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L’INVITATION AU VOYAGE

LES AVENTURIERS VOYAGEURS


CORRECTION

PREMIERE PARTIE - SYNTHESE : 40 points


Vous rédigerez une synthèse objective, concise et ordonnée des documents suivants :
Document 1 : Saint-Exupéry, Courrier sud, 1929.
Document 2 : Isabelle Eberhardt, « Yasmina, conte algérien », Au pays des sables, 1896.
Document 3 : Béat de Murat, Lettres sur les Anglais et les Français, lettre II, 1725.
Document 4 : Nicolas Bouvier, L’Usage du monde, 1963.

Saint-Exupéry, Courrier sud, 1929


Aujourd’hui, Jacques Bernis, tu franchiras l’Espagne avec une tranquillité de propriétaire. Des visions
connues, une à une, s’établiront. Tu joueras des coudes, avec aisance, entre les orages. Barcelone,
Valence, Gibraltar, apportées à toi, emportées.
C’est bien. Tu dévideras ta carte roulée, le travail fini s’entasse en arrière.
Mais je me souviens de tes premiers pas, de mes derniers conseils, la veille de ton premier courrier.
Tu devrais, à l’aube, prendre dans tes bras les méditations d’un peuple. Dans tes faibles bras. Les
porter à travers mille embûches comme un trésor sous le manteau. Courrier précieux, t’avait-on dit,
courrier plus précieux que la vie. Et si fragile. Et qu’une faute disperse en flammes, et mêle au vent.
Je me souviens de cette veillée d’armes. […]
Chambre de pilote, auberge incertaine, il fallait souvent te rebâtir. La compagnie nous avisait la veille
au soir : « Le pilote X est affecté au Sénégal… à l’Amérique… » Il fallait, la nuit même, dénouer ses
liens, clouer ses caisses, déshabiller sa chambre de soi-même, de ses photos, de ses bouquins et la
laisser derrière soi, moins marquée que par un fantôme. Il fallait quelquefois, la nuit même, dénouer
deux bras, épuiser les forces d’une petite fille, non la raisonner, toutes se butent, mais l’user, et, vers
trois heures du matin, la déposer doucement dans le sommeil, soumise, non à ce départ, mais à son
chagrin, et se dire : voilà qu’elle accepte : elle pleure.

Jacques Bernis est aviateur.


Premier voyage évoqué de manière originale ; Jacques Bernis transporte des voyages. Métier à
responsabilité car la vie d’humains est entre les mains du pilote. Chaque voyage est un dangereux.
La vie de pilote est difficile. Le pilote ne sait jamais en avance où il va aller et est averti de son départ
la veille au soir chaque fois. Il n’a pas le temps de se poser. La vie de famille est compliquée.
Evocation d’un futur voyage et des villes que le pilote va traverser. Maintenant, après beaucoup de
voyages, il a pris de l’assurance, il est maître de son avion.

Isabelle Eberhardt, « Yasmina, conte algérien », Au pays des sables, 1896.


Elle avait été élevée dans un site funèbre où, au sein de la désolation environnante, flottait l’âme
mystérieuse des millénaires abolis.
Son enfance s’était écoulée là, dans les ruines grises, parmi les décombres et la poussière d’un passé
dont elle ignorait tout.
De la grandeur morne de ces lieux, elle avait pris comme une surcharge de fatalisme et de rêve.
Étrange, mélancolique, entre toutes les filles de sa race : telle était Yasmina la Bédouine.
Les gourbis de son village s’élevaient auprès des ruines de Timgad, au milieu d’une immense plaine
pulvérulente, semée de pierres sans âge, anonyme, débris disséminés dans les champs de chardons
épineux d’aspect méchant, seule végétation herbacée qui pût résister à la chaleur torride des étés
embrasés. Il y en avait là de toutes les tailles, de toutes les couleurs, de ces chardons : d’énormes, à
grosses fleurs bleues, soyeuses parmi les épines longues et aiguës, de plus petits, étoilés d’or et sans
rampants, enfin, à petites fleurs rose pâle. Par-ci, par-là, un maigre buisson de jujubier ou un
lentisque roussi par le soleil.

Présentation d’un personnage, Yasmina la Bédouine, qui vit en Algérie, près de Timgad, nord-est du
pays.
Terre sacrée qui a du vécu.
Terre aride à la rare végétation qui semble pourtant magnifique : émerveillement face aux couleurs
des chardons.
Terre désolée et magnifique qui a forgé le caractère de Yasmina.
Contraste entre l’aridité, la dureté de la terre et la magnificence du passé de ce lieu.
Sorte de magie due à la présence des chardons et des rares plantes dans ce paysage séché par le
soleil.

Béat de Murat, Lettres sur les Anglais et les Français, lettre II, 1725
Je continue, Monsieur, à vous rendre compte de ce que je pense des Anglais, et je continue d’autant
plus volontiers que vous m’assurez que ma lettre vous a diverti. Celle-ci vous apprendra quels sont
leurs plaisirs, ou du moins quel est celui du théâtre, qui est le plus considérable.
Les Anglais prétendent y exceller : ils trouvent dans la diversité des manières de vivre de leur nation,
et dans l’imagination singulière de leurs poètes, de quoi surpasser les Anciens et les Modernes ; c’est
ainsi que s’en expliquent quelques-uns d’entre eux. La vérité est qu’on aime beaucoup à lire leurs
écrits, quand ils parlent d’autre chose que de ce qui les regarde eux-mêmes ; mais un Anglais, sur sa
nation, et sur tout ce où il croit qu’elle excelle, ne manque guère d’outrer les choses et de fatiguer le
lecteur. Je n’entreprendrai pas ici la cause des Anciens ; je dirai seulement que toute personne qui a
du goût et qui aime ce qui est naturel, toute personne accoutumée à Molière ne se plaira pas
beaucoup aux comédies anglaises, qui le plus souvent sont remplies de pointes d’esprit et d’ordures ,
bien puisque sur toutes sortes de sujets il faut qu’ils se préfèrent au reste du monde, on leur est bien
obligé lorsqu’ils choisissent les habiles d’entre eux pour emporter cette préférence. Si pourtant il
était permis de ne se pas soumettre à la décision de ces messieurs, et que sans trop m’aventurer
j’osasse dire mon sentiment sur ce sujet, je dirais que Ben Johnson, quoique véritablement grand
poète à certains égards, est inférieur à Molière en beaucoup de choses. Plus que de traits fins qui
fassent plaisir et qui soient de quelque usage. Cependant c’est à Molière surtout qu’ils aiment à se
préférer, et c’est lui qu’ils maltraitent.
Pour le venger en quelque sorte, autant que pour vous faire connaître le théâtre anglais, je vous
parlerai ici de leurs comédies ; et si j’y emploie toute une lettre, vous vous souviendrez que la
comédie est une bagatelle privilégiée, et que de tout temps on a vu même des gens graves non
seulement s’y amuser, mais en parler aussi sérieusement que si c’était une affaire importante.
L’Angleterre, aussi bien que la France, a eu sa plus haute période pour la comédie.
Ben Johnson, qui vivait au commencement de ce siècle, est le poète qui l’a portée le plus loin. Que
ce soit lui que les Anglais préfèrent à Molière, à la bonne heure ; puisque sur toutes sortes de sujets
il faut qu’ils se préfèrent au reste du monde, on leur est bien obligé lorsqu’ils choisissent les habiles
d’entre eux pour emporter cette préférence. Si pourtant il était permis de ne se pas soumettre à la
décision de ces messieurs, et que sans trop m’aventurer j’osasse dire mon sentiment sur ce sujet, je
dirais que Ben Johnson, quoique véritablement grand poète à certains égards, est inférieur à Molière
en beaucoup de choses.

Lettre critique qui opère une différence entre la comédie française et la comédie anglaise.
Critique des Anglais que Murat trouve prétentieux, orgueilleux.
Définition de la comédie qui doit faire rire et critiquer.
Evocation de la querelle française des Anciens et des Modernes.
Comparaison entre la comédie de Molière et la comédie de Ben Johnson pour affirmer la suprématie
de Molière.

Nicolas Bouvier, L’Usage du monde, 1963


Comme Kyoto, comme Athènes, Téhéran est une ville-lettrée. On sait bien qu’à Paris personne ne
parle persan ; à Téhéran, quantité de gens qui n’auront jamais l’occasion ni les moyens de voir Paris
parlent parfaitement français. Et ce n’est pas le résultat d’une influence politique ni – comme
l’anglais en Inde – d’une occupation coloniale. C’est celui de la culture iranienne, curieuse de tout ce
qui est autre. Et quand les Persans se mettent à lire, ce n’est pas Gyp, ni Paul Bourget.
Un matin, avenue Lalezar, en passant devant la porte ouverte d’une parfumerie, j’entendis une voix
sourde, voilée comme celle d’un dormeur qui rêve tout haut :
…Tu t’en vas sans moi, ma vie
Tu roules,
Et moi j’attends encore de faire un pas
Tu portes ailleurs la bataille
J’entrai sur la pointe des pieds. Affaissé contre un bureau-cylindre dans la lumière dorée des flacons
de Chanel, un gros homme parfaitement immobile, une revue ouverte devant lui, lisait à haute voix
ce poème ; se le répétait plutôt comme pour s’aider à accepter des choses qu’il ne savait que trop.
Une expression extraordinaire d’acquiescement et de bonheur était répandue sur son large visage
mongol perlé de sueur. Il était seul dans la boutique et trop absorbé pour s’aviser de ma présence.

Comparaison de plusieurs villes qu’il a visitées et qui aiment la littérature pour mettre en valeur la
ville de Téhéran et l’exemple anecdotique du parfumeur vient illustrer le fait que Téhéran est une
ville littéraire. Même un parfumeur se passionne pour la poésie.
La poésie est au centre de ce récit de voyage avec des références littéraires et un extrait de poème.
Mise en avant de la curiosité artistique et littéraire des Iraniens.
Emerveillement de l’auteur face à Téhéran.
Tableau de confrontation

Saint-Exupéry Isabelle Eberhardt Béat de Murat Nicolas Bouvier PISTES


Présentation de Jacques Présentation d’un Présentation critique des Présentation des habitants I-1 Présentation de
Bernis qui est aviateur. personnage, Yasmina la Anglais. Critique des Anglais de Téhéran. Mise en avant personnages.
Bédouine, qui vit en Algérie, que Murat trouve de la curiosité artistique et
près de Timgad, nord-est du prétentieux, orgueilleux. littéraire des Iraniens.
pays.
Premier voyage de l’aviateur Plusieurs lettres sur les I-2 Le premier voyage.
évoqué de manière Anglais. Nouvelle missive sur
originale ; Jacques Bernis ce sujet mais sur une autre
transporte des voyageurs. thématique.
Métier à responsabilité car
la vie d’humains est entre
les mains du pilote. Chaque
voyage est un dangereux.
La vie de pilote est difficile. Terre désolée et magnifique Bonheur grâce à la II-2 Vie difficile.
Le pilote ne sait jamais en qui a forgé le caractère de littérature et à la poésie.
avance où il va aller et est Yasmina.
averti de son départ la veille
au soir chaque fois. Il n’a pas
le temps de se poser. La vie
de famille est compliquée.
Evocation d’un futur voyage Sorte de reporter en L’auteur a effectué des II-1 Habitué des voyages.
et des villes que le pilote va Angleterre. voyages dans des villes
traverser. Maintenant, après différentes sur des
beaucoup de voyages, il a continents différents. Il
pris de l’assurance, il est semble habitué des voyages.
maître de son avion.
Emerveillement face aux Terre sacrée qui a du vécu. Emerveillement de l’auteur III-1 Emerveillement.
éléments du ciel qui rendent Terre aride à la rare face à Téhéran.
chaque voyage unique et végétation qui semble
extraordinaire. pourtant magnifique :
émerveillement face aux
couleurs des chardons.
Contraste entre l’aridité, la
dureté de la terre et la
magnificence du passé de ce
lieu. Sorte de magie due à la
présence des chardons et
des rares plantes dans ce
paysage séché par le soleil.
Lettre critique qui opère une La poésie est au centre de III-2 Présence de l’art.
différence entre la comédie ce récit de voyage avec des
française et la comédie références littéraires et un
anglaise. Définition de la extrait de poème.
comédie.
Evocation de la querelle Comparaison de plusieurs III-3 Comparaison pour
française des Anciens et des villes qu’il a visitées et qui justifier la suprématie d’un
Modernes. Comparaison aiment la littérature pour lieu ou d’une culture par
entre la comédie de Molière mettre en valeur la ville de rapport à une autre.
et la comédie de Ben Téhéran et l’exemple
Johnson pour affirmer la anecdotique du parfumeur
suprématie de Molière. vient illustrer le fait que
Téhéran est une ville
littéraire. Même un
parfumeur se passionne
pour la poésie.
Proposition de plan

Problématique : Quelles découvertes permettent les voyages ?

I Le voyage permet de se découvrir et de découvrir les autres


1 Présentation de personnages : Tous les auteurs.
2 Le premier voyage : Saint Exupéry et Béat de Murat.

II- Le voyage implique des surprises


1 Habitué des voyages : Saint Exupéry, Béat de Murat, Nicolas Bouvier.
2 Vie difficile : Saint Exupéry, Isabelle Eberhardt, Nicolas Bouvier.

III- Le voyage permet la découverte d’un autre mode de vie


1 Emerveillement : Saint Exupéry, Isabelle Eberhardt, Nicolas Bouvier.
2 Présence de l’art : Béat de Murat, Nicolas Bouvier.
3 Comparaison pour justifier la suprématie d’un lieu ou d’une culture par rapport à une autre  : Béat
de Murat, Nicolas Bouvier.

Proposition de rédaction

Document 1 : Saint-Exupéry, Courrier sud, 1929.


Document 2 : Isabelle Eberhardt, « Yasmina, conte algérien », Au pays des sables, 1896.
Document 3 : Béat de Murat, Lettres sur les Anglais et les Français, lettre II, 1725.
Document 4 : Nicolas Bouvier, L’Usage du monde, 1963.

A travers un extrait de roman, un conte, une lettre et un récit de voyage, les auteurs de ce corpus se
demandent quelles découvertes offrent les voyages.
Pour répondre à cette question, ils vont montrer que le voyage permet de se découvrir soi-même et
de découvrir les autres, qu’il implique des surprises et qu’il donne l’opportunité de connaître
d’autres cultures.

En premier lieu, les auteurs expliquent que tout voyage permet de se connaître soi-même et les
autres en présentant les personnages principaux de chaque œuvre qui se sont tous découverts des
âmes de voyageurs lors d’un premier voyage.
Tout d’abord, les auteurs présentent les personnages qui aiment voyager comme Antoine de Saint-
Exupéry, dans son roman Courrier sud écrit en 1929 qui met en avant Jacques Bernis dont le métier
est aviateur, tout comme le romancier lui-même d’ailleurs. Mais les auteurs décrivent également les
personnages rencontrés lors des voyages. Ainsi, Isabelle Eberhardt, dans le conte « Yasmina, conte
algérien » extrait du recueil Au pays des sables de 1896, fait la description de Yasmina la Bédouine,
qui vit en Algérie, près de Timgad, nord-est du pays. Elle n’est pas à proprement parler une
voyageuse mais le récit permet d’en faire la connaissance. Béat de Murat, dans sa Lettre II des
Lettres sur les Anglais et les Français de 1725, en voyage en Angleterre fait la description critique du
caractère des Anglais qu’il trouve prétentieux, orgueilleux, tandis que Nicolas Bouvier dans son récit
de voyage L’Usage du monde de 1963, en voyage à Téhéran en Iran donne une description positive
des habitants de la ville et des Iraniens en général dont il vante la curiosité artistique et littéraire.
Ensuite, certains de ses personnages se sont découvert l’amour du voyage lors d’un premier
déplacement particulièrement marquant qui leur a donné envie d’en faire d’autres. Tel est le cas de
Jacques Bernis dans le roman Courrier sud de Saint Exupéry qui rapporte de manière originale le
premier vol de l’aviateur pour souligner le fait que, l’avion transportant des voyageurs, il exerce un
métier à responsabilité car la vie d’humains est entre les mains du pilote, d’autant que chaque
voyage recèle des dangers et le premier tout particulièrement. Il en est de même pour Béat de
Murat qui laisse entendre qu’il a déjà rédigé une première lettre qu’il a eu besoin d’approfondir avec
cette deuxième missive traitant d’une autre thématique mais toujours en rapport avec les
différences entre les Anglais et les Français comme le sous-entend le titre de son essai épistolaire
Lettres sur les Anglais et les Français qui révèle qu’il y a eu ensuite de nombreuses autres lettres.

En second lieu, après avoir décrit des personnages en voyage ou découverts lors d’un périple, les
auteurs vont mettre en valeur le fait que le voyage implique des surprises, c’est pourquoi les
voyageurs sont habitués à se déplacer et voyager instaure une vie difficile.
En effet, les personnages décrits sont habitués à voyager, même passent une grande partie de leurs
vies à se déplacer d’un pays à l’autre. Tel est le cas de Jacques Bernis, dans Courrier sud, qui a
effectués un grand nombre de vols d’un pays à l’autre, ce qui lui a donné de l’assurance, il est
désormais maître de son avion et Saint Exupéry anticipe le prochain trajet que va effectuer Jacques
Bernis ainsi que les nombreuses villes que le pilote va survoler. Il en est de même pour Nicolas
Bouvier qui explique qu’il a effectué des voyages dans des villes différentes sur des continents
différents, ce qui laisse entendre qu’il est habitué des voyages. Dans le cas de Béat de Murat, c’est
un peu différent puisqu’il semble être une sorte de reporter spécifiquement en Angleterre.
Cette vie toujours en déplacement est difficile, démontre alors Saint Exupéry à travers l’exemple de
Jacques Bernis. En effet, le pilote ne sait jamais en avance où il va aller et est averti de son départ la
veille au soir chaque fois, il n’a guère le temps de se poser entre deux vols, ce qui rend sa vie de
famille compliquée. Mais les vies croisées lors des voyages peuvent aussi se révéler dures. Isabelle
Eberhardt explique alors que vivre sur une terre désolée et aride a forgé le caractère de Yasmina et
Nicolas Bouvier démontre que les Iraniens, quels que soient leurs niveaux de pauvreté ou de
richesse, sont heureux grâce littérature et à la poésie qui est au centre de leur vie.

En dernier lieu, selon l’ensemble des auteurs, pour ces personnages qui aiment voyager, le voyage
est attirant car il permet la découverte d’un autre mode de vie, ce qui provoque leur
émerveillement, due notamment à la présence de l’art, même s’ils ne peuvent pas s’empêcher de
comparer le pays visité à leurs lieux de vie.
Tout d’abord, l’émerveillement est une émotion que les voyageurs ressentent, prouvent Saint
Exupéry, Isabelle Eberhardt, Nicolas Bouvier. En effet, tout le texte de Nicolas Bouvier est un éloge
de la vie à Téhéran qui est totalement subjugué par la ville et le mode de vie des Iraniens. Isabelle
Eberhardt est également fascinée par le pays de Yasmina la Bédouine ; elle décrit la terre comme
sacrée car elle a du vécu, et magique car, bien qu’aride, la rare végétation est pourtant magnifique.
Isabelle Eberhardt s’enthousiasme pour toutes les couleurs des chardons qui semblent pousser
comme par magie. Le contraste qu’Isabelle Eberhardt effectue entre l’aridité, la dureté de la terre et
la magnificence du passé de ce lieu, entre ce paysage séché par le soleil et la beauté des. chardons et
des rares plantes traduit son enchantement. Saint Exupéry, lui, traduit son émerveillement et celui
de Jacques Bernis face aux éléments du ciel qui, vivants, rendent chaque voyage unique et
extraordinaire.
Béat de Murat et Nicolas Bouvier positionnent l’art au centre de leurs voyages. En effet, Nicolas
Bouvier montre que la poésie est au centre de ce récit de voyage avec des références littéraires et
un extrait de poème car la littérature semble tenir une place primordiale dans la vie des habitants de
Téhéran. Béat de Murat, lui, rédige une lettre critique qui opère une différence entre la comédie
française et la comédie anglaise. Il définit ainsi la comédie et explique qu’elle est au centre de la vie
des Français comme des Anglais.
Enfin, Béat de Murat et Nicolas Bouvier effectuent une comparaison entre leurs lieux de vie et le lieu
visité pour justifier la suprématie d’un lieu ou d’une culture par rapport à une autre. Par contre, ils
n’en arrivent pas à la même conclusion. De fait, Béat de Murat cherche à prouver la suprématie
française. Pour cela, il compare la comédie de Molière et la comédie de Ben Johnson pour affirmer la
suprématie de Molière et se base sur querelle française des Anciens et des Modernes pour appuyer
son choix. A l’inverse, Nicolas Bouvier compare plusieurs villes qu’il a visitées et qui aiment la
littérature pour mettre en valeur la ville de Téhéran et l’exemple anecdotique du parfumeur vient
illustrer le fait que Téhéran est une ville littéraire car même un parfumeur se passionne pour la
poésie.

En conclusion, l’ensemble des auteurs a expliqué que le voyage permet de se découvrir soi-même et
de découvrir les autres, qu’il implique des surprises et qu’il donne l’opportunité de connaître
d’autres cultures, prouvant ainsi combien tout voyage est porteur de découvertes différentes.

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