LE PNF (Parti Nationaliste Français )
1983-2019.
Origines, fondation et refondation.
L
I. DU COMITE
TIXIER-VIGNANCOUR AU FRONT
NATIONAL
’indépendance de l’Algérie avait
marqué une défaite définitive pour
les des diverses organisations na-
tionalistes. Au cours de cette guerre, en ga-
gnant à leur cause une grande partie de
l’armée, elles avaient cependant réussi, à
plusieurs reprises, à arriver très près de la
prise du pouvoir.
A peu près unis pendant ce conflit, par des
alliances de circonstances, empreintes de
méfiance réciproques, une fois la bataille
perdue, ces mouvements étaient retombés à
l’état de groupuscules en rivalité perma-
nente.
Cependant, dans l’électorat, l’opinion
”nationaliste” représentait un poids encore
important, lorsque les querelles de person-
nes étaient absentes. Lors du référendum
sur les accords d’Evian, où seule la Métro-
pole avait été consulté, le ”non” avait re-
cueilli un peu plus d’1 million 800 000
voix.
L’espoir du pronunciamiento désormais
définitivement envolé, certains songeront
alors à la voie démocratique, qui autrefois
avait, parfois, favorisé la mise en place d’un
régime autoritaire.
La réforme constitutionnelle de 1962, qui
avait extrait l’élection présidentielle du sys-
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Les Amis de L’HÉMICYCLE
tème verrouillé des 80 000 grands électeurs,
au profit du suffrage universel direct, à
condition de s’entendre autour d’un candi-
dat unique, paraissait l’occasion de consti-
tuer un socle électoral solide, tremplin vers
de nouvelles conquêtes.
Lors de cette élection, prévue pour fin
1965, aux 1 800 000 électeurs ayant voté
”non” au référendum on pouvait légitime-
ment s’attendre à y ajouter quelques centai-
nes de milliers de voix venues des rapatriés.
Bien que l’éventuelle candidature de
Tixier-Vignancour ait été âprement discu-
tée, c’est finalement l’éloquence de Jean
Marie Le Pen qui emportera la décision.
Car, ancien député de la IIIème Répu-
blique, ayant voté les pleins pouvoirs au
profit du maréchal Pétain, puis secrétaire à
l’information du gouvernement de Vichy et
enfin l’avocat qui avait réussi l’exploit de
sauver le général Salan du peloton d’exé-
cution, Tixier-Vignancour, pouvait fédérer
à lui seul tous les antigaullismes.
Une fois l’accord conclu, l’ensemble des
formations concernées, suivies des jour-
naux qui étaient leurs habituels porte-paro-
les : Jeune Nation, Minute, Rivarol, Europe
Action et l’Esprit Public, s’étaient mises au
travail dans l’enthousiasme. Des Comités
TV avaient éclos sur l’ensemble du terri-
toire.
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La campagne, avait pour but annexe de
constituer un fichier de 100 000 à 200 000
noms destiné à lancer, après l’élection, ”le
grand parti fédérateur”.
Pendant l’été 1965, Jean-Marie le Pen,
nommé directeur de campagne, prendra la
tête de la ”Caravane TV” dont la tournée
des plages soulèvera une véritable ferveur
lorsqu’elle abordera la côte méditerra-
néenne. Roger Holeindre ancien d’Indo-
chine et d’Algérie prendra en charge la
direction des Jeunes des Comités TV, venus
pour la plupart du Mouvement Occident.
Au début de la campagne Tixier était cré-
dité de 15% d’intentions de vote et Leca-
nuet, un centriste, assez insipide, issu du
MRP de 3%.
A deux semaines du premier tour, grâce à
un physique avenant et une bonne commu-
nication, malgré un programme insigni-
fiant, Jean Lecanuet, était crédité de 20%
d’intentions de votes alors que Tixier était
tombé à 7%.
L’avocat tentera alors de concurrencer Le-
canuet sur son propre terrain. Il recentrisera
à outrance son discours et plaidera, à son
tour, pour des banalités, comme la cons-
truction européenne, le soutien à l’OTAN
ou la défense d’Israël.
Ce changement soudain de trajectoire en-
trainera immédiatement la colère d’une
grande partie de la coalition. Jean-Marie Le
Pen, expédiera un encrier en direction de la
figure de Tixier-Vignancour. Des person-
nalités comme, François Brigneau, Roger
Holeindre, Dominique Venner, Pierre
Bousquet ou Jean Castrillo, ainsi que des
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mouvements comme Occident, la FEN ou
les Comités de Diffusion d’Europe Action,
se désintéresseront purement et simplement
des opérations.
Finalement, Tixier-Vignancour recueillera
tout de même 1million 260 000 votants.
Pour le second tour, le comble, pour cer-
tains, il appellera à voter François Mitter-
rand.
Une analyse fine des votes montrera que
Tixier avait incontestablement bénéficié de
la majorité du vote pied-noir. Par contre, les
électeurs habituels de l’extrême droite n’a-
vaient voté qu’40% en sa faveur. Les 60%
restants avaient préférer voter directement
”de Gaulle” pour contrer Mitterrand dès le
premier tour.
Profondément ulcéré d’avoir été le prin-
cipal responsable du choix d’un candidat
aussi calamiteux, Jean-Marie Le Pen, s’é-
loignera pour des années de la scène poli-
tique. Il se consacrera désormais, à ce qui
était son gagne-pain, sa société d’édition de
disques historiques, de grande qualité, la
SERP (Société d’études et de relations pu-
bliques).
II. DEUX PARTIS ”FEDERATEURS”
Un mois après le deuxième tour de l’élec-
tions présidentielle, ce sont donc deux fac-
tions rivales, celle qui avait suivi
Tixier-Vignancour d’un bout à l’autre de la
campagne et celles des dissidents, qui an-
nonceront la création du ”grand parti uni-
taire”, qui avait été l’un de leurs objectifs
affichés de cette élection.
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- L’ARLP (Alliance Républicaine pour

les Libertés et le Progrès). Qui élira Tixier-
Vignancour pour président. L’Alliance Ré-
publicaine, en tentant de devenir la
cinquième composante de la majorité pré-
sidentielle, s’anémiera de scissions en scis-
sions : UPL (Union pour les Libertés),
ARIL (Alliance Républicaine Indépendante
et Libérale), etc.
- LE MNP/REL (Mouvement Nationa-
liste du Progrès -Rassemblement Européen Le logo du MNP/REL ne se rapproche d’aucune des
figures héraldiques du "fer de lance"
de la Liberté). (Amis de l’Hémicycle n°94, Par contre sa silhouette et ses proportions sont celles du
Le REL, Bernard Lamorlette). cristal de gypse maclé dit "gypse fer de lance", croquis
présenté dans l’article R.E.L Amis de l’HEMICYCLE
Le MNP réunira autour de Dominique n°94 de B.Lamorlette.

Venner et de Pierre Bousquet, les Volontai-

res d’Europe Action et la FEN (Fédération
des Etudiants Nationalistes).
Le MNP est administré par un secrétariat
politique pléthorique, qui regroupe une
trentaine de personnalités où figurent, entre Dans le logo de Matra figurait une fusée se rapprochant

autres, Dominique Venner, Ferdinand

de l’insigne du MNP/REL.

Ferrand, Pierre Pauty, Pierre Bousquet,

Jean Ribaillier, Maurice Gingembre, le
général Carriou et Alain de Benoist.
Par contre, sa base militante, extrêmement
étroite, est constituée, pour l’essentiel, par
la FEN, placée entièrement sous la coupe
de Dominique Venner qui en avait exclus,
en novembre 1963, tous ceux qui contes-
taient son autorité.
Le MNP a adopté un logo que ses respon-
sables présentent comme : ”Evoquant à la
fois un fer de lance et une fusée il repré-
sente la tradition française dans un cadre
ultra moderne”
Une gestion opaque de la considérable gé-
nérosité des mécènes, Maurice Gingembre
et Laurent Schiaffino et une déroute électo-
rale aux élections législatives de mars 1967,
entraineront le départ de Dominique Ven-
ner.
Ce départ entrainera une réorganisation,
du Bureau Politique et du Conseil National,
qui favorisera la promotion des amis les
plus proches de Dominique Venner : Mau-
rice Rollet, Pierre Bousquet, Pierre
Pauty, Pierre Clémenti, Ferdinand Ferrand,
Jean Castrillo et François Sidos.

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Alain de Benoist, avait été chargé de rédi-

ger la feuille interne du REL :
Europe-Action hebdomadaire, un petit bul-
letin ronéotypé de huit pages, sous-titré :
L’Observateur Européen. Lorsqu’il quittera
le mouvement, à la fin de 1967, ce sont,
Pierre Bousquet, Jean Castrillo et Pierre
Pauty, qui seront chargés de prendre sa suc-
cession. Ces trois hommes, venus respecti-
vement du Francisme, du Doriotisme et du
Poujadisme, se définissaient, politiquement,
comme des ”Nationalistes-Sociaux”.
Reprenant le titre qui avait été, au tout
début de la FEN, celui du bulletin de sa sec-
tion lycéenne, le 1er décembre 1967, avec
pour rédacteur en chef Pierre Bousquet, ils
rebaptiseront le bulletin intérieur du REL
”Militant”.
Le 17 décembre suivant, Pierre Bous- Affichette MNP (B.Lamorlette)
quet, sera nommé secrétaire général du
R.E.L. En écrivant la majorité des articles par Pierre Clémenti.Considérés comme co-
du bulletin la dizaine de personnalités ré- responsables du scandale politico-financier,
unies autour de lui, unis par une forte rela- cinq des dirigeants, Dominique Venner,
tion amicale, qui défendaient un courant Pierre Bousquet, Ferdinand Ferrand,
idéologique homogène et clairement affi- Dominique Rollet et Luis Daney seront ex-
ché, finiront par être désignées sous le nom clus.
générique du ”Groupe de Militant”. Pierre Bousquet, propriétaire du titre du
Le 24 mars 1968, à l’occasion du conseil journal Militant, rejoint par Pierre Pauty,
fédéral qui suit l’assemblée générale du Jean Castrillo et le reste du ”Groupe de Mi-
parti, le trésorier, René Landès, informera litant” continuera à faire paraître séparé-
les cadres de la situation financière réelle ment la revue. En ouvrant ses colonnes à
du R.E.L. : un passif qui s’élève à 1 million des écrivains prestigieux, comme Maurice
de francs. Bardèche, le journal deviendra une réfé-
rence incontournable dans les milieux de
Aux faillites de ses filiales : les Editions l’extrême droite.
de Saint-Just et de son imprimerie, ainsi que
la Librairie de l’Amitié, s’ajoutaient inex-
plicablement, celles de trois agences im-
mobilières et celle de l’Auberge du Cheval
Blanc, toutes situées à Versailles et gérées
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Les Amis de L’HÉMICYCLE
 III. LE FRONT NATIONAL
De son côté, Roger Holeindre, ancien
combattant d’Indochine, après s’être vi-
goureusement impliqué dans les Comités
TV, puis dans le REL, avait fondé l’Asso-
ciation France-Viet-Nam du Sud.
En janvier 1968, autour de son associa-
tion, avec l’aide Mouvement Occident, il
avait mis en place Le Front Uni pour le
Soutien au Sud Viêt-Nam, pour tenter une
nouvelle fois de réunir les extrêmes droites
au nom de l’anticommunisme.
En plus d’Occident, trente-cinq organisa-
tions, adhéreront à ce Front Uni pour le
Soutien au Sud Viêt-Nam, entre autres :
le R.E.L, l’ACUF (Anciens Combattants de
l’Union Française), le Mouvement Jeune
Révolution, le ”Groupe de Militant”,
l’Association Marius Plateau, le Cercle
Fustel de Coulanges, l’Union des Intellec-
tuels Indépendants, le Cercle La Tour du
Pin, le Club de la Culture Française.
En novembre 1969, à partir de tous ces
contacts et aidé par le ”Groupe de Mili-
tant”, Roger Holeindre, lancera le CRN
(Centre de Ralliement National) pour ten-
ter de fédérer les extrêmes droites.
Finalement, seules les Jeunesses Patrio-
tiques et Sociales, le ”Groupe de Militant”
et quelques anciens de l’OAS/Métro trou-
veront un accord pour fonder, le 22 mars
1970, le PNP (Parti National Populaire).
A partir de cette structure centrale, il s’a-
gira d’agréger, petit à petit, d’autres forma-
tions pour aboutir finalement à un
mouvement puissant.
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Les Amis de L’HÉMICYCLE
Le17 janvier 1971, le PNP s’associera
avec l’UPL (Union pour le Progrès et la Li-
berté) une dissidence de l’ARLP de Tixier-
Vignancour pour créer le PFU (Parti de
L’Unité Française).
En décembre 1971, le PUF s’entendra
avec le MJL (Mouvement pour la Justice et
la Liberté), fondé par Georges Bidault à son
retour d’exil en 1968, pour lancer le Mou-
vement pour la Justice et la Liberté-Unité
Française.
A chaque étape, le ”Groupe de Militant”,
se répartissait les postes de direction dans
les organisations successives.
Au printemps 1972, alors que les respon-
sables du Mouvement pour la Justice et la
Liberté-Unité Française réfléchissaient à
trouver un nouveau nom, plus synthétique,
à leur parti, Jean-Marie Le Pen les infor-
mera qu’il a soudain décidé de revenir en
politique.
Il était persuadé qu’un espace libre venait
de se créer pour une droite différente ”Tête
haute et mains propres” : Le Gaullisme, qui
a survécu à la disparition de son fondateur,
se noie dans les scandales politico-finan-
ciers, la gauche progresse dans l’opinion et
l’irruption du gauchisme dans les universi-
tés y redonne, par contre coup, une nouvelle
vigueur aux mouvements nationalistes étu-
diants.
Au cours des années, Jean-Marie Le Pen,
était resté en contact avec les nationalistes
au travers de l’association élitiste qu’il avait
fondé en 1959 : Le Cercle du Panthéon. Le
club, installé rue Quincampoix, possédait
un restaurant, ouvert midi et soir, tenu par
Roger Holeindre. Deux générations de vé-
térans s’y côtoyaient, pour manger boire et
chanter : celle du temps de la Cagoule, du
RNP et du PPF et celle de l’époque de
l’OAS.
Au même moment, le mouvement Ordre
Nouveau, qui prévoyait de présenter des
candidats pour les élections législatives de
1973 était à la recherche d’un porte-drapeau
illustre et présentable.Les désertions conti-
nues au sein de l’ARLP de Tixier-Vignan-
cour, et surtout la dissolution, en octobre
1968, du Mouvement Occident, ajoutée à
l’agitation gauchiste dans les universités au-
tour de la guerre du Viêt-Nam, avaient as-
suré à Ordre Nouveau un flot continu de
nouveaux adhérents.
Après avoir sollicité, sans succès, Jean-
Jacques Susini, puis Dominique Venner,
Ordre Nouveau s’était adressé à Jean-Marie
Le Pen.
Le 5 octobre 1972, lors d’une réunion à la
salle des horticulteurs, le mariage du Mou-
vement pour la Justice et la Liberté-Unité
Française et d’Ordre Nouveau, donnait
naissance au Front National pour l’Unité
Française (FNUF), appellation rapidement
simplifiée sur les affiches ”Front Natio-
nal”. Le MSI fera cadeau de son insigne au
nouveau parti, qui n’aura plus qu’à le met-
tre aux couleurs françaises.
Les trois petits partis fédérés, dans les-
quels le ”groupe de Militant” exerçait des
responsabilités ne représentaient, ensemble,
guère plus de 200 adhérents. Cependant, le
groupe se taillera la part du lion au Conseil
National et au Bureau Politique du Front
National.
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Les Amis de L’HÉMICYCLE
Ordre Nouveau, fort de ses plus de 3000 à
4000 adhérents, qui apportait avec lui de
l’argent et un matériel d’impression consé-
quent, n’aura eu droit qu’un un tiers des
postes de responsables.
Un mois avant les législatives prévues
pour mars 1973, le Canard Enchainé révé-
lera que François Duprat, qui exerçait des
responsabilités aussi bien à Ordre Nouveau,
qu’au Front National, avait été reçu secrè-
tement à Matignon. Suivant une tradition
républicaine, établie depuis toujours lors
des législatives, il était déjà venu négocier,
moyennant espèces en liquide, les désiste-
ments pour le second tour.
Pour cette initiative personnelle, François
Duprat, sera mis à la porte, d’abord d’Or-
dre Nouveau, puis du Front National. De
leur côté, les candidats présentés par le FN
ne recueilleront qu’1% des voix lors des
élections.
En mai 1973, le ministre de l’Intérieur,
Raymond Marcellin, s’était alarmé d’infor-
mations concernant les projets d’une mys-
térieuse CTS (Commission Très Spéciale)
créée à l’intérieur de Ligue Communiste. Il
semblerait que des actions type ”Tupama-
ros” aient été en préparation.
Pour une fois, Ordre Nouveau, recevra fa-
cilement l’autorisation de tenir un meeting.
Il était prévu pour le 21 juin à la Mutualité
avec pour thème : ”Halte à l’immigration
illégale”.
Le ministre, averti de la mobilisation de
2000 contremanifestants dont 1000 de-
vaient être casqués et armés de cocktails
molotov, ne déploiera en face qu’un dispo-
sitif modeste.
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Ce sont les contremanifestants qui char-
geront la police. Soixante-seize policiers se-
ront sérieusement blessés ou brûlés et le
quartier sera dévasté. Le lendemain, les di-
rigeants de la Ligue Communiste seront ar-
rêtés. Le 28 juin, le conseil des ministres
prononcera la dissolution de la Ligue Com-
muniste, mais aussi, par symétrie, celle
d’Ordre Nouveau, considéré comme co-
responsable de l’émeute.
Dès la dissolution d’Ordre Nouveau,
Alain Robert, qui était à la fois le secrétaire
général du Front National et de celui d’Or-
dre Nouveau avait demandé à Jean-Marie
Le Pen, une plus juste répartition dans les
instances dirigeantes du Front. Car en four-
nissant 80% des militants il n’avait eu droit
qu’à un tiers des instances dirigeantes.
Jean Marie Le Pen, qui s’énervait depuis
longtemps de voir Alain Robert passer plus
temps à Ordre Nouveau qu’au Front Natio-
nal lui répondra : ” vous avez mené votre
propre barque sur les rochers ! comment
vous pourrais-je désormais vous confier un
commandement ?”, avant de l’exclure pu-
rement et simplement. Décision, qui d’a-
près l’article 10 des statuts du parti, ne
pouvait relever que du Conseil National du
Front.
Face à cette décision illégale, Alain Ro-
bert, considérera que Jean-Marie Le Pen
avait perdu toute légitimité. Il existera alors
deux ”Front National” l’un à Paris, rue de
Surène, fidèle à Le Pen, l’autre à Vincen-
nes dirigé par Alain Robert.
Jean-Marie Le Pen devra s’adresser à la
justice pour se faire reconnaitre comme seul
et unique chef du Front National. Vain-
queur dans le prétoire il n’héritera que d’un
champ de ruine. Mis à part Alain Renault
qui s’était rapproché de l’équipe Bousquet-
Castrillo-Pauty à la tête du Groupe de Mili-
tant, tous les dirigeants venus d’Ordre
Nouveau le quitteront et avec eux 80% des
militants.
Désormais privé de moyens d’impression
le FN devra faire appel au journal Militant
qui disposait de sa propre imprimerie.
D’octobre 1973 à septembre 1974, Militant
deviendra l’organe officiel du parti.
A partir de novembre 1973, autour du
”Groupe de Militant” resté fidèle, Jean-
Marie Le Pen commencera à réorganiser un
Front National exsangue.
Il nommera, un de leurs proches, Roger
Holeindre comme vice-président et Victor
Barthélémy sera chargé du secrétariat
général à la place d’Alain Robert.
Victor Barthélémy (1906-1985), est an-
cien agent de l’Internationale Commu-
niste, formé à Moscou, qui avait rejoint
Jacques Doriot en 1936. Au Front National,
pour l’encadrement des militants, s’inspi-
rant du Parti Communiste, il mettra en place
une structure hiérarchique pyramidale,
créera des fédérations de province, qu’il
fera inspecter, par surprise, par un délégué
itinérant.
Surtout, Victor Barthélemy fera revenir
François Duprat.

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FRANCOIS DUPRAT
Ce dernier est un professeur d’histoire, qui
possède une connaissance encyclopédique
des mouvements d’extrême droite et qui a
des correspondants dans le monde entier.
C’est aussi un activiste chevronné. Ado-
lescent il avait été arrêté en même temps
que Pierre Bousquet, lorsque tous deux
membres de Jeune Nation, ils avaient in-
cendié une librairie communiste, dans le
Quartier latin, rue Racine.
Après avoir terminé son service militaire,
en Algérie en 1962, au sein du 3ème RPIMa,
il deviendra coopérant à l’UNESCO, pour
une mission protestante américaine au
Congo.
En mars 1965, il sera au Katanga, où il gè-
rera l’agence de presse de Moïse Tshombe,
tout en étant son conseiller à la Sécurité Na-
tionale. Durant la guerre du Biafra, alors
que la France animait la sécession, il mettra
en place à Paris un comité France-Nigéria
avant de se rendre sur place pour remettre
des fonds au gouvernement légal. A la
WACL (World Anti-Communist League) il
représentait les émigrés ukrainiens réfugiés
au Canada.
Co-fondateur de la Fédération des Etu-
diants Nationalistes, d’Occident, d’Ordre
Nouveau et du Front National, fruit de son
érudition et de ses expériences François
Duprat, avait élaboré une doctrine qu’il po-
pularisera sous le terme de Nationalisme
Révolutionnaire :
”Le Nationalisme Révolutionnaire envi-
sage la France comme une nation coloni-
sée, qu’il est urgent de décoloniser.
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Les Amis de L’HÉMICYCLE
Les Français se croient libres alors qu’ils
ne sont, en vérité, que le jouet des lobbies
étrangers qui les grugent et les exploitent,
grâce à la complicité d’une fraction des
classes dirigeantes, à qui ces lobbies jettent
quelques morceaux de leur festin”.
A la différence de Le Pen à qui se contente
de ses seuls talents oratoires, François Du-
prat est un bourreau de travail. Rapidement,
au Front National, totalement en phase avec
l’Equipe de Militant, il finira par prendre en
main la propagande, les questions straté-
giques, la commission électorale, qui choi-
sit les candidats et même la discipline
interne.
Jusque-là, le discours du FN ne s’était
adressé qu’à un électorat conservateur : ”Je
suis un anticommuniste primaire, secon-
daire, tertiaire, viscéral et inoxydable”,
proclamait Jean-Marie Le Pen. Duprat,
voudra sortir le Front National de cette or-
nière, pour pouvoir toucher les classes po-
pulaires.
Avec le premier choc pétrolier le prix du
baril était passé de 2,6 dollars en octobre
1973 à 11,6 dollars en mars 1974. La
France, qui ne connaissait que 200 000 chô-
meurs, verra ce chiffre passer rapidement à
un million.
En dénonçant l’immigration comme une
injustice qui met au chômage les ouvriers
moins qualifiés, donc les plus modestes,
face à des immigrés peu regardant sur les
conditions de travail et de rémunération,
c’est François Duprat qui emmènera, pour
la première fois, le combat du FN sur le ter-
rain social.
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En mai 1974, aux élections présidentiel-
les, précipitées par la soudaine disparition
de Georges Pompidou, Jean-Marie Le Pen,
sera profondément surpris et dépité de n’a-
voir récolté que 0,73% des voix, car il pen-
sait faire au moins aussi bien que Tixier en
1965.
Cependant, grâce à cette candidature, il
aura pu passer plusieurs fois à la télévision,
se révéler au grand public, et surtout ac-
quérir définitivement, le statut incontesta-
ble de leader officiel de l’extrême droite.
Lorsque le mois suivant, en juin 1974, le
Front tient son congrès à Bagnolet Le Pen
est bien-sûr réélu président, mais ce sont
François Duprat et L’Equipe de Militant,
qui constituent dorénavant la véritable co-
lonne vertébrale du FN : ”C’est notre ten-
dance qui tient les rênes. Le Pen à l’air de
nager. C’est Duprat qui prône les thèses
les plus novatrices” (Jean Castrillo cité par
Roland Gaucher).
Pour les législatives de 1978, le tandem
François Duprat-Groupe de Militant, a
choisi de faire du thème de l’immigration
le cheval de bataille de la campagne.
Mais, lorsque, Victor Barthélémy, Jean
Castrillo, Pierre Bousquet et Pierre Pauty,
viennent présenter un projet d’affiche sur le
sujet à Jean-Marie Le Pen, ce dernier, lais-
sera tomber : ”Pas d’intérêt”.
Pour insister, le numéro de janvier 1978
du journal Militant, titrera, sur toute la lar-
geur de sa couverture, en lettres blanches
sur fond rouge :
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Les Amis de L’HÉMICYCLE
”1 million de chômeurs, c’est 1 million
d’immigrés en trop ! La France et les
Français d’Abord !”
L’idée d’associer chômage et immigration
finira cependant par faire son chemin dans
l’esprit de Jean Marie Le Pen, au point d’en
faire la rengaine favorite de ses discours.
Début mars, dix jours avant le premier
tour, lors du dernier meeting de campagne
du Front National à la Mutualité, un énorme
panneau affichera : ”Les Français d’abord.
Un million de chômeurs c’est un million
d’immigrés en trop, le 12 mars votez, pour
la défense des travailleurs français, Front
National”.
Au soir du 12 mars 1978, les résultats du
1er tour des législatives sont une nouvelle
fois décevants. Les 137 candidats du Front
n’auront recueilli, en moyenne, que 0,8%
des voix.
JEAN-PIERRE STIRBOIS
”J’entre quelquefois dans un parti, non
pas comme transfuge, mais comme espion”.
Sénèque.
Le 10 février 1977, en passant par les
Champs-Elysées Roger Holeindre avait as-
sisté au suicide par le feu d’Alain Escoffier
dans le hall de l’Aeroflot. Alain Escoffier
était un ”Solidariste” et ses derniers mots
seront ”Communistes assassins !”.
Le 23 février 1977, Jean-Marie Le Pen,
prévenu par Roger Holeindre, assistera à
l’enterrement d’Alain Escoffier. A la sortie
de la messe il croisera Jean-Pierre Stirbois,
qu’il avait connu du temps de la campagne
Tixier-Vignancour, et échangera quelques
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mots avec lui. cera à orienter furtivement la propagande

du parti. Au contraire de François Duprat, il
Jean Pierre Stirbois, qui avait participé à
voulait donner à l’électorat une image plus
toutes les scissions du mouvement solida-
modérée du FN. D’autre part il était pro-is-
riste, avait fini par créer, en 1975, un petit
raélien. Mais, sur ces deux questions il n’é-
groupuscule, l’Union Solidariste, qu’il ani-
tait évidemment pas de taille à affronter
mait avec ses amis Michel Colinot et Jean-
directement François Duprat.
Claude Nourry.
LE 18 MARS 1978, départementale 982,
En 1975, Jean-Pierre Stirbois, avait hérité,
8h 40. Pour se rendre au collège Victor
de sa belle-famille, d’une petite imprimerie
Hugo, de Caudebec à Caux, en Seine Mari-
qu’il avait rapidement fait prospérer. time, où il enseignait l’Histoire et la Géo-
C’est François Duprat, très intéressé de graphie, François Duprat, quittait
disposer d’une imprimerie au service du habituellement son domicile du Trait, en
parti, après la mésaventure d’Ordre Nou- Seine Maritime, vers 8 h30, pour arriver à
veau, qui convaincra Jean-Marie Le Pen l’établissement avant 9 heures.
d’attirer Jean-Pierre Stirbois en lui propo-
sant le titre ronflant de ”Responsable de la
propagande du mouvement et chargé des
relations avec la province”.
En septembre 1977, l’Union Solidariste
ralliera le Front National. Au sujet de l’im-
portance de ce groupuscule Jean-Marie Le
Pen rappellera : ”Lorsqu’ils nous ont re-
joint, ils n’étaient pas 3000, ni trois cent,
mais trois : Jean-Pierre Stirbois, Michel
Collinot et Jean-Claude Nourry”.
La voiture de François Duprat après l’attentat du 18 mars 1978.
Rapidement, Jean-Pierre Stirbois, très tra- (Le Courrier Cauchois, droits réservés)

vailleur, homme de dossiers, partisan du Le samedi 18 mars 1978, François Duprat,

contact direct avec l’électeur, par le porte-
à-porte ou sur les marchés, deviendra, grâce
à son métier d’imprimeur, un rouage essen-
tiel du parti. Il ouvrira un établissement
supplémentaire à Paris, rue Sauval, dans le
1er arrondissement.
Très souple sur les conditions de règle-
ment, en faisant travailler son affaire à 90%
pour le Front National, Stirbois commen-
quitte son domicile à l’heure habituelle. Ex-
trêmement myope, Duprat, confiait habi-
tuellement le volant de sa GS Citroën bleue
à son épouse.
A 8h 40, en pleine ligne droite, au lieu-dit
le Hameau de Gauville, il est déchiqueté par
une charge d’1 kg de mélinite, placée sous
le plancher de la voiture, au niveau du pas-
sager avant. Son épouse sera très griève-

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ment blessée, mais survivra et épousera
plus tard Alain Renault.
Apparemment, l’explosion avait été télé-
commandée depuis le bord de la route. Les
auteurs du meurtre ne seront jamais retro-
uvés, mais certains indices orienteraient
plutôt vers ”les services”.
Bouleversé par l’assassinat, Jean-Marie
Le Pen, tiendra à nommer immédiatement
Alain Renault, le bras droit de François Du-
prat, officiellement, au poste de secrétaire
général. Poste qu’il occupait d’ailleurs dans
la réalité puisque Victor Barthélémy, très
âgé et malade s’était retiré dans le midi.
Une fois le champ libre, les solidaristes
entreprendront de grignoter l’influence des
éléments nationaux révolutionnaires, alors
au pouvoir à l’intérieur du parti. En mai et
juin, en montant des dossiers, ils parvien-
dront à pousser à la démission les éléments
les plus radicaux.
Le 11 novembre 1978, à Rueil, à l’occa-
sion du 5ème congrès du Front National, Stir-
bois et Nourry entreront au bureau
politique. Au moment de l’élection du nou-
veau Comité Central les solidaristes tente-
ront de trafiquer le comptage des voix en
leur faveur. Alain Renault alerté fera re-
compter les bulletins.
Malgré tout en 1978-1979, c’est toujours
le groupe de Militant qui rédige la majorité
des articles du National, le journal du parti.
Tandis que, leur meilleur allié, Alain Re-
nault, le secrétaire général, doit se débattre
avec un endettement inextricable : des fac-
tures impayées amènent régulièrement des
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Les Amis de L’HÉMICYCLE
coupures d’électricité et de téléphone au
siège, alors que les loyers en retard entrai-
nent la mise en route d’une procédure d’ex-
pulsion de son local de la rue de Surène.
A l’été 1979, la situation financière s’ag-
gravera encore, alors que Jean-Marie Le
Pen pouvait désormais accéder à sa partie
de l’énorme héritage Lambert.
IV. LES CLP (COMITES LE PEN)
Alors que l’élection présidentielle est pré-
vue pour mai 1981, dès l’automne 1979, les
Solidaristes ont l’idée de mettre en place
une structure, distincte du Front National,
uniquement dédiée à promouvoir la candi-
dature de Jean-Marie Le Pen, visant à cher-
cher vers la droite classique des soutiens
effrayés par François Mitterrand, le candi-
dat commun de la gauche. Les seuls qui ré-
pondront à l’appel seront François Brigneau
et Roland Gaucher qui quitteront le PFN.
Fin novembre 1979, les CLP ”Comités
Le Pen” déposent leurs statuts et chaque
adhérent du FN devient automatiquement
membre d’un CLP.
Les CLP ont pour mission de contacter
les élus locaux pour obtenir les 500 signa-
tures nécessaires au dépôt de candidature,
de mettre en place les moyens de propa-
gande, de recueillir l’argent, qui fait com-
plétement défaut et de canaliser toute
l’action militante sur un seul objectif : l’é-
lection de Jean-Marie Le Pen à la prési-
dence de la République.
Cet objectif ayant la priorité sur tous les
autres, toutes les activités de l’appareil du
FN y sont subordonnées et les CLP sont en-
tièrement aux mains des Solidaristes :
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- Jean-Pierre Stirbois, qui contrôle la pro-
pagande par ses imprimeries, est nommé di-
recteur de campagne.
- Michel Collinot devient le responsable
de Presse de la campagne.
- Jean-Claude Nourry, en plus de diriger
le FNJ (Front National de la Jeunesse) se
charge de la région parisienne.
En Province chaque responsable de fédé-
ration du FN est doublé par responsable
CLP, directement nommé par l’équipe Stir-
bois.
Stirbois utilisera les CLP pour effectuer
un coupage de tête contre les derniers an-
ciens partisans de François Duprat encore
présents dans l’appareil.
Malgré tout, le Groupe de Militant, jouait
toujours un rôle déterminant dans les in-
stances du Front National : Pierre Bousquet
et Alain Renault était membre du Bureau
Politique, Jean Castrillo, Patrice Chabaille,
André Delaporte et Pierre Pauty étaient
membres du Comité Central.
Dans ce qui restait des militants, ils pou-
vaient compter sur les nationalistes révolu-
tionnaires, tendance Duprat, qui y étaient
encore majoritaires.
Finalement las de la dérive constante de
Jean-Marie Le Pen et des perpétuelles intri-
gues des Solidaristes, l’équipe songera à
mener une révolution de palais. Il proposera
la présidence du Front National, clés en
main, à Dominique Venner. Ce dernier, res-
tant ferme sur sa décision d’arrêter l’acti-
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vité politique directe, déclinera l’offre.
- En mars 1980, c’est le secrétaire général
Alain Renault, qui démissionne, lassé des
manigances de l’équipe Stirbois et surtout
fatigué de faire face à une situation finan-
cière de plus en plus inextricable.
- En avril 1980 Pierre Pauty, le rédacteur
en chef de Militant signera un article dans
Notre Europe, le journal de la FANE (Fé-
dération d’Action Nationale et Euro-
péenne), un article intitulé : Le FN est mort
où il pose la question : ”Jean-Marie Le Pen
se rend-il compte qu’il devient un jouet
entre les mains des sionistes ? C’est à lui
de répondre».
Le Pen ne répondra pas. Le mois suivant,
Pierre Pauty, démissionnera du bureau po-
litique. Dans sa lettre ouverte il accusera
Jean Marie Le Pen d’être : ”Devenu un
jouet entre les mains des sionistes, victime
des manigances talmudiques de l’équipe
solidariste».
Pauty étant le seul du Groupe de Militant
à avoir quitté le Front National, tous les au-
tres s’investiront, avec une particulière pu-
gnacité, dans la recherche des signatures
d’élus. En effet, ils souhaitent voir Le Pen
aller au bout de sa démarche de candida-
ture, afin qu’il essuie la cuisante défaite
déjà annoncée par les sondages.
Echec, qui aurait mis une fin définitive à
la carrière du politicien et qui leur aurait
permis de remettre de l’ordre dans ce qui
restait du parti.
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Bulletin d’adhésion au Comité de Soutien et de Diffusion de Militant.

Tout au long de sa pré-campagne, Le Pen, compagnon des premières heures du Front.

dans des salles pratiquement vides, n’aura
tenu que des propos qui rappelaient ceux
qu’il avait jadis reproché à Tixier-Vignan-
cour : anticommunisme obsessionnel, pro-
américanisme et pro-israélisme.
Le 6 avril 1981, à trois semaines du 1er
tour, lors de sa dernière réunion de pré-
campagne à Nantes, Jean-Marie Le Pen an-
noncera, devant une assistance clairsemée,
que finalement il n’avait pu réunir que 320
signatures sur les 500 nécessaires.
Ce revers, venait de sauver de justesse sa
carrière politique, car aux législatives du 14
juin 1981, qui suivront la dissolution de
l’Assemblée, le Front National fera plus son
mauvais score jamais obtenu avec seule-
ment 0,18 % des voix. Sans doute indica-
tion du score qu’il aurait pu lui-même
réaliser.
En juin 1980, pour remplacer Alain Re-
nault, au poste de secrétaire général, le Co-
mité Central choisira Pierre Gérard, un
Auteur du Programme économique du
Front National, un document très élaboré
où, seule apparaissait la signature de Jean-
Marie Le Pen, auteur de la préface.
Pierre Gérard, blessé place de la Concorde
lors de l’émeute parisienne de 1934, avait
rejoint l’Association des Blessés du 6 fé-
vrier présidée par Louis Darquier de Pelle-
poix. En 1942, il avait fondé avec ce dernier
l’UFDR (Union Française pour la Défense
de la Race).
Finalement lassé d’être perpétuellement
court-circuité par les Solidaristes, dans son
rôle de secrétaire général il démissionnera
en mai 1981. Après avoir répandu la ru-
meur, selon laquelle, ses connaissances
dans le domaine de la morphologie et ses
études dans la science de l’onomastique
(l’étude de l’origine et de l’évolution des
noms propres) lui révélaient, que le nom de
”Stirbois” n’était qu’une francisation mal-
adroite de ”Stirnbaum”.

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Jean-Pierre Stirbois sera aussitôt nommé
secrétaire général, à sa place. Cela, malgré
l’opposition du Pierre Bousquet et du reste
du Groupe de Militant, inquiets de ses in-
cessants propos anti-arabe et pro-israéliens.
Alors que François Duprat ne situait le pro-
blème de l’immigration que sur le plan so-
cial, Stirbois y rajoutera une dimension
ethnique. A Nice, lors des assises du Front
National, il déclarera : ”Immigrés d’au-delà
de la Méditerranée, retournez à vos gourbis
!”.
En réaction à la nomination de Stirbois, à
l’été 1981, le journal ”Militant”, à partir de
ses fichiers commencera à mettre en place,
en préalable à la création d’un parti, Les
Comités de Soutien et de Diffusion de Mi-
litant, dont la présidence sera confiée à
Pierre Bousquet.
La rupture avec le FN ne sera cependant
définitive et irrévocable qu’en décembre
1981 avec la parution, dans le numéro du
mois de Militant d’un article intitulé Pour
en finir avec l’équivoque :
”En faisant le constat de l’impossibilité
qu’il y a à travailler avec des gens qui
n’ont d’autre but que de nous éliminer,
nous ne quittons pas le Front National,
c’est le Front National qui nous quitte”.
- Deux mois plus tard, en février 1982, au
cours du déjeuner annuel du journal les
”Comités de Soutien et de Diffusion de Mi-
litant” annonceront, qu’en s’alliant avec
l’Œuvre Française de Pierre Sidos et avec
le Mouvement Nationaliste Révolution-
naire de Jean-Gilles Malliarakis ils venaient
de franchir une nouvelle étape en donnant
naissance au ”Regroupement Nationa-
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liste”.
Au fil des mois, il s’avérera que Jean-
Gilles Malliarakis avait rejoint le ”Regrou-
pement” uniquement pour mettre la main
sur journal Militant, sur son important fi-
chier, sur son local secret de la rue des Vi-
naigriers et sur l’imprimerie qu’il abritait.
En moins d’un an, le Regroupement Natio-
naliste, se sera complétement évaporé.
Pierre Pauty, ira même rejoindre, pour un
temps, la FANE de Mark Frédriksen.
V. 1983 LE PNF
(PARTI NATIONALISTE FRANÇAIS)
”La révolution est l’œuvre d’une minorité
résolue, inaccessible au découragement”.
José Antonio Primo de Rivera
(1903-1936).
Alors que la base militante du Front Na-
tional, doit se résumer à 300 adhérents à
jours de cotisation, que ceux d’Ordre Nou-
veau qui l’avaient quitté pour fonder le PFN
repartent déçus, d’un parti qu’ils ont du mal
à distinguer du RPR ou de L’UDF et que
les anciens nationalistes-révolutionnaires de
Duprat, se sont égayés dans une multitude
de petites formations inutiles, l’Equipe de
Militant estime qu’il est temps de fonder,
seule, son propre parti.
Elle dispose d’un énorme fichier alimenté
pendant des décennies et tous ses membres
ont carnet d’adresse particulièrement
fourni. Que ce soit au Comité TV, au
MNP/REL et pendant plus de dixans au
Front National c’est l’équipe Bousquet-
Castrillo-Pauty qui a constitué l’armature
véritable de tous ces mouvements.
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Le 10 décembre 1983, au cours de son
banquet annuel, l’équipe rédactionnelle du
journal ”Militant” annonce la création du
PNF (Parti Nationaliste Français).
Le PNF sera dirigé par un ”Présidium” de
sept commissaires :
- Pierre Bousquet, commissaire à l’ad-
ministration. Ancien franciste, Division
Charlemagne, Jeune Nation, REL. Ancien
trésorier du Front National et ancien mem-
bre de son bureau politique.
- Jean Castrillo, commissaire à la tréso-
rerie. Rédacteur en chef de ”Militant”, an-
cien PPF, Division Charlemagne, Jeune
Nation, REL. Ancien membre du comité
central du Front National.
- Henri Simon, commissaire au secréta-
riat. Ancien franciste, Division Charlema-
gne.
- Pierre Pauty, commissaire à l’informa-
tion. Ancien parachutiste en Algérie, ancien
responsable dans l’UDCA de Pierre Pou-
jade, REL. Ancien membre du comité cen-
tral du Front National.
- Patrice Chabaille, commissaire aux
sections. Ancien membre du comité central
du Front National
-Claude Cornilleau, commissaire aux af-
faires électorales, ancien de l’OAS
- Jean-Bernard Daniel, commissaire à la
Jeunesse.
Parmi les autres fondateurs figurent Alain
Renault ainsi qu’Alain de la Tocnaye qui
a participé à l’attentat du Petit Clamart et
André Delaporte ancien membre du co-
mité central du Front National
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Les Amis de L’HÉMICYCLE
Le PNF, choisit pour insigne le ”Fer de
Lance” qui avait été celui du MNP (Mou-
vement Nationaliste du Progrès). Tout en
abandonnant sa couleur uniforme rouge
pour adopter le triptyque chromatique,
rouge, blanc, noir, particulièrement
connoté.
A la revue Militant, devenue bimensuelle,
qui tire entre 1000 à 2000 exemplaires, s’a-
joute le petit bulletin interne du PNF :
Le Fer de Lance.
VI. LE TOURNANT DE LA
RIGUEUR MITTERRANDIENNE
”Est-ce que le Front National pouvait
être dangereux à l’Assemblée ? Non. Il ne
pouvait pas prétendre à autre chose qu’un
bavardage politique”.
Roland Dumas.
Dès la première année de son mandat,
François Mitterrand, avait rapidement mis
en place l’essentiel de son texte d’orienta-
tion de campagne ”Les 110 propositions
pour la France” : retraite à soixante ans,
nationalisations, impôt, sur la fortune, aug-
mentation du SMIC, cinquième semaine, 39
heures, décentralisation et libéralisation de
l’audiovisuel. Les coûts étant amortis par
des dévaluations successives du franc, la
Sécurité Sociale redevenant même excé-
dentaire.
En 1983, une nouvelle détérioration de la
situation économique pouvait être, une nou-
velle fois compensée, par une dévaluation.
Mais, Jacques Delors s’y opposera pour
maintenir la France dans le ”Système Mo-
nétaire Européen” en vue de la création de
la monnaie commune.
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Affiche du PNF avec dans le coin en bas à droite le logo du parti, hérité du MNP/REL,
passé aux couleurs, rouge blanc, noir.

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François Mitterrand prendra donc le tour-
nant de la rigueur. Mesure qui détournera
les électeurs d’une gauche, qui reculera à
chaque élection intermédiaire, laissant pré-
voir la débâcle pour les législatives de
1986.
Pour y diluer l’électorat de droite, le gou-
vernement redécoupera alors les circons-
criptions électorales, faisant passer à cette
occasion le nombre de députés de 491 à
577.
L’autre moyen d’affaiblir la droite, ima-
giné par François Mitterrand, était de faire
entrer le Front National à l’Assemblée. Il
demandera à Georges Fillioud, son minis-
tre de la communication, de prier les prési-
dents des trois chaines de la télévision
publique, au nom du respect du pluralisme
des opinions, d’inviter Jean-Marie Le Pen.
La verve décomplexée et l’éloquence
gouailleuse de Jean-Marie Le Pen, que la
plupart des téléspectateurs découvriront à
cette occasion, en tranchant avec le discours
habituel des hommes politiques, constitue-
ront une attraction considérable. Chaque
passage d’antenne entrainera une cascade
de réactions. Des centaines de personnes
écriront au siège du FN pour faire part de
leur satisfaction et pour se documenter plus
largement, beaucoup, aussi, pour exprimer
leur indignation.
Le 14 février 1984, Jean-Marie Le Pen
sera même l’invité de l’émission politique
L’Heure de Vérité, où il s’y montrera par-
ticulièrement pugnace. Dans les jours sui-
vant, le Front National, enregistrera un
millier d’adhésions. Par la suite, grâce à
cette médiatisation soudaine, les adhésions
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prendront leur rythme de croisière avec une
moyenne 800 par mois.
Les effets se feront sentir dès le mois de
juin aux élections européennes qui se dé-
roulent à la proportionnelle. Les listes FN
recueilleront 10,95% des voix et dix de ses
députés entreront au parlement de Stras-
bourg.
Parallèlement, le 15 Octobre 1984, Fran-
çois Mitterrand et le Parti Socialiste seront
à l’origine de la création de SOS Racisme.
Elle leur permettra d’étendre leur influence
sur la jeunesse, tandis que le recrutement du
mouvement sera automatiquement assuré
par la frayeur engendrée par les propos du
président du Front National.
En avril 1985, François Mitterrand fera
voter par sa majorité l’une des ”110 propo-
sitions pour la France” qui n’était pas en-
core entrée en vigueur : le scrutin
proportionnel départemental à un seul
tour.
Alain Renault, l’ancien secrétaire général
du Front National, remarquera que dans
cette perspective : ”Jean-Pierre Stirbois
distribua généreusement les investitures à
des crypto-gaullistes, sionistes, francs-ma-
çons et libéraux”.
Le16 mars 1986, l’élection des députés et
celle des conseillers généraux auront lieu le
même jour. Le FN récoltera 35 députés et
135 conseillers régionaux.
Le Parti Socialiste évitera la déroute totale
et restera même le premier parti de France.
Mais la coalition présidentielle, battue de
39 sièges par la droite, devra se résoudre à
la cohabitation.
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Depuis Matignon, Jacques Chirac utilisera Saint Honoré.

l’article 49-3 pour revenir au scrutin majo-
ritaire à deux tours.
- En février, cérémonie, avec l’Œuvre
VII. LE CUL DE SAC DU PNF
Française, sur la tombe de Robert Bra-
Coïncidant avec la création du PNF, la vi- sillach au cimetière de Charonne.
sibilité médiatique soudaine de Jean-Marie
- En mars hommage à François Duprat au
Le Pen, fera revenir au bercail beaucoup
cimetière Montmartre avec l’Association
d’anciens dissidents, mais surtout elle atti-
des amis de François Duprat, présidée par
rera de nouveaux militants. Tarissant rapi-
dement le courant d’adhésion qui avait Jean Castrillo, membre du PNF.
commencer à se manifester vers le PNF.
Malgré la très bonne tenue de la revue
Militant où écrivaient des rédacteurs illust-
res venus de la Nouvelle droite, de l’ex-
trême droite et de l’étranger, malgré une
équipe de direction extrêmement chevron-
née, le parti fera du sur place.
En juin 1985, les militants de l’aile la plus
radicale du parti, qui réclamaient sans cesse
des actions activistes pour attirer l’attention
des médias, se rangeront derrière Claude
Cornilleau.
Projet d’insigne dessiné en 2006 pour
Ce dernier se proclamera, pour 30 ans, "Les Amis du Socialisme Français et de la Commune".

chef du PNF. Les six autres membres du

- En mai, au Père Lachaise : dépôt de
”Présidium” devront faire appel au Tribu-
gerbe au Mur des Fusillés de la Commune,
nal Administratif pour que les mutins ces-
puis hommage à Auguste Blanqui et à
sent d’utiliser le titre ”Parti Nationaliste
Edouard Drumont, avec l’association des
Français”. En 1987, ayant épuisé tous les
”Amis du Socialisme Français et de la
recours les dissidents rebaptiseront finale-
Commune” (Amis de l’Hémicycle N°33)
ment leur mouvement : PNFE (Parti Na-
présidée par le professeur René Dayras,
tional Français Européen).
membre du PNF.
Alors que la progression de la pyramide
Le 27 août 1991, Pierre Bousquet dispa-
des âges creusait implacablement ses rangs,
rait.
le PNF, finira par ne plus se borner qu’à des
actions commémoratives annuelles :
- Banquet anniversaire du journal Militant
à la Brasserie Jenny, puis Aux Fontaines
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En septembre 1992, conscient dans l’impasse que constituait le PNF, Pierre Pauty, alors
qu’il était le rédacteur en chef de Militant, présentera sa démission et retournera au Front
National. Après deux ans de purgatoire il retrouvera sa place au Comité Central.
En novembre 2007 avec son numéro 592, le journal Militant fête son 40ème anniversaire.
Lorsque Jean Castrillo, qui avait succédé à Pierre Pauty à la rédaction en chef du jour-
nal, meurt le 29 janvier 2012, il est remplacé par André Gandillon.
Le PNF avait toujours entretenu des relations cordiales avec l’Œuvre Française de Pierre
Sidos et à l’étranger : avec les Espagnols de la Phalange, avec les Belges du Mouvement
Nation et avec les Grecs d’Aube Dorée.

Couverture de l’édition du 40ème anniversaire du journal

Spécimen de l’écriture de Jean Castrillo

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VIII. LA RESSUCITATION DU PARTI NATIONALISTE FRANÇAIS

”Il ne faut pas laisser un drapeau aux mains de l’ennemi, même quand ce drapeau ne
serait plus qu’une serviette”.
Athos, dans le roman Les Trois Mousquetaires.
Après la mort d’un jeune militant d’extrême gauche, Clément Méric, le 5 juin 2013, au
cours d’une rixe où étaient impliqués des membres des JNR (Jeunesses Nationalistes Ré-
volutionnaires) de Serge Ayoub, à l’issue du conseil des ministres, le 24 juillet suivant, le
ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, annonce la dissolution des JNR.
Dans la foulée, le ministre en profitera pour interdire deux mouvements totalement étran-
gers à l’affaire : l’Œuvre Française, présidée par Yvan Benedetti, et son annexe les Jeu-
nesses Nationalistes, dirigées par Alexandre Gabriac. Seul, le récent courant féminin de
l’Œuvre Française, qui ne représente que quelques dizaines de militantes,
”les Caryatides”, sera épargné.

Logo des Caryatides, mêlant Croix celtique et fleurs de lys.

Pour maintenir la liaison entre les anciens de l’Œuvre Française, François Ferrier fon-
dera et présidera les APS (Amis de Pierre Sidos). Association qui a pour but affiché de :
faire mieux connaître le patriote Pierre Sidos et sa famille. De son côté, Yvan Benedetti,
réactivera le site internet ”Jeune Nation”, depuis longtemps inactif.
Sans doute pour éviter une accusation de reconstitution ligue dissoute, l’Œuvre Fran-
çaise, en restant dans la coulisse, trouvera une position de repli en tirant le PNF de sa tor-
peur.
Le 30 juillet, une semaine après la dissolution de l’Œuvre Française, André Gandillon,
dans le numéro 673 du journal ” Militant”, lancera au nom du PNF, un énième appel à
”l’unité des nationalistes”. Seules y répondront quelques structures, toutes liées précé-
demment à l’Œuvre Française : Lorraine Nationaliste, Paris Nationaliste, Lyon Nationa-
liste, Franche-Comté Nationaliste et les Caryatides.
Les 30 octobre et 1er novembre 2015, lorsque le PNF tiendra son VIIème congrès,
il en profitera pour lancer une refondation : élaboration d’un ”Manifeste en 25 points”, et
adoption d’un nouveau symbole repris par un nouvel insigne.

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Le congrès est l’occasion de nommer un nou-

veau ”Présidium” de quinze membres et d’élire
un nouveau Bureau Politique :
- président Jean-François Simon, le fils
d’Henri Simon,
-secrétaire général André Gandillon, rédacteur
en chef de Militant et président des Amis de Ri-
varol.
- trésorier Éric Leroy
- porte-parole Yvan Benedetti.

LE NOUVEL INSIGNE DU PNF

”Au cours du congrès de refondation du
Parti Nationaliste Français (PNF), le nouvel
emblème qui se veut Couverture du manifeste en 25 points
unificateur des forces nationalistes, a été révélé. du PNF refondé.
Le mouvement remet à l’honneur l’un des plus beaux motifs
héraldiques, à savoir la fleur de lys ; aujourd’hui les nationalis-
tes fusionnent le lys ancestral avec le glaive de combat, et tout
autour le lys est auréolé des lauriers de la victoire”.
Blanche Maisonneuve.

Pierre Sidos, balayera aussitôt toute assimilation Fleur de lys et couronne de lauriers dorés,
hâtive de la Fleur de lys à la cause royaliste : sur fond bleu, le drapeau du PNF refondé.

”Le lys, qui est l’antique symbole du royaume de France doit être considéré comme
valeur historique nationale et non comme la marque distinctive
des organisations royalisantes actuelles”.
Déjà, l’écu de la 33ème division SS franco-allemande, qui, partagé
en son centre, portait dans sa partie droite une demi-aigle et à gau-
che trois fleurs de lys, ne constituait évidemment pas un insigne
politique royaliste, mais le symbole de la contribution de la France
à l’édification de la civilisation européenne.
Nouvel insigne du PNF qui ressemble à l’insigne de l’Action Française des années 30, pour le différencier :
couronne de lauriers au lieu d’une couronne de feuilles de chêne et glaive brochant la fleur de lys.

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Les Amis de L’HÉMICYCLE
 LE PNF (Parti Nationaliste Français ) 1983-2019.
Origines, fondation et refondation.

LE SLOGAN DU PNF
En 1882, la Ligue des Patriotes, de Paul Déroulède, avait adopté comme cri de ralliement :
Qui vive ? France ! Quand même ! Il sera repris, simplifié en Qui vive ? France ! mais répété
trois fois, comme cri de ralliement par le Parti Franciste de Marcel Bucard.
C’est ce triple slogan qui était d’ailleurs crié lors de l’hommage annuel, en février, devant
la tombe de Robert Brasillach, qui sera choisi par le PNF.
Le PNF interdisant la double appartenance, dès le 1er novembre 2016,
Lorraine Nationaliste reprendra son indépendance en quittant le PNF.

Face recto de la carte, nouvelle formule, de membre du PNF.

> Texte et illustrations: P.Mercier

Collections: Insigne,carte...privé
Sources:
- Le site internet, très fiable, France-Politique, réalisé par Laurent de Boissieu, mine d’or
pour la chronologie encyclopédique des événements.
- Histoire du Front National de 1972 à nos jours, Valérie Igounet, Ed du Seuil, Paris 2014.
- Histoire du Front National, Dominique Albertini et David Doucet Ed Taillandier Paris
2014
- Les Nationalistes en France, Roland Gaucher Ed Roland Grancher, Paris 1995.
- Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale de 1945 à nos jours, Jacques Leclercq,
L’Harmattan, Paris 2008.
- Dictionnaire de la Politique Française, Tome 2, Henry Coston, La Librairie Française,
Paris 1972.

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