TALON a poursuivi, avec le soutien de tous
les dignitaires sous Boni YAYI et l’impunité des crimes politiques
de ce dernier, non seulement le pillage systématique avec la
transformation des monopoles d’Etat en monopoles privés, tels
que YAYI les lui avait concédés pendant son règne (SODECO et
PVI entre autres), mais les détournements et les marchés gré à
gré devenus la norme.
millions à la caisse mutuelle du Port ; 60 millions à la CNLS ; 50
millions CNSS antenne ouidah.
Le plus gros est bien caché au peuple : Jamais le salaire des
ministres n'a été rendu public ; - Quel est le prix du Kilomètre de
bitume sous le régime TALON ? Mystère, comme sous YAYI avec
les scandales des voies Allada-Ouidah, Comé-Bopa- Zoungbonou,
etc. !
A l’heure où nous parlons face à l’occupation du pays par
l’armée française, Boni YAYI et Patrice TALON agissent comme
en parfaite entente en se taisant. Pendant que tout le monde voit
l’impérialisme français comme instigateur de la guerre contre le
peuple frère du Niger, Boni YAYI et son réseau se refusent
d’indexer l’impérialisme français. C’est là un deal caché entre les
deux personnages sur le dos du peuple. On a encore en souvenir
la fameuse réconciliation entre les deux hommes au nom de la
décrispation de la situation du pays, la paix et les libertés. Boni
YAYI a gagné à la suite de cela un poste de médiateur de la
CEDEAO près la Guinée. Pendant ce temps, les prisonniers et
exilés politiques vivent toujours leurs calvaires. Les populations
ne cessent d’affronter la faim planifiée, les taxes et autres impôts
iniques sans oublier les casses sauvages, etc.
Dans la même dynamique, on a vu TALON et ZINSOU se
réconcilier au lendemain des élections. Cela se comprend
aisément du fait que tous deux obéissent au même maître
(l’impérialisme français).
Boni YAYI pense surfer sur la faillite du pouvoir de son tandem
Patrice TALON pour duper le peuple, ceci au service de
l’impérialisme français. Il appelle à accompagner le système
électoral de dictature autocratique de TALON pour les élections
à venir en 2026 malgré les leçons des élections législatives de
2023. Complicité pro-impérialiste oblige ! Mais le peuple et la
jeunesse éveillés savent que l’ère des pouvoirs au service des
puissances étrangères, notamment françaises est plus que
jamais révolue.
Le peuple et la jeunesse du Bénin ne tolèreront plus les pions de
la FrançAfrique au pouvoir. Aucune illusion sur Boni YAYI par
rapport à Patrice TALON ; c’est blanc bonnet, bonnet blanc.
Brieux.

La partie visible de l’iceberg, rendue publique par les

médias, des malversations financières sous patrice TALON donne
la mesure de ce qui est caché : Voici la partie visible de l'iceberg
Chronique sur la limitation des naissances au Bénin
des malversations financières sous le régime Patrice TALON* : (Suite)
285 milliards de comptes flous destinés à la lutte contre COVID-
Parentalité responsable et chômage des jeunes
19, 40 milliards (Dossier DGI), 13.6 milliards dossier ANATT ; 4.5
milliards à la CNSS ; 4 milliards à la SBEE dont 300 millions vus
sous le lit du DG - 100 millions chez le DT SBEE sans oublier ce
que les blancs ont certainement emporté sur eux) ; 1, 5 milliards
à SBEE dossier d'achats de compteur ; 1 milliards de
A pres les indignations populaires, les protestations des
diverses autorités religieuses et morales (chrétiennes,
musulmanes, rois et dignitaires traditionnels) et le
Forum organisé le 13 septembre 2023 par l’INIREF (l’Institut
surfacturations au ministère de Cadre de vie. (Jean Baptiste Elias International de Recherche et de la Formation INIREF) contre le
en a parlé) ; 300 millions à la SONEB ; 260 millions à l'ORTB ; 144

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 5

 LA FLAMME N°521
projet funeste de limitation des naissances dans notre pays, le
gouvernement a précipitamment changé de langage.
L’objectif du Gouvernement de décider d’un « indice de
fécondité optimale » c’est-à-dire du nombre d’enfants qu’une
femme peut faire au cours de sa vie s’est transformé en la
promotion de la « parentalité responsable ». Ce changement de
langage a été annoncé par le ministre d’Etat Aboudoulay Bio
Tchane qui signifie littéralement que lorsqu’on n’a pas la
capacité financière de supporter un enfant, il ne faut pas en faire.
Mieux, pour confirmer le Directeur de cabinet du même ministre
dit, « la parentalité responsable veut dire si tu n’as pas les
moyens financiers d’élever des enfants, n’en fait pas ». On
revient, selon le Gouvernement Talon, à l’équation selon laquelle
qui n’a pas de moyens financiers ne doit pas faire d’enfants.
Quel est alors l’état des lieux des moyens financiers dans notre
pays que l’Etat garantit aux hommes du peuple depuis
l’avènement au pouvoir du Président Talon et de son clan ?
Depuis plus de sept ans, le constat aussi pitoyable qu’il est,
confirme la réalité de la misère aggravée du peuple. Prenons par
exemple le cas de la jeunesse et la question d’employabilité dans
notre pays : on ne peut plus compter le nombre d’entreprises
publiques dissoutes sans aucune alternative pour ceux qui y
travaillent. Le cas de Libercom, Sonapra, Onasa, etc. traverse
encore les esprits. Beaucoup d’entreprises privées ont été aussi
arbitrairement fermées plongeant des jeunes dans le chômage
comme le cas de la Radio soleil FM, Sika TV, les société de cajaf
comon et récemment la fermeture du groupe de presse la
gazette du Golfe pour des raisons fallacieuses.
La jeunesse est prise aujourd’hui en otage dans son ensemble,
dépourvu de tous les moyens de vie décente et
d’épanouissement. L’aspiranat dans l’enseignement, la loi
officielle qui crée les conditions esclavagistes de travail avec le
contrat à durée déterminée « CDD », le licenciement à volonté,
fait de la jeunesse une proie facile, taillable et corvéable à merci
aux employeurs. C’est plus facile dans notre pays aujourd’hui
d’exploiter la jeunesse contre des salaires dérisoires avec la
bénédiction du gouvernement. C’est le cas à GDIZ de Glo Djigbé
et sur les chantiers ouverts par le gouvernement.
Selon un récent rapport de la commission économique pour
l’Afrique en avril 2021, le taux de sous-emploi est de 72 % dans
notre pays. Si les statistiques du gouvernement donnent un taux
bas de chômage officiel, le chômage réel est là : le sous-emploi
généralisé qui frappe la jeunesse pendant que l’emploi décent
est proclamé la norme aujourd’hui. Que vaut donc le théorème
de parentalité responsable du gouvernement dans cet état de
précarité dans lequel se trouve la jeunesse béninoise dans son
ensemble ? Il apparait tout simplement que la jeunesse
asphyxiée par le chômage n’a pas droit de faire des enfants car
elle n’en pas les moyens financiers d’en supporter. En privant
ainsi la jeunesse d’emploi décent et rémunérateur et en parlant
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
27 octobre 2023
de parentalité responsable, Talon fait la limitation des
naissances.
En conclusion, la parentalité responsable est juste une autre
manière de changer les mots dans l’idée de poursuivre le projet
funeste qui est la limitation des naissances.
Mahougnon
Création d’un comité des rites Vodoun au Bénin
Nos cultures réduites à un folklore pour touristes
Le gouvernement de Talon réuni en conseil des Ministres en sa
session ordinaire du mercredi 13 septembre 2023 crée un comité
des rites Vodun par décret au Bénin. La feuille de route de ce
comité se présente dans l’article2 dudit décret comme suit : « Le
comité des rites Vodun a pour mission de contribuer au
développement du tourisme religieux autour du Vodun.
A ce titre, il est chargé, de :
- contribuer à la labellisation des rites, cérémonies et
pratiques des couvents du Vodun dans le cade de leur mise
en tourisme ;
- appuyer tous les travaux liés à la mise en tourisme du
patrimoine culturel Vodun ;
- apporter un appui-conseil à la labellisation des produits
touristiques liées au Vodun ;
- apporter des avis sur les programmes d’aménagement et
d’exploitation du projet “Routes des couvents Vodun “ ;
- formuler des recommandations en vue de mettre en
valeur les savoirs, les arts et les dimensions expressives
qu’incarne le Vodun »
On perçoit à travers le
rôle dévolu à ce comité
que le gouvernement de
Talon est engagé au
développement du
tourisme religieux autour
du Vodun, donc à utiliser
nos cultures à des fins de
tourisme. Mais le gouvernement n’a aucun programme pour
enseigner les valeurs positives que véhiculent le Vodun et les
religions endogènes. L’objet est de se faire de l’argent en vue de
renflouer son empire économique. Ailleurs, on enseigne aux
enfants à l’école dans leurs langues maternelles les valeurs de
leur culture ; parce qu’il est scientifiquement prouvé qu’au
peuple ne peut se développer sans prendre appui sur sa culture.
Malheureusement, on observe que, cela n’a jamais été la
moindre préoccupation au niveau des dirigeants du pays.
Le gouvernement dit
qu’il labellise les rites
Vodun sans dire quel
contenu cela revêt. On
appelle rite,
« L’ensemble des
cérémonies en usage
dans une communauté
religieuse ; organisation
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 LA FLAMME N°521 27 octobre 2023

traditionnelle de ces cérémonies ou encore « Cérémonies réglée du football

ou geste particulier prescrit par la liturgie d’une religion », rites béninois. On ne
catholiques, protestants. On se demande si c’est le rite, peut se permettre
l’ensemble des prescriptions qui régissent la célébration du culte
à l'avenir de ternir
en usage dans les communautés Vodun auxquelles le
gouvernement veut attribuer de label pour l’offrir aux touristes ? ainsi l'image du
Dans le cas d’espèce la labellisation des rites du Vodun au Bénin sport roi. La petite
exprime quoi ! En fait, Talon veut faire des rites Vodun, des remarque que
objets de folklore aux touristes étrangers pour renflouer son l'on peut faire à
empire touristique dans le pays en alliance avec les monopoles cet endroit est
hôteliers français (Club Méditerranée, Sofitel, Novatel, etc). que si le football
Cela va dans la ligne droite de son aplatissement devant
qui est notre
l’impérialisme français. Talon dit devant le président français en
visite au Bénin en juillet 2022 que « Son ambition...de créer un sport roi est traité
environnement culturel touristique, artisanal, artistique…pour de cette manière,
une nouvelle expression du rayonnement français dans la sous- qu'en est-il des autres disciplines sportives ? La démission tout
région notamment au Bénin par une coopération entre nos deux simplement.
pays pour créer le quartier créatif culturel qui comprend l’Institut
français d’une nouvelle envergure… ». Adjignon
Ces déclarations, ont démontré que la politique culturelle
de Talon est totalement opposée à la défense de nos cultures. Ce
qu’il veut faire c’est prendre la richesse du Vodun pour ses
intérêts économiques touristiques. On comprend que si le
gouvernement Talon se donne les libertés de vouloir réduire nos Conférence sur les « Dilemmes de l’Humanité » du 14 au
cultures en folklores c’est parce que les principaux acteurs que 18 Octobre 2023 à Johannesburg
sont les rois, les devins (bokonon, babalao,) les tradi-thérapeutes
(amanons, amawato), les chefs de terre ne sont pas au pouvoir ; Intervention du Prof. Philippe NOUDJENOUME
ils n’ont pas leur chambre au parlement (chambre des dignitaires
et nationalités) pour l’examen de la conformité des lois avec les Du 14 au 18 octobre 2023 à Johannesburg en Afrique du Sud,
valeurs positives de nos us et coutumes. Ces acteurs de la s’est tenue la 3ème Conférence internationale sur les « Dilemmes
chefferie traditionnelle ne se laisseront pas faire pour que Talon
de l’Humanité » qui a connu la participation de Cinq cent (500)
développe l’hégémonie de la culture française sur le sol de
Béhanzin, Kaba, Bio-gurerra, Saka Yérima et réduise nos cultures, délégués venus de soixante-quinze (75) pays. Des représentants
le Vodun au rang du folklore touristique pour ses poches. de partis politiques, des syndicats, des dirigeants et personnalité
Seule la lutte mettra fin à ce désordre pour l’érection en politiques politiques progressistes de renom, des mouvements
loi du patriotisme. populaires, des intellectuels, etc…
Afi Tossou
Ils ont débattu et discuter non seulement des crises générées par
le capitalisme auxquelles le monde entier est confronté
aujourd’hui, mais aussi des solutions que les mouvements, les
Organisation du Championnat de football 2023 – 2024 gouvernements et les travailleurs construisent ensemble pour
au Bénin surmonter ce système.

De l’amateurisme au chaos A cet effet, des dirigeants tels que Leila Khaled (Palestine), João
Pedro Stedile (Brésil), Thomas Isaac (Inde) et Daniel Jadue (Chili)

L
e démarrage du championnat de football béninois saison
rejoindront les mouvements populaires à l’avant-garde de la
2023-2024 a connu quelques problèmes. Si le match
lutte pour un monde meilleur, notamment le Syndicat national
d'ouverture a, bel et bien eu lieu, tous les autres matches
des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA), le Mouvement des
ont été reportés sine die. Un championnat démarré dont on ne
travailleurs ruraux sans terre du Brésil (MST), L’Organisation des
connait pas la suite du calendrier des matches ! On ne sait pas à
Peuple de l’Afrique de l’Ouest (WAPO-OPAO), Le Parti
quoi ça rime, alors qu'on nous parle de ligue professionnelle.
Communiste du Bénin (PCB), le Mouvement socialiste du Ghana
C’est pire que de l’amateurisme, c’est un chaos. Tout cela relève
(SMG), Abahlali baseMjondolo (Afrique du Sud) , le Parti pour le
la faillite de la gestion du sport roi. Sinon comment comprendre
Socialisme et la Libération (PSL ; États-Unis) et des centaines
qu’on n’ait pas préparé la rentrée des classes des clubs comme il
d’autres organisations.
se doit et que certains clubs ne soient pas prêts par rapport à
d'autres. C'est une situation qui humilie le football béninois aux A cette grande rencontre, le Professeur Philippe
yeux du monde. Le gouvernement et la fédération sont les deux NOUDJENOUME, président de l’OPAO et 1er Secrétaire du PCB a
principaux responsables de cette crise. Ils doivent mieux se présenté la situation politique dans la sous-région ouest
coordonner à l'avenir pour éviter pareille défaillance au niveau Africaine.

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 7

 LA FLAMME N°521
Voici l’intégralité de son intervention
TROISIEME CONFERENCE INTERNATIONALE
« DILEMMES DE L’HUMANITE »
« Dialogues vers le Socialisme », Johannesburg, Afrique du Sud
du 14 au 18 Octobre 2023.
LA REVOLUTION PATRIOTIQUE ANTI-COLONIALE FRANCAISE
AU SAHEL :
Fondements et Portée
Camarades venus des divers pays de la planète-terre :
Cinq cent représentants des partis politiques et Mouvements
sociaux progressistes et révolutionnaires du monde, soit plus de
130 Organisations de soixante-quinze pays du monde ici
présents :
Respectés Dirigeants de l’Assemblée Internationale des Peuples
Camarades Responsables de NUMSA (National Union Of
MetalWorkers t of South Africa) – hôte de cette 3ème Conférence
mondiale en ce lieu mémorial de Constitution Hill,11 Klotze
Road, de cette Ville de Johannesburg en Afrique du Sud.
Au nom du Parti Communiste du Bénin ; au nom de
l’Organisation des Peuples de l’Afrique de l’Ouest (OPAO) - WEST
AFRICAN PEOPLES ORGANISATION et particulièrement de son
Conseil de Coordination, je vous salue ; J’apporte ici donc les
saluts patriotiques et révolutionnaires des travailleurs et des
Peuples du Bénin et de toute l’Afrique de l’Ouest, combattants
contre l’impérialisme.
Camarades,
Parmi les sujets d’actualité (que vient un peu supplanter
l’héroïque combat de Libération du Peuple palestinien) se
situent en bonne place les événements du Sahel en Afrique de
l’Ouest. En fait depuis quelque temps a éclaté une Révolution
Patriotique anti-coloniale française dans cette partie de
l’Afrique.
I- PRESENTATION DE LAFRIQUE DE L’OUEST
I-1 : Présentation géographique et historique.
1
Afrique de l’Ouest est une région terrestre couvrant toute la partie
occidentale de l’Afrique subsaharienne. Elle comprend approximativement les
pays côtiers au nord du golfe de Guinée jusqu’au fleuve Sénégal, les pays
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
27 octobre 2023
Pour peut-être bon nombre des participants à cette auguste
Assemblée, l’Afrique de l’Ouest, c’est de l’inconnu ou du peu
connu. Au regard de ce qui se note ici.
L’Afrique de l’Ouest, c’est plus 425 millions d'habitants, soit
environ un tiers de la population africaine sur 6.144.000 km2
soit le 1/5 de la superficie de toute l’Afrique1.
Berceau des empires successifs du Ghana, du Mali et Songhaï,
l'Afrique de l’Ouest est un ensemble de peuples et pays qui
possèdent des influences (historiques, culturelles, économiques,
sociales) communes, bref un héritage commun.
Ils ont subi l’esclavage arabe, mais principalement la traite
négrière transatlantique qui a désarticulé l’ensemble des
homogénéités sociétales en développement et a détourné le
cours des choses. La colonisation européenne est arrivée
achever les destructions par la fragmentation qu’elle a instituée.
I-2 : Présentation Politique : Système de colonisation et
décolonisation : la colonisation et décolonisation française et
britannique.
Camarades, l’on ne saurait comprendre la situation politique
actuelle dans le Sahel et plus généralement dans toute l’Afrique
francophone, si l’on ne se réfère pas à deux choses : le système
d’administration coloniale et le système de décolonisation qui
s’en est suivi.
La région a subi, à l’issue du Congrès de Berlin (1884-85), quatre
dominations impérialistes : Angleterre, France, principalement
et subsidiairement le Portugal et l’Espagne (Sahara Espagnol).
Donc l’ensemble est dominé par la France et la Grande-Bretagne.
Et c’est des deux que nous traiterons ici.
Résumons que la France possède dans la sous-région ouest-
africaine : 8 Colonies (Sénégal, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Mali,
Burkina Faso, Niger, Guinée Conakry), autrefois connue sous
l’appellation de « Afrique Occidentale Française (AOF), la Grande
Bretagne (4) : Nigeria, Ghana, Gambie, Sierra Leone.
La Grande Bretagne par son système « d’indirect rule » a accordé
quelque autonomie aux structures locales africaines, permettant
quelque peu le maintien de leurs personnalités, pendant que la
France a procédé par la politique dite de « l’assimilation »à la
destruction ou à des tentatives de destruction systématique de
tout ce qui représente les identités et affirmations sociales :
ethniques, religieuses, culturelles, linguistiques.
Mais l’essentiel de l’immédiat qui explique la situation actuelle
est le type de décolonisation.
I-3 : Le Pacte colonial ou un leurre d’indépendance.
En quoi consiste le Pacte colonial ?
Ce sont des Accords (au nombre de 11) secrets coloniaux mis en
œuvre autour d’un système de type fasciste pour le maintien des
ex colonies françaises d’Afrique à l’état de colonies, appelé la
« La Françafrique ». Deux colonies à l’origine ont échappé
provisoirement à ce Pacte. Il s’était agi de la Guinée de Sékou
Touré et du Mali de Modibo Kéita ; nous disons provisoirement
car ayant pour l’essentiel, été récupérées plus tard par complot
et coup d’Etat et rangées dans la catégorie des six autres.
couverts par le bassin du fleuve Niger ainsi que les pays de l’arrière-
pays sahélien.
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 LA FLAMME N°521
Ces accords englobent la défense, la monnaie, les ressources
minérales stratégiques, le domaine industriel- interdiction de
transformation des produits de matières premières sur place,
l’obligation de produire pour les industries françaises de
produire certains produits avec spécialisation par pays La Côte
d’Ivoire ; café, cacao, hévéas ; palmier à huile ; Sénégal :
arachide, Bénin, Coton, Le Mali ; Coton, Niger, uranium, etc.
Ce qu’il y a de remarquable pour ce qui concerne ces ex colonies
françaises donc, c’est qu’elles n’ont pas accédé même à une
indépendance politique. Elles sont en retard d’une phase par
rapport à leurs voisines anglophones. La puissance colonisatrice
française a maintenu des liens coloniaux et les a réduits à l’état
« d’Enclos français » d’Afrique à travers ce que l’on appelle le
« Pacte colonial ». Ce Pacte colonial ouvertement, non
seulement leur confisque la souveraineté monétaire, mais leur
interdit le droit de produire et de transformer les produits sur
leur sol. Ils doivent produire les matières premières, et les
exporter brutes vers les marchés de la métropole.
Deux pays servent de points focaux pour la domination et le
maintien du système : le Sénégal du point de vue intellectuel et
de la dissémination des idées françaises ; la Côte d’Ivoire pour la
domination économique et financière de la France : la Côte
d’Ivoire seule contribuant à plus de 40% au Compte d’Opération
de la Zone franc- BCEAO), logée auprès du Trésor français. Ces
deux pays stratégiques sont d’ailleurs encadrés soigneusement
de bases militaires permanentes : A Dakar (Cap-Vert), au Sénégal
et à Port-Bouët (41ème BIMA) à Abidjan pour le maintien du
système. En plus il peut y avoir des bases non permanentes tels
Barkane, Takuba, MINUSMA, autre structure de camouflage de
l’armée française etc.
Tout ce système avec son organisation est connu sous le nom de
« Françafrique »
C’est quoi la Françafrique ?
Nous tirons la réponse de ce document de François Xavier
VERSCHAVE et de Philippe HAUSER intitulé « Au mépris des
peuples ; le néocolonialisme franco-africain ».
« Au sud du Sahara, l’empire français a passé directement le relai
à la Françafrique… La souveraineté de la grande majorité des ex
colonies françaises de la France est un leurre, … la Françafrique
fonctionne comme un iceberg : 10% des relations franco-
africaines forment la partie émergée, immaculée. C’est le
discours de « la France meilleure amie de l’Afrique…plus grande
donatrice …patrie des droits de l’homme…avocate de l’Afrique ».
Mais il y a aussi dans un iceberg, 90% d’immergé : il s’agit en
l’occurrence de l’ensemble des structures parallèles( j’ajouterai
toutes souterraines et secrètes) mises en place par Foccart pour
faire en sorte que ces pays restent dépendants ». Il y a pour cela
quatre objectifs : « le rang de la France à l’ONU avec un cortège
d’Etats clients ; l’accès aux matières premières stratégiques
comme le pétrole et l’uranium (ou aux matières premières
juteuses comme le bois, le cacao etc), le financement occulte des
activités politiques du gaullisme ; le maintien de ces colonies
dans le giron de l’orbite occidental… » C’est un système où « tous
les éléments de la vie politique, économique et sociale
financière, policière, militaire, diplomatique, culturelle (du pays)
ont été maintenus dans le giron français avec des méthodes
parallèles. Ces méthodes ont, aux moments-clé, été d’une
violence extrême….On a donc installé dans les Etats africains des
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
27 octobre 2023
gouverneurs à peau noire… La France est la seule ancienne
puissance coloniale à avoir constitué un modèle de ce genre. Ni
la Belgique, ni l’Angleterre n’ont institué quelque chose de
comparable en Afrique ou ailleurs » (p.8-9-10 et 16)
Exemple d’institution du Pacte colonial : la monnaie CFA (Franc
des Colonies Françaises d’Afrique rattachée jusqu’à ce jour au
Trésor français et dépendant de la Banque de France.
La monnaie franc CFA (Colonies Françaises d’Afrique) est créée
en 1945. La zone franc englobe aujourd’hui quinze pays : huit
pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire,
Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo), six pays d’Afrique
centrale (Cameroun, République Centrafricaine, Congo-
Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad) et les Comores.
Cette organisation, gérée par la France, s’appuie sur des
institutions africaines : la Banque Centrale des Etats d’Afrique de
l’Ouest (BCEAO), la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC),
la Banque Centrale des Comores (BCC).
Le système franc CFA est basé sur quatre grands principes : la
centralisation des réserves de change au Trésor public français,
la fixité de la parité franc CFA/euro, la libre convertibilité du franc
CFA à l’euro, et la libre circulation des capitaux entre la France et
les pays africains de la zone franc.
A ces principes, s’ajoute la participation française aux instances
de direction des banques centrales africaines, pièce maîtresse du
système CFA puisqu’elle garantit l’application sans faille des
quatre principes précédemment cités.
Malgré les « réformes » face aux protestations populaires, et
surtout malgré le simulacre de changement de nom de CFA en
ECO-Macron-Ouattara opéré en 2019, la réalité demeure pour
l’essentiel la même.
Et la France continue d’engranger et de détenir des devises des
ex colonies françaises qu’elle place sur le marché des capitaux et
recueille des intérêts mirobolants. Sans omettre qu’elle place
même à titre d’aide aux réels propriétaires de ces sous.
« Voici l'extrait du solde du compte courant extérieur pour
quelques pays d'Afrique de l'Ouest visible par tous sur le site de
la banque de France :
Solde du compte courant extérieur auprès de la Banque de
France pour l'année en franc CFA : ( En 2010)
Bénin : 733 milliards FCFA = 1,11 milliards d'euro
Burkina faso : 659 milliards FCFA = 1 milliard d'euro
Côte d'Ivoire : 4563 milliards = 7 milliards d'euro
Guinée Bissau : 97 milliards = 147 millions d'euro
Mali : 984 milliards = 1,5 milliard d'euro
Niger : 445 milliards = 678 millions d'euro
Sénégal : 2336 milliards = 3,5 milliards d'euro
Togo : 823 milliards = 1,25 milliard d'euro
Source : http://patrickericmampouya.com/
Exemple diu Niger : Niger : une néo-colonie françafricaine
qui fournit 40% de l’énergie consommée en France 1.267.000
km², soit 2,3 fois la France et près de 28 millions d’habitants dont
plus de 60% vivent dans la pauvreté extrême, privée de l’accès à
la nourriture, à l’eau, aux installations sanitaires, aux
infrastructures et à l’instruction (71% des femmes sont
analphabètes). L’espérance de vie culmine à 43 ans. Le Niger
occupe maintenant - dans le classement de l'ONU basé sur l'IDH
(Indice de Développement Humain) - la 182ème place sur les 182
pays classés. Le pillage qu’exerce AREVA (aujourd’hui ORANO)
sur le pays est ainsi démasqué : « Selon Areva, en 2006, la
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compagnie a atteint le seuil des 100. 000 tonnes d’uranium
extrait. Le gouvernement du Niger a reçu 300 milliards de CFA sur
un total de 2 300 milliards de CFA de revenu des ventes »
(idem). ». Ces données datent des année 2010 et nécessitent
d’être réactualisées. Mais la trame de l’analyse demeure
inchangée.
Ceci sans oublier les crimes intellectuels, éducatifs, culturels etc.
II- Les autres Crimes de la France coloniale en Afrique.
La France est et demeure le plus grand Criminel contre les
peuples africains.
Un peu d’histoire :
L’Afrique est malheureusement la grande victime de cette
politique génocidaire française qui s’étale sur au moins deux
siècles en excluant la période d’esclavage qui est un autre dossier
d’étude.
1°-Madagascar : 27 mars 1947 : Révolte de Madagascar.: Bilan
officiel 89.000 morts rien qu’en 20 mois tués par les troupes
colonialistes françaises. (Source ; Google « Hérodote.net le
média de l’histoire »)
2°-Massacres de Sétif, Guelma et Kherrata dans le Constantinois
algérien, 8 mai 1945: Bilan de nationalistes algériens tués 45000
morts. -Guerre d’Algérie de 1954- 1962 : Bilan officiel : plus de
250.000 hommes
3°- Guerre du Cameroun (1955- 1962) contre l’UPC. Bilan :
400.000 personnes tuées par les troupes françaises... Un vrai
génocide. Les nationalistes Moumié, Ruben Um Nyobe, Wandié
tués.
4-- Génocide rwandais : Bilan 800.000 morts.
5°- Guerre du Congo-Brazzaville (1998) : (25 000 morts)
6°- Guerre du Biafra : bilan plus de 1 million de morts.
7°-Guerre de Libye : Officiellement au moins 50.000 tués
8°- Actuellement les guerres en cours en Afrique dont la plupart
ont pour auteurs occultes ou ouverts la France telles les guerres
au Mali, Burkina Faso, Niger, Cameroun, Centrafrique, guerre au
Nord du Nigeria etc. n’ont pas encore livré le décompte macabre
des morts qui en sortiront.
En faisant un petit recul dans le temps depuis 1960, la France a
effectué plus d’une vingtaine d’expédions armées sur le
continent africain. En 1962, intervention armée française à
Dakar pour maintenir Senghor au pouvoir menacé par une
tentative de coup d’Etat ; en 1964 c’est l’intervention des
troupes françaises au Gabon pour réinstaller Léon MBA renversé
par un coup d’Etat ; en 1967-1970 envoi de parachutistes
français en Centrafrique pour maintien et la stabilisation du
pouvoir de Bokassa ; en 1977-78, le parachutage des troupes
françaises sur Kolwezi au Katanga (au Zaïre, actuelle République
Démocratique du Congo) ; intervention en Côte d’Ivoire en 2010
contre le Président GBAGBO ; intervention en 2011 contre la
Lybie, intervention au Mali en 2012-2013.
La France a organisé des assassinats politiques individuels, des
assassinats ciblés : Barthélémy Baganda ; Ruben Um NYOBE,
Tovalou Houénou Quenum, Sylvius Olympio, Sankara, Kadhafi. ) ;
Elle a organisé la « bantoustanisation » de l’Afrique en créant de
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
27 octobre 2023
micro-Etats et en brisant toute grande entité fédérale africaine
sous sa domination (AOF, AEF). Elle n’a jamais accepté
l’existence de la fédération du Nigeria qu’elle considère comme
une menace pour la domination de ses petites néo colonies
francophones voisines du Nigeria qu’elle a tenté à maintes
reprises de briser (confère la guerre du Biafra et la contribution
française.)..
Conséquence :
Ce qui a pour conséquence : le non développement du secteur
industriel productif et du coup, le non développement général
de ces ex colonies par rapport à leurs voisines anglaises, la non
croissance ( en termes d’effectifs) de la classe ouvrière et par
voie de conséquence, la non élévation de la conscience de classe
du prolétariat.
Les Etats africains dits francophones sont les plus pauvres Etats
d’Afrique sinon du monde. Il s’agit d’une véritable politique
nazie, une arnaque internationale rare dans les annales de
l’Histoire.
Voilà la cause et les fondements de la révolte, disons de la
révolution patriotique conduite par les jeunesses ouest-
africaines.
III- SIGNIFICATION DES COUPS D’ETAT ET DES
REVOLUTIONS PATRIOTIQUES EN COURS AU SAHEL.
III-1-La Révolution démocratique, patriotique et anti-
impérialiste a éclaté en Afrique de l’Ouest sous domination
française.
Depuis un moment donné, la révolution patriotique africaine a
éclaté en Afrique de l’Ouest ?
Depuis un certain temps, de puissants mouvements populaires
ponctués par des coups d’Etat et des déclarations et prises de
position anti-impérialistes des nouveaux gouvernants, avec
l’exigence d’un autre ordre social, se déroulent dans notre sous-
région. Peut-on seulement parler de coup d’Etat ou de
révolution ? Il s’agit en effet d’une véritable révolution
patriotique anti-coloniale française.
A quand peut-on situer l’éclatement de cette révolution ? Nous
pouvons le situer à l’arrivée au pouvoir des Colonels du Mali
dirigés par Assimi Goïta en 2021 ; et s’est poursuivie depuis lors.
Appréciation du mouvement en cours et les tactiques induites.
En observant le mouvement social en cours et les exigences qu’il
porte, nous avons les éléments qui suivent. D’une part, les coups
d’Etat qui interviennent généralement sont soit précédés, soit
suivis des mouvements insurrectionnels populaires marquant
sans aucun doute la volonté d’en finir avec le système
néocolonial. D’autre part, les nouveaux gouvernants se mettent
en œuvre de prendre des mesures allant dans le sens de la
suppression du Pacte colonial, tels : dénonciations des accords
de type colonial par les nouvelles autorités, la dénonciation des
accords de défense, l’exigence du départ des bases militaires
françaises des pays, la fin du CFA, dénonciation de la suprématie
de la langue française dans nos administrations et justice, la
levée des pillages des entreprises et monopoles colonialistes de
type Bolloré, Colas, Bouygues, Super-U etc. Des mots d’ordre tels
« France Dégage ! Troupes françaises hors de nos territoires,
droit de choix de nos partenaires stratégiques ; droit de
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souveraineté sur nos ressources, droit de leur transformation sur
place etc. autant de débuts de remises en cause des éléments
constitutifs du Pacte colonial.
Peut-on appeler cela par autre chose que la révolution
patriotique anti-coloniale ? Non pas.
Nous pouvons dire que les coups d’Etat actuels ne sont pas
d’inspiration coloniale tels que ceux des années 1960-1980 qui
sont d’initiative de la Françafrique tels que celui intervenu au
Gabon le 30 Août 2023.
Pourquoi cette révolte s’exprime-t-elle sous forme de coup
d’Etat ?
Parce que- 1°- La faiblesse des organisations progressistes
devant diriger et canaliser ce courant
2°- La révolte de jeunes officiers patriotes se retrouvant face à
un double constat : l’action de la France comme manipulatrice et
commanditaires des Terroristes semeurs de mort et se trouvant
devant l’évidence de la complicité de leur Gouvernement avec
les Terroristes dits djihadistes, instruments de la France. D’où le
caractère patriotique et anti-français de leurs décisions et
Actions. Et disposant de la force armée face à la mort que
sèment tous les jours, l’action est inévitable.
Cette révolution conduite par des officiers patriotes- et non par
des forces révolutionnaires organisées, ne doit par conséquent,
ni être surestimée, ni sous-estimée. Cela en situe les enjeux et la
portée et limites. La question essentielle se situant dans la
détermination de la contradiction principale qui est
actuellement celle opposant l’impérialisme français exerçant
une domination de type colonial, aux différents peuples de ces
pays.
Jusqu’où iront ces révolutions ? L’on ne peut le dire en ce
moment ; Mais cela nécessite soutien de toutes les forces,
véritablement patriotiques. Ce qui est certain, c’est que la
domination de type colonial français prend inexorablement fin.
Ceci aussi dans le contexte du bouleversement mondial en cours,
avec le déclin du groupe de l’OTAN avec suprématie US et la
montée des forces de gauche dans le Groupe dit des BRICS.
IV- TACHE DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES DE
L’AFRIQUE DE LOUEST.
- Lutter contre la domination impérialiste, néocoloniale.
Les tâches s’égrènent selon les types de colonies.
Nous avons à ce niveau le clivage déjà signalé entre les anciennes
colonies françaises et les autres anciennes colonies britanniques
et portugaises.
a- Pour les travailleurs et les peuples des ex colonies
françaises : enrayer d’abord le Pacte colonial français et
rattraper le retard de 1960.
b- Pour tous les travailleurs et peuples de l’Afrique de l’Ouest
‘Ghana, Nigeria, Sierra Leone : lutter pour libérer nos pays
du pillage impérialiste des monopoles étrangers.
Tous les pays de l’Afrique de l’Ouest qu’ils soient francophones
ou anglophones ou lusophones, sont soumis à un pillage cruel et
sauvage de leurs ressources par les monopoles impérialistes.
Tous les secteurs de l’économie sont sous la coupe réglée des
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
27 octobre 2023
monopoles. L’uranium, le pétrole, l’or, le gaz, la bauxite, etc. sont
l’objet de pillage systématique par l’étranger. Un autre exemple
qui crève les yeux : la Côte d’Ivoire et le Ghana, les leaders
mondiaux du cacao n’ont aucune emprise sur ces produits dont
la transformation et les prix sont fixés en dehors d’eux. Pire on
organise des salons de ces produits sans la participation de ces
pays. Inacceptable ! Pour avancer, il faut enrayer ce fléau.
V--OBJECTIFS DE L’OPAO/WAPO.
Aider à la victoire complète de la Révolution patriotique en
cours et son total achèvement en Véritable Révolution
Nationale Démocratique, Anti-impérialiste, pour l’Union
panafricaine des Peuples.
L’OPAO s’inscrit d’emblée dans le Cadre du panafricanisme tel
défini et en execution avec le Panafricanism Today dont le siege
est ici à Johannesburg. Les Objectifs de l’OPAO sont l’anti-
impérialisme, l’antiracisme, l’antisionisme et le panafricanisme.
En effet, le 10 décembre 2022, les représentants des peuples de
pratiquement tous les pays de la sous-région se sont réunis à
Winneba au Ghana, et ont créé l’Organisation des Peuples de
l’Afrique de l’Ouest. (OPAO/WAPO
L’OPAO a pour objectif de faire prendre conscience aux
travailleurs et aux peuples de l’Afrique de l’Ouest, afin de les
amener à assumer leur double libération : la libération anti-
impérialiste et la libération sociale de l’exploitation féroce du
capitalisme.
Dans la Charte adoptée à ce Congrès il est spécifié « Qui nous
sommes ? Nous sommes des organisations issues des
mouvements anti-impérialistes et panafricains des travailleurs,
des paysans, des femmes, des jeunes, des culturalistes, des
médias et des mouvements politiques et des mouvements
politiques des États néocoloniaux d'Afrique de l'Ouest »
Que voulons-nous faire ? Ou quels sont nos objectifs ?
« Nous travaillons ensemble en tant que " l’OPAO " pour
construire un nouvel avenir avec et pour nos peuples…. La classe
capitaliste mondiale nous exploite par l'intermédiaire de sociétés
transnationales soutenues par les États occidentaux et les
organisations multilatérales économiques, sociales et militaires
multilatérales (telles que le processus de Davos, la Banque
mondiale, le FMI, l'OMC et l'OTAN). Nos élites néocoloniales
locales se servent du pouvoir de l'État pour promouvoir cette
exploitation étrangère et pour nous opprimer politiquement,
physiquement, idéologiquement et culturellement, tout en
pillant nos ressources d’État pour leur profit personnel. Au bas
de la pyramide socio-économique, les Africains de l'Ouest n'ont
pas accès à la nourriture, au logement, aux soins de santé, á
l’éducation et aux emplois adéquats. Notre massive population
rurale, en particulier nos femmes, ne peut accéder à la terre ou
au capital nécessaire à l'agriculture. La région se dirige vers une
explosion sociale. Nous sommes désormais confrontés à un
conflit régionalisé. La cause immédiate de ce conflit est le déclin
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 LA FLAMME N°521 27 octobre 2023

du néocolonialisme français (minéraux stratégiques, contrôle

des devises et accords commerciaux "préférentiels") et le
désespoir de la France à inverser cette tendance. Campagne de sociofinancement de l’Alliance
Pendant 500 ans, l'impérialisme nous a divisés en petits groupes Pour la Patrie (APP)
fractionnés de régions, de colonies, d'États, de religions,
d'ethnies, de clans, de langues, de professions et de sexes et a
Soutenez l’APP par vos dons
utilisé notre désunion pour nous dominer. Nous devons nous
unir en tant que fiers successeurs de Marcus Garvey, Kwame
Nkrumah, Amilcar Cabral, Modibo Keita, Sekou Touré, Thomas
Sankara et bien d'autres. Nous devons collaborer au-delà des
frontières néocoloniales pour affronter ensemble la pauvreté,
l'inégalité, la corruption, la discrimination, l'arriération et la
violence. Nous devons créer une nouvelle Afrique de l'Ouest et
une nouvelle Afrique. Nouvelle charte, celle de l’OPAO comporte
quatre objectifs : l’Anti-impérialisme, l'Anticolonialisme, l'Anti-
néo-colonialisme et l'anti-racisme et anti-sionisme».
Désormais au lieu de la CEDEAO des Gouvernants, autrement dit,
Syndicat des Chefs d’Etat et de Gouvernement, qui défendent
leurs postes au mépris des intérêts des Peuples, l’OPAO se veut
la CEDAO des Peuples » Tel est le contenu de la Charte adoptée
par l’OPAO à sa naissance. Tels sont les Objectifs politiques.
Du point de vue Organisationnel

Pour ne pas faire de l’OPAO/WAPO une coquille vide, une

Instance du sommet sans base, il faut :

1°- Renforcer l’Ecole Centrale de Formation, installée au Ghana,

et créer de nouvelles Ecoles d’appui de formation de la jeunesse.

2°-Créer des Organisations régionales des Secteurs de

Travailleurs, des Jeunes des Femmes, des Paysans. Cela doit se
réaliser incessamment.

3°-Du point de vue de la communication : Faire jouer à Panaf

Télevision son véritable rôle de diffusion audio-visuelle des luttes
panafricaines

Faire supporter le tout par un Organe de Liaison et de Solidarité

Levons-nous contre
de combat paraissant régulièrement : un Journal d’information.

Tels sont nos Objectifs généraux.

l’agression du peuple
Nous comptons sur la solidarité de tous pour le succès de ces
objectifs : la libération des hommes et femmes de l’Afrique de
frère du Niger
l’Ouest et de l’Afrique en général pour une solution approchée
aux « Dilemmes de l’Humanité »

Je vous remercie.
Johannesburg, Constitution Hill le 18 Octobre 2023.

Philippe Toyo NOUDJENOUME

Premier Secrétaire (SG) du PCB

Président de l’Alliance Pour la Patrie.

Président de l’Organisation des Peuples de l’Afrique de ‘Ouest.

Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Page 12