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RACCORDÉE AU RÉSEAU DE
DISTRIBUTION
Technologies, impacts, modélisation, protection, stabilité transitoire, capacité d’accueil
Préparé par:
Ilhan Kocar
En collaboration avec :
1
Table des matières
1 PROTECTION ............................................................................................................. 5
2
1.6 Les normes de raccordement de la production distribuée. .................................. 61
3
2.5.4 Modélisation dynamique d’un panneau PV et de son système de contrôle . 97
4
1 PROTECTION
1.1 Introduction
distribution moyenne et basse tension. Il faut, donc, s’assurer que les systèmes de protection du
producteur fonctionnent correctement avec ceux du réseau. Les distributeurs ont dû élaboré des
normes pour encadrer l’intégration des centrales sur leur réseau. Le défi consiste principalement
public et du personnel.
La PD d’énergie électrique devient une réalité de plus en plus présente sur les réseaux de
distribution partout dans le monde. Pour intégrer harmonieusement ces nouvelles sources de
production d’énergie, les réseaux de distribution doivent être modernisés et les méthodes
d’exploitation adaptées pour réaliser des réseaux qualifiés « d’intelligents » 1. Avec l’intégration
de la PD, les réseaux de distribution sont maintenant utilisés de façon bidirectionnelle ce qui
communication entre les différents systèmes de protection est souvent envisagée lorsque cela est
réalisable.
• La source d’énergie.
• La technologie utilisée.
• La tension d’intégration.
1
Smart Grid: La modernisation des réseaux de distribution intègre la production décentralisée et
l’utilisation des moyens de communication modernes pour assurer la gestion adéquate du réseau et de la charge
6
La façon d’intégrer la production décentralisée est influencée par chacune de ces
Les principales sources d’énergie utilisées pour produire de l’énergie électrique sont :
réserve pompée, etc.). Cette source d’énergie est généralement prévisible et fiable, il est donc
possible de planifier à plus ou moins long terme la puissance qui sera produite. Cela facilite
centrale à biomasse, cogénération, etc.). Cette source d’énergie est généralement prévisible et
fiable, il est donc possible de planifier à plus ou moins long terme la puissance qui sera produite
pour l’intégrer au plan de production du distributeur. Cela facilite l’intégration de cette puissance
est variable et la puissance produite n’est prévisible qu’à court terme, la puissance produite est
variable dans le temps. L’intégration de la production se fait plutôt en termes d’énergie dans le
d’énergie est variable et la puissance produite n’est prévisible qu’à court terme, la puissance
produite est variable dans le temps. L’intégration de la production se fait plutôt en termes
1
Dans ce type d’installation, le contrat spécifie l’énergie qui sera produite annuellement ainsi que la
puissance maximale qui pourra être produite.
7
Le stockage de l’énergie (Accumulateur dédié, autos électriques, etc.). Cette source
d’énergie est limitée en énergie ce qui restreint son utilisation à de courtes périodes, par exemple
Ils existent d’autres sources d’énergies mais actuellement leur utilisation peut être
considérée comme plutôt marginale en Amérique du Nord, par exemple les piles à combustion,
Avec l’interface d’une PD, on définit aussi le point de raccordement qui délimite la
frontière entre le réseau et l’installation du producteur. Sur le schéma qui suit, deux
8
1.2.2.1 Machines Synchrones
Les machines synchrones sont utilisées tout particulièrement dans les centrales
hydrauliques et thermiques 1 d’une certaine taille à cause de leur coût relativement élevé. Ces
machines fonctionnent à une fréquence déterminée 2. Elles doivent donc être synchroniser avec le
réseau du distributeur avant d’être d’y être raccordées, c'est-à-dire produire à la même fréquence,
Elles possèdent généralement un système d’excitation à courant continu qui est contrôlé
par un régulateur de tension, ces machines peuvent donc produire ou absorber des vars sur le
réseau selon les besoins. Elles peuvent aussi être équipées d’un régulateur de vitesse ce qui
permet de maintenir la fréquence à peu près constante lorsqu’elles fonctionnent en mode « îloté
acceptables.
Les machines synchrones contribuent de façon plus ou moins importante aux courants de
court-circuit selon leur capacité et leur situation sur le réseau. Il faut en tenir compte lors du
choix des équipements et du réglage des systèmes de protection. Le courant de court-circuit aux
bornes d’une machine synchrone varie dans le temps. On modélise ce phénomène en utilisant
1
Elles sont aussi utilisées dans les éoliennes situées au large car elles nécessitent un minimum d’entretien.
2
La fréquence est de 60 Hz en Amérique du Nord et de 50 Hz en Europe.
3
Un écart de phase et de tension est toléré. La synchronisation est assurée automatiquement par un relais de
synchronisation 25 ou manuellement à l’aide d’un synchroscope.
4
Dans certaines circonstances, le mode îloté peut être permis.
9
Le modèle utilisé pour calculer le courant de court-circuit aux bornes d’une machine
1 t
1 − T '' 1
t
1 −T' 1
i(t) ∝ − e + − e + (1.1)
Xs'' Xs' Xs' Xs Xs
De plus, en fonction du ratio X/R, l’asymétrie peut augmenter la valeur crête du courant
dans les premiers cycles. Le régime subtransitoire ne dure que quelques cycles et il est utilisé
pour déterminer la capacité des équipements à supporter ce courant élevé. Le régime transitoire
peut durer plusieurs dizaines de cycles selon la taille de la machine, il sert à déterminer les
Temps
fonction du temps.
10
1.2.2.2 Machines Asynchrones
Les machines asynchrones sont généralement utilisées dans les centrales de plus petites
tailles car leur coût est plus abordable que les machines synchrones. Elles sont fréquemment
Généralement, il n’est pas possible de contrôler la tension 1 et en plus elles ont un facteur de
puissance arrière, il faut donc utiliser des bancs de condensateurs pour maintenir le facteur de
réseau de distribution.
Pour fonctionner, les machines asynchrones doivent être alimentées en tension par le
réseau de distribution, ce qui peut causer du papillotement par des courants d’appel qui peuvent
être importants. Il faut vérifier que le niveau de papillotement produit soit à l’intérieur des
pendant une très courte période de temps, il faut éviter que cette situation ne se produise. Les
machines asynchrones ne contribuent aux courants de défaut que durant quelques cycles, il faut
en tenir compte dans le choix des équipements du réseau et dans certains cas pour le réglage de
la protection. Évidemment, le courant de crête est augmenté par l’asymétrie en fonction du ratio
X/R.
1
Les machines asynchrones à double alimentation (MADA) peuvent produire ou absorber des vars.
2
Normalement, le facteur doit être unitaire.
11
Court-circuit aux bornes d'une machine asynchrone
Courant
Temps
fonction du temps.
1.2.2.3 Convertisseurs
Les onduleurs et les convertisseurs sont utilisés lorsqu’il est impossible de produire
l’énergie électrique à la même fréquence que celle du réseau ou lorsque l’énergie produite est en
courant continu comme dans le cas des panneaux solaires. Généralement, les onduleurs et les
injecter une tension continue sur le réseau. Il faut s’assurer que le niveau d’harmonique et que
l’injection de tension continue soit à un niveau acceptable pour le distributeur. Généralement, les
onduleurs et les convertisseurs ne contribuent pas de façon importante aux courants de court-
circuit, lorsque c’est le cas, leur contribution est généralement limité une valeur proche de leur
12
Figure 5 Schéma simplifié d’un onduleur triphasé.
• Haute-tension.
• Moyenne-tension.
• Basse-tension.
Sur le réseau haute-tension, l’on intègre surtout les grosses centrales qui ont des capacités
hydraulique comme la centrale Shipshaw que l’on retrouve sur la rivière Saguenay et qui a une
13
Figure 6 Centrale hydraulique de 900 MW
Nous retrouvons aussi intégré sur le réseau haute-tension les grands parcs éoliens qui
peuvent être composés de plus de centaine d’éoliennes tel celui de Saint-Ulric en Gaspésie qui a
leur procédé industriel telles que les usines de papier. Il est alors avantageux dans ce cas de
produire de l’électricité à l’aide d’une centrale thermique, d’utiliser une partie de l’énergie
électrique pour les besoins de l’usine, de vendre les surplus au distributeur et finalement de
récupérer la chaleur pour l’utiliser dans leur procédé. C’est ce que l’on appelle la cogénération.
Ces centrales thermiques peuvent avoir une capacité de plusieurs dizaines de MW et plus.
14
Figure 8 Récupération des pertes de chaleur grâce à la cogénération.
jusqu’à 20 MW environ, ce qui correspond à peu près à la capacité maximale d’une ligne de
distribution à 25 kV. On peut y retrouver tous les types de centrale comme des petites centrales
hydraulique, des éoliennes, des petites centrales thermiques, des centrales solaires, etc.
décentralisée est sa proximité avec les sources de production et les charges. Les lignes de
15
distribution moyenne-tension couvrent l’ensemble d’un territoire, ce qui réduit d’autant les coûts
d’intégration, de plus, l’énergie électrique produite peut être utilisée sans avoir à être transportée
quelques centaines de kW. Il peut s’agir de centrales d’urgence utilisées en cas de panne du
réseau, de centrale servant à « écrêter » la charge de pointe pour diminuer la facture d’électricité 1
et de centrale servant à combler la totalité ou une partie des besoins du client. La production
1
Les clients commerciaux et industriels sont facturés en fonction de l’énergie consommée et de la charge
de pointe atteinte durant la période de facturation, d’où l’intérêt de réduire la charge à la pointe.
2
Les réseaux de distribution basse-tension européens sont relativement étendus, ils sont donc utilisés
beaucoup plus fréquemment pour l’intégration de production distribuée qu’en Amérique du Nord.
16
Figure 11 Groupe électrogène d’urgence basse-tension.
façons :
produite est injecté sur le réseau. Une entente contractuelle précise le prix de l’énergie injectée,
la puissance maximale pouvant être produite ainsi que l’énergie annuelle qui sera livrée.
totalement utilisée par le producteur comme dans le cas des centrales d’urgence. Dans d’autres
cas, de plus en plus nombreux, l’énergie électrique produite est utilisée sur une base régulière
de distribution moyenne-tension radiales, c’est-à-dire qu’il n’y a qu’une seule source d’énergie,
17
le poste, et que les lignes ne sont pas bouclées entre elles. Le courant circule donc toujours du
poste vers la charge. Le distributeur contrôle ainsi la totalité de son réseau. Lorsqu’un défaut se
produit, l’élément de protection le plus près du défaut déclenche et isole ainsi la section
défectueuse réseau.
L’ajout de production décentralisée change cet état de fait puisque qu’il y a ajout d’une
ou de plusieurs sources d’énergie sur la ligne de distribution. Le courant peut donc maintenant
circuler dans les deux directions, il devient alors plus difficile d’isoler la section de réseau
affectée par un défaut. Il faudra donc que les systèmes de protection isolent la section du réseau
défectueuse en l’isolant de toutes les sources d’énergies présentes, ce qui peut devenir assez
complexes. De plus, il faut généralement éviter que la partie du réseau isolé ne soit alimenté par
Le distributeur n’a donc plus le contrôle total sur le réseau de distribution même si le
18
L’intégration de production distribuée peut causer des problèmes reliés à chacune de ces
responsabilités, c’est pourquoi les distributeurs élaborent des normes qui encadrent l’intégration
Lorsque le personnel du distributeur intervient sur le réseau pour fin d’entretien ou pour y
faire une réparation, il faut absolument s’assurer que toutes les sources d’énergie soient hors-
tension et isolées par des points de coupure visibles et cadenassables. Les méthodes
d’intervention sur le réseau doivent être modifiées pour tenir compte de ces sources d’énergie et
19
Figure 14 Point de coupure visible et cadenassables.
Il est aussi possible que la contribution d’une petite centrale aux courants de court-circuit
soit très faible et que cela empêche l’opération de son système de protection ou bien en retarder
la protection.
protection peut être très dangereux pour le personnel, la partie du réseau « îloté » demeure sous
îloté de façon non volontaire peut se produire. Il est alors fort probable que la tension de la
centrale et celle du réseau soient complètement hors-phase et ainsi causer des dégâts importants
servant aux manœuvres sur le réseau. De la même façon, lors de transferts de charges normales
sur le réseau pour fin d’entretien ou autres, la présence de production décentralisée sur le réseau
augmente le risque de fermeture hors-phase. Les règles d’exploitation doivent être conçues pour
20
tenir compte de ce risque. La télémesure et la télésignalisation peuvent être envisagées pour
ainsi que de la fréquence. L’intégration de production distribuée a une influence sur le niveau et
les fluctuations de la tension sur le réseau. Dans le cas où la production d’électricité est assurée
d’absorber des vars et ainsi contrôler la tension du réseau. Dans les cas où l’exploitation en mode
îloté est permise, le régulateur de vitesse sera utilisé pour contrôler la fréquence du réseau îloté.
Lorsque le mode « îloté » n’est pas permis, le régulateur de vitesse ne doit pas être en fonction.
Lorsque l’on utilise une machine asynchrone, il faut généralement compenser la demande
en var par l’installation de banc de condensateurs. Il faudra porter une attention particulière à la
possibilité de résonnance près des fréquences harmoniques du réseau pour éviter les surtensions
dangereuses. Il faut aussi évaluer les effets du papillotement causé par les appels de courants.
21
Dans le cas des onduleurs et convertisseurs, ils sont généralement conçus pour contrôler
activement la tension, mais il faudra s’assurer que les niveaux d’harmoniques de même que
Pour certain type de centrale, comme les centrales solaire et les éoliennes, la puissance
produite varie sensiblement dans le temps, cela provoque des variations de tension sur le réseau
qui peuvent être assez importante et provoquer un fonctionnement abusif des changeurs de prise
Figure 16 Exemple de variation de la puissance produite par une éolienne sur une période
de 60 minutes.
presqu’exclusivement assurée par des systèmes de protection ampérométrique mis à part les
rapide et lente sont la norme (dans les réseaux européens, on utilise souvent des protections à
temps définie (51T)). De plus, l’on utilise des fusibles pour protéger la majorité dérivations et
22
ainsi améliorer la sélectivité de la protection lors de panne sur les dérivations. Puisqu’environ 80
% des défauts sur les réseaux aériens sont de fugitifs 1, la protection rapide aura pour but de «
sauver » le fusible alors que la protection lente aura pour but de le laisser « brûler » si le défaut
est permanent. La protection rapide fait déclencher le disjoncteur avant que le fusible ne soit
automatiquement, si le défaut était fugitif et que le fusible a été « sauvé », il ne sera pas requis
d’envoyer une équipe sur les lieux. Si défaut était permanent, le fusible « brûlera» et une équipe
devra se rendre sur place pour faire la réparation et remplacer le fusible, mais la zone affectée par
la panne sera réduite au minimum et la zone en panne sera facile à localiser. Cette philosophie de
protection est très bien adaptée aux réseaux composés de longues lignes aériennes que l’on
1
Par exemple lors de grand vent, une branche peut toucher momentanément un conducteur produisant ainsi
un court-circuit « temporaire ».
23
Figure 17 Protection moyenne-tension composée d’une protection rapide et lente et de
fusibles.
La coordination des différents éléments du système de protection est assuré en réglant les
premier. Cette méthode permet de minimiser la zone affectée suite à un défaut permanent sur le
protection car les courants de court-circuit sont modifiés de façon plus ou moins importante
selon la puissance et la localisation des sources installées. Il peut en résulter une mauvaise
fonctionnement. C’est pourquoi les distributeurs exigent des études de protection complètes
sont généralement pas directionnels, ils fonctionnent en selon l’intensité du courant peu importe
le sens de l’écoulement. Avec la production décentralisée, le courant peut circuler dans les deux
24
sens, cela peut entraîner le déclenchement d’un appareil situé en amont du réseau par rapport à
la centrale, ce qui rend la coordination impossible avec les protections habituellement utilisées.
décentralisée à l’aide d’un exemple simple illustré par le schéma de la figure suivante. Il s’agit
d’une centrale hydraulique avec une machine synchrone de 5 MVA. Pour simplifier les calculs,
seuls les courants de court-circuit triphasé seront calculés et la partie résistive des impédances
sera négligée (Dans la réalité, les calculs sont réalisés de façon détaillée à l’aide de logiciels.).
Toutes les impédances sont données sur une base de 100 MVA à 25 kV.
Tension : 25 kV
Impédance de la source : X = 0,4 pu
Puissance de la machine synchrone : S = 5 MVA
Impédance subtransitoire : Xs’’= 3 pu
Impédance transitoire de la machine : Xs’ = 4 pu
Impédance synchrone de la machine : Xs = 20 pu
D1 et D2 sont les disjoncteurs de départ de ligne.
D3 disjoncteur-réenclencheur en ligne.
Impédance de la section de ligne entre D1 et D3 : X = 0,3 pu
Impédance de la section de ligne de D3 jusqu’à la fin du réseau : X = 1,7 pu
25
Figure 19 Schéma simplifié d’un réseau moyenne-tension intégrant une centrale de 5MVA.
À la barre du poste:
0,4 × 4,3
=
Zpu = 0,37pu
0,4 + 4,3
2309A
=
Icc3ϕ = 6309A
0,37
b) La centrale seule :
2309A
=
Icc3 ϕ' = 537A
4,3
26
Figure 20 Contribution de la centrale au courant de court-circuit en aval de D2.
Au Québec, le réglage du seuil de la protection des départs de ligne est généralement fixé
à 600 A ce qui correspond normalement à la capacité des départs de ligne à 25 kV. Nous
constatons que la contribution de la centrale à un défaut sur la barre du poste est de 537 A. Dans
ce cas-ci, il n’y a pas de problème puisque la protection de D1 est réglé à 600 A. Mais si la
risque qu’un défaut tout juste en aval du disjoncteur D2 ne fasse déclencher le disjoncteur D1, ce
empêcher que cette situation ne se produise. Dans certain cas il faudra limiter la capacité de la
centrale pouvant être installée, en particulier lorsque la centrale est très près du poste.
Lors d’un défaut sur la barre du poste 1, la protection de barre déclenchera tous les
disjoncteurs qui lui sont reliés, dont en particulier le disjoncteur D1, ce qui a pour conséquence «
d’îloter » la ligne si jamais la centrale demeure en fonction. Dans cette situation la protection de
1
La protection de barre est généralement assurée par une protection différentielle (87) qui est très rapide et
sélective.
27
a) Sans la centrale
2309A
=
Icc3ϕ = 3299A
0,7
b) Avec la centrale
0,7 × 4
=
Zpu = 0,6pu
0,7 + 4
2309A
=
Icc3ϕ = 3876A
0,37
c) La centrale seule
2309A
=
Icc3 ϕ' = 577A
4,0
puisque la contribution de la centrale au défaut est de 577 A, ce qui est incorrect puisque le
pourrait alors être « îloté ». Si sur cette ligne, le réenclenchement est utilisé, il y aura donc un
très risque élevé que le réseau et que la centrale soit hors-phase lors de la tentative de
28
Figure 21 Contribution au courant de court-circuit de la centrale en amont de D3.
a) Sans la centrale
2309A
=
Icc3ϕ = 3299A
0,7
b) Avec la centrale
0,7 × 4
=
Zpu = 0,6pu
0,7 + 4
2309A
=
Icc3ϕ = 3876A
0,37
c) La centrale seule
2309A
=
Icc3 ϕ' = 577A
4,0
Si le réenclenchement est utilisée sur cette ligne, la protection rapide fera déclencher le
29
coordonné avec le disjoncteur du poste D1). Dans ce cas, il faut donc empêcher que la centrale
En aval du fusible:
a) Sans la centrale
2309A
=
Icc3ϕ = 3299A
0,7
b) Avec la centrale
0,7 × 3
=
Zpu = 0,57pu
0,7 + 3
2309A
=
Icc3 ϕ '' = 4068A
0,57
c) La centrale seule
2309A
=
Icc3 ϕ" = 770A
3,0
Comme nous l’avons déjà mentionné, sur les sections aériennes d’un réseau, environ 80%
des défauts sont fugitifs, c’est pour cette raison qu’il faut tenter de « sauver » les fusibles à l’aide
30
de l’opération rapide lors du premier déclenchement. Cependant, la contribution de la centrale au
Dans cet exemple, on peut considérer que les valeurs des courant de court-circuit sont les
mêmes à celles calculées en amont du disjoncteur D3. Dans ce cas, le courant de court-circuit qui
traverse le disjoncteur réenclencheur D3 est d’environ 3 300 A alors que le courant qui traverse
le fusible est d’environ 4070 A, soit 770 A de plus qui correspond à la contribution de la
centrale dans les premiers cycles. Il s’agit du courant subtransitoire car c’est le courant que devra
supporter le fusible sans s’endommager. Il faudrait pour être rigoureux tenir compte aussi de
l’asymétrie.
31
Figure 24 Courbe temps-courant du disjoncteur réenclencheur et du fusible.
protection rapide de D3, la courbe bleue correspond à la protection lente et les courbes noires
sont celles du fusible. La flèche verticale bleue indique un courant de 3 300 A alors que la flèche
flèche bleue. La protection rapide fonctionnera en fonction de ce courant, ce qui nous laisse donc
l’endommagement du fusible. Par contre, le courant réel qui traverse le fusible est plus élevé que
ce que « voit » le disjoncteur D3. Il peut atteindre 4 070 A et un peu plus si l’on tient compte de
l’asymétrie. Dans ce cas, il n’est pas certain que le fusible sera « sauvé », particulièrement pour
les défauts qui se produisent tout juste en aval du fusible. De plus, si le fusible ne brûle pas, il
Évidemment, si le défaut se produit plus loin sur la dérivation, la coordination sera assurée. On
32
peut conclure que, la coordination entre les protections rapides et les fusibles peut être dégradée
réseau.
À la fin du réseau
a) Sans la centrale
2309A
=
Icc3ϕ = 962A
2,4
b) Avec la centrale
33
0,7 × 4
=
Zpu + 1,7
= 2,3pu
0,7 + 4
2309A
=
Icc3 ϕ' = 1006A
2,3
1,7
1 − 2,3
Icc3ϕPoste
= × 2309
= 855A
0,7
1,7
1 − 2,3
Icc3ϕCentrale
= = 2309 151A
4
c) La centrale seule
2309A
=
Icc3ϕ = 405A
5,7
a un risque que la centrale soit « îloté ». Dans le cas d’un réseau où il n’y aurait pas de
présente est de 855 A alors que sans la centrale il est de 962 A, soit une diminution de près de
110 A. Si le réseau était plus long, donc avec une impédance plus élevée, la diminution serait
plus importante et il y aurait un risque que la protection du poste ne « voit » pas le défaut en fin
de réseau lorsque la centrale est présente. De plus, la coordination de la protection et des fusibles
La contribution de la centrale au courant de défaut est beaucoup plus petite que lorsque
la centrale est seule à alimenter le défaut, soit 405 A versus 151 A. Ce courant de défaut est dans
l’ordre de grandeur du courant nominal de la centrale qui est d’environ 115 A. La protection de
surintensité de la centrale ne « verra » pas ce courant de défaut à la fin du réseau. De plus, pour
34
les machines synchrones, le courant de défaut diminue rapidement en fonction du temps, ce qui
plus complets.
Comme nous l’avons vu, les protections de surintensité perdent de leur efficacité lorsqu’il
y a de la production décentralisée sur le réseau de distribution, il faut alors utiliser des systèmes
• Protection de surintensité.
• Protection anti-îlotage.
Ces protections ont pour but d’isoler la centrale du réseau lorsqu’il y a présence d’un
défaut sur la ligne où elle est raccordée ou suite à l’opération d’un appareil de protection ou de
manœuvre situé en amont de la centrale même s’il n’y a aucun défaut de présent. Le système de
1
Les distributeurs ont des normes qui spécifient le système de protection minimum requis.
35
synchronisation quant à lui permet de s’assurer que le raccordement de la centrale au réseau se
fasse lorsque la fréquence et la tension soit égale et en phase. Les sectionneurs cadenassables
sont requis pour assurer la sécurité du personnel qui travaille sur le réseau.
Figure 26 Le relais numérique tel le SEL-351 de Schweitzer comprend toutes les protections
requises.
36
La Figure 27 montre un exemple de protection typique requise pour protéger
Évidemment ces protections de surintensité doivent être coordonnées avec les protections
soit suffisant pour faire fonctionner ces relais, même lors de défaut résistif sur le réseau 1. Il faut
Dans cet exemple, la courbe bleue représente la protection de phase du poste (51) alors
1
En Amérique du Nord, une résistance de défaut de 13,3 Ω est généralement considérée pour calculer le
courant de défaut minimum phase-terre.
37
courbe verte représente la courbe du neutre lent (51NL) alors que la courbe rouge représente le
neutre rapide (51NR). La courbe rouge en pointillée quant à elle représente la protection de
Un des problèmes qui peut survenir lors de court-circuit près d’un alternateur synchrone,
c’est que la tension diminue et par le fait même le courant de court-circuit diminue aussi, en fait
sa valeur peut même être inférieur au courant nominal de la machine. Dans ce cas la protection
de surintensité ne sera d’aucune utilité. Pour régler ce problème, l’on peut utiliser une protection
de surintensité avec une retenue de tension (51V). En fait il s’agit d’un relais de surintensité
temporisé dont la courbe temps-courant est affecté par la tension, plus la tension est faible, moins
il faut de courant pour initier l’opération du relais tel qu’illustré à la figure suivante.
utilisant une protection de surintensité, il est possible d’utiliser une protection de distance à
plusieurs gradins (21). Cette protection mesure soit l’impédance ou soit l’admittance du réseau.
Cette protection peut donc détecter des variations d’impédance et déterminer à quel endroit sur le
réseau se situe le défaut et agir en conséquence. Les différentes zones permettent de faire opérer
38
avec des délais différents pour chacune des zones. Avec ce type de protection, il est possible de
coordonner la protection de la centrale avec les protections situées en amont sur le réseau.
Cependant pour utiliser ce type de protection il faut l’ajout d’un transformateur de tension, qui
Protection à de
distance 21
Dans certaines situations l’îlotage d’une partie du réseau est autorisé dans le but
composés de longues lignes et difficiles d’accès, cela pourrait être avantageux pour améliorer la
continuité d’alimentation. Dans ces cas et sous certaines conditions, l’îlotage est envisageable.
39
Mais de façon générale, l’îlotage n’est pas souhaitable à cause des inconvénients et des
• Le niveau et les variations de la tension peuvent atteindre des valeurs qui sont
limite, ce qui peut entraîner des dommages sérieux aux équipements du réseau et
des clients.
probabilités hors-phase.
aux clients, mais dans un réseau îloté, le distributeur n’a plus aucun contrôle sur le
réseau îloté.
40
Mais les deux raisons majeurs pour éviter le fonctionnement en mode îloté sont d’assurer
la sécurité du personnel et d’éviter la fermeture hors-phase. L’on préfère isoler une centrale
L’îlotage d’une partie du réseau peut être provoqué par les deux situations suivantes :
• L’opération d’une protection située en amont suite à un défaut sur le réseau qu’il
Dans le premier cas, il est possible que la protection de surintensité de la centrale détecte
le défaut et fonctionne, mais il est aussi possible que le défaut soit trop faible pour être détecter,
dans ce cas la centrale alimentera le défaut. Il est possible aussi que le défaut soit fugitif et qu’il
Voici ce qui peut se passer lorsqu’une partie du réseau se retrouve îloté. Utilisons le
même exemple que précédemment, soit une centrale hydraulique de 5 MVA constitué d’une
machine synchrone. Juste avant l’îlotage, le système est parfaitement équilibré du point de vue
fonction du besoin du moment, c'est-à-dire que la puissance mécanique qui fait tourner la
machine est parfaitement équilibrée à la demande de charge du réseau. De cet équilibre résulte
une fréquence à pratiquement constante à 60 Hz avec des petites variations tout à fait normales.
41
Figure 31 Équilibre entre la puissance mécanique et la demande de la charge.
De la même façon, il existe un équilibre entre les vars produits par la machine et les vars
requis par le réseau pour maintenir une tension à peu près stable, avec des variations normales et
acceptables. Dans ce cas c’est le régulateur de tension qui contrôle le courant d’excitation de la
Figure 32 Équilibre entre les vars produits et les vars requis par le réseau.
moment, le disjoncteur D3 déclenche et isole cette partie du réseau et supposons que la centrale
se retrouve en mode îloté. Dans cet exemple, si la demande de charge du réseau îloté n’est que de
3 MW, l’équilibre sera donc rompu et la fréquence du réseau îloté va augmenter rapidement de
façon importante.
42
Figure 33 La puissance mécanique est supérieure à la demande de charge.
Lorsque le mode îloté est permis, la puissance mécanique à l’entrée doit être contrôlée
par un régulateur de vitesse de façon à maintenir une vitesse de rotation constante de la machine
et par le fait même une fréquence constante. Lorsque le mode îloté n’est pas permis, le
régulateur de vitesse n’est pas installé ou il est inhibé. Les variations de fréquence alors produite
seront inacceptables et dangereuse pour les équipements du réseau et des clients, le système
protection du réseau devra donc détecter cette situation pour arrêter la centrale.
43
De la même façon, imaginons que les kvar requis par le réseau îloté ne sont que de 300
kvar. Ici aussi, il y aura un déséquilibre important qui fera augmenter la tension rapidement et de
façon importante.
Figure 35 Surtension causé par le déséquilibre entre les vars produits et requis.
Évidemment, la situation inverse produirait plutôt une baisse de tension importante. Cette
situation est aussi inacceptable pour le réseau que pour les clients, il faudra donc que le système
Figure 36 Sous-tension causé par le déséquilibre entre les vars produits et requis.
La principale méthode utilisée pour détecter l’îlotage consiste donc à détecter les
44
• Protection de sous tension (27) et surtension (59).
la fréquence qui se produisent normalement. Par exemple, un défaut se produit sur une ligne
adjacente, ce défaut produit des surtensions et des sous-tensions temporaires le temps que la
protection ait éliminé le défaut et au système de se stabiliser. Dans ce cas, il ne faut pas que les
De même pour la fréquence, il peut arriver que sur le réseau qu’il y ait une perte d’un bloc de
charge important ou bien une perte de production brisant momentanément l’équilibre du réseau
causant une variation de fréquence temporaire le temps que les automatismes du réseau ne
rétablissent l’équilibre. Dans ce cas aussi, il ne faut pas que les protections (81O) et (81U)
n’isole la centrale inutilement. Le réglage de ces protections se fera donc en fonction de certains
Figure 37 Réglage des relais 81U et 81O requis par Hydro-Québec Distribution.
45
Prenons le cas où la fréquence vue par la protection (81U) est de 58 Hz, il serait permis
d’isoler la centrale seulement après un délai de plus de 1,5 minute. Il est aussi totalement prohibé
d’isoler la centrale si la fréquence se maintien entre 59,4 Hz et 60,6 Hz. La Figure 37 présente la
réglage des relais 21 et 59 requis par Hydro-Québec Distribution. Selon la norme A.12-01, les
réseau est de 117% la valeur de la tension nominale, la protection (59) ne pourrait opérer
qu’après un délai d’au moins 30 secondes, mais elle devrait obligatoirement opérer après un
délai de 300 secondes. Les protections (21) et (59) ne doivent pas opérer lorsque la tension se
Dans le cas des centrales qui peuvent générer une tension triphasée sans avoir à être
connecté au réseau du distributeur, comme dans le cas des machines synchrones, il faut ajouter
manuellement la centrale au réseau, mais cette pratique n’est pas recommander, à cause des
46
risques d’erreur. Ce relais vérifie la tension, la phase ainsi que la fréquence du réseau et de la
centrale, et lorsque c’est trois valeurs sont pratiquement égales, une commande de fermeture est
IEEE-1547 qui traite des normes à respecter pour intégrer de la production décentralisée à un
capacité de la centrale.
distribution ont pour fonction de l’isoler lorsqu’il y a un défaut dans l’installation. Selon la
complet. Évidemment les installations doivent respectées les codes électriques en vigueurs et le
choix d’utiliser un système de protection plus sophistiqué sera un choix de nature économique.
Par exemple, pour une machine synchrone de 5 MW, il est économiquement avantageux
d’utiliser un système de protection performant car le coût des dommages qui pourraient être
le coût de système de protection pour une petite machine asynchrone de 50 kW ne devra pas être
De même le système de protection utilisé pour une machine synchrone sera plus
complexe que pour une machine asynchrone alors que la protection pour un onduleur ou
47
Il est possible d’intégrer de la production décentralisée directement au réseau du
distribution moyenne-tension peut être très élevée. Par exemple un réseau à 25 kV peut produire
des courants de court-circuit d’une valeur maximum de 12 kA en début de réseau, ce qui pourrait
réduite par son impédance Interne. Par exemple, pour un transformateur de puissance de 5 MVA
avec une impédance interne de 10 % le courant de court-circuit maximal sera d’environ 1 155 A
2309A
Icc3ϕ max
= = 1155A
2,0pu
ci est utilisé.
48
1.5.3 Protection du transformateur de puissance
fonctions requises dans une même unité, ce qui réduit les coûts tout en améliorant la flexibilité
du système.
Figure 40 Le relais Multilin 745 contient toutes les fonctions pour la protection et la gestion
d’un transformateur.
49
1.5.3.1 Protection de surintensité de phase et de neutre (50/51):
métrique temporisée de phase et de neutre. Le seuil est réglé pour accepter un certain niveau de
Cette protection protège le transformateur contre les courts-circuits internes, c’est une
protection efficace et très sélective. Avec cette protection, on compare le courant du primaire et
du déphase causé par les différences de raccordements au primaire et au secondaire ainsi que
d’une marge d’erreur, c’est qu’il y a un court-circuit interne au transformateur, la protection (87)
opère et isole le transformateur de toutes les sources d’énergie. Cependant, cette protection ne
doit pas déclencher par le courant d’appel lors de la mise sous tension du transformateur (Figure
41). Le courant d’appel produit un niveau important de deuxième harmonique, on utilise cette
harmonique.
La température du noyau, des conducteurs ou de l’huile est mesurée en utilisant des RTD
ou des senseurs qui sont immergés dans l’huile selon le cas. La protection de température sera
plus ou moins sophistiquée selon la capacité du transformateur. Dans certain cas, cela se limitera
à une alarme, alors que dans d’autres cas, il y a aura une alarme et un déclenchement. Dans les
50
maximum du transformateur sans risque de surchauffe. Évidemment plus le transformateur est
puissant, plus il est économiquement rentable d’utiliser un système de protection plus complet.
transformateur.
Cette protection est utilisée dans les transformateurs qui sont dans une cuve remplie
l’huile d’une certaine capacité. L’isolation solide d’un transformateur se dégrade avec le temps et
il se produit des décharges partielles qui vont décomposer l’huile et un gaz. Ce gaz sera capté
par le relais (63) située dans le haut du transformateur. Lorsque la production de gaz se fait
lentement et lorsqu’un certain volume de gaz est produit, une alarme sera déclenchée. Il sera
alors temps pour le personnel d’entretien de recueillir un échantillon d’huile pour l’analyser et
production de gaz sera intense et très rapide, le relais de gaz détectera la pression causée par cette
51
1.5.3.5 Protection Volt/Hz (24)
Le noyau d’un transformateur est optimisé pour fonctionner à une certaine tension et
fréquence. Lorsque que le niveau de tension augmente ou que la fréquence diminue, le courant
causer un échauffement important du noyau. Cette protection sert à détecter cette situation qui
façon importante.
d’exploitation.
Tout comme pour les transformateurs, les relais numériques comprennent l’ensemble des
fonctions requises pour la gestion et la protection des machines synchrones. Cela réduit les coûts
1
La cinquième harmonique sera particulièrement présente.
52
de conception et d’implantation. Les machines en plus des protections électriques nécessitent des
Figure 43 Le Schweitzer SEL 300G regroupe les protections pour une machine synchrone.
53
1.5.4.1 Les protections électriques
Les systèmes de protection (51V), (27), (59) et (81O/U) ont déjà été traités dans la
précédemment.
Cette protection protège la génératrice contre les surcharges et les courts-circuits externe.
Puisque la tension aux bornes des génératrices diminue lors de défaut, l’élément de retenue de
tension compense pour cet effet; il faut un courant moindre pour opérer la protection lorsque la
tension diminue.
Cette protection sert à détecter les situations d’îlotage, par exemple, si le disjoncteur
charge, ce qui causerait des variations de vitesse, de tension et de fréquence dangereuse pour la
machine.
Cette protection détecte les courts-circuits entre les phases dans la zone délimitée par la
localisation des transformateurs de courants, cela inclus les défauts sur les jeux de barres et la
machine. Cette protection est très rapide et très sélective. Les transformateurs de courant sont
typiquement situés à la sortie du disjoncteur de la centrale et dans les conducteurs de phase qui
sont raccordés au point neutre de la machine. Dès qu’il y a une différence de courant, la
54
1.5.4.5 Protection de court-circuit entre les spires du stator de la génératrice (59GN) et
(27TN):
La mise à la terre des machines synchrones est généralement réalisée à l’aide d’un
transformateur de distribution avec une résistance raccordée au secondaire alors que le primaire
Ces protections permettent de détecter les courts-circuits entre les spires du stator. Le
59GN « voit » les défauts sur environ 90 % du stator alors que le 27TN voit « les courants de
Le but de cet arrangement est de limiter les courants de court-circuit lors de défaut d’une
phase à la terre à une faible valeur, de l’ordre de 10 A. Cela permet de limiter les dommages
importants qui pourraient être causé au stator lors de défaut à la terre dans le stator. Avec cette
prendre les mesures requises pour faire la réparation tout en minimisant les impacts sur la
production, dans ce cas, la protection produira seulement une alarme. Cependant, il y un risque
de dommages importants si un deuxième défaut à la terre se produit, il faut donc traiter avec
55
Il faut utiliser deux systèmes de protection pour détecter les défauts à la terre sur la
La protection (59GN) détectera les fautes à la terre sur environ 90 % du stator, les défauts
à terre du stator près du point ne seront pas détecter. Le principe est simple, le relais de tension
mise à la terre. Si une partie d’une des phases du stator est court-circuité, il se produira un
déséquilibre ce qui causera un courant de déséquilibre dans le neutre. Ce courant produira donc
une tension dans la résistance, cette sera lu par le relais (59GN). Pour éviter les alarmes ou les
déclenchements intempestifs, il faut ajouter un filtre qui bloque les troisièmes harmoniques qui
pourraient exister sur le réseau. Comme on le sait, les courants de troisième harmonique dans un
La protection (27TN) complète cette protection pour couvrir 100 % des fautes à la terre
troisième harmonique à la sortie de la machine et son point neutre. Lors d’un défaut à la terre
près du point neutre, il y aura une plus grande différence entre la tension de troisième
Un déséquilibre de tension sur le réseau va produire entre autre une tension de séquence
inverse à 120 Hz. De plus, cette tension à un sens de rotation inverse à la rotation de la machine,
la séquence inverse « verra » donc une machine à rotor bloqué, donc le courant de séquence
inverse sera relativement élevée et en plus à une fréquence double. Ce courant produira donc une
élévation de température qui peut être très importante selon le niveau de déséquilibre. La
56
lorsque le seuil sera atteint. Cependant, cette protection ne doit pas opérer pour les déséquilibres
normale d’exploitation.
Cette protection détecte le sens d’écoulement de la puissance qui devrait âtre est de la
machine vers le réseau. Si pour une raison ou une autre, la puissance mécanique qui entraîne la
machine venait à arrêter, la machine serait vu par le réseau comme un moteur, ce qui est
Lorsqu’une machine synchrone perd son excitation, elle se comporte comme une
machine asynchrone, c’est-à-dire que sa vitesse de rotation diminuera à une vitesse sous-
synchrone en plus d’absorber des vars du réseau. Cela entraînera des oscillations qui produiront
» par la machine.
Cette protection a pour but d’éviter que le noyau de la machine ne se sature lors du
démarrage et ou de l’arrêt. Par exemple, lors du démarrage de la machine, la tension à ses bornes
sait que le courant d’excitation de la machine augmente avec la tension et diminue avec la
fréquence, il faut donc éviter que la tension ne soit trop élevée lorsque la machine n’a pas encore
57
1.5.4.10 Protection de faute à la terre du rotor (64):
Le rotor est alimenté en courant continu par une source isolée de la terre. Si une faute à la
terre se produit dans le rotor, un très faible courant circulera et il n’y aura aucun dommage de
produit et la machine peut continuer à être exploitée. Cependant, si une deuxième faute se
produit, il y aura un courant de court-circuit qui causera des dommages important au rotor de la
machine, ce qu’il faut évidemment éviter. Une alarme sera produite mais il faut agir rapidement
temps il y aura une alarme suivi d’un déclenchement si la température continue d’augmenter.
Tout comme pour les machines synchrones, les relais numériques comprennent
l’ensemble des fonctions requises pour la gestion et la protection. Cela réduit les coûts de
machine, le système de protection sera plus ou moins complet, il pourrait comprendre entre
autres :
58
• Protection de surintensité de neutre (50/51N).
Ces fonctions de protection ont le même rôle que pour les machines synchrones.
59
1.5.6 Protection d’onduleur et de convertisseur.
En ce qui concerne les onduleurs et les convertisseurs, le contrôle inclus les système de
protection. Pour les onduleurs de faible puissance, ce système sera suffisant, sinon il faudra
utiliser les mêmes systèmes de protection que pour les machines synchrones, en particulier pour
la protection de l’interconnexion.
tension.
60
1.6 Les normes de raccordement de la production distribuée.
La guide IEEE Standard 1547 « IEEE Standard for interconnecting distribued ressources
with electric power system” traite de tous les aspects de l’intégration de la production distribuée
requises pour pouvoir raccorder une centrale sur le réseau moyenne tension et en
particulier les études qui doivent démontrées que les exigences soient bien
respectées.
61
• E.12-07 : Exigences relatives au raccordement de la production décentralisée de
Québec.
D’autres normes traitent du choix des équipements de protection de même que de leur
entretien.
distribution d’Hydro-Québec.
Québec.
tension.
• E.21-10 : Service d’électricité en basse tension à partir des postes hors réseau.
1.7 Résumé
toutes les sources d’énergies sont isolés et cadenassés avant d’intervenir sur le
réseau.
62
L'intégration de production décentralisé affecte la valeur des courants de court-
circuit sur le réseau de distribution, dans certain cas, la valeur du courant de court-
1.8 Bibliographie
2003.
63
2 MODÉLISATION DYNAMIQUE
2.1 Introduction
production décentralisée sera abordée. Ce chapitre est rédigé d’une façon indépendante du
chapitre précèdent dans la mesure du possible afin de permettre au lecteur d’étudier les aspects
reliés à la modélisation dynamique avant la partie sur la protection comme cela se fait dans le
la production classique centralisée qui est caractérisée par des unités de grosses puissances
raccordées au réseau électrique haute tension. Les réseaux de distribution (qui se distinguent des
d’énergies renouvelables est désormais une réalité dans plusieurs réseaux à travers le monde.
sont d’autant plus cruciaux que les réseaux de distribution qui sont les hôtes de ces unités de PD,
jadis passifs sont devenus maintenant actifs à l’instar des réseaux de transport et n’étaient point
conçus pour faire face à ces problèmes. Parmi ces problèmes, c’est celui de la stabilité
dynamique que nous allons aborder dans ces notes. La représentation d’un réseau électrique en
64
perspective de son analyse de stabilité dynamique requiert que toutes les machines du réseau en
l’occurrence les unités de PD soient représentées par leurs modèles dynamiques. Parmi les
unités PD, il y’en a certaines dont les sources de génération produisent directement un courant
alternatif et sont directement connectées au réseau à l’instar de la production classique. Dans ces
notes, nous n’aborderons pas la modélisation dynamique de ces dernières, l’accent sera plutôt
mis sur la modélisation des unités de PD interconnectées au réseau par l’intermédiaire d’un
Les sujets que nous allons traiter dans ce document sont les suivants :
dans le temps des grandeurs électriques en différents points d’un réseau et les évolutions des
paramètres mécaniques des machines tournantes, suite à des perturbations brutales. Pour cela, il
faut envisager les principaux scénarios critiques (tels que court-circuit, perte d’énergie
prédire le comportement du réseau face à ces perturbations. Ces études permettent de préconiser
65
Nous rappelons, dans un premier temps, les différents niveaux de modélisation
usuellement rencontrés pour les études de stabilité dynamique des réseaux électriques puis nous
mettrons l’accent sur la stabilité transitoire qui sous-tend la modélisation électromécanique des
éléments du réseau.
Dans le cas général, on distingue quatre niveaux de modélisation suivant les phénomènes
étudiés :
réactive.
électriques restent sinusoïdales ; une fréquence moyenne doit donc être définie
66
o Phénomènes de grande amplitude (court-circuit, déclenchement
en compte de manière plus précise les régulations plus rapides comme les
électromécanique étendue).
Les études de stabilité dynamiques supposent d’utiliser des modèles dynamiques relevant
ou électromécanique étendue. C’est cette dernière plus connue sous le nom de stabilité
d’un groupe de production, d’une charge ou un défaut sur une ligne de transport.
marquées des angles des rotors, des écoulements de puissance, des tensions et
67
• La stabilité est influencée par les caractéristiques non-linéaires du système. Si la
séparation des angles des rotors des différentes machines du réseau reste dans
première perturbation.
de production classique (que sont les générateurs synchrones) utilisée pour sa modélisation en
stabilité transitoire. On y voit que le détail est mis sur la modélisation du générateur synchrone
turbine) qui est interconnecté au réseau électrique. Dans les pages qui suivent, nous passerons en
revue les équations algébriques et différentielles qui modélisent chacun des composants de la
Figure 48.
68
2.3.3 Modélisation du réseau d’interconnexion
Il s’agit de représenter les relations entre les courants et les tensions des nœuds du réseau.
Un réseau d’énergie électrique consiste en plusieurs nœuds interconnectés par des lignes de
transmission, il se peut représenter par une matrice d’admittance nodale constante et symétrique
Ybus . L’équation (1.1) relie les tensions et les courants des nœuds du réseau à travers la matrice
d’admittance du réseau.
− −
I1 V1
− −
I2 V2
= Ybus ⋅ (1.1)
⋅
⋅ ⋅
−
−
In Vn
− − − T
Avec I1 I2 ⋅ ⋅ ⋅ In =
Vecteurs des courants injectés aux nœuds
T
− − −
V1 V2 ⋅ ⋅ ⋅ Vn =
Vecteur des tensions des nœuds
courant injecté par les générateurs connectés au nœud sur lequel on reviendra ci-dessous alors
que IrC est égale au courant absorbé par les charges connectées au nœud. La formule de IrC en
fonction des charges active et réactive au nœud r et à la tension à ce nœud est donnée comme suit
IrC =
(Pr − jQr ) (1.2)
Vr*
69
où Pr et Qr peuvent être constantes ou variables en fonction du nœud r ( Vr ) et/ou de la
fréquence à ce nœud ( fr ).
comme le montre la Figure 49. Cette figure montre deux enroulements du stator d et q fictifs
représentant les enroulements triphasés du stator. La figure montre aussi deux enroulements du
rotor, incluant l’enroulement de champ ‘f’ le long de l’axe d et deux bobines du rotor le long de
l’axe q. Les bobines court-circuitées, une (‘h’) le long de l’axe d et deux (‘g’ et ‘k’) le long de
70
Le modèle simplifié de la machine synchrone que nous allons considérer dans ces notes
est le modèle dit classique qui consiste en une tension interne derrière une réactance transitoire.
synchrone :
1. La saturation est négligée, il en résulte que les inductances propres et mutuelles sont
4. On ne tient pas compte de l’hystérisis et les courants de Foucault dans les parties
magnétiques.
5. Les termes dérivatifs pψ d et pψ q sont négligés du modèle du stator car ces termes
6. L’effet de la variation de la vitesse est négligé. Cette simplification est basée sur l’idée
que la vitesse ωr en (pu) est égale à 1.0. Cela ne signifie pas que la vitesse est constante mais
que les variations de celle-ci sont très petites et n’ont aucun effet sur la tension au stator.
7. L’effet des amortisseurs dans le rotor est négligé. Cela réduit l’ordre du système
étudié et minimise le nombre des paramètres à renseigner concernant les amortisseurs qui sont
souvent indisponibles.
71
Figure 50 Circuit équivalent du modèle classique d’un générateur synchrone
= Et + j X'd Ig
E (1.3)
où Ig : Courant de la machine g en pu
son couple électrique et son couple mécanique. Le schéma bloc suivant représente cette équation
Swing avec :
dω
=
1
dt 2H
( Tm − Te − KD ( ω − ω0 ) ) (1.4)
dδ
= 2πf0 ( ω − ω0 ) (1.5)
dt
Où Tm : couple mécanique en pu
Te : Couple électromagnétique en pu
K D : Coefficient d’amortissement
72
δ : Vitesse angulaire du rotor en radian électrique par rapport à une référence qui tourne
des fonctions de contrôle telles que le contrôle de la tension et de la puissance réactive fournie
Les systèmes d’excitation sont classés selon les trois catégories suivantes :
73
Comme on le voir dans cette figure, le système d’excitation est souvent composé des
La fonction première de la turbine est de fournir, à partir d’une source d’énergie primaire
comme l’eau, le gaz ou la vapeur, le couple mécanique appliqué à l’arbre du générateur qui
partant celle du générateur, en actionnant une vanne pour les turbines hydrauliques ou une
Les systèmes régulateurs de vitesse et turbine sont souvent représentés dans le même
schéma bloc comme on peut le voir à la Figure 53 ci-dessous qui illustre un modèle de turbine à
vapeur.
74
Figure 53 Schéma bloc d’un modèle de turbine à vapeur.
2.3.4.4 Stabilisateur
d’un générateur synchrone. Ceci est réalisé en modulant l’excitation du générateur de telle sorte
à développer une composante du couple électrique en phase avec les déviations de la vitesse du
rotor. Cette méthode de produire un couple d’amortissement est la moins dispendieuse pour
améliorer la stabilité petit signal d’un réseau électrique, lorsque des systèmes d’excitation aux
La Figure 54 ci-dessus illustre un schéma bloc d’un modèle de stabilisateur avec comme
signaux d’entrée les variations sur les variables électriques suivantes: la vitesse de rotation du
75
2.3.4.5 Interface entre le générateur et le réseau
rotor, donc toutes leurs variables et paramètres sont exprimés sur la base de ce référentiel. Ainsi,
pour interfacer ce générateur au réseau électrique pour fin de simulation en stabilité transitoire, il
faudra transformer toutes ces variables vers le référentiel synchrone qui est celui du réseau
électrique. La Figure 55 ci-dessous montre les deux référentiels d-q du rotor tournant et D-Q
référentiel synchrone. On peut y constater que les deux référentiels sont déphasés l’un de l’autre
Figure 55 Axes d-q : Référence rotor tournant; Axes D-Q : Référence synchrone
Selon la Figure 1, les équations d’interface relient les variables réseaux VD + jVQ et
ID + jIQ de la barre terminale du générateur aux composantes en axe direct (d) et en quadrature
(q) de la tension interne et du courant du générateur qui sont Vd + jVq et Id + jIq respectivement.
(
VD + jVQ= e jδ Vq − jVd ) (1.6)
(
ID + jIQ= e jδ Iq − jId ) (1.7)
76
2.3.5 Algorithme de Solution
réseau et un autre fichier qui contient les données dynamiques des machines ainsi que les
manœuvres à simuler. Nous avons vu ci-dessus que le réseau d’interconnexion est modélisé par
des équations algébriques alors que les machines et leurs systèmes de contrôle sont modélisés par
des équations algébriques et des équations différentielles. Ainsi, l’analyse de stabilité transitoire
Pour résoudre les équations algébriques à chaque pas de calcul, ces dernières sont
rendues algébriques en utilisant des méthodes d’intégration numérique telle que la méthode
trapézoïdale implicite utilisée par la plupart des logiciels de simulation de stabilité transitoire
77
2.4 Modélisation dynamique de l’éolienne
dynamique dans les systèmes électriques multi-machines. Nous avons dit que le problème de la
stabilité est nouveau dans les réseaux de distribution. Autrefois, ces réseaux étaient considérés
comme passifs. Aujourd’hui, ces réseaux sont devenus actifs dans lesquels des nouvelles
sources de production électrique s’installent de plus en plus. Parmi ces nouvelles sources,
l’éolienne à vitesse variable est une des plus fréquentes. L’éolienne est un dispositif qui
turbine éolienne récupère l’énergie cinétique du vent et la transforme en couple mécanique qui
contrôlée en agissant sur les tensions et la fréquence d’alimentation. Ce contrôle de vitesse vise
à optimiser la puissance électrique produite par l’éolienne. L’éolienne connectée au réseau est
présenterons les différentes configurations d’éolienne qui sont les plus utilisées avec leurs modes
78
2.4.1.1 Éolienne à vitesse fixe à machine asynchrone
Le premier modèle d’éolienne qui a été mis au point est le modèle d’éolienne à vitesse
fixe qui entraîne une machine asynchrone et dont la configuration est illustrée à la Figure 57.
Comme on peut le voir, la MAS d’une éolienne à vitesse fixe est directement connectée
au réseau par son stator donc sa vitesse de rotation est fixe. Ainsi, la puissance électrique qu’elle
Ω ) et ce, pour différentes vitesses du vent ( Vw ). On peut y voir que la puissance de vent
extraite n’est pas optimisée du fait de l’impossibilité de varier la vitesse de rotation de la turbine.
Aussi, à une vitesse de vent élevée, la puissance éolienne disponible peut dépasser la puissance
limite maximale de la turbine. Dans ce cas, le contrôle à calage variable de pâles est activé de
manière à limiter la puissance éolienne extraite dans les limites de puissance de la turbine.
79
Figure 58 : Mode d’opération d’une éolienne à MAS à vitesse fixe
La configuration de l’éolienne à MAS pilotée au stator est illustrée dans la Figure 59. Ce
type d’éolienne entraîne une machine asynchrone à cage ou à rotor bobiné connectée au réseau
Ces machines tournent à une vitesse beaucoup plus importante que celle de la turbine éolienne
d’où la nécessité d’utiliser un multiplicateur de vitesse. Cette technologie est utilisée pour les
fortes puissances et souvent retenue par les constructeurs pour la connexion au réseau moyenne
tension. Le redresseur assure des tensions et des fréquences variables à la sortie du générateur,
tension de bus continu (représenté par le condensateur dans la Figure 59) et/ou la puissance
80
Figure 59 Éolienne à MAS à vitesse variable pilotée au stator
Pour ce qui est du mode de fonctionnement de ce modèle, il est illustré dans la Figure 60
contrôle vise à faire varier la vitesse de rotation de l’éolienne de manière à rester aux alentours
de λopt . L’angle de calage étant fixe β =0 , le coefficient de puissance de l’éolienne est égal à sa
valeur Cpmax . Nous reviendrons sur ces termes un peu plus loin lorsque l’on abordera le modèle
de la turbine éolienne.
2. Zone 2 : dans cette zone, la puissance éolienne extraite a atteint la puissance limite
turbine frappe sa limite maximale Ωmax . À ce moment, le contrôle à calage variable de pâles
s’active afin d’augmenter l’angle de calage β de telle sorte à délester la puissance éolienne
81
Figure 60 Mode d’opération d’une éolienne à MAS à vitesse variable pilotée au stator
machines synchrones utilisées sont plutôt à rotor bobiné avec un grand nombre de pôles, elles
tournent donc à une vitesse lente et elles sont connectées à des réseaux de moyenne tension. La
turbine éolienne est directement reliée au rotor sans multiplicateur de vitesse. Les machines à
réluctance variable se classent aussi sous cette catégorie. Comme l’éolienne à vitesse variable à
MAS pilotée au stator, ce modèle d’éolienne est connecté au réseau par l’intermédiaire d’un
convertisseur de puissance par son circuit statorique. Ainsi, son mode de fonctionnement en ce
qui concerne les contrôles exercés par le redresseur et l’onduleur, de même que le contrôle par
l’angle de calage pour l’optimisation de la puissance éolienne capturée, est similaire à celui de
l’éolienne à vitesse variable à MAS pilotée au stator expliqué dans la section précédente.
82
Figure 61 Éolienne à vitesse variable à machine synchrone (MS) pilotée au stator
enroulements rotoriques par les tensions et la fréquence de consigne qu’il reçoit de la procédure
de commande. L’onduleur est contrôlé d’une manière à garder constante la tension de bus
continu et/ou la puissance réactive produite ou consommée par l’éolienne au point de connexion
avec le réseau. Cette configuration a l’avantage de réaliser des économies sur les convertisseurs
de puissance car la puissance transitée par le circuit rotorique est faible par rapport à la puissance
(MADA)
83
Pour ce qui est du mode de fonctionnement de ce modèle, il est illustré dans la Figure 63
ci-dessous et on peut y voir qu’il est similaire à celui de l’éolienne à vitesse variable à MAS
pilotée au stator. La seule différence est le mode à puissance constante lorsque la vitesse de
vitesse variable. La turbine éolienne sera modélisée ainsi que le générateur asynchrone. Le
modèle du convertisseur de puissance ne sera pas inclus dans le modèle de l’éolienne. En effet,
on assume que le convertisseur de puissance et sa commande sont idéaux, c'est-à-dire que les
84
Figure 64 Configuration d’une éolienne à vitesse variable
du générateur. La turbine éolienne se compose de plusieurs pales fixes ou orientables. 80% des
manufacturiers fabriquent des turbines tripales pour des raisons de stabilité, de poids et de
tourne à environ 1800 tr/mn. Pour fins de simplification, l’élasticité et le frottement des pales
Le schéma bloc qui représente la turbine éolienne est illustré sur la Figure 65 ci-dessous.
85
La turbine éolienne est caractérisée par les courbes du coefficient de puissance Cp qui est
RΩ t
une fonction du rapport de vitesse spécifique λ = et de l’angle de calage des pales β .
v
Pour notre exemple d’éolienne, le coefficient de puissance est donné par la relation
suivante:
1 0.035
1 0.035 −c5 λ+0.08β − β3 +1
Cp ( λ, β ) c1 c 2
= − 3 −
3 c β − c 4 e + c 6λ (1.8)
λ + 0.08β β +
1
Où
= =
c1 0.5109 =
c 2 116 c 3 0.4
=c4 5 = =
c 5 21 c 6 0.0068
86
Sur la Figure 19, plusieurs courbes sont distinguées mais nous nous sommes intéressés à
celle qui possède le plus haut sommet. Cette courbe est caractérisée par le point optimal
=
λopt 8.1, C=
pmax =
0.475, β 0 qui est le point correspondent au maximum du coefficient de
éolienne.
Le couple mécanique sur l’axe de la turbine est donné par la relation suivante :
Pt 0.5CpρπR v
2 3
=
C t = N.m (1.9)
Ωt Ωt
87
2.4.2.1.2 Modèle du multiplicateur de vitesse
modélisé par un simple gain. L’élasticité et le frottement du multiplicateur sont négligés. Les
turbine éolienne est divisé par le rapport du multiplicateur de vitesse pour obtenir le couple
1
Cmec = Ct (1.10)
G
où G : rapport de multiplication
dΩmec
J = CT − fΩmec (1.12)
dt
=
CT Cmec + Cem : Couple total de l’éolienne (N.m)
88
L’inertie totale est la somme de l’inertie du générateur et celle de la turbine ramenée au
JTurbine
=J + JGenerateur (1.13)
G2
de la turbine.
Avec un tel système, les pales sont tournées par un dispositif de commande appelé Pitch control.
En réglant l’angle d’orientation des pales, on modifie les performances de la turbine et plus
précisément le coefficient de puissance (Figure 68). Les pales sont face au vent en basse
vitesse et pour les fortes vitesses, elles s’inclinent pour dégrader le coefficient de puissance.
89
Le système d’orientation de l’angle des pales est approché par une fonction de transfert
de premier ordre et par un intégrateur. Cet actionneur est commandé en boucle fermée pour
asservir l’angle de calage des pales β avec des contraintes sur β , voir Figure 69 ci-dessous.
βmin , βmax : Limites de l’angle de calage des pales dépendant de la conception physique
2.4.2.2.1 Hypothèses
asynchrone :
90
• On ne tient pas compte de l’hystérésis et les courants de Foucault dans les parties
magnétiques.
dϕsd
= Vsd − RsIsd + ϕsq w s (1.14)
dt
dϕsq
= Vsq − RsIsq − ϕsd w s (1.15)
dt
Rs = Résistance du stator
L s = Inductance du stator
Le modèle de Park du rotor est décrit par les équations différentielles suivantes :
dϕrd
= Vrd − RrIrd + ϕrq w sl (1.18)
dt
91
dϕrq
= Vrq − RrIrq − ϕrd w sl (1.19)
dt
V=
rd V=
rq 0
dϕrd
= −RrIrd + ϕrq w sl (1.20)
dt
dϕrq
= −RrIrq − ϕrd w sl (1.21)
dt
Rr : Résistance du rotor
Lr : Inductance du rotor
92
Ωmec : Vitesse angulaire mécanique du rotor (rad/s) mécanique
suivante :
= (
Cem PLm IrdIsq − IrqIsd ) (1.24)
93
2.5 Modélisation dynamique du système PV
2.5.1 Généralités
Selon des rapports récents concernant les sources d’énergie renouvelable, les systèmes
photovoltaïques ont connu un réel accroissement dans ces dernières années. L’extension
importante de ce type de production est encore limitée à cause du coût élevé de ses installations.
cellules à base de silicium cristallin reste la filière la plus avancée sur le plan technologique et
industriel. En effet, le silicium est l’un des éléments les plus abondants sur terre sous forme de
Pour obtenir une puissance suffisante, les cellules sont reliées entre elles et constituent le
On prend l’exemple d’un panneau Siemens SP150 avec une puissance de 150 W, les
valeurs d’ensoleillement pour une valeur constante de la température ambiante (20° C). On
constate d’une part que dans la majeure partie de la caractéristique, la cellule se comporte
94
comme une source de courant. Par ailleurs, on note qu’il existe toujours un point de puissance
La Figure 24 présente les mêmes caractéristiques, tracées cette fois-ci pour différentes
ambiante
95
2.5.3 Structure simplifiée d’un générateur PV connecté au réseau
électrique alternatif. On distingue plusieurs modules d’adaptation placés entre les panneaux
96
Pour fin de simplification de la modélisation dynamique du générateur PV, on peut
envisager la structure simple suivante de la Figure 74 ci-dessous où l’ensemble des panneaux est
contrôle
panneau PV. Le courant à courant continu généré par une cellule PV dépend de l’ensoleillement,
fabrication de la cellule.
Le courant ipv,STC fourni par le module à un instant donné et dans les Conditions
ipv,STC =
{ (( m
) )}
Isc,STC 1 − K1 exp K 2upv,STC −1
(1.25)
97
avec les coefficients K1, K2 et m définis comme suit :
K1 = 0.01175
1 + K1
K 4 = ln
K1
K4
K2 = m
Voc
K3
ln
K4
m=
Vmpp
ln
Voc
Isc,STC (1 + K1 ) − Impp
K 3 = ln
K1 Isc,STC
où :
Les fabricants de modules PV fournissent normalement les valeurs de Impp ,Vmpp , Isc,STC ,
Voc et les paramètres des caractéristiques I-V dans les Conditions de Test Standard (STC)
Le Tableau 2 ci-dessous montre les données dans les Conditions de Test Standard (STC)
du module Siemens SP150 de 150 W dont on avait parlé précédemment. Cette table est tirée à
98
Tableau 2 Spécifications du module PV Siemens SP150
99
• Ta,ref : La température ambiante de référence utilisée pour spécifier NOCT, par
exemple 20° C
L’équation (1.25) est valable seulement dans les conditions standard de température
=
ipv ipv,STC + ∆i (1.26)
=
upv upv,STC + ∆u (1.27)
avec
G G
∆i =α scT ∆Tc + − 1 ISC,STC (1.28)
GSTC GSTC
où
Tc =
Ta +
G
800
(NOCT − Ta,ref ) (1.31)
100
En ce qui concerne la partie contrôle d’un système PV, dans la plupart des cas, l’objectif
produire par le panneau à partir des valeurs mesurées de la tension et du courant du panneau.
C’est la fonction MPPT (Maximum Power Point Tracking en Anglais). Parmi les nombreux
101
2.6 Simulation et étude de cas d’un système PV
Pour fin de simulation et étude de cas d’un système PV, nous allons considérer le réseau
test basse tension comprenant un parc PV dont le schéma unifilaire est illustré à la Figure 76 ci-
dessous :
Réseau public :
Tension nominale = 20 kV
Tension d’opération = 20 kV
102
Puissance de court-circuit triphasé = 10 MVA
Transformateur MT/BT
Rapport X1/R1 = 30
Rapport X0/R0 = 30
Longueur = 800 m
Charge 1
Charge 2
103
Puissance active triphasée = 83 kW
Parc PV
alternatives triphasée sous 380 V, 60 Hz. Ces 2 onduleurs sont raccordés individuellement à un
tableau général BT (TGBT) triphasé 380 V. Chaque onduleur transforme l'énergie solaire
récoltée dans 33 strings composés chacun de 13 panneaux solaires, soit donc un total de 429
Les caractéristiques du panneau de cette marque sont indiquées dans le tableau qui suit :
104
Pour fins de simplification, le modèle dynamique de l’onduleur ne sera pas inclus dans le
sa commande sont idéaux, c'est-à-dire que les puissances électriques à l’entrée et à la sortie du
105
2.6.2 Simulation du parc PV en stabilité transitoire
négative absorbant une puissance (dActivePower +j dReactivePower) qui est calculée à partir de
Dans l’algorithme de stabilité transitoire, le parc PV est donc une charge négative
Les chiffres en vert ci-dessous représentent les paramètres du parc PV définis ci-dessus.
106
double dM = log( dK3 / dK4 ) / log ( dVmpp / dVoc );
if(getPowerFactorPercent() == 0 )
{
dReactivePower = dActivePower;
dActivePower = 0;
dReactivePower *= -1.;
}
else
{
double dPowerFactor = getPowerFactorPercent() / 100.;
dReactivePower = sqrt( (dActivePower/dPowerFactor) *
(dActivePower/dPowerFactor) - dActivePower * dActivePower);
107
dActivePower *= -1.;
if(dPowerFactor > 0.)
dReactivePower *= -1.;
}
108
109
2.6.3.2 Profils des tensions du réseau
110
2.6.3.3 Variables du parc PV
111
112
113
3 CAPACITÉ D’ACCUEIL
3.1 Définition
La capacité d’accueil d’une ligne ou d’une portion de réseau est la puissance que cette
ligne peut accepter sans que cette puissance ne nuise au fonctionnement du réseau ou à la qualité
de l’onde. La capacité d’accueil dépend de nombreux de paramètres. Ces paramètres vont être
séparé en deux catégories : les paramètres liés au réseau et ceux dépendant de l’interface utilisée
Avec chacun de ces paramètres une capacité d’accueil peut être déterminée. La capacité
d’accueil réelle est donc la valeur la plus faible de l’ensemble de ces capacités.
114
Il n’est pas possible de définir une capacité d’accueil universelle. Mais, comme une règle
20% pour un réseau bien géré selon l’expérience acquise jusqu’au présent. Quelques problèmes
115
Les autres paramètres ne sont pas abordés dans ce chapitre : on peut citer par exemple les
équipements de protection (voir Chapitre 1). L’ajout d’une PD peut entrainer une reconfiguration
de ces équipements et obliger à revoir leur coordination. L’évolution des pertes au niveau local
peut être estimée sans trop de difficulté, mais il est très difficile d’en avoir une idée au niveau
L’implantation d’une PD ne doit pas entrainer une surcharge sur le réseau. Le courant
maximum admissible des fils apporte donc une limite à la puissance que l’on peut installer.
On va supposer que la PD ne produit que de la puissance active. Les calculs vont se faire
Slimit = Ilim
Vnom (1.32)
En l’absence de PD, le courant maximal circule lorsque la charge est la plus forte. En
réduit le courant circulant en amont (le courant aval étant inchangé). Mais lorsque la production
est plus forte que la consommation aval, le courant en surplus est aussi injecté en amont. Dans ce
cas, le courant injecté en amont ne doit pas dépasser le courant maximal admissible des fils
En terme de puissance, on a donc la puissance apparente la plus élevée qui est atteinte
lorsque la production est maximale et que la consommation aval est la plus faible.
Pour bien comprendre la situation, nous allons commencer avec un exemple où il n’y a
116
La même équation transposée avec les puissances apparentes :
( Pgen,max − Pcons,min )
2
Smax = + Qcons
2
,min < Slimit (1.34)
On obtient donc la puissance maximale que l’on peut installer sans détériorer les fils de la
ligne :
Exemple
Section de ligne AB BC CD
section des fils 185 mm² 95 mm² 35 mm²
courant max admissible 388 A 268 A 151 A
puissance max admissible 10 MVA 7 MVA 3.9 MVA
B C D
puissance active max 2 MW 3.5 MW 2.5 MW
puissance réactive max 1.3 Mvar 2 Mvar 1.3 Mvar
puissance active min 500 kW 900 kW 700 kW
puissance réactive min 300 kvar 500 kvar 500 kvar
2 2
𝑃𝑔𝑒𝑛,𝑚𝑎𝑥 < 𝑃𝑐𝑜𝑛𝑠,𝑚𝑖𝑛 + �𝑆𝑙𝑖𝑚𝑖𝑡 − 𝑄𝑐𝑜𝑛𝑠,𝑚𝑖𝑛
Sur la section BC :
117
𝑃𝑔𝑒𝑛,𝑚𝑎𝑥 < 8528 𝑘𝑊
Le niveau de tension le long des lignes est souvent un des paramètres les plus limitants.
En l’absence de PD, les sous-tensions sont le problème le plus critique. Elles limitent
l’éloignement maximal des clients, et ce même avec une surtension en début de ligne. En
Tout d’abord, il faut connaître les profils de tension le long d’une ligne. On va prendre
une ligne radiale de résistance totale R et réactance totale X, avec une charge S = P + jQ
uniformément distribuée. La résistance et la réactance par unité de longueur est la même sur
toute la ligne. λ est le ratio de la distance où l’on se situe x sur la longueur totale de la ligne (l).
x
λ= (1.36)
l
De plus, comme la plupart des postes HT/MT ont des transformateurs à prise variable, on
considère la tension au début de la ligne comme quasi constante pour ne pas avoir à tenir compte
∆U Rtot P + X tot Q 1 2
= = λ − λ voir Figure 80
2
u (1.37)
Unom 2
Unom
118
Figure 78 Coordination de tension le long d’une ligne. L’axe horizontal donne la distance
par rapport à la borne aval du transformateur du poste HT/MT. L’axe vertical donne la tension du
poste. Cet intervalle est appelé plage ou zone neutre (deadband en anglais) et est maintenu grâce
à des transformateurs à prise variable ou par contrôle sur le réseau. La plage neutre est prise au-
dessus de la tension moyenne pour pouvoir accepter la chute de tension de long de la ligne.
avoir un rapport de transformation différent selon leur emplacement sur la ligne MT. On peut
avoir par exemple en début de ligne un ratio 10.5kV/400V et en bout de ligne 9.5kV/400V. Cette
augmentation relative se traduit par une flèche ascendante sur le graphique. Elle peut atteindre
119
Figure 79 Principe de base du contrôle de tension sur le réseau de distribution
L’augmentation de la tension liée à la présence d’une PD situé sur la ligne à 𝜆𝑔𝑒𝑛 est de :
Il est à noter que l’augmentation relative de la tension est la même pour tous les clients en
Figure 80 Profil de tension pour différent cas : charge minimale en l’absence de génération
(pointillé), charge minimale avec génération (trait plein supérieur), et pic de charge sans génération
120
En enlevant l’approximation de tension constante en aval du poste, on doit prendre en
produisant que de la puissance active (PF = 1) et une ligne quelconque (pas de profil de charge
∆𝑈 𝑅 ∗ 𝑃𝑔é𝑛
𝛿= =
𝑈 𝑈2
comme :
1
∆𝑈𝑔𝑒𝑛,𝑚𝑎𝑥 = (𝑅𝑃𝑚𝑎𝑥 − 𝑋𝑄𝑚𝑎𝑥 )
𝑈
𝑅 𝑋
∆𝑈𝑔𝑒𝑛,𝑚𝑎𝑥 = �1 − 𝛼 � 𝑃𝑚𝑎𝑥
𝑈 𝑅
Avec cette formule on voit que pour un générateur avec un facteur de puissance en retard
(α>0), l’augmentation de la tension est réduite alors qu’elle est accrue pour un facteur de
puissance en avance (α<0). Avec un convertisseur électronique, on peut modifier α pour annuler
121
le terme entre parenthèses. Ainsi il n’y aurait aucune variation de la tension, ce qui permet
On définit alors la marge de surtension qui est la différence entre la limite supérieure de
La capacité d’accueil est donc la puissance qui permet d’avoir une augmentation de la
tension égale à la marge de surtension. Chaque client a une marge différente. Comme
l’augmentation relative est la même pour tous les clients en aval, le facteur limitant provient du
122
Soit 𝑢𝑑𝑏,𝑚𝑖𝑛 et 𝑢𝑑𝑏,𝑚𝑎𝑥 les tensions extrêmes de la plage neutre ;
∆𝑢𝑚𝑖𝑛 et ∆𝑢𝑚𝑎𝑥 les chutes de tension extrêmes liées au courant de charge (ne prend pas
Dans ce cas, on suppose que ∆ugen ≥0. On suppose aussi que ∆ugen peut être à son
maximum lorsque la charge est à son minimum. Ce qui n’est pas forcément le cas. La capacité
Exemple
Un boost de transformateur : 5%
123
𝛿𝑚𝑎𝑥 = 𝑢𝑚𝑎𝑥,𝑙𝑖𝑚𝑖𝑡 − 𝑢𝑚𝑎𝑥
Comme cela vient d’être défini, la capacité d’accueil est la puissance qui permet d’avoir
1 𝑈2 ∆𝑈𝑚𝑎𝑥
𝑃𝑚𝑎𝑥 = 𝛿𝑚𝑎𝑥 avec 𝛿𝑚𝑎𝑥 =
𝑋
1−𝛼𝑅 𝑅 𝑈
𝑥𝑔𝑒𝑛
𝑅=𝜌 = 𝜆𝑔𝑒𝑛 𝑅𝑡𝑜𝑡
𝐴
𝑈 2 ∗ 𝛿𝑚𝑎𝑥 ∗ 𝐴
𝑃𝑚𝑎𝑥 =
𝑙∗𝜌
La modification d’un paramètre peut avoir des répercussions sur les autres (augmenter la
section des fils A entraine une modification de la marge). De plus, pour des lignes courtes la
capacité peut être très élevée, la limite n’est alors plus la surtension mais les capacités
Lorsqu’il y a plusieurs PD à différents endroits sur une même ligne, la situation devient
complexe. A partir des équations précédentes, on remarque que la capacité d’accueil est
124
inversement proportionnelle à la distance où se situe la DG. On rappelle que λ est le ratio de la
distance où se situe la PD (xgen ) sur la longueur totale de la ligne (l). En début de ligne λ = 0, et 1
en bout de ligne :
� 𝜆𝑔𝑒𝑛,𝑖 𝑃𝑖 ≤ 𝑃𝐻𝐶
𝑖
Pour N générateur, on a :
1 𝑃𝐻𝐶
𝑃𝑖 ≤
𝜆𝑖 𝑁
Cette formule est valable si tous les générateurs produisent leur puissance maximale en
même temps. Si ce n’est pas le cas, une plus grande production peut être installée.
Une fois les paramètres donnant la capacité d’accueil la plus faible identifiés, on peut
établir et prendre des mesures pour les rendre moins limitant. Une grande difficulté à ce niveau-
là, est qu’une mesure ciblant un paramètre peut influencer les autres, et pas nécessairement de
manière positive. Dans une première partie, des solutions améliorant plusieurs paramètres seront
présentées. Ensuite des solutions agissant principalement sur un paramètre seront développées.
Renforcer des lignes signifie réduire la résistance de celles-ci. Cela peut se faire en
changeant le matériau utilisé, en augmentant la section des fils, en ajoutant des lignes et
paramètres.
125
Du point de vue de la limite thermique des fils, renforcer ceux-ci signifie
2
𝑃𝑔𝑒𝑛,𝑚𝑎𝑥 < 𝑃𝑐𝑜𝑛𝑠,𝑚𝑖𝑛 + �𝑺𝟐𝒍𝒊𝒎𝒊𝒕 − 𝑄𝑐𝑜𝑛𝑠,𝑚𝑖𝑛
Renforcer les fils se traduit aussi par une diminution de la résistance de source vue par les
1 𝑈2
𝑃𝑚𝑎𝑥 = 𝛿
𝑋 𝑹 𝑚𝑎𝑥
1−𝛼𝑅
Un autre impact non-négligeable est le fait que des lignes plus grosses permettent d’éviter
le boost des transformateurs (courbes 150 et 180mm² de la Figure 83), ce qui a un fort impact sur
Figure 83: Capacité d’accueil pour une PD unique connecté à la ligne, en fonction de la
section des fils : 95mm² (trait plein), 120mm² (tirets), 150mm² (pointillés), 180mm² (trait mixte).
126
Cette mesure a aussi un impact favorable au niveau de la qualité de l’onde. Le niveau de
de la source de cette perturbation. C’est le cas, par exemple, des variations rapides de tension,
fréquence du réseau qui est prise en compte. Augmenter le niveau de défaut va réduire le niveau
source rend les calculs plus complexes. Augmenter le niveau de défaut peut augmenter ou
faible, renforcer la source va dans presque tous les cas réduire la distorsion de la tension. Pour
Cette solution a de nombreux avantages, mais il ne faut pas oublier les aspects
économiques. Remplacer des fils, ou ajouter des lignes demande un financement très important.
Cette méthode est alors souvent remplacée par des solutions qui peuvent être moins efficace mais
La ligne dédiée à une PD est aussi une solution qui améliore plusieurs paramètres. Une
surtension ne peut qu’être provoquée par la PD et est limitée à ligne en question. Il n’y a donc
pas de risque pour les clients alentours. Comme la ligne est dédiée à la PD, elle est dimensionnée
pour pouvoir transporter toute la puissance de la PD. Le risque de surcharge est donc inexistant.
déclenchement lorsqu’il y a un défaut en aval. Le risque de déclenchement pour une erreur sur
127
une autre ligne reste présent, mais celui-ci n’impacte que la PD et pas les clients. De plus,
comme il n’y a pas de charge sur la ligne, il n’y a pas de risque d’îlotage.
PV) ne fournissent pas un fort courant de défaut, une ligne dédiée n’est pas nécessaire.
La communication entre les centres de gestion du réseau et les PD qui peuvent agir sur la
d’accueil. Si les centres de gestion pourraient avoir un contrôle sur ces PD, ils pourraient
Les algorithmes de contrôle des convertisseurs électroniques peuvent aussi être améliorés
solutions se concentrent sur celui-ci. Les solutions qui suivent portent aussi si bien sur des
Le contrôleur du transfo est équipé avec « line drop compensation ». Il en résulte une
forte tension lors de fortes charges et une tension faible pendant une faible charge.
𝑟𝑆 𝑃 + 𝑥𝑆 𝑄
𝑈(0) = 𝑈𝑟𝑒𝑓 +
𝑈𝑛𝑜𝑚
128
Contrairement aux cas précédents, la tension à la sortie de ce transformateur n’est pas
maintenue constante. Mais la tension est maintenue à un point virtuel qui se situe à 𝑟𝑆 + 𝑗𝑥𝑆 du
transformateur.
1 𝑅𝑃 + 𝑋𝑄
𝑈(𝜆) = 𝑈(0) − (2𝜆 − 𝜆2 )
2 𝑈𝑛𝑜𝑚
1 𝑅𝑃 + 𝑋𝑄 2 1
𝑈(𝜆) = 𝑈𝑟𝑒𝑓 + �𝜆 − 2𝜆 + �
2 𝑈𝑛𝑜𝑚 2
En faisant varier la valeur de (R P+X Q)/ Unom et en prenant le quotient P/Q constant et
Figure 84 Profil de tension le long d’une ligne avec compensation de chute de ligne, pour
129
Ajout d’un générateur sur la ligne
𝑅𝑃 + 𝑋𝑄 𝑅𝑃𝑔𝑒𝑛
𝑈(0) = 𝑈𝑟𝑒𝑓 + 0.25 − 0.25
𝑈𝑛𝑜𝑚 𝑈𝑛𝑜𝑚
le long de la ligne, on reprend l’expression de la partie II.3 (en prenant 𝑄𝑔𝑒𝑛 = 0) et on ajoute la
variation due à la PD :
(𝜆 − 0.25)𝑅𝑃𝑔𝑒𝑛
∆𝑈𝑔𝑒𝑛 (𝜆) = 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜆 < 𝜆𝑔𝑒𝑛
𝑈𝑛𝑜𝑚
�𝜆𝑔𝑒𝑛 − 0.25�𝑅𝑃𝑔𝑒𝑛
∆𝑈𝑔𝑒𝑛 (𝜆) = 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜆 > 𝜆𝑔𝑒𝑛
𝑈𝑛𝑜𝑚
Fig 5.22 : Variation de la tension liée à une PD (injection de 𝑃𝑔𝑒𝑛 à 𝜆𝑔𝑒𝑛 ) le long d’une
130
Une augmentation plus forte de la tension en forte charge, et plus faible en faible charge,
Dans le cas d‘une forte production en fin de ligne, l’augmentation de la tension est telle
qu’il y a un risque de surtension (mais plus faible que sans compensation). Il y a aussi un risque
𝑅𝑃𝑔𝑒𝑛 𝑅𝑃 + 𝑋𝑄
𝑈(1) = 𝑈𝑟𝑒𝑓 − 0.5 ∆𝑈 + 0.75 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∆𝑈 = 0.5
𝑈𝑛𝑜𝑚 𝑈𝑛𝑜𝑚
𝑅𝑃𝑔𝑒𝑛,𝑚𝑎𝑥
𝑈𝑚𝑎𝑥 = 𝑈𝑑𝑏,𝑚𝑎𝑥 − 0.5 ∆𝑈𝑚𝑖𝑛 + 0.75
𝑈𝑛𝑜𝑚
𝑈𝑛𝑜𝑚 4 2
𝑃𝑔𝑒𝑛,𝑚𝑎𝑥 < � �𝑈𝑚𝑎𝑥,𝑙𝑖𝑚𝑖𝑡 − 𝑈𝑑𝑏,𝑚𝑎𝑥 � + ∆𝑈𝑚𝑖𝑛 �
𝑅 3 3
𝑅𝑃𝑔𝑒𝑛
𝑈(0) = 𝑈𝑠𝑒𝑡 + 0.5 ∆𝑈 − 0.25
𝑈𝑛𝑜𝑚
𝑅𝑃𝑔𝑒𝑛,𝑚𝑎𝑥
𝑈𝑚𝑖𝑛 = 𝑈𝑑𝑏,𝑚𝑖𝑛 + 0.5 ∆𝑈𝑚𝑖𝑛 − 0.25
𝑈𝑛𝑜𝑚
𝑈𝑛𝑜𝑚 1
𝑃𝑔𝑒𝑛,𝑚𝑎𝑥 < 4 � 𝑈𝑑𝑏,𝑚𝑖𝑛 − 𝑈𝑚𝑖𝑛,𝑙𝑖𝑚𝑖𝑡 + ∆𝑈𝑚𝑖𝑛 �
𝑅 2
131
Pour une plage neutre située au centre de l’intervalle de tension admis, la puissance limite
de sous-tension est 3 fois plus grande que celle de surtension. Mais la limite de surtension n’est
valable que pour une DG en fin de ligne. Pour une forte production en début de ligne, la
restriction de sous-tension est la plus contraignante. De même que dans les parties précédentes la
présence de transformateur sur la ligne, oblige à ajouter ∆Uboost dans la formule de la surtension.
ratio en faible et forte charge. Par conséquent si la tension a besoin d’être relevée en cas de forte
charge, les risques de surtension en faible charge sont accrus. Un autre inconvénient est que dans
le cas d’un fonctionnement en réserve (PD injectant de la puissance vers le poste), les charges de
début de ligne se retrouvent alors de fin de ligne, et la tension de ces charges devient faible. La
entrainerait une forte tension sur sa borne aval. En fin de ligne comme la charge aval est faible,
son effet est réduit. Une compensation distribuée tout le long de la ligne permet de lisser le profil
partie réactive de la chute de tension est importante, c’est-à-dire un fort ratio X/R. Le
132
La présence de condensateurs en parallèles permet d’augmenter la tension
𝑄𝑐
∆𝑢𝑐 = (= 𝑿𝑺 𝑸𝒄 )
𝑆𝑘
constante. Avec une compensation parallèle, l’augmentation maximale de la tension est obtenue
Des dispositions doivent être prises pour éviter les phénomènes de résonance (filtre,
hystérésis, le condensateur est connecté si la tension passe sous un seuil (95%) et déconnecté si
elle dépasse un autre seuil (105%). On peut aussi utiliser un condensateur avec une bobine shunt
133
Figure 85 Impact du déclenchement d’une PD sur les variations de la tension : tension sans
(trait plein) et avec déclenchement (tirets). La ligne en pointillée correspond à limite de surtension.
Figure 86 Impact de la réduction de surtension sur les variations de la tension : tension sans
Comme exemple, voici un algorithme de réduction de surtension qui n’utilise que des
mesures locales. A partir d’une première tension seuil la puissance produite est réduite et après
un second seuil la production est mise à 0 (courbe pleine sur la Figure 87).
134
𝑃𝑚𝑎𝑥 𝑈 < 𝑈𝑟𝑒𝑓
1
𝑃𝑔𝑒𝑛 = � 𝑃𝑚𝑎𝑥 �1 − 𝛽�𝑈 − 𝑈𝑟𝑒𝑓 �� 𝑈𝑟𝑒𝑓 ≤ 𝑈 ≤ 𝑈𝑚𝑎𝑥 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝛽 =
𝑈𝑟𝑒𝑓 − 𝑈𝑚𝑎𝑥
0 𝑈 > 𝑈𝑚𝑎𝑥
Supposons qu’il n’y a pas d’échange d’énergie réactive entre le réseau et le générateur.
La tension augmente alors linéairement par rapport à la puissance générée (droites en tirets sur la
Figure 87):
𝑉
𝑈 = 𝑈0 + 𝑅 𝑃𝑔𝑒𝑛 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑅 𝑒𝑛 𝑜𝑢 𝐴−1
𝑊
et de perdre moins de puissance. Cette dernière formule reste valide dans le cas où il y a
plusieurs PD. Chaque PD va réduire sa production du même pourcentage. Mais si ces DG sont
connectées en plusieurs endroits, le partage ne peut plus se faire de la même façon, et les
La production de puissance active et réactive sur une ligne influence la tension sur
135
⎧𝜆 𝑅𝑡𝑜𝑡 𝑃𝑔𝑒𝑛 + 𝑋𝑡𝑜𝑡 𝑄𝑔𝑒𝑛 𝜆 ≤ 𝜆𝑔𝑒𝑛
⎪ 2
𝑈𝑛𝑜𝑚
∆𝑢𝑔𝑒𝑛 =
⎨𝜆 𝑅𝑡𝑜𝑡 𝑃𝑔𝑒𝑛 + 𝑋𝑡𝑜𝑡 𝑄𝑔𝑒𝑛
⎪ 𝑔𝑒𝑛 2
𝜆 > 𝜆𝑔𝑒𝑛
⎩ 𝑈𝑛𝑜𝑚
𝑅
𝑄𝑔𝑒𝑛 = − 𝑃 c'est-à-dire une consommation de puissance réactive
𝑋 𝑔𝑒𝑛
Le problème avec cette méthode est que la PD doit pouvoir consommer de la puissance
asynchrone à double alimentations). De plus, sur de petites lignes, le ratio R/X peut atteindre 5
ou plus. Ce qui signifie que la PD doit pouvoir consommer 5 fois plus de Var qu’elle ne produit
∆𝑈 = 𝑅�𝑃𝑔𝑒𝑛 − 𝑃� + 𝑋(𝑄𝑔𝑒𝑛 − 𝑄)
𝑅
𝑄𝑔𝑒𝑛 = 𝑄 − �𝑃 − 𝑃�
𝑋 𝑔𝑒𝑛
Avec cette méthode on pourrait théoriquement avoir une capacité d’accueil infinie (le
risque de surtension étant totalement éliminé). Mais d’autres limites apparaitraient alors, comme
136
Une autre possibilité est de combiner cette approche avec la méthode de la réduction de
𝑅
𝑃𝑔𝑒𝑛 + 𝑄 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑄𝑔𝑒𝑛 < 0
𝑋 𝑔𝑒𝑛
de tension.
Pour éliminer les harmoniques, deux types de filtre sont communément utilisés: les filtres
Les filtres série (bobine et condensateur) créent une faible impédance pour les
utilisés lorsqu’un harmonique devient trop fort. Ceci est souvent provoqué par de la résonance et
Les filtres passe-haut créent une faible impédance pour les hautes fréquences. La
fréquence de coupure est assez haute (au-delà du 15ème harmonique) pour éviter les pertes à la
fréquence du réseau. Ce type de filtre est une solution pour la distorsion de haute fréquence. Ils
ont cependant un inconvénient : le condensateur du filtre avec l’inductance de source créent une
Il est alors nécessaire de mettre en place des filtres pour les harmoniques de basses
fréquences, mais ils posent aussi des problèmes pour les émissions large-bande.
137
3.5.2 Convertisseur avec électronique de puissance
Les équipements de compensation avec électronique de puissance ont une bonne capacité
STATCOMS (basé sur la technologie VSC = voltage source converter) fonctionnent bien pour
réduire les variations de tension. Ils peuvent être installés dans une zone faible du réseau (zone
Les convertisseurs basés sur le VSC peuvent aussi être utilisés pour réduire la distorsion
nombreux algorithmes pour réduire la distorsion de la tension sans avoir besoin de connaître le
courant injecté. Les équipements commerciaux disponibles sont cependant basés sur un contrôle
en boucle ouverte, où le courant injecté compense le courant mesuré. Ces équipements sont
Comme cela a été indiqué dans le premier chapitre, les VSC sont utilisés comme
partielle ou totale. Les algorithmes pour limiter les fluctuations de la tension et les distorsions
peuvent être implémentés dans ces convertisseurs. Une autre application intéressante des
convertisseur réagit alors comme une résistance à ces fréquences, pour apporter un
amortissement en cas de résonance. Cette approche est simple car elle ne nécessite pas matériel
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