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des glissements
de terrain
Guide technique
Février 1998
LCPC
Gilles Sève
Ingénieur des Travaux publics de l'État, Section Mécanique des sols et fondations
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
Pierre Pouget
Ingénieur INSA, Chef de la section Fondation mécanique des sols
Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Clermont-Ferrand
..
Diffusion
Document disponible au :
Prix : 200 FF HT
Préambule 7
~
Caractérisation des mouvements
de terrain 9
'-
••
0 Typologie des mouvements de terrain 9 m
0 Conditions de stabilité 12
0 Vitesses de déplacement des glissements 15
E
Les techniques de stabilisation 19
0 Généralités 19
E
0 Choix d'une technique 19
0
Mise en œuvre de terrassements 25 tf1
0 Butée de pied et allégement en tête 26
0 Purge et reprofilage 29
0 Substitutions (bêches, contreforts, masques
et éperons) 31
Dispositifs de drainage 39
0 Ouvrages de soutènement 53
0 Tirants d'ancrage 57
-
0 Clous et micro-pieux 63
0 Pieux 64
Techniques de protection passive 67
--~------~------------
0 Surveillance des glissements de terrain 67
0 Systèmes de protection 67
Conclusions 71
Références bibliographiques 73
Annexes 75
0 Annexe 1-
Relations pluie - piezométrie - déplacement sur le site
de Sallèdes (Puy-de-Dôme) 75
0 Annexe 2-
Méthodes de calcul de stabilité de talus.
Équilibres limites 79
0 Annexe 3-
Dimensionnement de la stabilisation du glissement
de La-Chapelle-aux-Brocs (Corrrèze) 83
0 Annexe 4-
Méthodes de dimensionnement d'un clouage par barres 85
0 Annexe 5-
Méthodes de dimensionnement d'un clouage par pieux 93
0 Annexe 6-
Dimensionnement d'un clouage par pieux (site d'Aktéa) 95
Index 97
-
Présentation
Jean-Pierre Magnan
Directeur technique chargé du pôle Géotechnique
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
Stabiliser les glissements de terrain est l'une des tâches majeures de la géotechnique.
La publication d'un guide n'arrêtera pas l'évolution des besoins et des techniques,
mais il nous a paru utile de faire le point de l'état des connaissances et des
méthodes tel qu'il existe en 1997. Les deux auteurs ont fait un important travail
de compilation et d'analyse des pratiques de stabilisation des glissements de
terrain et je suis convaincu que ce guide contribuera à la qualité de la maîtrise
des risques naturels en France et dans les pays où il sera utilisé.
1111
Caractérisation
des mouvements de terrain
Ces deux dernières familles présentent la particularité de mettre en jeu des dépla-
cements de matériaux importants et rapides ; il n'est généralement pas possible
d'intervenir au cours du phénomène ni de remettre en état le site après rupture.
L'intervention de l'ingénieur est orientée, dans ces conditions, vers la prévention,
la prévision et la protection.
\
1
Calcaire
Grès tendre
Marnes
S J~ ~
Bombement
Éboulis
t
\ "'~
Langue
~ Pression
/~
Argile
Fluage 'l
Fluage - - - - - - - - - - - Coulée boueuse
Ils se manifestent par le déplacement d'une masse de matériau le long d'une (ou plu-
sieurs) surface(s) de rupture. La forme de cette dernière dépend en partie de la structure
géologique du site. Les formations complexes donnent généralement lieu à des sur-
faces de rupture qui suivent les contacts entre couches ou qui se développent au sein
de zones de plus faible résistance. Ces surfaces peuvent être de forme quelconque.
Dans les massifs rocheux fracturés, les glissements se produisent le long de plans privi-
légiés (schistosité, pendage, plans de fracturation, etc.) qui délimitent des dièdres.
Les volumes des glissements varient de quelques mètres cubes (glissements pelli-
culaires de talus de déblais, par exemple) à plusieu rs dizaines de millions de
mètres cubes.
Les volumes intéressés par ce phénomène sont comparables à ceux des glisse-
ments. Les vitesses de déformation sont" très lentes'' ·
Les volumes des fauchages sont souvent réduits : quelques centaines de mètres
cubes voire milliers de mètres cubes. Dans certains cas exceptionnels, ils attei-
gnent plusieurs millions de mètres cubes.
Les volumes couramment intéressés par le phénomène varient entre une dizaine
de milliers de mètres cubes (on parle alors d'écroulement en masse) et une centai-
ne de mètres cubes (on parle alors de chutes de blocs) .
Les vitesses sont très variables dans le temps : durant la période qui précède la
rupture, la vitesse est " très lente ,, ; pendant la chute des blocs ou l'écroulement
en masse, elle est " très rapide ,, .
Les facteurs déclenchants sont les apports d'eau, les cycles de gel-dégel, l'éro-
sion, le sous-cavage et les séismes.
mètres. Les mouvements se produisent lorsque la matrice fine atteint une teneur
en eau très élevée qui la liquéfie.
Les vitesses atteintes sont " très rapides , pendant une durée de quelques heures
à quelques jours. Les distances parcourues peuvent atteindre plusieurs kilomètres.
Ces phénomènes se produisent lorsque des quantités d'eau très importantes sont
disponibles. C'est le cas pendant de fortes précipitations ou lors de ruptures de
digues ou de barrages.
1.1.5. Synthèse
Le tableau Il présente les différentes familles de mouvements et leur caractérisa-
tion en termes de nature de matériaux, de vitesses de déplacement, de volumes
déplacés et de facteurs déclenchants.
1.2.1. Géométrie
La pente de la surface du terrain constitue le premier facteur de stabilité ou d'in-
stabilité. La pente critique dépend de la nature des sols ou des roches (caracté-
ristiques de résistance au cisaillement) et de la présence d'eau dans le massif.
Le mécanisme de rupture mis en œuvre dans les phénomènes d'instabilité fait inter-
venir la résistance au cisaillement.
Dans le cas des argiles raides, que l'on rencontre fréquemment dans les versants
instables (marnes oligocènes du bassin de la Limagne , argile des Flandres,
marnes du Keuper, argile du Lias, etc.), la courbe effort-déformation relevée lors
d'un essai de cisaillement présente un pic de résistance plus ou moins marqué,
suivi d'une décroissance sensible de la résistance au cisaillement ; la valeur ultime
est la résistance résiduelle. Cette dernière s'obtient en laboratoire par un essai de
cisaillement alterné, comme l'indique la figure 2.
-c (kPa)
120 ,--,--,--,--,--,---,--r-~--,--.,--rr=========--=~~
/""\. Argile (Oligocène)
100
'- /' lp = 43
80 1
,....., 1 ~ w 0 =40%
.1 Yd = 12,6 kN 1 m3
60 , , ./ , - r < 211 = 57 % crn (kPa)
40 11 , · , , , ~ -- - / - ~---- 200
.· · •• • •f!,' 11 , /.' - :- - - - - / , - -- - ~ :-: 1 / - -- 150
20 _:" ,'_.·.... . . . . . 1/~ -: - - - - , , - - - - - , ,,, y - - , ', - 1, - - - If" - - - - - - . 1oo
0 L--L--~-3_-~_
·-.~·
- · ···· •··• • .. • ••. ··•• • ··•• '•. ·•··• ··••••• ·············· .·•·· •..·r1 . . . • . • •••···• • · . . ...•• 50
_ L_ _ L_ _L_~-~~-L--L--~-~-~-~
0 8 16 24 32 40 48 56 64 72 80 88 96 104 11 2 120
d(mm)
Par ailleurs, dans le cas des remblais sur versants, l'effet de la consolidation des
argiles reste très faible et la construction de l'ouvrage par étapes n'apporte aucune
amélioration de la stabilité (Biondeau et al., 1983).
Le tableau Ill illustre l'influence du type d'écoulement sur la stabilité d'une pente
constituée d'un matériau homogène et isotrope, et supposée infinie. Il donne l'incli-
naison j3, sur l'horizontale de la pente infinie en limite de stabilité (F = 1). Cet angle
varie dans un rapport de 2 selon l'écoulement.
Les expériences de ces dernières décennies ont montré l'importance des phéno-
mènes dits de " château d'eau ''• en particulier dans le cas de couches d'éboulis
de pente en pied de falaises calcaires fracturées. Toutefois , pour de nombreux
versants de colluvions argileuses, on a pu mettre en évidence une alimentation
principale par infiltration directe de l'impluvium. C'est le cas, par exemple, des ver-
sants marneux des Limagnes (région Auvergne) pour lesquels l'effet de " château
d'eau , des coulées basaltiques sommitales reste très faible.
Vertical
~ = <p' ~= 35° ~ = 22° ~ =14°
descendant
Séismes
Les sollicitations sismiques peuvent être la cause de glissements de terrain. Deux
phénomènes entrent en jeu dans ce cas :
• la liquéfaction des limons et sables fins saturés, susceptible de provoquer le
glissement des formations sus-jacentes,
• la force inertielle déstabilisatrice due au séisme lui-même.
Lorsque la pente naturelle est en équilibre limite, ou qu'elle a connu des glisse-
ments par le passé, les charges apportées par les ouvrages (remblais, fondations,
soutènements) peuvent provoquer des mouvements et des désordres importants.
L'ouvrage mis en place peut dans certains cas être complètement détruit.
1.3.1. Pré-rupture
En phase de pré-rupture, deux situations sont susceptibles d'être observées : la
première correspond à une absence d'évolution mesurable du massif, la seconde à
l'existence de mouvements de faible amplitude, qui induisent une diminution pro-
gressive de la résistance moyenne des terrains. Ce phénomène est connu sous le
nom de rupture progressive. Il a été décrit pour la première fois par Bjerrum (1967) :
• fluage d'une zone d'extension limitée sous l'action des contraintes de cisaillement,
• rupture localisée dans les zones amenées à l'état plastique par les déformations,
• extension progressive de la rupture vers les zones voisines.
1.3.2. Rupture
La rupture, stricto sensu, correspond à la période, généralement de courte durée,
pendant laquelle le massif connaît des déplacements importants. Cette notion
dépend du sens accordé au terme " déplacements importants , : les déformations
admissibles d'un ouvrage porté par le massif en rupture peuvent, par exemple,
permettre de la définir. Au sens mécanique, une zone du massif de sol ou de
roche est à la rupture lorsque l'état de contraintes atteint la résistance de pic.
Les vitesses de glissement atteintes lors de la rupture peuvent être très impor-
tantes et, en général, l'intervention pour stabiliser le massif a lieu après cette
phase de mouvements très intenses.
Lorsque les mouvements sont déclenchés par des séismes, on observe en géné-
ral des vitesses élevées plusieurs heures après le passage de l'onde sismique.
1.3.3. Post-rupture
La phase de post-rupture succède immédiatement à la phase de rupture.
Selon les types de phénomènes, les vitesses moyennes durant cette phase cor-
respondent à celles présentées dans le tableau Il, dans les plages << très lente , à
<< très rapide ''• en fonction des facteurs pluviométriques et géométriques. Les
vitesses conditionnent les techniques de stabilisation réalisables : des drains ne
pourront pas être installés dans un massif qui glisse de plusieurs dizaines de centi-
mètres par mois.
Dans le cas d'instabilités qui affectent des colluvions argileuses, phénomènes fré-
quemment rencontrés en France, les mouvements se produisent en dehors des
périodes sèches et les vitesses de déplacements présentent des pointes, qui
peuvent atteindre plusieurs centimètres par jour et dont l'amplitude dépend de la
durée et de l'importance des épisodes pluvieux antérieurs. Les mouvements se
produisent par à-coups successifs lors des remontées des pressions interstitielles.
- - - - - - -- - - - - - -- - - - - - - -- - - Caractérisation des mouvements de terrain
La cinématique peut être très différente d'un site à l'autre. On peut rencontrer des
phénomènes avec plusieurs surfaces de rupture (emboîtées ou non) et des com-
portements différents au niveau de chacune d'elles.
1.3.4. Réactivation
La réactivation désigne un mouvement qui se produit le long d'une surface de rup-
ture créée lors de déplacements anciens et après qu'ils se sont arrêtés pendant
une période de temps plus ou moins importante.
Les manifestations qui en résultent peuvent varier sensiblement d'un site à l'autre :
c'est ainsi que l'on peut observer des déplacements annuels sur versants marneux
de l'ordre du millimètre (site de Ville-au-Val , Meurthe-et-Moselle) ou supérieurs à
30 mm sur le site de Sallèdes (Puy-de-Dôme).
Lorsque des terrassements sont réalisés sur un site de glissement fossile, un suivi
des mouvements en surface ou en profondeur peut permettre de contrôler l'évolu-
tion de la déformation avant la réactivation, et d'arrêter éventuellement les terras-
sements pour éviter des désordres importants.
Pluviométrie (mm)
50
Fig . 3 - Évolution
40
des déplacements
30 du glissement
20 de Sa/lèdes
r (Puy-de-Dôme)
'
10 1 n 11A ft
Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
lfl
~ Les techniques de stabilisation
2.1. Généralités
Dans la majorité des cas, l'étude d'un glissement de terrain conduit à définir une
solution confortative et à exécuter des travaux de stabilisation. Cette solution doit
tenir compte de la faisabilité des travaux liée à :
• l'investissement consenti,
• l'accessibilité du site,
• la période de l'année choisie pour l'exécution des travaux,
• la cinématique du glissement.
Enfin, les différentes solutions envisageables sont examinées dans l'ordre d'une
progressivité croissante des moyens mis en œuvre : des solutions réparatrices
(qui s'opposent aux conséquences de l'instabilité) aux solutions curatives (qui
traitent la cause de l'instabilité), en allant des solutions les plus simples aux plus
complexes. De plus, dans certains cas, les actions peuvent être graduées dans le
temps : par exemple, mise en place progressive de diverses actions de drainage
après appréciation de l'efficacité de chacune d'entre elles.
La méthode retenue devra être le fruit d'un compromis entre ces trois aspects.
des efforts résistants) par ordre d'efficacité. Il convient d'orienter son choix, dès le
départ, sur la base de ce classement. Évoquer trop tôt les problèmes de faisabilité ,
de coût, d'urgence, etc., peut en effet conduire à éliminer une solution qui aurait pu
être optimale.
Dans le cas du glissement représenté sur la figure 4, les solutions acceptables dans
l'emprise du chantier routier [déchargement du remblai (1 ), drainage (2), soutène-
ment (3), clouage par pieux (4)] s'avèrent, après calcul, inopérantes ou irréalistes.
L'étude a montré que c'est la butée de pied qui offre la meilleure amélioration de
sécurité ; cette solution a finalement été retenue, malgré les problèmes d'emprise qui
en résultent.
Substratum
On donnera, dans ce qui suit, des recommandations sur la manière d'évaluer les
avantages et les inconvénients de chaque technique et sur les marges de sécurité
à atteindre. On notera, toutefois, que ceci dépend étroitement des risques encou-
rus, du degré de connaissance des caractéristiques du glissement, de la maîtrise
des travaux à réaliser et des moyens de contrôle sur chantier.
Cette ,, règle , est issue de calculs élastoplastiques par éléments finis de massifs
horizontaux excavés pour lesquels on a obtenu des points plastiques jusqu'à une
distance de 2 H de la crête du déblai. Elle a été généralisée en " 3 H , et reste toute
théorique. En effet, les conditions géologiques sont prépondérantes : existence
d'une surface de rupture fossile, d'une couche << savon », d'un pendage privilégiant
le glissement, etc. Elle doit donc être adaptée à chaque cas particulier étudié.
Butée de pied Rééquilibrage Remblai Calcul de stabilité 1,20 - accès et emprises nécessaires
des masses avec la géométrie modifiée à - présence d'un horizon résistant
1,30 à faible profondeur
-assurer la stabilité en aval
Allègement Rééquilibrage Déblai Calcul de stabilité 1,20 - accès et emprises nécessaires
en tête des masses avec la géométrie modifiée - assurer la stabilité en amont
Purge totale Le massif Déblai Calcul de stabilité 1,50 - s'applique à de petits volumes
est stable avec la géométrie modifiée - protection de la surface mise à nu
après la purge - assurer la stabilité en amont
Reprofilage Adoucissement Déblai Calcul de stabilité 1,20 - accès et emprises nécessaires
de la pente avec la géométrie modifiée - terrassements importants
Substitution Apport de matériau Déblai, Calcul de stabilité 1,50 - terrassements importants
totale de meilleure remblai avec les caractéristiques -ancrer sous la surface de rupture
résistance du matériau de substitution - travail par plots
Substitution Apport Déblai, Calcul de stabilité 1,20 - ancrer sous la surface de rupture
partielle : bêche, de matériau remblai avec les caractéristiques - travail par plots
contrefort, de meilleure du matériau initial - gérer le drainage
éperon, masque résistance et de celui de substitution
Substitution en Diminution Déblai, Calcul de stabilité 1,20 - terrassements réduits
tête, matériau du moment polystyrène avec les caractéristiques - protection du matériau allégé
allégé moteur matériau de poids du matériau allégé - gérer les circulations d'eau
alvéolaire
Collecte et Limiter Cunettes, Calcul de stabilité avec le 1,30 - implique une surface supérieure
canalisation des les pressions drains champ de pressions intersti- à celle du glissement
eaux de surface interstitielles agricoles tielles estimé après drainage - entretien indispensable
Tranchées Diminuer Trancheuse, Calcul de stabilité avec le 1,30 - connaissance préliminaire du
drainantes les pressions haveuse, champ de pressions intersti- réseau d'écoulement
interstitielles pelle tielles estimé après drainage - entretien indispensable
Drains Diminuer Drains Calcul de stabilité avec le 1,30 -connaissance préliminaire du
subhorizontaux les pressions plastiques, champ de pressions intersti- réseau d'écoulement
interstitielles moyens tielles estimé après drainage - vérification du rabattement
de forage - entretien indispensable
Drainages Diminuer Drains Calcul de stabilité avec le 1,30 - connaissance préliminaire du
profonds les pressions verticaux champ de pressions intersti- réseau d'écoulement
interstitielles puits, galeries tielles estimé après drainage - entretien indispensable
Soutènements Apporter un effort Ouvrages Murs fixes: 1,50 - ancrer l'ouvrage sous le niveau
stabilisateur fixes calcul de la longueur de la rupture
horizontal de massif mis en butée,
Ouvrages murs souples : calcul de 1,20 - gérer la circulation des eaux
souples stabilité en tenant compte derrière l'ouvrage
de la résistance du mur
Tirants Apporter un effort Torons, Calcul de stabilité en introdui- - problème des déplacements de sol
d'ancrage stabilisateur barres sant les efforts stabilisateurs, 1,20 (phases de chantier et en service)
horizontal calcul à la rupture des tirants - associer un bon drainage
(F= 1,5)
Clous Apporter un effort Barres, Calcul de stabilité en introdui- 1,20 - technicité importante
stabilisateur per- tubes, sant les efforts stabilisateurs, à - estimation correcte des
pendiculaire à la micropieux calcul à la rupture des clous 1,30 interactions sol/inclusions
surface de rupture (F= 1,5) - associer un bon drainage
Pieux Apporter un effort Pieux bétons, Calcul de stabilité en introdui- 1,10 - technicité importante
stabilisateur profilés H, sant les efforts stabilisateurs, à - estimation correcte des
horizontal palplanches calcul à la rupture des pieux 1,20 interactions sol/inclusions
(F= 1,5) - associer un bon drainage
- - -- - - - - - - - - -- - - - - - - - - -- - -- - - -- - Les techniques de stabilisation
Le choix obtenu dans le tableau VI doit être affiné en tenant compte de la profon-
deur du mouvement, de la nature et du volume de matériau en jeu, des vitesses
de glissement, des contraintes d'accès et d'emprise du site, etc.
+ : important, · : faible
Mise en œuvre de terrassements
Les conditions de stabilité étant directement liées à la pente du terrain , le terrasse-
ment reste le moyen d'action le plus naturel. On peut distinguer trois groupes de
méthodes de stabilisation par terrassement :
. les actions sur l'équilibre des masses (allégement en tête et butée en pied),
. les actions sur la géométrie de la pente (purge et reprofilage),
• les substitutions partielles ou totales de la masse glissée (bêches, contreforts,
masques, éperons).
1 - Allégement en tête
2 - Butée de pied
3 - Reprofilage
(a) adoucissement de la pente
(b) risberme
4 - Purge
- partielle : avant traitement complémentaire
- totale : avant reconstitution éventuelle
Fig. 6 - Stabilisation
par plusieurs
niveaux de butées
du glissement
de Saint-Urcize Surface de glissement
(Cantal).
SOm
Argile cendreuse
Fig. 7 -
Glissement déclaré
Dimensionnement
d 'une butée de pied. Glissement potentiel amont
En pratique, il est assez facile de contrebalancer les efforts moteurs par une ban-
quette quand le glissement est profond et ressort subverticalement en pied ,
comme dans le cas du célèbre glissement de Folkestone Warren, en Grande-
Bretagne (fig. 8), décrit par Hutchinson et al. (1984) .
Cette solution est également bien adaptée aux remblais construits sur le flanc
instable d'une vallée, à proximité du point bas. C'est ce qui a été réalisé sur l'auto-
route A13 au passage du vallon des Bottentuits. Le remblai a été construit selon le
profil de la figure 9, après réalisation d'un important dispositif d'assainissement.
Voie ferrée
Surcharge
de pied
0
Argile de Gault
... ....._ ___ .,.
-50 L-----~------L-----~-----L-----~
0 100 200 300 400 500
Fig. 9 - Schéma
'\....../ Fossés en béton 20 m de principe
de construction
de l'autoroute A 13
dans le vallon
des Bottentuits
(Calvados).
Stabilisation des glissements de terrain
Fig. 10 -
Stabilisation
par butée de pied
du glissement
de l'autoroute A75
au Piou (Lozère).
y= 21 kN 1 m 3
c' = 0 kPa
·-- --- ...... . . cp' = 40°
y = 19 kN 1 m3 /
c' = 0 kPa --. ------
cp' = 15°
0~--~----~--~----~--~--~~--~--~~--~--~----~--~
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120
(rn)
Fig. 11 - 10 rn
Surface de glissement
Stabilisation 1....-1
Fig. 12-
- - - - - Surface de glissement
Stabilisation 1 Tubes inclinométriques
du remblai
ferroviaire d 'Ormoy 10 rn
(Essonne).
Marno • calcaire
de Champigny .
•) Alluvions
-
- - - - - -- -- - -- - - - - - - - - -- - - -- - - - Mise en œuvre de terrassements
Fig. 13 -
(1) surface de rupture déclarée Dimensionnement
(2) surface de rupture potentielle
d'un allégement
en tête.
Fig. 14 -
Glissement
de Saint-Vidal
~~~!!~~!~~ (Haute-Loire).
m
Stabilisation des glissements de terrain
Une purge totale a été réalisée de façon à dégager un horizon stable. C'était ici
la seule solution envisageable. Elle a toutefois été complétée par un dispositif
de drainage superficiel.
Quand le terrain est en forte pente et donc difficilement accessible aux engins
autres que les bouteurs, la purge constitue le seul moyen de confortation, notam-
ment si la profondeur de rupture est faible. C'est, par exemple, le cas du glisse-
ment survenu en mai 1977 sur la route d'accès au tunnel routier du Fréjus (Koenig
et al. , 1980). Les observations ayant montré que l'épaisseur des terrains instables
était limitée (3 à 6 m), une purge de 50 000 m3 a été effectuée. Afin d'éviter une
régression des désordres, diverses mesures complémentaires ont été appliquées :
mur ancré de blocage latéral, mur de verrouillage à l'amont, purge à l'explosif des
blocs à l'équilibre précaire (fig. 15).
_ 1180 m RN 566
U
==---1~~~g Massif
«Terre Armée,
- f1..7p m
" ''-... Surface de
'"'-glissement
'
'
"
3.2.2. Reprofilage
Les conditions de stabilité d'un talus étant directement liées à sa pente, on peut
assez simplement augmenter la sécurité par retalutage du terrain naturel. Dans ce
sens, le procédé s'apparente à l'allégement en tête : il consiste en un adoucisse-
ment de la pente moyenne. On recherchera un accroissement de sécurité LiF/F 0
égal à 20%.
Ce type de traitement est particulièrement bien adapté aux talus de déblais et suf-
fisamment classique pour qu'on ne le développe pas ici. On rappellera simplement
que l'exécution de risbermes a l'avantage d'améliorer la stabilité par rapport à une
pente unique et de créer des voies d'accès pour l'entretien ou des travaux complé-
mentaires (cf. fig. 5). Dans les versants naturels, l'adoucissement de la pente est
généralement mal adapté, car il met en jeu des volumes de sol très importants
pour une amélioration du coefficient de sécurité relativement faible.
Un tel exemple est cité par Peck et lreland (1953) : l'action principale provient certai-
nement du déchargement en tête (fig. 16). Si, dans certains cas particuliers, l'adou-
cissement de tout ou partie de la pente naturelle se révèle la meilleure solution, on
devra être vigilant à ne pas déclencher d'autres glissements.
Schistes 60 m
L_-------------------~========~l 1400m
Cette solution a été appliquée au niveau de la tête sud du tunnel ferroviaire à Marnay
(fig. 17). Après terrassement du pied de versant et à la faveur de pluies exception-
nelles, environ 20 000 m3 d'éboulis surmontant les marnes compactes du Toarcien
avaient obstrué l'emprise du chantier. Ces matériaux ont été purgés et remplacés par
des matériaux frottants et drainants de granulométrie 0-500 afin d'assurer la stabilité
de la falaise en amont.
Stabilisation des glissements de terrain
Fig. 17 -
Substitution totale Profil après glissement
des matériaux Purge et reconstruction en 0 1 500
glissés au droit
de la tête sud du
tunnel de Marnay. Calcaire compact
Éboulis calcaires
Une bêche est une fouille réalisée en partie basse du glissement et sur toute sa
largeur remblayée par des matériaux frottants et drainants. Les dimensions cou-
rantes sont :
• 4 à 10 m de largeur,
• 5 à 6 m de profondeur.
Elle permet de reporter une partie de la charge sur un horizon plus compact (sub-
stratum) avec un ancrage de 1 mou plus.
- -- - - - - - - - -- - -- - - - - -- - -- - - - -- - - Mise en œuvre de terrassements
Fig. 18 -
Substitutions
partielles.
~ons
Colluvions '-.. .$'{/. Butée en enrochements
-,
~ce
Argile et
sable-argileux
' ...!!e rup
' ......_f~re
~
-~-
Y= 19 kN 1 m3
c' = 0 kPa
<p' = 15°
Stabilisation des glissements de terrain
Il s'agissait d'un remblai sur versant naturel instable. La bêche a été réalisée au
niveau du bourrelet de pied et surmontée d'un massif de butée en enrochement.
Son ancrage important (3 m sous la surface de rupture) s'explique par la profondeur
du niveau compact d'appui qui n'a, d'ailleurs, pas pu être complètement atteint.
Fig. 20 -
RN42
Stabilisation - - - - - Surface de glissement
- - - - Géotextile
par bêche Remblai
du remblai
au PK 1,9
5m
de la déviation
de Nabringhen (Pas-
de-Ca/ais).
Argile du Gault
- ... -- ..
-----
Une recharge de la fouille a ensuite été réalisée avec une craie compactée prove-
nant d'un déblai voisin. Peu de temps après la fin des travaux, et après qu'un dépla-
cement d'environ 10 mm s'était à nouveau produit, le glissement s'est stabilisé. Les
vitesses maximales mesurées sur le site avant les travaux de stabilisation s'éle-
vaient à près de 3,5 mm par jour.
On appelle contreforts ce même type d'ouvrage lorsqu'il est discontinu. Pour assu-
rer un exutoire, ces contreforts sont souvent rel iés par des tranchées drainantes.
Les dimensions d'un ensemble de contreforts doivent être optimisées sur la base
d'un calcul de stabilité le long de la surface de glissement existante. À défaut
d'une connaissance précise du réseau d'écoulement entre les éperons, et par
sécurité, on peut retenir un coefficient de sécurité calculé comme une moyenne
selon la formule suivante :
( 1)
Des contreforts ont été utilisés depuis longtemps avec succès (Bruère, 1873 ;
Collin, 1846), notamment sur le réseau ferroviaire (fig. 21 ).
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Mise en œuvre de terrassements
Comme pour les bêches, leur rôle est d'améliorer le frottement le long de la
surface de glissement interceptée et de reporter les efforts sur le substratum.
Fig. 21 -Stabilisation
par contreforts
sur la ligne
SNCF Gretz-Sézanne
(d'après Collin, 1846).
! coupe AA 1
P9 P10 P11
_ 10m
Stabilisation des glissements de terrain
Quand la tenue des fouilles provisoires pose problème, on peut recourir à des blin-
dages havés télescopiques, comme ceux utilisés au passage du col d'Evires sur
l'autoroute A41 {Nhiem et Dagnaux, 1983) ; ces dispositifs ont également permis de
réaliser les tranchées collectrices réunissant les contreforts (fig. 23). Les dimensions
des contreforts sont de 3 m de largeur et de 5 à 6 m de profondeur.
Dans certains cas, un seul contrefort réalisé dans l'axe du glissement peut être
suffisant du fait des effets combinés de drainage et de renforcement mécanique.
La figure 24 illustre cette configuration utilisée avec succès sur le CD 990, où le
glissement s'étendait sur une largeur de 40 mètres.
Fig. 23 - Blindage
havé télescopique
utilisé sur
l'autoroute A41.
- - - - - - -- -- - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - Mise en œuvre de terrassements
Cette technique a été utilisée avec succès sur le glissement de Vic-le-Comte sur la
RD 227 (Puy-de-Dôme). Le glissement affectait des colluvions marneuses sur une
épaisseur de 4 à 8 m reposant sur des marnes compactes, en place. Le versant
présentait une pente moyenne de 15°. Les niveaux piézométriques profonds (8 m)
n'autorisaient pas une solution de drainage aisée. Par ailleurs, les conditions topo-
graphiques imposaient le maintien du tracé routier. La solution mise en œuvre
(fig. 25) a consisté à purger sur une épaisseur de 3 à 4 m le matériau glissé, et à
lui substituer des blocs de polystyrène mis en place avec un parement vertical.
La densité moyenne du matériau prise en compte dans le calcul était égale à 0,15
(y compris le poids de la structure de chaussée) .
Fig. 24 - Stabilisation
Géotextile
par contrefort central :
----- fl~'!l!21~i- J. -
Remblai
glissement de la RD 990
au lieu-dit
Le Four à Chaux
rocheux
(Cantal).
10 m
816 L_____J
Fig. 25 - Stabilisation
Compostyrène 5m
par allégement
Profil avant travaux en tête, remblai
r---~-~- - - - ' ''' ' ' / polystyrène :
glissement de la RD 227
/
à Vic-le-Comte
(Puy-de-Dôme).
---
Marne en lace
Iii
~ Dispositifs de drainage
Très souvent, l'eau joue un rôle moteur déterminant. Aussi, et bien qu'elles soient
plus délicates à dimensionner et à mettre en oeuvre que des techniques de
terrassement, le géotechnicien doit étudier des solutions ayant pour objectif de
réduire l'action de l'eau. Le drainage a pour but de réduire les pressions
interstitielles le long de la surface de glissement et ainsi d'augmenter la résistance
au cisaillement du terrain. Différentes techniques peuvent être appliquées pour
atteindre cet objectif. Elles relèvent de deux options fondamentales :
• éviter l'alimentation en eau du site,
• expulser l'eau présente dans le massif instable afin de réduire les pressions
interstitielles.
Les paragraphes ci-dessous présentent les techniques couramment utilisées ;
celles-ci peuvent être employées seules, combinées, ou associées à d'autres
techniques de stabilisation.
On ne décrira pas dans le détail les ouvrages de collecte des eaux de surface : ils
sont d'usage courant en génie civil. On retrouve des ouvrages comme les fossés et
caniveaux, qui peuvent être étanchés par des géomembranes. Leurs caractéristiques
géométriques dépendent de la nature des terrains, des débits d'eaux à évacuer, des
vitesses d'écoulement acceptables au regard de l'érosion. Des dispositifs d'entrave
(épis , saillies, ressauts, etc .) sont en général utilisés pour limiter les vitesses
d'écoulement. Il est recommandé, de façon générale, d'éviter d'implanter de tels
ouvrages sur les fissures provoquées par les mouvements. Les conditions
géométriques du site sont déterminantes pour l'implantation de ces ouvrages.
Fig. 26 - Réseau
de drainage de surface, Collecteur extérieur
glissement de la RD 12 Fossé de ceinture
(d'après Livet, 1980). Collecteur fermé
Fossé ouvert
Drain agricole
800
50m
Dispositifs de drainage
Le drainage agricole est une mesure rarement utilisée seule, mais il permet de
compléter d'autres dispositifs de drainage ou de renforcement.
Le dimensionnement d'un tel dispositif est, dans l'état actuel des connaissances,
purement empirique. Retenons encore qu'une vitesse élevée du glissement rend
difficile l'emploi de cette technique, l'évolution des fissures conduisant à la
destruction des drains pendant leur exécution (un chantier de drains agricoles tel
que celui présenté sur la figure 26 dure plusieurs semaines).
Fig. 27 - Coupe
schématique
d 'une tranchée
drainante.
Remblai
-- 3m
-.......
--------- /
Géotextile
..::----
-----=---
-
Remplissage
de grave
8 0,6 m
Ill
Stabilisation des glissements de terrain
L'évaluation du rayon d'action d'une tranchée drainante repose sur les hypothèses
et les formules de Dupuit (1863). Si la tranchée est alimentée par une nappe
hydrostatique à une distance R (fig. 28), l'équation de la surface libre à la
distance x de la tranchée s'écrit :
(2)
H
, , ' ' ' "----_ Parabole de Dupuit
m Fig. 28- Tranchée complète dans une nappe libre {d'après Rat, 1976).
Cette formule fournit une excellente approximation de la position de la surface
libre à une certaine distance de la tranchée à condition de disposer de la valeur de
R, qui peut être obtenue par des essais de pompage. La hauteur de suintement,
h5 (fig. 28) qui donne le point de rencontre de la surface libre et de la tranchée,
peut être obtenue par diverses théories selon les paramètres du problème. Rat
(1970) donne les éléments nécessaires à cette estimation, notamment dans le cas
fréquent de tranchées n'atteignant pas le substratum imperméable. On y trouvera
également l'équation de la surface libre entre tranchées (assimilée à une ellipse).
----- 630
'\.
\' -
100 m
Les calculs de stabilité réalisés ont permis d'évaluer les caractéristiques mécaniques
des terrains et de montrer que le maintien de la nappe à un niveau suffisamment bas
permettrait d'arriver à un coefficient de sécurité F = 1,4. Pour maintenir ce niveau de
nappe, un réseau de tranchées drainantes a été mis en place (4 m de profondeur,
espacement entre tranchées de 20 m, la disposition est indiquée sur la figure 29). On
a ainsi pu capter des sources en pied de falaise et évacuer gravitairement des débits
de plusieurs mètres cubes par heure. Le suivi inclinométrique réalisé après les
travaux n'a pas mis en évidence de mouvement significatif.
Fig. 30 •
Stabilisation du Cotes (rn) - . L Y - Niveau piézométrique lors de la rupture
Paroi drainante
Glissement de 105 Surface de rupture
! Chemin
Moissac 100 I : lnclinomètre
(Tarn-et-Garonne) PAC : Cellule piézométrique
{d'après Deniau 95 -tt~;;m;==~~
et al., 1981). 90 TC 2
(PAC)
85
80
75
Argile du Stampien
70
65
60
{d'après Deniau
-~
et al., 1981).
~ J 1o·4
'\ ~ l/ 1
\ l\ / 1\ / 1
\ / '\ / - 5. 1o-s
~
1\ .> '\ )t'
"" - ...)
F M AM J J A S 0 N D J F M AM J J A S 0 N D J F M
""" r- r-
- 0
Fig. 32 - Phases
de réalisation
d 'une paroi
drainante (d'après
Deniau et al., 1981).
Panneau 1
Pann eau 2
t €)
r-
- - - -
-1
Panneau 3
Après réalisation du dernier panneau, les eaux de la paroi sont collectées par un
dispositif adapté au site (drain , tranchée, pompe). Durant l'excavation, le
soutènement de la tranchée est assuré par une boue qui, contrairement à la
bentonite, ne forme pas de cake permanent étanche sur les parois.
La technique consiste à réaliser de nombreux forages avec une faible pente sur
l'horizontale (2 à 5° ) et à y placer des tubes crépinés . Ces tubes sont
généralement en PVC (50 à 80 mm de diamètre), parfois en acier lorsque de
grandes déformations sont susceptibles de se produire. Un dispositif de captage
des eaux recueillies dans les drains avec un exutoire adapté complète l'ensemble.
Les drains subhorizontaux peuvent être disposés en un ou plusieurs faisceaux ou
plus simplement en lignes. Dans certains cas, pour des raisons de contraintes
géométriques ou hydrauliques, on peut forer les drains en faisceau sur deux ou
trois plans subhorizontaux différents. Les longueurs courantes des drains sont de
30 à 100 m. La limite physique à la longueur des drains est celle imposée par la
machine de forage et la nature du matériau à drainer. Le positionnement de la tête
du drain est difficile à maîtriser lorsque les longueurs deviennent importantes. Le
forage des drains se fait à partir de plates-formes qui peuvent être installées à
l'intérieur de puits ou de fosses lorsque la configuration du terrain l'impose.
Pour les deux derniers cas, l'efficacité des drains dépend de leur position, qui peut
être très délicate à maîtriser.
Dans le cas d'un régime hydraulique de nappe de versant, dans des terrains
homogènes et de perméabilité isotrope, les codes de calcul par éléments finis
permettent d'évaluer l'influence sur les pressions interstitielles d'un réseau de
drains. Dans la pratique courante, on réalisera des essais de drains pour estimer
le rayon d'action et les débits à prendre en compte dans le dimensionnement. On
peut utiliser également l'approche des rayons d'action en régime transitoire pour les
puits verticaux :
R 15 {Tt (3)
· fs
où R est le rayon d'action du drain ; T, la transmissivité (T = kH) ; k, la perméabilité
du milieu ; H, la hauteur de la nappe ; S, la porosité efficace et t, le temps considé-
ré. Cette formule s'applique à un drain isolé.
Dans le cas d'un glissement lié à des circulations d'eau localisées, le système de
drainage sera défini sur la base des résultats obtenus sur les premiers drains réali-
sés. On sera amené à densifier ou alléger le réseau en fonction des débits mesu-
rés. La direction des drains est ici un élément primordial : on cherchera à
intercepter le maximum de circulations d'eau.
Pour optimiser leur efficacité, ils ont été forés à partir d'une chambre de travail,
creusée sous le remblai, de 4,6 m de diamètre et de 8,2 m de profondeur. La
machine de forage a été descendue en pièces détachées dans la chambre de forage.
L'évacuation des eaux a été réalisée à l'aide d'un collecteur de 1 m de diamètre. Les
niveaux piézométriques ont été rabattus de 5 m, ce qui correspond à une
amélioration du coefficient de sécurité d'environ 30 %. Le suivi dans le temps des
niveaux piézométriques et des débits des drains a confirmé l'efficacité du dispositif.
Fig. 33 -
Drainage du
glissement
de Châtel-Guyon Remblai
(Puy-de-Dôme). Sables argileux
Collecteur 0 1000
Marno-calcaires
Argile
Fig. 34 -
Stabilisation
de la RD 56 à Muret
20 m
(Haute-Garonne).
Molasse compacte
Dispositifs de drainage
Fig. 35-
Stabilisation
du glissement
de Sobache (Bas-Rhin).
10m
L10 rn
Fig. 36-
h 0 ~---.---.----.----.----r----.---.----.----.--~
Ligne de puits
4n°Ke 1'\. parallèle à une source
-2 ~~--~"-
~+----+----~----~---+----+----4----~----~---4 (d'après Rat, 1970).
-4 ~--~~
~~4----+----+---~--~~--y~P ___.____ ~--~
-6 ~-4--~~~~~--+---~d-=4a~l--~a-4--~--~
\~
-8 ~--1---~----~~-r----~--1----+----+---~--~
Source linéaire x
-1 6
Il y=d f-\ f
(
X= O
- 1 8 L----L--~----~---L----L----L--~----L----L--~
0 0,2 0,4 0 ,6 0,8 1,2 1,4 1,6 1,8 2
x y
a'a
Fig. 37 -
Ligne de Surface de Niveau hydrostatique Niveau hydrostatique
glissement avant traitement après traitement Stabilisation
drains siphons
par drains verticaux
du glissement de Noaillac
Colluvions (Corrèze).
argileuses
RD 38
Marnes et grès
Stabilisation des glissements de terrain
Le transfert d'eau en profondeur est une opération risquée, qui doit être réservée
aux cas où l'écoulement de surface est bien connu et où l'aquifère profond est
drainant, et présente un exutoire franc. Dans le cas contraire, cela peut conduire à
une aggravation de l'instabilité.
Les puits et drains verticaux permettent de couper un aquifère comme le ferait une
tranchée drainante sans être limité en profondeur. Les galeries drainantes
constituent un autre type d'ouvrage profond à partir duquel il est possible, comme
pour les puits, de forer des drains subhorizontaux qui augmentent le rayon d'action
du drainage.
L'évaluation du rayon d'action d'une ligne de puits repose sur les hypothèses et les
formules de Dupuit (1863). Si la ligne de puits est alimentée par une ligne de
source à une distance d, tout se passe comme si la ligne de puits était remplacée
m par une tranchée complète.
Dispositifs de drainage
Lorsqu'on souhaite évaluer plus précisément le rabattement apporté par une ligne
de puits, un calcul par la méthode des éléments finis peut être nécessaire.
Fig. 38 - Rabattement
A
entre des éperons
drainants .
. B . S B .
· ~·-----------------------------------~
h
h
,
___ __
1 1
E •F
1
1 : -_ _:.:.
x _ _ _,
---- -~----
1
---------1---
hd
G 1 H - ---
1
A/ 2
Stabilisation des glissements de terrain
Dans le cas des éperons et des contreforts drainants, qui sont des ouvrages
discontinus, une approximation du rabattement de la nappe dans le plan de
l'ouvrage peut être obtenue de la même manière.
L'espacement e entre les éperons ou les contreforts est adapté en calculant le
coefficient de sécurité comme défini plus haut dans l'équation (1 ). En général, on
considère, par simplification et par sécurité, que la nappe n'est pas rabattue entre
les éléments drainants, ce qui consiste, comme indiqué sur la figure 38, à
remplacer la courbe théorique (2) par la courbe (1 ). Plus les caractéristiques de
perméabilité du sol sont faibles, meilleure est l'approximation.
Ces techniques ne s'attaquent pas à la cause des mouvements mais tentent d'en
combattre les effets. Elles visent à réduire ou à arrêter les déformations. Elles sont
intéressantes dans les cas où les solutions curatives (terrassements et drainages)
ne peuvent pas être techniquement ou économiquement mises en œuvre.
La compatibilité des déplacements des sols et des structures doit être prise en
compte lors du choix de ce type de technique. En effet, dans le cadre de travaux
de stabilisation de glissements de terrain très actifs, l'exécution d'ouvrages rigides
comme un mur de soutènement en béton ou des tirants précontraints n'est pas
envisageable . Les déplacements du glissement conduiraient à la ruine de
l'ouvrage au cours de son exécution . Il est préférable de construire, dans ces
conditions, des ouvrages qui supportent mieux les déformations.
Par ailleurs, la construction d'un ouvrage rigide se prête mal à la stabilisation d'un
glissement. En effet, les efforts engendrés par ce dernier sont généralement très
importants, ce qui conduit au dimensionnement de structures très lourdes.
(4)
Fig. 39 •
Dimenslonnement
de la stabilisation
d 'un glissement par 0
soutènement rigide ~
(d'après Blondeau
et Virollet, 1976).
1
1
F +dF
:~
: B dl
~
H
zc
--
....aractenstaque
- -- - - -- - - - -- - - - - - - - - - - - - - - - - Introduction d'éléments résistants
~2 K
p
cos~ y h2
Ls = (6)
y h sin ~ cos ~ - (y h cos2 ~ tan <p' + c')
Notons encore que la réalisation de ce type d'ouvrage doit se faire par plots de
faible largeur, afin de limiter les risques d'accélération des mouvements.
Blondeau et Virollet (1976} décrivent une application de cette technique sur le site
de La Fouillouse (Loire). Le glissement s'est produit sur un versant naturel de 18°
de pente moyenne , après qu'on eut entaillé le pied de la colline lors de
terrassements autoroutiers. Les matériaux concernés par les mouvements sont
constitués d'apports sédimentaires bréchiques qui reposent sur un substratum de
micaschistes. Il est en outre apparu, lors de l'étude complémentaire du site, que
les terrassements avaient été réalisés dans une zone présentant l'aspect d'un
bourrelet. Il est donc vraisem blab le que le déchargement ait réactivé un
glissement fossile des matériaux de pente.
Ces ouvrages fonctionnent comme les massifs poids décrits au chapitre 3. On les
dimensionne en deux phases : vis-à-vis de la stabilité interne, selon une méthode
Stabilisation des glissements de terrain
propre à chacune des techniques ; vis-à-vis de la stabilité externe, ainsi que décrit
dans le chapitre 3. On recherche généralement un coefficient de sécurité F = 1,20
pour la pente confortée (stabilité externe).
Ces ouvrages, qui respectent les déformations du sol, sont utilisés nettement plus
couramment que les murs rigides.
Fig. 41 -
Plaques de répartition
des efforts d 'ancrage.
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Introduction d'éléments résistants
Le premier point nécessite une étude de stabilité. Quand le glissement est quasi
plan, les calculs sont assez simples et peuvent être conduits comme indiqué sur la
figure 42.
Fig. 42 -
Schéma de calcul
d 'un ancrage.
~ce d'ancrage
Stabilisation des glissements de terrain
La masse instable peut être assimilée au bloc ABCD avec un état de poussée
(effort P) sur AB et de butée (effort B) sur CD. Si l'on suppose que le terrain est
homogène et sec, le coefficient de sécurité initial F0 est donné par la relation :
c'l + (W cos ~
+ B sin ~ - P sin ~) tan q>' + <1> cos 8 tgq>'
F + Ll F = (8)
W sin ~ + P cos ~ - B cos ~ - <1> sin 8
Fig. 43 -
Renforcement par tirant
sur l'autoroute A 41,
butte de " Chez Jacquet "
(Haute-Savoie).
- - - - - - - - - - - - - -- - - -- - - - - - - - - - Introduction d'éléments résistants
Nhiem et Dagnaux (1983) décrivent les ouvrages ancrés réalisés sur le versant de
« Chez Jacquet , lors de la construction de l'autoroute A 41 (fig. 43). Selon
l'analyse géologique , cette butte serait constituée par le pied d'un ancien
écroulement des molasses, d'un volume approximatif d'un million de mètres
cubes. La voie ferrée y passait déjà en tranchée et le projet autoroutier prévoyait
l'exécution d'un terrassement, susceptible de réactiver les mouvements. Il a donc
été décidé de procéder à un renforcement préalable du versant par plaques
ancrées dans la molasse saine, sous le niveau de marnes de caractéristiques a
priori médiocres. Ceci a été assuré par trois niveaux de dalles en béton armé
coulées en place, et par cinquante tirants actifs de 1 000 kN espacés de 3 m et de
35 à 40 m de longueur.
Sève et al. (1994) présentent le cas de la Côte des Basques à Biarritz (fig. 44),
constituée par une falaise d'une cinquantaine de mètres de hauteur surplombant
l'océan Atlantique. Cette falaise, formée d'une alternance de marna-calcaires, est
soumise à une érosion régressive intense dont la vitesse, sur les cinquante
dernières années, a été de l'ordre du mètre par an. Ce phénomène résulte de
l'action combinée de l'océan, qui attaque le pied de la falaise, et de circulations
d'eau qui, par érosion interne, déstabilisent les dépôts récents de sables fins
silteux situés en crête de la falaise. La solution de confortement choisie a consisté
en la mise en œuvre dans les alluvions supérieures de profilés H fichés dans les
marnes. Un terrassement par phases successives a ensuite été réalisé à l'aval
immédiat de ces profi lés , avec mise en place de tirants et treillis soudés et
gunitage entre profilés. La paroi berlinoise ainsi réalisée, sur une longueur de
100 m, représente 397 m2 de surface ; elle a été ancrée par 104 tirants (2 216 m),
précontraints entre 450 et 550 kN.
Dans ces deux exemples, il s'agissait en réalité de maintenir la stabi lité d'un
versant, et non pas de stabiliser un glissement.
À Mont-de-Marsan, le remblai d'accès au pont Saint-Médard, sur le Midou, a été
édifié sur un versant instable au contact entre des matériaux glissés et remaniés
comportant des alluvions tourbeuses et les marnes du Miocène en place. Compte
tenu de la topographie des lieux et de la nature du glissement, seule une solution
de soutènement paraissait acceptable. On a donc mis en œuvre une solution
d'ancrage en pied , en réalisant des tirants de 330 kN, inclinés à 65° sur la verticale
et espacés de 1 ,40 m, en quinconce sur deux files (fig. 45) .
Cette technique est parfois utilisée dans le domaine routier, quand les glissements
sont de moyenne importance et que la topographie des lieux ne permet pas
d'envisager d'autre solution. Sur la RN 117 à Habas, la chaussée était, depuis
longtemps, affectée par des désordres, qui ont conduit le service gestionnaire à
réaliser des travaux de drainage. Le mouvement s'éta nt réactivé, une
reconnaissance complémentaire a été entreprise et a montré que le drainage ne
pouvait pas améliorer suffisamment la stabilité du versant marneux (fig. 46). On a
donc réalisé des tirants précontraints à 520 kN , disposés en quinconce tous les
2,50 m. Le gain de sécurité de 20% ainsi obtenu a, par ailleurs, été augmenté en
réalisant quelques drains subhorizontaux complémentaires.
Fig. 44-
(m)
Falaise de la Côte
des Basques, Biarritz
(Pyrénées-A tian tiques)
(Sève et al., 1994).
OL---~--~----~--~----~--~----L----L--~L---~--~--~
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60
(m)
Introduction d'éléments résistants
La deuxième phase a consisté à venir construire un mur en béton armé qui assure
la continuité de l'ouvrage de soutènement ancien . Après remblaiem ent et
remodelage du terrain en arrière de ces deux murs , une rangée de tirants
précontraints, reprise sur une longrine intégrée au mur en béton armé, a été mise
en place.
Quand il s'agit de stabiliser un glissement, il est assez rare que l'on connaisse
parfaitement le champ des déplacements dans le massif, et que les efforts à
reprendre en tout point du glissement soient homogènes. Par ailleurs, si une
méthode de renforcement par ancrage est retenue , on doit s'assurer que
l'instabilité ne va pas se réactiver pendant la durée du chantier du fait des
terrassements et des conditions météorologiques. Une bonne reconnaissance
préalable du site est nécessaire (présence de zones de faiblesse, de failles, etc.).
Par ailleurs, peu d'informations existent sur le comportement à long terme de ce
type d'ouvrage et sur le mode de répartition des efforts dans la masse instable
ainsi que les contraintes générées à court terme. Il est de plus difficile d'évaluer la
pérennité des tirants si un mouvement lent se poursuit pendant la phase de
stabilisation ; l'expérience récente tend à montrer, qu'après quelques années et
parfois quelques mois, le sol se plastifie au niveau des plaques d'ancrage et l'on
voit diminuer la tension dans les ancrages.
Fig. 45-
Surface de glissement Glissement
Remblai du pont Saint-Médard,
Mont-de-Marsan,
10 m
(Landes).
Marne compacte
Fig. 46 - Stabilisation
RN 117 par tirants précontraints
du glissement d 'Habas
Remblai sur la RN 117
(Pyrénées-Atlantiques).
Sm
Marne compacte
Stabilisation des glissements de terrain
Fig. 48 - Glissement de
Saint-Jean-de-Luz
(Pyrénées-Atlantiques) -
vue du confortement.
Introduction d'éléments résistants
Les clous sont habituellement installés avec un angle de 5 à 20° sur l'horizontale,
tandis que les micro-pieux sont disposés subverticalement (45 à 90° sur
l'horizontale).
Fig. 49 -
Clouage
d'Astaffort
(Lot-et-
Garonne). Zone humide périodiquement
Marne
N2 j Piézomètre ouvert
argileuse
Marne j;88
Ma rne a rgileuse
limoneuse
Fp1 Pl E
Marne
plus sableuse
--- -;:: 0
(24- 1-84) :
----
• (kPa) (MPa) Marne
TN .__ 1m 320 4 ,5
-~ argileuse
Marne indurée
Remblai 2m 370 3 argileuse
3m 360 3 indurée
- -
4m 850 5,5
5m 1240 7
L'analyse de stabilité a permis d'établir que deux rangées de clous, placés en pied
de remblai et inclinés à 45°, augmenteraient de 20% le coefficient de sécurité. Les
clous, longs de 8 m, ont été placés en quinconce en pied du remblai et espacés de
2 m. Ils consistent en des barres de 25 mm de diamètre scellées dans des forages
de 120 mm de diamètre.
5.4. Pieux
Le clouage de glissement par des pieu x ou des barrettes procède du même
principe. Toutefois, compte tenu de leur inertie importante, les pieux travaillent
principalement en flexion /cisaillement alors que les clous de faible inertie
travaillent en traction/flexion.
Cette technique a été employée pour stabiliser le glissement de terrain qui affectait
la petite ville d'Aktéa, située à 36 km d'Athènes, Grèce, (Sève et al., 1996).
Le site (fig. 50) a été stabil isé à l'aide de 80 pieux de 1 m de diamètre. Le gain de
sécurité calculé lors de l'étude était de 20 % correspondant à un déplacement
théorique du sol de 3 cm. Le détail de ce calcul est donné en annexe 6.
10 m Fig. 50 - Profil
'--' géotechnique du site
d'Aktéa (Grèce).
Colluvions de pente + rembai
Marnes et conglomérats
®Techniques de protection passive
En présence d'un versant instable qui menace des personnes ou des biens, nous
avons vu qu'il existait une panoplie importante de solutions de confortement.
Cependant, dans certains cas, si l'on ne peut ou ne veut réaliser ces travaux de
stabilisation , on peut choisir de construire des ouvrages de protection ou encore
de ne pas réaliser de travaux, mais d'installer un système de surveillance qui
donne l'alarme si une évolution dangereuse se produit.
Une autre façon de résoudre le problème consiste à s'affranchir des effets des
mouvements de terrain sans déplacer l'ouvrage. Ceci peut être obtenu , par
exemple, en construisant les fondations profondes d'un ouvrage d'art à l'intérieur
de puits qui assurent une '' garde , suffisante vis-à-vis des déplacements. La
figure 51 présente le cas du viaduc du bois d'Arlod sur l'autoroute A40, où les
pieux de fondation de 1,40 à 1,80 m de diamètre sont protégés par des viroles de
plus gros diamètre, qui sont excentrées vers l'amont. L'espace ménagé doit être
compatible avec les déplacements attendus. Par ailleurs, cette solution est limitée
par la profondeur des viroles, qui ne peut excéder 15 m sans risque de flambe-
ment.
Un dispositif comparable a été mis en place sur quatre des appuis du pont de
Saint-Cloud sur l'autoroute A 13 (Mathivat, 1973) , où des barrettes moulées
comportant un onglet compressible ont été réalisées (fig. 52} : il s'agit d'une
enceinte métallique formée d'un assemblage de tôles épaisses.
Stabilisation des glissements de terrain
Fig. 51-
Fondation
des piles du viaduc
du Bois d 'Arlod
(Isère).
-----
-----
Argile varvée
Molasse
Fig. 52 -
Axe de l'ouvrage
Dispositif Soufflet déformable
de reprise des efforts
du glissement
sur les fondations 1 \
1 \
1 1 \
du pont de Saint-Cloud - ~- -
110 cm - - - -"- - - .J - - ~ - - - ~ Sens du glissement
(Hauts-de-Seine).
1 1
Boue bentonitique
Bavette de protection
175 cm ' 55 cm :
1 1
190 cm '40 cm
- -- - - -- -- - --·'--..•
Cet onglet a été incorporé dans les barrettes durant leur exécution ; ses
dimensions permettent l'écrasement complet des soufflets, ce qui correspond à un
déplacement admissible de 25 centimètres.
',
10 m
Il n'y a pas de règles générales qui relient matériaux, volumes, facteurs moteurs et
vitesse. Malgré tout, on a pu observer, dans la plupart des cas, un bon
synchronisme entre facteur climatique et mouvements.
sont menés par phases : par exemple, une première action consiste à terrasser de
façon à stopper provisoirement les grands mouvements, puis à drainer pour
assurer la stabil ité définitive du site. Généralement, on examine l'effet de
l'application de ces actions dans l'ordre : terrassement, drainage, renforcement.
Bien que l'eau dans le sol soit l'élément déstabilisateur principal, les stabilisations
par terrassement, qui présentent les avantages d'être souples et aisées de mise
en œuvre, sont généralement employées. Elles permettent également, lorsque les
matériaux d'apport utilisés sont drainants, de gérer les circulations d'eau dans le
terrain et de contribuer à diminuer les pressions interstitielles.
Annexe 1
On a pu noter également que les vitesses peuvent être d'autant plus élevées que
le dépassement du seuil est important (fig. 1-2). Pour un niveau de la nappe au
plus haut, les vitesses mesurées ont atteint 1,7 centimètres par jour.
Fig. 1-1 -
Evolution 50 mm d'eau
1Pluviométrie 1'
de la pluviométrie, 40
de la piézométrie.
du déplacement 30
et de la vitesse 20
sur le site 10
de Sallèdes
(Puy-de-Dôme).
60 (kPa)
1Piézométrie 1
50
40
30
20
10 .\!\'~· .
0
70 (cm)
G4R5
.. ___ .....-·--·····
50 .t T t ......... . .... . ·· ~ IIP t
4
t
~..,.,... . _,
40 ~·
• + t ,....
•
. .
""
30
_.,r-·-·-··-·'
,...,. -f
.
r "..... ,.... ,___ .. .,.., •
1 ~
:__.-.~
20 + .;:''f
' G6S6
1 Vitesse de déplacements 1
0~ G105.
0,3
0,2
Date
Annexes
Fig. 1-2-
Pression interstitielle à 6 m de profondeur (kPa)
Relation entre
60
la pression
interstiUelle
50 et la vitesse
Il 1!1 1!1 I!D
Ill
de déplacement
sur le site de
40 Sallèdes
il (Puy-de-Dame).
30
20
10
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 V (mm 1j)
---
Fig. 1-3-
D v u Évolution
(mm) (mm/j) (kPa)
de la piézométrie.
25 r 1,5 50 des déplacements
- Moyenne des Pl à 6 m et de la vitesse de
20 1,2 40
- Vitesse de déplacement
Déplacement en G105
11
~ déplacement
pendant une phase
1 F-
1,081
) F = 1,07
v
~ critique sur le site
de Sallèdes
15
10
0,9
0,6
30
20 1
v 1 -- r
D
(Puy-de-Dame).
5 0,3 10
- __; F=1, 1; f /
0 0 0
F=
1,38
F=
1,4
Novemb re 1 982
F~ J
F = 1,25
F = 1,2 1
Décembre 1 982
~ = 1,24
F = 1,27
Janvier 1 983
F=
1,33
1
1
Pl (kPa)
40
Fig. 1-4-
Comparaison
des pressions
interstitielles
35
- - Pl mesurée
l1
j ~· mesurée et calculée
sur le site
30 - - Pl calculée 1' - ' de Sallèdes
·~
25
A2 = 0,76
'1 r1 (Pouget et al., 1994).
20 j 1\/ 1\ ·~ A V\. 1\
~
15
v
f-'4 \V\ 1 A 1\\
10 ~ ,/1 If\ ~ 1 / 1"-
5 r\\ li" ufV"rv \J
0 r ~ rv ~1"--
J M M J s N J M M J s
1991 1992
Ill
Stabilisation des glissements de terrain
Sur le site de Sallèdes, le modèle statistique (fig. 1-4) proposé par Pouget et al. ,
(1994) donne la pression interstitielle Uw au niveau de la surface de rupture :
Uw (en kPa) = 21 ,66 + 0,123 x {somme des pluies des 30 derniers jours (en mm)}
-0,044 x {somme de l'évapotranspiration sur les 150 derniers jours (en mm)}
Annexe 2
Méthodes
,
de calcul de stabilité de talus
Equilibres limites
dans une analyse à long terme et 'tt = Cu dans une analyse à court terme) ;
s'écrit : F = ~ .
't
y Fig. 2-1 -
Équilibre d'une
tranche de sol.
e(x) _
1
--fw---_~
--
H + dH h
1
tT~dT
x
Stabilisation des glissements de terrain
1
Ï,
1=1
2
(c; bi +(Wi cos o:i - ui bi)tan<p;) (
tan o:i tan <pi
'J
cos o:i 1 + - -':: F----'--'-
F= ----------------~n ----------~----------~
2:, w i sino:i
i=1
Dans cette expression, i est l'indice de la tranche , c'i désigne la cohésion drainée
du sol à la base de la tranche considérée ; <p'i • l'angle de frottement drainé du sol ;
bi, la largeur de la tranche ; wio le poids de la tranche i ; O:j, l'angle d'inclinaison par
rapport à l'horizontale de la tangente à la courbe de rupture à la base de la
tranche.
Pour résoudre cette équation implicite, F = f(F), une méthode itérative est
nécessaire.
Sur la base d'hypothèses identiques, mais en supposant que les efforts inter-
tranches horizontaux sont nuls, Fellenius (1927) donne une formulation explicite
de F:
~
L.. (c:1b·1+ (w 2
1cos o:-1- u1b)
1 tan <p:)
1
1 -cos - .
F = 1=1 o:l
n
2:, wi sin o:i
i=1
La procédure itérative de résolution est présentée sur la figure 2·2 . Afin d'éviter les
problèmes de fausse convergence (convergence vers une valeur du coefficient de
sécurité qui n'est pas la plus grande), il est conseillé d'initialiser le calcul à partir
d'une valeur assez grande du coefficient de sécurité.
Fig. 2·2 ·
Méthode
de résolution
=
de l'équation F f(F).
________________________________________________________________________ Annexes
Annexe 3
Dimensionnement de la stabilisation
du glissement de La-Chapelle-aux-Brocs
(Corrèze)
Dans la nuit du 17 au 18 février 1995, un important glissement de terrain, affectant
une superficie de près de 55 000 m2, s'est produit sur le versant est de la vallée du
ruisseau du Colombier, à une dizaine de kilomètres au sud de Brive (Corrèze). Sur
une pente relativement douce {1 0 à 13°), il affecte des matériaux de la période du
Permien qui constituent le substratum du site et les formations superficielles qui en
dérivent. Le Permien est stratifié sub-horizontalement et formé par des
alternances de bancs gréseux dont les épaisseurs, variables, peuvent atteindre
plusieurs mètres. Associés à ces niveaux gréseux, on trouve des horizons argileux
ou pélitiques (qui sont des limons surconsolidés).
L'étude de la solution par drainage conduit à définir des systèmes très difficiles à
mettre en œuvre du fait de la profondeur des niveaux aquifères {8 à 14 m par
rapport au niveau du terrain naturel).
Les calculs ont permis d'évaluer l'influence d'un abaissement du niveau d'eau de
3 m dans l'emprise du glissement : la stabilité d'ensemble est améliorée de 14 %.
La réalisation d'un système complet et fiable n'a pas été imaginée sur une telle
superficie et une telle profondeur.
L'étude d'une solution éventuelle par renforcement montre que, compte tenu du
volume des masses en mouvement (près de 500 000 m3) et de la profondeur de la
surface de rupture, la solution de type clouage par tirants inclinés sur l'horizontale
ou par pieux de gros diamètre conduit à une densité de forages très élevée et
donc à un coût de solution excessif.
•
vallée, en particulier par dessus ces ouvrages (fig. 3-1 ). Une purge a été
réalisée par plots successifs, en fond de vallée, de manière à appuyer la
structure ainsi définie sur des matériaux compacts.
Stabilisation des glissements de terrain
Fig. 3-1-
Profi/ d'étude Surface de rupture @
Calcul de calage :
de la stabilisation
du glissement
- conditions initiales F 1 ;=
- après grands déplacements F = 1,02 ; Paramètres retenus
de La-Chape/le-aux- Couche
Brocs (Corrèze).
- après mise en place de massif poids F =1,50. y(kN 1 m 3 ) c' (kPa) cp' (0)
Surface de rupture 0
0 19 0 12
-Vérification des conditions de sécurité F = 1,69. f} 21 0 40
(m)
40 Surface de rupture potentielle 0
y = 21 kN 1 m 3
30
c' = 0 kPa
20 "'!;:-- -----.....cp'= 40°
y = 19 kN 1 m 3
10 0 c' =0 kPa
cp'= 12°
O L-~-~~~~-~~-~-~~-~-~~-~~-~-~~-~
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 11 0 120 130 140 150 160 170 180
(m)
________________________________________________________________________ Annexes
Annexe 4
Méthodes de dimensionnement
d•un clouage par barres
Principe de dimensionnement
Les risques de rupture d'un ouvrage de confortement par clouage se situent :
• dans le clou (barre ou tube d'acier) par traction/cisaillement ;
• au contact sol/clou, dans la partie inférieure d'ancrage (arrachement du clou) ;
• dans le sol, le long de la surface de rupture, par insuffisance d'efforts apportés
par les clous ;
• dans le sol , si un glissement se produit en profondeur sous l'ouvrage
(insuffisance de fiche des clous) , soit en partie basse si le clouage est placé trop
en amont sur le versant, soit en partie supérieure si le clouage est situé trop en
aval sur le versant.
L'effort transmis par le sol au clou (interaction sol/clou) en sollicitation axiale est
estimé à partir de l'effort limite défini comme le produit P.q 5 , où P désigne le
périmètre du clou et q5 le frottement latéral unitaire ; ce dernier peut être évalué à
partir d'essais d'arrachement ou d'essais p·ressiométriques. Là encore, on pourra
prendre en compte un coefficient de sécurité de 1,5.
Le multi-critère
Schlosser (1982) a décrit une méthode de calcul de l'effet de renforcement d'un
clou connue sous l'appellation de multi-critère, qui comporte quatre critères de
rupture.
Stabilisation des glissements de terrain
Notations
L'expression des différents critères fait appel aux paramètres suivants :
• q5 , frottement latéral unitaire sol-clou ;
• De, diamètre de forage ;
• D9 , diamètre équivalent au diamètre de forage dans le cas d'un clou battu ;
• D, diamètre égal à De pour les clous scellés et à D9 pour les armatures battues;
• La, longueur d'ancrage;
• Lp, longueur entre la surface de rupture et le parement ;
18
pour D > 0, 6 m, Es = EM a. (D est exp rimé en mètres)
06
4 (2 65 _Q__J • + 3a
' 0,6 D
18
pour D s 0,6 m, Es= EM - ------=--
4(2,65t + 3a
Critère C1
Le frottement latéral sol-clou est limité par l'arrachement des clous. Cela se traduit
dans les sols homogènes par :
Tn s q5 1t D L
Critère C2
L'interaction latérale sol-clou est limitée de deux manières :
a. La pression ultime, Pu· est atteinte au point 0, intersection clou/surface de
rupture.
On a alors l'expression Pu ~ Po avec Po =
2
Tco où :
De lo
- De .
Tc ~ Tc1 max - - lo Pu ,
' 2
Critère C3
Ce critère traduit la condition d'écoulement plastique du clou . Il suppose que le
clou mesure plus de 3 10 de part et d'autre de la surface de rupture. Le critère
s'écrit:
Critère C4
Il traduit la rupture par plastification des clous en flexion aux points de moment
maximal situés à IP = %1 0 de part et d'autre de la surface de rupture. Ce critère
a pour expression :
La combinaison de ces quatre critères définit, dans une représentation plane (Tn•
Tc), la courbe enveloppe des efforts maximaux qui peuvent être reprises par le
clou . Le principe du travail maximal suppose que le clou est à la rupture. Dans ces
conditions, les efforts T n et Tc à l'intersection clou/surface de rupture sont
déterminées comme l'intersection de la droite tangente en ce point à la surface de
rupture avec la courbe enveloppe du multi-critère.
Stabilisation des glissements de terrain
....
~
___________________________________________________________________________ Annexes
L lx 1 /\lcrndSsin a - TdScosa +L
1 y1 crn dScos a+TdSsin a-r51 P1 i
+ L xi /\1 0 + L
lxk /\'Akx + _!_ L
'xl/\,- Tbl cos el
Yi - ra Oi k Yk Aky e 1 Y1 - Tb1sin el
1
- - (- Tno coseo - TCo sineo)
+ 1 "LJ Xo rm ,cr e
eo 1 Yo 1\ -
1
r: - (- Tn0 sin eo - Tc 0 cos e o )
m,cr 8
Avec T = "Cmax 1(rs3·F), Tmax = c 1 rm,c +cr' tan <p 1 rm, q> et cr'= (Jn - u (voi r tab leaux
suivants).
Stabilisation des glissements de terrain
Annexe 5
Méthodes de dimensionnement
d•un clouage par pieux
Principe de dimensionnement
Les risques de rupture d'un confortement par pieux ou barrettes se situent :
• dans le pieu (tube métallique ou pieu en béton armé) par flexion/cisaillement;
• au contact so l/ pieu , en so llicitation latérale du sol par le fût du pieu
(plastification du sol lorsque la pression ultime Pu est atteinte, ce qui peut se
produire lorsque l'espacement entre les inclusions est trop important) ;
• dans le sol, le long de la surface de rupture, par insuffisance d'efforts apportés
par les pieux ;
• dans le sol, si un glissement se produit en profondeur sous l'ouvrage
(insuffisance de fiche des pieux) , soit en partie haute si le clouage est placé
trop en amont sur le versant, soit en partie inférieure si le clouage est situé trop
en aval sur le versant.
Le dimensionnement d'un clouage se fera donc en justifiant une sécurité suffisante
vis-à-vis de chacun de ces modes de ruine.
On prend en général un coefficient de sécurité de 1,5 sur la résistance interne du
pieu en flexion/cisaillement.
Le déplacement du sol en glissement mobilise latéralement le pieu. L'équilibre du
massif est obtenu lorsque le pieu oppose au sol une réaction latérale. Cette
dernière doit être évaluée à partir de la pression ultime. On considère que la
pression limite mesurée à l'aide du pressiomètre Ménard est une bonne évaluation
de la pression ultime, et on limite la valeur de la pression latérale à P1 = P1 1 2 •
Alors qu'un clou de faible inertie (cf. annexe 4) se déforme essentiellement dans la
direction de sa plus grande dimension, dans le cas d'un pieu utilisé pour stabiliser
un glissement de terrain, la déformation résulte de la flexion et du cisaillement.
L'aspect déformation revêt donc une importance particulière. C'est pourquoi est
présentée, ci-dessous, la méthode de calcul développée par Delmas et al. (1986).
Méthode de calcul
La méthode de calcul mise au point par Delmas et al. (1986) comporte trois étapes :
• définition du déplacement maximal de sol ô, compatible avec les structures
sus-jacentes, par exemple, de l'ordre du centimètre pour un bâtiment et de
plusieurs centimètres pour un ouvrage routier ;
• détermination des efforts de cisaillement, traction et flexion engendrés dans le
pieu du fait du déplacement de sol ô (en tenant compte de la réponse élasto-
plastique du sol sous sollicitations axiale et latérale), cela est réalisé en
résolvant l'équation différentielle :
d4y
El. - 4 = Es [y(z) - g(z)];
dz
Annexe 6
Des calculs de stabilité à rebours ont permis d'obtenir une estimation des
caractéristiques de résistance au cisaillement du terrain en grandes déformations :
c' = 0 kPa, <p' = 15°.
Les pieux utilisés pour stabiliser le glissement ont une rigidité El = 1 540 MN.m2.
Le moment fléchissant maximal calcu lé est de 1 800 kN.m, avec un effort de
cisaillement maximal de 1 000 kN pour un déplacement ô de 3 cm et un gain de
sécurité de 20 %.
Stabilisation des glissements de terrain
Conception et réalisation
Dessins
Flashage
Burovit
Impression
Imprimerie Julien-Nollet
Dépôt légal
L'objet de ce guide est de fournir à l'ingénieur géotechnicien les éléments nécessaires au choix et
à la définition d'un dispositif de confortement pour un glissement de terrain. Ils dépendent du type
d'instabilité, de la cinétique du phénomène, des facteurs qui interviennent dans le déclenchement
du mouvement et de son évolution dans le temps.
Les techniques d'intervention disponibles se regroupent en trois grandes familles : les terrasse-
ments, les drainages et les renforcements.
Les aspects qui interviennent dans la recherche d'une solution de confortement ne sont pas uni-
quement techniques. En effet, l'impact économique et environnemental d'un projet et les délais et
contraintes particulières liées aux techniques et au savoir-faire des entreprises locales participent
à la définition de la solution.
En annexe sont présentés les méthodes de calculs usuelles, des exemples d'études et de dimen-
sionnement d'ouvrages, les dernières recommandations concernant les techniques de clouage de
pentes.
ABSTRACT
Stabilization of landslides
This guide gives engineers the information they need to select and specify stabilization techniques
for landslides. The technique chosen will depend on the type of instability, the kinematics of the phe-
nomenon and its time behaviour as weil as the factors initiating the movement.
There are three main families of techniques : earth works, drainage and reinforcement.
The stabilization technique used does not depend on technical considerations alone : the economie
and environmental impact of a project and the particular lead times and constraints that depend on
the technique and on the know-how of local contractors are also factors in selecting a solution.
An appendix presents the usual engineering methods, examples of structure design studies, and
the latest recommandations concerning slope nailing.