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✔ Sixième : résister au plus fort – ruses,


mensonges et masques
✔ Une sélection de fabliaux courts et
drôles en lien avec le thème de la ruse
✔ Histoire des arts : cahier photos couleur
✔ Ouvertures : initiation aux nouveaux
médias ; à la découverte de Fantastic
Mr. Fox, de Wes Anderson

Fabliaux du Moyen Âge, 11 histoires de ruse


ISBN : 9782080418906
2,90 € – 128 p.

I. Pourquoi étudier les Fabliaux du


Moyen Âge, 11 histoires de ruse en
classe de sixième ?
Le recueil intitulé Fabliaux du Moyen Âge, 11 histoires de ruse
répond à l’objet d’étude « Résister au plus fort : ruses, men-
songes et masques », qu’il convient désormais d’aborder en
classe de sixième à travers l’étude de fabliaux, de fables et de
farces mettant en scène des rapports de pouvoir entre les person-
nages, conformément aux recommandations des Nouveaux Pro-
grammes. Les fabliaux qui composent ce recueil présentent tous
une opposition entre faibles et puissants, que ce soit entre les
femmes et leurs maris, les paroissiens et les prêtres qui abusent
de leur pouvoir, ou les riches et les pauvres affamés et spoliés.
Ainsi les personnages en difficulté doivent-ils trouver des res-
sources pour se tirer de mauvaises situations.

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La brièveté des textes qui composent ce recueil et le comique


de ces histoires les rendent particulièrement adaptés à l’étude en
classe de sixième.

■ Choix des textes et progression du recueil


Tous les textes sélectionnés sont construits autour d’une trom-
perie. Ils sont classés par thématique : certaines ruses ont,
comme personnage central, une femme ou un prêtre, tantôt
trompeur tantôt trompé, deux personnages types des fabliaux ;
dans d’autres histoires, le stratagème est élaboré pour permettre
au trompeur de manger ou de survivre.
Le tableau suivant présente ainsi un classement des différents
fabliaux qu’on trouve dans le recueil de l’édition « Étonnants
Classiques ».

2 | Étonnants Classiques
Ressort
Objectif de la ruse
Fabliau Catégorie Trompeur Trompé(s) de la ruse Dénouement
ou du bon tour
ou du bon tour
1 Le vilain ne bat
Faire cesser les
« Le Vilain A Femme Mari = le vilain Mensonge plus sa femme et
violences conjugales
Médecin » ils vivent heureux.
Se débarrasser des
2 La femme est
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cadavres puis par


« Les Trois A Femme Mari + le porteur Mensonge débarrassée de son
ricochet du mauvais
Bossus » mauvais mari.
mari
Le mari croit sa
3
femme honnête,
« La Voir son amant, punir Violence,
A Femme Mari elle le trompe
Bourgeoise un mari trop jaloux déguisement
autant qu’elle le
d’Orléans »
souhaite.
4
Mensonge, Il n’y a plus
« Le Prêtre
B Homme Amant = prêtre Faire cesser l’adultère violence, d’adultère, le prêtre
qui fut pris
déguisement est puni.
au lardier »
5 Il n’y a plus
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Déguisement
« Le Prêtre B Homme Amant = prêtre Faire cesser l’adultère d’adultère, le prêtre
et violence
crucifié » est puni.
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6 Les paysans ont


Obtenir deux vaches Manipulation
« Brunain B Prêtre Prêtre deux vaches (grâce
(cupidité) du langage
et Blérain » à Dieu).
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« Le Le prêtre est
B Prêtre L’évêque Ne pas être ruiné Mensonge
Testament acquitté.
de l’âne »
Ressort
Objectif de la ruse
Fabliau Catégorie Trompeur Trompé(s) de la ruse Dénouement
ou du bon tour
ou du bon tour
Le boucher mange,
boit, dort aux frais
8
Punir le prêtre du prêtre et a des
« Le Boucher B Boucher Prêtre Mensonge
inhospitalier relations sexuelles
d’Abbeville »
avec sa concubine
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et sa servante.
9 Crédulité de la
« La Vieille paysanne
La vieille récupère
qui graissa la C — — Récupérer les vaches (prendre une
ses bêtes.
patte au expression au
chevalier » sens propre)
Les pauvres
10
C Pauvres Riches Manger Quiproquo obtiennent de quoi
« Estula »
se nourrir.
11 La femme a tout
« Les C Femme Mari + curé Manger les perdrix Mensonge mangé sans avoir
Perdrix » de problèmes.
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A : tromperies liées au personnage de la femme (personnage


sous-estimé et soumis au mari, plus ou moins violemment).
B : tromperies liées au personnage du prêtre (personnage qui
abuse de son pouvoir sur les autres crédules et qui ne respecte
pas la foi).
C : tromperies pour manger ou survivre.

Afin d’accompagner l’élève dans sa découverte des fabliaux,


l’édition propose un appareil pédagogique complet (Présenta-
tion, Chronologie, notes, Dossier, nombreux encarts culturels).
Le Dossier de l’édition propose des pistes de réflexion pour
l’étude des fabliaux. On y trouvera les rubriques suivantes :
– des questionnaires de lecture, grâce auxquels le profes-
seur peut vérifier que les textes ont été lus et compris ;
– une partie « Parlez-vous l’ancien français », pour décou-
vrir de façon ludique l’histoire de la langue française ;
– des exercices « Vivre au Moyen Âge », pour mieux com-
prendre le contexte culturel dans lequel s’inscrivent les fabliaux ;
– une section « Les textes à l’étude », qui propose d’appro-
fondir la lecture des fabliaux et de mettre en relation les récits
réunis dans ce recueil en suivant deux fils rouges : la représen-
tation des femmes et celle des prêtres ;
– deux groupements de textes, qui réunissent des textes de
genres très divers – une farce du Moyen Âge, une nouvelle de
l’Heptaméron, un extrait d’une pièce de Molière, etc. –, pour
aller plus loin dans l’étude de la ruse. On y découvrira des
extraits réunis autour de deux grands thèmes : la femme fourbe
(« “Que maintenant le pouvoir soit aux femmes donné !” : les
personnages de femmes rusées ») et le trompeur trompé ;
– une ouverture sur les nouveaux médias (« Le Moyen Âge
et les fabliaux sur Internet »), qui montre aux élèves comment
rechercher des informations fiables concernant l’histoire litté-
raire sur le Web ;
– une partie « Un livre, un film », qui invite à étudier le film
d’animation de Wes Anderson, Fantastic Mr. Fox, en tissant
des passerelles avec les fabliaux. Le corrigé de cette section est
disponible sur le site de la collection « Étonnants Classiques ».

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II. Tableau synoptique de la séquence


Séances Supports Objectifs Activités
1 – « Le Prêtre – Découvrir les – Lecture
Un peu crucifié », p. 53-55 caractéristiques analytique
d’histoire – Dossier de principales de la – Exercices de
pour l’édition, « Avez- société au Moyen vocabulaire
comprendre vous bien lu ? », Âge – Point d’histoire
l’univers des p. 99 – Acquérir un et de vocabulaire
fabliaux – Dossier de vocabulaire de base
l’édition, « Parlez- qui facilitera la
vous l’ancien lecture des textes
français ? », p. 102 – Comprendre
– Encart culturel, l’évolution de la
« La société au langue française
Moyen Âge », p. 26-
27
– Encart culturel,
« De l’ancien
français au français
moderne », p. 103
2 – « Le Vilain – Comprendre la – Lecture
La vengeance Médecin », p. 17-25 ruse de la femme analytique
d’une femme : – Dossier de qui se venge d’un – Lecture
« Le Vilain l’édition, « Avez- mari violent complémentaire
Médecin » vous bien lu ? », – Connaître une – Sujet d’écriture
p. 98 des sources de – Point de
– Dossier de Molière grammaire :
l’édition, « “Que – Reconnaître les emploi des temps
maintenant le temps utilisés dans dans le récit
pouvoir soit aux le récit et
femmes donné !” : comprendre leur
les personnages de emploi
femmes rusées »,
groupement de
textes no 1, extrait
du Médecin malgré
lui, de Molière,
p. 116-118
– Encart culturel,
« Les femmes au
Moyen Âge », p. 44
3 – « La Bourgeoise – Comprendre les – Lecture
La fourberie d’Orléans », p. 37-43. ruses d’une femme analytique
d’une femme : – Dossier de fourbe – Conjugaison des
« La Bourgeoise l’édition, « Avez- – Savoir conjuguer temps du récit
d’Orléans » vous bien lu ? », au passé simple et (imparfait et passé
p. 99 à l’imparfait simple)
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Séances Supports Objectifs Activités


4 – « Les Trois – Lire seul un – Oral : lire un
Femmes Bossus », p. 29-34 fabliau et fabliau en mettant
battues – « Le prêtre qui s’entraîner à le dire l’intonation
ou femmes fut pris au lardier », à l’oral, comme un – Comparer des
battantes ? p. 45-49 conteur textes et faire une
– Dossier de – Repérer un synthèse
l’édition, « Avez- dialogue
vous bien lu ? », – Réfléchir à
p. 98-99 l’image qui est
– Dossier de donnée des femmes
l’édition, « L’image dans les fabliaux
de la femme dans
les fabliaux »,
p. 105-106
5 – « Brunain et – Analyser un type – Oral : lire un
Heureux les Blérain », p. 57-59. de personnages de fabliau en mettant
simples – « La vieille qui fabliaux : les l’intonation
d’esprit graissa la patte au personnages naïfs – Vocabulaire : les
chevalier », p. 85-86 mais honnêtes proverbes et les
– Dossier de – Enrichir son expressions
l’édition, « Avez- vocabulaire imagées
vous bien lu ? », – Écrit : un fabliau
p. 100-101
6 – « Le Boucher – Comprendre un – Lecture
Qui doit avoir d’Abbeville », p. 67- texte analytique
la peau 82 – Enrichir son – Écrit : initiation
du mouton ? – Dossier de vocabulaire à l’argumentation
l’édition, « Avez- (donner son avis
vous bien lu ? », en justifiant)
p. 100 – Oral : participer
à un débat
– Vocabulaire : les
qualités et les
défauts
7 – « Le Testament – Réfléchir à Écrit : comparaison
Tel est pris qui de l’âne », p. 61-66 l’image qui est de textes et
croyait – Dossier de donnée des prêtres synthèses
prendre : l’édition, « Avez- dans les fabliaux
portraits de vous bien lu ? », – Savoir comparer
prêtres dans p. 100 des textes et en
les fabliaux – Dossier de faire une synthèse
l’édition, « Punir les
mauvais prêtres »,
p. 106-108
– Encart culturel :
« Le clergé », p. 50-
51
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Séances Supports Objectifs Activités


8 – « Le Prêtre – Faire un bilan sur Écrit : comparaison
Les fabliaux crucifié », p. 53-55 les fabliaux de textes
donnent-ils – Intégralité du – Déduire les
des leçons ? recueil caractéristiques
– Fiche élèves no 1 génériques des
fabliaux
9 – Dossier de – Découvrir le – Oral : lire et/ou
Postérité des l’édition, « “Que genre de la farce, jouer une pièce de
fabliaux : la maintenant le grande source théâtre courte
farce pouvoir soit aux d’inspiration pour
femmes donné !” : Molière
les personnages de – Connaître les
femmes rusées », différents types de
groupement de comique
textes no 1, extrait
de « La Farce du
chaudronnier »,
p. 108-115
10 – « Les Perdrix », Vérifier les Questions de
Évaluation p. 91-94 compétences de lecture, écriture
finale – Fiche élèves no 2 lecture et d’écriture

III. Déroulement de la séquence

Séance no 1 : un peu d’histoire


pour comprendre l’univers des fabliaux
Objectifs → Découvrir les caractéristiques principales de la
société au Moyen Âge.
→ Acquérir un vocabulaire de base qui facilitera la
lecture des textes.
→ Comprendre l’évolution de la langue française.
Supports → « Le Prêtre crucifié », p. 53-55.
→ Dossier de l’édition, « Avez-vous bien lu ? », p. 99.
→ Dossier de l’édition, « Parlez-vous l’ancien
français ? », p. 102.
→ Encart culturel, « La société au Moyen Âge », p. 26-
27.
→ Encart culturel, « De l’ancien français au français
moderne », p. 103.

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■ Un peu d’histoire
En guise d’introduction, on demande aux élèves d’écrire
« Moyen Âge » au centre de leur feuille, et d’ajouter autour tous
les mots qu’ils connaissent se rapportant à cette époque. Les
mots : « roi », « chevaliers », « guerre », etc., devraient apparaître
assez naturellement, et cela permettra au professeur d’avoir une
idée des connaissances des élèves. Ensuite, on lit avec eux
l’encart culturel sur la société au Moyen Âge (p. 26-27) et on
leur fait noter les éléments les plus importants.

■ La langue au Moyen Âge


Le professeur explique aux élèves qu’ils vont étudier des
« fabliaux », des textes du Moyen Âge qui ont été traduits pour
qu’on puisse les comprendre. On complète la partie « Parlez-
vous l’ancien français ? » du Dossier de l’édition (p. 102) avec
eux.
1. Le texte en ancien français ressemble à une poésie : il est
écrit en vers (octosyllabes) et il y a des rimes. La traduction est
en prose.
2. Les élèves complètent le tableau suivant :

Ancien français Français moderne


commencier commencer
mestre maître
ymages statues
estoit était
n’en estoit mie Ne pas être / Loin d’être

On fait remarquer aux élèves qu’on reconnaît certains mots


qui ont été traduits différemment. Le mot « ymages » ressemble
à « image » mais il est traduit par « statue » : c’est un mot qui a
changé de sens. L’orthographe des mots a été modifiée et la
négation : « ne… mie » a été remplacée par « ne… pas ».

On lit ensuite à voix haute l’encart culturel « De l’ancien fran-


çais au français moderne » (p. 103) et on relève les éléments les
plus importants sur l’histoire de la langue.

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■ Découvrir les fabliaux


On lit à voix haute « Le Prêtre crucifié » aux élèves et on les
fait réagir sur le texte.
Ils répondent aux questions de la partie « Avez-vous bien lu ? »
du Dossier de l’édition portant sur ce texte (p. 99).

■ Bilan
Les fabliaux sont de courts récits qui ont été écrits au Moyen
Âge. Ils sont comiques et comportent une leçon simple.

Séance no 2 : la vengeance d’une femme –


« Le Vilain Médecin »
Objectifs → Comprendre la ruse de la femme qui se venge d’un
mari violent.
→ Connaître une des sources de Molière.
→ Reconnaître les temps utilisés dans le récit et
comprendre leur emploi.
Supports → « Le Vilain Médecin », p. 17-25.
→ Dossier de l’édition, « Avez-vous bien lu ? », p. 98.
→ Dossier de l’édition, « “Que maintenant le pouvoir
soit aux femmes donné !” : les personnages de
femmes rusées », groupement de textes no 1,
extrait du Médecin malgré lui, de Molière, p. 116-
118.
→ Encart culturel, « Les femmes au Moyen Âge »,
p. 44.

■ « Le Vilain Médecin »
Les élèves lisent le fabliau « Le Vilain Médecin » (p. 17-25) et
répondent aux questions de la partie « Avez-vous bien lu ? » du
Dossier de l’édition qui portent sur ce texte (p. 98). On les cor-
rige en classe :

1. Au Moyen Âge, un vilain est un paysan.


2. Le chevalier est ruiné, il doit donc marier sa fille à un
homme riche. Le fait qu’une noble épouse un vilain est appelé

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« mésalliance », cela signifie que les époux ne sont pas de la


même catégorie sociale, ce qui est très mal vu au Moyen Âge.
3. Le vilain est jaloux : il a peur que sa femme le trompe pendant
qu’il travaillera. Il décide donc de la battre tous les jours afin qu’elle
pleure et se lamente, et ne songe pas à la séduction.
4. Pour se venger de son mari, la femme ment aux messagers
du roi en leur disant que son mari est médecin, mais qu’il
n’exerce son métier que lorsqu’on le frappe.
5. Le vilain guérit la fille du roi en la faisant rire : elle crache
ainsi l’arête qui était coincée dans son gosier. Il guérit tous les
autres malades en leur faisant peur : il leur dit de choisir le plus
malade d’entre eux afin qu’il le brûle et qu’il fasse boire les
cendres aux autres. Comme personne ne veut être brûlé, chacun
se déclare guéri.
6. Les remèdes du vilain reposent sur l’intelligence et la ruse.
Il joue avec les sentiments des gens afin de les guérir.
7. Le vilain réussit à guérir la fille du roi, en revanche il ne
soigne pas les quatre-vingts malades. Il demeure avant tout un
escroc.
8. La femme a joué un bon tour à son mari afin de se venger
de lui. Elle veut qu’il ressente ce qu’il lui fait subir.

■ Un couple de personnages rusés


Le mot « ruse » est au départ utilisé dans le vocabulaire de la
chasse : la ruse est le détour que fait le gibier afin d’échapper
aux chiens pour se sauver. Il est passé dans l’usage général pour
désigner un procédé habile, un artifice dont on se sert pour
tromper quelqu’un ou obtenir de lui ce que l’on souhaite. Dans
« Le Vilain Médecin », les deux personnages sont rusés.

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Les élèves complètent le tableau suivant :

Objectif Technique utilisée Résultat


Faire en sorte que Mensonge Il ne la bat plus.
Femme son mari cesse
de la battre
Faire en sorte que sa Violence physique Elle n’ose plus sortir
Mari femme ne le trompe de chez elle.
pas
Soigner la fille du roi Gestes comiques afin Elle crache l’arête.
Mari
de susciter le rire
Soigner les quatre- Menace de violence Les malades se
Mari vingts malades physique (brûler sauvent.
quelqu’un)

On remarque que la femme, plus faible physiquement, utilise


le langage, alors que le mari utilise la force et les gestes pour
obtenir ce qu’il veut.
Les élèves lisent ensuite l’encart culturel « Les femmes au
Moyen Âge » (p. 44).

■ Les temps du récit


En s’appuyant sur des extraits du fabliau « Le Vilain Méde-
cin », les élèves révisent ensuite les temps du récit.
Exercice
Les élèves répondent d’abord à la question suivante : dans
l’extrait ci-dessous, dites à quels temps sont conjugués les verbes
soulignés :
« Quand la table fut desservie, de sa main qu’il avait énorme
et large, le vilain donna une telle gifle à sa femme qu’il y laissa
la trace de ses doigts ; puis l’ayant prise par les cheveux, il la
bat brutalement comme si elle l’avait mérité et part ensuite pour
les champs, laissant sa femme en larmes. « Hélas, fait-elle, que
devenir ? » (p. 18-19).
À retenir
On fait ensuite noter les définitions suivantes.
Dans le récit, on utilise surtout le passé simple et l’imparfait :

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– le passé simple est utilisé pour faire avancer l’histoire : on


l’utilise donc pour les actions de premier plan (exemples :
« donna » et « laissa ») ;
– l’imparfait est utilisé pour le décor, la description et
l’arrière-plan (exemple : « il avait une main énorme et large »).
Dans les fabliaux, le présent est aussi utilisé par le conteur
lorsqu’il intervient dans le récit, dans les dialogues et dans la
narration. Le présent a trois valeurs principales :
– le présent d’énonciation que l’on utilise lorsqu’on est en
train de parler ;
– le présent de narration, inséré dans un récit au passé qui
rend l’action présente aux yeux du lecteur (exemple : « il la bat…
et part ») ;
– le présent de vérité générale, que l’on utilise dans des
phrases supposées vraies comme les proverbes, les définitions,
etc.

■ Postérité du « Vilain Médecin » : Le Médecin


malgré lui de Molière
On demande aux élèves de lire dans le groupement de textes
« “Que maintenant le pouvoir soit aux femmes donné !” : les
personnages de femmes rusées » le texte de Molière (Dossier de
l’édition, p. 116-117) et de faire le travail d’écriture p. 118
(cette activité peut être exécutée en travail personnel par les
élèves).

Séance no 3 : la fourberie d’une femme –


« La Bourgeoise d’Orléans »
Objectifs → Comprendre les ruses d’une femme fourbe.
→ Savoir conjuguer au passé simple et à l’imparfait.
Supports → « La Bourgeoise d’Orléans », p. 37-43.
→ Dossier de l’édition, « Avez-vous bien lu ? », p. 99.
On commence la séance en lisant le fabliau « La Bourgeoise
d’Orléans » (p. 37-43) avec les élèves.

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■ Questions de compréhension
Les élèves répondent aux questions de la partie « Avez-vous
bien lu ? » qui portent sur « La Bourgeoise d’Orléans » dans le
Dossier de l’édition (p. 99).

1. Le mari demande à sa nièce d’espionner son épouse.


2. Pour piéger sa femme, le mari se fait passer pour son
amant à la nuit tombée.
3. La femme déjoue ce piège. Elle reconnaît son mari et fait
comme si elle était honnête et voulait donner une leçon au
séducteur : elle le fait enfermer dans le grenier et battre.
4. La bourgeoise d’Orléans n’est pas honnête. Elle trompe
son mari et lui ment.
5. La dernière phrase du fabliau n’est pas une morale car elle
ne donne aucune leçon à suivre.

■ Bilan
Dans « La Bourgeoise d’Orléans », le mari veut utiliser la ruse
pour prouver que sa femme est malhonnête en se déguisant en
clerc, mais la situation tourne à son désavantage. La femme,
plus maligne encore, l’enferme et le fait battre tandis qu’elle
retrouve son amant. Elle passe pour vertueuse. La situation est
inversée par rapport au fabliau du « Vilain Médecin » : ici, c’est
la femme qui est violente envers son mari.

■ Emploi des temps dans le récit : savoir conjuguer


au passé simple et à l’imparfait
Les élèves révisent ensuite la conjugaison des verbes au passé
simple et à l’imparfait.
L’imparfait
Les terminaisons sont les mêmes pour tous les verbes : -ais,
-ais, -ait, -ions, -iez, -aient.
Remarques :
– les verbes en -cer prennent une cédille. Exemple : je lançais ;
– les verbes en -ger prennent un « e » après le « g » et avant le
« a ». Exemple : je mangeais ;

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– les verbes dont le radical se termine par « i », « y », « ill » ou


« gn » suivent la règle normale.
Le passé simple
Tous les verbes se conjuguent au passé simple selon un de ces
quatre modèles :

Passé simple Passé simple Passé simple Passé simple


en « a » en « i » en « u » en « in »
Pour les verbes du Pour tous les Pour les verbes du Pour les verbes
1er groupe et verbes du 3e groupe « venir », « tenir »
« aller » 2e groupe et et leurs composés
certains verbes du (soutenir, subvenir,
3e groupe etc.)
Je chant-a-i Je fin-i-s Je conn-u-s Je v-in-s
Tu chant-a-s Tu fin-i-s Tu conn-u-s Tu v-in-s
Il chant-a Il fin-i-t Il conn-u-t Il v-in-t
Nous chant-â-mes Nous fin-î-mes Nous conn-û-mes Nous v-în-mes
Vous chant-â-tes Vous fin-î-tes Vous conn-û-tes Vous v-în-tes
Ils chant-è-rent Ils fin-i-rent Ils conn-u-rent Ils v-in-rent

Attention : de nombreux verbes changent de radical au passé


simple, en revanche il n’y a aucune exception sur les terminaisons.

Séance no 4 : femmes battues


ou femmes battantes ?
Objectifs → Lire seul un fabliau et s’entraîner à le dire à l’oral,
comme un conteur.
→ Repérer un dialogue.
→ Réfléchir à l’image qui est donnée des femmes
dans les fabliaux.
Supports → « Les Trois Bossus », p. 29-34.
→ « Le prêtre qui fut pris au lardier », p. 45-49.
→ Dossier de l’édition, « Avez-vous bien lu ? », p. 98-99.
→ Dossier de l’édition, « L’image de la femme dans
les fabliaux », p. 105-106.
Travail préalable : pour préparer la séance, les élèves doivent
avoir lu chez eux « Les Trois Bossus » (p. 29-34) et « Le prêtre
qui fut pris au lardier » (p. 45-49), s’être entraînés à lire à l’oral
et avoir répondu aux questions du Dossier de l’édition « Avez-
vous bien lu ? » portant sur ces deux textes (p. 98-99).

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■ Lecture en classe
– On fait repérer aux élèves les dialogues grâce à la ponctua-
tion et aux verbes de parole.
– Les élèves lisent à plusieurs « Le prêtre qui fut pris au lar-
dier » : il faut un narrateur, la petite fille, Nicolas, sa femme,
messire Laurent, le frère du prêtre.
– On fait de même pour « Les Trois Bossus ».
■ Bilan
Dans les fabliaux, le narrateur s’adresse à un public car ils
étaient, à l’origine, racontés devant une assistance. Les conteurs
étaient capables de mettre en scène leur texte en jouant les per-
sonnages, on les appelait d’ailleurs « jongleurs ».
■ L’image des femmes dans les fabliaux
Dans le Dossier de l’édition, les élèves complètent les cinq
premières lignes du tableau p. 106 en excluant « Le Boucher »
d’Abbeville » et « Les Perdrix » :
Personnage de la femme
Rusée Idiote Vertueuse Immorale
dans le fabliau
« Le Vilain Médecin » X X
« Les Trois Bossus » X X
« La Bourgeoise d’Orléans » X X
« Le prêtre qui fut pris au lardier » X X
« Le Prêtre crucifié » X X

Ils répondent ensuite aux questions qui suivent le tableau


(partie « L’image de la femme dans les fabliaux », Dossier de
l’édition, p. 106) :
2. Les maris et les femmes ont des défauts bien définis dans
les fabliaux : les maris sont jaloux, et parfois violents ; à l’excep-
tion de l’épouse du « Vilain Médecin », toutes les femmes sont
volages, c’est-à-dire qu’elles trompent leurs maris.
3. La principale qualité des femmes est leur intelligence :
celle-ci leur permet d’inventer des ruses afin de tromper leurs
maris ou de se venger de ces derniers.
4. La femme dans les fabliaux est soumise, mais seulement en
apparence, car elle ne se gêne pas pour tromper, mentir et se venger.

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La vision de la femme est plutôt négative, comme le montre le


nombre impressionnant de femmes immorales dans les textes.
5. Les auteurs de fabliaux sont tous des hommes. Cela
explique sans doute l’aspect souvent misogyne des textes.
■ Bilan
Dans la société médiévale, les femmes sont soumises aux
hommes. Dans la littérature, et surtout dans les fabliaux, les
rôles peuvent s’inverser dans un renversement carnavalesque :
les femmes trompent leurs maris, elles les font battre et elles se
tirent de nombreuses mauvaises situations grâce à leur ruse.
Elles opposent leur intelligence à la puissance physique des
hommes et manipulent certains personnages qui leur servent de
« bras armés », comme dans « Les Trois Bossus » ou dans « La
Bourgeoise d’Orléans ».

Séance no 5 : heureux les simples d’esprit


Objectifs → Analyser un type de personnages de fabliaux :
les personnages naïfs mais honnêtes.
→ Enrichir son vocabulaire.
Supports → « Brunain et Blérain », p. 57-59.
→ « La vieille qui graissa la patte au chevalier », p. 85-
86.
→ Dossier de l’édition, « Avez-vous bien lu ? », p. 100-
101.
Travail préalable : les élèves s’entraînent chez eux à lire à
voix haute « Brunain et Blérain » et « La vieille qui graissa la
patte au chevalier ». Ils répondent aux questions de la partie
« Avez-vous bien lu ? » du Dossier de l’édition portant sur ces
deux textes (p. 100-101).
■ Les pauvres manipulés
Les deux fabliaux permettent de faire une synthèse sur les per-
sonnages démunis dans les récits. On réunit les commentaires
des élèves sur ces deux textes. On peut noter les points suivants :
– Dans ces deux fabliaux, les pauvres se font trahir par des per-
sonnages plus puissants : le prêtre Dom Constant et le prévôt.
– Les pauvres ont pour seule richesse leur vache, qui leur pro-
cure chaleur, lait et viande.

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– Ces personnages sont représentés comme des hommes


idiots et crédules (ils croient tout ce qu’on leur dit), mais ils ont
un bon fond.
– Dom Constant manipule les paysans qui prennent au sens
propre une expression figurée : « Qui donne pour Dieu de bon
cœur reçoit deux fois plus. » Ils pensent qu’il faut donner des
choses concrètes, matérielles à Dieu alors que le prêtre parle
de choses spirituelles. De même, la vieille prend l’expression
« graisser la patte » au sens propre, ce qui crée un effet comique.
– D’autre part, Dom Constant se moque des paysans en utili-
sant des mots à double sens : « Si mes paroissiens étaient aussi
sages que toi, j’aurais abondance de bêtes ! » Le mot « sage »
désigne à la fois quelqu’un de très intelligent et quelqu’un
d’obéissant. Le mot « bête » désigne à la fois un animal et un
idiot. Le prêtre tire donc partie de sa meilleure connaissance du
langage pour tromper, voler et se moquer, ce qui peut sembler
cruel aux yeux du lecteur.
– Les pauvres sont cependant récompensés : ils récupèrent
tous leurs animaux, au détriment des puissants. Mais dans ces
deux fabliaux, c’est la providence qui aide les pauvres, et les
trompeurs deviennent les trompés.

■ Les expressions figurées


On explique aux élèves l’expression « graisser la patte » autour
de laquelle est construit le fabliau « La vieille qui graissa la patte
au chevalier ». On distribue le tableau ci-dessous et on demande
aux élèves le sens de ces expressions figurées :

Avoir un chat dans la gorge


Balayer devant sa porte
Mettre de l’eau dans son vin
Noyer le poisson
Avoir le cœur sur la main
Ne dormir que d’un œil
S’occuper de ses oignons
Avoir la banane

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■ Les proverbes
Les fabliaux professent souvent une leçon résumée par un pro-
verbe. On demande à la classe d’expliquer le sens des pro-
verbes suivants :

– L’habit ne fait pas le moine


– Pierre qui roule n’amasse pas mousse
– À chaque jour suffit sa peine
– À l’œuvre on reconnaît l’artisan
– Comme on fait son lit on se couche
– L’appétit vient en mangeant
– Après la pluie, le beau temps
– Aux grands maux les grands remèdes
– Ce que femme veut, Dieu le veut
– Les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés
– Il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud
– Mettre la charrue avant les bœufs
– Noël au balcon, Pâques au tison
– L’occasion fait le larron
– Qui aime bien châtie bien
– Qui a bu boira

Le professeur peut attirer l’attention des élèves sur certains


mots qui prouvent que des proverbes sont utilisés depuis le
Moyen Âge :
« Moine », « battre le fer », « charrue », « tison », « larron »,
« châtier ».
On pose alors à la classe la question suivante, qui permet de
vérifier la connaissance que les élèves ont du recueil : certains
de ces proverbes pourraient conclure des fabliaux déjà étudiés en
classe, lesquels ?

Ce travail sur les proverbes pourra être repris lors d’une heure
d’EPI : on demande aux élèves de choisir un des proverbes dans
la liste ci-dessus et d’inventer un scénario de bande dessinée de
quatre cases l’illustrant, sans que le proverbe ne soit repris dans
les dialogues de la bande dessinée. Ce projet pourra être réalisé
en cours d’arts plastiques – les autres élèves devront alors devi-
ner quel proverbe est illustré par l’œuvre de leur camarade.

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■ Bilan
Les proverbes sont d’origine populaire et orale, ils sont très
anciens et constituent un patrimoine langagier. Ils donnent des
leçons, souvent sous la forme de morales.

■ Travail d’écriture
Les élèves choisissent un proverbe dans la liste ci-dessus. Ils
inventent un fabliau qui aura pour morale le proverbe qu’ils
ont choisi.

Consignes d’écriture :
– le récit aura pour cadre le Moyen Âge ;
– il sera raconté au passé, l’élève devra donc utiliser correcte-
ment le passé simple et l’imparfait ;
– si l’on ajoute un dialogue, celui-ci devra être inséré correcte-
ment avec la ponctuation adéquate.

Séance no 6 : qui doit avoir la peau


du mouton ?
Objectifs → Comprendre un texte.
→ Enrichir son vocabulaire.
Supports → « Le Boucher d’Abbeville », p. 67-82.
→ Dossier de l’édition, « Avez-vous bien lu ? », p. 100.

■ « Le Boucher d’Abbeville »
Les élèves répondent aux questions de la partie « Avez-vous
bien lu ? » portant sur le fabliau « Le Boucher d’Abbeville »
(p. 100).

1. La première fois que le boucher lui demande l’hospitalité,


le prêtre est méprisant et inhospitalier : il refuse que le boucher
dorme chez lui.
2. Pour se faire héberger, le boucher vole un mouton au
prêtre et le lui offre en guise de dîner.

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3. Le boucher se venge du prêtre de plusieurs façons : il lui


vole un mouton, a des relations sexuelles avec sa servante et
avec sa femme.
4. L’élève répond de façon personnelle et argumentée à la
question finale du fabliau : « Qui doit avoir la peau ? Le prêtre,
sa femme, ou la jeune délurée ? »
5. Il peut sembler étrange que le prêtre ait une femme et des
enfants.

■ Initiation à l’argumentation
Pour initier les élèves à l’argumentation, on leur propose un
jeu de rôle. La classe est divisée en trois groupes : un tiers des
élèves se mettra à la place du prêtre, un tiers à la place de la
femme et un tiers à la place de la servante. Chacun des groupes
doit trouver des arguments pour avoir la peau du mouton, en
sachant que la femme et la servante doivent en inventer car elles
ne peuvent pas avouer qu’elles ont eu des relations avec le bou-
cher. On organise un débat entre les groupes.

■ Les qualités et les défauts


Les fabliaux critiquent les défauts de certains personnages qui
sont punis et, au contraire, mettent en valeur les qualités de
personnages vertueux. Pour enrichir le vocabulaire des élèves et
leur faire réviser la nature des mots, on leur propose un court
exercice de langue. On note au tableau la liste de noms ci-
dessous : les élèves les classent en deux colonnes, selon qu’ils
sont des qualités ou des défauts, et mettent côte à côte ceux qui
s’opposent comme dans l’exemple qu’on donnera aux élèves (en
gras dans le tableau ci-dessous). Pour chaque nom, les élèves
ajoutent entre parenthèses l’adjectif correspondant :

Fourberie, méchanceté, sottise, modestie, tromperie, courage,


largesse, honnêteté, franchise, avarice, gentillesse, mensonge,
intelligence, vantardise, fidélité, lâcheté.

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Qualités Défauts
Générosité (généreux) Égoïsme (égoïste)
Fidélité (fidèle) Tromperie (trompeur)
Gentillesse (gentil) Méchanceté (méchant)
Intelligence (intelligent) Sottise (sot)
Honnêteté (honnête) Fourberie (fourbe)
Largesse (large) Avarice (avare)
Franchise (franc) Mensonge (menteur)
Modestie (modeste) Vantardise (vantard)
Courage (courageux) Lâcheté (lâche)

Séance no 7 : tel est pris qui croyait prendre –


portraits de prêtres dans les fabliaux
Objectifs → Réfléchir à l’image qui est donnée des prêtres dans
les fabliaux.
→ Savoir comparer des textes et en faire une
synthèse.
Supports → « Le Testament de l’âne », p. 61-66.
→ Dossier de l’édition, « Avez-vous bien lu ? », p. 100.
→ Dossier de l’édition, « Punir les mauvais prêtres »,
p. 106-108.
→ Encart culturel : « Le clergé », p. 50-51.
Travail préalable : les élèves lisent à la maison « Le Testament
de l’âne » (p. 61-66) et répondent aux questions portant sur ce
fabliau dans le Dossier de l’édition (« Avez-vous bien lu ? »,
p. 100). Ils répondent également aux questions de l’exercice
« Punir les mauvais prêtres », dans la partie « Les textes à
l’étude » du Dossier de l’édition (p. 106-108), à l’exception de
celles qui portent sur le fabliau « Les Perdrix », que la classe n’a
pas encore lu.

On commence par corriger les questions de l’exercice « Punir


les mauvais prêtres » (p. 106-108).
1. On coche dans ce tableau les péchés que les prêtres com-
mettent dans les fabliaux :

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Fabliau Orgueil Avarice Envie Colère Luxure Gourmandise Paresse


« Le prêtre
qui fut pris X X
au lardier »
« Le Prêtre
X X
crucifié »
« Brunain et
X X X
Blérain »
« Le
Testament X X
de l’âne »
« Le Boucher
X X X X
d’Abbeville »

2. Un seul prêtre n’est pas puni de ses péchés : il s’agit du prêtre


du fabliau « Le Testament de l’âne ». Il est sauvé par son intelligence
qui lui permet de trouver une ruse pour tromper l’évêque.
3. Les mauvais prêtres subissent les punitions suivantes :

Fabliau Punition(s)
« Le prêtre qui fut pris au Humiliation (être promené nu dans le lardier), peur
lardier » d’être tué
Castration, violence physique, enlèvement contre
« Le Prêtre crucifié »
rançon
« Brunain et Blérain » Perte de la vache
Perte de vingt livres, mais le prêtre n’a plus de
« Le Testament de l’âne »
problèmes avec l’évêque
« Le Boucher d’Abbeville » Perte d’un mouton, femme et servante déshonorées

On lit ensuite aux élèves l’encart culturel sur « Le clergé »


(p. 50-51).

■ Bilan
Comme les prêtres ont un certain pouvoir dans la société, ils
sont vivement critiqués dans les fabliaux, de façon comique.
Cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas respectés : les abus sont
amplifiés dans la littérature.

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Séance no 8 : les fabliaux donnent-ils


des leçons ?
Objectifs → Faire un bilan sur les fabliaux.
→ Déduire les caractéristiques génériques des
fabliaux.
Supports → « Le Prêtre crucifié », p. 53-55.
→ Intégralité du recueil.
→ Fiche élèves no 1.
Les élèves complètent le tableau récapitulatif qui figure sur la
fiche élèves no 1, disponible sur le site de la collection « Éton-
nants Classiques ». Ils peuvent travailler par petits groupes. Les
catégories et la distinction entre « bon escient » et « mauvais
escient » pourront faire l’objet d’un débat.
On corrige ensuite le tableau à l’oral :

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Leçon implicite
Ruse employée Ruse employée et/ou explicite (noter la
Fabliau
à bon escient à mauvais escient citation si le fabliau propose
une morale)
Par la femme, pour ne plus – Par le mari, pour ne pas que Il ne faut pas battre sa femme
être battue sa femme le trompe
« Le Vilain Médecin » – Par le mari, pour faire
semblant de soigner les
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malades et ne pas être battu


– Par la femme, pour se – « Il n’est pas de femme
débarrasser des cadavres qu’on ne puisse avoir avec de
l’argent »
– « Avec de bons deniers il est
« Les Trois Bossus »
possible de tout avoir »
– « Honte à quiconque a le
culte de l’argent et lui accorde
la première place »
Par le mari pour savoir si sa Par la femme pour que son Pas de morale claire
« La Bourgeoise d’Orléans » femme le trompe (la ruse mari la croie fidèle
échoue)
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Par le mari pour punir l’amant – « Il est bon de se méfier des


de sa femme yeux d’un enfant »
« Le prêtre qui fut pris au
– « Le pire attend même tout
lardier »
haut prélat qui se frotte à un
savetier »
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Par le mari pour punir l’amant « Aucun prêtre […] ne devrait


« Le Prêtre crucifié »
de sa femme aimer la femme d’autrui »
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Leçon implicite
Ruse employée Ruse employée et/ou explicite (noter la
Fabliau
à bon escient à mauvais escient citation si le fabliau propose
une morale)
Par le prêtre pour obtenir la – « Celui-là est riche à qui
vache des paysans Dieu fait des dons, et non celui
qui cache et enfouit ses
biens »
« Brunain et Blérain »
FL4772

– « Nul ne peut faire fructifier


son avoir sans grande chance,
c’est la première condition »
« Tel croit avancer qui recule »
Par le prêtre (mensonge) afin « Lorsqu’on dispose d’argent
« Le Testament de l’âne » de ne pas avoir de problèmes pour ses affaires, on n’a pas à
avec l’évêque redouter de funestes chaînes »
Par le boucher afin d’être Pas de morale claire
« Le Boucher d’Abbeville »
hébergé par le prêtre
« Chacun se laisse aller à
« La vieille qui graissa la patte
prendre, le pauvre n’a aucun
au chevalier »
droit, s’il ne donne »
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« Tel rit le matin qui pleure le


« Estula » soir, et tel est renfrogné le soir
qui au matin retrouve la joie »
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■ Les fabliaux, des contes à rire plus que des contes


pour instruire
Les élèves répondent ensuite aux questions de la fiche élèves
no 1 :
1. Le vilain du « Vilain Médecin », bien qu’il batte sa femme,
n’est pas vraiment antipathique car il est comique et rusé.
2. Les deux premières leçons du fabliau « Les Trois Bossus »
valorisent le fait d’avoir de l’argent, alors que la dernière cri-
tique cela.
3. La leçon du « Testament de l’âne » n’est pas morale puis-
qu’elle signifie que si on a de l’argent, quoi que l’on fasse, on
n’aura jamais de problèmes, même si l’on se comporte mal.

■ Bilan
Les fabliaux comportent presque toujours une leçon, mais ils
n’instruisent pas toujours le lecteur. Ce sont des « contes à rire » :
le divertissement et la plaisanterie sont souvent recherchés, dans
un style bas. La tromperie est souvent au fondement de la trame
narrative. L’auteur joue parfois aussi avec le lecteur, comme dans
« Les Trois Bossus », lorsqu’un quatrième bossu apparaît.

Séance no 9 : postérité du fabliau – la farce


Objectifs → Découvrir le genre de la farce, grande source
d’inspiration pour Molière.
→ Connaître les différents types de comique.
Support → Dossier de l’édition, « “Que maintenant le pouvoir
soit aux femmes donné !” : les personnages de
femmes rusées », groupement de textes no 1,
extrait de « La Farce du chaudronnier », p. 108-115.
On commence par donner aux élèves quelques éléments d’his-
toire littéraire sur l’évolution des genres en France. Les fabliaux
disparaissent complètement à partir du XIIIe siècle, ils sont rem-
placés par la farce et plus tard par les nouvelles. La farce est une
pièce de théâtre très courte, qu’on trouvait au départ dans les
Mystères, de longues pièces religieuses qui pouvaient durer plu-
sieurs jours. Pour détendre les spectateurs, on « farcissait » les

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mystères de petites pièces très comiques qu’on a donc appelées


« farce ». Le mot désigne aujourd’hui une plaisanterie que l’on
fait à quelqu’un.

On lit ensuite à voix haute « La Farce du chaudronnier » (pre-


mier texte du groupement « “Que maintenant le pouvoir soit aux
femmes donné !” : les personnages de femmes rusées » dans le
Dossier de l’édition, p. 108-115). Les élèves répondent aux
questions portant sur ce texte, p. 115.

■ « La Farce du chaudronnier » (XVe siècle)


1. Le mari et sa femme ne forment pas un couple modèle :
ils s’insultent et se frappent.
2. L’homme et la femme jouent au roi du silence : le premier
qui bougera ou parlera aura perdu.
3. Le chaudronnier profite de la situation en séduisant la
femme immobile, juste sous les yeux de son mari.
4. La femme gagne le pari.
5. La femme prend le pouvoir : elle bat son mari, gagne le
pari, et obtient que le chaudronnier vienne boire un verre avec
eux. La réplique du chaudronnier souligne cette victoire : « Et
annoncez et retenez que les femmes que vous savez, ont rem-
porté belle victoire. »

■ Bilan
On interroge les élèves sur leurs impressions de lecture et on
leur fait noter les caractéristiques essentielles du genre de la
farce.
– La farce est une pièce de théâtre très courte et comique.
– Les personnages sont souvent des stéréotypes : ainsi a-t-on
ici une femme bavarde, un mari jaloux et un intrus : le chau-
dronnier.
– L’intrigue est simple et repose sur un bon tour : la femme
prouve à son mari qu’elle est capable de ne pas parler, au détri-
ment de la morale et de la vertu.
– Ici, le mari paresseux, misogyne et faible est tourné en
ridicule.

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– Sa femme au contraire est maligne et prend le dessus.


– Le comique de la farce est « lourd » : on y trouve des gros
mots, des coups de bâton, des allusions sexuelles.
– La fin d’une farce est toujours la même : tout le monde va
boire à la taverne.

■ Les types de comique


La farce permet de présenter aux élèves les quatre types de
comique :
– le comique de mots, qui est lié aux paroles des person-
nages. Exemple : « vieille dent ! » ;
– le comique de gestes, que l’on trouve par exemple lorsque
les personnages se donnent des coups de bâton ;
– le comique de situation, lorsque le chaudronnier séduit
la femme juste devant son mari ;
– le comique de caractère, dont le mari est un parfait
exemple : fainéant et misogyne, c’est le stéréotype de l’homme
médiéval…

Séance no 10 : évaluation finale


Objectif → Vérifier les compétences de lecture et d’écriture.
Supports → « Les Perdrix », p. 91-94.
→ Fiche élèves no 2.
Le devoir suivant, qu’on retrouvera dans la fiche élève no 2,
disponible sur le site de la collection « Étonnants Classiques »,
peut servir d’évaluation finale.

1. Qui sont les personnages de ce fabliau ? (/1)


2. De quoi le mari charge-t-il sa femme ? (/1)
3. À quel péché la femme succombe-t-elle ? (/1)
4. Quelle excuse prévoit-elle de dire à son mari ? (/1)
5. Quelle est l’excuse qu’elle donne finalement ? (/2)
6. a) Citez deux moments différents du texte dans lesquels le
conteur intervient. (/1)
b) À qui s’adresse-t-il ? (/1)
c) Pourquoi sont-ils plusieurs ? (/1)

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7. a) À quoi reconnaît-on les dialogues ? (/1)


b) Trois dialogues se suivent. Complétez le tableau sui-
vant : (/3)

Personnages qui
Dialogues Lignes
discutent
Dialogue no 1 Ligne … à …
Dialogue no 2 Ligne … à …
Dialogue no 3 Ligne … à …

8. Donnez le temps et la valeur des verbes soulignés : (/3)

Phrase Temps Valeur


« La dame les tire de la broche, pince un peu
de peau cuite qui reste à ses doigts »
« Dis-moi, femme, comment tu as perdu les
perdrix »
« Avec elle le mensonge devient bientôt vérité,
et la vérité mensonge »

9. Quelle est la morale de ce fabliau ? (/1)


10. Êtes-vous d’accord avec cette morale ? Justifiez. (/2)
11. Quels sont les défauts des autres personnages ? (/1)

Fiche pédagogique par AURANE ANNE,


professeur de lettres au collège Émile Lambert
à Villers-Saint-Paul (60)

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