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Université Paul Sabatier L2 MECA


Transferts Thermiques 1, Problèmes 

I. Echauffement d’un panneau photovoltaı̈que


Les cellules photovoltaı̈ques composées de silicium et exposées au rayonnement solaire s’échauffent sen-
siblement. Leur rendement électrique chute malheureusement avec l’augmentation de la température du
silicium. On étudie dans ce problème le fonctionnement du système non refroidi. On admet que l’ensemble
des transferts ont lieu en régime permanent.

x
Ta e
s T1
h1
support
métallique
0

surface
=

active
O T2

Figure 1: Schéma d’un panneau photovoltaı̈que carré de coté L = 1 m et d’épaisseur e = 3 mm. Le


panneau est supposé parfaitement isolé du monde extérieur, sauf sur la surface active en silicium au contact
de l’air ambiant à Ta , du vent de vitesse va parallèle à une arête et soumis au rayonnement solaire ϕs .

Le panneau photovoltaı̈que de la figure 2 possède une surface dite active constituée d’une couche mince
de silicium carrée de coté L = 1 m et dont l’épaisseur est supposée négligeable. La température de cette
surface est notée T1 . Le panneau est incliné à 45o par rapport à l’horizontale. La surface active est soumise
à l’éclairement solaire dont l’incidence est supposée normale au panneau. La luminance du soleil est celle
du rayonnement d’équilibre de sa surface à la température Ts = 6000 K et le flux surfacique incident sur
le panneau est ϕs = 400 W m−2 . La même surface active est également soumise à l’influence du vent.
Pour les besoins du problème, on admet que la direction du vent reste constante et qu’il souffle avec une
vitesse va dans le plan du panneau photovoltaı̈que selon la direction d’une de ses arêtes. On suppose que
le vent moyen à un module de vitesse va = 30 km/h et une température Ta = 25o C. Dans ces conditions le
coefficient d’échange conducto-convectif vaut h1 = 31 W/m2 /K

La surface active en silicium est un corps opaque d’émissivité monochromatique directionnelle supposée
isotrope où λ = 0 = 0.9 si 0.1 µm ≤ λ ≤ 3 µm et λ = 0 si 3 µm < λ ≤ 100 µm. Le sup-
port portant la couche mince de silicium (la surface active) est constitué d’aluminium de conductivité
kAl = 236 W m−1 K−1 . Il possède une épaisseur e = 3 mm et les mêmes dimensions transverses que
la surface active. L’ensemble support et surface active constitue le panneau photovoltaı̈que. Toutes les
frontières du panneau autres que sa surface active sont supposées parfaitement isolées thermiquement du
monde extérieur.

Pour simplifier le problème, on suppose que la température de surface du silicium T1 reste proche des
conditions ambiantes en négligeant l’échauffement du capteur. Le régime est supposé stationnaire et les

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propriétés thermophysiques de l’air seront prises à 300 K.

1. Déterminer le flux surfacique ϕe1 émis par la surface active de silicium.

2. Déterminer la fraction du flux surfacique absorbé par rapport au flux surfacique incident ϕs sur la surface
active, puis le flux surfacique ϕa1 absorbé par cette surface.

3. A partir d’un bilan d’énergie, déterminer une expression de la température T1 de la surface du silicium
et calculer sa valeur. Justifier les approximations réalisées.

4. Déterminer la température T2 de la face inférieure en aluminium.

II. Système de refroidissement d’un satellite

Te
Espace
z
r
s
Td Tb Galette cylindrique
e
Tc
T(r,z) Pont thermique

ri re

Figure 1 : Galette en alliage d'aluminium et son pont thermique solide

To r
ri z
m

Ti
Figure 2 : Schéma de l'échangeur de chaleur remplaçant le pont thermique solide.
La partie grisée correspond à la partie grisée de la figure 1.

Une galette métallique d’épaisseur e = 1 cm est utilisée comme radiateur pour dissiper la chaleur issue d’un

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système d’alimentation de puissance d’un engin spatial. La galette est constituée d’un alliage d’aluminium
de conductivité k = 180 W/m2 /K. La galette a un rayon extérieur re = 50 cm. Elle est isolée sur sa
face inférieure et sur les bords. Sur sa surface extérieure, elle est éventuellement exposée à un flux solaire
surfacique ϕs = 1400 W/m2 selon l’orientation de l’engin spatial. Cette surface extérieure est traitée. Ses
propriétés sont caractérisées par sa réflectivité hémisphérique spectrale ρ(λ) : ρ(λ) = 0.8 pour λ < 2 µm
et ρ(λ) = 0.1 pour λ > 2 µm.

La chaleur est transmise à la galette grâce à un pont thermique par conduction à travers une tige métallique
de rayon ri = 1 cm. La surface extérieure de la galette rayonne dans l’espace libre. Le fond de l’espace
est supposé à l’équilibre à la température Te = 3 K. On suppose que le soleil se comporte comme un corps
noir à la température Ts = 5800 K.

Partie 1
La température dans la galette est notée T = T (r, z). Elle dépend a priori de la distance r à l’axe et de la
coordonnée axiale z. On admet dans un premier temps que la température Td de la surface extérieure de la
galette peut être supposée constante est égale à Td = Tb = 400 K.

1. On note b et αb l’émissivité et l’absorbtivité totale hémisphérique de cette surface. Déterminer les


valeurs de b et αb dans les conditions du problème.

2. Déterminer une expression du flux net radiatif surfacique ϕr le long de la surface extérieure de la galette
et sa valeur lorsque celle-ci est soumise au flux solaire ϕs = 1400 W/m2 (en incidence normale) et en
l’absence de flux solaire ϕs = 0.

3. Déterminer une expression de la différence de température Tc − Td entre la surface intérieure de la


galette de température Tc et la surface extérieure de température Td . Cette expression dépend elle de la
coordonnées radiale? Déterminer la valeur de cette différence.

4. La température de la surface extérieure Td n’est en réalité pas uniforme. Il existe un gradient radial
Td = Td (r). La température Td est seulement égale à Tb en r = ri : Td (ri ) = Tb = 400 K. A l’aide des
éléments précédents, déduire quelle est la structure du champ de température T (r, z) dans la galette (sans
calculer la distribution de température). Justifier votre réponse.

Partie 2
On admet désormais que la galette se comporte comme une ailette.

5. En supposant l’efficacité de cette ailette η = 1, déterminer le flux de chaleur φ dissipé par l’ailette avec
et sans exposition au flux solaire. Justifier la démarche.

6. En réalité, l’efficacité de l’ailette est inférieure à 1, η < 1 et la température le long de la galette diminue
avec l’augmentation du rayon. En choisissant un volume de contrôle approprié, déterminer l’équation
différentielle qui détermine la distribution de température radiale T = T (r) en régime stationnaire.

7. Spécifiez les conditions limites appropriées.

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Partie 3
On se place dans le cas avec un rayonnement solaire en incidence normale ϕs = 1400 W/m2 /K. L’efficacité
de l’ailette est η = 0.7.

Pour améliorer le transfert de chaleur entre l’élément chauffant et le radiateur, on remplace le pont ther-
mique solide par en échangeur constitué de deux tubes concentriques. Un liquide caloporteur organique, à
base de Gilotherm dont le point de fusion est très bas Tf < −30o C, circule dans cet échangeur. Dans les
conditions de fonctionnement, ses propriétés thermophysiques sont ρf = 797 kg/m3 , cp = 1907 J/kg/K,
kf = 0.138 W/m/K, νf = 5.95 10−6 m2 /s.

8. En admettant que le fluide entre dans l’échangeur à la température Ti = 473 K et qu’il sort en haut de
l’échangeur à la température To = Tb = 400 K déterminer le débit masse ṁ de Gilotherm nécessaire.

III. Analyse d’un modèle de foyer de réchauffe


On étudie le fonctionnement d’un banc d’essai de systèmes de réchauffe ou de post-combustion qui équipent
certains avions. Cette post-combustion lorsqu’elle est activée fournit une poussée supplémentaire impor-
tante à l’avion mais consomme beaucoup de combustible.

Le principe de ce mode de propulsion est le suivant. Du kérosène est brûlé avec un excès d’air important
dans le foyer principal de l’avion. Il reste donc beaucoup d’air dans les produits de combustion issus du
moteur principal qui sont portés à haute température. Dans le foyer de réchauffe situé en aval du foyer
principal, on ré-injecte directement du kérosène dans le flux des gaz brûlés. Le kérosène s’évapore et
s’enflamme spontanément dans les gaz chauds en réagissant avec l’oxygène restant. Les injecteurs situés
au coeur de l’écoulement de gaz chauds permettent de stabiliser les flammes produites, mais sont soumis à
des flux thermiques extrêmes.

Foyer Foyer de réchauffe


principal l
combustible

air
injecteur
1 2 3 4
0 x
Figure 2: Schéma de principe du banc d’essai.

On étudie dans ce problème le fonctionnement d’un banc d’essai destiné à l’étude de la tenue thermique
d’injecteurs de foyers de réchauffe pour des puissances réduites. Des hypothèses simplificatrices sont
réalisées. Un schéma du banc d’essai est représenté à la figure 2. Le combustible utilisé est du propane issu
d’un réservoir pressurisé. Le débit de propane est noté ṁf . Un compresseur fournit un débit d’air ṁa . Le
propane est l’air sont supposés parfaitement mélangés dans la section (1) à une température T1 = 300 K.
La combustion de ce mélange produit des gaz brûlés dont la température est supposée homogène et égale à

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T2 dans la section (2). Un injecteur est placé au coeur de la veine d’essai dans la section (3). Le foyer de
réchauffe de longueur l est compris entre les sections (2) et (4). Les gaz s’échappent à l’atmosphère dans la
section (4). Seul le mode de fonctionnement sans injection de combustible dans les injecteurs de réchauffe
est étudié dans ce problème.

L’écoulement et la température des gaz sont supposés uniformes autour de l’injecteur et dans chacune des
sections (1), (2), (3) et (4). On néglige les pertes de charge. La pression est supposée uniforme et égale
à pa = 101 325 Pa dans tout le système. La veine d’essai possède une section carrée de surface interne
S = 10 cm × 10 cm qui reste constante entre les sections (1) et (4). On admet que l’ensemble des gaz
obéissent à la loi d’état des gaz parfaits. On rappelle la valeur de la constate universelle des gaz parfaits
R = 8.314 J.mol−1 .K−1 .

A. Analyse du point de fonctionnement


Le point de fonctionnement étudié correspond à une puissance Pth = 100 kW produite par la combus-
tion dans le foyer principal entre les sections (1) et (2). La combustion de 1 kg de propane fournit une
énergie thermique 50. 106 J. Le rapport de mélange entre le débit massique de combustible et d’air corre-
spond à α = ṁf /ṁa = 0.045. Les masses molaires de l’air et du méthane sont Wa = 29 g.mol−1 et
WC3 H8 = 44 g.mol−1 . Pour simplifier le problème, la chaleur massique à pression constante du mélange
des réactifs et des produits de combustion est supposée constante et égale à cp = 1303 J.kg−1 .K−1 sur la
plage de températures d’intérêt.

1. Déterminer le débit masse de combustible ṁf .

2. Déterminer le débit masse de mélange qui traverse la section (1).

3. Déterminer une approximation (à 5% près) de la masse volumique ρ1 du mélange combustible dans la
section (1). Justifier la réponse.

4. Déterminer la vitesse débitante u1 du mélange dans la section (1).

5. A partir d’un bilan d’énergie sur un volume de contrôle entre les section (1) et (2), déterminer la
température T2 des produits de combustion en supposant le système parfaitement isolé.

6. Déterminer la vitesse débitante u2 des produits de combustion dans la section (2).

B. Dimensionnement de la réchauffe
Les parois du banc d’essai sont en acier inoxydable d’épaisseur e = 2 cm, de masse volumique ρ =
7900 kg.m−3 , de conductivité k = 15 W.m−1 .K−1 et de chaleur massique c = 500 J.kg−1 .K−1 . L’acier
est supposé légèrement oxydé sur sa surface extérieure. On admet également que c’est un corps gris
d’émissivité isotrope et uniforme égale à  = 0.7. Les coefficient de transfert conducto-convectif entre
les écoulements et les parois en acier sont supposés uniformes et égaux à hi = 1000 W.m−2 .K−1 pour les
parois internes et he = 10 W.m−2 .K−1 pour les parois externes entre les sections (2) et (4). L’air extérieur
est à la température Ta = 300 K.

Les gaz traversent la section (2) en x = 0 à la température T2 . On cherche à dimensionner la longueur l du


foyer de réchauffe de sorte que la température des gaz reste supérieure à Tb = 1700 K à la sortie dans la
section (4).

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On ne tient pas compte de la présence du barreau dans la section (3) et on admet que la température des gaz
brûlés ne dépend que de la distance x à la section (2). Dans ces conditions, on suppose que les températures
des parois interne Tpi (x) et externe Tpe (x) sont également uniquement des fonction de la distance x. On
note P le périmètre intérieur d’une section droite de la veine d’essai de dimensions 10 cm × 10 cm.

7. Déterminer l’équation différentielle que satisfait la température T (x) en fonction du flux élémentaire
dφ > 0 évacué aux parois sur un élément de longueur dx.

8. Déterminer les expressions du flux dφ qui traverse les murs en acier de la veine par l’ensemble des modes
de transfert possibles. On notera ϕrdi et ϕrde les flux surfaciques radiatifs au niveau des paroi interne (i) et
externe (e).

9. On néglige dans une première approche l’ensemble des transferts radiatifs. Déterminer la longueur l1 de
la chambre au bout de laquelle la température chute en dessous de Tb .

10. Calculer dans ces conditions la puissances thermique φ évacuée par les murs.

11. Quelles sont les évolutions des températures Tpi (x) et Tpe (x) des parois dans ces conditions.

12. Determiner les flux surfaciques évacués par conducto-convection ϕcce et par rayonnement ϕrde par les
parois extérieures en x = 0 et x = l1 . Que peut-on en conclure?

13. On tient compte désormais des transferts radiatifs. On suppose cependant que les échanges radiat-
ifs entre les parois internes sont négligeables par rapport au flux conducto-convectif avec la paroi interne.
L’approximation T (x) ' Tpe (x) est-elle valable?

14. Ecrire l’équation différentielle non linéaire que doit désormais satisfaire la température T (x) en fonc-
tion de Tpe (x) et Ta . On cherchera pour cela à d’abord exprimer le flux radiatif ϕrde en fonction de la
différence de température Tpe − Ta .

15. Sur la base d’une analyse des ordres de grandeur des résistances au flux, proposer une simplification
qui permet d’obtenir une équation différentielle linéaire pour T (x). En déduire la nouvelle longueur l2 du
foyer de réchauffe au bout de laquelle la température chute en dessous de Tb . Commentez ce résultat.

C. Tenue thermique des injecteurs


Pour simplifier le problème, on suppose dans cette partie que les gaz chauds entre les sections (2) et (4) et
les parois internes en acier sont à la même température Tpi = Tb = 1700 K.

On modélise la présence d’un injecteur par un cylindre de diamètre D = 1 cm composé du même acier que
les parois latérales de la chambre et de longueur li = 5 cm qu’on introduit dans le foyer dans la section
(3). On suppose que celui-ci perturbe peu l’écoulement et les températures aux parois. Le cylindre est
fixé sur l’une des parois de la chambre. Le coefficient d’échange conducto-convectif entre le cylindre et
l’écoulement est supposé uniforme et égal hc = 9 W.m−2 .K−1 .

16. Quel est le champ de température dans le barreau à l’équilibre thermique?

17. Le barreau est introduit à t = 0 dans le foyer avec une température T0 = 300 K. Quelle est la durée
∆t0 pour atteindre l’équilibre thermique sans tenir compte des échanges radiatifs?

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18. Recalculer la durée ∆t1 d’établissement de l’équilibre thermique en tenant compte des échanges radi-
atifs?

19. Dans les moteurs, des tourbillons transportant des poches de gaz plus chaudes ou plus froides que la
température moyenne sont lâchés périodiquement en aval de la turbine et impactent les injecteurs de la
réchauffe. Le bord d’attaque de l’injecteur est la pièce la plus sensible à ces phénomènes transitoires. On
modélise cette sollicitation par une modulation du flux surfacique au niveau du bord d’attaque du cylindre:

ϕ = ϕe (1 + a cos(2πf t))

où ϕe est le flux surfacique échangé entre le cylindre et l’écoulement, a l’amplitude relative de la pertur-
bation et f la fréquence de la modulation. Déterminer un ordre de grandeur de la fréquence de coupure fc
en-dessous de laquelle le champ de température dans le cylindre est modifié sur une épaisseur supérieure à
e = 1 mm.

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