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LES QUINQUÉGENTIENS ET LES BABARES ANCIENS PEUPLES D'AFRIQUE

Author(s): M. le général Creuly


Source: Revue Archéologique , Janvier à Juin 1861, Nouvelle Série, Vol. 3 (Janvier à
Juin 1861), pp. 51-58
Published by: Presses Universitaires de France

Stable URL: https://www.jstor.org/stable/41734024

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LES

QUINQUÉGENTIENS
ET LES BABARES

ANCIENS PEUPLES D'AFRIQUE

Nous extrayons du dernier numéro de la Revue africaine cette im-


portante inscription, qui vient d'être trouvée dans les fouilles faites
à Bougie pour la construction d'une église :

IYNONI GETERISQ DUS


INMORTALIBVS GRAHAM
REFERENS QUOD GOADYNA
TIS SEGYM MILITIBVS DDNN.
INVICTISSIMORVM AVGG.
TAM EX MAYRIT.CAES. QVAM
ETIAM DE S1TIFENSI ADGRES
SVS QVINQVEGENTANEOS
REBELLES CAESOS MYLTOS
ETIAM ET VIVOS ADPRE
HENSOS SEDE PRAEDAS
ACTAS REPRESSA DESPE
RATIONE EORVM VICTO
RIAM REPORTAVERIT
AVREL.LITVA V.P.P.P.M.CAES.

Iunoniceterisque diis immortalibus, gratiam referens quod, coadu-


natis secum militibus dominorum nostrorum invictissimorum Augus-
toruin [duorum], tam ex Mauritania cœsariensi quam ctiam de siti-
fensi, adgressus Quinquegentaneos rebelles caesos muitos etiam et

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52 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.
vivos adprehensos sede praedas actas, repressa desperatione eo
victoriam reportaverit, Aurelius Litua vir perfectissimus praese
vinci® Mauritania1 caesariensis.

Sans faire injure à nos confrères d'Algérie, il est permis d'


des doutes sur la parfaite exactitude de ce texte, établi,' dit-on, d
une mauvaise copie et des estampages mal venus. Heureuseme
doutes ne portentque sur des détails ; laissons les détails de côlé
nous occuper seulement du fait essentiel et certain, qui est que «
relius Litua, gouverneur de la Mauritanie césarienne, à la têt
troupes impériales, tant de cette province que de la Mauritanie s
fienne, réprima une révolte des Quinquégentiens. »
Aurelius Litua nous était déjà connu par une inscription de Ch
chel, l'ancienne Cœsarea , ainsi conçue (1):

IOYI OPTIMO MAXIMO


CETERISQYE DIS
IMMORTALIBVS
GRATVM REFERENS
QYOD ERASIS FVNDITVS
BABARIS TRANSTAGNEN
SIBVS SECVNDA PRAEDA
FACTA SALYVS ET INCOLVMIS
CVM OMNIB. MILITIBVS
DD NN DIOCLETIANI ET
MAXIMIANI AYGG
REGRESSYS
AVREL. LITVA VPPPMG
YOTVM LIBENS POSVI

c'est-à-dire :

» A Jupiter très-bon, très-grand et aux autres dieux immortels, en


reconnaissance de ce que, après avoir détruit entièrement les Babares
d'au delà des lacs et fait un riche butin, je suis rentré sain et sauf
avec toutes les troupes de nos seigneurs Dioclétien et Maximien Au-
gustes, moi, Aurelius Litua, homme perfectissime, gouverneur de la
Mauritanie césarienne, j'ai élevé avec plaisir cet autel votif. »

(1) L. Renier, Inscriptions romaines de l'Algérie , n° /1035.

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LES QUINQUÉGENTIENS ET LES BABARES. 53

Maximien prit la pourpre en 286, deux ans après Dioctétien, et ils


régnèrent ensemble jusqu'à l'an 305. Les Quinquégentiens ayant été
domptés par Maximien en personne, au plus tard l'an 297 (1) , c'est
nécessairement entre 286 et 297 que doivent être placées les dates de
nos deux monuments. L'expédition de Litua contre les Quinquégen-
tiens doit même être rapportée au plus tôt à Tan 288, comme oñ le
verra tout à l'heure.
A l'époque de cette expédition, la Mauritanie sitifienne, comprise
précédemment dans la province césarienne, en était détachée et for-
mait une province distincte ; c'est ce que l'on doit conclure des termes
mêmes de l'inscription, car autrement il faudrait y supposer aux mots
« Mauritanie césarienne» deux significations différentes et pour
ainsi dire opposées, hypothèse tout à fait inadmissible. On s'explique
d'ailleurs que Litua ait pu joindre à ses propres troupes celles d'une
autre province , soit qu'il y ait eu des ordres spéciaux à cet effet,
soit que le commandement général des troupes stationnées dans les
deux provinces ait été maintenu en principe au fonctionnaire résidant
à Césarée. La création d'une province sitifienne était alors toute ré-
cente, comme on le voit par une inscription (2) conservée à Sétif, la
Siti fis romaine; d'après ce document, en effet, Sitifis faisait encore
partie de la Mauritanie césarienne en 288, et il en résulte aussi
qu'une expédition entreprise avec le concours de troupes tirées des
deux Mauritanies ne peut pas être supposée antérieure à cette date.
Cela posé, demandons à la géographie et à l'histoire ce qu'étaient
les Quinquégentiens.
Les cosmographies d'Éthicus et ďHonorius placent dans la liste
des villes d'Afrique, entre Saldœ (Bougie) et Rusucurru (Dellys), le
mot Quinquegentiani, lequel se trouve répété chez Honorius dans le
tableau des noms ethniques, mais cette fois sans aucune indication
propre à faire connaître sûrement la position géographique de ce
peuple, dont les grands géographes ne font d'ailleurs aucune men-
tion.

Quant à l'histoire, elle nous apprend, par Aurélius Victor et autres,


que les tribus quinquégentiennes, nationes quinquegentanœ , qui
infestaient l'Afrique, furent domptées par l'empereur Maximien. Les
panégyristes ajoutent quelques détails : « Ces féroces peuples de
Maurétanie, dit l'un d'eux, qui se fiaient aux forteresses naturelles de

(1) Tillemont, Hist, des empereurs , t. IV, p. 26.


(2) Inscr . rom, de l Algérie, n° 3283.

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leurs crêtes inaccessibles, inaccessis montium jugis, tu les as v


soumis, transplantés. » Les Grecs divisaient le nom, etlemétap
Pseanias écrit : « Les Gentiens, ils étaient cinq, s'étant rév
Afrique, Maximien les pacifia et en fit des alliés. »
La question n'allait pas en s'éclaircissant. Au quinzième
Pomponius Laetus et Egnatius assuraient qu'il s'agissait de
quinquagénaires, quinquagenarii , qui ravageaient l'Afrique,
se saisir du pouvoir. A cette belle explication les critiques
tuèrent plus tard l'identification des Quinquégentiens avec les
tants de la Pentapole en Libye, hypothèse qui n'était ni pl
semblable ni mieux fondée, mais qui n'en a pas moins fait son
jusque dans le savant lexique de Forcellini. Que dire enfin
autre invention d'un essaim de barbares sortis de la Pentapole
province d'origine grecque si avancée dans la civilisation, e
à travers quatre cents lieues de colonies romaines, se planter s
crêtes inaccessibles des monts mauritaniens?
La vérité historique, dégagée de toutes les hypothèses malheureuses
dont on l'avait obscurcie en voulant l'éclairer, c'est que les Quinqué-
gentiens étaient un groupe, une confédération rde peuplades barbares
habitant les hautes montagnes de la Mauritanie, probablement le
massif du Jurjura, qui se répandirent, vers la fin du troisième siècle,
sur le territoire colonisé de l'Afrique, en y faisant assez de ravages
pour nécessiter la présence d'un des empereurs, qui les vainquit et
les dispersa. Nous prenons ici le mot « Afrique » dans le sens
restreint que lui donnait l'administration romaine, c'est-à-dire comme
exprimant la partie de l'Afrique septentrionale qui s'étendait depuis
YAmpsaga , TO. er Rumei ou el Kebir des Arabes, jusqu'à la Libye
proprement dite, en sorte que, la Numidie occupant le côté de cette
contrée, limitrophe de la Mauritanie, on doit entendre que c'est sur
le territoire numide qu'avaient lieu les incursions dont il s'agit.
L'inscription de Bougie vient confirmer ces conclusions et leur
prêter une lumière nouvelle. En effet, si le gouverneur Litua, qui
résidait à Césarée, a choisi, pour y élever un monument de sa victoire
sur les Quinquégentiens, la ville de Saldœ, située à quatre-vingts
lieues du chef-lieu de la province, c'est que cette ville touchait au
théâtre de son expédition. Or Bougie est encore aujourd'hui la
base naturelle des opérations d'une armée dans le haut Sebaou ; c'est
donc vers les sources de ce fleuve, chez les Zouaoua, dans la partie
la moins accessible de la grande Kabylie, que doit être placé le pays
des Quinquégentiens, et peut-être même faut-il voir un vestige de
leur nom dans celui de Koukou, ancien village fortifié des Zouaoua.

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Un autre monument qui éclaire encore mieux la question, c'est


l'inscription de Lambèse, dont nous allons reproduire le texte tel qu'il
a été publié précédemment (1) :
1 O M
CETERISQ DUS DE
C. MACRINIVS DECIANVS YC LEG
AYGG PRPR PROV NVMIDIAE ET NO
RICI BAYARIBYS QVI ADYNATIS IUI
REGIBVS IN PROY NVMIDIAM IN
RVPERANT PRIMVM IN REGIONE
MILLEVITANA ITERATO IN CONFI
NIO MAVŘETANIAE ET NVMIDI
AE TERTIOQVE///// ////////// ///NTANEIS
GENTILIBVS MAV//////////TANIAE GAE
SARIENSIS ITEM GENTILIBVS FRA
XINENSIBVS QVI PROVINCIAM
NVMIDIAM VASTABANT CAP
TO FAMOSISSIMO DVCE EORVM
CAESIS FVGATISQVE

Tâchons d'en rendre le sens, tout en traduisant aussi littéralement


que possible :
« A Iupiter très-bon, très-grand et aux autres dieux et déesses im-
mortels, Caius Macrinius Decianus, homme clarissime, légat des
[deux] augustes, propréteur de la province de Numidie et du Norique
[a élevé ce monument] ;
« Les Bavares, qui, sous quatre rois coalisés, avaient fait irruption
dans la province de Numidie, d'abord aux environs de Millev, et une
deuxième fois sur la frontière de Mauritanie et de Numidie; troisiè-
mement, les Quinquégentiens, tribus de la Mauritanie césarienne,
ainsi que les tribus de Fraxen, qui ravageaient la province de Nu-
midie, ayant été taillés en pièces et chassés, le fameux chef de ces
derniers fait prisonnier. »
On voit que nous lisons à la dixième ligne du texte latin TERTIO
QVINQVEGENTANEIS(2). En effet, d'après un estampage que nous

(1) Inscr. rom. de l'Algérie , n° 101.


(2) C'est ce que nous faisions déjà dans une note adressée, le 21 janvier 1855, à
l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

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avons sous les yeux, il faut à gauche de la partie fruste un
tôt qu'un E, et de plus, cette lettre est suivie des vestiges d'un
d'un Q; à droite, il y a un E assez visible avant la première N
l'estampage donne réellement QVINQ...ENTANEIS, avec
cune de trois lettres. D'un autre côté, si nous consultons la
prise par le service de génie militaire à une époque où la
était moins dégradée, nous y trouvons une lettre de plus, au -
final GENTANEIS, et le reste du mot se restitue sans auc
certitude.
Macrinius n'ayant point daté sa dédicace, cherchons à y su
par des inductions. Les formes de l'écriture sont d'une bas
que, au moins de la seconde moitié du troisième siècle ; mai
ractère est trop incertain. La mention de 'deux Augustes n
apprend non plus rien de précis; on serait tenté de croire q
question de Dioclétien et de son collègue Maximien, mais pe
s'agit-il de Gallien régnant avec son père ou son fils. Vers ces
là les gouverneurs de la Numidie ont commencé à prendre
inscriptions les titres de «perfectissime » et de «président; » la
ancienne inscription où ces titres se rencontrent est de l'année
deuxième du règne de Carin (1). Comme les gouverneurs
midie des époques précédentes, Macrinius se dit « clarissim
impérial propréteur; » cependant il serait trop hardi d'en c
que sa dédicace est nécessairement d'une date antérieure à
Nous avons heureusement une inscription (2) qui permet de
ser cette date, au moins avec une grande probabilité, c'est
monument funéraire que les décurions de la colonie d'Au
male) élevèrent à un chevalier romain du nom de Gargili
commandait les troupes campées sur le territoire de cette
et qui périt dans une embuscade de Bavares, après avoir activem
contribué à prendre le rebelle Faraxen. Il s'agit, selon tout
rence, du môme fait de guerre (3) : des deux côtés, c'est u
barbare pris par les Romains, et le nom qui lui est donné sur l
monuments est sur l'autre le radical du nom de sa tribu ; e
Bavares sont mentionnés sur tous les deux. Or, l'inscription
male est datée du 8 des kalendes d'avril (25 mars) de l'année
la province, qui correspond, on le sait, à la deux cent soixa
de l'ère vulgaire ; il nous est donc permis d'attribuer à l'an

(1) Inscr. rom. de l'Algérie , n° 1843.


(2) Id no 3579.
(3) Ce rapprochement est déjà consigné dans la note précitée du 21 janvi

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les faits rapportés par Macrinius, ou mieux de les reculer jusqu'à
259, à cause de la difficulté de faire campagne pendant l'hiver dans
ces régions élevées et du temps qu'a exigé l'érection des monuments
commémoratifs.
Les Quinquégentiens, on ne peut plus en douter, appartenaient à
la Mauritanie césarienne et certainement à sa partie orientale, puisque
pendant un si long espace de temps la Numidie a été en butte à leurs
incursions. Il en est de même des tribus de Faraxen. Quant aux
Bavares, ou Babares, nous ne saurions voir dans ce nom un véritable
ethnique, nous ne pensons pas que ce soit autre chose qu'une appel-
lation générale des peuples qui vivaient, dans un état de quasi-indé-
pendance, sur les grands massifs montagneux , au milieu ou à la
lisière des provinces romaines. L'existence de Babari , dans la chaîne
qui borde les grands lacs au sud de la Mauritanie césarienne, est
constatée par l'inscription de Cherchel. Ptolémée a une localité du
nom de Vabar , qu'il met précisément au point où Ethicus place les
Quinquégentiens, et ce nom peut être considéré comme identique à
Babar y à cause de la permutation du Y avec le B, si fréquente en
Afrique comme ailleurs. Ethicus mentionne des Barbares ou Barbari
au sud de la Tripolitaine , et Honorius des Barbares qu'il semble ,
placer bien loin de là, vers la Mauritanie tingitane. Ces derniers
noms peuvent avoir été primitivement écrits Babares et ensuite
altérés par les copistes, ou peut-être les deux orthographes étaient-
elles également légitimes, comme exprimant une seule et même idée
dans des dialectes différents. Quoi qu'il en soit, lorsqu'on se reporte
à l'inscription d'Aumale, dans laquelle il y aurait quelque chose
ďéquivoque et d'incomplet si les gens de Faraxen n'avaient pas été
des Babares, et à l'inscription de Lámbese, où les Quinquégentiens et
les Fraxiniens ne figurent que pour une des incursions dont l'en-
semble est mis tout d'abord au compte des Babares, on ne peut
s'empêcher de reconnaître là encore le caractère de généralité que
renferme cette appellation.
Si l'on veut se faire une idée claire et précise des événements
militaires dont les pierres de Lambèse et d'Aumale nous ont transmis
les courts bulletins, il faut suivre sur la carte le tracé des limites
de province entre la Mauritanie et la Numidie tel qu'il nous est
connu par les documents géographiques, par l'histoire de l'Église
et par les inscriptions. Au nord c'est le cours de l'ancien Ampsaga
jusqu'à l'O. Endja,son affluent principal s'il n'est l'Ampsaga lui-
même. En face de ce point extrême de la Mauritanie, à dix kilomètres
dans les terres de Numidie, se trouve l'emplacement de Millev

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(Milah), colonie cirtéenne douée d'un sol fertile et d'un doux c
A partir de ce môme point la vallée de l'Endja continue pa
ment au littoral la ligne de séparation des deux provinces
une quinzaine de lieues, après quoi la frontière numide, p
coude brusque, se dirige au sud, en enveloppant la colo
maine de Cuiculum (Djemila), et laissant Sitifis (Sétif)
ou cinq lieues à l'ouest. Au nord de l'Endja, en pays maur
se dressent parallèlement les monts Zouagha et Ahrès, redoubl
le massif des Beni Mimoun, et la ligne de faîte qui reliant au B
noyau principal de celte chaîne, le Damous, l'Afroun, le Takou
le Takintouch, va se perdre dans la vallée étroite de l'O. S
au pied du Jurjura. C'est à l'abri de ces formidables remp
presque au niveau des neiges perpétuelles, que les Babares
Mauritanie orientale se rassemblaient pour envahir la Num
la vallée de l'Endja, son seul côlé vulnérable ; car Sitifis et ses
militaires couvraient l'autre front de la limite. Cuiculum,
par Sitifis, l'était aussi par sa situation dans un pâté montagne
facile défense. C'est donc vers Millev et ses environs, sur une
totale de douze ou quinze lieues, que devaient se tourner
efforts des Babares. Voilà pourquoi Millev est la première
mentionnée, et la seule qui le soit par son nom, sur le mo
de Macrinius.
Qu'on se figure donc le feu de la révolte, allumé devant Mill
propageant de proche en proche tout le long des crêtes, franc
l'O. Sahel et gagnant le Jurjura oriental. Un courant inver
traînant tous ces Kabyles des anciens temps, verse leur flot de
teur sur les campagnes de la Numidie. C'est le moment pour la
son d'Auzia d'entrer en scène. Son rôle est tout tracé : elle cou
un long défilé entre deux ennemis, défendre les cultures de l'
et couper la communication du Jurjura au Babor. Ce mouv
nécessaire, mais périlleux, aura un succès chèrement achet
vaudra au brave chevalier Gargilius qu'une simple épit
moins qu'on ne lui donne aussi ce monument funéraire d'Ak
précisément situé sur la route qu'il a dû suivre et à la po
mont Gueldaman, si propice à une embuscade des Babares d
droite.
Général Creuly.

(1) Revue africaine , ti° 24, octobre 1860.

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