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DIALOGUES EN FRANÇAIS Niveau C1

Dialogue 1 - Scène de ménage

- Dis donc, Patrick, je les ai encore entendues cette nuit…

- Qui ça ?

- Ben les souris !

- Mais quelles souris ? Je t’ai déjà expliqué qu’il n’y avait pas de souris ici !

- Écoute, je suis pas folle quand même ! Vers 3 heures du matin, j’ai entendu des bruits dans le plafond, et c’était pas
les voisins, j’en suis sûre… Ça faisait comme des petits pas, tu sais, comme ça, tac tac tac tac tac…

- Ben pourquoi tu m’as pas réveillé alors ? Je t’avais bien dit de me réveiller si ça recommençait !

- Mais j’ai essayé, mais tu ronflais comme une chaudière !

- Oh là là, tu exagères !

- Oh, et puis de toute façon, y a pas que les souris, hein ! Moi, j’en ai marre de vivre dans ce taudis ! Tu m’avais
promis qu’on déménagerait bientôt !

- Ben oui, je sais, mais qu’est-ce que tu veux ? Entre le boulot, les gosses, j’ai rien le temps de faire, moi…

- Ah ben, les gosses, ils te prennent pas un temps fou non plus, non ?

- Ah ouais ? Et qui c’est qu’amène Jordy au foot ? Et qui c’est qui leur fait à manger le mercredi soir ?

- Ouais, et les autres jours alors, qui est-ce qui prépare tout ?

- Oh, tu vas pas recommencer, hein… Moi aussi, si j’étais à la maison toute la journée, je ferais la cuisine. Mais bon,
faut que j’aille taffer moi, hein, faut bien que quelqu’un paie les factures…

- Arrête, je connais la chanson… En tout cas, tout tombe en rade ici, hier encore, il y a le porte-serviette, dans la salle
de bain, qui s’est cassé. J’en peux plus vraiment… C’est toi qui m’avais dit qu’on pourrait trouver mieux pour le même
prix.

- Mais je sais, bibiche, mais je peux pas faire trente-six choses à la fois. Je te promets que je vais regarder bientôt.

- Ouais, tu m’as déjà dit ça le mois dernier, et celui d’avant…

© Français avec Pierre


- Oui, ben c’est pas de ma faute si le temps file aussi vite. La semaine prochaine, normalement, j’aurai un peu moins
de taf, j’en profiterai pour aller voir Gégé. Et puis je mettrai un bout de colle sur le porte-serviette, t’inquiète pas,
c’est pas bien grave.

- Et ton Gégé, t’es sûr qu’il va nous trouver quelque chose de bien ?

- Mais oui, c’est le roi de la combine, Gégé. Je te rappelle que c’est lui qui nous a dégoté la 308.

- Oui, ben justement…

- Ben quoi, elle est très bien, cette bagnole, non ? Elle te plait plus ?

- Ben si, mais on a quand même souvent des tuiles avec…

- Oh, des petites pannes de rien du tout ! Et puis Gégé, il y est pour rien ! C’est la faute à pas de chance, voilà tout.

- Ouais, bon ben en tout cas, j’espère qu’on aura plus de chance avec le prochain appart…

- Mais oui…

- Ah ! tu entends ! Tu entends maintenant ! Tu vois qu’y a des souris là-haut !

- Mais non, c’est pas des souris… C’est des rats !

- Ah, c’est horrible !

- Mais non, tu vas voir, je vais acheter deux ou trois pièges, elles vont pas nous embêter longtemps, ces bêtes-là ! Et
la semaine prochaine, j’appelle Gégé, sans faute !

- Bon !

Dialogue 2 - Entretien d’embauche

- Donc monsieur Gilbert, vous pensez avoir le profil requis pour rejoindre notre équipe de commerciaux ?

- Parfaitement, madame. Je crois que ma longue expérience chez Monsieur Mobilier fait de moi un excellent
commercial. La relation avec les clients, l’analyse des problèmes, la capacité à trouver des solutions et à convaincre
les interlocuteurs, tout ça, ça me connaît.

- Oui, mais il y a quand même une différence entre vendre des meubles et vendre du vin, vous en avez conscience ?

- Oui, tout à fait, madame. Mais vous savez, quand on est un bon vendeur, on est capable de vendre de tout… Je
n'irai pas jusqu’à vous dire que je pourrais vendre de la glace à des esquimaux, je vous épargnerai ce cliché, mais
quand même… Je crois qu’avec mes qualités et mon expérience, je m’adapterai parfaitement à vos produits.

- Vous savez, la maison Pichard est une très ancienne maison. Nous avons une image de marque et une réputation à
défendre. Pour nous, il est absolument indispensable que les gens qui nous représentent maîtrisent les codes et le
langage du vin.

- Oh, mais je m’y connais en vin, je vous l’assure. J’en bois très régulièrement.

- Ah oui ? Et vous connaissez nos produits ?

© Français avec Pierre


- Oui, oui, bien sûr… Je trouve que votre gamme de rouge est très intéressante. Une belle couleur, avec de jolies
étiquettes et un goût très intéressant, très fruité… Les blancs sont très bons aussi. Mais je dois quand même avouer
que j’ai une petite préférence pour vos rosés.

- Mais nous ne vendons pas de rosé…

- Ah bon ? Ah, excusez-moi, j’ai dû confondre… Enfin, de toute façon, il faudra me briefer un petit peu, évidemment,
mais une fois que vous m’aurez expliqué l’essentiel, je vous garantis que je ferai des miracles. Avant d’entrer chez
Monsieur Mobilier, je n’avais jamais vendu un seul meuble de ma vie et au bout de quelques semaines, les collègues
m'appelaient déjà le roi du meuble, c’est vous dire ! Vous verrez, dans moins de trois mois, tout le monde chez
Pichard me surnommera le roi du pinard.

- Espérons-le… Et dites-moi, monsieur Gilbert, vous avez précisé dans votre CV que vous maitrisiez bien l’anglais ?
Est-ce exact ? Parce que nous avons une clientèle internationale importante, avec laquelle nous avons des contacts
extrêmement fréquents.

- Of course, madame, I speak very very well english. Ma petite sœur est prof d’anglais, donc vous voyez, c’est de
famille. L’anglais était ma LV1 au collège et puis il m’arrive de temps en temps de regarder des films américains en
VO, avec des sous-titres. Donc oui, je crois qu’on peut dire que je me débrouille bien en anglais. Of course !

- Très bien, monsieur Gilbert. Merci d’être venu. Nous vous recontacterons rapidement pour vous donner notre
réponse.

- Merci à vous !

Dialogue 3 - Le Sens de la fête

- Ben alors, t’es pas venu finalement hier soir ?

- Non, désolé, mais je t’avais dis, j’étais crevé…

- Oui, mais je pensais que tu passerais un petit coup quand même…

- Ouais, moi aussi, mais je suis tombé sur un super film à la télé, du coup j’ai perdu la motivation…

- Ah ouais ?

- Ouais, un film trop drôle : Le Sens de la fête, avec Jean-Pierre Bacri.

- Jean-Pierre Bacri ? Jamais entendu parler de lui…

- Mais si, je suis sûr que tu le connais. Tu sais, c’est l’acteur là, qui a toujours des rôles de râleur… Il rouspète tout le
temps dans ses films, il fait toujours la gueule… Il a joué dans Didier, tu sais, on l’avait vu ensemble, le film où il y a
Alain Chabat qui se transforme en chien…

- Ah oui ! Bien sûr, je suis bête ! Jean-Pierre Bacri ! Mais il est mort il y a pas longtemps, non ?

- Oui, exactement… C’est trop con, moi je l’adorais cet acteur, il était super drôle. En tout cas, hier soir, je me suis
vraiment bien marré devant le film…

- C’est quoi déjà le titre ?

- Le Sens de la fête !

© Français avec Pierre


- Ah oui, tout un programme !

- Oui, en fait Bacri joue le rôle d’un gars qui organise des mariages, tu vois, des mariages un peu bourgeois. Alors il
prépare tout, la bouffe, la déco, la musique, c’est une grosse organisation à chaque fois. Et là, il se retrouve
embauché pour un grand mariage, dans un château, tu vois, un château superbe, avec un parc splendide, genre
Versailles…

- Et alors ?

- Et alors, devine… Il lui arrive que des emmerdes ! Il a des problèmes avec le chanteur de l’orchestre, avec le
photographe, avec les serveurs, avec le futur marié aussi, qui est un type super chiant, super exigeant, qui critique
tout, la musique, les fleurs, etc. Bref, le gars, Bacri là, il essaie de garder son sang-froid mais c’est pas facile. En plus, il
y a sa maîtresse qui est là, qui lui demande de quitter sa femme. Enfin bref…

- Ouais, ça a l’air très sympa. Et c’est un film récent ?

- Ouais, ouais, c’était tourné, je sais pas, il y a 4 ou 5 ans… Le réalisateur, c’est celui qui a fait Intouchables aussi.

- Ah ouais ? Trop bien ! Je suis fan d’Intouchables !

- Ouais, ben tu vas voir, c’est pas exactement le même genre, c’est moins dramatique bien sûr, mais moi, perso, ça
m’a franchement fait rigoler.

- Bon, ben merci du tuyau ! Je vais essayer de le télécharger alors !

- Ben, c'est illégal ça ! eh !

- Ça va !

- Tu peux le voir sur Netflix.

- J'ai pas Netflix.

- Je te file mon code ?

- Ah ouais !

Dialogue 4 - La langue française en danger ?

- Bonjour ! La langue française est-elle en danger ? C’est la question autour de laquelle nous allons débattre
aujourd’hui en compagnie de nos deux invités, Jean-François Langlois, journaliste au Fidélio Magazine et linguiste de
formation, auteur de l’ouvrage “Ces anglicismes qui nous envahissent” et Anne Gargantua, professeure de
linguistique française à Tours, spécialiste de lexicographie et collaboratrice au célèbre dictionnaire Lablonde.
Commençons avec vous, madame Gargantua : est-ce que le français est vraiment en danger ?

- Bien sûr que non ! Je dirais même que le français ne s’est jamais aussi bien porté ! Le nombre de locuteurs
francophones s’élève à plus 320 millions, ce qui fait du français la cinquième langue la plus parlée dans le monde.
C’est aussi la deuxième langue la plus apprise à l’école et la seule langue, avec l’anglais, qui est parlée sur les 5
continents. Prétendre qu’elle serait menacée par quelque danger me semble complètement absurde.

- Monsieur Langlois…

- Et pourtant si, elle est en danger ! Vos chiffres sont bien jolis, mais la réalité, c’est que la langue anglaise est
devenue la lingua franca de la planète, qu’elle domine les échanges politiques, culturels, économiques. Au niveau

© Français avec Pierre


politique par exemple, le français n’a plus aucune influence. J’étais à Bruxelles la semaine dernière, et je peux vous
assurer que désormais, il faut se lever de bonne heure pour trouver un diplomate qui s’exprime autrement qu’en
anglais. Et encore, c’est un anglais d’aéroport, dévoyé, un charabia qui ferait retourner Shakespeare dans sa tombe.

- Oui, monsieur Langlois, mais vous devez regarder plus loin que la France et l’Europe. Sur le continent africain par
exemple, le français jouit d’une vitalité extraordinaire, sa pratique est en constante progression. Onze pays africains
ont fait du français leur langue officielle exclusive, et onze autres l’ont choisi en usage officiel. Tout cela contribue à
l’enrichissement et au développement de la langue française.

- Ah, justement, parlons-en, de l’enrichissement du français ! On assiste au contraire, de jour en jour, à


l’appauvrissement, au dépérissement de notre langue. Même les journalistes ne savent plus faire deux phrases sans
écorcher un mot, sans utiliser un terme anglais dont il existe pourtant un équivalent français. À la télévision, on est
littéralement envahi : “talk show”, “prime time”, “best of”, “morning”, “coach”… C’est infernal ! Dans mon livre
d’ailleurs, j’ai recensé des centaines et des centaines d'occurrences ! L’émission avec les chanteurs par exemple, celle
qui est très populaire là, eh bien comment ils l’ont appelée ? “The Voice” ! “The Voice” ! Ah c’est du propre, ça ! Sans
doute que “La Voix”, ça ne faisait pas assez chic, assez branché ! Et puis ne parlons même pas du langage des jeunes,
avec toutes leurs expressions incompréhensibles, qui dénaturent la langue française !

- Mais cela a toujours été comme ça, monsieur Langlois ! Déjà au XVIe siècle, certains puristes protestaient contre
l’emploi de mots italiens en français… Comme vous avec l’anglais aujourd’hui, ils affirmaient que les italianismes
corrompaient la beauté de la langue française ! Mais les langues évoluent, monsieur, c’est ce qui fait leur richesse !
Chaque génération apporte de nouvelles expressions, de nouveaux mots…

- Enfin, madame, vous n’allez pas me dire que des mots comme “meuf” ou “seum” enrichissent la langue française !
Toutes ces incorrections, tous ces barbarismes ne peuvent qu’avoir un impact négatif… pardon, un effet négatif sur
le bon usage du français.

- Très bien, alors désolé de vous interrompre, mais nous allons devoir terminer rapidement ce débat. Madame
Gargantua, un petit mot pour conclure.

- Oui, eh bien, si vous me le permettez, j’aimerais citer Victor Hugo : “La langue française n’est point fixée et ne se
fixera pas.” Cela résume bien mon sentiment que la langue française est une langue vivante, très vivante, qui a évolué
et qui continuera d’évoluer à l’avenir, n’en déplaisent aux puristes.

- Monsieur Langlois ? Monsieur Langlois ?

- Oui, moi, je voudrais juste rappeler que si l’usage fait évoluer la langue, un mauvais usage ne la fait pas évoluer dans
le bon sens. C’est pourquoi, à mon sens, il est grand temps de réhabiliter la langue française.

- Hum !

- Eh bien quoi ?

Dialogue 5 - Réseaux (pas très) sociaux

- Ah, mais on peut plus parler avec toi, tu as toujours le nez dans ton téléphone…

- Non mais là c’est urgent, c’est Charles, désolé…

- Oui, ben de toute façon, c’est toujours urgent. Moi, la prochaine fois, mon café, j’irai le boire toute seule.

- Ah, mais le prends pas comme ça. On doit se mettre d’accord pour la soirée de demain.

- Ben c’est pas si urgent alors, si c’est pour demain…

© Français avec Pierre


- Non mais tu connais pas Charles, il met toujours quinze ans pour répondre aux messages, alors quand il est en ligne,
il faut en profiter…

- Ouais ben écoute, tu ferais mieux de prendre exemple sur lui… J’en ai marre de te regarder taper des messages…
Moi aussi j’ai des choses à faire.

- Bon attends, deux secondes, je te jure, je finis ma phrase et j’arrête…. Voilà, c’est fini ! Tu vois, c’était rapide ! Bon,
qu’est-ce qu’on disait ?

- Ben je sais plus moi…

- Ah si, on parlait de Bénédicte et de son cousin…

- Oui, ben écoute, j’ai plus trop envie de parler d’eux.

- Oh arrête, sois pas vexée.

- Mais je suis pas vexée, je pense juste que tu as un sérieux problème d’addiction.

- Oh, tout de suite, les grands mots !

- Vraiment, je t’assure… Je pense que tu passes trop de temps sur les réseaux sociaux, que tu es trop dépendant de
ton téléphone…

- Ben écoute, je crois que je suis pas le seul, hein, regarde autour de nous… Regarde le gars là-bas, lui aussi il regarde
son tel. Et elle là-bas, pareil… Et puis d’ailleurs, tu me fais la leçon mais toi aussi, il me semble que tu n’es pas la
dernière à taper des messages quand on boit un café…

- Oui, mais moi je me soigne.

- Ah bon ? Tu te soignes ?

- Eh oui ! L’autre jour, j’ai vu une émission à la télé, sur Arte… Il y avait un spécialiste qui parlait des smartphones, des
nouvelles habitudes que ça avait créées. Eh bien il disait que c’était très nocif pour la santé.

- Ah ouais ?

- Ouais, ça provoque du stress, de la fatigue, des insomnies, des migraines…

- Oh là là ! Si tu veux mon avis, c’est la télé que tu ferais mieux d’éteindre, pas ton téléphone ! Tu sais, ce genre
d’experts, je les connais… Des soi-disant psychologues, spécialistes du comportement, qui gagnent leur vie en faisant
peur aux gens, qui squattent les plateaux télé en débitant leurs discours moralistes… Je suis sûr que le type, pendant
qu’il parlait, il avait son téléphone dans sa poche, comme tout le monde, et qu’il attendait impatiemment la pub
pour regarder s’il avait pas des nouveaux messages.

- Ouais, t’as peut-être raison mais n’empêche que depuis que j’utilise moins mon téléphone, je me sens mieux…
Maintenant, la nuit, je dors comme un bébé !

- Je suis content pour toi mais bon, il faut être réaliste, on va pas retourner à l’âge des cavernes parce qu’un
pseudo-expert prétend qu’on dort mieux sans téléphone…

- Non, mais je dis pas ça non plus… Il suffit juste d’appliquer quelques recettes…

- Ah oui, et je peux savoir lesquelles ?

© Français avec Pierre


- Je sais pas… Juste s’aménager quelques moments dans la journée sans téléphone… Quand tu vas te promener par
exemple… Ou le soir avant de te coucher… Ou quand tu bois un café avec une copine… Bref, être un peu plus
raisonnable, apprendre à ne pas compulser sans cesse son téléphone…

- Oui, bien sûr, c’est comme tout, il faut être raisonnable… Mais bon, moi j’en ai marre de tous ces gens qui nous
disent comment il faut vivre, ce qu’il faut faire, ce qui est bon pour la santé, ce qui est pas bon, ce qu’on peut manger,
ce qu’on peut pas manger… Moi, j’aime bien passer du temps sur mon téléphone, j’aime bien scroller pendant des
heures sur Facebook et Instagram, j’aime bien partager des conneries avec mes potes… Non, franchement, je vois
pas pourquoi je m’en priverais.

- Non mais écoute, si tu… Ah, attends, excuse-moi…

- Ah, ah, tu vois, toi aussi tu es dépendante ! Extrêmement dépendante ! Fais attention à toi !

- Non, mais c’est un message de mon chef… Je suis désolée mais il faut que je réponde, c’est urgent…

- Ben écoute, la prochaine fois, moi, mon café, j’irai le boire tout seul !

- Ah, ah, très drôle…

- Ah ah, l'autre...

Dialogue 6 - C’est quoi le vrac ?

758 mots : environ 7 min

- Bonjour à tous, aujourd’hui dans notre émission “Grands problèmes, petites solutions”, nous accueillons Antoine
Beaunois, propriétaire de l’épicerie vrac Le Panier frais dans le VIIe arrondissement de Paris. Bonjour Antoine.

- Bonjour.

- Merci d’avoir accepté notre invitation. Alors est-ce que vous pourriez d'abord nous expliquer en quelques mots ce
qu’est une épicerie vrac.

- Oui, bien sûr, c’est très simple, une épicerie vrac, c’est une épicerie sans emballage, une épicerie zéro déchet, qui
permet de consommer tout en respectant la planète.

- Donc c’est une sorte d’épicerie écologique, c’est ça ?

- Tout à fait. L’idée, à la base, c’est de réduire nos déchets. Et le meilleur moyen de réduire ses déchets, c’est tout
simplement de ne pas en produire. Quand vous allez faire vos courses dans un supermarché classique, tous les
produits ou presque que vous achetez sont emballés. Si vous achetez un kilo de pâtes par exemple, vous allez vous
retrouver avec du carton ou du plastique que vous allez jeter à la poubelle. Vous savez que chaque Français produit
en moyenne plus de 350 kilos de déchets par an. C’est énorme.

- En effet, ça fait beaucoup. Mais alors techniquement, comment ça marche ? Je veux dire, quand les gens viennent
faire leurs courses dans votre épicerie, comment ils font pour ramener les produits chez eux, s’il n’y a pas
d’emballage ?

- Alors ce n’est pas très compliqué, ils viennent avec un ou deux sac cabas, assez costauds, et puis ils utilisent des
petits sacs en tissu pour les aliments et des bocaux pour les produits liquides.

- Les produits liquides ?

© Français avec Pierre


- Oui, on vend aussi des produits liquides. Par exemple, si vous voulez acheter de l’huile ou du vinaigre, eh bien vous
vous servez selon la quantité dont vous avez besoin. Comme ça, il n’y a pas de gaspillage, vous achetez au juste poids.

- Ah, génial ! Et donc au niveau des produits alimentaires, on trouve les mêmes choses que dans un magasin
classique ?

- Oui et non. Disons que notre philosophie à nous, c’est de proposer à nos clients des produits sains et de qualité, des
produits qui soient respectueux de l’environnement. Donc tout ce qui est malbouffe, nourriture industrielle,
évidemment, vous ne trouverez pas ça chez nous. Mais sinon, oui, nous avons tous les produits nécessaires pour bien
manger, pour avoir une alimentation saine et équilibrée. Ça va des fruits et légumes de saison aux produits secs
comme les céréales, les féculents, etc. On a des choses sucrées aussi, des biscuits, des pâtisseries bio…

- Et vous avez aussi des produits pour la maison, je crois ?

- Oui, exactement, on a des produits d’entretien naturels. On a aussi des produits cosmétiques, des crèmes pour le
corps, du savon, voilà, toujours des choses qui s’inscrivent dans une démarche éco-responsable…

- Et ça marche ? Je veux dire, la clientèle suit ?

- Eh bien écoutez, oui, c’est beaucoup de travail, mais je crois que les gens sont assez réceptifs. Ils sont de plus en
plus sensibles à ces questions-là, ils ont envie de faire quelque chose au quotidien pour changer les choses, pour
consommer mieux, à la fois pour leur santé et pour la planète. Alors c’est vrai que parfois il y a des gens qui entrent
dans l’épicerie et qui ont l’air un peu effrayés, ils ne comprennent pas tout de suite de quoi il s’agit mais en général,
avec un peu de pédagogie, ils comprennent très bien l’intérêt de ne pas avoir d’emballage. Et puis de l’autre côté, on
a réussi à fidéliser une clientèle de base on va dire, des gens qui partagent nos inquiétudes par rapport à l’avenir et
qui veulent aussi agir au quotidien, en soutenant l’agriculture locale.

- Très bien. Et au niveau des prix ? Les produits bio ont souvent la réputation d’être plus chers pour les
consommateurs…

- Alors franchement, je ne crois pas qu’on soit plus cher que les autres, en tout cas, pour des produits de cette
qualité, les prix sont tout à fait abordables. Et justement, nous, notre objectif, c’est de proposer quelque chose qui
soit accessible au plus grand nombre. L’idéal, ce serait que tous les magasins se mettent à copier notre modèle, que
même les supermarchés se mettent au vrac.

- On peut toujours rêver !

- Oui, mais certains font des efforts en la matière, même si ça reste pour eux un argument purement marketing. Ils
ont compris eux aussi que les gens en avaient marre de gaspiller, de jeter des tonnes de déchets à la poubelle.

- Eh bien espérons que le message va passer. Merci encore à vous, Antoine Beaunois, d’avoir été notre invité et
bonne continuation.

- C’est moi qui vous remercie.

Dialogue 7 - Réclamation

- Agence Locavacances, bonjour.

- Oui, bonjour madame. Je vous appelle au sujet de l’appartement que j’ai loué pour mes vacances…

- Oui, quelles sont les références de votre dossier ?

- C’est un F1 à la Grande Motte, rue général Leclerc.

© Français avec Pierre


- Oui, mais quel est votre numéro de dossier ? Le numéro qui est inscrit sur votre contrat de location.

- Ah, attendez, je sais pas trop… Y a tellement de paperasse… C’est un papier jaune, c’est ça ?

- C’est possible, oui…

- Alors… Attendez… Le numéro de location, c’est ça ?

- Oui.

- Alors le voilà ! C’est le numéro 186 957.

- Très bien. Vous êtes monsieur Vouglois, n’est-ce pas ?

- Oui, c’est ça.

- Alors quel est votre problème ? Je vous écoute.

- Ben en fait, y a pas qu’un problème, y en a plusieurs … Enfin le plus pénible, c’est l’eau… Y a pas d’eau chaude…
Dans la cuisine oui, mais pas dans la salle de bain… C’est pas très agréable pour prendre une douche.

- Oui, je comprends. Et quels sont les autres problèmes ?

- Ben y a pas de fourchettes non plus. Y a des couverts, des couteaux, des cuillères mais y a pas de fourchettes. C’est
pas très pratique pour manger…

- Oui, en effet. Quelque chose d’autre ?

- Ben la porte-fenêtre pour accéder au balcon est bloquée… Du coup, on a un magnifique balcon avec vue sur la mer,
mais on peut pas en profiter… On mange nos tomates à la petite cuillère sur la table basse du salon… Y a mieux
quand même, pour les vacances…

- Oui, je comprends… Et c’est tout ?

- Oui, c’est tout, c’est tout… Enfin ça fait déjà beaucoup, non ? Pour 1000 euros la semaine, on pourrait quand même
avoir un logement correct.

- Oui, je comprends, monsieur, nous en sommes désolés. Nous allons essayer de vous envoyer un plombier dans la
semaine…

- Dans la semaine ? C’est une blague ? On reste pas deux mois, hein, nous, on repart samedi déjà… Et j’ai pas envie
de prendre une douche froide pendant une semaine… Ma femme non plus, d’ailleurs… Avec le sable qui colle
partout, ça serait pas un luxe de prendre une bonne douche chaude quand même…

- Oui, je comprends, monsieur, mais vous savez, les plombiers aussi prennent des vacances. En plein mois d’août, les
rares qui sont disponibles sont très débordés.

- Écoutez, madame, c’est pas mon affaire ça... Je veux bien être gentil mais ma patience a des limites… Alors vous
allez me régler ce problème dans la journée, ou sinon je fais un scandale…

- Oui, je comprends monsieur. Mais enfin, l’état des lieux a été fait à votre arrivée hier. Je l’ai sous les yeux, et rien de
spécial n’a été signalé…

- Oui, mais j’allais pas prendre une douche avec la dame de l’agence…

- Je comprends mais la porte-fenêtre, les couverts, tout était en état, tout était là, d’après l’état des lieux.

© Français avec Pierre


- Enfin bon, qu’est-ce que vous croyez ? Que je vais m’amuser à piquer des fourchettes ? Vous m’avez pris pour un
receleur ou quoi ? Et puis le balcon, de toute façon, votre dame là, elle y a même pas mis les pieds !

- Pourtant il est écrit que le balcon a été vérifié… Vous l’avez bien signé, cet état des lieux, non ?

- Oui, mais je lui faisais confiance, moi, j’ai pas tout relu en détail ! Bande de malhonnêtes ! Allez, ça suffit
maintenant, donnez-moi le numéro du directeur.

- Je regrette, monsieur, mais c’est impossible.

- Ah oui ? Alors c’est quoi votre adresse ? Où est votre agence ?

- Nous n’avons pas d’adresse physique, monsieur.

- Comment ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ça ?

- Ça signifie que nos bureaux sont dématérialisés…

- Dématérialisés ! Et je fais comment alors, moi ! Je vous envoie un e-mail ?

- Le mieux est d’envoyer votre réclamation via notre site internet, il y a un formulaire dédié… C’est le plus efficace.

- Ah oui ! Et comment je vais faire ? Le wi-fi non plus ne marche pas ! J’avais oublié de vous le dire !

- Décidément…

- Vous l’avez dit, oui ! Bon écoutez, je crois que je vais aller voir directement la police, et comme ça, vous aurez de
mes nouvelles, je vous le garantis !

- C’est noté, monsieur. Bonnes vacances !

- Grrr !

Dialogue 8 - Les voies vertes

- Vous écoutez Radio Inter, il est 15 heures, l’heure de retrouver notre rendez-vous quotidien “3 minutes pour
comprendre la France”, avec Philippe Le Guérec. Bonjour Philippe, ça va ?

- Bonjour Anne-Sophie, ça va très bien, et vous ?

- Ça va, ça va… Alors Philippe, aujourd’hui, vous allez nous parler des voies vertes…

- Tout à fait, Anne-Sophie, les balades en famille le dimanche, en pleine nature, le long d’une rivière, à l’orée d’un
bois, à vélo ou à pied, ça fait envie, non ?

- Oh oui !

- Eh bien, voilà, pour profiter de tout cela, rien de mieux qu’une voie verte ! Alors une petite précision importante,
pour commencer : parfois les gens ont tendance à confondre piste cyclable et voie verte, mais ce n’est pas la même
chose. Vous connaissez la différence, Anne-Sophie ?

- Non… Enfin, je ne suis pas sûre…

© Français avec Pierre


- Eh bien, c’est très simple : sur une piste cyclable, on ne circule qu’à vélo alors que la voie verte est ouverte à tous les
modes de déplacements non-motorisés. On peut donc s’y promener à vélo, mais aussi à pied, en rollers et même à
cheval pourquoi pas !

- Et le vélo électrique y est autorisé également ?

- Oui, bien sûr, on en rencontre d’ailleurs de plus en plus souvent sur les voies vertes de France ! En revanche, pas de
motos, pas de voitures bien sûr, ces voies étant principalement destinées à un usage de loisirs, un usage récréatif et
sécurisé qui permet à tout le monde de se balader sereinement, sans stress, ce qui est un vrai plus pour les jeunes
enfants et leurs parents notamment, ou pour les cyclistes néophytes, qui découvrent le vélo et souhaitent éviter la
circulation automobile.

- Et alors, où est-ce qu’on les trouve, ces voies vertes ?

- Alors en général, les voies vertes traversent des paysages bucoliques, des paysages de campagne, en suivant le tracé
d’anciennes voies ferrées, en empruntant des chemins de halage, des routes forestières. On peut donc se promener
tout en admirant des lieux splendides, des rivières, des canaux, des viaducs, des bois, des champs… Bref, on respire
le grand air, on fait un peu de sport et on en prend plein les yeux, sans débourser un centime !

- Et il y a des voies vertes dans toute la France ?

- Quasiment oui. En tout cas, il existe déjà 18 848 kilomètres d’itinéraires aménagés sur le territoire métropolitain, et
de nombreuses voies sont en cours de réalisation, ce qui devrait permettre au réseau français d’être l’un des plus
développés et des plus attractifs en Europe.

- Est-ce que vous auriez un parcours à nous recommander en particulier ?

- Alors toutes les voies vertes valent le détour, évidemment, mais si je ne devais en retenir qu’une, ce serait celle qui
traverse ma région, la Bretagne, en suivant le canal de Nantes à Brest. C’est un parcours splendide, avec plus de 200
écluses, de nombreux ouvrages d’art, des paysages divers et contrastés, des villes historiques…

- Oh là là, ça met l’eau à la bouche, tout ça ! Merci à vous Philippe et à demain pour une nouvelle chronique !

- Merci Anne-Sophie !

© Français avec Pierre

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