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Le Cri de la mouette

I. Présenter l’œuvre : date de première parution, époque, genre, auteur.


Le Cri de la mouette est le récit autobiographique d’Emmanuelle Laborit, comédienne, actrice et
chansigneuse française, sourde de naissance, née en 1971.
Paru en 1994 aux Éditions Robert Laffont, ce livre est son unique, publié un an après sa récompense
théâtrale -- Le Molière de la révélation théâtrale -- pour le rôle principal de Sarah dans Les Enfants du
silence de Jean Dalric.
Cet ouvrage a notamment obtenu le prix Vérité en 1994. Il a été traduit en neuf langues.

II. Résumer l'histoire en 20 à 30 lignes.

Emmanuelle Laborit naît sourde. Pour se faire entendre, elle émet des cris qui rappellent ceux des
mouettes, d'où son surnom « Mouette » et le titre de ce livre.
Son handicap -- qu'elle considérera plus tard comme un « don » -- passe tout d'abord inaperçu car
Emmanuelle, alors bébé, se tourne vers les sources de bruit quand celles-ci produisent des
vibrations. Ce n'est qu'à l'âge de neuf mois qu'elle est diagnostiquée comme sourde profonde et
appareillée. Ses parents sont bouleversés et démunis. Sa mère va s'appliquer à communiquer avec sa
fille via un langage improvisé et personnel tandis que son père, jaloux de cette relation exclusive,
passe peu de temps avec sa fille et peine grandement à la comprendre.
C'est pourtant lui qui va permettre à Emmanuelle, désormais âgée de sept ans, de commencer enfin
à se sentir légitime dans ce monde d' « entendants » et à l'appréhender en la menant à
l'International Visual Theatre de Vincennes où elle découvre avec émerveillement l'existence de la
langue des signes française, d'une culture sourde et du théâtre.
Si l'apprentissage de la L.S.F. est une source d'épanouissement pour la jeune fille, ainsi que pour ses
parents, sa scolarité, elle, l'est beaucoup moins. Emmanuelle réussit l’examen d’entrée au collège
Molière (Paris) mais y est refusée car « elle est sourde profonde alors ce sera impossible ». Elle saisit
davantage encore combien les sourds sont victimes d’injustice pédagogique et institutionnelle ; que
cet acte est semblable à un « acte de racisme », voué à se répéter. Elle est acceptée dans une école
spécialisée pour les sourds et se voit contrainte d'apprendre à oraliser et à lire sur les lèvres, signer
leur étant interdit.
À treize ans, et malgré l'avis inquiet de ses parents, Emmanuelle commence à fréquenter un jeune
homme sourd, colérique, de quatre ans son aîné. Leur relation durera trois ans. Plus tard dans le
récit, la jeune fille-femme vit l'expérience d'une nuit en détention pour mineurs, avec d'autres amis
sourds, suite à un malentendu généré dans le métro. Les policiers entendants se montrent durs,
effrayants, inflexibles en dépit des cris d'Emmanuelle les suppliant de contacter ses parents. Elle en
sort plus révoltée : elle sèche les cours, boit de l’alcool, s'enivre, fume et dérive. Son mal-
être est exacerbé par le divorce de ses parents. Sa petite sœur Marie, de sept ans sa cadette et
entendante, demeure une alliée précieuse, formée à signer avec soin, par Emmanuelle, dès son plus
jeune âge.
Toute jeune adulte, Emmanuelle décide de ne plus se détruire et de vivre vraiment. Déterminée,
elle se prépare pour le baccalauréat qu'elle réussit la seconde fois. Pendant sa préparation, le
metteur en scène Jean Dalric -- qui deviendra alors son compagnon de scène et de vie -- lui offre de
jouer le rôle principal de Sarah, dans la pièce intitulée Les Enfants du silence. Son rêve le plus cher se
concrétise ainsi.

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