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CHAPITRE : ANALYSE DE L’ACTIVITE ET DE LA
RENTABILITE DE L’ENTREPRISE
L'état des soldes de gestion (E.S.G) constitue le troisième état de synthèse qui n'est obligatoire
que pour les entreprises réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 7,5 millions de dirhams et
donc soumises au régime normal.
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Le C.P.C met en évidence la formation du résultat par le classement des comptes de gestion (les
charges et les produits) selon les critères d’exploitation, financier, courant et non courant.
Chaque critère renvoie à un niveau de rentabilité déterminé. Il permet d’analyser et d’apprécier
l’activité et la rentabilité de l’entreprise à travers notamment l’état de solde de gestion (ESG)
prévu par le CGNC.
Afin de réaliser la quantification globale de la rentabilité du capital engagé par rapport
aux ressources engagées, on fait appel à l’intégration de l’ensemble des acticités de
l’entreprise, à l’analyse globale résultats. Dans ce sens on peut déterminer à partir du compte
résultat certains indicateurs en valeurs qui porte le nom des États des Soldes de Gestion (ESG) et
qui font partie des indicateurs utilisés pour mesurer les performances économiques et
financières de l’entreprise.
L’ESG permet de visualiser, à travers des indicateurs de gestion, comment l’entreprise a généré
son bénéfice et sa capacité d’autofinancement. Il décrit, en deux tableaux, la formation du
résultat net et celle de l’autofinancement :
- le tableau de formation de résultat (TFR),
- le tableau de la Capacité d’autofinancement (CAF).
1. Le chiffre d’affaires
Un des éléments les plus importants de l’activité de l’entreprise et qui n’apparaît pas dans le
tableau de formation des résultats est celui du chiffre d’affaires.
Le chiffre d’affaires traduit le volume des affaires réalisées avec les tiers à l’occasion de
l’activité normale et courante de l’entreprise. Il est calculé (HT) comme suit :
Chiffre d'affaires = ventes de marchandises en l'état + ventes de biens et de services produits
Il comprend non seulement les ventes des marchandises de biens finis, mais également les ventes
de produits accessoires avec une décomposition des ventes au Maroc et à l’étranger.
Le chiffre d’affaires est un indicateur de l’activité externe qui traduit le volume et l’importance
des affaires de l'entreprise. C’est le premier indicateur qui intéresse les partenaires tant financiers
que commerciaux. Il est à l’origine des résultats dégagés par l’entreprise.
Toutefois, l’importance du chiffre d’affaires n’est pas toujours synonyme de rentabilité. Cette
dernière doit être analysée en approfondissant l’analyse à travers les autres indicateurs du
tableau de formation des résultats.
Pour l’analyste financier, il doit :
- étudier les évolutions prévisionnelles du chiffre d’affaires,
- expliquer les variations de ce chiffre d’affaires,
- et préciser son origine.
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2. La marge brute sur ventes en l’état
Elle est calculée pour les entreprises réalisant des activités commerciales : commerce en gros, de
détails, grandes surfaces, magasins, etc…
La marge commerciale est le supplément de valeur apportée par l’entreprise au coût des
marchandises vendues de l’exercice. Elle est calculée par la différence entre :
Marge brute sur ventes en l’état = Ventes de marchandises en l'état– Achats revendus de marchandises
N.B: Achat revendues de marchandises en l’état (6114)= achats de marchandises + ou- variation des stocks de
marchandises1.
La marge commerciale est l’indicateur fondamental des entreprises commerciales ou de négoce
qui peuvent éventuellement réaliser d’autres activités de services ou industrielles.
Elle représente l’excédent des ventes sur le coût d’achat des marchandises vendues. C’est un
élément essentiel de la gestion des entreprises du secteur de la distribution (grandes surfaces).
Au niveau de l’analyse de l’activité, il est souhaitable de calculer un taux de marge (hors taxes).
A partir de cette marge commerciale il est possible de déduire le taux de marge et le taux de
marque :
Le taux de marge est le rapport entre la marge commerciale d'un produit et le prix d'achat de ce
produit. Il représente la part de la marge commerciale dans le prix d’achat :
Taux de marge = marge commercial ÷ prix d'achat HT.
Taux de marge = (prix de vente HT – prix d'achat HT) ÷ prix d'achat HT.
Les interprétations du taux de marge :
• Le taux de marge peut être interprété comme sa rentabilité commerciale.
• Le taux de marge reflète le pouvoir de négociation de l'entreprise sur ses fournisseurs :
plus son pouvoir est important, plus elle a réussi à obtenir un prix d'achat faible, plus son
taux de marge augmente pour le même prix de vente.
Exemple : pour un produit vendu 100 dh, si le prix d'achat de produit est de 80 dh, le taux
de marge est de 25 % ; si l'entreprise réussit à baisser le prix d'achat de ce produit à 75 dh,
sa marge augmente à 33,3 %.
Le taux de marge d'une entreprise doit être comparé aux taux de marge des autres
entreprises du même secteur.
Différence entre taux de marge et taux de marque
Le taux de marque est le rapport entre la marge commerciale d'un produit et le prix de vente
HT de ce produit. C'est donc la part de la marge commerciale dans le prix de vente HT :
• Taux de marque = marge commercial ÷ prix de vente HT.
• Taux de marque = (prix de vente HT – prix d'achat HT) ÷ prix de vente HT.
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Variation de stocks = Stocks final – Stocks initial
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Exemple : une entreprise achète des manteaux à 100 dh qu'elle revend à 140 dh, son taux de
marque est de 28,6 % (soit 40 dh ÷ 140 dh).
Le taux de marque permet de calculer le prix de vente d'un produit en fonction de la marge que
l'entreprise veut réaliser ;
Exemple : pour un produit acheté 100 dh, si l'entreprise veut enregistrer un taux de marque
de 20 %, elle doit fixer un prix de vente HT de 125 dh.
Le taux de marge d'une entreprise doit être comparé aux taux de marge des autres entreprises du
même secteur pour évaluer sa performance.
3. La Production de l’exercice
Ce solde indique la production réalisée par l’activité industrielle d’une entreprise de
transformation, les prestations produites dans les entreprises de services, et éventuellement
certains produits annexes, au cours d’un exercice comptable.
Ce solde prend en considération l’ensemble des biens et services produits par une entreprise
industrielle ou commerciale durant un exercice donné, quelque soit leur destination : ventes,
stocks ou immobilisations.
Le calcul de la production de l’exercice :
Production de l’exercice = Production vendue + Production stockée + Production immobilisée
Production de l’exercice = Ventes de biens et services produits
+/- Variation de stocks de produits (SF-SI)
+ Immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même
Son évaluation n’est cependant pas homogène car : la production vendue est évaluée au prix de
vente ; la production stockée est évaluée au coût de production, la production immobilisée est
évaluée au coût de revient.
Les entreprises qui reçoivent des subventions au titre de leurs ventes de biens produits doivent
intégrer ces subventions dans lesdites ventes.
A ce niveau, l’analyste doit surveiller les variations des stocks de biens produits afin de déceler
les problèmes de mévente.
Attention :
Une variation des stocks de produits traduit :
Soit une mévente,
Soit une augmentation des coûts (d’où une variation élevée),
Soit une gestion déficiente des stocks et des en- cours,
Soit un changement de méthode d’évaluation.
L’importance des immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même traduisent soit une
situation d’investissement et de croissance que vit l’entreprise, soit une partie du chiffre
d’affaires que l’entreprise n’a pas déclaré et la détourne à travers le compte des immobilisations
produites par l’entreprise pour elle-même en vue de les immobiliser et les récupérer
ultérieurement en tant que dotations aux amortissements.
L’analyste financier doit :
Etudier le contenu de cette production : en valeur absolue, en valeur relative et la
comparer au chiffre d’affaires.
Examiner en profondeur le contenu de la production et préciser son origine.
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4. La consommation de l’exercice :
Consommation de l'exercice = achats consommes de matières et de fournitures + autres charges externes
5. La Valeur Ajoutée :
Valeur ajoutée = marge brute sur ventes en l'état + production de l'exercice - consommation de l'exercice
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Enfin, pour l’appréciation globale de l’activité de l’entreprise, l’analyste financier doit :
Replacer l’activité dans son contexte général et sectoriel ;
Tenir compte de la conjoncture spécifique et générale ;
Comparer les évolutions passées ou prévisionnelles par rapport à celles du secteur
d’activité.
2. Le résultat d’exploitation
Il diffère du solde précédent par l’imputation d’éléments non monétaires, en particulier, les
dotations et les reprises.
Résultat d’exploitation = EBE + Autres produits d‘exploitation + Reprises d’exploitation – Autres charges
d’exploitation – Dotations d’exploitation
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l’objet de reprises ultérieurement. De ce fait le résultat d'exploitation reste indépendant de toute
mesure fiscale et demeure un indicateur de grande importance pour les gestionnaires.
3. Le résultat courant
Il découle des opérations normales et habituelles de l’entreprise sur le plan commercial,
industriel et financier à l’exclusion des opérations non courantes et l’incidence de l’IS.
Le résultat courant est ainsi le résultat généré par l’activité courante de l’entreprise tout en tenant
compte de l’incidence des décisions financières. Il est composé de la somme des résultats
d’exploitation et financier.
Résultat financier = Produits financiers - charges financières
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Cependant, une entreprise est considérée comme potentiellement rentable si son résultat net
provient en grande majorité des éléments courants voire des éléments d’exploitation.
Le résultat obtenu à cet égard est un résultat comptable. C’est ce dernier qui sera retraité afin de
déterminer le résultat fiscal, base de calcul de l’impôt sur le résultat.
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II. Calcul et interprétation de la CAF
a. Définition :
« Une ressource de financement générée par l’activité de l’entreprise pendant l’exercice, avant
toute affectation du résultat net ». Définition du plan comptable marocain.
L’analyste financier doit se pencher non seulement sur le résultat comptable (affectés par les
dotations (charges non décaissables), les reprises aux provisions (produits non encaissables) et
des opérations exceptionnelles ne faisant pas du cycle d'exploitation de l'entreprise (session des
immobilisations (éléments d'actifs), mais sur le flux de liquidité potentiel, réalisé au cours de
l’exercice suite à son activité d'exploitation normale, qui restera au sein de l’entreprise. C’est ce
qu’on appelle la capacité d’autofinancement (CAF).
Cette capacité d’autofinancement ne restera pas entièrement dans l’entreprise, une partie sera
distribuée pour assurer la rémunération des apporteurs du capital (associés ou actionnaires).
Sur cette base, nous pouvons définir la CAF comme étant l’ensemble des ressources internes que
l’entreprise pourrait consacrer à l’autofinancement.
Pour le calcul de la CAF, le CGNC préconise la formule additive. Toutefois, il existe une
deuxième formule de calcul qualifiée de soustractive.
1. Méthode additive :
Selon cette logique, les éléments qu'il faut neutraliser du résultat net pour calculer la CAF sont :
D’un côté, les charges non décaissables comprenant les dotations aux amortissements et aux
provisions et les valeurs nettes des amortissements des immobilisations cédées. Ces charges sont
qualifiées de charges calculées.
D’un autre côté, les produits non encaissables comprenant les reprises d’exploitation, financières
et non courantes. Ces produits sont qualifiés de produits calculés.
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D’un troisième côté, les produits de cessions des immobilisations cédées.
Sur cette base, la CAF = RN + charges non décaissables - Produits non encaissables
2. Méthode soustractive :
Cette méthode est calculée à partir de l'excédent brut d'exploitation
CAF = +/- EBE/IBE - charges décaissables + Produits encaissables
Charges décaissables
c.-à-d. (autres charges d'exploitation, charges financières, charges non courantes et impôts sur les
résultats, à l'exclusion des dotations relatives à l’actif immobilisé et au financement permanent et
de la valeur nette d'amortissement des immobilisations cédées)
Produits encaissables
c.-à-d. (Autres produits d'exploitation, transferts de charges, produits financiers et produits non
courants à l'exclusion des reprises sur amortissements, sur subventions d'investissement, sur
provisions durables et provisions réglementées et à l'exclusion des produits de cession des
immobilisations.)
c. Intérêt de la CAF
La CAF constitue la « ressource de financement dégagée par l'activité de l'exercice avant
affectation du résultat net », elle recense donc l’ensemble des ressources propres dégagées par
l'activité de l'entreprise elle-même sans appel aux apporteurs externes (prêteurs ou associés) et ce
pour distribuer des bénéfices, de rembourser des emprunts et investir afin de maintenir son capital
technique.
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L'évaluation de la CAF permet de déterminer la part de richesse créée que l'entreprise pour elle-
même comme ressource interne de financement.
Par conséquent, l’autofinancement : permet d'accroître l'indépendance financière de l'entreprise,
renforce simultanément sa capacité d'endettement.
a. Le crédit bail :
Le crédit-bail est assimilé à un emprunt auquel fait recours l’entreprise pour financer ses
immobilisations.
Au niveau du CPC, les redevances de crédit-bail sont ainsi ventilées entre les dotations aux
amortissements et les charges d’intérêts.
Au niveau du bilan, ce retraitement donne lieu à la constatation de l’immobilisation avec sa
valeur d’origine et sa contrepartie est constatée au niveau des dettes de financement.
Retranché en intégralité du poste des autres charges externes (partie amortissement).
Ventilé entre les dotations aux amortissements (partie amortissement) et les charges
financières (partie intérêt).
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Rajouté aux charges de personnel.
c. Charges de sous-traitance :
Au niveau comptable le produit de vente de la sous-traitance est enregistré dans le poste 712
ventes de produits et de services produits.
Afin d’avoir une idée claire sur l’activité économique réelle de l’entreprise, il est recommandé de
ne pas inclure la sous-traitance dans le calcul de la consommation et la production de l’exercice,
lorsque cette sous-traitance n’a pas entraîné de valeur ajoutée significative, créée par la structure
propre de l’entreprise.
Dans ce cas, le produit de la sous-traitance est considéré comme un produit accessoire et figurera
au niveau des autres produits d’exploitation.
Toutefois, lorsque l’activité de l’entreprise est basée entièrement sur la sous-traitance elle doit
être prise totalement en considération.
Retranché des autres charges externes.
Rajouté aux achats (matière première).
Rajouté aux charges de personnel (main d’œuvre).
d. Subvention d’exploitation :
Les subventions d’exploitation lorsqu’elles constituent un complément du prix de vente elles
doivent être ajoutées au chiffre d’affaires. En effet, ces subventions représentent bien la
contrepartie accordée aux entreprises obligées, par voie réglementaire, de vendre à un prix de
vente plus bas que celui du prix de revient économique.
Toutefois, lorsqu’elles constituent une contribution à la couverture des charges d’exploitation,
elles doivent être considérées comme telles et elles restent dans leur compte d’origine.
Retranché des subventions d'exploitation
Rajouté au chiffres d'affaires (Complément du prix de vente).
Remarque :
- L’objectif des trois premiers retraitements et de faire diminuer la consommation de l’exercice à
fin d’accroître la valeur ajoutée.
- Le classement des subventions d’exploitation permet d’accroître la production afin d’accroître
la valeur ajoutée.
Tableau de retraitement du CPC (s’il est demandé)
Eléments Achats Autres
Charges de Dotation Charges Chiffre
consommés charges
Personnel d’exploitation financière d’affaire
de MF externes
Rémunération du + -
Personnel extérieur
Charges de sous-traitance
- Mains d’œuvre + -
- Matières + -
Subvention d’exploitation +
Redevance de Crédit-bail - + Amort + Intérêts
Remarque :
- L’objectif des retraitements (crédit bail, charges de personnel extérieur, charges de sous-
traitance) est de faire diminuer la consommation de l’exercice à fin d’accroître la valeur ajoutée.
- Le classement des subventions d’exploitation permet d’accroître la production afin d’accroître
la valeur ajoutée.
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