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EXERCICES PROCEDURE CIVILE

Monsieur KOUASSI PERITA, de nationalités allemande et ivoirienne, est


bénéficiaire d'une parcelle de terre sise à Bouaflé dans le village de
BESSRENOU I. Cette parcelle lui a été cédée en 1967 par un membre de la
famille de KOGOYEBOUESOU, se disant propriétaire terrien.

Il y a planté des caféiers et des cacaoyers, dès l'année 1968.

En janvier 1979, il a décidé de rentrer en Allemagne pour gérer une


plantation reçue en héritage de sa défunte mère.

Avant de partir il a entrepris des démarches en vue d'obtenir un titre de


propriété sur sa parcelle sise à Divo, en vue de la vendre.

Il obtint une lettre d'attribution 001/ PD du 20 mars 1980, puis le 25 avril 1980
un Arrêté de Concession Définitive, signé par le Directeur de cabinet du
Ministère de l'Agriculture, pour le compte de son ministre.

Le 18 juin 1980, monsieur WOUROUFATÔ qui est rentré de France et a


construit un hôtel à Assinie où il vit avec son épouse, de nationalité française,
a manifesté au propriétaire monsieur KOUASSIPERITA son intérêt pour
l'acquisition de son terrain en vente.

Monsieur KOUASSIPERITA et WOUROUFATO ont convenu de se


rencontrer à Abidjan et ont conclu à l'hôtel TIAMA, en présence d'un témoin
monsieur ZIGÓYO, un ami commun, qu'ils ont convenu d’appeler.

Les parties se sont accordées sur les délimitations de la superficie en vente,


sur le prix de cession et sur les modalités de paiement dont le premier
acompte de 75% à la signature.

Mais, avant d’acquitter les 75% du prix convenu, monsieur WOUROUFATÔ


2, tenant compte des nombreuses déconvenues personnellement vécues en
cette matière, décida par soucis de précaution de s'assurer de l'authenticité
des documents produits par monsieur KOUASSIPERITA.
Apres le retour affirmatif, de ses investigations auprès du Directeur de
cabinet du Ministre de l'Agriculture, monsieur WOUROUFATO libera les
75% du prix de cession.

II sollicita par la suite le transfert auprès du Ministre de l'Agriculture le


transfert de la propriété de ladite parcelle à son nom, pour en avoir acquitté
le prix.

Le ministre de l'Agriculture, après un examen des documents produits par


monsieur WOUROUFATO, fit droit à sa demande par un Arrêté n° 018 pris
20 janvier 2021.

Monsieur WOUROUFATO décida en janvier 2022 de procéder au


morcellement de ses terres afin d'y édifier une opération immobilière, après
avoir fait place nette des arbres en production.

Malheureusement, lorsqu'il a débuté les travaux, deux personnes se disant


des ressortissants du village de BESSRENOU 2, environnant : monsieur
ZAMBLE BI, un paysan agriculteur et monsieur TEBAKILO, un paysan,
maçon et notable de ce village, ont déclaré s'opposer à tous les travaux. Ils ont
réquisitionné des jeunes de leur village, lesquels ont dressé des barrages,
pour empêcher la poursuite des travaux des géomètres.

Monsieur WOUROUFATO sonna à son tour les gendarmes qui arrivèrent sur
les lieux deux jours plus tard, prétextant un manque de logistique pour se
déplacer.

A l'arrivée des gendarmes sur les lieux, les jeunes gens remontés et en colère,
avec à leur tête le notable TEBAKILO, ont brandi une ordonnance rendue la
veille, portant le n° 55 du 20 juillet 2022, par le Premier Président de la Cour
d'Appel de DALOA, dans les termes qui suivent:
« Nous TOUBABO SOUMARA, Premier Président de la Cour d'Appel de Daloa;

Vu la requête en date du 19 juillet 2022 présentée par messieurs ZAMBLE Bi et


TEBAKILO ;

Les pièces y annexées, notamment les déclarations écrites des chefs des villages de
BESSRENOU I et BESSRENOU 2 qui confirment leurs droits de propriétaires
terriens et la cession irrégulière faite au profit de monsieur WOUROUFATO;

Infirmons l'ordonnance n° 250 rendue le 18 juillet 2022 par le Président du Tribunal


de Bouaflé pour avoir rejeté les demandes de messieurs ZAMBLE BI et TABAKILO
tendant à leur contester la propriété des terres litigieuses;
En conséquence:

Ordonnons l'arrêt immédiat des travaux de morcellement de ces terres..

Condamnons monsieur WOUROUFATO aux entiers dépens. »

Monsieur WOUROUFATO qui est votre beau-frère vient vous voir, pour
vous demander quelle est ou quelles sont les voies de recours dont il dispose.

Précisez, les délais, la forme, la juridiction du ou des recours

Dites pourquoi ?
Exercice 2

Cette situation a créé un désordre dans le ménage de monsieur


WOUROUFATO, ce qui a conduit le couple devant le Tribunal aux fins de
divorce.

La procédure a été introduite par l'époux devant l'un des amis d'enfance,
Président de chambre au Tribunal d'Abidjan.

Monsieur WOUROUFATO, à la présentation de sa requête a été autorisé à


citer son épouse devant lui, Juge en charge des affaires matrimoniales. Dans
l'ordonnance qu'il a prise autorisant monsieur WOUROUFATO a citer son
épouse par devant lui, il a mentionné ce qui suit :

« par ailleurs, vues les tortures morales que fait subir l'épouse à son époux, ce
qui est de nature à lui empoisonner sa vie;

En conséquence, l'autorisons également à résider séparé de son épouse


jusqu'à ce qu'intervienne une décision irrévocable sur le divorce..»

Deux semaines plus tard, les époux ont comparu devant lui. Il a constaté son
impossibilité à les concilier et les renvoyé à la semaine suivante pour être
discuté sur les mesures provisoires.

Advenue cette date, le Tribunal qu'il présidait a confirmé la résidence


séparée, puis a confié à l'époux la garde de leur enfant commun et a
condamné l'épouse à lui payer une pension alimentaire de 25 000 F.

La procédure fut ensuite renvoyée à deux semaines devant le Tribunal pour


être statué sur le fond.
L'époux sollicita du tribunal, le bénéfice du divorce, aux torts exclusifs de son
épouse, la garde de leur enfant unique âgé de 1 ans et huit mois, sa
condamnation à lui payer une pension alimentaire de 50.000 F par mois et des
dommages et intérêts de 10.000.000 F.

L'épouse formula la même demande sauf qu'elle sollicita une pension de


500.000 F par mois pour la garde de l'enfant et des dommages et intérêts de
25.000.000 F CFA.

Le Tribunal fit droit à la demande de l'époux sur le divorce, lui confia la


garde de leur enfant unique, et lui alloua une pension de 25.000 F par mois à
payer par son épouse mais rejeta sa demande de dommages et intérêts.
Les deux époux ont interjeté appel contre cette décision, l'épouse contre
toutes les dispositions et l'époux contre les seules dispositions relatives à la
pension et aux dommages et intérêts;

La Cour d'Appel d'Abidjan a confirmé le jugement en toutes ses dispositions.

Sur le pourvoi formé par l'époux contre cet arrêt, la Cour de Cassation a
rendu un arrêt de rejet.

Cependant, 45 jours après la signification qui a faite à son épouse de l'arrêt de


la Cour de cassation, l'époux a découvert par sa nouvelle conquête, une
ancienne amie et collègue de son épouse qui non seulement la présidente de
la juridiction de première instance dans leur procédure de divorce est une
cousine à son épouse, mais que les déclarations qu'elle avait faites de ses
revenus étaient fausses. II découvrait ainsi après 3 années de procès que son
épouse lui avait caché ses revenus réels pendant tout le temps de leur
mariage.
Elle gagnait en réalité le triple de ce qu'elle lui a fait croire et ils sont mariés
sous le régime de la séparation des biens.

Il vient vous consulter pour savoir la voie de recours qui s'ouvre à lui avec en
mains toutes ses nouvelles preuves.

Justifiez votre réponse.

Observations :
1. Ce devoir peut être effectué en étude ou en chambre par des groupes de 4
personnes au maximum. Le délai de retour est de 24 heures

2. Les auditeurs sont autorisés à utiliser leurs cours et tous les ouvrages de
droit en leur possession;

3.Il est rappelé qu'il s'agit d'un devoir de procédure civile. Les réponses
doivent être motivées uniquement au regard des règles au sens le plus large
de la procédure civile.

4. Les réponses ne doivent pas excéder deux pages pour l'ensemble des
exercices. Le rappel des faits n'est pas utile sauf;
- une intelligence et brève synthèse, qui dans cette hypothèse ouvre droit
à un bonus de points si les réponses tiennent dans les deux pages bien lisibles
- mais des lettres malicieusement rapetissées, pourraient vous faire
perdre des points.
Je vous souhaite de « phosphorer » dans le calme.

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