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IA KEDOUGOU – LYCEE DE SALEMATA – CELLULE DE FRANÇAIS – TL’1

Les courants littéraires XIXème siècle :

1. Le romantisme :

Le romantisme se manifeste par l’épanouissement du moi qui est en rapport avec la


première personne du singulier « je ». Le moi renvoie au lyrisme qui signifie l’expression
des sentiments personnels. Ainsi, Mettant l’accent sur l’évocation des états d’âmes, des
sentiments et des émotions, les romantiques rejettent certaines règles figées du classicisme
et du rationalisme. A ce sujet Victor Hugo affirmait que « le romantisme n’est que le
libéralisme en littérature ». Le romantisme s’inspire des élans du cœur. Le cœur constitue
la source d’inspiration des poètes romantiques ; ce dernier parle et écrit sous la dictée de son
cœur. C’est pourquoi, Alfred de Musset déclarait : « Ah frappe toi le cœur c’est là qu’est le
génie. » Alphonse de Lamartine qui ne perçoit la poésie comme n’étant lyrique, confirme
cette idée en soutenant « ce n’était pas un art, c’était le soulagement de mon cœur. » Ainsi
les romantiques comme Victor Hugo, François René de Chateaubriand, Alphonse de
Lamartine, Alfred de Musset, Alfred de Vigny développèrent une littérature du cœur en
mettant l’accent sur l’émotion, la passion du moi amoureux ou souffrant. De ce fait,
nombreux sont les écrivains qui se replient sur eux même en faisant parler leur être profond
pour échapper à l’ennui, à la souffrance qui les hantent. Cependant, le romantisme a certes
produit une littérature sentimentale, mais il est aussi une doctrine de combat : c’est le
romantisme humanitaire, social ou engagé. Sous ce rapport, le poète romantique se
considère comme un homme de mission qui ne parle pas de lui-même mais s’occupe des
problèmes de la société. Il devient alors un guide, un éclaireur, ou défenseur du peuple à
l’image de Hugo. Toutefois, avec les excès sentimentaux et d’imagination, le romantisme à
oublier le réel : d’où la réaction et l’émergence du réalisme.

2. Le réalisme :

Le réalisme a succédé le romantisme. Il se définit comme étant la représentation de la réalité


à travers la littérature. Son principe phare est : « la vérité, toute la vérité, rien la vérité ».
Dès lors le réel fait son entrée dans la littérature. Le réalisme se développe sous l’égide
d’Henri Beyle plus connu sous le nom de Stendhal, Honoré de Balzac, et Gustave Flaubert,
Jules François Felix Husson dit Champfleury. Ils partagent le même objectif qui consiste à
peindre et représenter les réalités de la société de leur époque à travers le roman qui a atteint
son apposé au XIXème siècle. Ils font du roman un miroir de la société comme le déclare
Stendhal : « le roman est un miroir que l’on promène le long d’un chemin. » De même
Champfleury soutient que : « l’écrivain réaliste doit se contenter de photocopier la réalité »
Ainsi pour preuve de réalisme, il faut non seulement une observation méticuleuse de la
réalité, La documentation’ Enquête de terrain et investigation mais aussi l’objectivité, la
fidélité, l’impersonnalité et l’impartialité dans la description. Ce qui permettent de
photographier les faits sociaux jusque dans les détails. Le romancier réaliste observe son
entourage et décrit les événements qui s’y déroulent. La société, les faits quotidiens, les
réalités de son milieu lui fournissent les grands thèmes de son roman. Ces procédés font du
roman réaliste un miroir de la société une véritable image pour le lecteur qui découvre la
société mais aussi une véritable photocopie de son temps. C’est pourquoi, Balzac qui se
considère comme l’historien de mœurs considère la comédie humaine comme l’inventaire
de la société française du XIXème siècle car les villes, les provinces, les bourgeois et les
prolétaires sont représentés dans le roman. Ce souci de la vérité anime aussi Flaubert qui
dit : « il y a en moi, […] un autre qui creuse et qui fouille le vrai tant qu’il peut ».
3. Le naturalisme :

Le naturalisme est théorisé par Emile Zola, Guy de Maupassant, Joris-Karl Huysmans,
Alphonse Daudet, Jules et Edmond Goncourt. Ce courant se définit comme étant
l’approfondissement du réalisme. Dans la recherche de la réalité, le naturalisme est au-delà
du réalisme en portant une alliance entre littérature et science. Le naturalisme dépasse la
simple observation, la documentation et les enquêtes de terrain et propose
l’expérimentation. Ce courant favorise une réalité authentique à travers à travers le roman.
En 1880, Zola lance le roman expérimental. Dans ce dernier, il montre que le romancier doit
être en mesure d’adopter le mécanisme scientifique pour connaitre la cause ou le
déterminisme. Le roman est, selon lui « le procès-verbal de l’expérimentation que
l’écrivain reporte sous les yeux du public ». Le naturalisme a aussi développé la théorie de
l’hérédité. C’est une théorie selon laquelle le personnage du roman est toujours déterminé
par les influences de son milieu. Le naturaliste considère ainsi que le personnage du roman
est le résultat de son milieu social

4. Le parnasse :

Le parnasse est foncièrement contre les excès sentimentaux du romantisme et de l’action en


littérature. Selon les théoriciens de « l’art pour l’art », la littérature ne doit pas avoir une
finalité politique, sociale ou culturelle. Sa seule finalité doit être la recherche du beau. C’est
un mot qui renvoie à la perfection formelle à la beauté de l’œuvre littéraire. De ce point de
vue le parnasse privilégie le culte de la forme. Réunis autour de Théophile Gautier les poètes
comme Leconte de Lisle, José-Maria de Hérédia, Théodore de Banville estiment que l’œuvre
littéraire doit être belle comme une œuvre d’art, mais elle doit être silencieux, car elle ne doit
être ni militante, ni moyen d’expression des sentiments. Elle doit être synonyme d’une œuvre
dont la valeur est suscitée l’admiration et la séduction. Gautier proclame à ce sujet : « il n’y a
de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid ». De plus,
Leconte de Lisle ajoute que : « Hors de la création du beau, point de succès ». Le poète
devient ainsi un artiste et son poème tire sa beauté de sa réussite esthétique et non de la
morale ou de l’émotion du poète. C’est d’ailleurs ce qui pousse Charles Baudelaire à
écrire : « la moralité d’une œuvre d’art, c’est sa beauté ». Ce courant défend donc
l’impersonnalité et réhabilite le travail minutieux de l’artiste qui devient un véritable artisan
des mots.

5. Le symbolisme

Dérivé du mot symbole désignant signe, objet de représentation, le symbolisme est un


courant littéraire qui se fonde sur l’analogie et la valeur suggestive du langage. Les
symbolistes comme Arthur Rimbaud Stéphane Mallarmé, Charles Baudelaire Gérard de
Nerval, Paul Valéry se propose d’inventer un langage des idées codées pour représenter autre
chose que le signe immédiat. L’écrivain symboliste ne doit ni décrire ni nommer directement
la réalité mais la suggérer pour inviter le lecteur à une activité de déchiffrage.
La poésie symboliste cherche à découvrir le sens et la signification des choses derrière les
apparences. Donc l’écrivain doit montrer à travers des représentations, des symboles cette
face cachée des choses. C’est ainsi que pour Stéphane Mallarmé : « le poète n’est pas celui
qui nomme ou d’écrit l’objet, mais il est l’intermédiaire entre les hommes et les secrets
du monde. » De cette façon, la poésie symboliste se veut essentiellement suggestive car
pour lui « nommer un objet c’est supprimer les trois quarts de la puissance du poème ».
Le symbolisme se caractérise également par La recherche de la musique en poésie : grâce
au culte des sonorités et l’utilisation des vers impairs préconisés par Paul Verlaine, les poètes
symbolistes cherche à faire du poème une musique. La poésie symboliste est ainsi une
activité musicale. Le poète utilise l’aspect sensible et sonore des mots (assonance,
allitération, anaphore, rimes etc.) pour donner une musicalité au poème. Le symboliste exige
de ce fait une expression mélodieuse et harmonieuse qui charme l’écoute : « De la musique
avant toute chose. » dira Paul Verlaine.

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