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Développement Durable
Développement Durable
PLAN DU COURS
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Chapitre 1
L'EMERGENCE DE LA NOTION DE DEVELOPPEMENT DURABLE
C’est le Club de Rome et son rapport Meadows, intitulé "Halte à la croissance" (1972) qui est
le premier à dénoncer les risques environnementaux de la croissance. En 1987, la Commission
mondiale sur l'environnement et le développement publie le rapport Brundtland et donne
naissance au concept de développement durable. La définition du développement durable sera
par la suite formalisée dans "l'Agenda 21", adopté par les 178 pays participants au
premier Sommet de la Terre à Rio en 1992.
Le développement durable est désormais l'objectif à suivre pour les institutions internationales,
les pouvoirs publics et les agents économiques, notamment les entreprises dans le cadre des
démarches dites de RSE (Responsabilité sociale et environnementale).
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mettre en place une fiscalité redistributive pour atténuer les inégalités de
développement, ainsi qu'à favoriser le commerce équitable et éthique.
• Une dimension environnementale : cette croissance et cette forme de développement
doivent être écologiquement soutenables, c'est-à-dire permettre la protection des
ressources naturelles, de la faune et de la flore. Cela consiste notamment à trouver des
modalités de développement qui préservent l'environnement (développement des
énergies renouvelables, réduction des émissions de gaz à effet de serre, mis en place
d'une agriculture raisonnée et d'industries non polluantes).
La croissance est donc considérée comme soutenable lorsqu'elle permet de léguer aux
générations futures un même niveau de bien-être ou un niveau supérieur à celui dont nous
disposons.
• Dans une approche classique, le développement est saisi à partir de la richesse créée
chaque année et mesurée par le PIB (mesure de flux).
• Dans une approche de développement durable, au contraire, l'accent est mis sur la
préservation des possibilités de développement futur et donc sur la variation des
ressources épuisables qu'il faut préserver (mesure de stock).
La notion de développement durable amène donc à une autre définition du développement, qui
tient compte de facteurs sociaux et écologiques (préservation des ressources, éducation et santé
des populations, inégalités, etc.) comme le souligne par exemple le rapport de la "Commission
sur la mesure des performances économiques et du progrès social" présidée par le prix Nobel
d'économie Joseph Stiglitz en 2009.
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III LA BASE PRODUCTIVE OU LES CAPITAUX DE DEVELOPPEMENT
Dans son rapport "Inclusive Wealth 2012", le programme des Nations unies pour
l'environnement (PNUE) propose un cadre pour analyser le développement durable. Il prend
ainsi pour référence la base productive qui se définit comme l’ensemble des capitaux qu'un pays
est capable d'accumuler pour assurer le bien-être de sa population.
• Le capital physique
• Le capital naturel
• Le capital humain
• Le capital social et institutionnel
A Capital physique
B/Capital naturel
C/Capital humain
Le capital humain désigne l'ensemble des compétences et connaissances qui rendent les
individus productifs, et leur permettent d'obtenir un certain niveau de revenu. Les
investissements en formation, les dépenses publiques et privées d'éducation et de santé sont
ainsi considérés comme des investissements en capital humain.
D/Capital institutionnel
IIC
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CHAPITRE 2
A Le défi démographique
La population mondiale est passée de 2,5 à 7 milliards d'habitants entre 1950 et 2015. Elle est
désormais confrontée aux limites du système de production agroalimentaire mondial. Selon la
FAO il faudra d'ici 2030 augmenter la production alimentaire mondiale d'environ 1 milliard de
tonnes. L'agriculture productiviste a cependant des conséquences négatives sur
l'environnement, car elle est très polluante (utilisation des engrais, problématique des OGM,
déforestation des fronts-pionniers). L'irrigation des terres se heurte à la rareté croissante de l'eau
(désertification). Les écosystèmes marins sont aussi confrontés à un épuisement croissant des
ressources halieutiques (surpêche).
Cela amène une pollution environnementale. La pollution des sols (engrais chimiques, déchets)
de l'air (gaz à effet de serre) de l'eau et des mers (rejets toxiques), imprègne les écosystèmes et
altère de plus en plus la santé. Le traitement des déchets entraîne à la fois une altération des
écosystèmes et des problèmes d'ordre biologique (par exemple l'augmentation des allergies).
Le développement durable envisagé dans une perspective économique repose sur l'interaction
des différentes formes de capitaux de développement (physique, naturel, institutionnel,
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humain). Cependant la constatation des limites écologiques de la croissance a entraîné de
nombreux débats sur la nature de ces capitaux et leur utilisation. Deux questions se posent :
De nos jours, différentes conceptions s'opposent sur ce sujet. Certains économistes pensent que
les capitaux de développement sont substituables, c'est-à-dire que l'on peut dans le processus
de production remplacer l'un par l'autre. D'autres pensent au contraire que ces capitaux sont
complémentaires, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent pas se compenser mais sont également
nécessaires. De cette opposition résulte deux conceptions différentes de la soutenabilité du
développement :
• La soutenabilité faible
• La soutenabilité forte
Le développement sera donc durable si une génération est capable de transmettre à la génération
suivante un stock de capital au moins égal permettant d'apporter au moins autant de bien-être à
la population (c'est un niveau de bien-être possible qui est transmis sous la forme de ressources,
et non un niveau de bien-être déjà réalisé). Le progrès technique peut permettre à l'Homme de
diminuer son besoin de capital naturel en fournissant un ensemble de "techniques de
remplacement".
La courbe environnementale est le résultat d'études empiriques qui tendraient à confirmer cette
vision de la soutenabilité. Cette courbe en cloche montre que la croissance économique entraîne
:
Enfin l'attention accrue de la population et des pouvoirs publics constitueraient un autre facteur,
tout comme la tertiarisation de l'économie, qui participerait à ce phénomène d'amélioration.
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C La soutenabilité forte et le "capital naturel critique"
Selon l'hypothèse de la soutenabilité forte, les différents types de capitaux ne sont pas
substituables, mais complémentaires. On ne peut donc pas remplacer l'un par l'autre. En
conséquence, les générations présentes ne doivent pas amoindrir les stocks de capitaux si elles
veulent léguer aux générations futures un stock de capital naturel qui ne soit pas inférieur au
stock présent. La soutenabilité est alors appréhendée comme la non-décroissance du capital
naturel.
Cependant cette approche reste encore difficile à mettre en œuvre car il reste à élaborer des
indicateurs, en choisir les critères et mesurer ces seuils.
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CHAPITRE 3
III
I Le réchauffement climatique et la question des biens communs
Du point de vue économique, le climat présente les caractéristiques d'un bien commun et les
producteurs (usines) qui émettent des gaz à effet de serre dérèglent le climat et contribuent au
réchauffement climatique dont tous les individus vont pâtir. Les émissions de gaz à effet de
serre peuvent également être analysées comme une externalité négative économique. La
pollution a un coût social supérieur au coût privé, car toute la collectivité subit les conséquences
de la pollution, et pas seulement celui qui la produit.
Bien commun
Un bien commun est un bien non exclusif mais rival, c'est-à-dire un bien dont on ne peut exclure
personne de sa consommation mais dont l'utilisation par un individu est coûteuse ou réduit
l'utilisation du bien par d'autres individus.
Les pouvoirs publics ont à leur disposition plusieurs moyens d'intervention qui sont
complémentaires (réglementation, taxation, instauration d'un marché de quotas d'émissions).
Le choix de l'une ou l'autre de ces actions dépend de plusieurs facteurs, par exemple leur coût,
ou encore la volonté de l'État d'obtenir un certain niveau de réduction des externalités.
A La règlementation
L'État peut lutter tout d'abord contre les effets négatifs des externalités productives en obligeant
ou en interdisant certaines pratiques par le biais des réglementations ou de normes
environnementales. Elles peuvent prendre différentes formes :
L'avantage de la réglementation est qu'elle permet d'obtenir une réduction stricte des émissions
indépendamment de la réaction des entreprises.
Les instruments réglementaires présentent toutefois des limites. Les informations sur le niveau
de pollution de chaque entreprise sont majoritairement communiquées par les pollueurs eux-
mêmes (asymétrie d'information) et le contrôle du respect des normes est un procédé long et
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coûteux. Enfin, les normes ont un effet incitatif faible car elles permettent aux entreprises
polluantes d'atteindre le niveau maximal de pollution autorisée, sans chercher à réduire leur
pollution.
B La taxation
La taxation
La taxation est un instrument économique consistant à faire payer aux producteurs leurs
activités sources d'externalités négatives, au profit de la collectivité. Elle vise à faire internaliser
aux producteurs le coût social de leurs activités.
Dans son ouvrage "Economics of Welfare" publié en 1920, l'économiste Arthur Cecil Pigou
propose l'établissement par les pouvoirs publics de taxes imputables au pollueur pour diminuer
les effets des externalités négatives. Ces taxes constituent pour le pollueur un coût
supplémentaire qui modifie son calcul de production optimale et l'incite à diminuer les effets
négatifs de sa production pour la communauté. On parle d'internalisation des externalités par le
producteur car la taxe s'ajoute au coût privé de la production polluante et réduit l'écart entre le
coût social et le coût privé. Ainsi, dans le cas de la taxe, tous les producteurs ont intérêt à réduire
leur pollution (ou "dépolluer"), tant que les coûts de dépollution sont inférieurs au prix de la
taxe.
Enfin, pour l'État, l'un des avantages de l'utilisation de la taxe est qu'elle permet d'obtenir de
nouvelles ressources fiscales. Les pouvoirs publics peuvent l'affecter à la réparation, au moins
partielle, des dommages causés. La taxe doit toutefois s'établir à un niveau adéquat : si elle est
trop faible elle ne permet pas de réduire suffisamment la pollution, si elle est trop forte elle
menace le développement des entreprises et réduit la croissance.
Le marché de quotas d'émission est un lieu où s'échangent les droits à produire des externalités
négatives. Ceux-ci se négocient à des prix fixés par la confrontation de l'offre et de la demande.
Dans son ouvrage The Problem of Social Cost publié en 1960, l'économiste Ronald Coase
montre que la redéfinition des droits de propriété privée peut se substituer avantageusement à
la taxe afin de limiter la production d'externalités négatives. Il propose de créer un marché où
des droits d'émission d'externalité négative comme la pollution puissent être échangés, afin que
la confrontation de l'offre et de la demande aboutisse à faire payer les pollueurs le montant qu'ils
gagnent en polluant. Dans une optique très libérale, les mécanismes de l'offre et de la demande
sont alors censés optimiser le processus d'allocation des ressources entre les entreprises.
Comme la taxe, mais, sans contraindre directement les entreprises, le marché de quotas
d'émission doit aboutir à un coût suffisamment élevé pour conserver son caractère
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incitatif.SCHEMA-BILAN SUR L'ECONOMIE DU DEVELOPPEMENT DURABLE
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