Vous êtes sur la page 1sur 1

Lecture expliquée2 : Comment peut on être Persan ?

de Montesquieu extrait de ‘Les Lettres


Persanes’. P.14

Présentation de la XXXème lettre :

Rica au même : Les habitants de Paris sont d’une curiosité extravagante. Ils se bousculent autour des
Persans comme s’il s’agissait d’oiseaux rares. Mais, il a suffi à Rica de s’habiller à l’européenne pour
qu’on ne s’occupe plus de lui, à moins d’apprendre par hasard sa nationalité. Tous alors de s’écrier :
« Monsieur est Persan. »

Dans cette lettre, Rica raconte une aventure personnelle. A travers le genre épistolaire et le thème du
regard, cette lettre persane présente une réflexion philosophique. Rica se moque de lui-même, en
ironisant sur sa célébrité à Paris, dont il a bien conscience qu’elle n’est due qu’à son apparence.

I. Le Persan offert en spectacle(Regardé)


- Champ lexical du regard : « fus regardé, lorgnettes, assez vu, tout un miroir ». Rica subit tous
les regards « un envoyé du ciel » / le personnage est multiplié dans l’espace
- Anaphore de « si » pour montrer quelle que soit la situation, le Persan est toujours regardé de
la même curiosité : « si j’étais aux spectacles, si j’étais aux Tuileries, … »
- Une curiosité générale : tous les âges confondus sont curieux du Persan)
- L’emploi de l’hyperbole : « Tout le monde, cent, mille… ». Montesquieu exagère pour insister
sur la curiosité des Parisiens.
II. Le Persan ignoré :

En s’habillant à l’européenne, le regard disparait. Le Persan n’est plus regardé. Il est devenu
anonyme, inintéressant et ignoré. « Néant affreux » Hyperbole ironique

 Cela incite à tirer une conclusion : « Le Persan ne se repère que par l’habit »
III. Une anecdote qui amène à la réflexion :
1/ Des parisiens futiles :

En critiquant les Parisiens, c’est la France entière que critique Montesquieu (curiosité exagérée et
déplacée : persécution du Persan)

- Les Parisiens sont présentés comme des êtres naïfs : « des gens qui n’étaient jamais sortis de
leurs chambres »
- Manque de courtoisie et d’égard.
2/ une critique du jugement sur l’apparence :

Seul le port ou non de l’habit Persan est le détenteur du changement d’attitude des Parisiens- ceux-ci
se basent sur les apparences pour juger la qualité et l’intérêt d’un homme.

La formule finale « Comment peut-on être Persan ? » montre l’arrogance des Français qui pensent
qu’on ne peut pas être autrement qu’eux. Tout être différent est une curiosité. « COMMENT PEUT-
ON ETRE AUTRE CHOSE QUE FRANÇAIS ? »

Vous aimerez peut-être aussi