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Ressources énergétiques et stockage

Les techniques de cogénération

par Claude LÉVY

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Les techniques de cogénération

par Claude LÉVY


Ingénieur de l’École centrale de Paris
Ingénieur conseil en thermique et en énergétique

1. Généralités ................................................................................................. B 8 910 - 2


1.1 Définitions .................................................................................................... — 2
1.2 Principaux procédés .................................................................................... — 3
1.3 Objectifs........................................................................................................ — 3
1.4 Prix de l’électricité en France...................................................................... — 4
1.5 Développement............................................................................................ — 4
2. Caractéristiques techniques ................................................................. — 5
2.1 Unités............................................................................................................ — 5
2.2 Critères spécifiques ..................................................................................... — 5
2.3 Puissances installées................................................................................... — 6
3. Chaudière plus turbine à vapeur ......................................................... — 7
3.1 Généralités ................................................................................................... — 7
3.2 Performances du système .......................................................................... — 7
3.3 Caractéristiques globales............................................................................ — 10
4. Moteurs alternatifs .................................................................................. — 11
4.1 Caractéristiques principales........................................................................ — 11
4.2 Schémas d’utilisation .................................................................................. — 12
4.3 Performances ............................................................................................... — 14
5. Turbines à combustion ........................................................................... — 17
5.1 Généralités ................................................................................................... — 17
5.2 Caractéristiques ........................................................................................... — 17
5.3 Utilisation de la chaleur .............................................................................. — 18
5.4 Brûleurs de post-combustion ..................................................................... — 19
5.5 Schémas d’installation ................................................................................ — 20
5.6 Performances d’un système à post-combustion ...................................... — 21
6. Rentabilité .................................................................................................. — 22
6.1 Investissements ........................................................................................... — 22
6.2 Frais d’exploitation ...................................................................................... — 23
6.3 Comparaison des différents systèmes....................................................... — 23
6.4 Conduite d’une étude .................................................................................. — 24

oute production d’énergie mécanique et par suite électrique, à partir d’un


T
8 - 1996

combustible quelconque, se fait avec dégagement de chaleur vers une


source froide. La cogénération consiste à utiliser cette chaleur plutôt que de la
perdre à l’atmosphère. La cogénération permet donc des économies d’énergie
et, consécutivement, une réduction des coûts globaux des énergies produites.
La cogénération englobe toute une série de procédés (dénommés aussi cycles,
filières ou systèmes) dont certains font appel à des techniques complexes. Elle
B 8 910

s’applique à de très nombreux cas d’utilisations tant dans l’industrie qu’en génie
climatique. Elle s’étend sur une très grande échelle de puissance électrique : de
la dizaine de kilowatts pour les petits moteurs alternatifs à plus de 50 MW dans
les grandes centrales thermoélectriques de chauffage urbain ou d’usine. Sa
connaissance intègre une vaste gamme de techniques.

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LES TECHNIQUES DE COGÉNÉRATION ______________________________________________________________________________________________________

Le but principal de la cogénération est économique, aussi son étude doit-elle


montrer :
— comment on peut la mettre en œuvre (technologie) ;
— comment elle peut être financièrement rentable.
À cet effet, ce sujet fait l’objet de trois articles :
— les techniques de cogénération, traitées dans ce texte, décrivent les diffé-
rents matériels et les principes courants et présentent les schémas d’installation
en donnant leurs performances ;
— la cogénération dans l’industrie ;
— la cogénération en génie climatique.

Notations et Symboles 1. Généralités


Symbole Définition 1.1 Définitions
C énergie thermique produite par le combustible On appelle cogénération (ou encore production combinée chaleur
C˙ puissance thermique correspondant à C force), un système dans lequel, en brûlant un combustible primaire,
on produit simultanément de l’énergie mécanique et de l’énergie
CE consommation spécifique équivalente
thermique.
CF rapport chaleur-force
Le combustible primaire est généralement un produit fossile
I investissement commercialisé : charbon, gaz naturel, GPL (gaz de pétrole liquéfié),
Q énergie thermique récupéré fuel lourd ou domestique ; il peut s’agir aussi de bois ou de biomasse,
ou encore d’un produit de récupération : biogaz, ordures ménagères,
Q˙ puissance thermique correspondant à Q
déchets industriels, gaz fatals, etc. L’énergie mécanique, disponible
Rg rendement global sur l’arbre de la machine motrice, est utilisée pour entraîner une autre
Rm rendement mécanique machine tournante (ventilateur, compresseur) ou le plus fréquem-
ment un alternateur qui fournit du courant électrique. L’énergie ther-
W énergie électrique
mique est disponible soit directement, soit après transformation,
W˙ puissance électrique correspondant à W sous la forme d’un fluide caloporteur facilement utilisable : vapeur,
η rendement d’une chaufferie classique eau chaude, eau surchauffée, air chaud, etc.
Il n’est pas nécessaire de rappeler que pour produire de l’énergie
(0) mécanique ou de l’électricité au moyen de chaleur, il faut disposer
d’une source chaude et d’une source froide. Dans une centrale
thermique classique la source froide est prise dans
Abréviations l’environnement : air atmosphérique ou eau de rivière ; la chaleur
BP basse pression qu’elle absorbe est en général totalement perdue. Il s’ensuit que le
rendement global d’un tel système est faible, largement inférieur à
HP haute pression
50 %. En France, le rendement moyen des centrales thermiques de
MP moyenne pression
EDF est de 36 %. Au contraire, dans une cogénération, la chaleur
C chaudière
de la source froide n’est pas perdue : elle se retrouve en presque
C + TV chaudière + turbine à vapeur totalité dans un fluide caloporteur ; le rendement global d’une
CU centrale de chauffage urbain cogénération va donc être supérieur : 65 à 90 % suivant les cas
EC eau chaude basse pression (figure 1).
ES eau surchauffée
GdE gaz d’échappement ou exhaures En France, l’électricité est d’abord produite par les centrales
hydrauliques et nucléaires. Mais celles-ci sont normalement insuf-
MA moteur à explosion ou alternatif
fisantes en périodes hivernales. EDF met alors en route des centra-
MAb moteur alternatif à bougies
les thermiques classiques consommant, comme la cogénération,
MAd moteur alternatif diesel
des combustibles fossiles, mais avec des rendements inférieurs. La
TAC turbine à combustion ou à gaz cogénération permet donc un gain énergétique au niveau national.
TV turbine à vapeur
OM ordures ménagères
UIOM usine d’incinération des ordures ménagères

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1.2.2 Moteurs à explosions ou alternatifs


Les moteurs à explosions ou alternatifs à combustion interne (MA)
sont très utilisés en traction mais aussi en poste fixe pour l’entraî-
nement de machines ou d’alternateurs. Ils comprennent plusieurs
cylindres dans lesquels l’inflammation d’un mélange air-combus-
tible génère un gaz chaud qui pousse un piston ; un système
bielle-manivelle transforme le mouvement alternatif en mouvement
rotatif et transmet l’énergie à un arbre qui entraîne l’alternateur.
L’allumage se fait :
— soit par étincelle au moyen d’une bougie MAb, pour les moteurs
de faible puissance et tous les moteurs à gaz pur ;
— soit par compression pour les moteurs diesels MAd brûlant
en partie ou en totalité du fuel.
La chaleur est disponible, d’une part, sur les gaz d’échappement
qui sortent très chauds (450 à 550 oC), d’autre par sur l’eau de refroi-
dissement du bloc moteur (et éventuellement de l’huile). Cette récu-
pération se fait sous forme d’eau chaude (température inférieure à
110 oC) ou de vapeur basse pression (pression inférieure à 0,5 bar)
Figure 1 – Bilan énergétique comparatif
souvent difficiles à utiliser dans l’industrie mais par contre bien adap-
tées au génie climatique.
La cogénération est aussi utilisée pour entraîner directement des
machines rotatives : compresseur, pompe, etc. Le cycle est encore
plus performant que les précédents puisqu’il évite le rendement 1.2.3 Turbines à combustion
d’un moteur électrique d’entraînement.
Dans la suite de ce texte, il sera surtout question d’utilisation de Les turbines à combustion (TAC) sont aussi appelées fréquemment
l’énergie mécanique dans des alternateurs pour la production d’élec- turbines à compression ou turbines à gaz (l’appellation gaz ne vient
tricité. pas du combustible mais du fluide circulant dans la turbine). Dérivées
de l’aéronautique, elles se composent principalement de 3 parties :
le compresseur, la chambre de combustion, la turbine.
Le compresseur aspire un fort débit d’air extérieur (4 à 5 fois les
1.2 Principaux procédés besoins stœchiométriques) et le refoule sous pression (6 à 20 bar)
dans la chambre de combustion. Le combustible, du gaz naturel ou
du fuel, injecté dans cette chambre, brûle dans l’air et forme des
Toutes les machines produisant de l’énergie mécanique à partir fumées à très haute température (650 à 1 000 oC et parfois plus). Les
de chaleur rejettent une partie de celle-ci à la source froide mais fumées sous pression se détendent ensuite dans une turbine à plu-
cette chaleur bas niveau n’est pas toujours utilisable. Les machines sieurs roues ; les premières entraînent le compresseur amont, les
les plus courantes sont les suivantes. autres un arbre sur lequel est monté l’alternateur. Les gaz d’échap-
pement (appelés exhaures dans la suite de ce texte pour ne pas
confondre avec les gaz combustibles) sortent encore très chauds (450
1.2.1 Moteurs à combustion externe à 550 oC) et propres ; leur chaleur (ou enthalpie) sensible peut être
récupérée dans une chaudière ou dans une simple batterie
De manière simplifiée, ils comprennent une ou plusieurs chau- d’échangeurs donnant au secondaire un fluide caloporteur. De plus,
dières brûlant un combustible quelconque et produisant de la vapeur leur forte teneur en oxygène permet de les utiliser comme comburant
haute pression (HP). La vapeur est envoyée dans une turbine où sa dans des brûleurs spéciaux dits de postcombustion. Ceux-ci se mon-
détente est transformée en énergie mécanique. Celle-ci est recueillie trent sur la plupart des types de chaudières. On économise ainsi la
sur l’arbre de la turbine qui entraîne un alternateur. presque totalité des pertes affectant une chaudières classique.
La vapeur qui sort à basse pression (BP) ou au niveau d’un sou-
tirage moyenne pression (MP) est utilisée pour les besoins de chauf-
fages industriels ou de locaux soit directement, soit après passage 1.3 Objectifs
dans un échangeur. Celui-ci réchauffe un fluide caloporteur : en
général de l’eau chaude ou surchauffée. ■ La production autonome d’électricité dans un établissement
L’eau condensée est renvoyée en chaudière pour recommencer (usine, centrale de chauffage, bâtiment du tertiaire, etc.) peut avoir
un cycle. plusieurs buts distincts.
L’installation comprend de très nombreux auxiliaires : traitement ● La sécurité : en cas d’interruption de la fourniture EDF, elle
des eaux, service alimentaire, etc., qui conduisent à un ensemble assure la continuité de l’alimentation électrique d’un certain nombre
complexe et délicat à conduire. de machines essentielles. Cette fonction est en général assurée par
des groupes électrogènes de secours. Une cogénération peut remplir
L’avantage essentiel de ce principe est de pouvoir utiliser
le même office en apportant tous ses avantages économiques.
n’importe quel combustible ou source de chaleur à un potentiel
suffisant élevé. C’est le seul système capable de s’adapter : La sécurité s’entend aussi du point de vue qualité du courant. Le
— au charbon, utilisé pour les grandes puissances vu son faible courant EDF peut être sujet à des perturbations (microcoupures,
prix ; variations de tension, etc.) néfastes pour certains appareillages. Une
— aux ordures ménagères et aux déchets divers brûlés en usines cogénération spécialement étudiée peut aider à garantir la qualité
d’incinération ; du courant distribué pour des matériels déterminés (salles d’ordi-
— aux chaleurs diverses récupérables sur des processus indus- nateurs, aéroports, commandes et gestion informatisées).
triels. ● Le gain financier : la cogénération permet, quand elle s’adapte
bien, des économies d’énergie primaire d’environ 35 %. Mais le gain
Ce procédé est désigné dans la suite de ce texte par le sigle C+TV
principal provient de la réduction des consommations d’électricité et
(chaudières + turbines à vapeur).
consécutivement des factures d’énergie électrique : le kilowattheure

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(électrique) acheté à EDF coûte en France 3 à 5 fois plus cher que le — les primes fixes sont-elles élevées, puisqu’elles se réfèrent aux
kilowattheure (thermique) provenant de combustibles classiques. Du coûts fixes du système de production/distribution. Elles varient éga-
point de vue économique, la production d’électricité est donc en lement de façon importante en fonction de la période tarifaire.
France, l’élément essentiel de toute cogénération. De plus, si comme Il s’ensuit que les utilisateurs payent le kilowattheure acheté à EDF
c’est souvent le cas, les besoins thermiques permettent une produc- beaucoup plus cher en hiver qu’en été. De même les tarifs de vente
tion électrique très supérieure aux besoins de l’établissement, le à EDF étant décalqués (avec une décote moyenne de 10 à 15 %) sur
courant est revendu à EDF qui est obligé statutairement de l’acheter ceux d’achat à EDF, il est bien plus intéressant de vendre en hiver
mais dans certaines conditions. Cet élément devient alors essentiel qu’en été.
dans le bilan financier.
En génie climatique, les besoins de chaleur se limitent à l’hiver
● La récupération de chaleurs gratuites : un troisième intérêt
et la cogénération s’adapte donc bien. Dans l’industrie, il y a fréquem-
évident concerne les établissements disposant de chaleurs fatales.
ment des besoins de chauffages industriels continus, mais la baisse
C’est le cas de certaines usines chimiques et surtout des usines
du prix du courant en été, voire en demi-saison, peut conduire à limi-
d’incinération des ordures ménagères (UIOM). La chaleur au lieu
ter le fonctionnement de la cogénération aux périodes hivernales.
d’être perdue dans l’atmosphère est utilisée dans un cycle C+TV.
Un autre effet de ces tarifs est que le kilowattheure étant très peu
La vapeur détendue trouve facilement son emploi dans les usines
coûteux en été, la production de froid par groupe compresseur
chimiques. Dans les UIOM, elle est envoyée vers des centrales de
entraîné par un moteur électrique est nettement plus économique
chauffage urbain lorsqu’il en existe à proximité. Mais dans ce cas,
que tout autre système de réfrigération à partir des combustibles
comme dans celui de toutes les installations de génie climatique,
classiques.
le fonctionnement en cogénération ne sera valable que pendant les
périodes d’hiver.
● Enfin la cogénération concourt efficacement à préserver l’envi-
ronnement. Les émissions polluantes rapportées au kilowattheure 1.5 Développement
(électrique) sont moindres qu’avec les centrales thermiques
classiques, qu’il s’agisse des émissions polluantes (SO2 , NO x , pous- C’est dans l’industrie que la cogénération est née et a pris son
sières, etc.) ou des émissions de gaz à effet de serre (CO2). essor ; les usines, dans leur grande majorité, ont besoin de force
motrice pour faire tourner leurs machines et de vapeur pour leurs
■ Mais ces avantages se payent par les inconvénients suivants. chauffages industriels et d’ateliers.
● Les investissements sont élevés, imposés par la technicité des
Il y a plus d’un siècle, le charbon était le seul combustible usuel ;
installations ; celles-ci doivent être complètes et bien adaptées. Le il était brûlé dans des chaudières donnant de la vapeur saturée à
problème est surtout délicat lorsqu’il s’agit d’ajouter une cogénéra- moyenne pression (10 à 20 bar) envoyée dans des machines à
tion dans une chaufferie existante. pistons, lesquelles entraînaient, par des poulies et des courroies les
● L’exploitation est plus coûteuse : machines utilisatrices, situées à proximité ; la vapeur détendue
— la filière C+TV demande un personnel de conduite ; partait, par un réseau de tuyauteries, alimenter les différents besoins
— MA et TAC peuvent être entièrement automatisés mais les de l’usine.
frais de maintenance sont importants et grèvent sensiblement le Par la suite, les progrès ont été rapides : les pressions sont
coût de l’électricité et de la chaleur produites. montées, atteignant 125 bar dans les très grandes installations ; on
● Des risques techniques et financiers sont à prendre en compte : a découvert les avantages de la surchauffe et poussée celle-ci jusqu’à
— une cogénération, en liaison avec EDF doit assurer des valeurs 550 oC ; les dynamos puis les alternateurs sont apparus et l’électricité
minimales de disponibilité de production. En cas d’incident de fonc- a transporté la force motrice sur de grandes distances.
tionnement, surtout lors des périodes de pointe tarifaire, les coûts Puis la machine à piston a été remplacé par la turbine à vapeur
d’achat à EDF en dépassement de puissance souscrite et/ou les péna- (TV). Ce moteur est beaucoup plus faible, plus économique. Il donne
lités de non fourniture peuvent être très importantes et absorber les une vapeur propre dont les condensats peuvent être récupérés. Ce
bénéfices de plusieurs années. Pour les éviter il faut installer et main- système C+TV s’est alors énormément développé dans l’industrie.
tenir des matériels très fiables et souscrire des polices d’assurance Après la dernière guerre presque toutes les usines françaises qui
couvrant autant que possible l’intégralité de ces risques ; se sont reconstruites l’ont adopté ; et comme ce matériel est très
— le gain financier dépend en partie des coûts relatifs des robuste, il reste encore des installations de près de 50 ans.
énergies : l’électricité achetée à EDF et le combustible fossile pour
Le nombre de cogénérations fonctionnant en France sur ce prin-
le moteur. Or le passé à montré que, en France, l’électricité est rela-
cipe est de plusieurs centaines ; et dans le monde de plusieurs
tivement stable alors que les prix des combustibles peuvent être
dizaines de milliers. La puissance totale électrique de cogénération
soumis à des variations importantes.
correspond aujourd’hui en France à environ 1,5 TW, et à une produc-
tion annuelle d’environ 3 TWh.
Par la suite, deux autres combustibles vont faire leur apparition :
1.4 Prix de l’électricité en France le fuel et le gaz naturel. Leurs qualités intrinsèques vont les amener
à supplanter le charbon dans bien des utilisations.
Dans le domaine des transports, le moteur à combustion interne
En France, EDF détient l’exclusivité du transport de l’électricité et ou moteur alternatif s’implante définitivement pour la traction auto-
la distribue dans 95 % des cas. Les tarifs de l’électricité sont fixés mobile. Puis très rapidement on s’est mis à l’utiliser en groupe élec-
par décrets interministériels, une ou deux fois par an. Ils sont conçus trogène pour faire de l’électricité dans des lieux éloignés des réseaux
pour refléter les coûts de revient réels, en intégrant les nouvelles de distribution et pour pallier les interruptions de courant du réseau.
centrales prévisibles. On parle de la tarification au coût marginal On s’est vite rendu compte qu’il était facile d’utiliser les chaleurs
de développement. fatales de ces moteurs pour des besoins classiques de chauffage.
Par ailleurs la majorité de la production EDF est faite par des Le troisième type de moteur, le TAC, est le plus récent, une
centrales nucléaires qui, d’une part, nécessitent des investisse- cinquantaine d’années. Il a pris son essor dans l’aviation grâce à ses
ments très élevés et d’autre part sont peu adaptées aux variations faibles poids et encombrement. Ces qualités, jointes à une plus
de charge, aussi : grande fiabilité, ont amené à l’utiliser aussi au sol en groupe élec-
— le coût de l’énergie varie-t-il énormément suivant la période trogène, concurentiellement aux MA, et malgré un rendement net-
tarifaire : cette variation peut atteindre pour certains tarifs un rapport tement plus faible que ces derniers. On s’est aussi vite rendu compte
de plus de 1 à 9 entre pointe d’hiver et heure creuse d’été ; que la récupération de ses chaleurs perdues est plus simple et donne
plus de possibilités.

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