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PHILOSOPHIE DES PROTECTIONS

ET REGLAGES ASSOCIES

Copyright GRTE ST Philosophie des protections V1 décembre 2010


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SOMMAIRE

Chapitre 1 Généralités sur les protections ............................................................................... 4


1.1 Notions de base ...................................................................................................... 4
1.2 Critères de qualité des protections ......................................................................... 5
La sélectivité ............................................................................................................................. 5
La rapidité 5
La sensibilité ............................................................................................................................. 5
La fiabilité 6
La robustesse par rapport aux défauts d’exploitation ............................................................. 6
1.3 Traitement des défaillances – secours local et éloigné ......................................... 6
1.4 Les différents paliers technologiques ..................................................................... 7
Chapitre 2 Protection des liaisons aériennes ........................................................................... 8
2.1 Réseau en antenne................................................................................................. 9
Définition 9
Protection ampèremétrique à temps constant ......................................................................... 9
Protection ampèremétrique à temps inverse ......................................................................... 10
Protection à antenne passive................................................................................................. 11
2.2 Réseau maillé ....................................................................................................... 12
Protections entièrement sélectives ........................................................................................ 12
Protection de distance............................................................................................................ 14
protection wattmétrique à temps inverse ............................................................................... 27
Chapitre 3 protections des liaisons souterraines ................................................................... 29
3.1 La protection masse câble .................................................................................... 29
3.2 La protection différentielle de câble ...................................................................... 30
Chapitre 4 Protections des barres .......................................................................................... 31
4.1 Généralités ............................................................................................................ 31
4.2 Protections de distance des postes encadrants................................................... 31
4.3 Protection de débouclage de barres .................................................................... 32
4.4 Protection différentielle de barres ......................................................................... 34
Fonctionnement sur TC saturable ......................................................................................... 34
Cas des défauts entre TC et disjoncteur ............................................................................... 36
Chapitre 5 Traitement de la défaillance disjoncteur ............................................................... 37
5.1 Problématique ....................................................................................................... 37
5.2 Principe ................................................................................................................. 37
5.3 Equipement spécifique : l’ADD ............................................................................. 39
Initialisation par critère courant .............................................................................................. 40
Initialisation par critère interlock............................................................................................. 41
Chapitre 6 Les protections des transformateurs .................................................................... 42
6.1 Généralités ............................................................................................................ 42

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6.2 Schémas d’installation .......................................................................................... 42
6.3 Protection des transformateurs et autotransformateurs ...................................... 43
Protection liaison primaire ...................................................................................................... 43
Protection du transformateur principal ................................................................................... 43
Protection de la liaison secondaire ........................................................................................ 45
6.4 Protections de secours pour les défauts situés sur le réseau alimenté .............. 46
Protection de distance dirigée vers les barres situées au secondaire .................................. 46
6.5 Protection des réactances .................................................................................... 46
Chapitre 7 Protection des condensateurs .............................................................................. 47
7.1 Rappels sur la constitution d’une batterie de condensateurs .............................. 47
7.2 Protections ............................................................................................................ 48
Chapitre 8 Protection de surcharge........................................................................................ 49
8.1 Protection de surcharge ligne ............................................................................... 49
8.2 Protection de surcharge transformateur ............................................................... 50

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Chapitre 1 GENERALITES SUR LES PROTECTIONS

1.1 Notions de base

On entend par « Protection », un équipement (ou ensemble d’équipements) dont la fonction principale
est de détecter les défauts et/ou fonctionnements anormaux du réseau pour donner un ordre à un ou
des disjoncteurs afin de supprimer le défaut ou la situation anormale.
Ces équipements peuvent être alimentés par des grandeurs images des grandeurs réelles du réseau
(courants et/ou tension) ou simplement par un système de détection de valeurs anormales de
différents paramètres (pression, température, mouvement de gaz ou fluide, etc.).
Le schéma-type est alors le suivant :

GRANDEURS DU RESEAU
Nota : Grandeurs du réseau prélevées par les
ou
réducteurs de mesure
AUTRES PARAMETRES
TT, TC, TCT, Combinés
SURVEILLES

Détection des courts-circuits ou défauts internes


MESURE

ORDRE VERS
Ouverture du disjoncteur dans le but d’isoler l’ouvrage
LE DISJONCTEUR
en défaut.

On distingue :
- Les protections contre les courts-circuits (pour l’élimination de ces derniers),
- Les protections d’exploitation, contre les situations anormales de réseau : surcharges,
déséquilibres, …

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1.2 Critères de qualité des protections


Pour détecter les défauts, on peut utiliser différents systèmes décrits dans ce document qui ont
chacun des avantages et des limites. Il est donc intéressant de connaître les critères permettant
d’évaluer le niveau de performances des protections. Ce sont :
- La sélectivité,
- La rapidité,
- La sensibilité,
- La fiabilité,
- La robustesse par rapport aux défauts d’exploitation.

La sélectivité
Sélectivité : Elle consiste à déclencher seulement les disjoncteurs de l’ouvrage en défaut (et pas ceux
des ouvrages voisins).
Exemple pour les liaisons aériennes :

Seuls les disjoncteurs P0 et P’0 doivent déclencher. Les protections ne doivent pas faire déclencher
les disjoncteurs P1 et P’1.
Le respect de la sélectivité permet :
- la qualité de service : pas d’alimentation de clients coupée si ce n’est pas indispensable,
- la sûreté de fonctionnement du réseau : le réseau est plus robuste lorsqu’il est amputé du
plus faible nombre d’ouvrages. En particulier sur les niveaux de tension élevés (400kV,
225kV), la sélectivité participe au maintien de la stabilité des groupes de production,
- une reprise de service manuelle plus facile et plus rapide car l’ouvrage défectueux est
directement identifiable puisqu’il est unique.
Quand la sélectivité n’est pas respectée, on parle de défaillance et d’intempestif :
- Défaillance quand le déclenchement attendu ne se produit pas,
- Intempestif quand il se produit un déclenchement non attendu ou indésirable.

La rapidité
Un temps de déclenchement court permet notamment :
- la qualité de service : le creux de tension engendré par le défaut, ayant une durée plus
courte, est moins ressenti par les clients alimentés,
- de limiter des contraintes induites par le défaut sur les matériels HT.

La sensibilité
C’est la capacité des détecter (et donc d’éliminer) les défauts qui occasionnent un courant de court-
circuit faible. Elle est utile quand :
- le défaut est résistant,
- la puissance de court-circuit faible.

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La fiabilité
C’est la capacité d’une protection à conserver les qualités dans la durée. Elle dépend en grande
partie de la fiabilité des composants utilisés pour sa fabrication.

La robustesse par rapport aux défauts d’exploitation


Les défauts d’exploitation les plus courant sont :
- la rupture d’un ou plusieurs des fusibles sur le circuit tension alimenté par les
transformateurs de tension,
- la fermeture d’un court-circuiteur sur le circuit intensité alimenté par les transformateurs de
courant.
Dans ces cas (qui ne correspondent pas à des défauts réels sur les ouvrages Haute Tension), il est
souhaitable que les protections n’émettent pas de déclenchement intempestif.

1.3 Traitement des défaillances – secours local et éloigné


Malgré tout le soin mis dans la conception des systèmes HT et BT ainsi que dans leur mise en œuvre,
il peut arriver qu’il y ait des défaillances :
- des protections (pas d’émission de l’ordre de déclenchement attendu),
- des disjoncteurs (l’ordre de déclenchement n’est pas exécuté par ce
dernier).
En général, on n’admet pas qu’une défaillance conduise à une avarie matérielle aggravée. C’est la
raison pour laquelle les systèmes de protection sont conçus pour éliminer les défauts même en
présence d’une défaillance : c’est la fonction d’élimination « en secours ».
Le secours peut être :
- « Local » : le système qui élimine le défaut en secours est situé dans le même poste,
- « Eloigné » : dans ce cas, il est situé dans un autre poste,
Le secours local peut être assuré par exemple :
- par une seconde protection pour pallier la défaillance de la première. Elle est alors
naturellement appelée « protection de secours »,
- par un automate défaillance disjoncteur pour pallier la défaillance du disjoncteur (Cf. §5).

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Le secours éloigné nécessite des protections capables de détecter les défauts lointains : protections à
maximum d’intensité (§ 1.4.2), protections de distance (§ 1.5.2). Exemple :
Z2
Z1

S’il y a défaillance en 2, la protection 1, qui voit le défaut, est capable d’envoyer un ordre de
déclenchement au disjoncteur 1 (en secours)

1.4 Les différents paliers technologiques


Historiquement, trois technologies se sont succédées:
- Electromécanique : basée sur des bobinages alimentés directement par les tensions et
courants issus des réducteurs de mesure, des équipements mobiles (palettes, disques,...) et
des contacts,
- Statique : basée sur des composants discrets ou des circuits intégrés (analogiques et
logiques). Les tensions et courants sont convertis en signaux bas niveau (+- 15V par
exemple) avant traitement. Hormis les relais de sortie (déclenchement,...) et d’entrée
d’information, il n’y a pas de pièce mobile,
- Numérique : basée sur des microprocesseurs et le microprogramme associé. Les tensions
et courants sont échantillonnés et numérisés à l’entrée de la protection et tout le traitement
(des grandeurs électriques et logiques) est réalisé numériquement. La création ou la
modification de fonctions se résume à un changement de paramètres ou de
microprogramme.

La technologie numérique permet de loger dans un équipement compact beaucoup plus de fonctions
que dans les technologies statiques et a fortiori électromécaniques. Le même équipement peut ainsi
comporter les fonctions suivantes :
- protection de distance,
- protection à maximum de courant, associée ou non à un directionnel,
- protection à maximum de courant inverse, associée ou non à un directionnel,
- protection à comparaison directionnelle contre les défauts résistants : chaque
extrémité est munie d’un relais directionnel homopolaire qui envoie l’information « aval »
à l’autre extrémité ; la protection déclenche lorsque les deux informations directionnelles
(locale + l’autre extrémité) sont « aval » protection de surcharge thermique,
- protection à minimum ou à maximum de tension,
- traitement de la défaillance disjoncteur,
- réenclencheur,
- surveillance des transformateurs de tension capacitifs (par détection de la tension
homopolaire en régime permanent),
- localisateur de défaut,
- perturbographie.

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Chapitre 2 PROTECTION DES LIAISONS AERIENNES

Protections des lignes

deux cas:

RESEAU EN
RESEAU MAILLE
ANTENNE

Protections Protections à
entièrement Maximum de
sélectives courant

Max de I à temps
constant
Différentielle

Max de I à temps
inverse

Protections à Protections
mesure d'antennes
d'impédance passives

Distance

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2.1 Réseau en antenne


Définition
Un réseau est une antenne lorsque la source est unique ou lorsque le sens du courant est toujours le
même.

Source

Charge

Deux types :
Max de I à temps constant Toujours le même temps de déclenchement
Max de I à temps inverse Plus I augmente, plus Tdéclt diminue

Protection ampèremétrique à temps constant

TD = 1.5 s TD = 1 s TD = 0.5 s
Source

Charge

Principe :
La protection déclenche si le courant dépasse un seuil fixé pendant un temps supérieur à une
temporisation fixe.
Plusieurs protections fonctionnent en parallèle :
- sur les phases : 2 ou 3 phases surveillées,
- sur le neutre.
La sélectivité est assurée par l’absence de source côté charge et par les réglages dont les principes
sont :
- les seuils doivent être réglés :
o au-dessus du courant de transit
o légèrement au-dessus de la protection située en aval
- chaque temporisation doit être supérieure à la temporisation du départ aval + le temps
d’ouverture du disjoncteur aval pour lui laisser le temps d’éliminer un défaut sur l’ouvrage
aval.

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Protection ampèremétrique à temps inverse

Principe :
Le temps de déclenchement varie en fonction du courant : plus le courant est élevé, plus le temps de
déclenchement est court ; Cf. courbe ci-dessous :
I

I1

I2

t1 t2 t

3 2 1
Source

Charge

La sélectivité se fait par le choix des courbes aux postes 3, 2 et 1 :

I C1 C2 C3
I C1 C2 C3 I C1 C2 C3

t t t
3 2 1

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Protection à antenne passive
Problème :
Quand la charge n’est pas complètement passive, elle fournit un courant de défaut :
- insuffisant pour faire fonctionner les protections de la liaison côté charge,
- suffisant pour maintenir l’arc pendant le cycle de déclenchement-réenclenchement côté source.
Lors du réenclenchement du disjoncteur côté source, la protection retrouve le défaut et déclenche
définitivement, alors que le défaut pouvait être fugitif et permettre la reprise de service.

Les conditions qui donnent un réseau faiblement actif sont :


- le rebouclage du réseau, côté charge,
- pour les défauts monophasés : la mise à la terre du neutre :

Côté source (gauche) : on déclenche le disjoncteur sur la phase en défaut, pour réaliser un cycle de
réenclenchement monophasé.
Le transformateur côté charge (droite) alimente le défaut même s’il n’y a pas de source associée à la
charge.
=> le défaut reste alimenté au travers des enroulements du transfo par les deux autres phases
(générateur homopolaire).

Solution : UTILISATION D’UNE PROTECTION D’ANTENNE PASSIVE (PAP) côté charge


Fonctionnement :
- La protection située côté source émet un ordre de télédéclenchement vers la PAP située au
poste alimenté.
- La PAP située au poste alimenté déclenche si:
o elle reçoit un ordre de télédéclenchement,
o il y a chute de tension (sur une ou plusieurs phases) ou présence de tension
homopolaire.
Son déclenchement est monophasé ou triphasé en fonction des phases sur lesquelles a lieu la chute
de tension

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2.2 Réseau maillé


Dans un réseau maillé, il y a une source de courant de court-circuit aux deux extrémités de chaque
liaison protégée.
Les seules protections capables d’assurer à la fois une sélectivité et une grande rapidité dans
l’élimination des lignes affectées par un défaut sont :
Les protections entièrement sélectives,
Les protections de mesure de distance.

2.2.1 Protections entièrement sélectives


Définition :
Ces protections ont une zone de détection des défauts qui couvre strictement l’ouvrage protégé (et
pas plus). La plus courante est la protection différentielle de courant, appelée aussi « protection
différentielle de ligne ».

Protection différentielle de ligne :


Principe :
- La protection mesure la somme algébrique des courants des deux extrémités de la ligne
- Elle déclenche (aux deux extrémités) si cette somme est différente de zéro

Fonctionnement :
En régime normal (courant de transit), le courant est identique aux deux extrémités => le courant
mesuré est nul => la protection ne déclenche pas.

A B
P1 P2 P2 P1
IA IB

En cas de défaut extérieur, le courant est identique aux deux extrémités => le courant mesuré est nul
=> la protection ne déclenche pas.

A B
P1 P2 P2 P1
IA IB

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Si le défaut est sur la ligne, la somme algébrique est non nulle => la protection déclenche.
A B
P1 P2 P2 P1
IA IB

Remarque : la protection étant insensible aux défauts extérieurs, elle ne peut pas assurer le secours
éloigné

Mise en oeuvre:
- la comparaison des courants en un endroit donné (A ou B) nécessite la transmission de la valeur
instantanée du courant de l’autre extrémité (B ou A),
- ceci implique la nécessité d’un support de transmission et, à chaque extrémité, d’une
modulation/démodulation adaptée au support de transmission ; Le temps de transmission doit
être stable dans le temps,
- afin de déclencher rapidement aux 2 extrémités, le système est doublé et symétrique :
o l’extrémité B envoie l’image du courant à l’extrémité A ; à cette extrémité, un relais fait
la somme algébrique des courants,
o l’extrémité A envoie l’image du courant à l’extrémité B ; à cette extrémité, un relais fait
la somme algébrique des courants,
- les protections récentes sont numériques et utilisent des supports de transmission adaptés
comme par exemple la fibre optique. Dans ce cas:
o les courants sont numérisés avant envoi sur le support de transmission
o la somme algébrique des courants se fait en numérique
o l’équipement de protection est le même à chaque extrémité

A sens de mesure
du courant
sens de mesure
du courant
B
P1 P2 P2 P1
IA IB

IA IB

CAN CAN

fibre optique

 

déclenchement déclenchement

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2.2.2 Protection de distance


La protection de distance est la protection la plus employée en raison de son autonomie totale. A la
base, elle n’exige aucune liaison entre les deux extrémités pour détecter le défaut.

Principe :
A partir des tensions et des courants, la protection mesure l’impédance vue et lors d’un défaut, celle-
ci est significative de la distance du défaut (en supposant que l’impédance kilométrique de la ligne est
constante).
Cette mesure est comparée à l’impédance de la ligne, ce qui permet de savoir si le défaut est sur la
ligne à protéger ou à l’extérieur.
U I

Z=U/I

En fonction de Z mesurée, on associe un temps


de déclenchement

Déclenchement

Plus précisément, la protection mesure la partie « réactive » de l’impédance, ce qui permet d’être
moins dépendant de la résistance de défaut.
En plus de la mesure de distance proprement dite, les protections de distance comprennent :
- une « mise en route » qui discrimine l’état « normal » du réseau et l’état « défaut sur le réseau »,
- une mesure directionnelle pour déterminer si le défaut est en aval ou en amont.
Pour améliorer la sélectivité ou la rapidité de déclenchement, on peut ajouter une téléaction.

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2.2.1.1 Mesure de distance


Son principe de fonctionnement est basé sur la mesure d’impédance, donc sur l’évaluation de la
distance du défaut par rapport à son emplacement.

I U
Protection

En pratique, une protection de distance comporte plusieurs zones de mesure. Le réglage de ces
zones dépend des paramètres des ouvrages à protéger et tient compte des différentes erreurs
introduites entre les grandeurs réelles et les grandeurs mesurées.
Ces erreurs se décomposent comme suit :
Précision sur la mesure, 10 %
Précision des réducteurs de mesure, 5%
Précision des caractéristiques de ligne. 5%
On retient, comme erreur globale, la valeur de : 20 %
Utilisation typique sur les lignes longues :

ZONE 1 :

Correspond à la longueur totale de la ligne à protéger. Ainsi, pour être sûr de ne pas voir les défauts
en dehors de l’ouvrage, compte tenu des erreurs cumulées, on réglera cette zone à :
100 % - 20 % (erreur) = 80 %
ZONE 2 :

Cette fois, compte tenu des erreurs cumulées, il faut être sûr de voir tous les défauts sur l’ouvrage.
On réglera donc cette zone à :
100 % + 20 % (erreur) = 120 %

ZONE DE MISE EN ROUTE :

Cette zone correspond au secours éloigné, que ce soit en aval ou en amont.


Pour la mise en route aval, on réglera environ à : MR ou Z3 de 150 %
La mise à route amont dépendra des paramètres des ouvrages voisins. L’ordre de grandeur se situe
aux environs de : 60 %

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2.2.1.2 Obtention de la sélectivité
En dehors de la zone 1, pour laquelle le défaut se trouve avec certitude sur l’ouvrage et une mesure
en zone 2 pour laquelle le défaut peut être effectivement sur l’ouvrage, une mesure en zone 3 ou 4
sera représentative d’un défaut situé sur un ouvrage voisin qu’une autre protection aurait dû détecter
en zone 1.
Ainsi, il est nécessaire de garantir la sélectivité entre ces différentes protections.
1) Sélectivité temporelle
Notion d’intervalle de sélectivité
L’intervalle de sélectivité (Noté IS) est le temps nécessaire à la protection pour éliminer un défaut sur
l’ouvrage qu’elle surveille. Il est donné par la somme de différents temps de fonctionnement.
TF = Temps de fonctionnement de la protection. C’est le temps d’élaboration d’une mesure correcte à
partir des grandeurs d’entrée.
TD = Temps de déclenchement du disjoncteur. C’est le temps séparant l’ordre d’ouverture et
l’information, en retour, de la position ouverte effective.
TR = Temps de retombée de la mise en route de la protection. C’est le temps séparant la disparition
du défaut (DJ ouvert) et l’inactivité du module de mesure de la protection.
T = Délai de sécurité à rajouter pour tenir compte des différentes incertitudes sur la temporisation
globale.

Exemple : Quelle est la temporisation minimum à afficher dans la protection P1 pour que le défaut,
vue par P2, soit éliminé par le DJ2, sans déclenchement du DJ1 ?
P1 P2

DJ1 DJ2

Défaut

MER P1 TR

MER P2

TF
Dt P2

TO
Ouverture DJ2

TS
Tempo T2 de P1
IS

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L’intervalle de sélectivité IS doit donc vérifier la relation :

IS  TF + TD + TR + T
Exemple de calcul de IS pour des protections statiques ou numériques :
TF 40 ms
TD 80 ms
TR 20 ms
T 10 ms
Is 150 ms

2) Sélectivité directionnelle
Un second critère de sélectivité doit être introduit pour différencier une mesure correspond à la fois à
la zone 1 et 4. En effet, une mesure en zone 4 ne doit pas conduire à l’émission d’un ordre de
déclenchement du disjoncteur, le défaut n’étant pas sur l’ouvrage.
Pour cela, on utilise le critère directionnel, en mesurant en permanence l’angle entre les grandeurs
tension et courant. Au-delà d’une certaine valeur la protection verrouille le déclenchement pendant
une durée prédéterminée. Le défaut se situant sur un autre ouvrage, doit être vu en zone 1 par les
protections associées à cet ouvrage.

Principe de réglage
Le diagramme suivant montre comment un défaut sur une ligne est éliminé sélectivement à partir des
protections de distance situées à chacune des extrémités.
Z4 Z3 ~ 150 %
t3 = 3 à 4 IS
t4 = 5 à 6 IS
Z2 120 %
t2 = 2 à 3 IS

Z1 80 %
t1 = 0

A B

La temporisation T1 associée à la zone 1 sera nulle, puisque l’on est sûr d’être sur l’ouvrage à
protéger.
La temporisation T2 associée à la zone 2 sera fixée à 2 ou 3 IS :
- 2 IS : car le défaut, pouvant être sur les barres du poste extrémité voire plus loin, doit
être éliminé en moins de 2 IS (1 IS pour le fonctionnement normal + 1 IS en cas de
défaillance disjoncteur),
- 3 IS : car on peut avoir le recouvrement de 2 zones 2 (Ligne longue puis ligne courte),
Les temporisations T3 et T4 associées aux mises en route aval et amont seront réglés bien au-delà
de T2.

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2.2.1.3 Impédance mesurée en régime normal
En régime normal, la ligne transite de la puissance active et réactive.
Schéma monophasé :
ZL
RL XL

RCh

ZCh
XCh

Diagramme des puissances :


Q+

+ 30°

P- P+
- 30°
Limite fixée par les
ouvrages

Q-

Passage en diagramme des impédances :


X

Z de
fonctionnement
j
R

2.2.1.4 Impédance mesurée en régime de défaut


Au moment du défaut, l’impédance apparente vue par la protection passe d’un point de transit à un
point de défaut  on court-circuite la charge.

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Dans le plan complexe R.X :
X

Z TRANSIT (ZCh + ZL)


Z DEF (ZL si CC franc)

2.2.1.5 Mise en route


C’est une caractéristique d’impédance pour laquelle la protection se met en route.

Z de
fonctionnement
Zone de mise
en route PX
R

Contraintes :
La zone de mise en route ne doit jamais rentrer dans la zone de fonctionnement. Il faudra donc
garantir qu’aucun point mesuré ne puisse se trouver dans les deux zones à la fois.

But de la MER = Zdef < Zréglage


La mise en route doit satisfaire 4 conditions :
1) Etre sensible à des défauts inférieurs à I charge
2) Etre insensible au Imax de service
3) Etre insensible aux oscillations de fréquence
4) Donner des ordres de sortie corrects

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Différentes caractéristiques de mise en route


* Circulaire

L’impédance de réglage correspond à 140-160 % de la longueur de ligne à protéger.


Dans le cas des lignes longues (avec un fort transit possible), il peut y avoir recouvrement de la
caractéristique circulaire avec la zone de transit.
Dans ce cas, on fabrique des mises en route spécifiques :

Circulaire décalée, Elliptique


X
X

R R

Lenticulaire modifiée En forme de parallélogramme


X X

R R

Types de réalisation. Deux grandes familles de mise en route existent :

La mise en route à commutation


Trois mesures entre phases assurant la détection des défauts triphasés et biphasés isolés sont commutées en
mesures phase-terre par présence de courant homopolaire.

La mise en route multi chaînes


En permanence, des relais de mise en route surveillant les boucles phase/terre et phase/phase sont
opérationnelles. Des relais non concernés par le type de défaut existant peuvent être sollicités et doivent donc
être inhibés.

La première solution, qui diminue le nombre de relais nécessaires, se rencontre surtout dans les protections
électromécaniques.
La seconde solution accélère le fonctionnement.
Les protections modernes sont multi chaînes, pour la plupart.

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2.2.1.6 Intérêt de la mesure de réactance


En effet, la mesure d’impédance de défaut réalisée par la protection ne correspond pas forcément à la
longueur de ligne réellement en défaut.
Résistance de défaut :
L’impédance de défaut mesurée est :
Schéma monophasé
VAN  Z L (1  k0 ) I A  RDéf I A
VAN RDéf
 ZL 
(1  k 0 ) I A (1  k 0 )
RDéf
Le terme engendre une erreur
(1  k 0 )
sur la mesure de distance

Remarque sur la résistance de défaut :


Elle fausse la mesure d’impédance de la zone protégée. En effet, Z mesurée ne reflète pas la
longueur de la ligne protégée.
Diagramme de mise en route :

X
RDéf/(1+k0)
M en R
ZL
ZMesuré
R Suivant la valeur de RDéf, on
pourra être dans ou en
dehors de la M en R.

Conclusion : La mise en route ne nous permet pas de localiser le défaut avec précision.

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2.2.1.7 Mesure de distance

La mesure en zones 1 et 2 doit, cette fois, nous indiquer si l’ouvrage que l’on protège est réellement
en défaut, quelle que soit la valeur de la résistance de défaut.
X
La mesure de réactance représente la
X2 distance réelle du défaut
Erreur tolérée X1 +/- 5 %
X2 +/- 10 %
X1

Nota : C’est généralement la mise en route qui limite la portée résistive de la caractéristique. Les
mesures en zone 1 ou 2 doivent donc être systématiquement associées à l’information de mise en
route pour élaborer un ordre de déclenchement éventuel.

Exemple de représentation de l’ensemble de la caractéristique pour une protection statique ou


numérique :

X
AVAL

X2
X1

AMONT

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2.2.1.8 Stades de déclenchement


1er stade :

M en R
X2 AVAL
X1

X1
R
Déclt

2ème stade : X

AVAL
M en R
X2

X1 Xm < X2
Echéance T2
R
Déclt

2.2.1.9 Les téléprotections


Définition : c’est l’association d’une protection et d’un système de transmission. En général, ce dernier
est constitué d’une « téléaction » permettant de transmettre à distance un ordre « tout ou rien ».
Les systèmes de téléprotections les plus courants sont :
- schéma à accélération de stade,
- schéma à verrouillage,
- schéma à autorisation.
1) Schéma à accélération de stade

Z1 = 80 % de ZL

M en R M en R

Aval Aval

X2 X1

T2
Déclt Déclt
&
Acc
Transmission

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Principe de fonctionnement :
- lorsque le défaut est en zone 1 (< 80% de la ligne), la protection déclenche sans tenir compte d’un
ordre reçu,
- lorsque le défaut est en extrémité de ligne (entre 80% et 100%) :
- la protection située à droite voit le défaut en zone 1, déclenche et envoie un ordre à
l’autre extrémité, dit « ordre d’accélération de stade »,
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 2 (entre 80% et 120% de la
ligne) et recevant l’ordre de l’autre extrémité, déclenche instantanément sans attendre
la temporisation de 2ème stade.

2) Schéma à verrouillage

Z1 = 120 % de ZL

Cas 1
M en R M en R
Cas 2
Aval Amont

X1

T1 Transmission
Verr
&

T1 réglé entre 60 et 80 ms
Déclt

Principe de fonctionnement :
- aux deux extrémités de la ligne, la 1 ère zone est réglée pour dépasser l’autre extrémité de la ligne,
- chaque protection émet un ordre dit de « verrouillage » lorsqu’elle voit le défaut en amont,
- lorsque le défaut est sur la ligne (cas 1) :
- la protection située à droite n’émet pas d’ordre de verrouillage,
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 1 et ne recevant pas d’ordre
de verrouillage, déclenche après une courte temporisation T1,
- idem pour la protection située à droite.
- lorsque le défaut est à l’extérieur de la ligne (cas 2) :
- la protection située à droite émet un ordre de verrouillage,
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 1 et recevant un ordre de
verrouillage, ne déclenche pas.
- la temporisation T1 sert à attendre un éventuel ordre de verrouillage de l’autre extrémité, qui
nécessite un certain temps pour arriver (temps de mise en route de la protection de l’autre extrémité +
temps de transmission).

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3) Schéma à autorisation
Z1 = 120 % de ZL

Cas 2
Cas 1
M en R M en R

Aval Aval

X1 X1
Emission
T2 Autorisation T2
Déclt Déclt
TAC TAC
& &
Transmission
Réception
Autorisation

Principe de fonctionnement :
- aux deux extrémités de la ligne, la 1 ère zone est réglée pour dépasser l’autre extrémité de la ligne,
- chaque protection émet un ordre dit « d’autorisation » lorsqu’elle voit le défaut en aval,
- lorsque le défaut est sur la ligne (cas 1) :
- la protection située à droite émet l’autorisation
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 1 et recevant l’autorisation,
déclenche,
- idem pour la protection située à droite.
- lorsque le défaut est à l’extérieur de la ligne (cas 2) :
- la protection située à droite n’émet pas d’autorisation,
- la protection située à gauche, voyant le défaut en zone 1 et ne recevant pas
d’autorisation, ne déclenche pas.

2.2.1.10 Dispositifs complémentaires


1) Dispositif anomalie circuit tension
En de rupture d’un ou plusieurs fusibles du circuit tension, la tension passe à zéro, ce qui peut être
interprété par la protection comme la présence d’un défaut (Z=U/I=0) et conduire à un déclenchement
intempestif. Pour éviter cela, les protections se verrouillent sur un critère « fusion fusible » qui peut
être, par exemple :
- soit externe : Contact associé à la fusion fusible,
- soit interne : Présence de tension homopolaire sans courant résiduel.

2) Enclenchement sur défaut


La protection reçoit l’information d’enclenchement du disjoncteur.
Si une mise en route apparaît peu après l’enclenchement du disjoncteur, la protection déclenche
instantanément sans faire d’autres mesures précises (Distance et directionnel).

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3) Le dispositif anti-pompage
Lorsque deux générateurs, tournant à des fréquences différentes, sont couplés, il se produit un
phénomène appelé POMPAGE.

L1

P1 P2

~ ~
Source 1 IP Source 2
e1 f1 e2 f2
PX VP

VP

Un échange de puissance s’effectue entre les deux générateurs, ce qui provoque une variation lente
de l’impédance vue par les protections.
Cette variation d’impédance peut pénétrer dans la caractéristique de mise en route des protections.
Afin d’éviter les déclenchements intempestifs, les protections comprennent un dispositif « anti-
pompage ».
Le principe de base est le suivant :
- lors d’un défaut, l’impédance apparente passe très rapidement du point de transit au point de
défaut,
- lors d’un pompage, l’impédance apparente varie lentement.

La réalisation la plus courante est basée sur une bande dite « d’antipompage » :

X X3 X AP
AP X2

t = 10 ms X1
t = 20 ms
M en R
R R
3 en 5A
R
X4 15 en 1A
2
2 en 5A
X
10 en 1A
Si t > 10 ms, verrouillage

Si l’impédance apparente reste longtemps dans la bande, la protection considère qu’il y a


pompage et se bloque.
Si l’impédance apparente ne passe pas dans la bande d’antipompage ou n’y reste que très peu
de temps, la protection reste opérationnelle pour un éventuel défaut sur la ligne.

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protection wattmétrique à temps inverse


C’est la protection complémentaire (§ 1.5.4) utilisée pour détecter les défauts résistants.
Principe de base :
A partir de la tension résiduelle VR= Va+Vb+Vc et du courant IR= Ia+Ib+Ic la protection calcule la
puissance résiduelle :
SR = VR x IR x Cos(j - j0) avec j : déphasage entre Vr et Ir, j0 : angle constant ~255°
L’ordre de déclenchement est émis :
- après une temporisation fixe dite « temps de base » TB
- à laquelle s’ajoute une temporisation dépendante de la puissance résiduelle : TD=k/SR
(k : coefficient constant, réglable)
- si la puissance résiduelle est positive (le sens de la puissance résiduelle est
caractéristique de la direction – aval ou amont – du défaut)

Fonctionnement :

VA VA
5 4 3 2 1
IA=IR
Source

VA
VA

VC VB VC VB VC VB VC VB

VR VR = VA + VB + VC

Distance

Au niveau des grandeurs électriques :


- la tension résiduelle, maximale au point de défaut, diminue quand on se rapproche de la source,
- le courant résiduel est le même (en valeur absolue) dans les tronçons 5-4, 3-2 et 1.

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Au niveau des protections :


- les protections 2 et 4 mesurent une puissance résiduelle « négative » ; elles ne déclenchent pas,
- la protection 5 mesure une puissance résiduelle inférieure à celle de la protection 3, elle-même
inférieure à celle de la protection,
- de ce fait, la protection 1 déclenche avant la protection 3 (et a fortiori avant la protection 5),
- la protection 3 ne déclenche pas si le coefficient k a été réglé à une valeur suffisamment élevée.

En conclusion :
- si les impédances des liaisons sont suffisamment élevées, un réglage identique permet d’obtenir
« automatiquement » la sélectivité,
- en pratique, si les impédances des liaisons sont faibles, on peut être amené à décaler les temps de
base (élevés côté source, faibles côté charge) pour favoriser la sélectivité,
- la protection n’élabore que des déclenchements triphasés car le principe ne permet pas de
connaître la phase en défaut,
- par principe, la protection est insensible au courant de transit ce qui permet de détecter des défauts
dont la résistance est plus élevée que celle détectable par les protections de distance.

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Chapitre 3 PROTECTIONS DES LIAISONS SOUTERRAINES

Les liaisons souterraines sont réalisées en câbles. Les défauts sur les câbles peuvent être de deux
ordres :
- Détérioration interne du câble en raison du vieillissement de celui ci ou une anomalie de pose
(jonction défectueuse, échauffement trop important, …),
- Détérioration due à une agression externe, le plus souvent il s’agit d’un accrochage du câble lors
de travaux de terrassements.
Un défaut câble se traduit par un défaut d’isolement entre l’âme de celui-ci et l’écran généralement
relié à la terre.
Dans ces conditions on peut déduire 2 caractéristiques concernant un défaut câble :
- Le défaut est permanent,
- Le défaut est dans la majorité des cas de type monophasé.
On peut aussi rencontrer, plus rarement, un défaut triphasé (perches de terre entre le câble et le
disjoncteur).

3.1 La protection masse câble


Principe :
- A une extrémité, les gaines des câbles sont mises à la terre,
- A l’autre extrémité, des parafoudres sont installés entre chaque gaine et la terre,
- Une protection mesure le courant circulant dans la mise à la terre des gaines.

Détection du
courant de
défaut,
alimente la
PMC

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Fonctionnement :
- Pour un défaut sur le câble, le courant s’écoule de la phase vers la gaine, puis vers la terre (à
l’extrémité gauche sur le schéma) : la protection déclenche le disjoncteur (de gauche),
- Pour un défaut externe au câble :
- une tension induite s’établit aux bornes des parafoudres ; elle est
insuffisante pour faire amorcer ces derniers,
- aucun courant ne circule dans la mise à la terre des gaines : la protection ne
déclenche pas.
Remarques :
- Ce type de protection est facile à mettre en oeuvre et peu coûteux,
- Avec cette protection, on obtient qu’un ordre local de déclenchement (à l’extrémité où la protection
est installée). On n’obtient pas d’ordre de déclenchement à l’extrémité « parafoudres »,
- La longueur de câble protégeable est limitée : sur un câble long, la tension induite pour un défaut
extérieur ferait amorcer les parafoudres et conduirait à un déclenchement intempestif,
- cette protection ne peut pas détecter le défaut type « perches de terre ».

3.2 La protection différentielle de câble


Lorsque la longueur du câble à protéger dépasse celle admise par la protection masse-câble, on
recourt alors à une protection différentielle de câble.
Le principe de fonctionnement est identique à celui de la protection différentielle utilisée pour la
protection des liaisons aériennes et la plupart du temps, la mise en oeuvre l’est aussi.
A noter que certaines protections peuvent utiliser une liaison filaire.

Cas des liaisons aéro-souterraines


Pour prendre en compte le caractère définitif d’un défaut câble, l’équipement qui détecte un défaut
câble émet un désarmement des automates de reprise de service de l’ouvrage.

Désarmement du réenclencheur local

Désarmement
Masse câble
réenclencheur
ou
et/ou
différentielle
télédéclenchement

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Chapitre 4 PROTECTIONS DES BARRES

4.1 Généralités
On rencontre plusieurs systèmes de protection des jeux de barres, de niveaux d’élaboration et de
performance différents.
- les protections de distance des postes encadrants,
- la protection de débouclage de barres (pour les postes munis d’un couplage),
- la protection différentielle de courant.

Ces systèmes ne sont pas exclusifs les uns des autres ; on les rencontre même simultanément pour
les postes les plus importants.

4.2 Protections de distance des postes encadrants

On utilise simplement les protections de distance des postes encadrants, dont la 2 ème zone, réglée
pour dépasser la longueur de la ligne, permet de détecter les défauts barres au poste opposé.

Fonctionnement :
4.2.1.1 Cas du défaut sur un jeu de barres

P1 P2
P6 P5

P3 P4 P8 P7

Le défaut est vu :
En 2ème zone par les protections P1, P3, P5 et P7
En amont par les protections P2, P4, P6 et P8
Les protections P1, P3, P5 et P7 déclenchent à l’issue de leur temporisation de 2 ème stade.

Au final, le défaut a été éliminé et ont été mis hors tension :


- le jeu de barres en défaut
- le jeu de barres sain (dans le cas d’un poste à 2 jeux de barres avec
couplage fermé)
- toutes les lignes raccordées sur le poste en défaut.

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4.2.1.2 Cas d’un défaut ligne proche

P1 P2 P6
P5

P3 P4 P8 P7

Le défaut est vu :
- En 1ère zone par la protection P6,
- En 2ème zone par les protections P1, P3, P5 et P,
- En amont par les protections P2, P4 et P8.
La protection P6 déclenche instantanément ; après ouverture du disjoncteur P6, les protections, P1,
P2, P3, P4, P7 et P8 ne voient plus le défaut.
La protection P5 continue à voir le défaut en 2 ème zone; elle déclenche après sa temporisation de
deux intervalles sélectifs.
Au final, le défaut a été éliminé sélectivement : seule la ligne a été mise hors tension ; les jeux de
barres et les autres lignes sont restés sous tension.

4.3 Protection de débouclage de barres

La protection de débouclage la plus courante est installée sur le couplage.

Fonctionnement :
C’est une protection, installée sur le couplage, qui surveille deux zones symétriques réglées de façon
identique et qui est temporisée d’un intervalle sélectif par rapport à la 1 ère zone des lignes. On utilise
souvent le signe « PXJB » pour désigner cette protection.

T1 sélectivité avec 1er stade des lignes


Z1< Z1 de la ligne la plus courte
Z2 > Z2 de la ligne la plus longue

Elle fonctionne en association avec les protections de distance des postes encadrants, dont la 2 ème
zone couvre les barres (réglage à 120% de la ligne) et est temporisée de deux intervalles sélectifs.

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4.3.1.1 Cas du défaut sur un jeu de barres

P1 P2 PXJB
P6 P5

P3 P4 P8 P7

Le défaut est vu :
- En 1ère zone par la PXJB,
- En 2ème zone par les protections P1, P3, P5 et P,7
- En amont par les protections P2, P4, P6 et P8.
La PXJB déclenche le couplage après sa temporisation d’un intervalle sélectif.
Après ouverture du couplage, les protections P1, P2, P3 et P4 ne voient plus le défaut.
La protection P5 et P7 continuent à voir le défaut en 2 ème zone; elles déclenchent après leur
temporisation de deux intervalles sélectifs.
Au final, le défaut a été éliminé et ont été mis hors tension :
- le jeu de barres en défaut
- les lignes raccordées sur le jeu de barres en défaut.

4.3.1.2 Cas d’un défaut ligne proche

PXJB
P1 P2 P6
P5

P3 P4 P8 P7

Le défaut est vu :
- En 1ère zone par la PXJB et la protection P6,
- En 2ème zone par les protections P1, P3, P5 et P,7
- En amont par les protections P2, P4 et P8.
La protection P6 déclenche instantanément ; après ouverture du disjoncteur P6, les protections PXJB,
P1, P2, P3, P4, P7 et P8 ne voient plus le défaut.
La protection P5 continue à voir le défaut en 2ème zone; elle déclenche après sa temporisation de
deux intervalles sélectifs.
Au final, le défaut a été éliminé sélectivement : seule la ligne a été mise hors tension ; les jeux de
barres et les autres lignes sont restés sous tension.

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4.4 Protection différentielle de barres
Cette protection est la protection principale des barres pour les plans de protections les plus récents.
Basée sur le même principe qu’une protection différentielle de ligne, cette protection effectue un bilan
par sommet de l’ensemble des courants traversant les départs et couplage/tronçonnement raccordés
à chacun des sommets.
L’affectation d’un courant à un sommet et l’élaboration des déclenchements nécessitent une
connaissance par la protection de la position des sectionneurs d’aiguillage des différents départs ainsi
que la position des disjoncteurs de couplage et tronçonnement (voire des sectionneurs de
sectionnement lorsqu’ils sont pris en compte). Il s’agit du schéma fantôme du poste.
En cas de bilan non nul des courants sur un sommet, la protection envoie un ordre d’ouverture à tous
les disjoncteurs raccordés au sommet en défaut (conformément au schéma fantôme du poste).
Cette protection présente l’avantage d’éliminer un défaut dans un délai très rapide comparable au
temps d’élimination d’un défaut ligne (Temps de fonctionnement voisin de 30 ms, disjoncteurs non
compris) et ce en étant entièrement sélective (insensibilité aux défauts externes : ligne, transfo,…).

Fonctionnement sur TC saturable


Un défaut proche extérieur au jeu de barres donne un courant de défaut du même ordre qu’un vrai
défaut barres. Le courant d’apport à l’ouvrage en défaut peut donc être très élevé et entraîner la
saturation des réducteurs de courant de cette cellule. L’intensité secondaire n’est alors plus
représentative de l’intensité réelle primaire ce qui entraîne que le bilan des courants, bien que nul au
niveau haute tension, apparaisse non nul vu du secondaire : si aucune mesure particulière n’était
prise, cela conduirait à un déclenchement intempestif. Il existe deux grandes approches pour obtenir
la stabilité :
Les protections à « haute impédance »
Les protections à « basse impédance »

4.4.1.1 Protections à haute impédance


Leur fonctionnement réside sur :
L’alimentation « directe » du relais de mesure par les courants des départs ;
Quand les TC saturent, leur impédance magnétisante devient très faible : le TC saturé dérive la
majeure partie du courant différentiel, évitant ainsi au relais différentiel de fonctionner
intempestivement.

(TRANSIT)

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SANS SATURATION TC

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4.4.1.2 Protections à basse impédance
Dans ces protections, il n’y a pas de connexion directe entre les circuits courants et le relais de
mesure. La consommation sur les TC est faible et constante (d’où l’appellation « basse
impédance »).
Le courant différentiel est obtenu :
- pour les protections statiques, par une sommation de signaux analogiques bas niveau,
- pour les protections numériques, par une numérisation des courants et une sommation numérique.
Pour éviter un déclenchement intempestif sur défaut extérieur proche :
- soit la protection est munie d’un détecteur de saturation des TC, qui inhibe le déclenchement,
- soit on utilise uniquement des TC non saturable.

Cas des défauts entre TC et disjoncteur


Les limites d’un sommet se situent au niveau des TC et non des disjoncteurs. Un défaut apparaissant
entre le disjoncteur et le TC sera éliminé d’une façon non sélective.
4.4.1.3 Cas des postes aériens
Un défaut entre le TC et le disjoncteur sera d’abord vu par l’unité de mesure « Barres 2 » et émettra
l’ordre de déclenchement vers le disjoncteur du couplage, mais le défaut ne sera toujours pas éliminé.
Pour que le défaut soit maintenant vu par l’unité « Barres 1 », il faut que la prise en compte du
courant du couplage soit supprimée. C’est le cas dès lors que le disjoncteur du couplage est ouvert.

4.4.1.4 Cas des postes blindés (GIS)


Le principe d’élimination du cas précédent ne peut convenir pour un poste blindé. En effet, le temps
d’élimination du défaut est relativement long et pourrait entraîner un percement de l’enveloppe
métallique. Pour cela, on installe un TC de part et d’autre du disjoncteur. On obtient ainsi un
chevauchement des sommets.
Le défaut n’est pas éliminé d’une façon sélective, puisque les deux zones de mesure voient le
défaut et provoquent la mise hors tension des deux sommets, mais le défaut est éliminé
beaucoup plus rapidement.

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Chapitre 5 TRAITEMENT DE LA DEFAILLANCE DISJONCTEUR

5.1 Problématique
Lorsqu’un défaut survient sur un ouvrage et si le disjoncteur concerné est défaillant, le défaut sera soit
non éliminé, soit éliminé par des protections éloignées dans un temps parfois long. Pour mieux
maîtriser le temps d’élimination en cas de défaillance, on traite localement la défaillance disjoncteur
avec un « automate défaillance disjoncteur ».

5.2 Principe
Le principe est le suivant :
- L’automate est informé de la présence d’un défaut par les protections, en parallèle avec
l’ordre de déclenchement qu’elles émettent,
- L’automate surveille l’ouverture du disjoncteur,
- Si le disjoncteur ne s’ouvre pas, l’automate envoie un ordre de déclenchement aux
disjoncteurs situés en amont du disjoncteur en défaut.
Par exemple, en cas de défaut sur une ligne, l’automate doit déclencher tous les disjoncteurs des
départs aiguillés sur le même jeu de barres que le départ où est situé le disjoncteur défaillant.

2) Ouverture des disjoncteurs


du couplage et du départ L1 à
l’issue de la temporisation

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Dans cet exemple, l’état final est similaire à celui d’un défaut barres avec la mise hors tension d’un jeu
de barres. Pour cette raison, cette situation de défaut avec défaillance disjoncteur est parfois appelée
« faux défaut barres ».

La surveillance se fait en général de la façon suivante :


- Lorsque l’automate est initialisé par les protections, il arme une temporisation fixe
légèrement supérieure au temps d’ouverture du disjoncteur,
- Lorsque la temporisation est échue, il utilise un critère pour statuer sur la défaillance ou la
non-défaillance. Ce critère peut être :
 Soit la présence d’un courant dans le disjoncteur,
 Soit la position des interlocks répétiteurs de position du disjoncteur.

Dans ce qui suit, on détaille le fonctionnement d’une réalisation courante à partir d’un équipement
dédié : l’ADD

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5.3 Equipement spécifique : l’ADD


Cet équipement est installé sur toutes les cellules comportant un disjoncteur, que ce soit lignes,
transfos, couplages, tronçonnements.
L’équipement possède 2 moyens de détection de la défaillance disjoncteur :
- contrôle de la non-disparition du courant,
- interlock du disjoncteur signalant la position non ouverte du disjoncteur.
Après initialisation de l’ADD :
Dans un premier temps, il confirme le déclenchement localement (si présence critère courant ou
interlock). Ceci pour éviter le déclenchement d’un sommet lors d’une mise en route intempestive de
l’ADD.

Dans un deuxième temps si le critère est toujours détecté, il émet l’ordre de déclenchement vers les
disjoncteurs des autres départs raccordés sur le même sommet.

NB : en cas de défaut barres avec défaillance d’un disjoncteur de ligne, il est intéressant d’envoyer
une accélération de stade à la protection de distance de l’autre extrémité pour réduire le temps
d’élimination, et ce sans installer de téléaction supplémentaire.

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Initialisation par critère courant
Ce critère est utilisé en priorité car c’est le critère le plus fiable. Il est utilisé dans la majorité des cas et
dès lors que la protection qui a initialisé l’ADD et l’ADD lui-même sont alimentés par les mêmes
courants issus généralement des mêmes réducteurs.

PROTECTIONS
DU DEPART

ADD
Initialisation
de l’ADD

Déclenchement NON Présence OUI


du DJ fin Tempo
courant attente

Contrôle
presence NON Présence
courant fin
courant

OUI

Déclenchement Confirmation Emission


par protection déclenchement défaillance
DifB ou défail disjoncteur
DJ

Venant de la Vers DiffB


DiffB ou IT ou IT

BO1
LIGNE
BO2

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Initialisation par critère interlock
Ce critère est utilisé pour les transformateurs. En effet, d’une part, les protections destinées à
surveiller le transformateur ne sont pas toutes alimentées en courant (Buchholz, suréchauffement…),
et d’autre part le courant mesuré par les autres protections (MaxI Neutre ou phase, MaxI cuve) ne
reflète d’aucune manière le courant de la liaison primaire.
Seul le déclenchement par DifB initialisera l’ADD de la cellule primaire du transformateur sur critère
courant.
PROTECTIONS
DU DEPART

ADD
Initialisation
de l’ADD

Déclenchement NON DJ OUI


du DJ fin Tempo
ouvert attente

Info DJ non NON DJ


ouvert fin ouvert

OUI

Déclenchement Confirmation Emission


par protection déclenchement défaillance
DifB ou défail disjoncteur
DJ

Venant de la Vers DiffB


DiffB ou IT ou IT

BO1
BO2

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Chapitre 6 LES PROTECTIONS DES TRANSFORMATEURS

6.1 Généralités
La protection des transformateurs englobe la protection :
- du transformateur principal,
- des éléments HT éventuellement raccordés :
 bobine ou transformateur de point neutre,
 transfo de services auxiliaires,
- des liaisons (entre le transfo et les disjoncteurs).

6.2 Schémas d’installation


AUTOTRANSFORMATEUR avec tertiaire TRANSFORMATEUR ETOILE/ETOILE avec tertiaire

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6.3 Protection des transformateurs et autotransformateurs


La protection du transformateur concerne le transformateur (ou AT) et ses matériels associés
éventuels (TPN, TSA..) ainsi que l’ensemble des cellules de raccordement primaire et secondaire.
On peut donc considérer trois zones de protection bien distinctes
Primaire Secondaire

Liaison primaire Transformateur Liaison secondaire

On peut ajouter une quatrième zone située en aval du transformateur : jeu de barres et liaisons qui y
sont raccordées : les protections installées sur le transformateur serviront de secours.

6.3.1 Protection liaison primaire


Concerne la liaison entre le disjoncteur primaire et les bornes primaires du transformateur.
Les transformateurs sont généralement installés à proximité immédiate du réseau de niveau de
tension le plus élevé. Cette liaison, sauf cas particulier, est donc généralement courte. De ce fait, la
probabilité de défaut sur celle-ci est souvent considérée comme négligeable et l’on admet que cette
liaison fait partie de la zone des barres.
Nota : Si cette liaison est en câble, elle sera protégée par une protection masse câble (Voir protection
des LS).

6.3.2 Protection du transformateur principal


Concerne la liaison entre les bornes primaires et secondaires du transformateur et intègre tous les
matériels associés (TPN, TSA..). Il s’agit des protections internes au transformateur ainsi que
l’ensemble des protections à maximum de courant regroupées dans la cellule primaire :
Exemple d’installation des TC pour un transformateur 220/60 kV :
6
1 TC Diff B 220 kV et
220 kV 60 kV
Diff Transformateur
2 TC Masse Cuve
3 TC Neutre tertiaire
4 TC Max I Ph
tertiaire
1 5
5 TC Bushing HT +
2 Diff Transformateur
6 TC Neutre HT
4
3

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Nota : Les TC en 1 et 5 couvrent les bornes primaires et secondaires du transformateur. Ils peuvent
être visibles ou intégrés dans un caisson.
Nota : Les TC en 1 et 5 couvrent les bornes primaires et secondaires du transformateur. Ils peuvent
être visibles ou intégrés dans un caisson.

Buchholz
Ce dispositif, intégré au transformateur, est destiné à détecter les amorçages internes du
transformateur (Court-circuit entre spires, entre enroulements..), sans mesure électrique. Il comprend
2 niveaux :
- Une alarme buchholz est transmise lors d’un faible dégagement gazeux dans l’huile,
- Un déclenchement est élaboré vers les disjoncteurs primaire et secondaire, lorsque ce dégagement
gazeux est accompagné d’un mouvement d’huile.
Ainsi, vu du contrôle-commande, le buchholz fournit deux contacts : un pour l’alarme, l’autre pour le
déclenchement.
Ce type de protection équipe :
- le transformateur principal,
- le transformateur de services auxiliaires,
- le régleur.

Protection « Masse cuve »


Elle est appelée à détecter un courant de fuite lié à l’amorçage, interne ou externe, entre un élément
sous tension et la cuve du transformateur.
Le transformateur est isolé de la terre. Seul, un câble connecté au transformateur le relie ensuite à la
terre.
On mesure le courant dans cette mise à la terre par l’intermédiaire d’un TC de type tore. La protection
émettra un ordre de déclenchement vers les disjoncteurs primaire et secondaire au-delà d’un certain
seuil de courant prédéfini.
Nota : Comme cette protection fonctionne pour un défaut interne ou externe (contournement des
bornes du transformateur...), seule une analyse détaillée lors d’un fonctionnement masse cuve
permettra de déterminer s’il s’agit d’un défaut interne ou non. (masse cuve associée au buchholz,
vérification des éclateurs...).

Protection différentielle de transformateur


Appelée à détecter les mêmes défauts que la masse cuve, elle peut remplacer cette dernière. (On
aura donc soit la masse cuve, soit la différentielle).
Son principe est identique à la protection différentielle utilisée pour la protection des lignes ou des
jeux de barres.
Elle mesure en permanence les courants primaires et secondaires et en fait la somme. Si le seuil de
courant différentiel est atteint, la protection émet un ordre de déclenchement instantané vers les
disjoncteurs primaire et secondaire.

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Elle est alimentée :


- soit par les TC bushing situés sur les bornes primaires et secondaires ; elle protège alors le
transfo seul,
- soit par des TC situés au primaire et des TC situés près du disjoncteur de la liaison
secondaire ; elle protège alors à la fois le transformateur et ses liaisons primaire et
secondaire.

Nota : La protection applique un coefficient de correction des courants pour tenir compte du rapport
de transformation.
Autres protections internes
Suréchauffement : On surveille la température interne du transformateur et on élabore une alarme
puis sur un second seuil, un déclenchement.
Arrêt des pompes : On surveille la circulation de l’huile du transformateur par l’intermédiaire
d’indicateurs (ICH ou indicateur de circulation d’huile). Lorsque l’ensemble des ICH aura détecté
l’arrêt des pompes, on émettra une alarme puis un déclenchement vers les disjoncteurs.
Protections TPN et TSA : protection Buchholz et masse cuve.

Protection maximum de courant


En tant que protection principale : Max I neutre TSA (ou tertiaire) : Défaut monophasé sur le tertiaire
du transformateur (Nota : Si la liaison tertiaire est importante ou si une inductance y est raccordée, on
pourra trouver en plus une protection spécifique à maximum de courant phase).

Les autres protections servent pour le secours. On peut trouver :


- au primaire : une Max I phase alimentée par des bushings,
- au secondaire :
 des Max I alimentées par des bushings au secondaire, pour la détection en secours des
défauts sur la liaison secondaire et sur le réseau aval (défaut barres, ligne),
 une Max I Neutre HT pour la détection en secours des défauts à la terre sur la liaison
secondaire et sur le réseau aval (défaut barres, ligne).

6.3.3 Protection de la liaison secondaire


La tranche secondaire du transformateur est équipée des mêmes matériels HT (TC, TT ou combiné
de mesure) que les départs lignes (LA ou LS).
Les protections pourront être de plusieurs types.

Protection différentielle de liaison courte


Comme pour toutes les protections différentielles de courant, cette protection mesure la somme des
courants de chaque extrémité de la liaison. Elle est alimentée, d’une part, par les bushings des
bornes secondaires du transformateur et, d’autre part, par les TC ou combinés de la tranche
secondaire du transformateur.

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Protection de distance dirigée vers le transformateur


C’est une protection de distance, située au secondaire, dont la première zone de réglage couvre la
totalité de la liaison secondaire. Une deuxième zone couvre en secours les barres et la liaison
primaire. Cette protection peut être relativement simplifiée et utilisée seulement en secours du
primaire transformateur.
Nota : Si l’apport du secondaire au défaut est insuffisant, cette protection sera inopérante,
contrairement à la différentielle de transformateur ou la différentielle de liaison courte qui verra le
défaut même si le disjoncteur secondaire est ouvert.

Protection masse câble


Si la liaison secondaire est en câbles et si la protection différentielle de transformateur ne couvre pas
la liaison secondaire, on peut la protéger par une protection masse câble. (Voir protection des liaisons
souterraines).

6.4 Protections de secours pour les défauts situés sur le réseau


alimenté
Elle est assurée, soit par les max I alimentées par les bushing secondaires (Cf. §1.18.2.5), soit par
une protection de distance dirigée vers les barres HT.

Protection de distance dirigée vers les barres situées au secondaire


Elle est alimentée par les réducteurs de mesure côté secondaire, est orientée vers les barres et
assure :
- l’élimination des défauts barres (en l’absence de protection différentielle de barres ou en
secours de cette dernière si elle est présente),
- l’élimination des défauts subsistant sur le réseau aval (secours éloigné).
Pour l’élimination des défauts barres, la protection est munie d’une zone relativement courte,
suffisante pour couvrir les barres. Elle agit comme la protection de distance d’un poste
encadrant (§4.1.11) : elle déclenche, si elle voit toujours le défaut, après deux intervalles sélectifs.
Pour l’élimination des défauts éloignés, la protection est munie d’une zone relativement longue ; du
fait de sa large couverture, son déclenchement est temporisée au-delà du 3ème stade des protections
des lignes du réseau aval.

6.5 Protection des réactances


Ces réactances servent à absorber du réactif, dans le cadre de la maîtrise de la tension. Elles sont
installées, en général, au tertiaire des autotransformateurs.
La protection à maximum de courant de phase, alimentée par des bushings situés sur le tertiaire,
couvre les défauts sur cette réactance.

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Chapitre 7 PROTECTION DES CONDENSATEURS

Il s’agit des condensateurs « shunt », raccordés sur les jeux de barres.

7.1 Rappels sur la constitution d’une batterie de condensateurs

Une batterie (triphasée) est réalisée selon un schéma en double étoile, dont les neutres sont reliés
entre eux. Chaque branche des étoiles est constituée d’un assemblage de condensateurs
monophasés, en série et en parallèle :

Chaque condensateur monophasé (souvent appelé communément « bidon ») est lui-même constitué,
à l’intérieur, de la mise en parallèle de circuits identiques constitués d’un condensateur en série avec
un fusible. Ainsi, la mise en court-circuit d’un condensateur interne entraîne sa mise hors circuit sans
provoquer de court-circuit aux bornes du « bidon ».

Pour un assemblage, dans chaque branche, de la mise en série de « m » assemblage en série de


« n » condensateurs en parallèle de capacité « c », la capacité directe équivalente de la batterie
est égale à : C= 2*c*n/m

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7.2 Protections

La protection est le plus souvent constituée des éléments suivants :


- un relais de courant, alimenté par le courant circulant entre les neutres des deux étoiles. En
régime normal, ce courant est très faible. Un courant apparaît lorsque plusieurs fusible
internes ont claqué ; il est encore plus important quand un « bidon » est en court-circuit ou
en circuit ouvert. Ainsi le relais de courant comporte 2 seuils :
 un seuil d’alarme, relativement bas, qui doit conduire à la mise hors tension manuelle
de la batterie et au remplacement du ou des bidons défaillants,
 un seuil de déclenchement, instantané, réglé à une valeur plus élevée.
- des relais ampèremétrique de phase et de neutre, pour déclencher instantanément en cas
de défaut franc sur la batterie,
- un relais ampèremétrique de phase temporisé, pour déclencher la batterie en cas de
surcharge (harmoniques, tension trop élevée,...).

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Chapitre 8 PROTECTION DE SURCHARGE

Le fonctionnement du réseau peut conduire, si on n’y prend garde, à faire circuler dans les ouvrages
des courants supérieurs à ceux pour lesquels ils sont conçus pour fonctionner en régime permanent :
sous-estimation des transits, report de charge en cas de déclenchement fortuit d’un ouvrage,...
Ces dépassements sont gênants car ils réduisent la durée de vie de matériel et, pour les lignes,
peuvent réduire les distances d’isolement en dessous de la limite réglementaire.
Aussi est-il nécessaire :
- d’alerter les exploitants en cas de dépassement du courant nominal,
- de déclencher les disjoncteurs de l’ouvrage si le courant n’a pas été réduit ou interrompu
manuellement.
C’est la fonction des protections de surcharge.
Les ouvrages sur lesquels des protections de surcharge sont installées sont les lignes et les
transformateurs.
D’une manière très générale, les trois principes utilisables pour les protections de surcharge sont :
- la mesure de température au point le plus chaud de l’ouvrage,
- les images thermiques : la protection reconstitue la température probable de l’ouvrage à
partir des courants mesurés,
- les relais à maximum de courant à seuil fixe, associés à des temporisations fixes.
Les images thermiques ont l’avantage d’être au plus près des capacités thermiques des ouvrages,
avec un temps de déclenchement qui diminue lorsque la surcharge est élevée (et inversement).
Les protections à seuil fixe sont moins optimisées que les images thermiques, mais elles ont
l’avantage d’être plus facile à gérer par la gestion prévisionnelle et par les agents de conduite du
réseau (le temps entre l’alarme et le déclenchement est constant, ce qui lui permet de faire les
manœuvres adéquates dans le temps prédéterminé).

8.1 Protection de surcharge ligne

Les protections les plus courantes sont constituées, à la base, de relais à maximum de courant à seuil
fixe, chacun associé à des temporisations fixes (instantané, 5, 10, 20mn suivant les cas). Il peut y
avoir plusieurs seuils, chacun associé à une temporisation.
Les seuils peuvent être associés à des « régimes saisonniers » : ils varient d’une saison à l’autre, tout
en restant fixes dans une saison donnée. Les régimes peuvent au nombre de deux (été, hiver), trois
ou quatre (été, intersaison, hiver1, hiver2) suivant les besoins.
En conclusion, une protection de surcharge se caractérise par :
- le nombre de seuils, leur valeur et leurs temporisations associées,
- le nombre de régimes saisonniers.

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Le schéma ci-après montre un exemple de logique pour un seuil instantané et un seuil de 20mn,
avec :
- In = courant nominal de l’ouvrage
- Is = courant de surcharge tolérable

8.2 Protection de surcharge transformateur


Suivant les ouvrages et les pays, on trouve les trois systèmes :

- Protection par sonde thermique


Le transformateur est muni d’une sonde mesurant la température et associée à un contact (lorsque
la température dépasse une valeur donnée) déclenchant les disjoncteurs de l’ouvrage, au travers
d’un relayage intermédiaire

- Protection par image thermique


La protection élabore le déclenchement après un temps qui dépend :
- du courant circulant dans les enroulements,
- de la constante de temps thermique.

- Protection par seuils


Le principe est identique à celui des lignes. La protection se caractérise par :
- le nombre de seuils, leur valeur et leurs temporisations associées,
- le nombre de régimes saisonniers.

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