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VIVRE EN RELATION

OSER LES RELATIONS MULTICULTURELLES

Multiculturalisme : c’est un pluralisme culturel dans lequel les différentes ethnies


collaborent et dialoguent sans avoir à sacrifier leurs identités particulières.
Ce terme met en évidence aussi bien des différences culturelles que des frontières au
sein d’une même communauté.

Multiculturalité : caractéristiques d’un projet, d’une personne, d’un groupe qui mélange
différentes cultures.
Ex : multiculturalité d’une société qui permet de considérer un même phénomène avec
différentes approches.

Mixité : caractère d’un groupe, d’une équipe, d’un établissement scolaire comprenant des
personnes des 2 sexes.

Mixité sociale : cohabitation, dans une zone géographique ou une collectivité donnée,
d’individus ayant des origines ethniques, sociales, culturelles différentes.
Ex : signes visibles de la mixité dans Arlon : différents lieux de culte, population,
différentes langues, utilisation du vêtement, …

Société sans multiculturalité : utopie ou dystopie ?


Utopie : projet dont la réalisation est impossible. Conception idéale et imaginaire
Dystopie : société imaginaire régie par un pouvoir ou une idéologie néfaste, telle que la
conçoit un auteur donné.

ATTITUDES POSSIBLES FACE À L’INCONNU

1. Attrait = accueil
Ex : accueil de kurdes chez soi. Peur au début (différences, inconnus, peur de la
malveillance) mais des liens se créent (les kurdes préparent à dîner par ex et le
lendemain ils sont heureux de se retrouver)

2. Le rejet
Ce qui donnera le racisme, la xénophobie, l’homophobie, le sexisme, la haine, …

Expérience de Jane Elliott


Jane Elliott apprend l’assassinat de matin Luther King (1968). Elle décide de faire parler
sa classe (enfants de 8 ans) du racisme le lendemain mais se rend compte que ce n’est
pas une réalité pour eux (nous sommes dans l’Iowa, c’est une classe d’enfants blancs ne
rencontrant habituellement pas de noirs).
Elle fait une première expérience en discriminant d’après la couleur des yeux. Les
enfants aux yeux bleus sont désignés comme supérieurs et les autres doivent porter des
cols bruns. Les enfants aux yeux bleus ont des privilèges (plus de temps en récréation, 1
second service à table, …). Au début, il est difficile de croire à la supériorité des uns par
rapport aux autres. Puis Jane Elliott leur ment et dit que la mélanine qui colore les yeux
est aussi liée au niveau d’intelligence.
A partir de là, les enfants aux yeux bleus deviennent arrogants, autoritaires et
désagréables avec leurs camarades. Ils obtiennent aussi de meilleurs résultats aux tests.
Les enfants aux yeux marrons deviennent soumis, timides et ont de moins bonnes notes
aux tests.
Jane Elliott inverse ensuite les rôles. La situation s’inverse alors avec une intensité
moindre.
Elle a été accusée par le « public » d’avoir réalisé une telle expérience sur des enfants
blancs (risque de grands dommages psychologiques) alors que les enfants noirs sont
habitués à de tels traitements.

En Flandres
L’expérience a été retentée 50 ans plus tard par Koppen, une émission de reportage,
pour examiner si les élèves flamands sont aussi réceptifs à la discrimination que l’ont été
les Américains 50 ans plus tôt.
1 premier jour, les élèves (5ème année primaire) aux yeux bleus se sont vu accorder tous
les privilèges possibles. Le deuxième jour, ça a été l’inverse.
L’expérience a montré qu’en un jour, les enfants ont été capables de discriminer d’autres
élèves uniquement sur base de la couleur de leurs yeux.
Et pourtant, contrairement à l’expérience initiale, ces enfants connaissent le racisme mais
tombent malgré tout dans le piège.
Côté positif : si on peut attiser la discrimination en 1 journée, on peut sans doute la
désapprendre rapidement.

Autre expérience : une école new-yorkaise a récemment tenté la même expérience en


divisant les enfants par races mais en étalant le projet sur une période plus longue.

3. Préjugés et stéréotypes

Stéréotype : généralisation simplifiée appliquée à un groupe entier de


personnes, sans tenir compte des différences individuelles.
Ex : Les personnes pauvres sont fainéantes
Les personnes vivant dans ce quartier sont dangereuses
Les patrons sont des tyrans
Les Belges sont chaleureux (stéréotype +)

Préjugé : (juger avant) : sentiment, jugement préalable sur une personne ou un


groupe de personnes sans les connaître suffisamment. Idée préconçue sur une
personne ou un groupe de personnes.
Un préjugé se fonde toujours sur un stéréotype
Ex : Les 2 garçons jouaient au parc. Le plus petit tomba et se blessa au
genou. L’autre, qui était plus grand, donc plus fort en santé, alla
l’aider à se relever.

Discrimination : faire preuve de préjugés envers une personne ou un groupe de


personnes, porter atteinte à l’égalité entre les gens.
Ex : un propriétaire qui ne veut pas louer à une femme enceinte
ne pas recruter quelqu’un parce qu’il est handicapé
ne pas parler à qq parce qu’il a une couleur de peau différente
privilégier l’attribution d’un emploi à une personne handicapée
chercher à attirer plus de femmes dans les sciences (bourses)
(discriminations positives)

La non remise en cause des préjugés et opinions d’un individu est un facteur
d’ignorance.
4. Les prophéties qui s’autoréalisent
La prophétie autoréalisatrice, ou effet Pygmalion : c’est le fait que l’objet des
stéréotypes va développer les compétences ou caractéristiques se rapportant au
stéréotype.
Cela peut s’expliquer par la nature de l’interaction produite = dès que le
stéréotype est intégré, la personne qui le possède va agir conformément à ce
stéréotype, ce qui peut entraîner l’adaptation à ce stéréotype par la personne ou
le groupe visé.

Ex défavorable : le stéréotype d’agression entraîne un comportement de


méfiance ou de peur qui peut accentuer en retour la possibilité d’agression.

Ex favorable : Rosenthal et Jacobson montrent en 1968 que des professeurs qui


préjugent du bon potentiel de leurs élèves amènent, par leur comportement plus
attentionné, à accroître les compétences scolaires de ces élèves.

Fonctionnement des prophéties autoréalisatrices


1. La personne A acquiert un préjugé à propos de la personne B
Alexandre croit que Douceline est incapable de changer un pneu crevé car
c’est une femme
2. La personne A agit en fonction de ce préjugé
Alexandre commence à changer le pneu sans même demander à Douceline
si elle pouvait le faire
3. La personne B modifie son comportement en fonction de celui de A
Douceline regarde Alexandre changer le pneu
4. La personne A voit son préjugé confirmé par le comportement de B
Alexandre considère que le fait que Douceline ne l’aide pas confirme que les
femmes ne valent rien en mécanique
5. La personne B en vient à accepter les préjugés de A comme une description
objective de la réalité
Puisqu’Alexandre s’occupe de tout ce qui regarde la mécanique sans lui
demander, Douceline en vient à croire qu’elle n’est pas douée dans ce
domaine

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