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La note de synthèse

Le monde a connu une crise sanitaire sans précédant qui a démarré à Wuhan en Chine .Cette
crise s’est rapidement propagée à l’ensemble des pays du monde y compris le Maroc .En effet
,le Maroc a réagi de manière proactive en tirant des enseignements des expériences
internationales dans la lutte contre ce virus contagieux .Mais la crise covid n’était pas
seulement une crise sanitaire mais également une période de bouleversements économiques .
Dans ce contexte ,les banques sont à la fois impactées d’une manière directe par cette crise et
appelées à assurer un rôle essentiel dans l’accompagnement des entreprises et des ménages en
difficultés .
Le ralentissement de l'activité économique a entraîné une diminution des revenus des
ménages et une perturbation du cycle d’exploitation des entreprises puisque le marché de
travail a connu une perte nette de 432 mille emplois en 2020 (le taux de chômage est passé de
9,2% en 2019 à 11,9% en 2020). En conséquence, les créances en souffrance de ces agents
envers les banques ont dû augmenter, entraînant des provisions supplémentaires. Donc, les
résultats ont révélé une augmentation significative des créances en souffrance pour les
grandes banques en 2020 et 2021 passant de 69,9 Mrd MAD en 2019 à 80,2 Mrd MAD en
2020, avec un taux d’impayés ressort à 8,4% à fin décembre 2020 contre 7,6% une année
auparavant. Parallèlement, les marges des taux d'intérêt ont diminué en raison de la baisse des
produits d'intérêts avec l'augmentation du risque de crédit et la diminution de la rentabilité des
banques . Ainsi, en raison du choc de la pandémie, les grandes banques ont connu une
diminution significative de leurs ratios moyens de fonds propres de base.
Du côté des ressources, le secteur a profité d’une bonne tenue des dépôts bancaires qui ont
affiché une hausse de 5,6%, soit la plus forte progression courant les quatre dernières années.
Ceci pourrait s’expliquer par une préférence des investisseurs pour le cash en cette période de
crise et en l’absence de conditions favorables de placement et, dans une moindre mesure, par
le changement de mode de consommation des marocains qui ont préféré épargner en ces
temps de crise.
Egalement, les crédits bancaires ont connu augmentation de 28,2 Mrd MAD des crédits aux
entreprises et dans une moindre mesure d’une hausse de 12,1 Mrd MAD des crédits distribués
aux ménages. Nous soulignons que l’essentiel de l’augmentation des crédits aux entreprises a
concerné la croissance des comptes débiteurs et crédits de trésorerie avec une baisse des
crédits à l’équipement et des crédits distribués aux promoteurs immobiliers, réponse à la
mauvaise conjoncture que connait le secteur immobilier en cette période de crise sanitaire. En
effet, en vue de surmonter les effets de la pandémie, les entreprises ont eu recours au crédit
bancaire pour financer principalement leurs besoins en fonds de roulement au détriment de
l’investissement. De leur côté, les crédits aux ménages ont été impactés par la baisse des
crédits à la consommation en enregistrant un repli de 4,1% en 2020 par rapport à fin décembre
2019. Les tensions sur les liquidités constituent un autre volet essentiel des répercussions de la
pandémie sur le secteur bancaire marocain. Les fluctuations économiques rapides et souvent
imprévisibles engendrées par la crise sanitaire ont créé un environnement où la stabilité des
liquidités des banques a été fortement mise à l'épreuve.
Les mesures de confinement et les restrictions imposées ont suscité des opérations massives
de retraits en espèces et incité les entreprises à procéder à des tirages sur leurs lignes de crédit
de trésorerie. En réponse à ces pressions sur la liquidité, Bank Al-Maghreb,, a rapidement mis
en œuvre des mesures pour rassurer le public et maintenir la stabilité financière. Ces actions
comprenaient la libération intégrale de la réserve monétaire détenue par les banques auprès de
la Banque centrale, la réassurance de la disponibilité du cash pour prévenir toute panique, et la
mise à disposition d'avances et de mécanismes de refinancement pour répondre aux besoins
de trésorerie des banques. En outre, des assouplissements ont été apportés aux conditions de
recours des banques aux avances et au refinancement. Ces initiatives ont démontré la
réactivité de Bank Al-Maghreb face aux défis économiques exceptionnels et ont contribué à
soutenir la stabilité du secteur bancaire marocain.
Parallèlement, la pandémie a accéléré la transformation digitale du secteur bancaire. Les
restrictions liées à la distanciation sociale ont incité les banques marocaines à renforcer leurs
canaux numériques, favorisant ainsi l'adoption rapide des services bancaires en ligne et des
solutions de paiement électronique.
Alors ,le secteur bancaire au Maroc a démontré une forte résilience à la crise malgré les
différents défis et difficultés qui a pu surmonté grâce à une politique basé sur la gestion
proactive des risques pour préserver la santé financière des institutions bancaires dans un
contexte de volatilité économique sans précédent.

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