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JUGEMENT RC 74/I

EN CAUSE : Mademoiselle QUEEN AMISI BALUME Thérèse, mineure d’âge représentée par sa mère
madame BINTU MUTEBA Nelly de résidence à Goma, demanderesse.

Contre BALUME AMISI Hilaire résidant à Goma, défendeur

Par son assignation du 27 /10/2016 enrôlée sous le RC 74, Mademoiselle QUEEN AMISI
BALUME Thérèse, mineure d’âge représentée par sa mère madame BINTU MUTEBA Nelly de résidence à
Goma attrait en justice devant le tribunal de paix de Goma le nommé BALUME AMISI Hilaire résidant à
Goma pour l’entendre dire recevable et totalement fondée son action, condamner le défendeur à
payer à sa faveur 125 dollars par mois à titre de pension alimentaire, 90 dollars par trimestre à titre de
frais scolaires, 17 dollars par mois à titre de frais de transport et 100 dollars par mois comme frais
forfaitaires couvrant les soins de santé et autres imprévus, dire le jugement à intervenir exécutoire
nonobstant tous recours et sans caution, mettre la masse de frais à charge de l’assigné.

A l’appel de la cause à l’audience publique du 24/01/2016 au cours de laquelle la présente cause


a été appelée, plaidée et prise en délibéré, la demanderesse a sur remise contradictoire comparu
représentée par son conseil maître Amédée BAIBIKA, défenseur judiciaire près le tribunal de grande
instance de Goma loco maître Eric SADIKI, avocat au barreau de Goma tandis que le défendeur, sur
exploit régulier de sommation à conclure et à plaider a comparu représenté par son conseil maître
AMANI RUTAGAZA, avocat au barreau de Goma.

Ainsi suivi, la procédure est régulière.

Il ressort des faits que la demanderesse est née de l’union libre entre sa mère et son père, le
défendeur qui ont cohabité pendant un bon bout de temps. Cette union libre a été dissoute par le
mariage de l’assignée avec une autre femme. C’est ainsi que la demanderesse va rester vivre avec sa
mère.

La demanderesse, agissant par sa mère reproche à l’assigné d’abandonner à la seule charge de


sa mère son éduction et son entretien alors qu’il exerce un travail générateur des recettes. C’est la
raison d’être de la présente action.

A l’appui de son action, la demanderesse a versé au dossier plusieurs pièces certifiées


conformes aux originaux, notamment les factures de soins de santé, le communiqué scolaire,
l’attestation de naissance, une décharge du 17/06/2016 signée du défendeur et dans laquelle ce dernier
s’engageait à verser mensuellement la somme de 50 dollars sans préjudice des frais scolaire au profit de
sa fille.

Dans ses moyens de défense, le défendeur a insisté sur le fait qu’il ne dispose pas d’assez des
revenus pour payer les sommes postulées par la demanderesse. D’après lui, il n’a pas un travail stable
mais saisonnier. Il reproche à son tour à la mère de la demanderesse d’avoir inscrit leur enfant à une
école plus cher sans tenir compte de la situation financière de son père. Il fustige aussi le fait que la
requérante a postulé plusieurs sommes en dehors de la pension alimentaire alors que tous les besoins

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de l’enfant constituent des aliments au sens de la loi. Se fondant sur les prescrits de l’article 732 du
code de la famille il estime que cette action est recevable et partiellement fondée.

Consulté pour son avis, l’organe de la loi a demandé au tribunal d’accorder à la requérante le
bénéfice intégral de son exploit introductif d’instance tout en tenant compte des avoirs du défendeur.

Pour sa part, le tribunal note que le père et la mère d’un enfant sont débiteurs de la pension
alimentaire vis-à –vis de leurs enfants au regard de l’article 721 du code de la famille. L’obligation
alimentaire consiste pour le débiteur à devoir fournir au créancier les moyens nécessaires pour satisfaire
les besoins vitaux auxquels ce dernier ne peut faire face par son travail. Lorsque le créancier des
aliments est un mineur d’âge, l’objet de l’obligation alimentaire comprend en outre les frais d’éducation
et de préparation professionnelle. C’est ce qui ressort de la combinaison des articles 717 et 718 du
même texte de loi. L’article 732 de la même source dispose que l’obligation alimentaire n’est dû que si la
personne poursuivie a des ressources suffisantes pour fournir des aliments.

En l’espèce, le tribunal note que le défendeur ne conteste pas sa qualité de débiteur d’aliments
à l’égard de l’enfant QUEEN AMISI BALUME Thérèse dont il reconnait la paternité.

Le tribunal relève que la partie défenderesse n’a pas contesté la pièce produite par la
demanderesse qui atteste que ce premier s’était engagé à payer mensuellement 50 dollars au profit de
sa fille et ce, non compris les frais scolaires.

Tenant compte du fait que la charge de l’éducation de l’enfant précitée incombe à ses deux
parents et tenant également compte de la pièce susvisée signée du défendeur, le tribunal condamnera
ce dernier à verser mensuellement et anticipativement au profit de sa fille l’équivalent en francs
congolais de 100 dollars américains au titre de pension alimentaire. Il convient de mentionner que ce
montant ainsi arrêté couvre la participation du défendeur à toutes les charges liées aux besoins vitaux
de l’enfant précitée en ce compris sa scolarité, sa santé, sa restauration.

Faisant application de l’article 741 du code de la famille précité, le Tribunal de céans fera
injonction au greffier d’inviter l’assigné avant la fin de chaque mois aux fins de percevoir de celui-ci
ladite somme de pension alimentaire ci-dessus décidée et de la verser à la mère de l’enfant bénéficiaire
et ce, pour éviter d’éventuel conflit.

Le Tribunal fera savoir, en se référant à l’article 740 du code de la famille, que la décision en
rapport avec la pension alimentaire ainsi arrêtée est révisable en tout temps.

Il y a lieu d’ordonner l’exécution provisoire nonobstant tout recours et sans caution du présent
jugement sur base de l’article 21 du code de procédure civile étant donné que l’acte d’engagement du
défendeur du 17/06/2016 versé au dossier et son aveu quant à sa qualité de débiteur d’aliments
constituent à tous égard une promesse reconnue.

Le tribunal mettra les frais de la présente instance à charge du défendeur qui devra
succomber.

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PAR CES MOTIFS

Le tribunal, statuant publiquement et contradictoirement à l’égard de toutes les parties,

Vu la loi organique n° 13/011-B du 11/04/2013 portant organisation, fonctionnement et compétences


des juridictions de l’ordre judiciaire,

Vu le code de procédure civile,

Vu le code de la famille tel que modifié et complété à ce jour par la loi n°16/008 du 15/07/2016
spécialement en ses articles 717, 718, 721,740 et 741,

Vu la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 spécialement en son article 6,

Le ministère public entendu en son avis,

Reçoit l’action mue par la demanderesse et la dit fondée, y faisant droit,

Condamne le défendeur BALUME AMISI Hilaire à verser mensuellement et d’avance l’équivalent en


francs congolais de 100 dollars américains en faveur de sa fille QUEEN AMISI BALUME Thérèse au titre
de pension alimentaire ;

Enjoint au greffier d’inviter l’assignée avant la fin de chaque mois aux fins de percevoir de celui-ci ladite
somme de pension alimentaire ci-dessus décidée et de la verser à madame BINTU MUTEBA Nelly, mère
de l’enfant bénéficiaire ;

Dit que le présent jugement est susceptible de révision ;

Ordonne l’exécution provisoire nonobstant tout recours et sans caution du présent jugement ;

Met les frais d’instance à charge du défendeur.

Ainsi jugé et prononcé par le tribunal de paix de Goma siégeant en matière civile au premier degré à
l’audience publique du / / 2017 à laquelle a siégé le magistrat KAKULE KAUSA jean de Dieu,
président avec le concours du magistrat , officier du
ministère public et l’assistance de , greffier du siège.

LE GREFFIER LE PRESIDENT

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