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8.

Applications de la mécanique de la rupture à l'étude de la fatiqgue

La prévision de durée de vie d'un élément de structure soumis à des conditions


cycliques nécessite la connaissance des vitesses de propagation d'une fissure dans des
conditions de sollicitations données. Les classiques d'analyse permettent de déterminer la
courbe "contrainte nominale-nombre de cycles à rupture" ainsi qu'un paramètre appelé limite
d'endurance. De telles données permettent de porter des jugements qualitatifs quant au choix
des matériaux, mais sont d'un usage difficile pour leur application quantitative à une structure.
La vie d'une structure peut être décomposée en trois partie :
 Naissance d'une fissure
 Propagation lente de cette fissure
 Propagation brutale conduisant à la rupture.
La mécanique de la rupture permet depuis une dizaine d'années d'étudier quantitativement
le second et le troisième stades et, en particulier, d'étudier les nombreux cas pratiques où
l'on observe des fissures préexistant dans une structure. Très récemment, des essais ont
montré que l'on pouvait également décrire à partir du facteur K le nombre de cycles
nécessaire pour qu'une fissure macroscopique se développe à fond d'une entaille de rayon
.

8.1. Fissuration lente

Supposons que les cycles se produisent entre deux charges de valeurs fixes P max et Pmin.
On peut calculer pour chaque longueur a de la fissure les valeurs correspondantes K max et
Kmin. De nombreux chercheurs ont montré que la vitesse de fissuration était contrôlée par
ces valeurs Kmax et Kmin, et non pas les valeurs correspondan,tes des contraintes. On peut
ainsi exprimer la vitesse de fissuration (N nombre de cycles) par une loi de la forme :

, variables moins importantes)


K étant égal à Kmax - Kmin
Les autres variables qui interviennent dans la formule sont le niveau de résistance de
l'acier, la ductilité et les paramètres de l'essai.
LIEURADE a récemment donné une bibliographie très complète de ces lois de
fissuration. Le phénomène de fissuration se compose schématiquement de trois stades,
comme indiqué sur la figure 29.
 Un stade de propagation très lente ( <10-5 mm/cycle)
 Un stade de propagation lente
 Un stade de propagation accélérée conduisant à la rupture brutale ( >5.10-4
mm/cycle).

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Figure 29 : Différents stades de fissuration par fatigue. Acier du type 35 NCD 16 (Rm = 150
N/mm2=, charge minimale nulle.
Le premier stade correspond au début de la fissuration. Au cours de stade, la relation
liant à K dépend de la charge maximale. On peut mettre en évidence un seuil de non
propagation Ks à une valeur K au-dessous de laquelle on ne peut plus détecter de
fissuration stable ( est alors généralement inférieur à 5.10-7 mm/cycle).
Lors du troisième stade, la rupture se produit lorsque Kmax atteint KIc.
Le deuxième stade est particulièrement important d'un point de vue pratique. La loi
reliant à K est linéaire en coordonnées logarithmiques. Elle a été donné par PARIS, qui a
posé :
= C.(K)m
C et m étant deux paramètres du matériau.
La validité de ces concepts a été vérifiée à l'I.R.S.I.D.A titre d'exemple la figure 30
montre que ces lois de fissuration ne dépendent ni du type d'éprouvette utilisé, ni des
conditions de chargement, ni de la forme du cycle de contrainte.

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Figure 30 : Influence de différents facteurs opératoires sur les vitesses de fissuration en
fatigue (K en MPa.m0,5).

Divers méthodes permettent de mesurer commodément les vitesses de fissuration :


 Méthode optique : On suit la longueur de la fissure latéralement grâce à une loupe
binoculaire. Pour définir avec précision la longueur de la fissure, on peut déposer
photographiquement sur la surface de l'éprouvette et en avant de l'entaille, une trame
millimétrique.
 Méthode par ultrasons (figure 31 A) : un traducteur mobile, guidé par des glissières,
est placé sur la face supérieure de l'éprouvette et est relié à un réflectoscope. Un montage
déclenche le mouvement du traducteur lorsque l'écho de fissure atteint un niveau donné. Le
mouvement du traducteur est alors égal à l'avancement du front de la fissure.
 Méthode par courant de Foucault (figure 31 B) : deux bobines montées en pont de
Wheatstone créent des courants de Foucault. Lorsque la fissure se propage sous l'une des
bobines, la répartition de ces courants est modifiée et un déséquilibre apparaît dans la
diagonale du pont. Comme précédemment, un montage de la jauge déclenche alors le
mouvement des deux bobines.
 Méthode par jauges de fissuration (figure 31 C) : on colle sur la face de l’éprouvette
une jauge composée de brins espacés régulièrement. L'alliage de la jauge est tel que chaque
brin se rompt dés que la fissure l'atteint. La variation de résistance de la jauge est enregistrée
et permet donc d'obtenir la longueur de la fissure.
 Méthode par résistivité : la variation de la résistance électrique de l'éprouvette est
mesurée au cours de l'essai et reliée à la longueur de la fissure par un étalonnage préalable.

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Figure 31 : Mesures des longueurs de fissure

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