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République du Sénégal

Un peuple – Un But – Une Foi

Ministère de l’Education nationale Agence Française de Développement

Projet d’Appui au Développement de l’Enseignement Moyen dans la Région de Dakar


ADEM-DAKAR 2014-2018

200 exercices pour bien


écrire
Travaux dirigés et remédiation
Offert par le projet
ADEM-Dakar
INTERDIT A LA VENTE
PREFACE

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’Appui au Développement de l’Enseignement Moyen dans
la région de Dakar (ADEM/DK), une équipe inter-académique et multi-acteurs a été mise en place pour
appuyer l'expertise internationale mobilisée pour accompagner la composante 2.

L’enjeu est de taille dès lors qu’il s’agit de promouvoir la réussite de chaque élève.

Avec l’engagement de tous, corps d'encadrement et de contrôle, chefs d'établissements, personnel


enseignant et organes de gestion, le défi de la qualité au service de l'élève peut être relevé. C'est ainsi,
en tenant compte des leçons apprises de toutes les initiatives, projets et programmes déjà mis en œuvre
dans le cycle moyen, que ces équipes mobilisées pourront porter un regard critique sur nos approches,
stratégies et méthodes d'enseignement pour améliorer l'apprentissage.

Qui veut atteindre l'élève doit viser l’enseignant ; c'est fort de cette conviction que le projet ADEM-
DAKAR pourra alors contribuer à nourrir notre ambition commune, car comme le dit le poète africain
« il faut tout un village pour élever un enfant ».

Inspecteur d’Académie de Dakar


Maître d’Ouvrage Délégué de la
composante 2
SOMMAIRE
PREFACE ................................................................................................................................................3
AVANT-PROPOS....................................................................................................................................6
DECRIRE ...............................................................................................................................................24
RACONTER ............................................................................................... Erreur ! Signet non défini.
ARGUMENTATION : UN PAS VERS LA DISSERTATION ................... Erreur ! Signet non défini.
LA DISSERTATION ................................................................................. Erreur ! Signet non défini.
GRILLE D’AUTOEVALUATION........................................................................................................72
Quelques références bibliographiques et webographiques .....................................................................81
LES AUTEURS
ONT PARTICIPE A L’ELABORATION DE CE FASCICULE :

CEM Amadou TRAWARE, CEM Diamaguène Sicap Mbao,


IEF Grand-Dakar IEF Thiaroye
 Aminata THIAM  Mame Makou DJIBA
 Jeanne NDIAYE  Ndèye Aîssatou KAMARA
 Aminata SAMBOU  Fatou SENE
 Khadidiatou ANNE  Toumani DIEDHIOU
 Khadidiatou SARR

CEM Abdoulaye SADJI, CEM Thiaroye Azur,


IEF Rufisque IEF Thiaroye
 Mme GUISSE  Abdou WAGUE

CEM Parcelles assainies, Unité 18, IEF CEM Dalifort,


Parcelles assainies IEF Pikine
 Blaise Latyr SARR  Kalidou NDIAYE
 Abdoulaye DIA  Boubacar DIALLO
 Philomène Codou NDIONE  Ndioug SECK
 Alioune Badara NIANE  Jean Baptiste DIEDHIOU
 Yaye Ndack DIENG  Elhadji Babacar GAYE

CEM Niacourab, IEF CEM Dougar


Sangalkam IEF Diamniadio
 Seydou NDIAYE  Mouhamed El Abib NIANG
 Khady THIAW  Fatou DIOUF
 Ndéné NDAO  Bandière POUYE
 Malick SAKHO  Sokhna Salimata THIOUBE
 Maîmouna Mindor DIOUF
 Ndèye Rokhaya NIAKH

Coordination : CRFPE Dakar


 Ousseynou WADE, formateur
 Souleymane LY, formateur
AVANT-PROPOS
La disponibilité de ressources pédagogiques (manuels scolaires, fascicules élèves, guides de
professeurs, etc.), en quantité et en qualité suffisantes constitue un facteur déterminant dans
l’amélioration de la qualité des enseignements-apprentissages et partant, dans la réussite des
apprenants. Cependant, le contexte actuel de l’enseignement moyen au Sénégal est marqué,
dans certaines disciplines, par une absence de manuels dédiés alors que ces supports constituent
des outils indispensables aux enseignements et apprentissages.

C’est pour combler ce déficit que les académies de la région de Dakar, grâce à l’appui de
l’Agence Française de Développement (AFD), à travers la composante 2 du projet ADEM
Dakar, ont appuyé la production de fascicules dans les disciplines scientifiques et en français,
médium d’enseignement.

Sous la supervision des IEMS et des formateurs du CRFPE de Dakar, des équipes pédagogiques
ont été mises sur pied pour la production de ces outils. Dans chaque discipline les fascicules
sont conçus pour être des référentiels d’enseignement pour les professeurs, mais aussi et surtout
de véritables manuels pour l’élève.

Le fascicule de français que vous avez entre les mains se présente sous la forme d’un ensemble
de contenus organisés selon la démarche pédagogique préconisée par le programme de 2010 et
les instructions officielles : partir de l’activité de lecture, passer par l’étude de la langue
(grammaire, vocabulaire, conjugaison, orthographe) et de l’image, pour aboutir à la production
écrite.

Ces outils dont la production a mobilisé beaucoup de moyens en termes d’expertise, de temps
et de ressources financières, doivent être utilisés à bon escient par les enseignants et par les
apprenants pour améliorer la qualité des enseignements-apprentissages et favoriser la réussite
de chaque élève. ll est fortement recommandé aux chefs d’établissements de faciliter l’accès
des fascicules aux élèves. Toutefois, ces fascicules ne peuvent en aucun cas remplacer les
enseignants, mais doivent être des compagnons utiles aux élèves qui doivent en faire un usage
intelligent.

Les auteurs
DECRIRE

Texte 1 : Coucher de soleil sur Bamako.


Les derniers rayons du soleil filtraient entre les dentelures des nuages. Au couchant, des vagues
de vapeur se délayaient lentement tandis qu’au centre même de la voûte céleste – vaste lac
indigo cerné de mauve – une tache rousse grandissait. Les toits, les mosquées hérissées de leur
minaret, les grands arbres – flamboyants, fromagers, caïlcédrats – les murs, le sol ocré, tout
flambait. Brutalement lancé à travers le rideau de nuées, tel le trait lumineux d’un projecteur
céleste, un rayon vint frapper de plein fouet la résidence du gouverneur dressé comme un pain
de sucre blanc au sommet du Koulouba.
Au centre de la ceinture de collines, les concessions de torchis, les termitières semblables à des
obélisques trapus, l’herbe encore sèche de la chaleur de midi, baignaient dans l’eau rouge du
soleil couchant.
Ousmane Sembène, Les Bouts de bois de Dieu, ………..

A. Approche globale :
1. A quel genre littéraire appartient l’œuvre dont est tiré ce texte ?
2. Quel type de texte avons-nous ?
3. Quel est le temps le plus employé dans ce texte ?

B. Analyse :
 Organisation de la description :
4. Relève les différents éléments décrits, dans ce texte.
5. Dans quel ordre ces éléments sont-ils décrits ?
6. Divise le texte en 3 parties et donne un titre à chacune d’elles ?

 Un tableau contrasté :
7. Sur quel élément du décor l’auteur met-il un accent particulier ?
8. A quel autre élément du décor s’oppose cet élément mis en relief ?
9. Sur quels plans les deux éléments décrits s’opposent-ils ?

C. Synthèse :
10. Relève tous les compléments circonstanciels de lieu du texte.
11. Pourquoi, à ton avis, les connecteurs spatiaux dominent dans ce texte ?
Texte 2 : Portrait de Tié’nci

Une voix féminine lui répondit pendant que la femme se relevait la daba à la main.
Lamine reconnut Tié’nci, la fille du chef. Tout confus, le jeune homme ne put cependant
détacher son regard de la jeune fille. Il la regardait, il contemplait cette créature qui
s’épanouissait dans la nature.
Tié’nci était plutôt élancée. Elle avait les jambes longues et fines, des bras très soignés bien
qu’elle s’occupât constamment de travaux champêtres. Elle avait l’habitude d’incliner la tête
en avant et dans ce mouvement gracieux, ses cheveux frisés, qui rappelaient son origine peule,
coupés court, découvraient une nuque adorable. Son visage était presque ovale et on ne
distinguait ses pommettes que quand elle riait. Elle avait le front intelligent et les sourcils bien
fournis. Ses yeux, largement fendus étaient d’une profondeur infinie et d’un éclat rare. Ses
épaisses paupières se terminaient par de longs cils noirs. Des lèvres charnues et bien dessinées
fermaient cette bouche un peu trop grande qui ne s’ouvrait que pour laisser voir de belles dents
blanches. Le nez et les oreilles de la jeune fille étaient menus et bien posés à leur place.
Elle avait, dans un geste de pudeur, croisé ses bras menus et gracieux sur sa poitrine nue qui
n’était pas encore totalement formée et qui témoignait de son jeune âge.
Amadou Koné, Jusqu’au seuil de l’irréel………
A. Approche globale :
1. A quel genre littéraire appartient l’œuvre dont est tiré le texte ?
2. Quel type de texte avons-nous ?
3. Quel est le temps le plus employé dans ce texte ?

B. Analyse :
 Le portrait physique :
4. Relève, dans le premier paragraphe, les mots et expressions qui servent à désigner
la personne décrite.
5. Quelle remarque peut-on faire sur leur ordre d’apparition, dans le texte ?
6. Relève les détails du texte montrant que Tié’nci est belle.
7. Dans quel ordre les parties du corps (tête, tronc, membres) sont décrites ?
 Le portrait moral :
8. Quel détail du texte montre que la jeune fille est travailleuse ?
9. Donne une autre qualité morale de Tié’nci.
10. Quel détail du texte révèle cette deuxième qualité ?

C. Synthèse :
11. Quel détail du texte montre que la fille est décrite à travers le regard de Lamine ?
12. Sa description est-elle neutre ?
13. Relève des détails du texte pour justifier ta réponse.
Texte 3 : Le portrait de Javert.

La face humaine de Javert consistait en un nez camard, avec deux profondes narines vers
lesquelles montaient sur ses deux joues d’énormes favoris. On se sentait mal à l’aise la première
fois qu’on voyait ces deux forêts et ces deux cavernes. Quand Javert riait, ce qui était rare et
terrible, ses lèvres minces s’écartaient, et laissaient voir, non seulement ses dents mais ses
gencives, et il se faisait autour de son nez un plissement épaté et sauvage comme un mufle de
bête fauve. Javert sérieux était un dogue ; lorsqu’il riait, c’était un tigre. Du reste, peu de crâne,
beaucoup de mâchoire, les cheveux cachant le front et tombant sur les sourcils, entre les deux
yeux un froncement central permanent comme une étoile de colère, le regard obscur, la bouche
pincée et redoutable, l’air du commandement féroce.

Victor Hugo, Les Misérables, 1862

A. Activité préparatoire :
1. Cherche, dans le dictionnaire, le sens des mots suivants : « camard », « favoris »,
« cavernes », « dogue ».
B. Analyse :
2. A quoi l’auteur fait-il allusion quand il parle de « deux forêts » et « deux cavernes » ?
3. Comment appelle-t-on cette figure qui consiste à établir une comparaison implicite
(sous entendue) entre deux choses ?
4. Relève, dans le texte, une phrase dans laquelle cette même figure est employée deux
fois.
5. Souligne, dans la phrase relevée, les 2 passages contenant la figure en question.
6. Relève deux comparaisons dans le texte.
7. Quelle image l’auteur donne-t-il de Javert ?

Texte 4 : Connais-tu mon beau village ?


1 Connais-tu mon beau village
Qui se mire au fond de l’eau ?

Encadré dans le feuillage,


On dirait un nid d'oiseau ;
5 Ma maison, parmi l'ombrage,
Me sourit comme un berceau,

Connais-tu mon beau village


Qui se mire au clair ruisseau ?

Loin du bruit de la grand’ville,


10 A l'abri du vieux clocher,
Je cultive un champ fertile,
Un jardin près d'un verger.

Sans regret ni vœu stérile,


Mon bonheur vient s'y cacher,
15 Loin du bruit de la grand’ville,
A l'abri du vieux clocher.

Quand ta voix, cloche argentine,


Retentit dans nos vallons,
Appelant sur la colline,
20 Les bergers et leurs moutons,

Moi, joyeux je m'achemine,


En chantant vers les sillons,
Quand ta voix, cloche argentine,
Retentit dans nos vallons.

25 Sous ton ciel, ô ma patrie


Mon village est le plus beau !
Plein de lui, l’âme attendrie,
Je le vois dans ton drapeau,

Et je veux qu'il me sourie


30 Dans mes fils jusqu'au tombeau !
Sous le ciel de ma patrie
Mon village est le plus beau !

Frédéric Bataille

A. Approche globale :
1. A quel genre littéraire appartient ce texte ?

B. Analyse :
 Un cadre paradisiaque :
2. Quels sont les deux éléments de la nature qui délimitent le village ?
3. Quelle image le poète donne-t-il de son village en le personnifiant aux vers 2 et 8 ?
4. Relève et interprète les deux comparaisons de la deuxième strophe.
5. Pourquoi le poète préfère-t-il le village à la ville ? Quels passages du texte justifient ta réponse ?

 Un village prospère :
e
6. Dans la 4 strophe, relève les mots appartenant au champ lexical de la prospérité.
7. Quels mots et expressions des 5e et 7e strophes traduisent le bonheur du poète ?

C. Synthèse :
8. Qu’est-ce qui fait de ce texte un chant, un hymne ?

Le point sur le texte descriptif
 Définition : Un texte descriptif cherche à nous présenter, montrer, donner à voir des
objets, des lieux, des personnes, des animaux. On peut en trouver dans les romans, les
nouvelles, les contes, les poèmes… Assez souvent, la description vient enrichir le
récit.
 Les temps de la description :
Dans un texte descriptif, les temps les plus utilisés sont :
 l’imparfait :
Ex. « Tié’nci était plutôt élancée. Elle avait les jambes longues et fines, des bras
très soignés… »
 le présent :
Ex. « Connais-tu mon beau village
Qui se mire au fond de l’eau ? »
 Les marques distinctives du texte descriptif : tu reconnaitras aisément un texte
descriptif grâce à un certain nombre d’indices textuels :
 les nombreuses expansions de GN : (adjectifs qualificatifs épithètes, propositions
subordonnées relatives compléments de l’antécédent, appositions, compléments du
nom). Ces expansions servent à apporter des précisions supplémentaires sur ce qui
décrit.
Ex. « Au centre de la ceinture de collines, les concessions de torchis, les termitières
semblables à des obélisques trapus, l’herbe encore sèche de la chaleur de midi, baignaient
dans l’eau rouge du soleil couchant. »
 La fréquence des verbes d’état :
Ex. « Tié’nci était plutôt élancée […] Son visage était presque ovale […] Ses yeux,
largement fendus étaient d’une profondeur infinie et d’un éclat rare […] Le nez et les
oreilles de la jeune fille étaient menus et bien posés à leur place. »
 La fréquence des figures d’analogie : comparaisons, métaphores,
personnifications :
Ex. « Quand Javert riait (…), ses lèvres minces s’écartaient, et laissaient voir, non seulement
ses dents mais ses gencives, et il se faisait autour de son nez un plissement épaté et sauvage
comme un mufle de bête fauve (comparaison). Javert sérieux était un dogue ; lorsqu’il
riait, c’était un tigre (métaphores). »
 La fréquence des indicateurs spatiaux :
Ex. « Au couchant, des vagues de vapeur se délayaient lentement tandis qu’au centre même
de la voûte céleste […] une tache rousse grandissait […] Brutalement lancé à travers le
rideau de nuées, tel le trait lumineux d’un projecteur céleste, un rayon vint frapper de plein
fouet la résidence du gouverneur dressé comme un pain de sucre blanc au sommet du
Koulouba.
Au centre de la ceinture de collines, les concessions de torchis, les termitières semblables à des
obélisques trapus, l’herbe encore sèche de la chaleur de midi, baignaient dans l’eau rouge du
soleil couchant. »

 La fréquence d’un lexique renvoyant aux 5 sens, notamment à la vue et à l’ouïe :


Ex 1. « Des lèvres charnues et bien dessinées fermaient cette bouche un peu trop grande qui
ne s’ouvrait que pour laisser voir de belles dents blanches. »
Ex 2. « Quand ta voix, cloche argentine,
Retentit dans nos vallons… »

 La fréquence d’un lexique lié aux sentiments :


Ex 1 « On se sentait mal à l’aise la première fois qu’on voyait ces deux forêts et ces deux
cavernes. »
Ex 2 « Moi, joyeux je m'achemine,
En chantant vers les sillons… »

 Deux types de descriptions : une description peut être :


 Objective : les sentiments personnels de celui qui décrit ne transparaissent pas.
Ex «Tié’nci était plutôt élancée. »
 Subjective : celui qui décrit émet des jugements de valeur sur ce qu’il décrit. Ses
jugements se révèlent surtout à travers l’emploi d’un vocabulaire appréciatif
(mélioratif) ou dépréciatif (péjoratif), de figures d’analogie (valorisantes ou
dévalorisantes) comme les comparaisons, les métaphores, les
personnifications…)
Ex 1 «… il se faisait autour de son nez un plissement épaté et sauvage comme un mufle de
bête fauve. Javert sérieux était un dogue ; lorsqu’il riait, c’était un tigre. »
Ex 2 « …ses cheveux frisés, qui rappelaient son origine peule, coupés court, découvraient une
nuque adorable. »

AVANT TOUTE CHOSE :
J’apprends à lire une consigne :
Pour bien comprendre une consigne, je me pose 3 questions essentielles :
1. Quelle(s) action(s) est (sont) attendue(s) de moi ?
Pour avoir la réponse à cette question j’examine les verbes d’action à valeur
injonctive (qui donnent des ordres). Ces verbes sont souvent :
 A l’impératif : « Remplace(z) les GN par des PSC… »
 Au futur simple : « Après avoir donné les causes de ce phénomène, tu
proposeras quelques remèdes. »
 A l’infinitif : « Après avoir donné les causes de ce phénomène, tu
proposeras quelques remèdes. »
Remarque : La forme « Réduire… calculer… en déduire… » est de moins en moins utilisée,
même dans les autres disciplines.
2. Sur quoi doit porter mon action ?
Pour répondre, j’examine les COD du (des) verbe(s) d’action : « remplace les GN
par des PSC »
3. Quelles devront être les circonstances (manière, moyen, temps…) de mon action ?
Pour répondre à cette question, j’examine les compléments circonstanciels.
« Justifie ta réponse sans te borner à recopier le texte. »
Exercice 1 : Relève toutes les expansions de GN soulignés et précise leur fonction
grammaticale.
Tu peux faire un tableau à 2 colonnes ; dans la première, tu relèveras les GN soulignés, et
dans la seconde, leurs expansions.

Ali est un homme maigre, solide comme sa barque, lent, lucide ; un de ces hommes qui
semblent faits pour être toujours en contact avec leur monde préféré : la mer. Il a un gros nez,
un gros front, de gros yeux qui peuvent détecter les profonds secrets de la mer. Il offre, au
premier aspect, une vague ressemblance avec Cousteau qui a découvert les signes cachés d’un
monde complètement différent du nôtre. Ses dents sont noires et rares. C’est un excellent
homme et un vrai pêcheur professionnel. Son courage, sa générosité et sa bonté de cœur font
de lui un homme respectable et respecté.
Exercice 2 : Relève toutes les expansions des GN soulignés et précise leur fonction
grammaticale.
« Entre ces personnages, Vautrin, l’homme de quarante ans, à favoris peints, servait de transition. Il était
un de ces gens dont le peuple dit : « Voilà un fameux gaillard ! » Il avait les épaules larges, le buste bien
développé, les muscles apparents, des mains épaisses, carrées et fortement marquées aux phalanges par
des bouquets de poils touffus et d’un roux ardent. Sa figure, rayée par des rides prématurées, offrait des
signes de dureté que démentaient ses manières souples et liantes. Sa voix de basse-taille, en harmonie
avec sa grosse gaieté, ne déplaisait point. Il était obligeant et rieur […] Si quelqu’un se plaignait par
trop, il lui offrait aussitôt ses services. Il avait prêté plusieurs fois de l’argent à madame Vauquer et à
quelques pensionnaires ; mais ses obligés seraient morts plutôt que de ne pas le lui rendre, tant, malgré
son air bonhomme, il imprimait de crainte par un certain regard profond et plein de résolution.
Honoré de Balzac, Le Père Goriot, …..

Exercice 3 : Réécris cette phrase en ajoutant une expansion à chaque nom d’arbre.
Tu veilleras à varier la nature des expansions que tu choisiras.
La cour immense était plantée d’arbres fruitiers, de toutes sortes : des manguiers, des
grenadiers, des cocotiers, des goyaviers, des papayers.

Exercice 4 : Réécris ce texte en enrichissant les verbes soulignés par des adverbes de
manière et les noms soulignés par des adjectifs qualificatifs pour faire sentir que tu adores
les couchers de soleil.
NB. N’oublie pas que l’adjectif et l’adverbe peuvent se placer avant ou après le mot auquel
ils se rapportent.
Le crépuscule était venu brusquement, mêlant les premières ombres aux dernières clartés du
jour ; dans un gris douteux montaient des volutes de poussières soulevées par la brise et les
animaux qui rentraient de la brousse.
C’était une de ces minutes rares où la nature paraît se recueillir avant que s’accomplisse la
métamorphose. Les silhouettes des hommes et des choses s’étiraient dans cette aube
crépusculaire.
Abdoulaye Sadji, Maïmouna

Exercice 5 : Remplace chaque mot ou expression soulignés par l’un des mots suivants :
large, jolies, formées, petits, mouvement, prouvait, complètement, épaisses, charmants.

Ses épaisses paupières se terminaient par de longs cils noirs. Des lèvres charnues et bien
dessinées fermaient cette bouche un peu trop grande qui ne s’ouvrait que pour laisser voir de
belles dents blanches. Le nez et les oreilles de la jeune fille étaient menus et bien posés à leur
place.
Elle avait, dans un geste de pudeur, croisé ses bras menus et gracieux sur sa poitrine nue qui
n’était pas encore totalement formée et qui témoignait de son jeune âge.

Exercice 6 : Réécris les phrases suivantes (sans changer leur sens) en remplaçant les
épithètes par des compléments du nom et les compléments du nom par des épithètes.
Exemple : Quand il vit Javert, le rythme de son cœur s’accéléra et, malgré la brise vespérale,
il se mit à transpirer. → Quand il vit Javert, son rythme cardiaque s’accéléra et, malgré la
brise du soir, il se mit à transpirer.
1. Les derniers rayons du soleil filtraient entre les dentelures des nuages.
2. Au centre même de la voûte céleste, une tache rousse grandissait.
3. Tel le trait lumineux d’un projecteur céleste, un rayon vint frapper de plein fouet le palais du
roi.
4. La face humaine de Javert consistait en un nez camard…
5. Tié’nci avait des bras très soignés bien qu’elle s’occupât constamment de travaux champêtres.
6. Elle avait, dans un geste de pudeur, croisé ses bras menus et gracieux sur sa poitrine nue.
Exercice 7 : Remplace les propositions subordonnées relatives par des adjectifs
qualificatifs (ou participes passés) et les propositions subordonnées conjonctives par des
groupes nominaux.
1. Quand le soleil se couche sur Bamako, le palais du gouverneur, juché sur le Koulouba,
resplendit.
2. Lamine, quoiqu’il fût confus, ne put s’empêcher de regarder Tié’nci.
3. Tié’nci, qui a beaucoup de pudeur, en fut très gênée.
4. Lorsqu’il vit Javert, la peur l’envahit.
5. Cet homme que tout le monde craint s’appelle Javert.
6. Longtemps après que le soleil se fut couché, la canicule persista à Bamako.
7. Tout le monde adore Tié’nci parce qu’elle est polie.
8. Peu de temps avant que la nuit ne tombât, les rues de Bamako était désertes.
9. Tié’nci est une fille que tout le monde respecte.
Exercice 8 : Remplace les groupes en gras par des propositions subordonnées
conjonctives, sans changer le sens des phrases.
Attention aux temps verbaux.
1. Avant l’arrivée de Lamine, Tié’nci cultivait tranquillement son champ.
2. Au lever du jour, les rues de Bamako commencent à s’animer.
3. Après sa rencontre avec Tié’nci, Lamine décide de l’épouser.
4. En raison de sa pudeur, la jeune fille marchait toujours, tête baissée.
5. Pour être craint de tous, Javert laisse pousser sa moustache et ses favoris.

Exercice 9 : Indique, lequel des mots entre parenthèses dans chaque phrase convient.
1. Cette eau, (stagnant/stagnante) sur la chaussé, gêne la circulation.
2. Les eaux (stagnant/stagnantes) favorisent la prolifération des moustiques.
3. Je trouvais qu'il était vraiment (fatigant/fatiguant).
4. Cela fait trois semaines que son poste est (vaquant/vacant)
5. Ce (fabriquant/fabricant) d’automobiles, en (fabriquant/fabricant) ce modèle
peu cher, cherche à gagner de nouvelles parts de marché.
6. (Suffocant/Suffoquant) de colère, il sortit de la salle.
7. Son argument n'était pas très (convaincant/convainquant).
8. Ce peuple, (émergent/émergeant) enfin d’un long sommeil, fera bientôt de ce
pays un pays (émergent/émergeant).
9. (Fatigant/Fatiguant) l’auditoire par ses perpétuelles digressions, l'orateur a été
hué.
10. Cet homme était très (influent/influant) dans son pays.
Exercice 10 : Compléter à l’aide du participe présent ou de l’adjectif verbal.
(Attention à l’accord des adjectifs verbaux.)
1. Le vendredi (précédent- précédant) Pâques s’appelle le Vendredi Saint.
2. Une porte (communiquant –communicant) relie les deux salles de classe.
3. Le vieil homme (somnolent –somnolant) dans son fauteuil, les enfants jouent sans
bruit.
4. Les jurés ont trouvé la plaidoirie de l’avocat (convainquant- convaincant).
5. L’atmosphère de cette salle est (suffoquant-suffocant).
6. Votre point de vue (différent –différant) du nôtre, nous ne pouvons pas nous
associer.
Exercice 11 : Lis le texte ci-dessous puis réécris-le en remplaçant tous les pronoms
personnels soulignés par des groupes nominaux qui laissent apparaitre ton admiration et
ton respect pour la Grande Royale.
La Grande Royale

On la nommait la Grande Royale. Elle avait soixante ans et on lui en eût donné quarante à peine. On ne voyait
d’elle que le visage. Le grand boubou bleu qu’elle portait traînait jusqu’à terre et ne laissait rien apparaître que le
bout pointu de ses babouches jaune d’or, lorsqu’elle marchait. La voilette de gaze entourait le cou, couvrait la tête,
repassait sous le menton et pendait derrière, sur l’épaule gauche. La Grande Royale, qui pouvait bien avoir un
mètre quatre-vingts, n’avait rien perdu de sa prestance malgré son âge.

Exercice 12 : Lis ce texte et relie par une flèche les indicateurs de lieux aux lieux
correspondants.
MON COLLEGE
Mon collège se situait au bout de la ville. Quand on y pénétrait, la cour se présentait à
nous, immense. A gauche, on voyait la bibliothèque, à côté de celle-ci, l’infirmerie recevait nos
petits bobos. Le principal, sévère, surveillait nos petits faits et gestes, du premier étage, devant
son bureau en face de nos salles de classes. En bas, les surveillants étaient au travail. Au fond
de la cour, la maison du gardien, vieillotte et petite, accueillait sa gentille famille.
INDICATEURS DE LIEUX LIEUX
1/ Au fond de la cour ⌂ ⌂ A/ Bureau du Principal

2/ Au premier étage ⌂ ⌂ B/ Bibliothèque


3/ Au bout de la ville ⌂ ⌂ C/ Maison du gardien
4/ En face du bureau du ⌂ ⌂ D/ Salles de classe
principal
5/ A côté de la bibliothèque ⌂ ⌂ E/ Collège
6/ A gauche ⌂ ⌂ F/ Infirmerie
Exercice 13 : Inscris chacun des mots soulignés dans une des listes suivantes :
- Liste A : mots en rapport avec la vue ;
- Liste B : mots en rapport avec l’ouïe ;
- Liste C : mots qui ne sont en rapport avec aucun de ces deux sens.

De la nuit au jour

Le jour vient (…) le ciel blanchit, jaunit, rosit, se frange de bleu, éclate de lumière ; les oiseaux-
mouches irisent de leurs yeux la surface de la Tomi. C’est l’aurore. Et parce que c’est le jour,
et parce que c’est l’aurore, et parce que la coutume veut qu’il en soit ainsi, dans tous les villages
de quelque importance, des hommes, au moyen de roulements convenus depuis toujours,
mandent à tous les vents, en tapant sur des maillets de bois à double ventre évidé, les moindres
nouvelles de la nuit en déroute.
Les conversations particulières se poursuivent longtemps de la sorte, entremêlées de
plaisanteries, de souhaits, de grossièretés.
Tout à coup, sans crier gare, allègres, scandés de danses, à droite, à gauche, là-bas, plus loin,
partout, des chants fusent, on ne sait pourquoi, et se substituent à ces colloques.
Alors la brousse s’anime, en proie à une joie panique. Les tams-tams exultent. Plus rien n’existe
qu’eux. La frénésie de leurs rythmes, gagnant de proche en proche, gorge enfin les plus
lointaines étendues d’une trépidation à laquelle participent bourdonnements, crissements,
coassements, croassements, gloussements, bêlements, rauquements, aboiements, friselis,
gazouillis, clapotis, appels, cris, chats, stridulations, rires, froufrous de termites, martèlements
de pilons, les mille bruits humains, animaux, végétaux ou vermineux de la nature en fête et de
la terre au travail.
René Maran, le livre de la brousse,……
Exercice 14 : Voici un plan de collège ; sur le modèle du texte « Mon collège » (support de
l’exercice 12), décris-le en quelques lignes.
Tu commenceras ton texte ainsi : « Mon collège se situe à l’orée du village. A l’entrée, à
gauche se trouve le terrain de sports... »

Salles de classes

Salle des
professeurs
Terrain de sports

Bureau du
Surveillance principal

Exercice 15 : Réécris ce texte en faisant de Tié’nci une vieille sorcière.


Il te suffira juste de remplacer le vocabulaire mélioratif par un vocabulaire péjoratif.

Tié’nci était plutôt élancée. Elle avait les jambes longues et fines, des bras très soignés […] Elle
avait l’habitude d’incliner la tête en avant et dans ce mouvement gracieux, ses cheveux frisés,
coupés court, découvraient une nuque adorable. Son visage était presque ovale et on ne
distinguait ses pommettes que quand elle riait.

Exercice 16 : En t’inspirant du texte ci-dessous, rédige un texte (de même longueur


environ) dans lequel tu décriras un lever de soleil, en faisant sentir que tu aimes ce
moment de la journée.
Le crépuscule était venu brusquement, mêlant les premières ombres aux dernières clartés du
jour ; dans un gris douteux montaient des volutes de poussières soulevées par la brise et les
animaux qui rentraient de la brousse.
C’était une de ces minutes rares où la nature paraît se recueillir avant que s’accomplisse la
métamorphose. Les silhouettes des hommes et des choses s’étiraient dans cette aube
crépusculaire.
Abdoulaye Sadji, Maïmouna
Exercice 17 : Fais une description objective de cette pièce en utilisant, pour plus de
précision, le maximum d’adverbes et de prépositions de lieu.

Exercice 18 : décris ce que tu vois (ou crois voir) sur cette image en suivant le plan suivant :
- Ce que tu vois à l’arrière-plan ;
- Ce que tu vois au second plan ;
- Ce que tu vois au premier plan.

1.
Ton école est jumelée à une autre. Les deux établissements doivent ensemble animer un
journal. Tu es chargé(e) de rédiger un article dans lequel tu dois présenter ton école.
Rédige l’article.
Tu situeras avec précision l’école dans la localité où elle est implantée, puis tu la décriras
dans les détails avant de dire quels sentiments elle t’inspire.

2
Contexte :
Tu animes une émission radio, pour enfants. Puisque l’émission est très suivie, un
auditeur, qui n’a pas de nouvelles de sa sœur, 0umou Seck, demeurant, à la Rue 5 X12,
disparue depuis deux jours, compte sur toi pour que, lors de ta prochaine émission, tu
lances un avis de recherche en faisant une description précise de la fillette. Pour cela,
l’auditeur t’a remis la photo de sa sœur :

CHANGER

,
Consigne :
Rédige le texte que tu vas lire à l’antenne.

3.
Contexte :
Céléstine, la petite sœur de ton ami, fête son anniversaire. Tu veux lui souhaiter bon
anniversaire sur Facebook en postant sur ta page sa photo ci-dessous, accompagnée d’un
texte dans lequel tu feras son portrait physique et moral.

Consigne :
Rédige le texte.

CHANGER LES PHOTOS ?


RACONTER

Texte 1 : La recherche de la paix

Sada Weïndé Ndiaye est un écrivain sénégalais originaire de la région de Saint-Louis. Il est
à la fois poète, dramaturge et romancier. S’inspirant du conflit, en1989, entre le Sénégal et
la Mauritanie, il raconte le différend entre Wolos et Safalas occupant les deux rives du fleuve
qui sépare Wouro-Wâlo et Tamchott ou plutôt leur sert de trait d’union. L’élément
déclencheur de cette opposition est la mort par balle de Salif Maïram Gaye, frère de Samba
Gaye, assassiné à cause de son amour pour Paulèle qui était convoitée aussi par Bahi Ahmed
de l’autre rive.

Abrités derrière des sacs de sable disposés sur les lèvres des cuvettes, les hommes regardent
partir Samba, seul, debout sur sa pirogue, une perche à la main. (…) Samba avance toujours
vers la rive droite.
Sentant qu’il n’a plus rien à craindre des gens de Wouro-Wâlo, le jeune homme lève les bras à
la verticale, entonne un chant nostalgique, fait de savantes inflexions de la voix. Il y est dit
qu’un jour a surgi des profondeurs du fleuve l’Ancêtre bicolore ; que de chacun de ses côtés est
sortie une fille belle comme la paix ; qu’ensuite l’Ancêtre a laissé tomber un coquillage
multicolore afin qu’il indique qui des deux créatures de ses flancs sacrés devait occuper la rive
gauche, qui la rive droite.
Et le chant de Samba Gaye se termine par :
« Mémoires, souvenez-vous
De Salif Maïram Gaye
L’enfant des rives jumelles ».
Le long de la rive droite, les fusils se hérissent : sur les collines, derrière les sacs de sable, dans
les palétuviers, dans les arbres. Une vague de cliquetis parcourt la ligne du front. (…)
Les hommes sont très nerveux sur la rive gauche. Ils tirent les pirogues de leur camouflage,
mais c’est l’étonnement qui domine encore.
- Quelle idée ! lance quelqu’un. Que va-t-il faire contre toute une population armée ?
- L’idée de venger son frère l’a toujours obsédé, affirme un autre.
- Et c’est comme ça qu’il compte la mettre à exécution ? C’est un suicide, et le pire, il va plonger
tout le monde dans le poto-poto1 à présent.
- C’est peut-être sa façon de condamner notre inaction. Jusque-là en effet, l’initiative est venue
des autres. (…)
A quelques mètres de la terre ferme, Samba, toujours debout, se tait puis fait faire à sa barque
un quart de tour à gauche pour longer un temps la berge. Quand il se trouve à la hauteur du lieu
habituel de débarquement de Salif Gaye, il vire à nouveau un peu à droite cette fois, accoste
sans se préoccuper de toutes les armes pointées sur lui, descend. Le jeune homme s’étire

1 La fange, la boue.
longuement, comme si de rien n’était, puis effectue un va-et-vient entre la pirogue et la berge
pour décharger l’embarcation. Tout est silence. L’étonnement se lit sur les figures de ceux qui
guettent. (…) Ensuite, il entonne un nouveau chant, le chant préféré de Salif Gaye, son défunt
frère.
Il fait beaucoup plus clair. Alors Samba commence une danse singulière, faite d’amples
mouvements des bras, de tournoiements subtiles, d’embrassades mimées, le tout agrémenté
d’un chant invitant aux retrouvailles. (…)
Samba est tout en sueur. Son expression est devenue comme bouleversée. À présent, le jeune
homme est agenouillé. Il poursuit ses contorsions, comme dans un état de possession. Son
visage est illuminé par une lumière surnaturelle, dirait-on, venue de l’intérieur. Ses yeux
pétillent.
Trois enfants surgissent de derrière une butte de sable, s’arrêtent. Des cris de surprise fusent de
quelques cachettes, suivis d’une vague de cliquetis. Les enfants regardent le danseur, se
regardent entre eux, sourient, puis font mouvement vers Samba en s’exerçant à sa singulière
danse.
Le jeune homme se lève. Les enfants s’arrêtent. On entend armer les fusils. Samba ouvre
largement les bras, se dirige vers les enfants en enjambant les articles. Ceux-ci pressent le pas,
rencontrent le jeune homme qui les embrasse un à un, puis tous ensemble. Il fond en larmes,
plie les genoux. Les enfants l’imitent.

Sada Weïndé Ndiaye, Un Pont de lumière pour le fleuve, roman, Nouvelles éditions
africaines du Sénégal, 1999

A. Approche globale :
1. A quel genre littéraire appartient l’œuvre dont est tiré le texte ?
2. Quel type de texte avons-nous ?
3. Quels sont les personnages présents dans ce texte ?

B. Analyse :
 Une tension extrême :
1. Quels sont les mots et expressions qui montrent qu’il existe un conflit entre les
populations des deux rives du fleuve ?
2. Quels sentiments éprouvent les populations de la rive gauche en voyant Samba aller,
seul, vers la rive droite ? Justifie ta réponse par des détails du texte.
3. Qu’est-ce qui montre que l’arrivée de Samba sur la rive droite crée une vive tension ?

 Samba, un messager de la paix :


1. Qu’est-ce qui montre :
a) que Samba ne traverse pas le fleuve pour se battre ?
b) qu’il est plutôt un messager de la paix ?
2. Reprends, avec tes propres mots, la légende chantée par Samba. Quel message veut-il
faire passer à travers ce chant ?
3. Dans son chant, Samba appelle son défunt frère « l’enfant des rives jumelles ». Que
traduit cette périphrase ?
4. Qu’est-ce qui montre que le message de Samba est bien reçu ?
5. Qui sont les autres acteurs de la paix ?
6. Cette paix sera-t-elle durable ? Justifie ta réponse.

C. Synthèse :
7. Quel est le temps dominant du texte ? Précise sa valeur et justifie son emploi.
8. En tenant compte de ce que tu as retenu du texte, justifie le titre du livre « Un pont de
lumière pour le fleuve ».
Texte 2 : Le roi et son serviteur.

Il était une fois un roi très puissant, passionné de chasse. Il allait toujours à la chasse en
compagnie de son plus fidèle serviteur qui, chaque fois qu’il l’entendait se plaindre, lui disait :
« Mon roi, ne vous plaignez pas, car tout ce que Dieu fait est parfait : il ne se trompe jamais ».
Un jour, ils allèrent ensemble à la chasse et un léopard attaqua le roi. Le serviteur réussit à tuer
le fauve, mais celui-ci eut le temps, avant sa mort, d’arracher l’annulaire et l’auriculaire de la
main droite du roi. Pour le consoler, le fidèle serviteur lui dit, peut-être pour la millième fois :
« Mon roi, ne vous plaignez pas, car tout ce que Dieu fait est parfait : il ne se trompe jamais ».
Furieux, le roi lui dit :
- Cesse de me raconter des histoires ; si Dieu était bon comme tu le prétends, pourquoi a-t-il
laissé cette méchante bête m’attaquer et m’arracher deux doigts ?
- Roi, répondit humblement le serviteur, malgré ce qui vient d’arriver, je peux seulement vous
dire que Dieu est bon et tout ce qu'Il fait est parfait, il ne se trompe jamais.
Outré par l’insistance de son serviteur, le souverain ordonna qu’on le mît en prison dès leur
retour au palais.
Quelques mois plus tard, le roi partit encore à la chasse et fut, cette fois-ci, capturé par des
hommes appartenant à une tribu qui pratiquait le sacrifice humain. Tous ceux qui
accompagnaient le roi furent sacrifiés un à un et, quand vint son tour d’être sacrifié, la personne
chargée de l’égorger découvrit qu’il lui manquait deux doigts. Il fut alors libéré parce que ce
peuple n’offrait aux esprits que des hommes à qui il ne manquait aucun membre.
À son retour au palais, il ordonna que son serviteur fût libéré et conduit dans la salle des
audiences où il l’attendait. Lorsque le roi fut seul avec son serviteur, il lui dit :
- Mon ami, je commence à être d’accord avec toi. Mon premier malheur m’a évité un malheur
encore plus grand : j’ai failli être tué par des sauvages, mais parce qu'il me manque deux doigts,
ils m'ont relâché, me considérant comme une offrande indigne de leurs dieux. Donc, Dieu a été
bon avec moi. Mais il me semble qu’il n’a pas été juste avec toi en permettant que je te mette
en prison.
Le sage serviteur répondit calmement :
- Mon cher roi, si je n'étais pas en prison, je serais avec vous à la chasse. Et dans ce cas, puisqu’il
ne me manque aucun membre, je ne serais pas revenu de cette chasse, je ne serais pas là, devant
vous aujourd’hui. Tout ce que Dieu fait est parfait : ce roi de l’Univers ne se trompe jamais...
Depuis ce jour, le roi, devenu sage, a fait de son ancien serviteur son premier conseiller.

Texte original attribué à l’Evêque EDIR MACEDO,


réécrit par les auteurs.

A. Analyse du texte :
 Caractéristiques d’un genre :
1. Qui sont les personnages principaux de cette histoire ?
2. Relève les noms et groupes nominaux qui servent à les désigner dans le texte.
3. Y a-t-il des noms propres dans la liste que tu as obtenue ?
4. Le lieu où se déroule l’histoire est-il précisé ?
5. A quel genre littéraire appartient ce texte ? Relève un autre indice du texte pour
justifier ta réponse.
 Progression de la narration :
6. Quel indicateur temporel annonce la rupture de l’équilibre initial ? Quel changement
introduit-il dans le système des temps verbaux ?
7. Quels autres indicateurs temporels marquent la progression de la narration ?
8. Quel indice temporel annonce la situation finale ?
9. Pourquoi peut-on dire que le dénouement est heureux pour les deux personnages
principaux ?

B. Synthèse : un rapport hiérarchique complexe :


Etudie le dialogue entre les deux personnages : en t’appuyant sur leurs propos tout au
long du texte, montre l’évolution que les événements font subir au roi et la constance du
serviteur. Quelle conclusion en tires-tu ?

Texte 3 : Sur les « tchanis », le soir.


Lamine rêvait et le soir le surprit. Il appela les bêtes à l’aide de sa flûte et prit la direction du
village. Il arriva bientôt sur les terrains humides où les femmes, après avoir retourné la terre,
repiquaient le riz. […] Alors il se rendit compte que quelqu’un travaillait encore sur les
« tchanis ».
- Bonsoir, dit-il.
Une voix féminine lui répondit pendant que la femme se relevait la daba à la main.
Lamine reconnut Tié’nci, la fille du chef. Tout confus, le jeune homme ne put cependant
détacher son regard de la jeune fille. Il la regardait, il contemplait cette créature qui
s’épanouissait dans la nature.
Tié’nci était plutôt élancée. Elle avait les jambes longues et fines, des bras très soignés bien
qu’elle s’occupât constamment de travaux champêtres. Elle avait l’habitude d’incliner la tête
en avant et dans ce mouvement gracieux, ses cheveux frisés, qui rappelaient son origine peule,
coupés court, découvraient une nuque adorable. Son visage était presque ovale et on ne
distinguait ses pommettes que quand elle riait. Elle avait le front intelligent et les sourcils bien
fournis. Ses yeux, largement fendus étaient d’une profondeur infinie et d’un éclat rare. Ses
épaisses paupières se terminaient par de longs cils noirs. Des lèvres charnues et bien dessinées
fermaient cette bouche un peu trop grande qui ne s’ouvrait que pour laisser voir de belles dents
blanches. Le nez et les oreilles de la jeune fille étaient menus et bien posés à leur place.
Elle avait, dans un geste de pudeur, croisé ses bras menus et gracieux sur sa poitrine nue qui
n’était pas encore totalement formée et qui témoignait de son jeune âge.
Lamine la regardait, fasciné. Elle le regardait aussi mais elle semblait gênée d’avoir été prise
au dépourvu. Lamine s’approcha d’elle. Il prit la daba qu’elle avait laissé tomber à ses pieds et
se mit à retourner la terre boueuse des « tchanis ». En travaillant, le fils de Karfa pensait à
Tié’nci. « Tu ne mérites pas, noble créature, de toucher le manche rugueux de la daba, ni de
plonger tes pieds délicats dans la boue. Tu es faite seulement pour être aimée. » Le jeune homme
finit rapidement de retourner le lopin de Tié’nci. Quand il se releva, il vit la jeune fille lui sourire
et ce sourire faisait battre son cœur plus vite.
- Merci, lui dit-elle. Tu viendras au mariage de Kamon, n’est-ce pas ?
Il ne balança pas.
- Oui, j’y serai.
Puis il partit en courant rejoindre son troupeau et il pensait : « Comme elle est belle ! Plus belle
même que la plus brillante des étoiles. »
Amadou Koné, Jusqu’au seuil de l’irréel,…..

A. Approche globale :
1. Quels sont les personnages du texte ?
2. Dans quel milieu (rural ou urbain) se passe la scène ?
B. Analyse :
 Les circonstances d’une rencontre :
3. Relève les indices qui informent sur :
- l’identité (sexe, âge, profession) de chacun des deux personnages.
- l’heure et le lieu de la rencontre.

 La découverte progressive de la fille :


4. Relève dans l’ordre les termes qui servent à designer la jeune fille. Quelle
remarque peux-tu faire sur cet ordre ?
5. « Il la regardait, il contemplait cette créature qui s’épanouissait dans la
nature. » Quelle différence y a-t-il entre les deux verbes de perception en
gras ?
6. Relève les détails du texte qui montrent que le portrait de Tié’nci n’est pas
fait de manière neutre.
7. A travers le regard de qui (le narrateur ou Lamine) ce portrait est-il dressé ?
Justifie ta réponse.
8. Quelles sont les qualités morales de la jeune fille ? Quels détails du texte
justifient ta réponse ?

C. Synthèse : un récit complexe où se mêlent narration, portrait et dialogue.


9. Quel passage du texte ne comporte aucun verbe au passé simple ?
10. Dans ce passage, relève tous les verbes d’état, les adjectifs qualificatifs et les
participes passés. Qu’est-ce que tu en déduis ?
11. Quels temps et quels verbes (d’action ou d’état) dominent dans les autres
paragraphes ? Pourquoi ?
12. Relève les indices du dialogue dans le texte.

Texte 4 : Mon dernier coup de fusil (Alphonse de Lamartine).


J'étais à la chasse, un chevreuil innocent et heureux bondissait de joie dans les serpolets trempés
de rosée sur la lisière d'un bois. Je l'apercevais de temps en temps par-dessus les tiges de
bruyères, dressant les oreilles, frappant de la corne, flairant le rayon, réchauffant au soleil levant
sa tiède fourrure, broutant les jeunes pousses, jouissant de sa solitude et de sa sécurité.
J'étais fils de chasseur, j'avais passé mes jeunes années avec les gardes-chasse, les curés de
village et les gentilshommes de campagne qui découplaient leurs meutes avec celle de mon
père. Je n'avais jamais réfléchi encore à ce brutal instinct de l'homme qui se fait de la mort un
amusement, et qui prive de la vie, sans nécessité, sans justice, sans pitié et sans droit, des
animaux qui auraient sur lui le même droit de chasse et de mort, s'ils étaient aussi insensibles,
aussi armés, aussi féroces dans leur plaisir que lui. Mon chien quêtait ; mon fusil était sous ma
main ; je tenais le chevreuil au bout du canon.
J'éprouvais bien un certain remords, une certaine hésitation à trancher du coup une telle vie,
une telle joie, une telle innocence dans un être qui ne m'avait jamais fait de mal, qui savourait
la même lumière, la même rosée, le même bonheur que moi, être créé par la même Providence,
doué peut-être à un degré différent de la même sensibilité et de la même pensée que moi-même,
enlacé peut-être des mêmes liens d'affection dans sa forêt ; cherchant son frère, attendu par sa
mère, espéré par sa compagne, bramé par ses petits. Mais l'instinct machinal de l'habitude
l'emporta sur la nature qui répugnait au meurtre, le coup partit. Le chevreuil tomba l'épaule
cassée par la balle, bondissant en vain dans sa douleur sur l'herbe rougie de son sang.
Quand la fumée fut dissipée, je m'approchai en pâlissant et en frémissant de mon crime. Le
pauvre et charmant animal n'était pas mort ; il me regardait, la tête couchée sur l'herbe, avec
des yeux où nageaient des larmes. Je n'oublierai jamais ce regard auquel l'étonnement, la
douleur, la mort inattendue semblaient donner des profondeurs humaines de sentiments aussi
intelligibles que des paroles ; car l'œil a son langage, surtout quand il s'éteint.
Ce regard me disait clairement, avec un déchirant reproche de ma cruauté gratuite :
« Qui es-tu ? Je ne te connais pas, je ne t'ai jamais offensé. Je t'aurais aimé peut-être ; pourquoi
m'as-tu frappé à mort ? Pourquoi m'as-tu ravi ma part de ciel, de lumière, d'air, de jeunesse, de
joie, de vie ? Que vont devenir ma mère, mes frères, ma compagne, mes petits qui m'attendent
dans le fourré, et qui ne reverront que ces touffes de mon poil disséminées par le coup de feu,
et ces gouttes de sang sur la bruyère ? N'y a-t-il pas là-haut un vengeur pour moi ou un juge
pour toi ? Et cependant je t'accuse, mais je pardonne ; il n'y a pas de colère dans mes yeux, tant
ma nature est douce, même contre mon assassin ; il n'y a que de l'étonnement, de la douleur,
des larmes. »
Voilà littéralement ce que disait le regard du chevreuil blessé. Je le comprenais, et je m'accusais
comme s'il avait parlé avec la voix. « Achève-moi », semblait-il me dire encore par la plainte
de ses yeux et par les inutiles frémissements de ses membres.
J'aurais voulu le guérir à tout prix ; mais je repris le fusil par pitié et, en détournant la tête, je
terminai son agonie du second coup. Je rejetai alors le fusil avec horreur loin de moi, et, cette
fois, je l'avoue, je pleurai. Mon chien lui-même parut attendri ; il ne flaira pas le sang, il ne
remua pas du museau le cadavre, il se coucha, triste, à côté de moi. Nous restâmes tous les trois
dans le silence, comme dans le deuil de la même mort.
C'était l'heure de midi, j'attendis que le vieux berger, qui ramène les moutons à l'étable pendant
les heures brûlantes, repassât avec son troupeau sur la lisière du bois, pour lui faire emporter le
chevreuil à la maison.
Je renonçai pour jamais à ce brutal plaisir du meurtre, à ce despotisme cruel du chasseur qui
enlève sans nécessité, sans droit, sans pitié, l'existence à des êtres inoffensifs.
Je me jurai à moi-même de ne jamais retrancher, par caprice, une heure de soleil à ces hôtes des
bois ou à ces oiseaux du ciel qui savourent comme nous la courte joie de la lumière et la
conscience plus ou moins vague de l'existence.
« La vie, me dis-je, quelle qu'elle soit, est trop sainte pour en faire ce jouet et ce mépris que
notre incomplète civilisation nous permet d’en faire, mais que la justice et l'humanité
réprouvent. »
De ce jour, je n'ai plus tué.
Alphonse de Lamartine, Les Confidences, 1790-1869

A. Activités préparatoires :
1. Fais une enquête ou une recherche documentaire sur les différentes fonctions de la
chasse à travers l’histoire de l’humanité.
2. En t’aidant du dictionnaire, dis quelle différence il y a entre « chasse » et « braconnage ».
3. En te fondant sur le titre du texte et la dernière phrase, imagine librement ce qui doit
s’être passé.

B. Approche globale :
4. A quelle personne le texte est-il écrit ?
5. Le texte est tiré de « Les confidences ». Que signifie « confidence » ?

C. Analyse :
a) La narration :
6. A quel temps est le premier paragraphe ? Quelle est la valeur d’emploi de ce temps ?
7. Quels sont les trois temps dominants dans le 2e paragraphe ? Justifie leur emploi.
8. Relève le passage du texte qui correspond à la rupture de l’équilibre initial. Quel temps
domine dans ce passage ?
9. Qu’est-ce qui, en ralentissant la narration, retarde ce moment ?

b) Les réflexions :
10. Relève les passages du texte où s’expriment les sentiments et réflexions du narrateur.
11. Le discours prêté à l’animal blessé est-il rapporté au style direct ou au style indirect ?
Justifie le choix du narrateur.
12. Quel effet ce discours fait-il sur le narrateur ?

D. Synthèse :
13. Relève les détails qui donnent une image négative des hommes.
14. Relève les détails qui permettent de dire que l’animal est personnifié.


Le point sur le texte narratif :
 Définition :
Le texte narratif est un texte qui relate des faits réels ou imaginaires. On le retrouve surtout
dans les genres littéraires comme le roman, le conte, la nouvelle, la fable... Il a
essentiellement pour but de raconter, d’informer, de témoigner...
 Le système d’énonciation :
Dans un texte narratif, l’histoire, fictive ou réelle, est racontée par le narrateur soit à la
première personne (je, nous), soit à la 3e personne (Il/elle ; ils/elles). Par exemple, le texte
1 est à la 3e personne («…les hommes regardent partir Samba…) et le texte 4 à la première
personne (« J’étais à la chasse… »)
 Les marques distinctives du texte narratif :
Tu peux reconnaître un texte narratif grâce à des indices comme la fréquence des verbes
d'action et de mouvement, les indicateurs spatio-temporels qui situent les actions des
personnages dans l’espace et le temps.
 Le schéma narratif :
En règle générale, l’histoire racontée évolue selon un schéma comportant 5 étapes, appelé
schéma narratif :
- la situation initiale : (généralement caractérisée par un équilibre, une situation stable) ;
- l'élément modificateur : il vient introduire une modification dans la situation de départ,
créant ainsi un problème à résoudre ;
- les péripéties (ou actions) : elles sont constituées d’actions, de réactions, d’évènements
consécutifs à la perturbation. Le héros (personnage principal) et ceux qui le soutiennent
(adjuvants) font tout pour résoudre le problème, les adversaires du héros (opposants) font
tout pour les en empêcher ;
- la résolution du problème : une force équilibrante vient stabiliser la situation ;
- la situation finale (ou dénouement) : elle clôt le récit.

 Narrateur externe, narrateur interne :


 Le narrateur externe : il raconte, mais n’est pas un personnage de l’histoire qu’il
raconte. Alors, il raconte l’histoire à la troisième personne (il/elle ; ils/elles).
 Le narrateur interne : il est en même temps un personnage de l’histoire qu’il
raconte. Alors, il raconte l’histoire à la première personne (je / nous).

 Les points de vue (ou focalisations) : le narrateur peut adopter trois points de vue pour
rendre compte des faits. Généralement, dans le même texte, le narrateur passe d’un point de
vue à un autre :
 Le point de vue (ou focalisation) externe : on parle de point de vue externe
quand le narrateur raconte en se comportant comme une caméra, quand il ne dit
au lecteur que ce qu’une caméra peut enregistrer. La narration reste alors neutre,
objective.
Exemple : « Lamine […] appela les bêtes à l’aide de sa flûte et prit la direction du village. Il
arriva bientôt sur les terrains humides où les femmes, après avoir retourné la terre, repiquaient
le riz…. »
 Le point de vue interne : on parle de point de vue (ou focalisation) interne si
le narrateur raconte l’histoire à travers la perception (la subjectivité) d’un des
personnages. Le point de vue interne est souvent annoncé par un verbe de
perception.
Exemple : « Lamine reconnut Tié’nci, la fille du chef. Tout confus, le jeune homme ne put
cependant détacher son regard de la jeune fille. Il la regardait, il contemplait cette créature
qui s’épanouissait dans la nature.
Tié’nci était plutôt élancée. Elle avait les jambes longues et fines, des bras très soignés bien
qu’elle s’occupât constamment de travaux champêtres. »

 Le point de vue omniscient (ou focalisation zéro) : on parle de point de vue


omniscient si le narrateur se comporte comme un dieu omniscient, s’il sait tout
de ses personnages (âge, passé, pensées…), et de la situation, si la narration est
enrichie de détails concernant la psychologie des personnages ou faisant
référence à des événements antérieurs ou qui se produisent au même moment,
dans des lieux différents. Le point de vue omniscient est souvent annoncé par
des verbes comme « penser », « se dire », par le style indirect libre ou des
indicateurs temporels tels que « Pendant ce temps… », « Au même
moment… », etc.

Exemple 1 : « En travaillant, le fils de Karfa pensait à Tié’nci. « Tu ne mérites pas, noble


créature, de toucher le manche rugueux de la daba, ni de plonger tes pieds délicats dans la
boue. Tu es faite seulement pour être aimée. »
Exemple 2 : « …il (Lamine) pensait : " Comme elle (Tié’nci) est belle ! Plus belle même que
la plus brillante des étoiles". »
 L’ordre dans le récit :
Dans une narration, les faits peuvent être rapportés dans l’ordre chronologique. Mais il arrive
souvent que le narrateur bouleverse cet ordre en recourant à :
- Des retours en arrière (ou analepses) : dans un texte au passé, le retour en arrière se
signale par l’emploi du plus-que-parfait et de certains indicateurs temporels renvoyant
au passé (dix ans auparavant… ; la veille…)
Ex. « J'étais à la chasse […] J’étais fils de chasseur, j'avais passé mes jeunes années
avec les gardes-chasse, les curés de village et les gentilshommes de campagne qui
découplaient leurs meutes avec celle de mon père. Je n'avais jamais réfléchi encore à
ce brutal instinct de l'homme… »
- Des anticipations (ou prolepses) souvent signalées par des indicateurs temporels
comme « Un mois plus tard… » et par l’emploi du futur dans le passé.
Ex. En se réveillant ce matin-là, le chasseur ne savait pas que, quelques instants plus
tard, il tirerait son dernier coup de fusil.
 Le rythme dans le récit :
- L’ellipse narrative : le narrateur accélère le rythme de la narration en sautant certaines
étapes de l'histoire pour aller à l'essentiel. L’ellipse est souvent annoncée par un
indicateur temporel : « le lendemain », « …plus tard », « quelques instants après »…
Exemple : « Quelques mois plus tard, le roi partit encore à la chasse… »
- Le sommaire : le narrateur résume en peu de mots des actions qui, dans la réalité, ont
duré un temps relativement long.
Exemple : « C'était l'heure de midi, j'attendis que le vieux berger, qui ramène les moutons à
l'étable pendant les heures brûlantes, repassât avec son troupeau sur la lisière du bois, pour
lui faire emporter le chevreuil à la maison.»
- La pause : le narrateur ralentit le rythme de la narration pour décrire, expliquer ou
livrer des sentiments ou des réflexions.
Exemple : « je tenais le chevreuil au bout du canon.
J'éprouvais bien un certain remords, une certaine hésitation à trancher du coup une telle vie,
une telle joie, une telle innocence dans un être qui ne m'avait jamais fait de mal, qui savourait
la même lumière, la même rosée, le même bonheur que moi, être créé par la même Providence,
doué peut-être à un degré différent de la même sensibilité et de la même pensée que moi-même,
enlacé peut-être des mêmes liens d'affection dans sa forêt ; cherchant son frère, attendu par sa
mère, espéré par sa compagne, bramé par ses petits. Mais l'instinct machinal de l'habitude
l'emporta sur la nature qui répugnait au meurtre, le coup partit. Le chevreuil tomba l'épaule
cassée par la balle... »
Sans le ralentissement provoqué par les réflexions du narrateur, le texte donnerait : « je tenais
le chevreuil au bout du canon. Le coup partit. Le chevreuil tomba l'épaule cassée par la
balle... »

- La scène : on parle de scène quand la durée de la narration et celle des faits relatés
se confondent. C’est le cas par exemple, dans les dialogues. Le temps de lecture d’un
passage dialogué est sensiblement égal à la durée réelle de la scène qui est racontée.
Exemple :
« - Merci, lui dit-elle. Tu viendras au mariage de Kamon, n’est-ce pas ?
- Oui, j’y serai. »
 La progression thématique dans le récit : Pour rédiger un texte cohérent, quel qu’en soit
le type (descriptif, narratif ou argumentatif), les seuls connecteurs spatio-temporels et
logiques ne suffisent pas. Un autre outil assurant la cohérence textuelle est la progression
thématique. Il existe trois types de progressions qui peuvent se rencontrer dans le même
texte :
 Progression à thème constant : reprise du même thème (ce dont le locuteur parle)
en variant constamment les prédicats (ce qu’il en dit) pour apporter de nouvelles
informations sur l’objet décrit.
Exemple : « Tié’nci était plutôt élancée. Elle (reprise pronominale du thème :
Tié’nci) avait les jambes longues […] Elle avait l’habitude […] Son visage (reprise
lexicale : le visage de Tié’nci) était… »
 Progression linéaire : le propos (ou prédicat) de la première proposition devient le
thème de la deuxième et ainsi de suite.
Ex. « Lamine/la regardait, fasciné. Elle/le regardait aussi […] Lamine/s’approcha
d’elle... »
 Progression à thème dérivé (ou éclaté) : les éléments d’un thème principal
annoncé dans une proposition constituent les thèmes des propositions suivantes.
Ex. « Son visage était… /Ses yeux, largement fendus…/Ses épaisses paupières se
terminaient…/Des lèvres charnues… fermaient…/Le nez et les oreilles… étaient… »
Le thème principal (visage) de la première proposition est éclaté en plusieurs
autres thèmes (yeux, paupières, lèvres, nez…).
 Reprises nominales et pronominales : la reprise consiste à désigner autrement une chose
ou une personne dont on a déjà parlé. Elle permet d’éviter les répétitions et rend l’expression
plus élégante. Il existe deux types de reprises :
 La reprise pronominale : elle consiste à remplacer un nom ou un GN par divers
pronoms.
Ex. Lamine rêvait et le soir le (Lamine) surprit. Il (Lamine) appela les bêtes. Celles-ci (les
bêtes) se rassemblèrent autour de lui (Lamine). Alors il (Lamine) prit avec elles (les bêtes) la
direction du village qui (le village) était tout proche. Cela (rêvasser et se laisser surprendre
par le soir) ne lui (Lamine) arrivait pas souvent.
 La reprise nominale : elle consiste à remplacer un nom ou un GN par un autre GN
qui apporte une information nouvelle.
Ex. Lamine reconnut Tié’nci. Tout confus, le jeune homme (Lamine) ne put cependant
détacher son regard de la jeune fille (Tié’nci). Le jeune berger (Lamine) regardait la fille du
chef (Tié’nci), il contemplait cette créature qui s’épanouissait dans la nature (Tié’nci).
 Les temps du récit :
Quand le récit est au présent :
 l’antériorité est exprimée par le passé composé.
Ex. «Sentant qu’il n’a plus rien à craindre des gens de Wouro-Wâlo, le jeune homme
lève les bras à la verticale, entonne un chant nostalgique, fait de savantes inflexions de
la voix. Il y est dit qu’un jour a surgi des profondeurs du fleuve l’Ancêtre bicolore…»
 la virtualité et l’irréalité sont exprimées par le présent du subjonctif.
Exemple : « ensuite l’Ancêtre a laissé tomber un coquillage multicolore afin qu’il
indique qui des deux créatures de ses flancs sacrés devait occuper la rive gauche, qui
la rive droite. »
Quand le récit est au passé :
 l’antériorité est exprimée par le plus-que-parfait.
Exemple : « Sentant qu’il n’avait plus rien à craindre des gens de Wouro-Wâlo, le jeune
homme leva les bras à la verticale, entonna un chant nostalgique, fait de savantes
inflexions de la voix. Il y était dit qu’un jour avait surgi des profondeurs du fleuve
l’Ancêtre bicolore…».
 la virtualité et l’irréalité sont exprimées par l’imparfait du subjonctif.
Exemple : Ensuite l’Ancêtre avait laissé tomber un coquillage multicolore afin qu’il
indiquât qui des deux créatures de ses flancs sacrés devait occuper la rive gauche, qui
la rive droite.
Forme du subjonctif :
 Le présent du subjonctif se forme, en règle générale sur la base du radical de la 3e
personne du pluriel du présent de l’indicatif :

Infinitif 3e pers. du prés. de l’ind. Subjonctif présent


Peindre Ils peignent … je peigne
… nous peignions
Dormir Ils dorment … je dorme
… nous dormions
Croire Ils croient … je croie
… nous croyions
Partir Ils partent … je parte
… nous partions
Finir Ils finissent … je finisse
… nous finissions
Chanter Ils chantent … je chante
… nous chantions
Voir Ils voient … je voie
… nous voyions

Quelques verbes irréguliers usuels :

Infinitif Forme au présent du subjonctif


Avoir … j’aie
… nous ayons
Etre … je sois
… nous soyons
Aller … j’aille
… nous allions
Faire … je fasse
… nous fassions
Savoir … je sache
… nous sachions
Vouloir … je veuille
… nous voulions

Accord du participe passé.


1. Le participe passé employé seul s’accorde en genre et en nombre avec le nom, le GN ou le
pronom dont il est l’expansion.
Ex. : « Abrités derrière des sacs de sable disposés sur les lèvres des cuvettes, les hommes
regardent partir Samba, seul… »
« Abrités » s’accorde avec le GN « les hommes » et « disposés » avec le GN « des sacs de
sable ».
2. Le participe passé employé avec l’auxiliaire être s’accorde en genre et en nombre avec le
sujet.
Exemple : « Jusque-là en effet, l’initiative est venue des autres. »
Le participe passé « venue » s’accorde avec le GN « l’initiative », sujet du verbe « venir ».
3. Le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir :
 reste invariable si :
- le verbe n’a pas de COD
Exemple : « …un jour avait surgi des profondeurs du fleuve l’Ancêtre bicolore… »
- le COD est placé après le verbe ;
Exemple : Alors Samba a commencé une danse singulière.
 s’accorde en genre et en nombre avec le COD si ce dernier est placé avant le verbe.
Exemple 1 : « L’idée de venger son frère l’a toujours obsédé. »
Le participe passé « obsédé » s’accorde avec le COD antéposé « l’ » mis pour Samba.
Exemple 2 : L’idée de venger leur frère les a toujours obsédés.
Le participe passé « obsédés » s’accorde avec le COD « les ».
Le participe passé des verbes pronominaux :

 Le participe passé des verbes essentiellement pronominaux et des verbes


pronominaux de sens passif s’accordent avec le sujet du verbe.
Exemple 1 : En voyant Samba, les enfants se sont souvenus de son frère (« se souvenir »
n’existe que sous cette forme. Le pronom réfléchi « se » fait partie de la forme du verbe et
n’a pas de fonction).
Exemple 2 : Des armes se sont pointées (= des armes ont été pointées) sur Samba. (Sens
passif).
 Le participe passé des verbes pronominaux de sens réfléchi ou réciproque, comme
celui des verbes conjugués avec l’auxiliaire « avoir » s’accorde avec le pronom
réfléchi si ce dernier est COD. Si ce pronom est un COI ou un COS, le participe
passé reste invariable.
Exemple 1 : Les enfants se (COD) sont regardés (ils ont regardé eux-mêmes) et se sont
dirigés vers Samba.
Exemple 2 : Les enfants se (COI) sont parlé (ils ont parlé à eux-mêmes) du regard.
Exemple 3 : Les enfants se (COS) sont accordé (ils ont accordé un temps… à eux-mêmes)
un temps de réflexion avant d’aborder Samba.

 L’insertion des paroles rapportées dans le récit :


Pour enrichir le récit, le narrateur (ou le locuteur en général) est souvent amené à rapporter les
paroles échangées par les personnages dont l’histoire est racontée. Ces paroles peuvent être
rapportées au style direct (les paroles du personnage sont rapportées telles qu’elles ont été
dites).
Mais pour éviter la monotonie, le locuteur peut alterner style direct et style indirect.
Toutefois, le passage du style direct au style indirect implique un certain nombre de
changements :
a) Les pronoms personnels et les adjectifs possessifs (première et deuxième
personne) :
Le roi lui dit : « Je commence à être d’accord avec toi. Mon premier malheur m’a évité
un malheur encore plus grand. » (Style direct)
Le roi lui dit qu’il commençait à être d’accord avec lui, que son premier malheur lui
avait évité un malheur encore plus grand. (Style indirect)
b) Les temps verbaux :
 Le roi lui dit : « je commence à être d’accord avec toi ». (présent au discours
direct) → Le roi lui dit qu’il commençait à être d’accord avec lui. (imparfait au
discours indirect)
 Le roi lui dit : « Dieu a été (ou fut) bon avec moi… ». (passé composé ou passé
simple) → Le roi lui dit que Dieu avait été bon avec lui. (plus-que-parfait)
 Le roi lui dit : « J’accepterai tout ce que Dieu aura décidé pour moi. »
(futur/futur antérieur) → Le roi lui dit qu’il accepterait tout ce que Dieu aurait
décidé pour lui. (futur dans le passé - forme du conditionnel présent ou passé).
Formes du conditionnel
Présent : le conditionnel présent des verbes réguliers se forme en ajoutant à l’infinitif
les terminaisons de l’imparfait (ais /ais /ait /ions / iez / aient). Naturellement, quand
l’infinitif se termine par « e », ce « e » tombe au contact de la désinence :
Accepter : Boire :
J’accepterais Je boirais
Nous accepterions Nous boirions
Passé : le conditionnel passé se forme avec l’auxiliaire avoir ou être conjugué au présent
du conditionnel suivi du participe passé.
Exemple :
J’aurais accepté Je serais sorti
Nous aurions accepté Nous serions sorti(e)s

Quelques participes particuliers :


Acquérir  acquis ; ouvrir  ouvert ; mouvoir  mû ; devoir  dû ; mourir  mort ;
croître  crû (à ne pas confondre avec cru participe passé de croire) ; résoudre 
résolu ; dissoudre  dissous ; clore  clos ; extraire  extrait.
c) Les indicateurs de temps :
Le roi lui dit : « A partir d’aujourd’hui, tu seras mon premier conseiller, et tu seras
installé officiellement dans tes nouvelles fonctions dès demain. »
→ Le roi lui dit qu’à partir de ce jour-là, il serait son premier conseiller et qu’il serait
installé officiellement dans ses nouvelles fonctions dès le lendemain.

Discours direct Discours indirect


Aujourd’hui Ce jour-là /Le jour même.
Maintenant, en ce moment A ce moment-là
Hier/Avant-hier La veille/L’avant-veille
Demain/Après-demain Le lendemain/Le surlendemain.
Ce matin/cette année… Ce matin-là/cette année-là…
La semaine prochaine/Le mois La semaine suivante/Le mois suivant…
prochain…
Le mois dernier (passé) Le mois précédent.
Il y a trois semaines Trois semaines auparavant

d) Les indicateurs de lieu :


Le roi lui dit : « Dès demain, je rassemblerai tous les dignitaires ici, dans cette salle
même, pour leur annoncer la nouvelle ».
→ Le roi lui dit que dès le lendemain, il rassemblerait tous les dignitaires là, dans cette salle-
là même…
e) Les types de phrases :
 Phrase impérative (injonctive) :
Furieux, le roi lui dit : « Cesse de me raconter des histoires. »
(Impératif/discours direct)
→ Furieux, le roi lui dit de cesser de lui raconter des histoires. (De + infinitif/discours
indirect)
 Phrase interrogative :
- Le roi lui demanda : « Veux-tu devenir mon conseiller ? » (interrogation totale,
admettant comme réponses oui/non)
→ Le roi lui demanda s’il voulait devenir son conseiller. (SI + sujet + verbe…)
- « Où as-tu appris toute cette sagesse ? lui demanda le roi. (interrogation partielle,
n’admettant ni oui, ni non comme réponse)
→ Le roi lui demanda où il avait appris toute cette sagesse. (Reprise du même mot
interrogatif + sujet + verbe…)
Attention :
 Il me dit : « Que veux-tu ? » (= Qu’est-ce que tu veux ? - registre courant-) →
Il me demanda ce que je voulais.
 Au style indirect, le verbe de la principale étant à la forme affirmative, le
point d’interrogation disparaît.

Exercice 1 :
Dans les phrases en italiques, remplace les pointillés par un mot de la famille des mots soulignés
dans les phrases en gras.
1. Tien’ci et Lamine se sont rencontrés sur les « tchanis ».
La……………………… entre Tie’nci et Lamine a eu lieu sur les « tchanis ».
2. Tout confus, le jeune homme ne put cependant détacher son regard de la jeune
fille.
Malgré sa ………………, le jeune homme ne put cependant s’empêcher
de………………… la jeune fille.
3. Il contemplait cette créature qui s’épanouissait dans la nature.
Il était………………… devant cette créature qui s’épanouissait dans la nature.
4. Lamine la regardait, fasciné.
Lamine la regardait avec………………….

Exercice 2 : Dans le texte suivant, choisis le connecteur qui convient parmi ceux qui sont
entre parenthèses.
Idrissa marchait lentement dans son quartier en regardant s'il n'y avait rien d'intéressant à
ramasser dans les rues.
(Quelquefois, bientôt), il trouvait une vieille pièce de monnaie, un clou, une belle image ou
même un médaillon. Il les mettait dans un sac (car, donc) il pensait que toutes ces choses étaient
des trésors.
(Plus, sans cesse) il avançait dans les rues, plus il s’enfonçait dans des quartiers qu'il ne
connaissait pas. Il traversait de grande rues (où, vers) circulaient des automobiles qui roulaient
très vite. (De temps en temps, jamais) il se retournait pour être certain de ne pas se perdre.
Idrissa pouvait marcher toute l'après-midi, tout seul (après, pendant) des heures. (Si, à moins
que) il trouvait assez d'objets, alors il rentrait chez lui. Il allait dans sa chambre, (et, de plus)
montait sur une chaise puis posait ses trouvailles (au-dessus, en dessous) de son armoire pour
que personne ne les trouve. (Puis, aussi) il s'allongeait sur son lit en attendant que (hier,
demain) arrive pour retourner à la chasse aux trésors.

Exercice 3 : Mets les phrases suivantes dans l’ordre chronologique en te servant de repères
temporels,
1. Enfin, les vacances étaient-là ;
2. L’après-midi quand ils étaient chez eux, à mesure que les jours passaient, leur
impatience devenait plus grande.
3. Puis leur travail avant les compositions leur faisait oublier ce désir fou.
4. Dès le mois de novembre, ils songeaient aux vacances de Noël.
5. Soudain sans qu’ils en aient vraiment conscience, l’année scolaire était terminée

Exercice 4 : Mets le récit ci-dessous dans l’ordre qui convient, en te servant des repères
temporels.
Une catastrophe.
Puis saisissant deux des enfants – M. Jobnekar portant le plus jeune- ils regagnèrent au pas de
course leur petite maison rose, grimpèrent quatre à quatre les escaliers et se précipitèrent sur le
toit plat. Derrière eux, des voisins montaient en hurlant de terreur, et la foule, prise de panique,
se rua à leur poursuite.
C’est alors que M. Jobnekar, plus vif, plus intelligent, plus éduqué que les autres comprit la
signification de ce bruit et cria : « l’inondation ! L’inondation ! Montez sur les toits ! »
A la première secousse du tremblement de terre, M. Jobnekr entrainant sa femme et ses trois
enfants, se rendit sur la petite place où une foule se trouvait déjà rassemblée. Mais, avant qu’il
ne pût parler à ses voisins les plus proches pour les rassurer, le grondement lointain de
l’inondation se fit entendre, mêlé à une rumeur étrange, assourdie, qui venait de la cité au-
dessus d’eux. Ce son n’était pas le tumulte de mille voix distinctes hurlant leur épouvante, mais
le bruit d’une seule voix, comme si la ville entière avait vu s’avancer vers elle la destruction, et
clamait son agonie.
D’après louis Bromfield (la mousson)

Exercice 5 : Tu as dans ce texte huit (8) actions. On t’a donné la liste de ces actions dans
l’ordre du texte qui ne correspond pas à l’ordre chronologique.
Mets dans l’ordre chronologique ces actions, en inscrivant leur numéro dans les cercles,
sur l’axe du temps.
Pour t’aider on t’a donné la première action.

Aujourd’hui, maman s’est levée tôt. Avant de préparer le repas de midi, elle épluche et lave les
légumes.
Quelques heures auparavant, en milieu de matinée, elle avait nettoyé la cuisine à grande eau.
Hier, elle avait fait son marché après avoir fait le ménage.
Dans l’après-midi, elle ira au mariage de sa nièce puis elle rendra visite à sa cousine.
Liste des actions :
1. Se lever.
2. Préparer le repas.
3. Eplucher et laver les légumes.
4. Nettoyer la cuisine.
5. Faire le marché.
6. Faire le ménage.
7. Aller au mariage.
8. Rendre visite
Axe du temps.

Exercice 6 : Lis le texte et observe les images. Ecris dans les parenthèses le numéro de
l'image correspondant à chaque phrase.

FATIMA VA CHEZ LA COIFFEUSE

A/ Fatima arrive chez Marie la coiffeuse pour se faire couper les cheveux. ( )

B/ D'abord, la coiffeuse lui dit de mettre un tablier. ( )

C/ Ensuite, elle l'installe au bac à shampoing pour lui laver les cheveux. ( )

D/ Puis, Marie lui coupe les cheveux qui sont très longs. ( )

E/ Comme les cheveux de Fatima sont encore mouillés, la coiffeuse les sèche avec un sèche-cheveux.
( )

F/ Finalement, Fatima, très contente, remercie Marie et la paie. ( )


1 2 3

4 5 6

Exercice 7 : Mets au passé le passage suivant :


Le jeune homme, qui a fini d’amarrer sa pirogue, s’étire longuement, comme si de rien n’était,
puis effectue un va-et-vient entre la pirogue et la berge pour décharger l’embarcation. Tout est
silence. L’étonnement se lit sur les figures de ceux qui guettent. (…) Ensuite, il entonne un
nouveau chant, le chant préféré de Salif Gaye, son défunt frère.
Il fait beaucoup plus clair. Alors Samba commence une danse singulière, faite d’amples
mouvements des bras, de tournoiements subtiles, d’embrassades mimées, le tout agrémenté
d’un chant invitant aux retrouvailles pour que la paix s’installe à nouveau entre les frères
ennemis.

Exercice 8 : Mets ce passage au passé.


A quelques mètres de la terre ferme, Samba, toujours, debout, se tait puis fait faire à sa barque
un quart de tour à gauche pour longer un temps la berge. Quand il se trouve à la hauteur du lieu
habituel de débarquement de Salif Gaye, il vire à nouveau un peu à droite cette fois, accoste
sans se préoccuper de toutes les armes pointées sur lui, descend. Le jeune homme s’étire
longuement, comme si de rien n’était, puis effectue un va-et-vient entre la pirogue et la berge
pour décharger l’embarcation.

Exercice 9 : Réécris ce passage au passé tout en remplaçant la 3e personne du singulier


renvoyant à Samba par la première personne du singulier.

Tout est silence. L’étonnement se lit sur les figures de ceux qui guettent. (…) Ensuite, il
entonne un nouveau chant, le chant préféré de Salif Gaye, son défunt frère.
Il fait beaucoup plus clair. Alors Samba commence une danse singulière, faite d’amples
mouvements des bras, de tournoiements subtiles, d’embrassades mimées, le tout agrémenté
d’un chant invitant aux retrouvailles.
Exercice 10 : Mets ce passage au passé composé (attention à l’accord des participes
passés) :
Trois enfants surgissent de derrière une butte de sable, s’arrêtent. Des cris de surprise fusent de
quelques cachettes, suivis d’une vague de cliquetis. Les enfants regardent le danseur, se
regardent entre eux, sourient, puis font mouvement vers Samba en s’exerçant à sa singulière
danse.
Le jeune homme se lève. Les enfants s’arrêtent. On entend armer les fusils. Samba ouvre
largement les bras, se dirige vers les enfants en enjambant les articles. Ceux-ci pressent le pas,
rencontrent le jeune homme qui les embrasse un à un, puis tous ensemble. Il fond en larmes,
plie les genoux. Les enfants l’imitent.

Exercice 11 : Mets ce passage au passé composé en remplaçant « Trois enfants » par


« Trois fillettes »
Trois enfants surgissent de derrière une butte de sable, s’arrêtent. Des cris de surprise fusent de
quelques cachettes, suivis d’une vague de cliquetis. Les enfants regardent le danseur, se
regardent entre eux, sourient, puis font mouvement vers Samba en s’exerçant à sa singulière
danse.
Exercice 12 : Mets ce passage au passé composé en remplaçant, à chaque fois, « Le jeune
homme » par « La jeune femme », « Samba » par « Coumba »
Le jeune homme se lève. Les enfants s’arrêtent. On entend armer les fusils. Samba ouvre
largement les bras, se dirige vers les enfants en enjambant les articles. Ceux-ci pressent le pas,
rencontrent le jeune homme qui les embrasse un à un, puis tous ensemble. Il fond en larmes,
plie les genoux. Les enfants l’imitent.

Exercice 13 : Réécris ce texte en mettant au style indirect les paroles rapportées au style
direct et vice-versa.

Il était une fois, un chef religieux et son disciple. Le disciple perdit sa mère.
Le chef religieux vint lui présenter ses condoléances et lui dit : « Dieu t’as rendu orphelin parce
que c’est ce qu’il y a de mieux pour toi. » Le disciple ne comprit pas.
Un mois plus tard, le disciple perdit son fils. Le chef religieux vint présenter ses condoléances
et lui dit : « Si Dieu a décidé d’appeler ton fils auprès de Lui, c’est parce que c’est ce qu’il y a
de mieux pour toi. » Le disciple arriva, non sans peine, à contenir sa rage.
Un mois plus tard, le disciple perdit son épouse. Le chef religieux vint et lui dit : « Si Dieu t’as
rendu veuf, c’est certainement parce que c’est ce qu’il y a de mieux pour toi. » Le disciple ne
dit rien. Il alla voir quatre solides gaillards et leur dit : « Allez attendre ce charlatan sur le
chemin du retour, à cinq kilomètres du village et réglez lui son compte définitivement.»
Le soir, le guide religieux prit congé, sella son cheval pour rentrer. Mais à peine sortit-il du
village que son cheval fit un faux pas et se cassa une patte. Alors, il revint trouver son disciple
et lui dit qu’il était bien obligé de remettre son voyage au lendemain, car il commençait déjà à
faire nuit et que son cheval venait de se casser une patte et n’était donc plus en état de le
transporter.
Le disciple ne put s’empêcher de lui dire : « Vous ne savez même pas à quel point cet accident
est salutaire pour vous.»
- Qu’est-ce qui te fait dire cela ? lui demanda le saint homme.
Il ne sut quoi lui répondre, mais, depuis ce jour-là, il prit lui-même l’habitude de dire qu’il ne
se plaindrait plus et se soumettrait stoïquement à la volonté divine quoi qu’il advienne.

Exercice 14 : Essaie de mettre les phrases suivantes au style indirect. Quelle difficulté
rencontres-tu ? Que peux-tu en déduire ?

1. « Mon roi, ne vous plaignez pas, car tout ce que Dieu fait est parfait : il ne se trompe
jamais ».
Le serviteur dit (passé simple)…
2. Mon ami, je commence à être d’accord avec toi. Mon premier malheur m’a évité un
malheur encore plus grand.
Le roi dit (passé simple) au serviteur…
3. Mon cher roi, si je n'étais pas en prison, je serais avec vous à la chasse. Et dans ce cas,
puisqu’il ne me manque aucun membre, je ne serais pas revenu de cette chasse, je ne
serais pas là, devant vous aujourd’hui.
Le serviteur déclara…

Exercice 15 : Mets les phrases suivantes au style direct (il te suffira de compléter les
phrases amorcées) :
1. Outré par l’insistance de son serviteur, le souverain ordonna qu’on le mît en prison dès
leur retour au palais.
 Outré par l’insistance de son serviteur, le souverain ordonna aux gardes…
2. À son retour au palais, il ordonna que son serviteur fût libéré et conduit dans la salle des
audiences où il l’attendait.
 À son retour au palais, il ordonna à un de ses gardes…

Exercice 16 : Mets ces extraits au style indirect (il te suffira de compléter les phrases
amorcées).
1. Qu’est-ce qui te fait dire cela ? lui demanda le saint homme.
 Le saint homme demanda à son disciple…
2. Le serviteur, après avoir remercié le roi, lui dit : « Ce jour est le plus beau de toute ma
vie.»
 Le serviteur, après avoir remercié le roi, lui dit (passé simple)…
3. Il lui déclara aussi : « Hier, pendant la nuit, je vous ai vu en rêve, sur un trône aussi
brillant qu’un cristal. »
 Il lui déclara aussi…
4. Il ajouta : « ce rêve annonçait peut-être le changement qui s’est produit ce matin dans
cette salle. »
 Il ajouta…
5. Enfin, conclut-il : « vous aviez la puissance et à partir de ce matin vous avez la sagesse
en plus. »
 Enfin, il conclut…
Exercice 17 : Identifie dans cet extrait un passage au style indirect libre et mets-le au style
direct en commençant par : « Le maître se disait intérieurement… »

Le maître qui tenait maintenant une bûche ardente tirée du foyer toute proche regardait et
écoutait l’enfant. Mais pendant que sa main menaçait, son regard avide admirait et son attention
buvait la parole du garçonnet. Quelle pureté et quel miracle ! Cet enfant, véritablement, était un
don de Dieu. Depuis quarante ans qu’il s’était voué à la tâche, combien méritoire, d’ouvrir à
Dieu l’intelligence des fils de l’homme, le maître n’en avait jamais rencontré qui, autant que ce
garçon et par toutes ses dispositions, attendît Dieu d’une telle âme.
Cheikh H. Kane, L’aventure ambiguë
Exercice 18 : Quels sont les deux points de vue utilisés dans cet extrait ? Quelle phrase
sert de transition entre les deux types de focalisation ? Souligne les indices qui t’ont permis
de reconnaitre le deuxième point de vue.

Le maître qui tenait maintenant une bûche ardente tirée du foyer toute proche regardait et
écoutait l’enfant. Mais pendant que sa main menaçait, son regard avide admirait et son attention
buvait la parole du garçonnet. Quelle pureté et quel miracle ! Cet enfant, véritablement, était un
don de Dieu. Depuis quarante ans qu’il s’était voué à la tâche, combien méritoire, d’ouvrir à
Dieu l’intelligence des fils de l’homme, le maître n’en avait jamais rencontré qui, autant que ce
garçon et par toutes ses dispositions, attendît Dieu d’une telle âme (…)Toujours en considérant
l’enfant, il fit une courte prière, mentalement : « Seigneur, n’abandonne jamais l’homme qui
s’éveille en cet enfant, que la plus petite mesure de ton empire ne le quitte pas, la plus petite
partie du temps… »
Cheikh H. Kane, L’aventure ambiguë

Exercice 19 : Quel est le point de vue adopté dans cet extrait ? Justifie ta réponse en te
fondant sur des indices du texte.

Sous lui, la cible se débattait, haletait et frappait aussi, peut-être, mais il ne sentait rien (…)
Soudain la cible s’arrêta de bouger, et, la clarté fut entière. Samba Diallo perçut que le silence
s’était fait, et aussi que deux bras puissants l’avaient saisi et s’efforçaient de lui faire lâcher
prise. Lorsqu’il leva la tête, son regard rencontra un grand visage altier, une tête de femme
qu’emmitouflait une légère voilette de gaze blanche.

Exercice 20 : Quel est le point de vue adopté par le narrateur dans ce passage ?

On ne voyait d’elle que le visage. Le grand boubou bleu qu’elle portait traînait jusqu’à terre et
ne laissait rien apparaître d’elle que le bout pointu de ses babouches jaunes d’or, lorsqu’elle
marchait. La voilette de gaze entourait le cou, couvrait la tête, repassait sous le menton et
pendait derrière, sur l’épaule gauche.
Exercice 21 : Précise la progression thématique adoptée dans chacun de ces extraits.

- « Un couloir qui s’étire, qui n’en finit pas de s’étirer. Au bout, une chambre. Dans la
chambre, un lit. Sur ce lit : Modou étendu, déjà isolé du monde des vivants par un drap blanc
qui l’enveloppe entièrement. »
Mariama Bâ, Une si longue lettre

-« Le maître qui tenait maintenant une bûche ardente tirée du foyer toute proche regardait et
écoutait l’enfant. Mais pendant que sa main menaçait, son regard avide admirait et son
attention buvait la parole du garçonnet »
Cheikh H. Kane, L’aventure ambiguë

- « A quelques mètres de la terre ferme, Samba, toujours, debout, se tait puis fait faire à sa
barque un quart de tour à gauche pour longer un temps la berge. Quand il se trouve à la hauteur
du lieu habituel de débarquement de Salif Gaye, il vire à nouveau un peu à droite cette fois,
accoste sans se préoccuper de toutes les armes pointées sur lui, descend. Le jeune homme s’étire
longuement, comme si de rien n’était, puis effectue un va-et-vient entre la pirogue et la berge
pour décharger l’embarcation. »

-Les nombreuses qualités de Tie’nci la rendaient adorable. D’abord sa beauté physique ne


pouvait laisser personne indifférent. Son courage dans les travaux ménagers et champêtres était
légendaire. Enfin sa pudeur extrême faisait que, malgré sa gentillesse, les garçons les plus
taquins ne lui adressaient jamais un mot déplacé.

Exercice 22 : Lis attentivement le texte suivant puis :


a) Relève, dans une colonne tous les termes qui remplacent « Samba », et dans une
autre, tous ceux qui remplacent « trois enfants »
b) Remplace le GN « Son expression » par un GN suivi d’un complément du nom,
sans en changer le sens dans le texte.
Ex. Lamine était content. Son cœur battait follement. / « Son cœur » = « Le cœur de
Lamine ».
c) Relève 5 autres GN du texte qui peuvent subir la même transformation.

Alors Samba commence une danse singulière. Il est tout en sueur. Son expression est devenue
comme bouleversée. À présent, le jeune homme est agenouillé. Il poursuit ses contorsions,
comme dans un état de possession. Son visage est illuminé. Ses yeux pétillent.
Trois enfants surgissent de derrière une butte de sable. Ils s’arrêtent. Les enfants regardent le
danseur, se regardent entre eux, sourient, puis font mouvement vers le piroguier en s’exerçant
à sa singulière danse.
Le jeune homme se lève. Les gamins s’arrêtent. Samba ouvre largement les bras, se dirige vers
les petits en enjambant les articles. Ceux-ci pressent le pas, rencontrent le jeune homme qui les
embrasse un à un, puis tous ensemble. Il fond en larmes, plie les genoux. Ses petits amis
l’imitent.
Exercice 23 : Pour éviter les répétitions, réécris ce texte en remplaçant tous les GN en gras
par des reprises nominales ou pronominales qui conviennent.
Il était une fois, un chef religieux et son disciple. Le disciple perdit sa mère.
Le chef religieux vint lui présenter ses condoléances et lui dit : « Dieu t’as rendu orphelin parce
que c’est ce qu’il y a de mieux pour toi. » Le disciple ne comprit pas.
Un mois plus tard, le disciple perdit son fils. Le chef religieux vint présenter ses condoléances
et lui dit : « Si Dieu a décidé d’appeler ton fils auprès de Lui, c’est que c’est ce qu’il y a de
mieux pour toi. » Le disciple arriva, non sans peine, à contenir sa rage.
Un mois plus tard, le disciple perdit son épouse. Le chef religieux vint et lui dit : « Si Dieu t’as
rendu veuf, c’est certainement parce que c’est ce qu’il y a de mieux pour toi. » Le disciple ne
dit rien.


1. Pendant les vacances, tu as participé à un atelier d’écriture sur la narration dans le cadre
d’une colonie de vacances. Pour clôturer les activités, il est prévu une matinée culturelle au
cours de laquelle, les colons doivent lire en public leurs productions. Tous les textes doivent
porter sur le cas d’un camarade qui, au départ, était replié sur lui-même, et qui vers la fin, est
devenu plus ouvert et s’est fait beaucoup d’amis.
Rédige ton texte.
Ta production devra :
- respecter le schéma narratif ;
- comporter des paroles rapportées aux styles direct et indirect (l’emploi du style indirect libre,
plus difficile, n’est pas obligatoire, mais sera valorisé) ;
- être enrichi par un portrait physique et moral du camarade ;
- comporter des réflexions sur le comportement du camarade et sur les avantages des colonies
de vacances.

2. Tu es membre du Club de lecture de ton école qui prévoit d’organiser une nuit du conte. Lors
de cette soirée, les membres du club devront lire un conte qu’ils ont eux-mêmes écrit. Toutes
les productions devront illustrer l’idée selon laquelle « sans la paix, le développement n’est pas
possible ». Rédige ton conte.

3. Imagine une suite à l’histoire racontée dans le texte 1 : « La recherche de la paix » en insistant
particulièrement sur les réactions des populations des deux rives (sentiments, dialogues,
actions…)

4. Le gouvernement scolaire de ton établissement prépare une pièce de théâtre dont le


personnage principal, une jeune fille, après avoir donné naissance à un enfant non désiré, a
voulu s’en débarrasser. Mais à la dernière minute, comme si le bébé lui avait parlé, elle a
renoncé à son geste. Dans la pièce, elle doit raconter cette expérience à une amie. Tu es chargé
de proposer le texte qu’elle doit dire sur scène.
En t’inspirant du texte de Lamartine, « Mon dernier coup de fusil », rédige la tirade.
Ton texte devra comporter des passages descriptifs, des paroles rapportées au style direct, au
style indirect, ainsi que des réflexions du personnage sur son geste.

L’argumentation : un pas vers la dissertation.


Texte 1 : La Grande Royale tranche le débat.

Un des côtés du carré s'ouvrit et la Grande Royale pénétra dans l'arène.


- Gens du Diallobé, dit-elle au milieu d'un grand silence, je vous salue.
Une rumeur diffuse et puissante lui répondit.
Elle poursuivit :
- J'ai fait une chose qui ne nous plaît pas, et qui n'est pas dans nos coutumes. J'ai demandé aux
femmes de venir aujourd'hui à cette rencontre. Nous autres Diallobé, nous détestons cela, et à
juste titre, car nous pensons que la femme doit rester au foyer. Mais, de plus en plus, nous
aurons à faire des choses que nous détestons, et qui ne sont pas dans nos coutumes. C'est pour
vous exhorter à faire une de ces choses que j'ai demandé de vous rencontrer aujourd'hui. Je
viens vous dire ceci : moi, Grande Royale, je n'aime pas l'école étrangère. Je la déteste. Mon
avis est qu'il faut y envoyer nos enfants cependant.
Il y eut un murmure. La Grande Royale attendit qu'il eût expiré, et calmement poursuivit.
- Je dois vous dire ceci : ni mon frère, votre chef, ni le maître des Diallobé n'ont encore pris
parti. Ils cherchent la vérité. Ils ont raison. Quant à moi, je suis comme ton bébé, Coumba (elle
désignait l'enfant à l'attention générale). Regardez-le. Il apprend à marcher. Il ne sait pas où il
va. Il sent seulement qu'il faut qu'il lève un pied et le mette devant, puis qu'il lève l'autre et le
mette devant le premier.
La Grande Royale se tourna vers un autre point de l'assistance.
- Hier, Ardo Diallobé, vous me disiez : « La parole se suspend, mais la vie, elle, ne se suspend
pas. » C'est très vrai. Voyez le bébé de Coumba.
L'assistance demeurait immobile, comme pétrifiée. La Grande Royale seule bougeait. Elle était,
au centre de l'assistance, comme la graine dans la gousse.
- L'école où je pousse nos enfants tuera en eux ce qu'aujourd'hui nous aimons et conservons
avec soin, à juste titre. Peut-être notre souvenir lui-même mourra-t-il en eux. Quand ils nous
reviendront de l'école, il en est qui ne nous reconnaîtront pas. Ce que je propose c'est que nous
acceptions de mourir en nos enfants et que les étrangers qui nous ont défaits prennent en eux
toute la place que nous aurons laissée libre.
Elle se tut encore, bien qu'aucun murmure ne l'eût interrompue. Samba Diallo perçut qu'on
reniflait près de lui. Il leva la tête et vit deux grosses larmes couler le long du rude visage du
maître des forgerons.
- Mais, gens des Diallobé, souvenez-vous de nos champs quand approche la saison des pluies.
Nous aimons bien nos champs, mais que faisons-nous alors ? Nous y mettons le fer et le feu,
nous les tuons. De même, souvenez-vous : que faisons-nous de nos réserves de graines quand
il a plu ? Nous voudrions bien les manger, mais nous les enfouissons en terre.
La tornade qui annonce le grand hivernage de notre peuple est arrivée avec les étrangers, gens
du Diallobé. Mon avis à moi, Grande Royale, c'est que nos meilleures graines et nos champs
les plus chers, ce sont nos enfants. Quelqu'un veut-il parler ?
Nul ne répondit.
- Alors, la paix soit sur vous, gens du Diallobé, conclut la Grande Royale.
Cheikh Hamidou Kane, L’Aventure ambiguë, 1961.

A. Approche globale :
1. Après une première lecture, dis quel type de texte tu as et justifie ta réponse.
2. A quoi te fait penser le mot « arène » employé dans la première phrase. L’emploi de ce
mot te paraît-il justifié ?

B. Analyse :
 Une Diallobé comme les autres :
1. Relève, dans les 7 premières lignes, les détails du texte qui montrent que la Grande
Royale est très attachée à la tradition.
2. Dans ces lignes, à quelles personnes sont conjugués les verbes ?
3. Penses-tu que les Diallobé vont reprocher à la Grande Royale d’avoir violé une loi de
la tradition ? Justifie ta réponse.

 Une Diallobé lucide :


4. A partir de quel moment du texte la Grande Royale semble-t-elle se démarquer des
autres ?
5. Qu’est-ce qui, dans le jeu des pronoms personnels, marque cette démarcation ?
6. Qu’est-ce qui différencie La Grande Royale des autres ?
7. Relève les termes qui marquent cette différence.
8. En quoi l’exemple du bébé de Coumba et la citation de Ardo Diallobé ont la même
fonction ? Quelle fonction jouent ces deux éléments dans le discours de la Grande
Royale ?
9. « Mon avis à moi, Grande Royale, c'est que nos meilleures graines et nos champs les
plus chers, ce sont nos enfants. » Quelle figure de style est ici employée par la Grande
Royale ? Comment comprends-tu cette déclaration ?
10. « - Quelqu'un veut-il parler ?
Nul ne répondit. »
Comment interprètes-tu ce silence des Diallobé ?

C. Synthèse :
11. Relève tous les mots et expressions qui introduisent une opinion,
12. Quel but la Grande Royale visait-elle en s’adressant aux Diallobé ? A-t-elle atteint son
but selon toi ?
13. En quoi l’emploi du mot « arène » en début de texte peut se justifier selon toi ?

Texte 2 : Pour et contre le nucléaire

L’utilisation de l’énergie nucléaire pour la production d’électricité donne lieu à de


longues controverses entre les partisans du nucléaire et ses opposants.

Ses partisans soutiennent que l’électricité produite par des réacteurs nucléaires revient
moins cher que celle des centrales alimentées au charbon, au pétrole ou au gaz. Ils pensent
que cette alternative est venue à point pour remplacer ces énergies qui font défaut.
L’énergie nucléaire, ajoutent ses défenseurs, trouve, en outre, de nombreuses applications
avantageuses dans l’industrie, la médecine et l’agriculture. Ils affirment qu’elle est
indispensable au progrès et à l’indépendance énergétique. Aussi, qualifient-ils de
réactionnaires leurs détracteurs. Car refuser le nucléaire, estiment-ils, c’est refuser le
progrès et la modernité. (…)
Pourtant, rétorquent leurs adversaires, cette énergie n’est pas sans danger. Le nucléaire,
répliquent-ils, comporte beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages. Les risques de
radioactivité sont inévitables en cas d’accident nucléaire, parce que c’est une technique qui
demeure insuffisamment maîtrisée. L’accident de Tchernobyl en est une preuve
édifiante. Le nucléaire reste donc très dangereux pour toute vie humaine, animale et
végétale, puisque, insistent-ils, jusqu’à maintenant, les scientifiques n’ont pas trouvé le
moyen le plus sûr d’éliminer les centaines de tonnes de déchets atomiques des quelques
réacteurs en service. Dans certaines régions, ces déchets ont provoqué de véritables
désastres écologiques. Les opposants réfutent également la thèse économique. Selon eux,
les installations nucléaires sont beaucoup plus coûteuses. Enfin, ils contestent le prétendu
pouvoir de dissuasion de l’arme atomique. Ils jugent, au contraire, irresponsable qu’un
individu puisse avoir le pouvoir de décider de la vie de millions d’êtres humains. La
tragédie d’Hiroshima, cinquante ans après, continue d’avoir des conséquences douloureuses
sur les habitants de cette ville martyre. Il devient plus grave encore lorsque, dans quelques
années, la fabrication d’une bombe atomique sera à la portée d’un scientifique moyen. Ce
qui multipliera davantage les risques quand on imagine ce que pourrait en faire un groupe
de terroristes. (…)
Certes, l’énergie nucléaire ouvre des perspectives intéressantes de recherches
scientifiques, mais le danger permanent qu’elle fait peser sur l’humanité est énorme.
Il existe, néanmoins, d’autres sources d’énergie qu’il faudrait, peut-être, mieux explorer;
telle l’énergie solaire qui ne comporte aucune menace contre l’homme et son
environnement."
In. Revue DIALECTIQUE DU MONDE.
N° 5072.PARIS. OCT. 1997
A. Approche globale
1. De quel type de document est tiré ce texte ?
2. De quel type de texte s’agit-il ?
B. Analyse :
1.Quel est le thème que l’auteur aborde dans ce texte ?
2.Quels sont les 2 points de vue qui s’affrontent ?
3.Quels membres de phrase introduisent chacun de ces points de vue ?
4.Ceux qui soutiennent le deuxième point de vue rejettent-ils catégoriquement la
première thèse ?
5. Relève, dans le troisième paragraphe, une phrase pour justifier ta réponse.
6. Quelle est la position personnelle de l’auteur ?
C. Synthèse :
1. Quel type de raisonnement l’auteur adopte-il dans la phrase : « Certes, l’énergie
nucléaire ouvre des perspectives intéressantes de recherches
scientifiques, mais le danger permanent qu’elle fait peser sur l’humanité est
énorme. » ?
2. Quelle solution propose-il en définitive ?

Le point sur l’argumentation :
 Enjeux.
Dans une argumentation, le but visé par le locuteur est de défendre son opinion en vue de
convaincre (ou parfois de persuader) son interlocuteur.
Ex. Dans le texte de Cheikh Hamidou Kane, la Grande Royale argumente pour amener les
Diallobé à partager son point de vue qui est qu’il faut envoyer les enfants du pays des Diallobé
à l’école des Blancs. Pour ce faire, elle utilise un raisonnement rigoureux pour les convaincre,
mais aussi tout un art pour les séduire, les persuader. Elle va jusqu’à faire d’eux ses complices
en leur posant des questions dont elle donne elle-même les réponses qui coulent de source :
« Nous aimons bien nos champs, mais que faisons-nous alors ? (…) De même, souvenez-vous :
que faisons-nous de nos réserves de graines quand il a plu ? »
 Les types de raisonnement :
Pour arriver à ses fins, le locuteur peut utiliser différents types de raisonnements :
 Le raisonnement déductif : partir d’un fait ou constat général pour en déduire
une vérité particulière.
Ex. L’énergie nucléaire trouve de nombreuses applications avantageuses dans l’industrie,
la médecine et l’agriculture. Elle est indispensable au progrès et à l’indépendance
énergétique. (Constat général) Donc refuser le nucléaire, c’est refuser le progrès et la
modernité. (Conclusion particulière)

 Le raisonnement inductif : partir d’un fait ou de faits particuliers pour en


induire un fait général.
Ex. L'école où je pousse nos enfants tuera en eux ce qu'aujourd'hui nous aimons et conservons
avec soin, à juste titre. Peut-être notre souvenir lui-même mourra-t-il en eux. (Propositions
particulières) Leur école risque donc de créer un conflit de générations chez nous. (Conclusion
générale).

 Le raisonnement concessif : Il consiste à reconnaître la part de vérité contenue


dans les arguments avancés par l’adversaire pour mieux les réfuter par la suite.
Ex 1. La Grande Royale reconnaît toujours que les Diallobé ont raison, avant de contre-
attaquer : « J'ai demandé aux femmes de venir aujourd'hui à cette rencontre. Nous autres
Diallobé, nous détestons cela, et à juste titre, car nous pensons que la femme doit rester au
foyer. Mais, de plus en plus, nous aurons à faire des choses que nous détestons, et qui ne
sont pas dans nos coutumes. »

Ex 2. « Certes, l’énergie nucléaire ouvre des perspectives intéressantes de recherches


scientifiques, mais le danger permanent qu’elle fait peser sur l’humanité est énorme. »

 Le raisonnement analogique : Dans un raisonnement par analogie, l’auteur


utilise une comparaison (ou une métaphore) pour rendre la démonstration plus
concrète.
Ex. « Mais, gens des Diallobé, souvenez-vous de nos champs quand approche la saison des
pluies. Nous aimons bien nos champs, mais que faisons-nous alors ? Nous y mettons le fer et
le feu, nous les tuons. De même, souvenez-vous : que faisons-nous de nos réserves de graines
quand il a plu ? Nous voudrions bien les manger, mais nous les enfouissons en terre.
La tornade qui annonce le grand hivernage de notre peuple est arrivée avec les étrangers,
gens de Diallobé. Mon avis à moi, Grande Royale, c'est que nos meilleures graines et nos
champs les plus chers, ce sont nos enfants. »

Pour achever de convaincre, le locuteur peut illustrer son raisonnement par des exemples
frappants ou des vérités empruntées à la sagesse populaire ou à des sages reconnus.
Ex. L’exemple du bébé de Coumba et le proverbe emprunté à Ardo Diallobé : « La
parole se suspend, mais la vie, elle, ne se suspend pas. »
 Composition d’un paragraphe argumentatif
Un paragraphe argumentatif comprend 4 éléments essentiels :
1. Une thèse : C’est l’idée maîtresse du paragraphe. Elle se présente souvent sous forme
de phrase déclarative exprimant une opinion.
Ex. « Le nucléaire comporte beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages. Les
risques de radioactivité sont inévitables en cas d’accident nucléaire… »

2. Les arguments : Ils viennent justifier la déclaration que constitue la thèse. Ils sont liés
à cette thèse par un rapport de cause.
Ex. « Les risques de radioactivité sont inévitables en cas d’accident nucléaire, parce que
c’est une technique qui demeure insuffisamment maîtrisée. »

3. Les illustrations (exemples ou citations) : Elles viennent prouver que les arguments
avancés sont valables parce que attestés par des faits concrets ou confirmés par d’autres
penseurs.
Ex. « L’accident de Tchernobyl en est une preuve édifiante.»

4. Les connecteurs logiques : Ils assurent la cohérence de la démonstration en marquant


les liens logiques entre les idées.
Ex. « Nous autres Diallobé, nous détestons cela, et à juste titre, car nous pensons que la
femme doit rester au foyer. Mais, de plus en plus, nous aurons à faire des choses que
nous détestons, et qui ne sont pas dans nos coutumes. »

Ces liens logiques peuvent être :

- d’addition : d’une part, d’autre part, de plus, aussi, d’abord, ensuite, enfin…

- d’opposition : mais, cependant, quoique, pourtant, même si…, alors que…

-de cause : car, parce que, puisque, sous prétexte que…

-de conséquence : donc, aussi (suivi d’inversion du sujet), par conséquent, en


conséquence, si bien que, tellement…que…

-de but : afin que, pour que...

N.B. L’absence de ces connecteurs ne signifie pas qu’il n’y ait pas de lien logique. Le
point, la virgule, le point-virgule peuvent jouer le même rôle que ces connecteurs.

Ex. Le danger permanent que l’énergie nucléaire fait peser sur l’humanité est
énorme ; il faudrait peut-être se tourner vers des énergies propres telle l’énergie solaire
qui ne comporte aucune menace contre l’homme et son environnement.
Remarque : si tu passes de la juxtaposition à la coordination tu obtiens : « Le
danger permanent que l’énergie nucléaire fait peser sur l’humanité est énorme, donc il
faudrait peut-être se tourner vers des énergies propres telle l’énergie solaire qui ne
comporte aucune menace contre l’homme et son environnement.

Exercice 1 : Les phrases suivantes sont composées de 2 propositions juxtaposées.

a) Précise le lien logique exprimé par la juxtaposition dans chacune de ces phrases.
b) Exprime ce lien logique par :

- La coordination
- La subordination.

1. Je n’aime pas l’école étrangère ; elle nous fait oublier nos traditions.
2. L’école étrangère nous fait oublier nos traditions ; je la déteste.
3. L’énergie nucléaire fait courir d’énormes risques à l’humanité ; il faudrait se tourner vers
des énergies propres telle l’énergie solaire.
4. Personne ne doit tuer des animaux par simple amusement ; toute vie est sacrée.
5. L’énergie solaire ne comporte aucune menace contre l’homme et son environnement ;
l’énergie nucléaire fait peser de lourdes menaces sur l’humanité.

Exercice 2 : Complète le texte avec les connecteurs logiques suivants : cependant – car –
enfin- d’abord – aussi – en plus.
Les vacances au village, chez les grands-parents sont utiles, …… ……… au village, les
enfants apprennent beaucoup de choses. … …………… ils découvrent un autre
environnement et d’autres réalités……………….les vieilles personnes ont plus de temps à
consacrer aux enfants et en profitent pour leur parler de bien des choses qu’ils ignoraient.
…………. …… avec les grands-parents, les petits-enfants s’expriment plus librement.
…………………. , ces vacances chez les grands-parents comportent quelques inconvénients :
les enfants sont parfois livrés à eux-mêmes sans surveillance ; ………………..……prennent-
ils parfois de mauvaises habitudes.
Exercice 3 : Remplace chaque trou par un des connecteurs (de la liste proposée) pour
obtenir un paragraphe argumentatif cohérent.
Liste de connecteurs : en effet ; par exemple ; en revanche.
L’amitié résiste beaucoup mieux aux épreuves que l’amour. ……………. le temps et surtout
les difficultés sont de sérieuses menaces pour l’amour. ……………….. , les liens d’amitié sont
fortifiés par les épreuves. …………………………, dans Une si longue lettre de Mariama Bâ,
le couple formé par Maodo et Aissatou finit par se disloquer et Modou Fall finit par abandonner
Ramatoulaye, dont les difficultés ne font que serrer davantage les liens avec son amie d’enfance,
Aissatou.
Exercice 4 : L’auteur de ce texte a choisi de ne pas utiliser de connecteurs logiques.
Réécris le texte en utilisant les connecteurs qui conviennent pour relier les 3 phrases entre
elles.
L’utilité de la télévision n’est plus à prouver. Le flot d’informations qu’elle nous livre
quotidiennement nous permet de savoir à la minute près tout ce qui se passe sur cette terre
devenue petite que nous habitons. Le divertissement que les films et clips nous procurent rend
nos « instants moins lourds » sur cette petite boule où tout n’est pas toujours rose.
Exercice 5 : Recopie chaque phrase de ce paragraphe argumentatif dans la case (du
tableau) qui convient.
« Il y a plusieurs façons d’entendre le mot « génération ». Il peut désigner les gens ayant une
expérience historique commune particulièrement frappante. Ainsi parle-t-on de la génération
de la guerre de 1914 ou de la Résistance ou de celle de mai 68. On peut aussi identifier une
génération à une classe d’âge : tous les gens ayant eu vingt ans dans les années cinquante ou
soixante-dix. On peut enfin penser à l’expérience familiale : la génération des enfants, par
opposition à celle des parents et des grands-parents. Trois approches qui entraînent en fait des
définitions et des contenus bien différents. » (F Gaussen, « Qu’est-ce qu’une génération ? »,
Le Monde du 15 nov. 1981)
Thèse Arguments Exemples
…………………………… Argument 1 : Exemple1……………………
………………….. ………………………….. ……………
…………………………… …………………………… ………………………………
………………….. ………………….. …………………
…………………………… …………………………… ………………………………
………………….. ………………….. …………………
…………………………… …………………………… ………………………………
………………….. ………………….. …………………
…………………………… ………………………………
………………….. …………………
Argument 2……………… Exemple 2…………………
…………………………… ………………………………
………………….. ………………….
…………………………… ………………………………
………………….. ………………….
…………………………… ………………………………
………………….. ………………….

Argument 3 : Exemple 3 :
………………………….. ………………………………
…………………………… ………………………………
………………….. …………………
…………………………… ………………………………
………………….. …………………
…………………………… ………………………………
………………….. …………………
…………………………… ……………………………
Phrase
conclusive :……………………………………………………………………………………
………………………………………….………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………

Exercice 6 : En te fondant sur le tableau ci-dessous, bâtis deux paragraphes


argumentatifs reliés par un connecteur ou une phrase de transition.

N.B. : dans le tableau, les idées sont en style télégraphique, tu les reformuleras
correctement.

Thèses Arguments Illustrations


Télévision divertit. Films, clips…
Télévision informe. Journal.
Télévision utile. Télévision donne culture Documentaires…
générale
Perte de temps. Enfants toujours devant la
télévision.
Télévision peut nuire Télévision entraîne baisse Lecture de plus en plus
du niveau en français, négligée.
surtout en orthographe.
Menace sur les valeurs. Beaucoup de violence et de
scènes d’amour.

Exercice 7 : Lis attentivement ce texte et réponds aux questions :


1. Quel mot de la première phrase est repris et précisé par le mot « trois » (dernière
phrase) ?
2. En quoi les autres phrases préparent-elles cette évolution ?
3. Qu’est-ce qui donne à ce paragraphe l’allure d’une démonstration ?

« Il y a plusieurs façons d’entendre le mot « génération ». Il peut désigner les gens ayant une
expérience historique commune particulièrement frappante. Ainsi parle-t-on de la génération
de la guerre de 1914 ou de la Résistance ou de celle de mai 68. On peut aussi identifier une
génération à une classe d’âge : tous les gens ayant eu vingt ans dans les années cinquante ou
soixante-dix. On peut enfin penser à l’expérience familiale : la génération des enfants, par
opposition à celle des parents et des grands-parents. Trois approches qui entraînent en fait des
définitions et des contenus bien différents. »
Exercice 8 : Voici une thèse et des arguments. Quels sont les arguments qui permettraient
de soutenir la thèse ? Quels sont ceux qui permettraient de la réfuter ?
Thèse : Vivre à la campagne est agréable.
Arguments : 1. A la campagne, on s'ennuie. – 2. A la campagne, on peut profiter des joies de
la nature. – 3. A la campagne, il y a plus de chaleur humaine. – 4. A la campagne, on apprécie
d'être seul. – 5. Vivre à la campagne est économique. 6. À la campagne, les activités culturelles
sont limitées. – 7. La vie à la campagne est plus saine.

Exercice 9 : Même consigne.


Thèse : Les histoires tristes sont intéressantes.
Arguments : 1. La tristesse empêche de juger froidement de la situation. – 2. Une histoire est
intéressante si elle suscite une émotion. – 3. L'évocation du malheur des autres nous apprend la
vie. – 4. L'évocation du malheur des autres permet de regarder sa propre vie d'un autre œil. – 5.
S'attendrir sur des histoires tristes empêche de réagir avec courage et fermeté. 6. La vie est déjà
suffisamment triste pour qu'on en rajoute avec des histoires tristes.
Exercice 10 : Voici une thèse et les arguments permettant de la défendre. Quel est
l'argument qui ne convient pas pour défendre la thèse ? Pourquoi ?
Thèse : La vitesse est utile.
Arguments : 1. La vitesse permet de sauver des vies quand il y a un accident. – 2. Il ne
faut pas confondre vitesse et précipitation. – 3. Rouler vite est agréable. – 4. La vitesse
permet d'accroître les productions. – 5. Se dépêcher permet de faire plus de choses.

Exercice 11 : Relie aux thèses A, B, C, les arguments qui peuvent les étayer.
Thèses :
A – Il faut toujours chercher à accroître ses connaissances.
B – Il est préférable de travailler en équipe.
C – Faire régulièrement du sport est important.
Arguments :
1. Chacun apporte son expérience et son originalité. – 2. C'est bon pour la santé. – 3.
L'ignorance est souvent un handicap. – 4. On prend du plaisir à découvrir des choses
nouvelles. – 5. Les difficultés sont vite résolues quand on est plusieurs. – 6. Il nous
maintient en forme.

Exercice 12 : Associe à chacune des thèses proposées, les exemples appropriés.


Thèse n°1 : le jeu est une activité de socialisation
Thèse n°2 : le jeu peut être une activité négative
a) Certaines personnes veulent tellement gagner aux jeux de sociétés qu’elles ne peuvent
s’empêcher de tricher.
b) Les jeux de société fonctionnent selon des règles qu’il convient de respecter.
c) Nous obligeant à tenir compte du partenaire, il nous apprend à être solidaires.
d) Certains adolescents passent trop de temps devant leur console de jeu.
e) Parfois, il nous fait oublier le plus important.
f) Grâce à des jeux de rôles des personnes parviennent à surmonter leur timidité.

Exercice 13 : Quel type de raisonnement (inductif, déductif ou analogique) l’auteur de


cet article a-t-il adopté dans ce paragraphe ?

« La télévision est toujours contestée. Elle nous enferme, en effet, dans une alternative.
Ou bien elle s’adapte au niveau moyen, évalué par sondage, d’un public massif, mais alors elle
renonce ouvertement à être un instrument de progrès et elle engendre la frustration dans la partie
de la nation la plus cultivée. Ou bien la télévision choisit de satisfaire les goûts de l’élite : la
frustration cette fois s’installe chez ceux qui ressentent leur insuffisance et le dédain dans lequel
on les tient. Le bon sens commande donc que l’on bâtisse des programmes diversifiés pour des
publics différents. »
Exercice 14 : Quel type de raisonnement est adopté dans le texte suivant ?

Les différences religieuses, culturelles et raciales ne devraient pas être source


d’incompréhensions entre les hommes. Elles doivent plutôt être source d’enrichissement
mutuel. En effet, le monde est comparable à un arc-en-ciel, or ce qui fait la beauté de l’arc-en-
ciel, ce n’est aucune couleur particulière, mais plutôt la conjugaison de l’ensemble des couleurs.
C’est dire que notre monde ne sera vraiment beau qui si toutes les religions, races et cultures
arrivent à s’exprimer dans l’égale dignité et la liberté.

Exercice 15 : Mets ces phrases dans le bon ordre pour avoir un paragraphe argumentatif
cohérent.
C’est ainsi que, dans Sous l’orage de Seydou Badian, Maman Téné n’a pas été convoquée au
conseil qui décidait du mariage de sa fille, Kany.
En effet, son rôle se limitait à s’occuper de ses enfants et de son foyer. La femme était reléguée
au second plan dans la société traditionnelle. En outre, elle n’était pas consultée même quand il
fallait prendre des décisions la concernant.
Exercice 16 : Mets ces phrases dans le bon ordre pour avoir un paragraphe argumentatif
cohérent.
Ils ne sont pas biodégradables. Cependant certains continuent d’en fabriquer parce qu’ils y
trouvent leur compte. En outre les clients n’arrêtent pas d’en réclamer faute d’avoir une autre
alternative. C’est pourquoi le gouvernement du Sénégal a interdit leur usage pour une meilleure
protection de la nature. Donc le gouvernement doit prendre des mesures plus sévères pour
éradiquer ce phénomène. Les sachets en plastique constituent un danger pour l’environnement.
Exercice 17 : Après avoir lu ou relu au besoin, « Mon dernier coup de fusil » de Lamartine,
trouve 3 arguments et leurs illustrations puis bâtis un paragraphe argumentatif bien
structuré autour de la thèse suivante : « Plusieurs raisons font que l’homme n’a pas le
droit de tuer des animaux rien que pour le plaisir. »

Exercice 18 : En t’inspirant du texte 2 : « Pour et contre le nucléaire », produis un texte


argumentatif de 5 paragraphes sur la question des séries et feuilletons brésiliens.

Dans ton premier paragraphe, tu poseras brièvement le problème ; dans le deuxième, tu


donneras les arguments des défenseurs de ces films et dans le troisième, ceux des
détracteurs. Dans le quatrième paragraphe, tu donneras ton avis personnel sur la
question et dans le cinquième tu diras ce que tu proposes.

1. Une enquête réalisée par le club de presse de ton école auprès des élèves a révélé que
beaucoup d’entre eux n’accordent plus d’importance aux études en raison, disent-ils,
de l’absence de débouchées et du fait que de parfaits analphabètes réussissent là où
des diplômés chôment.

En ta qualité de président(e) du foyer, tu es chargé(e) de profiter de ton discours à


l’occasion de la cérémonie officielle de lancement des activités socioculturelles pour
sensibiliser tes camarades.

Dans ton discours, tu devras reconnaitre que la réussite sociale est importante avant
d’attirer l’attention sur le fait qu’on ne doit pas aller à l’école exclusivement pour la
réussite financière.

Rédige ton discours.

2. L’administration de ton établissement a constaté que le cadre et le matériel de l’école


se détériorent de plus en plus à cause du comportement de certains élèves qui cassent
les tables, écrivent sur les murs, jettent des saletés un peu partout…

Tu es désigné(e) par le gouvernement scolaire pour faire le tour des classes en vue de
sensibiliser tes camarades. A cet effet, tu dois préparer le discours que tu leur tiendras.

Rédige ton texte en tenant compte des suggestions de ton professeur de français qui
estime que ton discours devra comporter trois parties :

- une brève partie introductive portant sur les raisons de ta présence devant tes
camarades ;

-l’intérêt qu’il y a à respecter le bien public ;

-un appel au sens des responsabilités.

3. Dans le numéro 11 du journal de ton école, Samba Ndaw, un camarade de la 3 e A, a


écrit un article dans lequel il soutient qu’il n’y a aucun mal à permettre aux lutteurs de
s’entrainer dans les cours des écoles après les heures de cours. Le club de lecture dont
tu es membre ne partage pas cet avis et dans le numéro suivant, tu es chargé(e) de
répondre à ce camarade.
Rédige l’article.
Ta production doit comporter les quatre parties suivantes :
- Rappel du nom de l’auteur de l’article, de l’idée qui y est développée et du numéro du
journal ;
- Quelques arguments qui lui donnent raison en partie ;
- L’avis des camarades du club de lecture ;
- Une brève conclusion.

4. En ta qualité de président(e) du club d’anglais de ton collège, tu reçois au début de


l’année scolaire la note suivante, écrite par une fille, membre du club :
« Chers camarades,
Pendant les vacances, mon père a décidé de me donner en mariage à un de mes cousins.
C’est vrai qu’il a 52 ans et moi, 16, mais il est très riche et il m’aime bien, certainement
beaucoup plus que ses deux autres épouses. Quant à moi, je ne l’aime pas particulièrement,
mais je ne pouvais pas m’opposer à la volonté de mon cher papa. Je ne serai pas avec vous
cette année car mon mari exige que j’arrête les études.
Votre camarade Aminata Diallo »
Le club te charge de répondre à Aminata. Dans cette réponse, tu :
- exprimeras le désaccord des membres du club ;
- donneras trois raisons qui justifient ce désaccord ;
- illustreras chacun de ces arguments ;
- proposeras à Aminata ce qu’elle doit faire.
LA DISSERTATION


Exercice 1 :
Sujet : La violence est aujourd’hui un phénomène qui fait partie de notre quotidien.
Après avoir analysé les causes, tu donneras les principales manifestations, et enfin, tu
proposeras quelques solutions pour réduire son impact dans le monde.
1. Un énoncé (dans toutes les disciplines) est souvent composé de deux parties :
 Des données informatives (partie où on donne des informations) ;
 Une ou des consignes.
Sépare, par une barre oblique, ces deux parties dans l’énoncé de ce sujet de dissertation.
2. Lis attentivement la première partie et précise le thème sur lequel le sujet t’invite à
réfléchir.
3. Relis attentivement l’encadré intitulé « Avant toute chose » qui ouvre la rubrique « Je
m’entraine » (Le texte descriptif) et réponds aux questions suivantes :
- Combien d’actions sont attendues de toi ?
- Dans quel ordre dois-tu les exécuter ?
Exercice 2 : Lis attentivement ces 3 paragraphes et, sans oublier de justifier chacune de
tes réponses, dis :
a) Lequel d’entre eux ressemble à une introduction ;
b) Lequel est vraisemblablement tiré d’un développement ;
c) Lequel a l’allure d’une conclusion.

PARAGRAPHE A
Tout ce que nous mangeons et buvons provient de la nature. Or toute pollution finit par se retrouver un
jour dans notre nourriture : dans l'eau que nous buvons ou dans ce que nous mangeons. Et ces polluants
peuvent nous faire développer des maladies ou des malformations.
PARAGRAPHE B
Nous vivons dans un monde où la nature est de plus en plus fragilisée par les activités humaines, et pour
preuve, l'environnement se dégrade de jour en jour. Dans les quatre coins du monde, déforestation,
bouleversement climatique, pollution, extinction des espèces animales et végétales sont constatés. À
force de voir tous ces fléaux, on dirait qu’il ne nous reste plus que peu de temps pour survivre sur notre
chère planète.
PARAGRAPHE C
Nous devons donc faire en sorte que la nature produise une eau et une nourriture saines et en quantité
suffisante. Pour cela, nous devons éviter de polluer les sols et les mers. Nous devons éviter de rejeter
sans précaution ou répandre des produits chimiques à l'excès. Protéger notre source de nourriture, c'est
préserver la survie et donc l'avenir de l'humanité.
Exercice 3 :
Texte :
L’utilisation de l’énergie nucléaire pour la production d’électricité donne lieu à de longues
controverses entre les partisans du nucléaire et ses opposants.

Ses partisans soutiennent que l’électricité produite par des réacteurs nucléaires revient
moins cher que celle des centrales alimentées au charbon, au pétrole ou au gaz. Ils pensent
que cette alternative est venue à point pour remplacer ces énergies qui font défaut. L’énergie
nucléaire, ajoutent ses défenseurs, trouve, en outre, de nombreuses applications avantageuses
dans l’industrie, la médecine et l’agriculture. Ils affirment qu’elle est indispensable au
progrès et à l’indépendance énergétique. Aussi, qualifient-ils de réactionnaires leurs
détracteurs. Car refuser le nucléaire, estiment-ils, c’est refuser le progrès et la modernité. (…)
Pourtant, rétorquent leurs adversaires, cette énergie n’est pas sans danger. Le nucléaire,
répliquent-ils, comporte beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages. Les risques de
radioactivité sont inévitables en cas d’accident nucléaire, parce que c’est une technique qui
demeure insuffisamment maîtrisée. L’accident de Tchernobyl en est une preuve édifiante. Le
nucléaire reste donc très dangereux pour toute vie humaine, animale et végétale, puisque,
insistent-ils, jusqu’à maintenant, les scientifiques n’ont pas trouvé le moyen le plus sûr
d’éliminer les centaines de tonnes de déchets atomiques des quelques réacteurs en service.
Dans certaines régions, ces déchets ont provoqué de véritables désastres écologiques. Les
opposants réfutent également la thèse économique. Selon eux, les installations nucléaires sont
beaucoup plus coûteuses. Enfin, ils contestent le prétendu pouvoir de dissuasion de l’arme
atomique. Ils jugent, au contraire, irresponsable qu’un individu puisse avoir le pouvoir de
décider de la vie de millions d’êtres humains. La tragédie d’Hiroshima, cinquante ans après,
continue d’avoir des conséquences douloureuses sur les habitants de cette ville martyre. Il
devient plus grave encore lorsque, dans quelques années, la fabrication d’une bombe
atomique sera à la portée d’un scientifique moyen. Ce qui multipliera davantage les risques
quand on imagine ce que pourrait en faire un groupe de terroristes. (…)
Certes, l’énergie nucléaire ouvre des perspectives intéressantes de recherches
scientifiques, mais le danger permanent qu’elle fait peser sur l’humanité est énorme. Il
existe, néanmoins, d’autres sources d’énergie qu’il faudrait, peut-être, mieux explorer ; telle
l’énergie solaire qui ne comporte aucune menace contre l’homme et son environnement.
Consigne : lis attentivement ce texte et réponds aux questions :
a) Le dernier paragraphe de cet article tient lieu de conclusion. A quelle problématique ce
paragraphe apporte – t – il une solution ?
b) La phrase introductive de cet article (le premier paragraphe) ne peut pas être considérée
comme une introduction complète de dissertation. Identifie les éléments manquants et
complète le paragraphe, pour en faire une vraie introduction de dissertation.
NB. La lecture attentive des paragraphes 2 et 3 te permettra de trouver le plan.
Exercice 4 :
Texte :
L'automobile a pris dans le monde d’aujourd’hui une place privilégiée. C'est l'objet-
roi. On peut la considérer comme l'invention qui a le plus bouleversé notre monde. C'est une
véritable religion moderne qui a ses fervents, ses adorateurs, ses circuits, son langage, ses
lois. Elle inspire aussi toute une littérature et occupe une place de choix dans les films. Mais
que nous apporte-t-elle ?
Essayons de voir d'abord, dans un plaidoyer objectif, les avantages de cette
invention. Elle a d'abord apporté un élément d'aventure dans notre vie ; avec elle on part vers
l'inconnu, dans une entreprise que l'on sait comporter des risques. Elle sert aussi le désir du
jeu, depuis les compétitions qui drainent vers le Mans ou Monaco des milliers de fanatiques,
jusqu'au triomphe de celui qui annonce qu'il a augmenté sa moyenne horaire. De plus, elle
fait connaître à beaucoup de conducteurs la joie de la vitesse. Enfin et peut-être surtout, elle
nous donne une liberté irremplaçable : voyages entrepris quand on le souhaite, possibilité de
s'arrêter, de visiter quand on le veut... La voiture est donc assimilée à un animal docile, elle
nous sert, on lui parle, on l'entretient, moderne coursier d'une époque où la machine a
remplacé la bête.
Cependant, il faut bien reconnaître que cette invention a de très nombreux
inconvénients : le goût du gaspillage, le développement de la paresse, de l'égoïsme et de
l'agressivité. Elle dégrade la vie urbaine et devient la pire des contraintes. Enfin et surtout,
les hommes se conduisent avec leur voiture comme avec un jouet, mais en fait c'est leur vie
et celle des autres qu'ils jouent souvent, par inconscience et imprudence. Elle se transforme
alors en un engin de mort. La voiture automobile a donc fait perdre à beaucoup d'hommes
la notion des valeurs essentielles, dignité, respect d'autrui, dès qu'ils s'installent derrière un
volant.
En définitive…
Revue « Progrès et Croissance »

Consignes : Lis attentivement le texte et réponds aux questions :


a) Le premier paragraphe de cet article ne peut pas être considéré comme une
introduction complète de dissertation. Quel élément y manque ?
b) Relis les paragraphes 2 et 3 pour te donner une idée de l’élément manquant puis
complète l’introduction.
c) Rédige, à la place de l’auteur de l’article, la conclusion (elle a été supprimée).

Exercice 5 :
Sujet : Les violences faites aux femmes sont devenues monnaie courante dans notre société.
Après avoir indiqué les principales causes de ce phénomène, tu proposeras deux ou trois
solutions que tu crois capables de réduire l’ampleur de ce fléau.
Consigne : Lis attentivement ce sujet et réponds aux questions.
a) De quoi le sujet t’invite-il à parler ?
b) Quelles sont les actions attendues de toi ?
c) Dans quel ordre devras-tu exécuter ces actions ?
d) Rédige ton introduction et ta conclusion.
e) Elabore le plan détaillé de ton développement en remplissant la maquette
suivante :
I. …………………………….
a) …………………………
b) …………………………
II. …………………………….
a) …………………………
b) ………………………….
NB. Pour remplir cette maquette, tu n’as pas besoin de faire des phrases ; tu peux juste
mettre des titres sous forme de groupes nominaux (suivis d’expansions, si nécessaire).

Sujet 1 :
« Le bonheur de l'Homme n'est pas dans la liberté, mais dans l'acceptation d'un devoir »,
écrit Saint-Exupéry.
Après avoir dit comment tu comprends cette affirmation, tu diras si tu la partages ou non,
en étayant tes arguments par des exemples précis tirés de Une si longue lettre et Vol de
nuit…
(La lecture de l’étude de Vol de nuit intitulée « Vol de nuit à vol d’oiseau », en annexe, peut
être d’une grande utilité.)

Sujet 2 :
Tradition et modernisme se côtoient dans la vie de tous les jours. Certaines personnes
prétendent qu’ils s’opposent alors que d’autres pensent qu’ils se complètent.
Après avoir présenté les thèses et arguments des uns et des autres, tu donneras ton point
de vue personnel sur la question.

Sujet 3 : (BFEM 2004, légèrement modifié)


« Le courage, c’est la fermeté devant le danger, la douleur physique ou morale » affirme-
t-on.
A l’aide d’exemples tirés de vos lectures et de votre expérience, vous montrerez la justesse
de cette pensée, puis vous direz si, selon vous, il n’existe pas une autre forme de courage.

Sujet 4 : (BFEM 1996)


Il est des pratiques et croyances héritées du passé qui peuvent constituer une entrave au
progrès. Analysez-en quelques-unes, montrez quel frein elles peuvent représenter. Quelle
attitude, selon vous, convient-il d’adopter à leur égard ?
ANNEXE :
« Vol de Nuit » à vol d’oiseau »
(Par Amadou Bamba Thiobane.)

En classe de Troisième, Vol de Nuit a très mauvaise réputation : on le dit trop philosophique,
trop abstrait.
C’est vrai ; dans ce roman pas comme les autres, les personnages sont des « absents » ; ou du
moins, même s’ils sont présents, ils le sont, pour la plupart, à la manière des dieux, c’est-à-dire, plus
spirituellement que physiquement. En effet, le portrait et la narration occupent ici peu de place. Ici,
l’introspection est reine, ici, Saint-Exupéry laisse penser ses personnages à haute voix ; et c’est cette
pensée (ou ce concert de pensées), cette philosophie qui fait l’essentiel de l’œuvre.
Vol de Nuit est un océan de philosophie ; mais en bon cuisinier à la retraite, je sais que pour
faire une omelette, je n’ai pas besoin de vider mon râtelier : je prendrai juste deux œufs, une larme
d’huile, une pincée de sel, de poivre…
Ca y est ! Vous avez compris : je ne dirai de l’œuvre que ce qui peut intéresser un élève de
Troisième.
Vol de Nuit est en rapport avec deux thèmes du programme essentiellement : « Les « échanges
humains (amour, amitié, solidarité…) » et « La sublimation du moi par l’action, le métier, …etc. » (le
nouveau programme préfère parler de « dépassement de soi par l’action, le travail, la création
artistique. »)
Entrons dans le roman par la porte des « échanges humains » pour dire tout de suite qu’il illustre
parfaitement l’adage qui dit : « Qui aime bien châtie bien. » Pour démontrer cette thèse (car dans une
dissertation il faut toujours démontrer en argumentant et en illustrant son propos), nous allons
répondre à trois questions :
 Qui châtie… ?

Il y a surtout Rivière, le chef qui châtie un peu tout le monde.


De prime abord, Rivière est sans cœur ; généralement, on a beau être dur, on ne peut ne pas
s’attendrir devant les vieilles personnes et les femmes, surtout quand elles sont innocentes ou presque.
Rivière, lui, apparemment, n’a pitié de personne. Ecoutons, pour nous en convaincre, sa discussion avec
le vieux Roblet :
« - Ça date de 1910, Monsieur… c’est moi qui ai fait le montage, ici, du premier avion
d’Argentine ! L’aviation depuis 1910…Monsieur, ça fait vingt ans ! […] Et les jeunes, Monsieur,
comme ils vont rire à l’atelier !...
-Ça, ça m’est égal.
-Et mes enfants, Monsieur, j’ai des enfants !
-Je vous ai dit : je vous offre une place de manœuvre.
-Ma dignité, Monsieur, ma dignité ! […] Voyons, Monsieur, vingt ans d’aviation, un vieil
ouvrier comme moi…
-De manœuvre.
-Je refuse, Monsieur, je refuse !
Et les vieilles mains tremblaient, et Rivière détournait les yeux de cette peau fripée, épaisse et
belle.
-De manœuvre.
-Non, Monsieur, non… je veux vous dire encore…
-Vous pouvez-vous retirer. » (Pages 85-86)
Voilà comment Rivière s’est débarrassé du vieux Roblet pour une petite erreur de rien du tout.
Et ne croyez pas que cela l’émeuve outre mesure. Après, il pense simplement : « Ce n’est pas lui que
j’ai congédié ainsi brutalement, c’est le mal dont il n’est pas responsable, peut-être, mais qui passait
par lui. » (Page 86)
Mais si Rivière n’a pas pitié de ce vieil homme qui a des enfants à nourrir, peut-être, aura-t-il
pitié de Madame Fabien, cette jeune femme, mariée il y a à peine six semaines au pilote Fabien. A
cette femme au moins, il n’a rien à reprocher, au contraire. C’est lui, Rivière qui a jeté son mari et son
avion dans la goulue gueule de la nuit ; et Fabien devait atterrir depuis belle lurette. Madame Fabien a
préparé les fleurs et le café ; elle a attendu, attente vaine. Elle téléphone, rien de précis. Morte
d’inquiétude, elle débarque au secrétariat de la Compagnie : « Tout ici la refusait. Ces hommes qui
continuaient leur travail, comme s’ils marchaient sur un corps, ces dossiers où la vie humaine, la
souffrance humaine ne laissaient qu’un résidu de chiffres durs. […] Tout s’opposait à la pitié, à
l’amitié, au souvenir. » (Page 160)
C’est dans ce cadre hostile qu’elle a attendu, longuement. Enfin :
« Rivière la reçut.
Elle venait plaider timidement pour ses fleurs, son café servi, sa chair jeune. De nouveau, dans
ce bureau plus froid encore, son faible tremblement de lèvres la reprit. […] Tout ce qui se dressait en
elle d’amour presque sauvage […] lui semblait prendre ici un visage importun, égoïste. Elle eût voulu
fuir :
-Je vous dérange…
-Madame, lui dit Rivière, vous ne me dérangez pas. Malheureusement, Madame, vous et moi ne
pouvons mieux faire que d’attendre. » (Pages 161-162)
Madame Fabien est allée attendre chez elle, où tout lui rappelait l’absent : « cette lampe, ce
diner servi, ces fleurs… » (Page 162)
Maintenant il est deux heures ; c’est une certitude, Fabien et son avion se sont écrasés quelque
part dans la nuit. Et Robineau, l’inspecteur entre dans le bureau de Rivière :
« -Je suis venu prendre vos ordres.
Rivière tira sa montre et simplement :
-Il est deux heures. Le courrier d’Asunción atterrira à deux heures dix.
Faites décoller le courrier d’Europe à deux heures et quart.
Et Robineau propagea l’étonnante nouvelle : on ne suspendait pas les vols de nuit ! » (Page
178)
Mais les pilotes eux-mêmes, qui sont ainsi châtiés par ce chef, dirait-on, impitoyable, sont-ils
émus par la mort de leur confrère Fabien ?
Le pilote du courrier d’Asunción vient d’atterrir :
« -Le pilote, ayant atterri, retrouva le pilote du courrier d’Europe, adossé contre son avion, les
mains dans les poches.
-C’est toi qui continues ?
-Oui.
-La Patagonie est là ? (il s’agit de l’avion de Fabien)
-On ne l’attend pas : disparue. Il fait beau ?
-Il fait très beau. Fabien a disparu ?
Ils en parlèrent peu. » (Page 182)
Vous le voyez bien ; apparemment, dans l’univers de Vol de Nuit, il n’y a pas de place pour les
sentiments, et pourtant…
 Qui aime ?

Madame Fabien, naturellement, aime Fabien, pourrait-on dire. « Le dîner servi, le café, les
fleurs… » et son angoisse semblent le prouver.
Mais dans l’univers de Vol de Nuit, cet amour est dérisoire, incongru, voire indécent. En effet,
Madame Fabien n’aime Fabien que pour elle-même, comme toutes les femmes du monde. Je persiste et
signe, on n’aime autrui que pour soi, La Rochefoucauld a parfaitement raison. Ainsi, quand l’être aimé
meurt, on se pleure en croyant, ou pire, en prétendant le pleurer. Pleurer en criant : « que vais-je
devenir ? J’ai perdu ma seule raison de vivre ! » C’est moins pleurer l’autre que pleurer sur son propre
sort.
Madame Fabien elle-même sent confusément que son amour est une forme d’égoïsme : « Tout
ce qui se dressait en elle d’amour presque sauvage […] lui semblait prendre ici un visage importun,
égoïste. Elle eût voulu fuir :
-Je vous dérange… » (Page 162)
A cet amour, qui n’est qu’une sournoise forme d’égoïsme, je préfère celui des deux pilotes que
vous venez d’entendre. C’est vrai qu’ils « parlèrent peu » de leur confrère disparu. Mais n’allez pas les
croire insensibles. « Ils en parlèrent peu. Une grande fraternité les dispensait des phrases. » (Page 182),
commente le narrateur.
Le vrai amour est discret et peut même ressembler à l’indifférence voire la haine. Et ce vrai
amour, paradoxal que cela puisse paraitre, est incarné par Rivière. En effet, Rivière est duel : il est
« paraitre » et « être ». Et si son « paraitre » est dur, son « être » est plutôt tendre. Il parait dur parce que
tendre.
Tout à l’heure, en relatant sa discussion avec le vieux Roblet, le narrateur faisait remarquer : « Et
les vieilles mains tremblaient, et Rivière détournait les yeux de cette peau fripée, épaisse et belle. »
Ici, le narrateur adopte le point de vue interne et trahit toute l’admiration que Rivière a pour
ces « vieilles mains », « cette peau fripée, épaisse et belle. » Et s’il détourne les yeux, c’est pour éviter
que ses sentiments ne prennent le pas sur ses principes. Son crédo est : « Aimez ceux que vous
commandez. Mais sans le leur dire. » (Page 64)
Rivière aime ses pilotes pris individuellement, mais à sa manière. A ce propos, à la page 131,
on peut lire : « Aimer, aimer seulement, quelle impasse ! Rivière eut l’obscur sentiment d’un devoir plus
grand que celui d’aimer. Ou bien il s’agissait aussi d’une tendresse, mais si différente des autres. »
Jean Giraudoux dirait : « C’est la tendresse des dieux : on est tendre parce qu’on est impitoyable. » (La
Guerre de Troie n’aura pas lieu).
Mais ici, nous dirons que Rivière est impitoyable parce que tendre. Quelques morceaux choisis
pour illustrer notre propos :
-« Le règlement, pensait Rivière, est semblable aux rites d’une religion qui semblent absurdes mais
façonnent les hommes. » (Page 46)
-« L’homme était pour lui une cire vierge qu’il fallait pétrir. Il fallait donner une âme à cette
matière, lui créer une volonté. Il ne pensait pas les asservir par cette dureté, mais les lancer hors d’eux-
mêmes. S’il châtiait ainsi tout retard, il faisait acte d’injustice mais il tendait vers le départ la volonté
de chaque escale ; il créait cette volonté. » (Page 47)
Créer la volonté en l’homme, connaissez-vous une meilleure façon de l’aimer ?
C’est vrai que Rivière est un briseur de « bonheurs individuels ». C’est bien lui, dans un sens, qui
vient d’arracher Fabien des douces, j’ai failli dire lénifiantes mains de sa femme pour le jeter dans la
gueule de la nuit dont il ne reviendra plus jamais. Mais au nom de quoi se permet-il cela ? Il le fait pour
Fabien lui-même, mais plus encore, pour l’Humanité tout entière.
A Fabien, Rivière a rendu le plus grand service qui se puisse rendre à un être humain : il en a fait un
immortel, un dieu. Contemplez la dernière image que Saint-Exupéry nous donne du pilote à la fin du
chapitre XVIII : « Fabien erre sur la splendeur d’une mer de nuages, la nuit, mais plus bas, c’est
l’éternité. Il est perdu parmi des constellations qu’il habite seul. Il tient encore le monde dans ses
mains et contre sa poitrine, le balance. Il serre dans son volant le poids de la richesse humaine, et
promène, désespéré, d’une étoile à l’autre, l’inutile trésor qu’il faudra rendre… » (Page 154)
Fabien est au ciel, comme on le dit de Dieu, Fabien est « seul », enfin, Fabien n’est qu’amour : « Il
tient le monde dans ses mains et contre sa poitrine, le balance. » ; le monde est son petit bébé qu’il aime
tant et qu’il berce. Divin Fabien ! Saint-Exupéry le divinise davantage parce qu’au lieu de le faire mourir
à la fin du roman, il choisit de le faire disparaitre. Oui, Fabien a mystérieusement disparu. Son corps,
cette carcasse qui rend l’homme faible (en nous, c’est la chair qui est faible) et que Saint-Exupéry appelle
« l’inutile trésor qu’il faudra rendre », Fabien s’en débarrasse. Mais son esprit, cette partie divine de
l’homme, plane encore aujourd’hui sur l’humanité.
Chaque fois que je reçois un courrier provenant de l’étranger par « vol de nuit », je dis « Merci
Fabien, merci Pellerin, merci Rivière… » Je remercie jusqu’à Robineau, ce médiocre inspecteur qui peut
peu mais qui fait tout ce qu’il peut pour parodier mon ancien professeur de législation à l’E.N.S. de
Dakar.
Si un vol de nuit est aujourd’hui banal, c’est parce que ces pionniers ont pris toutes les épines dans
leurs pieds, c’est parce que Fabien et les autres ont librement choisi de sacrifier leur bonheur personnel
dans le seul but de contribuer à rapprocher les hommes, en bravant la nuit pour transporter leur courrier.
Mais pour rapprocher les hommes, Fabien se détache de sa propre femme me direz-vous. Normal,
vous rétorquerai-je. Fabien est la chose du Monde, et aucune femme au monde n’a le droit de garder
pour elle seule ce qui est à tout le monde.
Presque tous les personnages de Vol de Nuit sont comme Fabien : ils s’oublient eux-mêmes pour ne
penser qu’à l’Humanité ; et c’est cela qui fait d’eux des héros épiques. Ils aiment l’Humanité à en
mourir ; et c’est bien là un degré supérieur de « la sublimation du moi par l’action, le métier... »
Dans Vol de Nuit, tous les personnages(ou presque) ont mis une croix sur leur bonheur individuel
pour porter la croix du genre humain.
Et les héros les plus sublimes ne sont peut-être pas les pilotes qui bravent la nuit dont ils sont
pourtant conscients des dangers. C’est vrai que leur courage est surhumain : Fabien vient de tomber,
victime de la nuit ; mais à aucun moment il n’a montré le moindre signe de faiblesse.
On est également béat d’admiration devant la sérénité du pilote du courrier d’Europe qui doit
décoller dans quelques minutes :
« Il n’entendit pas le conseil de son camarade (qui lui disait de faire attention à la nuit). Les mains
dans les poches, la tête renversée, face à des nuages, des montagnes, des fleuves et des mers, voici qu’il
commençait un rire silencieux. […] Un faible rire, mais bien plus fort que ces nuages, ces montagnes,
ces fleuves et ces mers.
-qu’est-ce qui te prend ?
-Cet imbécile de Rivière qui m’a… qui s’imagine que j’ai peur ! » (Page 183)
Quel sang-froid ! surtout si l’on sait qu’un pilote vient d’être dévoré par la nuit qu’il s’apprête à
affronter.
Mais ils ont beau être héroïques, ces pilotes, devant Rivière, ils ne sont rien, car ne l’oublions jamais,
ces héros que nous admirons tant, c’est Rivière qui les a faits. Peut-être qu’au départ, la plupart d’entre
eux n’étaient que des pâtes sans forme que Rivière a pétries pour leur donner forme, pour en faire des
héros.
Admirons-les. Mais « sans le leur dire », car si leur geste est sublime, c’est parce qu’il est
désintéressé. Vous comprenez donc que notre admiration, si elle n’est pas tue, ne peut que leur nuire en
rendant leurs actes moins purs.
Vos héros, peut-être comme tous les héros, sont donc fragiles : il suffit qu’ils se sachent aimés,
admirés, pour courir le risque de devenir ou de redevenir des "Zéros".
C’est peut-être ce que Rivière a compris, lui qui est "faiseur de héros", mais qui se veut « sombre
héros », pour employer une expression de Mariama Ba (Une si longue lettre).
Il sait que ses pilotes ne sont que des muscles et que c’est lui le cerveau. A ce propos, il dit souvent,
pensant à ses hommes : « Ces hommes-là sont heureux, parce qu’ils aiment ce qu’ils font, et ils l’aiment
parce que je suis dur. » (Page 47)
Vous voulez certainement un portrait physique de ce géant dont l’esprit plane sur toute la
Compagnie Générale de l’Aéropostale ? Ce sera à vos risques et périls, vous allez être déçus :
« Les secrétaires somnolaient dans les bureaux de Buenos Aires, quand Rivière entra. Il avait gardé
son manteau, son chapeau, il ressemblait toujours à un éternel voyageur, et passait presque inaperçu,
tant sa petite taille déplaçait peu d’air, tant ses cheveux gris et ses vêtements anonymes s’adaptaient à
tous les décors. » (Page 57)
Et voilà : vous êtes déçus, je vous avais prévenus. Ce grand homme qui « déplace des montagnes »,
vous le preniez certainement pour un homme grand et coloré et voilà que vous découvrez un homme
plutôt terne physiquement et dont la « petite taille déplaçait peu d’air », un bout d’homme terne en
somme. Mais c’est toujours comme cela. Ceux qui « paraissent » ne « sont » pas. Ce n’est pas l’habit
qui fait le moine.
Rivière est plus esprit que corps, et c’est ce qui lui donne quelques chances d’échapper à notre
dangereuse admiration. Mais c’est aussi cela qui le rend admirable. Les gens vraiment admirables ne
sont pas toujours admirés et les gens qu’on admire ne sont pas toujours les plus dignes d’admiration.
Nous allons maintenant atterrir : après tout, Vol de Nuit, dont nous parlons des personnages comme
de vraies personnes, n’est ni plus ni moins qu’une fiction romanesque.
Qui est Rivière ? Qui est Fabien ? (puisque c’est surtout d’eux que nous avons parlé)
Avant de répondre à ces questions, je voudrais vous dire de ne plus attendre la troisième des
questions que nous annoncions en introduction. Cette troisième question, comme le troisième avion
(celui de Fabien) a disparu… nous y avons déjà répondu.
Récapitulons avant d’atterrir :
-Première question : qui châtie… ?
Presque chacun, dans ce roman, châtie quelqu’un tout en se châtiant soi-même. Rivière lui-même,
n’a pas une seconde à consacrer à sa personne ; on ne lui connaît ni femme, ni enfant, ni ami…
-Deuxième question : qui aime… ?
Tous ceux qui châtient aiment ceux qu’ils châtient, à commencer par Rivière.
-Et la troisième question était : pour qui, pour quoi, en définitive, font-ils tous ces sacrifices ?
Cette question, Rivière lui-même se la pose en ces termes : « Nous agissons toujours comme si
quelque chose dépassait en valeur, la vie humaine… Mais quoi ? » Et nous lui avons déjà dit que ce qui
dépasse, en valeur toute vie humaine, c’est la VIE de l’HUMANITE. C’est pour les beaux yeux de cette
Dame, la plus belle qui puisse être, que Fabien abandonne sa jeune épouse, que Rivière renonce à femme,
enfants, amis…
Maintenant, nous allons vraiment atterrir : qui sont Rivière et les autres ?
Comme vous l’avez vu dans Une si longue lettre, le roman est souvent « miroir » d’une certaine
réalité. Ramatoulaye, c’est presque Mariama Ba. Si ce n’est-elle, c’est donc sa sœur, pour parodier la
fable.
Dans Vol de Nuit aussi, il y a de troublantes coïncidences : Saint-Exupéry, passionné de mécanique
et d’inventions, a lui aussi, comme Fabien, été pilote de ligne. Il a, pour être plus précis, été pilote du
courrier Toulouse-Casa-Dakar. Enfin, il n’est pas mort… il a disparu un juillet 1944 avec son avion.
Je vous laisse faire les déductions que vous voulez. Mais ne me faites surtout pas dire que le
romancier savait déjà, au moment où il écrivait Vol de Nuit, en 1931, que lui-même disparaitrait treize
ans plus tard, dans les mêmes conditions que le héros de son roman.
Je vais maintenant prendre un dictionnaire des noms propres pour savoir qui est Didier Daurat à qui
le roman est dédié ; je suis à la bonne entrée : je lis pour vous :
« Daurat (Didier) : aviateur français (Montreuil-sous-Bois 1891 – Toulouse 1969). Il fut directeur
de l’exploitation aux lignes aériennes Latécoère, à la compagnie aérienne aéropostale puis à Air France
(Orly) jusqu’en 1953. »
Comme vous le remarquez, l’on peut dire, sans beaucoup de risques de se tromper que les principaux
personnages du roman sont des images à peine déformées de personnes côtoyées par l’auteur.
Mais si le roman nous intéresse et nous interpelle jusqu’à présent, c’est parce que nous aussi, nous
pouvons être Fabien ou Rivière.
Il suffit, pour cela, de renoncer (mais j’insiste, volontairement) aux faciles et égoïstes plaisirs de la
vie pour une cause qui dépasse notre « petite fourmi ». La plus belle phrase que j’aie retenue de Mariama
Bâ est : « L’appétit de vivre tue la dignité de vivre. »
Tout métier, correctement et dignement exercé, est noble : pensez aux religieux et religieuses qui
renoncent à toute vie de famille pour sauver des âmes, pensez au médecin, au militaire, au chauffeur, au
mécanicien, au veilleur de nuit, à l’éboueur… Enfin, comme dans Vol de Nuit charité bien ordonnée
commence par…l’autre, pensez à l’enseignant, souvent pauvre mais ô, combien riche, chanté par
Mariama Bâ dans Une si longue lettre :
« Les enseignants – ceux du cours maternel autant que ceux des universités – forment une armée
noble aux exploits quotidiens, jamais chantés, jamais décorés. Armée toujours en marche, toujours
vigilante. Armée sans tambour, sans uniforme rutilant. Cette armée-là, déjouant pièges et embûches,
plante partout le drapeau du savoir et de la vertu. »

Si je devais conclure, je dirais que dans Vol de nuit, Antoine de Saint-Exupéry nous apprend que le
monde est un grand bâtiment en perpétuelle construction ; et que chacun d’entre nous a l’impérieux
devoir d’apporter sa pierre, ses pierres, en guise de contribution. Et en le faisant, ne pensons pas à nous,
pensons seulement à la collectivité. Enfin, ne sous-estimons pas ce que l’autre apporte ; le monde est un
arc-en-ciel et aucune couleur, dans l’absolu, n’est plus belle que l’autre ; c’est la conjugaison de toutes
les couleurs qui fait l’absolue beauté de l’arc-en-ciel. Ne surestimons pas non plus notre contribution
quelle qu’elle soit. Vol de Nuit nous apprend à être efficaces et effacés, à être modestes.
Mais je vous avertis : d’être modeste est ce qu’il y a de plus difficile au monde. Saint-Exupéry qui
nous y invite lui-même ne cesse-t-il pas, sans s’en rendre compte, d’être modeste à partir du moment où
il a décidé de devenir écrivain ? La prise de parole au milieu du silence des autres n’est-elle pas aux
antipodes de la modestie ?
Espérons seulement qu’il a décidé de devenir écrivain en plus du pilote qu’il était, non par
narcissisme, mais par « amour du prochain » ; espérons que c’est là une manière pour lui de se châtier,
de blesser sa modestie pour se mettre au service d’un public encore plus large. Alors là, il aura réussi un
beau crime de lèse-modestie.

Avertissement :
Ce document, nous le voulons utilisable par les professeurs, mais aussi et surtout par les élèves.
Aussi, son plan est-il simple voire simpliste.
C’est pour cette même raison que, pour le réaliser, nous avons veillé à ne pas trop nous écarter du
format classique de la dissertation littéraire telle qu’enseignée en Troisième, même si parfois nous avons
pris certaines libertés (on écrit aussi pour se faire plaisir !).
Relisez donc le document pour vérifier si, en introduction, nous avons « amené le sujet », « posé le
sujet » et « annoncé un plan ».
Repérez, dans le développement les thèses, les arguments, les illustrations et les connections
logiques.
Enfin vérifiez si, dans la conclusion, il y a un bilan, la réponse et un élargissement.
Bonne relecture.
Support : Vol de nuit, Antoine de Saint Exupéry, Folio, Gallimard 1931
GRILLE D’AUTOEVALUATION
N° CRITERES
Formulation oui Non Je ne sais
pas

Ma dissertation comporte trois grandes parties séparées par une


1
ligne : introduction, développement, conclusion

Mon introduction comporte trois étapes : l’accroche, l’annonce,


2
le plan

Mon introduction comporte d’abord une accroche qui convient


3
au sujet

Mon introduction enchaine sur l’accroche pour poser le


4
problème

Mon introduction se termine par une annonce du plan, c’est-à-


5 dire la stratégie, les étapes par lesquelles je vais passer pour
résoudre le problème posé (les grands points à développer)

Mon développement suit bien le plan annoncé dans


6
l’introduction

Chaque partie de mon développement forme un paragraphe bâti


7
autour d’une idée principale
J’ai ménagé des transitions claires entre les différentes parties
8 du développement en faisant le bilan de le point que je viens de
développer et en annonçant celui que je vais aborder.

Dans ma conclusion, j’ai rappelé les grands points du


9
développement (Bilan)

11 Dans ma conclusion, j’ai répondu à la question initiale

Pour clôturer ma dissertation, j’ai posé un débat pour élargir le


12
sujet et relancer la réflexion
Quelques références bibliographiques et webographiques
 francaisfacile.com
 Espacefrancais.com
 www.google.com/.../Français/.../Ressources/Enseignants/
 www.francofil.net
 www.ac-versailles.fr/
 www.ac-rennes.fr/pedagogie
 www.pedagogie04.ac-aix-marseille.fr/
 ww.crdp-montpellier.fr/bsd/
 www.onyva.es/PORTAILS_PEDAGOGIQUES
 enseigner.tv5monde.com/
 apprendre.tv5monde.com/
 www.enseignons.be/
 www.francparler.org/
 www.enseignement.be
 lewebpedagogique.com
 www.ccdmd.qc.ca/fr
 www.chez-pierre.net/f_lk_ped.php
 www.frenchresources.info/.../ressources_portails_prof_fle.htm
 www.maif.fr/Pedagogie_Enseignant
 www.cavilamenligne.com/
 www.proverbes-francais.fr/ressources-enseignants-etudiants
 www.prof-fle.com/prof.../
 www.tout-fle-tout-flamme.com/lesLiensUtiles.htm
 www.quali-gratuit.com › Accueil ›
 www.enseignementdufrancais.fse.ulaval.ca/
 Pratiques en classes, Français, DOSSIERS DU PROFESSEUR, formation continuée
français
 Boite à outil, aides et remédiations aux compétences de base en français, USAID/EPQ
 Français, dossiers pédagogiques, les écrits littéraires au collège, MEN, demsg,
formation continuée des professeurs,

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