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Cours préparé par M. Bruno M. KEM CHEKEM, Dr. Ph.D. en droit privé, Chargé de Cours, FSJP-UDs
Introduction
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Droit des communications numériques –
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Droit des communications numériques –
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- exerce en outre la tutelle technique sur l’Ecole Nationale des Postes et télécommunications
(ENSPT).
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Certaines de ces activités relèvent de la licence de 1re catégorie, tandis que d’autres
ressortissent de la licence de 2e catégorie (v. art. 36 et 37 du décret no 2012/1638 du 14 juin
2012 susvisé).
L’article 13 de la loi de 2010 place également dans le régime de la licence, les
activités de communications électroniques menées sur le territoire national par les institutions
étrangères et les organismes jouissant de la personnalité de droit international, sauf
stipulation contraire des accords signés et ratifiés par le Cameroun.
Dans tous les cas, les dossiers de demande de licence dont le décret no 2012/1638 du
14 juin 2012 fixe la composition (v. art. 38 et 39) doivent être adressées à l’ART qui doit
procéder à leur instruction dans les délais requis. Si ses conclusions sont favorables, l’Agence
invite le demandeur à payer les droits (d’entrée ou de renouvellement). Le justificatif de ce
paiement est joint au dossier assorti d’un cahier des charges et transmis au Minpostel pour
délivrance formelle de la licence. Les licences sont accordées pour une durée maximum de 05
ans renouvelables. Elles peuvent faire l’objet de modifications par décision de l’Agence, une
licence n’étant délivrée que pour des services, un réseau, des appareils, des stations et des
lieux bien déterminés. La licence délivrée est subordonnée au respect d’un cahier de charges,
et le titulaire de la licence peut fournir au public les services à valeur ajoutée liés à sa licence.
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Le premier niveau de gestion désigné attribution des bandes de fréquences, est assuré
par l’Etat lui-même : il consiste dans la répartition des bandes de fréquences disponibles en
fonction des services de radiocommunication qui les utilisent (terrestre, aéronautique,
maritime, fixe, mobile, etc…). Cette répartition qui incombe au Comité Interministériel
d’Attribution des Bandes des Fréquences (CIABAF), placé sous l’autorité du ministère des
télécommunications, figure dans le tableau d’attribution des bandes de fréquences.
Le second niveau de gestion désigné assignation des bandes de fréquences est confié
à l’ART : il consiste à accorder, conformément au tableau d’attribution des bandes de
fréquences, le droit d’utiliser une ou plusieurs fréquences déterminées aux personnes qui en
font la demande. En d’autres termes, assigner des fréquences revient à réserver, à affecter
leur utilisation à une personne déterminée. Il en résulte que celui qui utilise une fréquence
sans posséder une autorisation nécessaire enfreint la loi et s’expose à des sanctions diverses
(not. pénales, v. art. 86 loi 2010). Les demandes de fréquences ou de bandes de fréquences
doivent être adressées à l’ART. Une fois les fréquences accordées, leur utilisation est soumise
au paiement d’une redevance déterminée par voie réglementaire. L’ART dispose en plus du
pouvoir de contrôle de l’utilisation des fréquences, en vue de s’assurer notamment du respect
des conditions de leur utilisation et de l’exploitation des stations de radiocommunication, de
la qualité des émissions radioélectriques, de l’utilisation rationnelle du spectre et de la
conformité administrative et technique des installations (art. 60 décret 2013 précité).
A. L’obligation d’interconnexion
L’interconnexion désigne « le raccordement des différents réseaux de
télécommunications entre eux, afin de permettre à l’ensemble des utilisateurs de
communiquer librement », ou bien d’accéder aux services fournis par un autre opérateur. Elle
fait l’objet d’une obligation prévue par les art. 42 (1) de la loi de 2010 et 12 du décret
no 2012/1640 suscité en ces termes : « Les opérateurs des réseaux de communications
électroniques ouverts au public, titulaires d’une concession, sont tenus de faire droit, dans
des conditions objectives, transparentes et non-discriminatoires, aux demandes
d’interconnexion et d’accès au réseau de tout opérateur de services de communication
électronique ouvert au public, titulaire d’une concession, d’une licence ou d’un récépissé de
déclaration ». L’opérateur destinataire d’une demande d’interconnexion ou d’accès au réseau
dispose d’un délai de 60 jours pour y donner suite : il ne peut s’agir en principe que d’une
réponse favorable, ouvrant la voie à des négociations entre les parties, qui doivent aboutir à la
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conclusion d’une convention de droit privé entre elles, précisant les conditions techniques,
financières et administratives de l’opération. Une demande d’interconnexion ou d’accès au
réseau ne peut être refusée que si elle est justifiée au regard d’une part des besoins du
demandeur, et d’autre part, les capacités de l’opérateur destinataire à les satisfaire. En cas de
silence de l’opérateur destinataire au-delà du délai imparti pour donner suite à la demande, ou
de refus d’interconnexion ou d’accès au réseau, l’ART peut être saisie. Celle-ci peut
demander, au besoin, sous peine de pénalités par jour de retard, que l’interconnexion ou
l’accès soit réalisé immédiatement en attendant la conclusion d’une convention
d’interconnexion ou d’accès, si elle estime urgent d’agir afin de préserver la concurrence et
de protéger les intérêts des utilisateurs.
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Le commerce électronique est défini comme « une activité économique par laquelle
une personne effectue ou assure par voie électronique la fourniture des biens et services ».
Les services visés dans cette définition incluent « la fourniture des informations en ligne, des
communications sociales, des outils de recherche, d’accès et de récupération des données,
d’accès à un réseau de communication ou d’hébergement d’informations, même s’ils ne sont
pas rémunérés par ceux qui les reçoivent ». La loi donne ainsi au commerce électronique une
définition large en y intégrant même des prestations gratuites. Quoiqu’il en soit, le commerce
électronique est principalement et avant tout une activité commerciale : en tant que tel, il est
soumis à de nombreuses règles régissant l’activité commerciale en général (concernant par
exemple les choses pouvant faire l’objet du commerce, la protection de la concurrence, la
protection du consommateur) et les contrats (relatives notamment aux conditions générales de
validité du contrat, à son exécution). Mais il s’agit d’un commerce particulier, dans la mesure
où il se fait à distance à travers l’utilisation des technologies de la communication qui
modèlent les étapes de la conclusion et de l’exécution des contrats. Ainsi, l’échange des
consentements des parties, la livraison, le paiement demeurent des opérations classiques du
commerce, mais ont lieu à distance. Du fait de ces particularités, le besoin s’est fait sentir
d’élaborer un droit spécifique au commerce électronique afin de renforcer la protection du
consommateur. Au Cameroun, le principal texte en la matière est la loi n o 2010/021 du 21
décembre 2010 régissant le commerce électronique ; ensemble son décret d’application no
2011/1521/PM du 15 juin 2011. Il faut dire que le commerce électronique met en œuvre non
seulement les relations entre professionnels et consommateurs (B to C), mais aussi entre
professionnels (B to B) ou entre consommateurs (C to C).
Si les textes susvisés organisent le régime général du commerce électronique
(Chapitre 1), l’activité des jeux en ligne, elle, est en plus soumise à quelques règles
particulières (Chapitre 2).
Qui dit e-commerce, dit boutique virtuelle et donc un site internet qu’il faut créer
(Section 1) et exploiter (Section 2) en respectant les exigences légales.
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Certaines activités sont cependant interdites du commerce électronique : c’est le cas par exemple des activités
liées à la diffusion des contenus se rapportant à la pornographie infantile.
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site de commerce électronique est libre 2. Pour autant, celui qui souhaite créer un site de e-
commerce doit faire face à quelques contraintes liées notamment à l’obtention du nom de
domaine (§1) et à la conclusion de certains contrats (§2).
§1. L’obtention d’un nom de domaine
Un site internet est déterminée par deux adresses : une adresse numérique unique
(Ex. : 192.51.3.20) et un nom de domaine. Ce dernier est l’adresse internet permettant de
trouver un site sur le web. Précédé d’un préfixe (www.), le nom de domaine est constitué
d’une chaine de caractères (ex. jumia) et d’une extension (ex. .cm ; .fr ; .org). Le « .cm » est
le code d’identification du Cameroun sur internet et le registre des noms de domaine en
« .cm » est tenu par l’ANTIC. Pour enregistrer un nom de domaine en « .cm », que l’on soit
un national ou un étranger, une personne physique ou morale, il convient de faire une
demande à l’un des 14 bureaux d’enregistrement agrées par l’ANTIC, en y joignant les
éléments exigés à savoir le justificatif de paiement des frais. L’enregistrement d’un nom de
domaine obéit au principe « premier demandeur-premier servi » prescrit par la Charte de
nommage de l’ANTIC. Ce principe signifie que « c’est le premier à solliciter
l’enregistrement d’un nom de domaine lambda qui doit l’obtenir ». Il en résulte que
préalablement à l’enregistrement, le rôle du bureau d’enregistrement se limite à vérifier qu’il
n’existe pas déjà un nom de domaine identique à celui dont l’attribution est sollicitée. Si c’est
le cas et surtout lorsque le demandeur envisage d’exercer une activité identique à celle de la
précédente entreprise, il devient nécessaire pour lui de modifier le nom de domaine qu’il
souhaitait se voir attribuer. Le contrôle vise également à s’assurer que le nom de domaine
dont l’enregistrement est demandé n’a pas de connotation malveillante ou illicite, y compris
dans leur transcription dans les langues nationales (v. art.13 charte de nommage de l’ANTIC
qui interdit notamment les noms manifestement contraires à l’ordre public et aux bonnes
mœurs, les noms qui expriment la haine raciale et ethnique).
2
Il faut préciser qu’il existe deux types de sites commerciaux : le site de vente directe créé par une entreprise
qui propose l’achat des produits et services, et les sites qui regroupent les fournisseurs de produits dans un
espace électronique appelé galerie marchande virtuelle.
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Une fois le site créé, il faut passer un contrat concernant son hébergement.
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l’hébergeur soit définie avec précision dans le contrat, ce d’autant plus que le prix à payer en
contrepartie en dépend. Le contrat d’hébergement est assimilé au contrat de bail.
1. Le contrat de référencement
C’est un contrat passé avec un moteur de recherche et visant à inscrire le site sur une
base de données qui reprend, comme dans une sorte d’annuaire, les coordonnées du site en
les indexant avec des mots clés. Ainsi, le site référencé est proposé à la consultation de
manière préférentielle chaque fois que dans le moteur de recherche, un usager saisit un mot
qui est sélectionné par le client comme un mot devant conduire vers son site. Ce site est alors
signalé de manière différente (sur le côté ou en tête des réponses). Le contrat de
référencement est assimilé au contrat de courtage.
2. Le contrat d’affiliation
C’est un contrat de partenariat commercial qui a pour objet de placer sur un site
internet (partenaire affilié) un lien hypertexte permettant d’accéder à un site marchand
(partenaire affilieur). Ce type de relation repose sur l’existence d’un rapport entre le thème du
site affilié et la nature des produits ou services offerts par le site affilieur. En contrepartie du
service de promotion qu’il rend, l’entreprise affiliée reçoit une rémunération calculée en
fonction soit du nombre de visites qu’il génère sur le site de l’affilieur, soit du nombre de
formulaires (demande d’information, inscription à une newsletter) complétés par les
internautes dirigés vers l’affilieur par l’affilié, soit encore du nombre ou du montant des
transactions commerciales effectivement conclus avec des internautes dirigés vers l’affilieur
par l’affilié. Les parties doivent s’entendre sur l’outil qui enregistrera ces données, afin
d’éviter toute contestation. Le mode de calcul ainsi que les modalités de paiement de cette
rémunération sont évidemment à préciser dans le contrat. Ce dernier doit également prévoir
les obligations de l’affilié.
A. La publicité en ligne
Il faut d’emblée préciser que la publicité des certains produits et services est interdite :
il s’agit notamment de produits illégaux ou interdits de commerce, et même de certains
produits et services qui ne le sont pas3. Pour le reste, la publicité est en principe libre, et
exceptionnellement encadrée lorsqu’elle porte sur certains produits. Dans tous les cas où elle
est possible, la loi exige de toute publicité accessible par un service en ligne l’identification
de la personne physique ou morale pour le compte de laquelle elle est faite. La loi interdit en
plus toute publicité trompeuse.
Les produits dont la publicité est soumise à un certain encadrement sont ceux dont
l’abus est dangereux pour la santé : il s’agit essentiellement des boissons alcoolisées, du tabac
et des médicaments (Cf. loi no 2006/018 du 29 déc. 2006 régissant la publicité au Cameroun).
La publicité trompeuse est interdite par les articles 81(d) de la loi no 2015/018 du 21
déc. 2015 régissant l’activité commerciale au Cameroun. Elle y est définie comme celle qui
notamment :
- comporte sous quelque forme que ce soit, des affirmations, indications ou représentations
fausses ou susceptibles d’induire en erreur sur l’identité, la quantité, le prix, la disponibilité
ou les caractéristiques d’un service ou d’un produit portant notamment sur sa composition, sa
fabrication, son utilité, son origine commerciale ou géographique, le service après-vente,
l’étendue ou la durée de la garantie attachée audit produit ;
- comporte des éléments susceptibles de créer la confusion avec un autre vendeur, ses
produits, ses services ou son activité ;
- porte sur une offre déterminée de produits ou de services alors que le commerçant ne
dispose pas de stocks suffisants de produits ou ne peut assurer les services qui doivent
normalement être prévus par référence à l'ampleur de la publicité ;
- refuse au consommateur le droit de résilier le contrat si une ou plusieurs obligations mises à
sa charge ne sont pas remplies ;
- modifie unilatéralement le délai de livraison d’un produit ou le délai d’exécution d’un
service;
- menace le consommateur de rupture de la relation contractuelle au seul motif qu’il refuse de
se soumettre à des conditions commerciales nouvelles ou inéquitables.
Il faut noter que le caractère trompeur de la publicité peut aussi résulter d’une
omission. En effet, l’art. 37 de la directive CEMAC du 22 mars 2019 harmonisant la
protection du consommateur au sein de la zone, interdit tout message publicitaire qui omet
une information portant sur un ou plusieurs éléments mentionnés à l’article 35 4 et qui, de ce
fait, induit ou est susceptible d’induire le consommateur en erreur.
3
C’est le cas des armes à feu et des explosifs de toute nature, ou de tout autre instrument ou produit susceptible
de causer la mort ou de porter atteinte à l’intégrité physique des personnes humaines, des services fournis par les
établissements funéraires et les pompes funèbres, etc……
4
Les éléments mentionnés concernent notamment l’existence, l’identité ou la nature du bien ou du service, leurs
caractéristiques principales, l’étendue des engagements de l’opérateur économique et des droits du
consommateur, le prix et le mode de son calcul, les modalités de son paiement, de livraison, etc…..
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L’art. 98 al. 1 (d) 3e tiret de cette loi régissant l’activité commerciale punit ces
comportements constitutifs de publicité mensongère des peines de l’art. 314 CP, alors qu’en
même temps, l’art. 56 de la loi de 2006 régissant la publicité les punit plutôt des peines de
l’art. 240 CP.
5
Le refus du vendeur de rembourser lesdites sommes est sanctionné pénalement : emprisonnement de 6 mois à
1 an et une amende de 300.000 à 3.000.000 F ou de l’une de ces deux peines seulement, v. art. 21 al 3 décret du
15 juin 2011.
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d’être détériorés ou périmés à cause l’expiration des délais de validité, des enregistrements
audio, vidéo ou des logiciels débarrassés de leur emballage, des journaux et magazines.
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