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Apprentissage et émotions
Introduction
La tradition didactique veut qu'on aborde la question des émotions dans
l'apprentissage comme conditionnement, propre à une épistémologie rationnelle,
qui semble ou bien assigner les émotions à une gérance intellectuelle ou bien les
négliger en les mêlant aux sentiments et aux sensations. Dans ce sens, la didactique
ne se substitue point à l'emprise des idées anciennes dont nous sommes encore
victimes, surtout dans nos systèmes éducatifs.
Platon et Descartes, en dépit des siècles qui les séparent, pensent que les sens, les
sentiments, les émotions et les sensations sont sources de tromperies et que leur
dissipation serait une action fondamentale pour acquérir la connaissance.
Aristot par exemple, un philosophe et un penseur hors pair (384-322 av. J.-
C.) ,classe les émotions dans son ouvrage "Rhétorique" en trois catégories :
émotions causées par la perception, émotions causées par la situation, et
émotions causées par les paroles. Il explore comment les orateurs peuvent utiliser
ces émotions pour persuader. Cette vision spectaculaire du grand philosophe
grecque manquait d'une association entre émotion et conscience, ce qui était
presque impossible à son époque. C'est ainsi qu'il a légué l'émotion aux ruses et
aux prouesses langagières des grands orateurs.
Baruch Spinoza (1632-1677), alla plus loin que son illustre prédécesseur en
matière de penser sur les émotions. Contrairement à Descartes, Spinoza parle
d'une immanence entre âme et corps et ce, par le biais de l'affect. Dans son grand
ouvrage "Éthique", il considère les émotions comme des variations du pouvoir
d'agir de l'individu. Son approche éthique, suggère que comprendre les émotions
conduit à une vie plus éthique et raisonnable. Les émotions, pour Spinoza, sont
des affects conscients. Cela signifie que lorsque nous sommes conscients des
changements dans notre pouvoir d'agir, nous éprouvons des émotions. Les
émotions sont donc des affects portés à un niveau de conscience. Spinoza
identifie différentes émotions, telles que la joie, la tristesse, l'amour et la haine.
Ces émotions découlent des relations complexes entre les individus et les idées
qu'ils entretiennent.
Au XlXeme siècle, Charles Darwin (1809-1882) étudie les expressions faciales liées
aux émotions Dans "L'expression des émotions chez l'homme et les animaux". Il
avance que les émotions ont une fonction adaptative, favorisant la survie et la
reproduction.
Définir les émotions pose toujours un défi, vu l'absence de consensus malgré les
classifications variées. On considère généralement que ces expériences sont
rapides et fluctuent en intensité. Elles s'accompagnent de modifications
physiologiques, expressions faciales, variations vocales, et gestuelles, avec une
coloration émotionnelle pouvant osciller entre le plaisir et le déplaisir. Il s'agit de
souligner le fait qu'il n'existe point d'emotions négatives et autres positives, mais
plutôt des émotions agréables et d'autres désagréables. Paul Ekman nous
propose six émotions de base, et qui sont: la peur, la surprise, la joie, la tristesse,
la colère, et le dégoût. Quelques autres spécialistes en voit encore plus, celles
qu'Ekman considère comme composées, comme la jalousie, la nostalgie et
l'enthousiasme.
L'utilité des émotions va au-delà de l'individu qui les ressent, servant aussi à
l'expression envers autrui. Leur influence sur les fonctions cognitives, les choix, et
les comportements est palpable. Antonio Damasio souligne la synergie entre
raison et émotion dans la prise de décision. De plus, elles orchestrent des
réponses comportementales adaptées et constituent une base essentielle à la
communication humaine, renforçant les liens sociaux au sein d'une communauté.
Les déclencheurs émotionnels sont aussi divers que les émotions d'autrui, les
situations variées, voire la fiction. Les émotions fictionnelles, qu'elles proviennent
de livres, théâtre, films...etc, offrent des expériences uniques tout en contribuant
à la préparation mentale pour des événements réels.
Cette découverte ingénieuse trouvera son essort avec l'idée Cannon 1927/1928,
qui conditionne l’état de conscience provoqué, en guise d'une motricité
émotionnelle, par une synchronisation viscérale.
NB:
a/ L'émotion est une conscience car elle est action dans une situation qui la
déclanche. (L'émotion est active et non réactive). L'émotion nous provienne ainsi
d'une situation extérieure.
c/ la sensation est l'expression d'un état émotif palpable sur notre cops, comme
les larmes, les rougeurs, la pâleur, les frissons...etc. Elles sont aussi réactive
comme les sentiments.
*Cerveau Reptilien :
Automatisme pour la survie naturelle primitive : Le cerveau reptilien, comprenant
le tronc cérébral et le cervelet, fonctionne en automatisme pour assurer notre
survie naturelle primitive. Programmé pour des réponses instinctives cruciales,
cet automatisme opère souvent de manière inconsciente afin de garantir des
fonctions vitales.
*Cerveau Limbique :
Nature de la conscience et automatisme social : Le cerveau limbique, en
particulier l'amygdale et l'hippocampe, joue un rôle clé dans nos interactions
sociales, assurant notre survie sociale et socioculturelle. Il opère simultanément
dans la conscience émotionnelle au moment de l'action et dans un automatisme
abstrait lié à notre survie sociale. Cette dualité entre conscience et automatisme
caractérise l'inconscient du cerveau limbique.
*Néocortex :
Langage, raisonnement et logique : Le néocortex, siège du langage articulé, du
raisonnement logique et de la pensée systématique, joue un rôle central dans la
planification consciente, la résolution de problèmes complexes et la prise de
décision rationnelle.
Cette vision plus nuancée offre une compréhension approfondie des interactions
entre les trois entités cérébrales, soulignant comment chacune contribue
spécifiquement aux aspects automatiques, émotionnels et cognitifs du
comportement humain.