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L’élevage en Afrique : pastoralisme traditionnel et enjeux actuels

L'élevage existe sur le continent africain depuis le néolithique ; en témoignent les gravures
rupestres du Sahara. Important complément alimentaire, Le bétail est source à la fois de
protéines (lait, viande, graisse), il sert aussi parfois au portage (chez les anciens peuls) ; Il
remplit aussi une fonction religieuse (sacrifice de bovins) ; les peuls et les pasteurs du sud
soudan prêtaient autrefois aux vaches une origine mythologique (descendent du ciel ou
sortant de l’eau).
Dans beaucoup de cas en Afrique, l'élevage accompagne les pratiques agraires, on peut
parler alors d'agro-pastoralisme (soudan, Kenya, Ethiopie, Rwanda, Burundi ...), élevage de
poules, de chèvres, et dès que cela possible, de vaches. L’élevage sert alors de complément
aux pratiques agricoles et pour différends échanges culturels, sociaux, symboliques-religieux
et commerciaux (fonction sociale et religieuse)
L’élevage au sahel a toujours été confronté à deux facteurs limitants, l’eau et la maladie
transmise par la mouche tsé-tsé (trypanosomiase animale). De nos jours, un autre problème
perturbe l’élevage et le pastoralisme en Afrique de l’ouest et au Sahel, celui de la rareté des
pâturages et des points d’abreuvage, obligeants les bergers à des mouvements appelés
transhumances. Lesquelles transhumances sont aussi soumises à des aléas à cause de la
multiplication des champs de cultures qui viennent entraver la libre circulation des cheptels.
Pasteurs et agriculteurs connaissent ainsi une difficile cohabitation souvent source de
violents conflits.

Le pastoralisme : un mode de vie devenu précaire

L’élevage extensif (Le pastoralisme) est une pratique dont dépendent beaucoup d’éleveurs
en Afrique. Notamment en Afrique de l’ouest et au Sahel où environ 20 millions d’éleveurs
pratiquent l’agro-pastoralisme pour un cheptel de 60 millions de bovins et 160 millions
d’ovins.
L’élevage et les profits qu’il génère joue un rôle majeur dans la vie économique et sociale de
ces pays, c’est une source de revenus pour des millions de familles.
Mais, conséquence du changement climatique et du manque d’espace, Les éleveurs sont de
plus amenés à se déplacer avec leurs troupeaux en quête d’eau et de pâturage
(Transhumances transfrontalières du sahel vers les régions côtières). Et cela génère souvent
des tensions et des conflits entre agriculteurs sédentaires et pasteurs nomades qui sont
obligés de se partager les mêmes ressources, notamment l’eau. Cette rareté des terres, des
pâturages et des points d’eau est souvent à l’origine d’affrontements meurtriers.

Le cas des Wodaabe au Niger (un peuple de pasteurs nomades)


Les wodaabe, au Niger font partie du peuple des peuls, éleveurs nomades de vaches.
Le Niger est un des plus grands pays d’élevage en Afrique. L’élevage (de type transhumant
ou nomade) y est un mode vie depuis des millénaires, à l’exemple des Wodaabe.
Sous-groupe du peuple Peul, les Wodaabe sont traditionnellement des pasteurs nomades,
toujours en mouvement en quête de pâturage et d’eau pour leurs troupeaux dont ils
dépendent exclusivement. De bivouac en bivouac, durant la saison sèche, ils parcourent ainsi
des centaines de kilomètres.
Ils vivent en totale symbiose avec leurs animaux, notamment les vaches de la race des Zébus
aux longues cornes. Nourricières, ces vaches remplissent aussi une fonction symbolique au
sein du groupe (fêtes religieuses, offrandes, sacrifices).
La nourriture des Wodaabe pendant la saison sèche est principalement à base de farine de
mil qu’ils achètent aux cultivateurs, étant des nomades sans terre.
Longtemps négligé, le pastoralisme fait actuellement l’objet de beaucoup d’attention de la
part des autorités et d’ONG qui apportent de l’aide aux éleveurs notamment au travers de
compagnes de vaccination des cheptels, en pratiquant des forages pour l’abreuvage des
animaux, ou encore au plan logistique (géolocalisation) pour faciliter la recherche de terrains
de pâtures etc…
La forte demande en viande et en bête oblige aujourd’hui éleveurs et agriculteurs dans ces
régions à apaiser les tensions et à sécuriser les transhumances. D’où la nécessité de trouver
des compromis, tracer des voies de passage pour les troupeaux, gérer les points d’eau,
trouver des zones de pâtures aux éleveurs.
Autrement, le marché intérieur africain du bétail périclitera face aux importations, privant
ainsi les pays sahéliens d’une activité économique majeure.

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