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FICHE D’ARRÊT

I- La situation de la décision
La décision à commenter est un arrêt de la Chambre judiciaire de la Cour suprême rendu
le 10 novembre 2016 dans l'affaire opposant sieur Cyrille DEPRI à Mademoiselle Zemassa
Jeanne Béatrice KEIPO représentée par son père Sieur KEIPO.
II- Le résumé des faits
Des faits, il ressort que sieur Cyrille DEPRI et feu dame Ori Judith DEPRI sont
respectivement le fils légitime et la fille adultérine de feu sieur Ani Christophe DEPRI.
Mademoiselle KEIPO, fille de feu dame Ori Judith DEPRI, se prévalant de la filiation de
sa défunte mère à feu sieur Ani Christophe DEPRI, a réclamé et obtenu devant les juges de
premier et second degré la reddition des comptes et le partage des droits successoraux.
III- La procédure et les prétentions des parties
Saisi de ces faits, le Tribunal d’Abidjan, par jugement, en date du 06 juillet 2012, a fait droit
à la demanderesse. Estimant que ce jugement lui fait grief, sieur Cyrille DEPRI a interjeté
appel de cette décision devant la Cour d’Appel d’Abidjan. Au soutien de son action, sieur
Cyrille DEPRI avait argué que la reconnaissance de Ori Judith DEPRI par son père serait
intervenue sans le consentement de sa mère et serait, par conséquent, nulle. Ces prétentions
furent rejetées par la Cour d'Appel, dans son arrêt du 14 juin 2013, confirmant le jugement
du Tribunal d’Abidjan. Aussi Cyrille DEPRI a-t-il décidé de se pourvoir en cassation de
l’arrêt de la Cour d’Appel auprès de la Cour suprême en sa Chambre judiciaire qui a rendu
l’arrêt de rejet à nous soumis.
IV- Le problème de droit
La Cour suprême, en sa Chambre judiciaire, était invitée par les parties à se prononcer
sur le problème de droit suivant : la filiation de feu dame Ori Judith DEPRI est-elle
valablement établie à l'égard de feu sieur Ani Christophe DEPRI ?
V- La solution dégagée par le juge
A cette question, la Cour suprême a répondu par l'affirmative aux motifs que, d'une part,
sieur Cyrille DEPRI était resté passif vis-à-vis de la reconnaissance qu'il avait toujours connue,
et que, d'autre part, celui-ci avait toujours traité dame feu dame Ori Judith DEPRI comme sa
sœur.
Introduction du commentaire

« La reconnaissance par le père, de l’enfant né de son commerce adultérin n’est valable (…)
que du consentement de l’épouse » cf article 22 de la loi de 1964 modifiée relative à la paternité
et à la filiation.
S’inscrivant dans la matière régie par la disposition légale sus-citée, la décision à commenter
est un arrêt de la Chambre judiciaire de la Cour suprême rendu le 10 novembre 2016 dans
l'affaire opposant sieur Cyrille DEPRI à Mademoiselle Zemassa Jeanne Béatrice KEIPO
représentée par son père Sieur KEIPO.
L’intérêt que présente le commentaire de cet arrêt est au moins double. Sur un plan théorique,
en premier lieu, cette décision tire son intérêt de l’actualité juridique marquée l’adoption d’une
nouvelle loi en 2019 qui a modifié les règles de la reconnaissance d’un enfant adultérin. Au
niveau pratique, en second lieu, l’intérêt peut être trouvé dans l’interprétation de l’ancienne loi
par la Cour suprême dans cette affaire. Cela dénote de l’évolution obtenue en 2019 en matière
de filiation et de paternité.
Des faits de l’espèce, il ressort que sieur Cyrille DEPRI et feu dame Ori Judith DEPRI sont
respectivement le fils légitime et la fille adultérine de feu sieur Ani Christophe DEPRI.
Mademoiselle KEIPO, fille de feu dame Ori Judith DEPRI, se prévalant de la filiation de sa
défunte mère à feu sieur Ani Christophe DEPRI, a réclamé et obtenu devant les juges de premier
et second degré la reddition des comptes et le partage des droits successoraux.
Saisi de ces faits, le Tribunal d’Abidjan, par jugement, en date du 06 juillet 2012, a fait droit à
la demanderesse. Estimant que ce jugement lui fait grief, sieur Cyrille DEPRI a interjeté appel
de cette décision devant la Cour d’Appel d’Abidjan. Au soutien de son action, sieur Cyrille
DEPRI argue que la reconnaissance de Ori Judith DEPRI par son père serait intervenue sans le
consentement de sa mère et serait, par conséquent, nulle. Ces prétentions furent rejetées par la
Cour d'Appel confirmant le jugement du Tribunal d’Abidjan. Aussi Cyrille DEPRI a-t-il décidé
de se pourvoir en cassation de l’arrêt de la Cour d’Appel auprès de la Cour suprême en sa
Chambre judiciaire qui a rendu l’arrêt de rejet à nous soumis.
La Cour suprême, en sa Chambre judiciaire, était invitée par les parties à se prononcer sur le
problème de droit suivant : la filiation de feu dame Ori Judith DEPRI est-elle valablement
établie à l'égard de feu sieur Ani Christophe DEPRI ?
A cette question, la Cour suprême a répondu par l'affirmative aux motifs que, d'une part, sieur
Cyrille DEPRI était resté passif vis-à-vis de la reconnaissance qu'il avait toujours connue, et
que, d'autre part, celui-ci avait toujours traité dame feu dame Ori Judith DEPRI comme sa sœur.
Aussi, importe-t-il dans ce commentaire d’analyser, dans un premier axe, l’obligation écartée
par la Cour suprême d’une reconnaissance formelle (I). Et, dans un deuxième axe, de montrer
que l’admission par le juge suprême d’une reconnaissance de fait est controversée (II).
Plan de développement

I – Une obligation de reconnaissance formelle écartée


II – Une admission de reconnaissance de fait controversée

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