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COURS : MACHINES ELECTRIQUES (CM/TD/TP)

OBJECTIF GENERAL

Etudier les principales machines électriques à savoir les transformateurs et les


machines tournantes (moteurs et générateurs)

OBJECTIFS SPECIFIQUES

Chaque apprenant devra être capable pour chacune des machines étudiées (les
transformateurs et les machines tournantes) :

- De décrire la constitution en princisant le rôle de chaque élément


- De faire l’étude des performances
- De décrire les caractéristiques technologiques et les critères de choix
- De faire le dimensionnement
- De réaliser la mise en œuvre (installation, mise en service,…)
- D’assurer la maintenance (préventive et curative)

CONTENU

- Les transformateurs triphasés


- Les machines à courant continu
- Les machines asynchrones
- Les machines synchrones

EVALUATION

Interrogation écrite+ TP/Projet + Examen final

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Chapitre 1 LES TRANSFORMATEURS TRIPHASES

Le transformateur de puissance est certainement le dispositif qui a permis


l'essor puis la domination des réseaux alternatifs pour le transport, la
distribution et l'utilisation de l'énergie électrique.

La première fonction de ces transformateurs a été l'élévation de la tension de


transport afin de réduire le courant et donc les pertes joules générées dans les
lignes. Cette élévation est bien entendue allée de pair avec l'abaissement de la
tension aux points d'utilisation. D'un point de vue plus général, un
transformateur est un élément indispensable à l'interconnexion des différents
réseaux d'énergie.

Les transformateurs triphasés sont beaucoup plus utilisés pour des puissances
élevées. On les rencontre :

- dans l’industrie ; les transformateurs triphasés HTA/BT sont utilisés comme


transformateurs d’abonnés lorsque l’usine est directement alimentée en HTA.

- Dans les réseaux électriques ; on retrouve :


 des transformateurs triphasés HTA/HTB à la sortie des centrales, les
transformateurs triphasés HTB/HTA dans les postes de transformation des
réseaux de transport (figure ci-dessous : poste HTB/HTA).

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 et des transformateurs triphasés HTA/BT sur les poteaux (figure ci-dessous)
des réseaux de distribution

- Dans certains équipements triphasés (alimentations triphasées, ASI


triphasés, variateurs de vitesses pour moteurs,…)

- Un autre rôle important des transformateurs insérés dans les réseaux d'énergie
est leur contribution au réglage du niveau de tension en fonction des conditions
de charge du réseau. Ceci est réalisé par modification de leur rapport de
transformation (U20 = m*U10) au moyen de changeurs de prises :

En effet ils permettent de compenser les chutes de tensions en agissant sur le rapport
de transformation, ajustement dans une fourchette de ±2,5% ou ±5%. Le changement
de rapport de transformation est obtenu à l’aide d’un commutateur qui se manœuvre
lorsque le transformateur est hors tension.

Considérons par exemple un transformateur avec plusieurs prises au primaire U 1


(19KV ; 19,5KV ; 20KV ; 20,5KV ; 21KV) et une prise au secondaireU20 (410V).
Pour une tension en charge de 390V au secondaire au lieu de 400V souhaité, soit
2,5% en moins, on place le commutateur en position 19,5KV.

- Les transformateurs participent aussi à l'adaptation (limitation) des courants de


défauts du réseau dans les cas équilibrés (courts-circuits triphasés) ou
déséquilibrés (courts-circuits monophasés ou biphasés). Il permet aussi d'isoler
deux parties d'un réseau afin, par exemple, de changer de régime de neutre entre
l'amont et l'aval du transformateur. Enfin, il peut participer à l'atténuation ou à
l'élimination de certaines perturbations harmoniques

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I- CONSTITUTION

Les transformateurs triphasés peuvent être à flux indépendants ou à flux


triphasé.

I-1-A flux indépendants

Trois transformateurs monophasés sont couplés pour réaliser un transformateur


triphasé. Mais cette solution est encombrante et plus coûteuse même si elle
présente quelques avantages (transport, maintenance,.. .).

I-2- A flux triphasé

Les enroulements du transformateur triphasé sont réalisés sur le même circuit


magnétique qui peut présenter plusieurs formes parmi lesquelles on peut citer :

- A circuit magnétique cuirassé


- A circuit magnétique à cinq colonnes
- A circuit magnétique à trois colonnes

II- COUPLAGE ET INDICE HORAIRE

II-1- Représentation des enroulements

Chaque colonne se comporte comme un transformateur monophasé.

Le schéma électrique à partir de la plaque aux bornes peut être représenté


comme suit :

Les majuscules sont généralement utilisées pour le côté HT et les


minuscules pour le côté BT (les transformateurs d’usagers sont en général
abaisseurs de tension).

II-2- Branchements possibles des enroulements


- Au primaire : on a le choix entre les couplages étoile (Y,y) ou triangle(D,d)
- Au secondaire : on le choix entre les couplages étoile(Y,y), triangle (D,d) ou
zig-zag (Z,z)

Les couplages existants sont : Yy (étoile-étoile), Yz (étoile-zig-zag), Yd (étoile-


triangle), Dy (triangle-étoile), Dz (triangle-zig-zag).

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II-3- Indice horaire

Le déphasage Ө entre deux tensions homologues primaire et secondaire (par exemple


entre Van et VAN ou entre Uab et UAB) est toujours un multiple entier de π/6 (soit 30°) :
Ө = (VAN, Van ) = I*π/6

L’entier I est appelée l’indice horaire. Il détermine donc le déphasage entre deux
tensions homologues primaire et secondaire

Ө varie de 0 à 330°, donc l’indice horaire I varie de 0 à 11.

Le terme indice horaire correspond à l’indication de l’heure sur une horloge où le


vecteur VHT serait assimilé à l’aiguille des minutes placée sur 0 et VBT l’aiguille des
heures placée sur une des 12 graduation formant la montre.

II-4- Quelques couplages normalisés

a- Couplage Yy0

On a : Va = mVA

On construit alors les vecteurs VA et Va

Puis on en déduit le déphasage (0°) entre les deux.

Remarque : par permutation des lettres désignant les extrémités des bobines, le
montage Yy permet d’avoir tous les indices horaires pairs.

b- Couplage Dy11

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Uab = Va – Vb avec Va = mUAB et Vb = mUBC

On construit alors les vecteurs Uab et UAB

Puis on en déduit le déphasage (330°) entre les deux.

Remarque : par permutation des lettres désignant les extrémités des bobines, le
montage Dy permet d’avoir tous les indices horaires impairs

c- Couplage Yz11

Uan = Va1 – Vb1 avec Va1 = mVA et Vb1 = mUB

On construit alors les vecteurs Uab et UAB

Puis on en déduit le déphasage (330°) entre les deux.

II-5- Rapport de transformation

On définit le rapport de transformation apparent du transformateur par le rapport entre


tension secondaire à vide et tension primaire homologue de même définition:

m= Van0/VAN = Uab0/UAB

L’expression du rapport de transformation en fonction des nombres de spires dépend


du couplage :

couplage Yy Dd Yz Yd Dz Dy
m N2/N1 N2/N1 √3N2/2N1 N2/√3N1 3N2/2N1 √3N2/N1

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III- METHODES D’ETUDE DU TRANSFORMATEUR TRIPHASE

En règle générale, l’analyse d’un fonctionnement équilibré se ramènera toujours à


l’étude d’un transformateur monophasé.

III-1- Prédétermination en régime équilibré

a- Méthode du transformateur-colonne

Elle consiste à ramener l’étude du fonctionnement équilibré du transformateur triphasé


à celle d’une colonne.

S’il y a n2 spires par enroulement secondaire et n1 par bobine primaire, on définit le


rapport de transformation du transformateur-colonne par : mc = n2 /n1

Toutes les données sont alors ramenées à une colonne (tensions par enroulement,
courants dans les enroulements, puissances et pertes par colonne) en tenant compte des
couplages.

Cette méthode suppose déterminés les éléments d’un transformateur-colonne (mc, Zsc
Rsc , Xsc). Elle n’est pas applicable si on ignore les couplages du transformateur.

b- Méthode des dipôles équivalents de Thévenin

Les données du problème sont ramenées à ‘’une phase’’ (tensions étoilées, courant en
ligne, puissance et pertes par phase).

Cette méthode suppose connus les éléments du schéma équivalent à un couple de


phases homologues (m, Zs , Rs , Xs)

Elle est identique à celle du transformateur-colonne lorsqu’on étudie un couplage Yy.

III-2- Détermination expérimentale des éléments du schéma équivalent


a- Essai à vide
On mesure P10, U10, U20 et I10 et on calcule :
-le rapport de transformation m=U20/U10
-les pertes dans le fer : Pfer = P10- 3r1J102≈ P10
Pour la méthode du transformateur-colonne, on calculera en tenant compte des
couplages, les valeurs V’10, V’20 (ddp par enroulement) , J10 et mc.
b- Essai en court-circuit
On mesure : U1cc, P1cc et I2cc

c- Détermination des éléments du modèle

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c-1 Pour la méthode de Thévenin : à partir des valeurs de V1cc (tension simple au
primaire) et I2cc (intensité de ligne au secondaire) on détermine les éléments de
l’impédance ramenée au secondaire d’une phase.
 Impédance: Zs = mV1cc/I2cc = mU1cc/√3I2cc
 Résistance : Rs = P1cc/[3.I2cc2]
 Réactance : Xs2 = Zs2 – Rs2
c-2 Pour la méthode du transformateur-colonne : à partir des valeurs de V’1cc
(ddp aux bornes d’un enroulement primaire) et J2cc (intensité dans un enroulement
secondaire) on calcule les éléments de l’impédance ramenée au secondaire d’une
colonne.
 Impédance: Zsc= mV’1cc/J2cc
 Résistance : Rsc = P1cc/[3.J2cc2]
 Réactance : Xsc2 = Zs2 – Rs2
RECAPITULATIF

Modèle par colonne Modèle par phase


Grandeurs utilisées Tensions et courants relatifs Tensions simples et
à un enroulement : courants de ligne
-tension aux bornes d’un
enroulement
-courants dans les
enroulements
Rapport de mc = N2/N1 m = U20/U10
transformation
Résistance Rsc = P1cc/[3.J2cc2] Rs = P1cc/[3.I2cc2]
équivalente
Impédance Zsc= mV’1cc/J2cc Zs = mV1cc/I2cc
équivalente V’1cc = tension aux bornes = mU1cc/(√3I2cc)
d’un enroulement :
V’1cc=U1cc en triangle
V’1cc=V1cc en étoile

Réactance Xsc2 = Zs2 – Rs2 Xs2 = Zs2 – Rs2


équivalente

Remarque :

Les éléments du modèle du transformateur colonne dépendent du couplage du


transformateur alors que le modèle par phase est indépendant du couplage.

Les deux modèles sont identiques pour le couplage Yy

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IV- ETUDE ENERGETIQUE

IV-1- Pertes

- Pertes joules : Pj = 3RsI2cc2 = P1cc


- Pertes fers : Pfer = P10

IV-2- Rendement

Le rendement est donné par : η = Pu/Pa = √3U2I2cosφ2/ (√3U2I2cosφ2+Pj+Pfer)

V- MARCHE EN PARALLELE DES TRANSFORMATEURS


TRIPHASES

V-1- Intérêt du couplage

On peut coupler en parallèle 2 transformateurs triphasés dans le but :

- D’assurer la continuité de service par redondance


- D’augmenter la puissance disponible

V-2- Conditions de couplage en parallèle

Pour coupler en parallèle 2 transformateurs ils doivent avoir :


- Même rapport de transformation
- Même indice horaire (ou appartenir au même groupe d’indice horaire)
- Même tension de court-circuit

Remarque : on peut coupler en parallèle des transformateurs de puissances


différentes mais en général la puissance du plus gros doit être égale au plus à
deux fois celle du plus petit.

VI- TECHNOLOGIE DES TRANSFORMATEURS TRIPHASES

VI-1- Caractéristiques générales

(voir fiche technique)

VI-2- Choix du diélectrique

Dans le choix du diélectrique de refroidissement, plusieurs paramètres sont à prendre en


considération, entre autres :
 la sécurité des personnes, au niveau du transformateur ou à son voisinage
(environnement), sécurité qui fait l’objet d’une réglementation et de recommandations
officielles.

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 le bilan économique, compte tenu des avantages de chaque technique et de la gamme
des matériels existante.
a- Transformateurs de type sec enrobé ou Trihal
L’isolation des enroulements des transformateurs de type sec enrobé (ou encapsulé)
est réalisée par des isolants secs. Le refroidissement est donc assuré par l’air ambiant
sans liquide intermédiaire. Les transformateurs Trihal sont réalisés à l’aide de
bobinage et d’enrobage par moulage sous vide de l’enroulement côté HT
En outre les transformateurs Trihal assurent une excellente protection contre les
contacts directs par une enveloppe ayant un degré de protection IP 3X.
Cet ensemble de qualités permet l'installation de ces derniers au milieu de locaux
occupés sans précaution complémentaire.
b- Transformateurs de type immergé (Minera ou Vegeta)
Le liquide le plus souvent utilisé comme diélectrique dans les transformateurs
immergés est l’huile minérale (Type Minera) ou végétale (Type Vegeta)
L’huile minérale étant inflammable, il est obligatoire de prendre des mesures de
sécurité avec une protection par relais DGPT2 (détecteur de gaz, pression et
température 2 niveaux). En cas d’anomalie, il donne l’ordre de mise hors service du
transformateur avant que la situation ne devienne dangereuse.
L’huile minérale est biodégradable et ne contient ni PCB (polychlorobiphényl) qui ont
conduit à l’élimination des askarels (Pyralène), ni TCB (trichlorobenzènes).

VI-3- Dimensionnement de la puissance

Surdimensionner le transformateur entraîne un investissement excessif et des pertes à vide


inutiles. Mais la réduction des pertes en charge peut être très importante.
Sous-dimensionner le transformateur entraîne un fonctionnement quasi permanent à pleine
charge et souvent en surcharge avec des conséquences en chaîne :
- rendement inférieur (c’est de 50 à 70 % de sa charge nominale qu’un transformateur a
le meilleur rendement)
- échauffement des enroulements, entraînant l’ouverture des appareils de protection et
l’arrêt plus ou moins prolongé de l’installation
- vieillissement prématuré des isolants pouvant aller jusqu’à la mise hors service du
transformateur. [la norme CEI 354 signale qu’un dépassement permanent de
température du diélectrique de 6 °C réduit de moitié la durée de vie des
transformateurs immergés].
Aussi, pour définir la puissance optimale d’un transformateur, il est important de connaître le
cycle de fonctionnement saisonnier ou journalier de l’installation alimentée : puissance
appelée simultanément ou alternativement par les récepteurs dont les facteurs de puissance
peuvent varier dans des proportions considérables d'un récepteur à l'autre et selon l'utilisation.
La méthode d’estimation de la puissance optimale du transformateur peut être plus ou moins
sophistiquée. On procède en général de la manière suivante :
On établit un bilan des puissances pour déterminer la puissance appelée (ou absorbée) sur le
réseau. On calcule successivement :
- la puissance installée Pi (somme des puissances actives en kW des récepteurs)

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- la puissance utilisée Pu (partie de la puissance Pi en kW réellement utilisée) en tenant
compte :
 des coefficients d’utilisation maximale des récepteurs (car ils ne sont pas en général
utilisés à pleine puissance)
 des coefficients de simultanéité par groupes de récepteurs (car ils ne fonctionnent pas
en général tous ensemble)
- la puissance appelée Sa correspondant à Pu (car la puissance assignée des
transformateurs est une puissance apparente en kVA alors que Pu est en kW) en tenant
compte :
 des facteurs de puissance
 des rendements.
Remarque :
- On peut parfois être amené à déterminer pour la journée la plus chargée de l’année la
valeur Pc en kW de la puissance maximale consommée en la ramenant à une
puissance apparente Sc. La comparaison entre Sa et Sc décide de la puissance à retenir
- Il faudrait aussi souvent prendre en compte des surcharges brèves ou prolongées pour
ne pas provoquer un vieillissement prématuré du transformateur.

VII- PROTECTION DES TRANSFORMATEURS

Le transformateur est un élément particulièrement important d’un réseau. Il subit toutes les
perturbations des réseaux côté HT amont (coups de foudre, coupures de ligne, etc.) et côté BT
aval. Il doit être protégé efficacement contre tous les défauts, d’origine externe ou interne,
susceptibles de l’endommager
1- Types de défauts
Les principaux défauts pouvant affecter un transformateur sont les suivants :

a- Surcharge
Elle peut résulter d’une augmentation du nombre de charges alimentées simultanément et/ou
de la puissance absorbée par une ou plusieurs charges.
La surintensité de longue durée produite provoque une élévation de température préjudiciable
à la tenue des isolants et à la longévité du transformateur.
b- Court-circuit
Il peut être d’origine :
- interne : défaut entre conducteurs de phases différentes ou entre spires d’un même
enroulement. L’arc de défaut dégrade le bobinage et peut entraîner un incendie. Dans
un transformateur à huile, il provoque l’émission de gaz de décomposition dont
l’accumulation peut être dangereuse. Un court-circuit violent provoque des dégâts
importants pouvant détruire le bobinage, voire la cuve.
- externe : défaut entre phases des liaisons aval. Le courant de court-circuit aval
provoque dans le transformateur des efforts électrodynamiques qui peuvent affecter
mécaniquement les bobinages et évoluer ensuite en défaut interne.
c- Défaut à la masse
Ce défaut d’origine interne peut se produire entre le bobinage et le noyau magnétique. Pour
un transformateur à huile il provoque un dégagement gazeux qui peut entraîner la destruction
du transformateur et un incendie.

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L’amplitude du courant de défaut à la masse dépend du régime de neutre des réseaux amont et
aval et de la position du courant dans le bobinage.
- couplage étoile : le courant varie entre 0 et la valeur maximum selon que le défaut est
à l’extrémité neutre ou phase de l’enroulement
- couplage triangle : le courant varie entre 50 % et 100 % de la valeur maximum selon
que le défaut est au milieu ou à une extrémité de l’enroulement.

2- Principaux dispositifs de protection


a- Parafoudres HTA de protection contre les défauts amont
Ils protègent contre les défauts sur le réseau du distributeur d’énergie et sont installés à
proximité immédiate du transformateur, aux points de raccordement HTA. Cette protection
s’impose quand :
- le niveau kéraunique Nk de la région (nombre de jours / an où le tonnerre à été
entendu dans la zone du poste) est supérieur à 25
- les manoeuvres d’un transformateur faiblement chargé ou en phase de magnétisation
restent "occasionnelles" (moins de 10 par an),
- le poste est alimenté par un réseau comprenant des parties aériennes, suivies d’un
câble enterré de plus de 20 m de long.
b- Cellules de protection par fusible ou disjoncteur
Elles réalisent la protection contre les courts-circuits et les surcharges.
c- Relais de protection (type DMCR ou DGPT2)
Ces appareils de protection spécifiques aux transformateurs immergés signalent toute
anomalie. Ils donnent l’alarme et provoquent le déclenchement dès qu’ils détectent un
dégagement gazeux ou une élévation de température anormale du diélectrique.
d- Sondes PTC
Les sondes PTC sont placées entre le circuit magnétique et les enroulements BT des
transformateurs secs type Trihal. Elles détectent des seuils de température pour donner
l’alarme et provoquer le déclenchement

3- Protections communes à toutes les technologies


a- Fonctionnement sans protection amont
Certains transformateurs sont uniquement protégés contre les surcharges ou courts-circuits
côté utilisation par un disjoncteur ou des fusibles BT. C’est le cas pour de petites puissances
(électrification rurale - postes haut ou bas de poteau).
Ceci présente l'inconvénient, en cas de défaut interne, d'amener un déclenchement général de
la première protection amont qui voit le défaut.
b- Protection "masse-cuve"
Cette disposition est recommandée par la NF C13-200 dès que la puissance du transformateur
atteint 5 MVA, quelle que soit la technologie utilisée.
Une protection à maximum de courant faiblement temporisé installée sur la connexion de
mise à la terre de la masse du transformateur (si son réglage est compatible avec le régime de
neutre) signale tout défaut interne à la masse et permet la mise hors tension du transformateur.
Elle nécessite d’isoler le transformateur par rapport à la terre : des précautions sont à prendre
pour éviter la mise à la masse intempestive par les galets, départ gaine...
c- Protection par déclencheurs indirects
L’utilisation de transformateurs de courant et de relais appropriés rend cette protection
adaptable à toutes les exigences de protections.
L’emploi de réducteurs d’intensité permet en effet :
- d’alimenter les relais par des courants faibles

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- de concevoir des relais à larges plages de réglage tant en intensité qu’en temporisation
avec combinaison possible de plusieurs fonctions.

4- Protection spécifique à chaque technologie


Pour les transformateurs immergés, la réglementation impose des dispositifs prévenant et/ou
limitant les conséquences d’un incident.
a- Transformateurs immergés (type Minera) : bloc relais
La protection des transformateurs contre tout échauffement nuisible est réalisée par un relais
(type DMCR ou DGPT2) conforme aux normes NF C 13-200 et NF C 17-300.
Ce dispositif détecte les anomalies au sein du diélectrique liquide des transformateurs
immergés ERT (Etanches à Remplissage Total) : baisse de niveau ou émission de gaz,
élévation de pression et de température.
Le relais ferme un contact qui donne un ordre d’ouverture à la cellule de protection du
transformateur, assurant la mise hors tension exigée des normes.
Cette protection repose sur la détection des anomalies suivantes :
- dégagements gazeux, car un incident interne provoque toujours un dégagement
gazeux plus ou moins important dû à la décomposition des isolants (liquides ou
solides) sous l’action de l’arc électrique.
- anomalie d’étanchéité par la signalisation des baisses de niveau du diélectrique avec :
 visualisation par flotteur
 action électrique par flotteur en cas d’une baisse importante de niveau.
Nota : le complément de remplissage du transformateur peut être fait facilement par la partie
supérieure du bloc relais.
- pression excessive dans la cuve par un pressostat à contact électrique pré-réglé en
usine à 0,2 bars (conformément à la NF C 13-200).
- température anormale au sein du diélectrique. En plus d'une visualisation de la
température par thermomètre à cadran, deux thermostats indépendants et réglables
assurent, l'un l'alarme (réglage normal à 90 °C) et l'autre le déclenchement (réglage
normal à 100 °C).

b- Transformateurs secs enrobés (type Trihal) : protection thermique


La protection des transformateurs secs enrobés contre tout échauffement nuisible peut être
assurée par un contrôle de température des enroulements à l’aide de sonde à coefficient de
température positif (PTC en anglais).

5- Ventilation mode de refroidissement et normes de construction


La ventilation correcte du local transformateur est indispensable : une circulation d’air
restreinte engendre une réduction de la puissance nominale de transformateur.
La ventilation doit être prévue et étudiée à l’avance en fonction des spécificités du local.
a- Ventilation
Dans le cas général du refroidissement naturel (AN), la ventilation du poste a pour but de
dissiper par convection naturelle les calories produites par les pertes totales du transformateur
en fonctionnement, ainsi que pour tous les équipements en service dans le local.
Une bonne ventilation comportera un orifice d’entrée d’air frais dans le bas du local et un
orifice de sortie d’air situé en haut, sur la paroi opposée du local.
Il faut noter qu’une circulation d’air restreinte engendre une réduction de la puissance
nominale de transformateur.
Une ventilation forcée du local est nécessaire en cas de température ambiante supérieure à 20
°C, de local exigu ou mal ventilé, de surcharges fréquentes.
L’extracteur sera positionné en partie haute et pourra être commandé par thermostat.

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Le dimensionnement des ventilations doit être adapté aux pertes du transformateur, des autres
équipements du local et aux pertes de charges qui interviennent entre l’entrée et la sortie d’air.
Il devra être pris en compte dès la conception du local.

b- Symboles du mode de refroidissement


Le mode de refroidissement d’un transformateur est défini par 4 lettres dont la signification
est résumée ci-dessous :
première lettre : fluide de refroidissement interne en contact avec les enroulements
O : huile minérale ou liquide isolant de synthèse de point de feu > 300 °C
K : liquide isolant avec point de feu > 300 °C
L : liquide isolant à point de feu non mesurable
deuxième lettre : mode de circulation du fluide de refroidissement interne
N : circulation naturelle par thermosiphon à travers le système de refroidissement et
les enroulements
F : circulation forcée à travers le système de refroidissement,
circulation par thermosiphon dans les enroulements
D circulation forcée à travers le système de refroidissement et dirigée du système de
refroidissement jusqu’aux enroulements principaux au moins
troisième lettre : fluide de refroidissement externe
A : air
W : eau
quatrième lettre : mode de circulation du fluide de refroidissement externe
N : convection naturelle
F : circulation forcée (ventilateurs, pompes)

Exemple :
Un transformateur dans l’huile minérale Minera avec :
- refroidissement naturel est de type ONAN
- ajout de ventilateurs sur les radiateurs devient de type ONAF
- fonctionnement possible avec ou sans ventilateur est de type ONAN/ONAF*.
Un transformateur sec enrobé Trihal avec :
- refroidissement naturel est du type AN.
- ajout de ventilateurs devient de type AF.
- fonctionnement possible avec ou sans ventilateur est précisé de type AN/AF (1).
(1) Dans ce cas la puissance du transformateur en ONAN ou AN est inférieure à celle en
ONAF ou AF.

EXERCICES D’APPLICATION
Exercice 1
Donner la représentation du couplage des enroulements des transformateurs triphasés dont
les caractéristiques sont les suivantes :
Yn8; Yyn10; Dy7 ; Dy 5; Yy6
Pour chacun des cas, on vérifiera la valeur de l’indice horaire.
Exercice 2
Les charges d’une installation électrique triphasée branchée sont consignées dans le
tableau ci-après.

CHARGES CARACTERISTIQUES Coefficient Coefficient


d’utilisation de
simultanéït

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é
Moteur 1 P=60KW ;220V/380V ;cosφ=0,8 ; 0,9 0,75
η = 0,9 ;
Moteur 2 P=200KW ;380V/660V ;cosφ=0,85 0,85 0,8
; η = 0,9 ;
Moteur 3 P=120KW ;380V/660V ;cosφ=0,85 0,8 0,75
; η = 0,9 ;
Moteur 4 P=80KW ; 220V/380V ;cosφ=0,8 ; 0,7 0,8
η = 0,9 ;
Compensateur Q = 50KVARs 1 1
à
condensateur
L’usine est alimentée par une ligne HTA de 5,5KV. On vous demande de déterminer la
puissance du transformateur adéquat pour l’alimentation de l’usine en prévoyant une marge
de 25% et ainsi que la valeur minimale du calibre du disjoncteur principal de protection.
1- Démontrer que pour un transformateur Yy les éléments du modèle équivalent du
transformateur colonne sont identiques à ceux du modèle de Thevenin.
2- Des essais réalisés sur un transformateur triphasé Dy ont donné les résultats
suivants :
 Essais à vide : U10 = 1KV ; U20=400V ; I10 = 600mA; P10 = 650W
 Essais en court-circuit : U1cc = 50V ; P1cc =650W ; I2cc = 25A
a- Déterminer le nombre de spires au primaire sachant que le secondaire possède
15000 spires.
b- Déterminer les éléments Rsc, Xsc et Zsc du modèle équivalent du transformateur
colonne.
c- Déterminer les éléments Rs, Xs et Zs du modèle équivalent du transformateur
colonne.
d- Déterminer le courant dans les enroulements du transformateur ainsi que son
rendement lorsqu’il alimente un moteur portant les indications : 12KW ;
220V/380V ; cos φ 0,8 ; η= 0,93
3- Reprendre l’exercice 4 avec un transformateur Yd.
Exercice 4
1°) Sur la plaque signalétique d'un transformateur on relève les indications suivantes :
400 kVA, 20 kV - 235/410 V, 50 Hz
1- Traduisez ces informations.
2- Sur le même transformateur on relève aussi les valeurs Dy l ; à quoi correspondent
ces indications ?
3- Quelle protection doit-on prévoir sur un transformateur côté basse tension ?
4- À votre avis quels sont les avantages d'un transformateur à refroidissement dans l'air
par rapport à un transformateur à refroidissement dans l'huile ?
5- Dans un poste de transformation, le disjoncteur côté BT déclenche, cela provient-il
d'un défaut du transformateur ? pourquoi ?

VIII- TRANSFORMATEURS DE MESURES

Il s’agit principalement des transformateurs de courant (ou d’intensité) et des


transformateurs de tension. Ils sont destinés à alimenter des appareils de mesure, des
compteurs, des relais, et autres appareils. Ils doivent diviser le courant (TC) ou la

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tension (TT) à mesurer par un facteur constant lorsque ces derniers sont très élevés
pour être mesurés directement.

Par exemple, l’exploitation des réseaux de transport et de distribution d’électricité


nécessite le comptage et la surveillance de l’énergie transitant par les lignes et les
câbles. Compte tenu du niveau très élevé des grandeurs en présence, des TT et des TC
(ou TI) sont donc nécessaires pour effectuer leur mesure en temps réel afin d’assurer
une bonne surveillance des défauts et une bonne maitrise de la consommation. C’est
pourquoi ils sont très présents dans les postes de transformation.

Les caractéristiques essentielles d’un T.C. sont les suivantes :


• Courants primaires : 10 A ; 12,5 A ; 16 A ; 20 A ; 32 A ; 40 A ; 64 A ; 80 A, …
• Courants secondaires : 1 A et 5 A.
• Fréquences nominales : 50 Hz et 400 Hz.
• Classes de précision : 0,1 ; 0,2 ; 0,5 ; 1 ; 2.
• Puissances apparentes disponibles au secondaire : de 2,5 à 100 VA. Le T.C. est
destiné à alimenter des appareils de mesure, des compteurs, des relais qui possèdent de
faible consommation.
• Erreurs de déphasages en fonction de la charge du T.C

IX- MAINTENANCE DES TRANSFORMATEURS DE PUISSANCE

Pour les transformateurs de grande puissance il faut appliquer les deux concepts de
maintenance :

• maintenance préventive, effectuée selon des critères déterminés, dans l’intention de


réduire la probabilité de défaillance ou la dégradation du service rendu, dans ses deux
formes : systématique et conditionnelle ;

• maintenance corrective, effectuée après une défaillance.

1- Opérations de maintenance préventive

Les termes définis sont représentatifs des opérations nécessaires pour maîtriser
l’évolution de l’état réel du bien, effectuées de manière continue ou à des intervalles
prédéterminés ou non calculés sur le temps ou le nombre d’unités d’usage.

a- Inspection

Activité de surveillance s’exerçant dans le cadre d’une mission définie. Elle n’est pas
obligatoirement limitée à la comparaison avec des données préétablies. Pour les

16
transformateurs l’inspection peut comporter : l’examen minutieux des fondations, de
l’état extérieur des cuves, des fuites éventuelles, de l’état des isolants, etc.

b- Contrôle

Vérification de la conformité à des données préétablies, suivi d’un jugement. Les


activités de contrôle peuvent aboutir à des actions correctives. Pour les transformateurs
le contrôle peut comporter : l’examen du niveau de l’huile, de l’état des surfaces des
corps isolants, de l’état des relais Buchholz, de l’état de fonctionnement des
équipements de protection et de commutation, etc

c- Visite (de maintenance)

Opération de maintenance préventive consistant en un examen détaillé et prédéterminé


de tout (visite générale) ou partie (visite limitée) des différents éléments du bien. Pour
les transformateurs les visites peuvent comporter les mêmes opérations que pour le
contrôle, si elles sont planifiées dans le temps.

2- Opérations de maintenance corrective

Si les opérations de la maintenance préventive aboutissent à des actions correctives,


ou, si un bien tombe en panne, on procède à des opérations de maintenance corrective.
La maintenance corrective, selon les conditions, peut s’exprimer en deux activités :

a- Dépannage

Action sur un bien en panne en vue de le remettre en état de fonctionnement, au moins


provisoirement. Compte tenu de l’objectif, une action de dépannage peut
s’accommoder de résultats provisoires et de conditions de réalisation hors règles de
procédures, de coût et de qualité, et dans ce cas sera suivi d’une réparation.

Par exemple, les contacts d’un dispositif de commutation sont usés et leur surface est
visiblement détériorée. Si les conditions sont telles que les agents de la maintenance
n’ont pas la possibilité (manque de temps, de pièces de rechange, etc.) d’effectuer la
maintenance corrective dans les règles, ils peuvent rectifier les surfaces (pour sauver la
situation) et après, dans les délais les plus courts possibles, de changer le dispositif
entier ou les parties en question.

b- Réparation

Intervention définitive et limitée de maintenance corrective après défaillance.

17
Chapitre 2 MACHINES A COURANT CONTINU

I- GENERALITES

Les machines à courant continu sont des machines tournantes qui convertissent
l’énergie électrique sous forme de courant continu en énergie mécanique
(fonctionnement en moteur) ou l’énergie mécanique en énergie électrique sous forme
de courant continu (fonctionnement en génératrice à courant continu ou dynamo).
Elles sont donc réversibles.

Le fonctionnement en moteur est le plus utilisé car les dynamos sont remplacées par
des alimentations à courant continu électroniques.

II- CONSTITUTION

Comme toutes les machines tournantes, les machines à courant continu sont
constituées d’une partie fixe (stator) et d’une partie tournante (rotor). La liaison
électrique entre les deux est réalisée par le contact collecteur/balais.

II-1- Le stator

Il porte l’inducteur qui peut être

- Soit un aimant permanent (cas des machines de faible puissance)


- Soit une bobine alimentée en courant continu.

18
Il est caractérisé par le nombre p de paires de pôles.

II-2- Le rotor

Il porte l’enroulement d’induit constitué de bobines logées dans des encoches


longitudinales dont les extrémités sont reliées aux lamelles du collecteur fixé sur
l’arbre.

L’enroulement de l’induit peut être imbriqué ou ondulé. Il est formé de 2a voies


d’enroulements.

II-3- Dispositif collecteur/balais

Le collecteur est un cylindre clavetté sur l’arbre du moteur. Il est constitué de lamelles
isolées entre elles et isolées de l’arbre et sur lesquelles frottent les balais (appelés
communément charbons) logés dans des porte-balais fixés sur le stator.

L’ensemble collecteur/balais assure la liaison électrique entre le rotor et le stator. Il


sert aussi de <<redresseur mécanique>> dans le fonctionnement en dynamo.

Ce système reste l’un des points faible de la machines à courant continu car nécessite
un entretien régulier.

III- FONCTIONNEMENT DES MACHINES A COURANT CONTINU

19
III-1- Différents types de machine

Selon le mode de raccordement de l’inducteur et de l’induit, on distingue différents


types de machines à courant continu :

- Machine à courant continu à excitation séparée ou indépendante


- Machine à courant continu à excitation shunt ou en dérivation ou parallèle
- Machine à courant continu à excitation série
- Machine à courant continu à excitation composée ou compound

III-2- Fonctionnement en moteur

Il est basé sur la loi des forces de Laplace : en effet, lorsque les conducteurs de l’induit
placés dans le champ inducteur sont alimentés, ils sont alors soumis à des forces de
Laplace dont le couple résultant entraine le rotor en rotation.

III-3- Fonctionnement en génératrice à courant continu

Il est basé sur la loi d’induction électromagnétique : en effet, lorsque le rotor placé
dans le champ inducteur est entrainé en rotation par une machine auxiliaire, il ya
variation du flux et ses conducteurs sont alors le siège une fem induite.

La fem induite au bornes d’une spire (e= -dφ/dt) est sinusoïdale mais elle est convertie
‘mécaniquement’ en tension continue par le système collecteur/balais.

III-4- Expression de la fem

On montre que la fem induite aux bornes de la machine peut se mettre sous la forme :

E = pNфΩ/a (en V)

p = nombre de paires de pôles ; a = nombre de voies d’enroulement

N = nombre de conducteurs actifs

Ω = vitesse en rotation en tr/s

Ф = flux utile

N, p et a étant constants, on écrit de façon générale : E = KфΩ

Et si la machine fonctionne à flux constant(cas des machines à excitation séparée par


exemple), alors on écrira : E =k Ω

III-4- Expression du couple électromagnétique

20
La puissance électromagnétique est donnée par : Pem = E.I

D’autre part, on a aussi : Pem = Cem.w = Cem2πΩ (w en rad/s et Ω en tr/s)

On tire : Cem = E.I/(2πΩ) = pNфI/(2πa) que l’on peut encore écrire : Cem = KфI

Et si la machine fonctionne à flux constant, alors on écrira : Cem = k.I

IV- ETUDE DU MOTEUR A COURANT CONTINU


IV-1 Essais sur les moteurs à courant continu
a- Essai en vide

Il permet de relever la caractéristique à vide : Ω = f(iexc) à U = cte

b- Essai en charge

Ici le moteur entraine une charge (une génératrice-balance par exemple qui débite dans
un rhéostat de charge).

Cet essai permet de déterminer :

- La caractéristique de vitesse : Ω = f(I) à U et i constants


- La caractéristique de couple (électromagnétique) : C = f(I) à U et i constants
- La caractéristique mécanique : C = f(Ω) à U et i constants
- La caractéristique de rendement : η = f(I) à U et i constants

IV-2- Moteur à excitation séparée


IV-2-1 Moteur à excitation séparée à vide
a- Schéma de principe :

21
- Le rhéostat de démarrage RhD permet de réduire le courant de démarrage.
En effet : U = E +rI ; donc le courant nominal vaut : I = (U – E)/r
Mais au démarrage, Ω = 0, ce qui entraine E = 0 et le courant de démarrage Id = U/r
est alors très élevé. En insérant le rhéostat de démarrage RhD le courant de démarrage
est alors réduit à Id = U/(r + RhD).
La valeur du rhéostat est donnée par la relation : RhD = U/Id - r
- Le rhéostat de champ RhC permet de régler la valeur du flux (en faisant
varier le courant d’excitation), et par conséquence la vitesse. En effet :
E = K Ωϕ = U -rI , ce qui donne : Ω = (U - rI)/Kϕ
Le flux ϕ = k*i est réglé par : i = uexc/(r + RhC) = f(RhC)
 Si RhC augmente alors i diminue
 Si RhC diminue alors i augmente
 Si i = 0, alors ϕ =0, la vitesse tend vers l’infini et le moteur s’emballe.

b- Mode opératoire
Pour éviter l’emballement du moteur il faut :
- Vérifier la continuité du circuit inducteur avant la mise sous tension
- Alimenter d’abord le circuit inducteur et vérifier que RhC = 0 pour que n soit
minimal
- Avant d’alimenter l’induit, vérifier que la manette de commande du RhD est sur
le plot mort. Manœuvrer lentement pour un démarrage progressif.
- Pour arrêter le moteur, couper d’abord l’alimentation d’induit avant celle de
l’inducteur
c- Caractéristique à vide
En considérant rI <<U on peut donc écrire : Ω = U/Kϕ = cte/ϕ = cte/i
La caractéristique à vide est donc une hyperbole.
Exemple : Un essai à vide réalisé sur un moteur à excitation indépendante a
donné les résultats suivants :

.i(A) 0,65 0,60 0,50 0,40 0,30 0,20


Ω(tr/min) 1420 1450 1500 1560 1720 2050
Tracer la courbe Ω = f(i) et commenter

IV-2-2 Moteur à excitation séparée en charge

22
Pour l’essai en charge du moteur du moteur à excitation séparée, on peut
utiliser comme charge une dynamo-balance (machine à courant continu
excitée en indépendante ou en dérivation, avec l’inducteur monté sur une
carcasse oscillante entre 2 butées.

a- Caractéristique de la vitesse : Ω = f(I)


L’inducteur et l’induit sont alimentés par 2 sources indépendantes.
On a la relation : E = KфΩ = U – rI
D’où on tire : Ω = (U – rI)/Kф
 Puisque ri<<U et ф=k*i indépendant du courant induit I, on peut dire
que la vitesse varie très peu en fonction de I c'est-à-dire en fonction
de la charge (de manière idéale on peut dire que la vitesse est
indépendante de la charge).
 D’autre part si ф = 0, alors Ω tend vers l’infini : le moteur à
excitation séparée s’emballe donc si le flux est coupé.
b- Caractéristique du couple : C = f(I)
On a la relation : Cem = KфI. Or le flux est constant, donc C = kI
c- Caractéristique mécanique : C = f(Ω)
C = kI et Ω = (U – rI)/Kф
On peut en déduire que le couple varie peu avec la vitesse

EXERCICE
Des essais réalisés sur un moteur à excitation séparée ont donné les
résultats suivants :

1- A vide

.i(A) 0,61 0,5 0,4 0,3 0,25


Ω (tr/min) 1500 1580 1660 1800 1950
Tracer la caractéristique à vide et commenter

2- En charge : U = 220V ; P = 20N


Le moteur entraine une génératrice-balance (C = poids*bras du levier = P*L)
I(A) .i(A) L(m) n(tr/s) C(N.m) Ω(tr/s) w(rd/s) Pa(W) Pu(W) .η
2 0.61 - 1500 - 25 157
5 0.60 0.235 1490 4.7 24.8 156
7 0.60 0.339 1480 6.8 24.6 155
9 0.59 0.485 1470 9.7 24.5 154
11 0.59 0.619 1460 12.4 24.3 153
13 0.58 0.753 1450 15.1 24.2 152
15 0.58 0.870 1430 17.4 23.3 150

23
a- Compléter le tableau avec Pa, Pu et η
b- Tracer les caractéristiques de vitesse, de couple et mécanique
c- Commenter les courbes obtenues

IV-3- Moteur à excitation parallèle ou shunt

L’enroulement inducteur est en parallèle avec l’induit.

Ce moteur présente les mêmes caractéristiques que le moteur à excitation


séparée.

IV-4- Moteur série

L’inducteur est monté en série avec l’induit


a- Caractéristique de la vitesse : Ω = f(I)
On a la relation : E = KфΩ = U – rI
D’où on tire : Ω = (U – rI)/Kф

Or, si la machine n’est pas saturée, alors ф=kI et on a : Ω = (U – rI)/KkI et si on


considère que rI<<U alors on peut écrire la vitesse sous la forme: Ω = a/I

 La caractéristique de vitesse est donc une hyperbole


 D’autre part si I = 0, alors Ω tend vers l’infini : le moteur à série
s’emballe donc à vide (ou pour de faibles charges).
b- Caractéristique du couple : C = f(I)
On a la relation : Cem = KфI. Or, ф=kI, on peut alors écrire : C = kI2
c- Caractéristique mécanique : C = f(Ω)
Or, C = kI2 et Ω = a/I, donc le couple peut s’écrire sous la forme :
C=K/Ω2

On peut alors constater que si Ω=0 alors le couple tend l’infini : le moteur série
a un couple de démarrage très élevé. C’est pourquoi il doit toujours être
démarré en charge.

Il est par exemple utilisé comme démarreur des moteurs thermiques (dans les
groupes électrogènes, dans las voitures,…).

EXERCICE

Des essais réalisés sur un moteur série ont donné les résultats suivants :

I(A) 5 10 15 20 25
Ω(tr/min) 2100 1600 1300 1150 1100
C (N.m) 4 11 19 28 38
Tracer les courbes Ω = f(I), C = f(I) et C = f(Ω) et commenter les résultats.

24
V- ETUDE ENERGETIQUE

V-1- Pertes
On distingue trois types de pertes :
a- Les pertes joules
3- Au rotor (induit): Pjr = rI2
4- Au stator (inducteur) : Pjs = reIe2 si l’inducteur est bobiné ou zéro si c’est un
aimant permanent.
b- Les pertes fers
Il y en a au rotor et au stator (s’il est bobiné)
c- Les pertes mécaniques
Elles sont dues aux frottements dans les paliers, par ventilation.
L’ensemble des pertes fers et des pertes mécaniques sont mesurées par un
essai à vide.

V-2- Rendement
En moteur : η = Pu/Pa = Pu/(Pu + Pertes)
En générateur : η = Pu/Pa = (Pu - Pertes)/Pa

VI- MAINTENANCE DES MOTEURS A COURANT CONTINU

CONSTATS CAUSES REMEDES


Manque de courant -défaut d’alimentation -contrôler le variateur
d’excitation -inducteurs coupés (s’il y en a)
-inducteurs en court- -remplacement du
circuit stator bobiné
Collecteur : traces -défaut d’alimentation -vérifier l’alimentation
d’amorçage, -emplois hors -vérifier l’utilisation
arrachement de métal, spécifications -contrôler l’ambiance
rayures, faux-rond -vibrations -réfection du collecteur
-ambiance agressive -dispositif anti-calage
Calage d’induit
Vitesse différente dans Lors du remontage Recaler le rotor selon
un sens par rapport à mauvais indexage la procédure indiquée
l’autre stator par rapporta au dans la notice
flasque et/ou calage
porte-balais
Déclenchement des -ventilation -contrôler le circuit de
sondes -Surcharge refroidissement, le
ventilation forcée et
son sens de rotation
-vérifier le

25
fonctionnement de la
machine entrainée
Usure rapide des balais -fonctionnement et - possibilité de
sous-charge réduction de la
- vibrations ventilation
-revoir équilibrage des
parties entrainées
-support moteur à
contrôleur

Quelques recommandations :
Les conditions de l’ambiance pour l’implantation d’un moteur à courant continu
dépendant de son indice de protection IP
En cas d’arrêt prolongé d’une machine à courant continu il est conseillé de
prendre les précautions suivantes :
 Relever ou isoler les balais du collecteur
 Protéger le collecteur contre les chocs et les projections d’huile

Chapitre 3 LES MOTEURS ASYNCHRONES

I- GENERALITES

Le moteur asynchrone représente la grande majorité du parc des moteurs électriques


utilisés. C’est de loin le plus répandu...
Par rapport aux moteurs à courant continu, il présente certains avantages :
- une maintenance plus facile car pas de balais ni de collecteur
- sa robustesse
- son prix (plus facile à produire)

II- CONSTITUTION ET FONCTIONNEMENT


II-1- Constitution
Le moteur asynchrone est constitué d’une partie fixe (stator) et d’une partie tournante
(rotor).
a- Le stator

26
C’est un cylindre creux portant des encoches dans lesquelles sont uniformément
réparties trois bobines dont les six extrémités aboutissent à la plaque à bornes fixée sur
le stator.

Le couplage du moteur (en étoile ou en triangle) se fait sur la plaque à bornes en tenant
compte de la tension du réseau (Uréseau) et de celles du moteur (UΔ/UY). En effet :
- Si Uréseau = UΔ, alors on choisit le couplage triangle
- Si Uréseau = UY, alors on choisit le couplage Etoile
Exemple :
RESEAU MOTEUR COUPLAGE
3x400V 230/400V ETOILE
3x230V 230/400V TRIANGLE
3x660V 400/690V ETOILE
3x380V 127/200V IMPOSSIBLE : suralimentation
3x380V 380/660V TRIANGLE
3x220V 400/690V IMPOSSIBLE : sous-alimentation
3x660V 380/660V ETOILE
Le couplage sur la plaque à bornes se fait généralement à l’aide de barrettes :

Il faut noter que sur l’indication (UΔ/UY) du moteur, la donnée UΔ correspond à la


tension que peut supporter un enroulement du moteur.

b- Le rotor
Il peut soit bobiné (on dit aussi à bagues), soit à cage d’écureuil (ou en court-circuit).
*Rotor bobiné (ou à bagues)

27
Le rotor est constitué de 3 enroulements couplés généralement en étoile et dont
les 3 autres extrémités sont raccordées à 3 bagues fixées sur l’arbre et sur lesquelles
frottent des balais permettant de refermer le circuit (on peut y insérer des résistances
de démarrage par exemple). Ce type de rotor est en voie de disparation.
*Rotor à cage ( ou en court-circuit)
Le rotor est constitué de barres conductrices court-circuitées aux 2 extrémités,
donnant ainsi l’aspect d’une cage d’écureuil.
C’est le moteur asynchrone le plus utilisé.

Remarque
Plusieurs moyens sont utilisés pour fabriquer un MAST de haut rendement. La figure
de la page suivante présente les différents éléments de construction d’un MAST :

28
Selon la norme européenne CEI 60034-30, depuis le 1er janvier 2015, seuls les
moteurs IE3 (rendement premium) sont autorisés pour un fonctionnement en ligne
direct, bien que les moteurs IE2 (haut rendement) avec variateur de vitesse soient aussi
admis pour la plage de puissance de 7,5 - 375kW.

II-2 Présentation physique du MAS


II-2-1 Plaque à bornes
C’est le dispositif permettant de raccorder le moteur à son alimentation. On n’y
retrouve chacune des deux extrémités de chacun des trois enroulements.
Lorsque le moteur comporte des accessoires (protection thermique ou résistance de
réchauffage), ceux-ci sont raccordés sur des dominos à vis ou des planchettes par des
fils repérés.

29
II-2-2 Plaque signalétique ou plaque d’identification

C’est la carte d’identité du moteur, on y retrouve fréquemment :


1 : la classe de température ou classe d’isolant. Elle est repérée par une lettre (ex : B, E
ou F) et contient deux renseignements :
- la température maximum du moteur : Өmax
- l’échauffement maximum du moteur : ΔθMAX

2 : l’indice de protection IP sur deux chiffres


- 1er chiffre : protection contre la pénétration des corps solides
- 2eme chiffre : protection contre la pénétration des corps liquides
Bien que ce soient ces 2 chiffres qui sont régulièrement utilisés, il faut noter que
l’indice de protection tient sur 3 chiffres dont le 3e indique la protection du
moteur contre les chocs mécaniques.
3 : le mode de refroidissement
4 : le type de service (ex : S1, le service continu)
5 : les caractéristiques d’alimentation électrique (ex : 230/400V 9/5.2A 50Hz). Le
MAS accepte en général une variation de plus ou moins 10% au tour de ces valeurs
nominales.
230V : représente la tension dans le couplage en triangle ; c’est la tension que peut
supporter chaque enroulement du transformateur.
400V : représente la tension dans le couplage en étoile
9A : représente le courant absorbé dans le couplage en triangle ;
2,5A : représente le courant absorbé dans le couplage en étoile

6: la puissance utile (on indique toujours ce type de puissance, sauf dans le cas des
machines comme les pompes où la puissance absorbée est indiquée) .
Rappel : 1 ch = 736W en Europe (attention, le cheval britannique est différent car issu
du système impérial : 1HP=746W)
7: le type et 11 le numéro de série du moteur
8: le nom du constructeur
9:la masse du moteur
10 : la position du montage
Autres :
30
-l’indice de résistance aux chocs : IK
- le rendement nominal ŋ = Pu / Pa
Pu : Puissance utile (mécanique)
Pa : Puissance absorbée (électrique)
- le facteur de puissance : cos φ (déphasage en sinusoïdal entre V et J). Au démarrage,
sa valeur est faible (0,35 environ) puis croit jusque environ 0,8.
- La fréquence nominale de rotation en tr/min.

II-3 Fonctionnement

II-3-1 Théorème de Ferraris

Si trois bobines régulièrement décalées dans l’espace et formant p paires de pôles sont
alimentées par un système triphasé de courant de fréquence f, alors il se crée un champ
tournant à la vitesse Ωs = f/p en tr/s (ou ns = 60f/p en tr/mn) appelée vitesse de
synchronisme.

Remarque :

- Si on place au centre des bobines un disque métallique libre de tourner autour


d’un axe, alors ce dernier se met à tourner dès que les bobines sont alimentées.
Mais seulement il tourne un peu plus lentement que le champ tournant : cette
expérience illustre le fonctionnement du moteur asynchrone dans lequel le
disque est remplacé par un rotor bobiné ou en court-circuit.
- Si on place au centre des bobines un disque métallique libre de tourner autour
d’un axe, alors ce dernier se met à tourner dès que les bobines sont alimentées.
Mais seulement il tourne un peu plus lentement que le champ tournant : cette
expérience illustre le fonctionnement du moteur asynchrone dans lequel le
disque est remplacé par un rotor bobiné ou en court-circuit.
- Si on place au centre des bobines un aimant libre de tourner autour d’un axe,
alors ce dernier se met à tourner dès que les bobines sont alimentées, mais cette
fois à la même vitesse que le champ tournant : cette expérience illustre le
fonctionnement du moteur synchrone dans lequel le disque est remplacé par un
rotor à aimant.

II-3-2 Principe de fonctionnement


Lorsque les enroulements statoriques sont alimentés, il se crée un champ
tournant qui balayant les conducteurs produit dans ceux-ci des courants induits.
Ces derniers créent à leur tour un couple qui entraine le rotor à la poursuite du
champ tournant mais à une vitesse différente. C’est pourquoi on parle de moteur
asynchrone.
II-3-3 Glissement
C’est l’écart relatif entre la vitesse de synchronisme et la vitesse du rotor.
31
On a donc : g = (ns – n)/ns
.g(glissement) g=0 g<0 0<g<1 g=1 g>1
.n(vitesse) .ns .n >ns 0<n< ns .n = 0 .n = 0
Mode de Pas de Génératrice Moteur arrêt Freinage
fonctionnement couple asynchrone

La vitesse de synchronisme est donnée par : ns = 60f/p (en tr/mn)


On en déduit alors la vitesse de rotation du moteur ;
n = 60ns /p = 60f(1-g)/p (en tr/mn)
Les vitesses de synchronisme sont standardisées en fonction de la fréquence
 Pour f=50Hz on a par exemple n = 3000/p soit :
p 1 2 3 4 5 6
ns (tr/mn) 3000 1500 1000 750 600 500

 Construire le même tableau pour f = 60Hz, f = 25Hz, f = 20Hz.

III- ETUDE ELECTROMECANIQUE

III-1 Expression de la fréquence des courants rotoriques

La vitesse relative du rotor par rapport au champ tournant est donnée par la relation
suivante: n’ = ns – n = 60f2/p où f2 est la fréquence des courants rotoriques

Ce qui donne : g.ns = 60f2/p ou encore g*60f/p = 60f2/p c'est-à-dire : f2 = g*f

III-2 Expressions des fem

- Au stator : E1 = K1N1fфmax
- Au rotor : E2 = K2N2f2фmax = K2N2gfфmax
Le rapport entre les 2 équations donne : E2/E1 = (K2N2 /K1N1).g = m.g
A l’arrêt, g = 1 et on a : E2/E1 = m.g
Le moteur asynchrone est donc assimilable à un transformateur de rapport de
transformation m.

III-3 Expression des courants rotoriques

La loi des mailles appliquée à un enroulement rotorique donne : E2 – (R2+jgX2)I2 = 0.

On en déduit : I2 = E2 /(R2 + jgX2) = gm.E1 /(R2 + jgX2)


Si on néglige les influences de la résistance et de l’inductance de fuites de chaque
enroulement statorique, alors E1≈ -V1. On peut alors écrire :
I2 = -gm.V1 /(R2 + jgX2) (fréquence g.f)
32
III-4 Schémas équivalents du moteur asynchrone triphasé
Par analogie avec le transformateur on peut établir le schéma suivant :

Ou encore en ramenant toutes les impédances au primaire (que l’on divise par m2):

La puissance transmise au rotor ou puissance électromagnétique est donnée par ;


Ptr =Pem = 3 (R2/gm2) I1t2 = 3 R2I22 / g
Les pertes par effet Joule au rotor Pjr sont données par :Pjr = 3 R2I22
Les pertes joules au rotor valent donc: Pjr = g.Ptr
D’autre part on a aussi : Pjr = 3 R2I22 = 3 (R2/m2) I1t2
En fractionnant alors la résistance en 2, on obtient le modèle suivant :

33
Les pertes joules rotoriques sont données par : Pjr = 3R2I22= 3R2(I1t/m)2=3(R2/m2) I1t 2
Cette relation montre que la résistance R 2/m2 correspond aux pertes joules rotoriques.
Donc, la résistance R2(1-g)/gm2 restante correspond à la puissance mécanique du
moteur : PM = 3[R2(1-g)/gm2].Itr2

La puissance mécanique vaut alors : PM = (1 – g)Ptr

III-4 Expression du couple électromagnétique

La puissance électromagnétique est donnée par : Pem = 3R2I22/g = Cem.w

Où I22 = g2m2V12 /(R22 + g2X22) et w = 2πΩs = f/p

On en déduit l’expression du couple : Cem = 3m2V12gR2/[2πΩs(R2 + g2X22)]

III-5 Etude de la caractéristique mécanique C = f(Ω)

Etudions d’abord la courbe C=f(g) puis ensuite C = f(Ω)

D’après l’expression précédente du couple Cem on a :

- Pour g<<, la fonction se rapproche du rapport des monômes de plus haut dégré
et la courbe tend vers : Cem ≈ k.g (hyperbole)
2 2
- Pour g>>, le terme g X2 devient négligeable et la courbe tend alors vers :
Cem ≈ k/g (droite)

On démontre que dCem/dg = 0 pour g = ± g0 = ±R2/X2


La courbe admet donc deux extrémums.
On en déduit la courbe suivante :

34
 Couple maximal

Le couple atteint son maximum Cmax pour le glissement g=g0=R2/g et on a:


Cmax = [3m2p/8π2L2].E12/f2 .
Si on néglige les impédances du stator, alors : E1 = -V1 et Cmax = [3m2p/8π2L2].V12/f2
Donc Cmax = k(V1/f)2
Cette formule montre que lors de la variation de la vitesse par action sur la fréquence,
il faut aussi faire varier la tension de sorte que V 1/f = constante si on veut garder le
couple maximal constant.

IV- DIAGRAMME DU CERCLE


C’est un diagramme de Fresnel particulier. Il établit graphiquement pour un point de
fonctionnement donné du moteur les valeurs des intensités I 1 du courant statorique, du
déphasage φ1, des puissances (absorbée, utile, pertes), du couple électromagnétique,
du glissement et ceci à partir de quelques essais préalable sur le moteur.
IV-1- Représentation du courant du stator
Construisons le diagramme de Fresnel de la relation I1 = I10 + I1’

35
On démontre que le déphasage φ2 est donné par : tanφ2 = gX2/R2
Quand la charge varie pour le moteur, g varie, φ2 varie, le point représentatif M se
déplace. On démontre que AB = m2V1/X2
Donc, à tension et fréquence d’alimentation fixées, la longueur AB reste constante,
car elle ne dépend que de V1 et X2. Le point M, tel que (AM, MB) = 90° décrit donc un
demi-cercle de diamètre AB, lorsque la charge du moteur varie, ou lorsque R2 varie.

IV-2- Construction du diagramme du cercle


Le diagramme du cercle est construit à partir de quelques essais sur le moteur.
- Un essai à vide sous tension nominale, permet de connaitre I10 (càd I10 et φ10).
On construit alors le point A tel que OA = I10
- On sépare les pertes mécaniques et ferromagnétiques et on construit le point A’
tel que : (A’’A’) = Pertes fer/3V1 et (A’’A) = Pertes méca/3V1
On peut aussi réaliser un essai au synchronisme sous tension nominale, le rotor
étant entraîné à Ωs par un moteur auxiliaire. On détermine alors I1s (I1s et φ1s) et on
construit OA’ = I1s
- Un essai en court-circuit (enroulements rotoriques court-circuités), rotor bloqué,
sous tension réduite Vcc (telle que l’intensité du courant appelé soit voisine de
l’intensité nominale) permet de mesurer I1cc (I1cc et φ1cc) ; on admet que le
circuit magnétique n’est pas saturé, donc : I1ccn = I1cc*V1/Vcc.
D’où le point C (g=1) tel que OC = I1cc (I1cc,φ1cc)
- Le cercle cherché passe par les points A’ et C et son centre est sur la droite (D’)
faisant avec la droite (D), perpendiculaire à V1 issue de A’, un angle γ tel que :
tgγ = sinγ = 2r1I1m/V1
Où I1m = (OA’’) est la composante réactive du courant à vide, autrement dit
l’intensité du courant magnétisant de la machine sous tension nominale.
La médiatrice de A’C coupe (D’) en O’, centre du cercle cherché.
- On cherche la droite des couples et des puissances électromagnétiques, droite
A’D qui sépare les pertes Joule du stator de celles du rotor, en construisant le
point C’ qui divise C’’C (C’’ est la projection de C sur (D) de telle sorte que :
Pjsccn = 3V1(C’’C’) et Pjrccn = 3V1(C’C)
Pour cela on cherche C’ grâce à : C’’C’ = 3r1I21ccn/(3V1) = r1I1ccn/V1
La droite A’C coupe le cercle en D (g infini). On trace la droite des puissances
mécaniques (A’C) et la droite des puissances utiles (AC) ainsi qu’une échelle de
glissement (droite Δ perpendiculaire à O’D ou droite Δ’ parallèle à A’D).
D’où le diagramme circulaire cherché (pour un enroulement) et les grandeurs
qu’on peut y lire.

36
Exploitation du diagramme du cercle

A partir du diagramme circulaire précédent on peut déduire :

- Intensité du courant primaire : I1 = (OM)


- Intensité du courant secondaire :I2 = (A’M)/m
- Facteur de puissance primaire : cosφ1 = (HM)/(OM)
- Puissance absorbée : P = 3V1(HM)
- Puissance réactive absorbée : Q = 3V1(OH)
- Pertes ferromagnétiques : Pfer = 3V1(HH’)
- Pertes joule stator : Pjs = 3V1(H’P)
- Pertes joule rotor : Pjr = 3V1(PP’)
- Pertes mécaniques : Pm = 3V1(P’P1)
- Puissance utile : Pu = 3V1(P1M)
- Puissance mécanique : PM = 3V1(P’M)
- Puissance électromagnétique : Pem = 3V1(PM)

37
- Moment du couple électromagnétique : Cem = 3V1(PM)/Ωs
- Moment du couple mécanique : Cm = Cem
- Moment du couple utile : Cu = Pu/Ω = Pu/[Ωs(1-g)]
- Rendement : η = (P1M)/(HM)
- Glissement : g = (am)/(ac)
Remarque :
Pour les moteurs de fortes puissances, les pertes mécaniques sont négligeables
devant les pertes ferromagnétiques (A et A’ sont confondus) ; d’autre part,
l’angle γ est tellement petit (les droites (D) et (D’) sont confondues) que l’on
peut admettre que le centre du cercle se trouve sur la droite (D).

V- ETUDE ENERGETIQUE

IV-1 Pertes

- Pertes joules au stator : Pjs = 3RI2/2


où R est la résistance mesurée entre 2 bornes et I le courant de ligne.
- Pertes fers au stator : Pfs
Elles sont mesurées à vide.
- Pertes joules au rotor : Pjr = gPtr
- Pertes fers au rotor : Pfs
Elles sont très souvent négligées car la fréquence au rotor est très faible.
- Pertes mécaniques : pm
L’ensemble des pertes fer et des pertes mécaniques sont appelées pertes
constantes : Pc = Pfs + pm
Elles sont mesurées par un essai à vide.
En effet, la puissance absorbée à vide est:
P10 = Pfs + pm + 3R1I102/2 = Pc + 3R1I102/2
On a donc : Pc = P10 - 3R1I102/2 ≈ P10 (car le courant à vide I10 est faible).
En absence d’informations on prend souvent Pfs = pm

IV-2 Puissances

Les puissances mises en jeux dans un moteur asynchrone triphasé peuvent être
regroupées comme suit :

38
IV-3 Rendement

Le rendement est donné par : η = Pu/Pa = (√3.UIcosφ – Pertes)/√3.UIcosφ

VI- COMMANDE DES MOTEURS ASYNCHRONES TRIPHASES

V-1 Démarrage

Au démarrage des moteurs électriques, l’appel du courant est très élevé. L’objectif des
procédés de démarrage est de diminuer ces pointes d’intensité afin de diminuer les
perturbations sur le réseau d’alimentation. Ce qui pourrait détériorer les appareils
raccordés sur la même ligne ou perturber leur fonctionnement.
On gardera cependant à l'esprit que toute diminution du courant entraîne également
une diminution du couple.
En général, l'utilisation d'un procédé de démarrage est nécessaire pour les moteurs
d'une puissance à partir de 5,5kW. On trouve davantage de précisions dans la norme
NF C 15100 [Art 559.6.1 Limitation des troubles dus au démarrage des moteurs]
En tout état de cause il faut limiter le courant pendant le démarrage tout en conservant
un couple moteur suffisant pour assurer le démarrage car la réduction du courant réduit
également le couple du moteur.
Le tableau suivant donne un récapitulatif des procédés de démarrage avec leurs
performances.

Performances des procédés de démarrage fréquents

Modes de Direct Etoile/triangle


Résistances Résistances Electronique
démarrage statoriques rotoriques
ID 4 à 8 In 1,3 0 2,6In 4 à 5In 2 à 3In Réglable
CD 0,5 à 4Cn 0,2 à 1,5Cn 0,6 à 0,9Cn 2,5Cn Réglable
Avantages câblage Peu onéreux, Pas de coupure Excellent Performances
simple, câblage assez d’alimentation rapport excellentes,
économique, simple couple/courant contrôles
fort couple de sophistiqués
démarrage
Inconvénien Pointe de Couple de Réduction Moteur cher, Prix du
ts courant de démarrage modeste de la nécessité de variateur,

39
démarrage faible, coupure pointe de résistances, durée de vie,
élevée d’alimentation courant, coût limité aux ambiance
des résistances, moteur à cage tempérées
câblage
important
Applications Petits Moteurs à Machines à Démarrage Presque
moteurs couplage forte inertie avec forte partout
triangle, charge mais
moteurs progressive
démarrant à
vide

V-2 Inversion du sens de marche

Pour inverser le sens de rotation des moteurs asynchrones triphasés, il suffit de


permuter de phases d’alimentation (voir les schémas de puissance et de commande)

V-3 Freinage des moteurs asynchrones.

Dans certains cas, l'arrêt du moteur peut bien évidemment se faire en roue libre (arrêt
naturel sans intervention extérieure). Cependant, de très nombreuses applications
nécessitent une intervention appelée ≪freinage ≫. Le freinage est généralement
électrique ou mécanique.

V-3-1 Freinages électriques

a- Freinage par injection de courant continu


Après avoir isolé le moteur de son réseau d'alimentation alternative, on injecte
du courant continu entre deux phases du stator (voir les schémas de puissance et
de commande).
b- Freinage par contre courant
Le procédé consiste à inverser 2 phases (et seulement deux), de l'alimentation du
moteur (voir les schémas de puissance et de commande). Ce croisement a pour effet
d'inverser le sens de rotation du champ tournant. La difficulté consiste à arrêter cette
alimentation croisée avant que le moteur ne se mette à tourner dans l'autre sens. On
utilise généralement un capteur de vitesse de type centrifuge pour couper cette
alimentation.
Pour limiter le courant dans le stator qui peut atteindre des valeurs très importantes, on
insère souvent des résistances en série avec le stator.

V-3-2 Freinages mécaniques

On appelle freinage mécanique les procédés qui consistent à dissiper l'énergie


cinétique sous forme d'énergie thermique en utilisant un système de friction. Dans le
cas des moteurs électriques, il s'agit généralement d'un sabot qui vient frotter sur
l'arbre du moteur ou sur un disque solidaire.

40
Pour désigner un moteur comportant un dispositif de freinage mécanique, on utilisera
fréquemment l'appellation ≪ moteur frein ≫.
Si le moteur frein est alimenté par l'intermédiaire d'un variateur de vitesse ou d'un
démarreur électronique, on veillera à ce que le frein ne soit pas alimenté en aval de ce
dispositif électronique : le frein doit toujours être alimenté par la tension provenant
directement du réseau (tension sinusoïdale pure, voire dans certains cas redressée
double alternance).

a- Frein à manque de courant


Il faut alimenter l'électroaimant du frein pour que le sabot libère le rotor. Le gros
avantage de ce système est que le freinage peut être obtenu y compris en cas de
disparition de la tension d'alimentation du réseau. Il s'agit d'une sécurité qui est
normativement obligatoire sur tous les systèmes à déplacements de charges verticales
(exemple : ascenseur, monte-charge, etc.).
b- Frein à appel de courant
L'alimentation de l'électroaimant du frein permet de plaquer le sabot sur le rotor. Il faut
donc alimenter le frein pour qu'il agisse. L'inconvénient de ce système est, qu'en cas de
disparition de la tension sur le réseau, on ne peut plus obtenir le freinage. A l'inverse,
son avantage est justement que l'ensemble mécanique puisse être manoeuvré même en
cas de panne du réseau électrique.

V-4 Appareillage de « départ-moteur »

Un départ-moteur peut être constitué de 1, 2, 3ou 4 appareillages différents assurant


une ou plusieurs fonctions (protection contre les courts-circuits, isolement,
commutation, protection thermique ).
Dans le cas d'association de plusieurs appareils, il est nécessaire de les coordonner de
façon à garantir un fonctionnement optimisé de l’application moteur. Les paramètres à
prendre en compte pour protéger un départ-moteur sont multiples, ils dépendent :
- de l'application (type de machine entrainée, sécurité d'exploitation, cadence des
manoeuvres, etc.)
- de la continuité de service imposée par l'utilisation ou par l'application
- des normes à respecter pour assurer la protection des biens et des personnes.

Les fonctions électriques assurées par l’appareillage électrique au départ d’un moteur
sont de natures très différentes :
- La protection :
 Protéger le démarreur et les câbles contre les courts-circuits. Cette fonction est
assurée par un disjoncteur (autrefois par des fusibles).
 Protéger le moteur et les câbles contre les faibles surintensités (10In). Les relais
(ou déclencheurs) thermiques assurent la protection contre ce type de défaut.
 Protections spécifiques supplémentaires : par exemple contre les défauts
d'isolement, les manques de tension, l'inversion d'ordre des phases, etc...
- L’isolement ou sectionnement : isoler le circuit en vue d'opérations de
maintenance sur le départ-moteur. Cette fonction est assurée par le sectionneur.
- La commande : mettre en marche et arrêter le moteur éventuellement mise en
vitesse progressive. Cette fonction est assurée par le contacteur.
41
V-4 Critères de choix du moteur et de l’appareillage

a- choix du moteur
Le choix du moteur tient compte de :
- de la charge : puissance utile, fréquence de rotation, couple
- du réseau : fréquence d’alimentation, tension d’alimentation
- de l’environnement : indice de protection, classe d’échauffement, dimensions,
montage.
- d’autres contraintes d’éco-conception
En effet, selon la norme européenne CEI 60034-30, depuis le 1er janvier 2015, seuls
les moteurs IE3 (rendement premium) sont autorisés pour un fonctionnement en ligne
direct, bien que les moteurs IE2 (haut rendement) avec variateur de vitesse soient aussi
admis pour la plage de puissance de 7,5 - 375kW.
Cependant cette exigence ne s’applique pas aux servo-moteurs ni aux moteurs
fonctionnant dans certaines conditions particulières :
• moteurs conçus pour fonctionner en immersion complète dans un liquide
• moteurs complètement intégrés dans un produit
• aux moteurs conçus spécifiquement pour fonctionner dans au moins une condition
suivante : altitude > 1 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, températures d'air
ambiant > 40°C, température de service maximale > 400 °C, températures d'air
ambiant < -15°C pour tous les moteurs ou < 0°C pour les moteurs avec
refroidissement à air, température de l'eau de refroidissement <5°C ou >25°C à
l'entrée du moteur
• aux moteurs-freins

Bien que la CEI 60034-30 ne s'applique pas à ces cas, certains constructeurs ont
décidés de l'appliquer dans leur fabrication (exemple : « Moteur frein FCR » de Leroy
Somer).

b- choix de l’appareillage
- Contacteur : nombre de pôles, nombre et type de contacts auxiliaires, tension
et fréquence bobine, puissance, catégorie d’emploi
- Relais thermique: plage de réglage, classe (10, 20, 30...), différentiel,
compensé, montage direct sous contacteur, etc...
- Fusibles : type (aM pour le MAS), taille et forme, calibre, présence du
percuteur, tension.
- Sectionneur: taille des fusibles associés, nombre de pôles, contacts auxiliaires
de pré-coupure, DPM (dispositif contre la marche monophasée en détection du
percuteur), tension assignée, calibre.
42
VII- QUELQUES NOTIONS DE MAINTENANCE DES MOTEURS
ASYNCHRONES TRIPHASES

L'un des avantages majeurs du moteur asynchrone est une maintenance très réduite.

1- Maintenance préventive
Entretien régulier
Les moteurs à induction de par leur nature exigent très peu de maintenance.
Cependant, un programme d‘inspection régulier est préconisé pour s‘assurer que des
problèmes mineurs ne dégénèrent pas en pannes. Une périodicité type est de 2000
heures de fonctionnement
Liste de contrôles
- pas de dommages visibles, ex: ventilateurs fendus, capots de ventilateurs déformés,
patte fendue etc
- pas d‘accumulation de poussière ou de fibres sur la carcasse ou autour de l‘entrée du
ventilateur
- pas de corrosion importante sur les anneaux/boulons à oeil de levage
- pas de vibration excessive - pas d‘attaches desserrées
- câbles et mises à la terre en bon état
- étanchéité du moteur et plaque de presse-étoupe en bon état
- résistance d‘isolement adéquate, doit impérativement être contrôlée après une
période d‘arrêt prolongée
- état des roulements
Entretien périodique
Déposer le capot et le ventilateur qui est fixé par goupille, bride, axe ou molette sur
l’arbre. Desserrer et déposer les vis des cache-roulements, ainsi que les
boulons/goujons des flasques. Les flasques peuvent alors être dégagés de leur
centrage. A présent, dégager prudemment le rotor du stator, en veillant à ne pas
endommager l’alésage du stator ni les bobinages du rotor et du stator.
Après démontage du moteur, procéder à son entretien en supprimant toute impureté.
Pour cela, il est préférable d’utiliser un jet d’air comprimé sec, à une pression
relativement faible, car un jet d’air plus fort risquerait de faire pénétrer les impuretés à
l’intérieur des espaces entre les bobinages et l’isolation, etc. N’utiliser qu’avec
parcimonie les solvants de nettoyage pour éliminer la graisse, afin d’éviter de
détériorer les vernis d’imprégnation ou l’isolation.
Les moteurs doivent être remontés dans l’ordre inverse du démontage. Les roulements
et les cache roulements doivent entrer facilement dans les flasques. Ne pas forcer.
Avant de démarrer le moteur, vérifier que le rotor tourne librement. S’assurer que les
branchements électriques sont corrects et que les écrous des bornes sont serrés (voir le
paragraphe Branchement Electrique).

2- Quelques opérations de maintenance électrique


a- Contrôle de l’alimentation
Il faut s’assurer que le moteur est alimenté par une tension stable et permanente.
En effet :
43
-les moteurs sont donnés pour une tension nominale d’alimentation U n ±5%. En dehors
de cette plage, les caractéristiques mécaniques se dégradent rapidement. Dans la
pratique, plus un moteur est gros, plus il est sensible aux tensions :
• inférieures à Un: échauffements anormaux par augmentation du temps de démarrage
• supérieures à Un : augmentation des pertes Joule et des pertes fer (pour les moteurs
très optimisés...).
Sur le plan thermique, plus un moteur est gros, plus il peut évacuer de calories, mais
l’énergie à dissiper croit encore plus vite. Une baisse de tension d’alimentation, en
diminuant fortement le couple de démarrage, fait augmenter le temps de démarrage et
échauffe les enroulements.
-La perte d’une phase se manifeste par un ronflement du moteur qui a pour
conséquence un échauffement anormal du moteur pouvant entrainer la détérioration
des enroulements si les protections ne réagissent pas.
La maintenance de type électrique est quasiment inexistante, mis à part le contrôle
périodique d'isolement.

b- Contrôle de l’isolement
Il consiste à contrôler :
- L’isolement entre les conducteurs actifs
- L’isolement entre chaque conducteur actif et le conducteur de terre(PE).
Ce contrôle est réalisé à l’aide d’un Mégohmmètre. L’isolement est confirmé en
BTA si la résistance mesurée est supérieure à 0,5MΩ. En réalité la norme exige
pour l’isolement une résistance supérieure à 1000Ω par Volt.

c- Test des enroulements


Il consiste à vérifier si les enroulements ne sont pas endommagés.
Les barrettes de couplage déconnectées, on mesure grâce à un ohmmètre la
résistance de chaque enroulement (Elle doit être de quelque ohms).

3- Quelques opérations maintenance mécanique


Comme pour toutes les motorisations, il est conseillé de vérifier régulièrement
le bon serrage de la fixation du moteur ainsi que de son accouplement.
De même, il est nécessaire d'éliminer régulièrement les poussières et autres
objets pouvant obstruer les trous d'aération ainsi que les ailettes de refroidissement : en
effet, leur accumulation peut dégénérer le système de refroidissement de la machine.
D’autre part il faut contrôler de façon régulière les roulements à billes : certains
modèles sont graissés à vie mais d'autres doivent être graissés de façon préventive
selon le tableau périodique indiqué par leur constructeur. Dans ce dernier cas, la
plaque signalétique indique généralement la périodicité de lubrification ainsi que la
quantité et la qualité de graisse. Il faut noter à ce sujet que les indications portées sont
le plus souvent valables pour des machines travaillant à une température ambiante
inférieure à 40 °C. Si la température ambiante est plus importante, il faut généralement
augmenter la périodicité de lubrification de 50 %.
En outre, une maintenance curative doit être mise en oeuvre dès la perception de bruits
anormaux : en effet, un roulement à billes détérioré produit un sur-échauffement. Il
faut donc le remplacer au plus vite.

44
Lorsque le remplacement d'un roulement est nécessaire, il faut remplacer aussi l'autre
roulement. Les joints d'étanchéité seront changés systématiquement à l'occasion du
changement des roulements.
Dans le cas de moteurs antidéflagrants, donc situés en zone à risque d'explosion, il est
évident que la maintenance préventive est plus importante car elle est liée à la
surveillance fréquente des matériels de ce type de zone. On apportera par exemple un
soin particulier à l'examen des gaines, presse-étoupes et isolants des conducteurs
électriques.

VII-5 TRAVAUX PRATIQUES DE MAINTENANCE


Montage, démontage, contrôles usuels (VOIR ANNEXES)

Chapitre 3 MACHINES SYNCHRONES

I- GENERALITES

Les machines synchrones sont des machines tournantes dont le rotor tourne à la
même vitesse que le champ tournant.

Elles sont réversibles :

- Alimentées par de l’énergie électrique sous forme AC, elles fournissent de


l’énergie mécanique : c’est le fonctionnement en moteur synchrone.

45
- Lorsqu’elles reçoivent de l’énergie mécanique (càd lorsqu’elles sont entrainées
en rotation par une machine auxiliaire), elles fournissent de l’énergie électrique
sous forme AC : c’est le fonctionnement en générateur synchrone appelé
alternateur.
1- Utilisations en générateur synchrone

Les alternateurs sont utilisés dans les centrales électriques (où ils sont entrainés
par une turbine, un moteur thermique, une éolienne,…) pour la production de
l’énergie électrique sous forme de courant alternatif.

2- Utilisations en moteur synchrone

Les moteurs synchrones sont utilisés pour l’entrainement de charges


mécaniques de très fortes puissances. Ils ont un très bon rendement mais présentent
un risque de décrochage et posent des problèmes de démarrage.

Ils sont également utilisés pour le relèvement du facteur de puissance. En effet


lorsqu’il est surexcité, le moteur synchrone fournit de la puissance réactive.

II- LES ALTERNATEURS TRIPHASES

II-1 Constitution

Comme toutes les machines tournantes, les alternateurs sont constitués d’une partie
fixe (stator) et d’une partie tournante (rotor).

On distingue des alternateurs à induit tournant (généralement pour des petites


puissances) et des alternateurs à induit fixe.

Nous ne traiterons pour la suite que des alternateurs à induit fixe.

a- Le stator
Du point de vue électrique le stator d’un alternateur est identique à celui d’un
moteur asynchrone triphasé, il se compose d’un noyau feuilleté ayant la forme
d’un cylindre vide et comportant des encoches dans lesquelles sont logé 3
bobines uniformément réparties dans l’espace et dont les extrémités aboutissent
à la plaque à bornes fixée sur la carcasse de la machine
L’enroulement est toujours le plus souvent raccordé en étoile.
.
b- Le rotor
Il porte l’inducteur qui peut être à aimant permanent ou une bobine alimentée
en courant continu.
Dans le second cas, il peut être soit à pôles lisses, soit à pôles saillants.

46
- Si le rotor est à pôles lisses, la machine est le plus souvent bipolaire (p=1) ou
tétrapolaire (p=2). L’axe de rotation est généralement horizontal et le diamètre
dépasse rarement 1m. C’est l’alternateur des centrales thermiques où il est
entrainé par des turbines à vapeur.
- Si le rotor est à pôles saillants le nombre de pôles atteint des valeurs élevées
(jusqu’à plusieurs dizaines de paires de pôles). L’axe de rotation est le plus
souvent vertical. C’est l’alternateur des centrales hydroélectriques, leur vitesse
angulaire de rotation est choisie selon la vitesse d’écoulement de l’eau dans les
turbines.

c- Excitation de la machine synchrone


L’excitation est fondamentale pour le fonctionnement de l’alternateur. Il s’agit
de la production du courant continu permettant d’alimenter l’inducteur. Il existe
plusieurs types d’excitation :
 Par génératrice à courant continu montée en bout d’arbre : le courant
continu est transmis au rotor par 2 bagues en bronze.
 Par auto-excitation : un redresseur à diodes ou à thyristors délivre le courant
continu à l’inducteur directement à partir du système de tensions
alternatives triphasées du stator. Le courant continu est transmis à
l’inducteur (rotor) à travers 2 balais par 2 bagues.
 Par système dit << à diodes tournantes>> : l’excitation est fournie par un
petit alternateur à induit tournant monté en bout d’arbre. A la sortie de
l’induit, la tension alternative d’induit est convertie en tension continue par
un redresseur monté sur l’arbre qui la transmet à l’inducteur principal.
L’inducteur de ce petit alternateur est soit à aimant permanent soit à électro-
aimant (alimenté par un redresseur à partir de l’induit principal).

II-2 Fonctionnement

a- Principe
De manière générale, le fonctionnement des alternateurs obéit à la loi
d’induction magnétique. En effet, le mouvement relatif d’un aimant par
rapport à une bobine crée une variation de flux aux bornes de cette dernière
et par conséquent donne naissance à une fem induite.
Dans le cas des alternateurs triphasés, c’est en quelque sorte la réciproque du
théorème de Ferraris. En effet la rotation à la vitesse Ωs (tr/s) d’un aimant
par rapport à 3 bobines crée un système de tensions triphasées de fréquence f
telle que : Ωs = f/p (en tr/s) ou ns = 60f/p (en tr/mn)
b- Expression des fem
Les tensions induites aux bornes des enroulements s’écrivent sous la
forme :

47
E = 2,22KbNfфm
Ф : flux crée par l’inducteur
f: fréquence des tensions dépendant de la vitesse de rotation Ω (imposée par
la machine d’entrainement) et du nombre de pôles
kb : coefficient de bobinage

II-3 Modèle de Behn-Eschenburg


a- Réaction magnétique d’induit

En charge, l’alternateur fonctionne avec deux champs tournants :

- le champ tournant dû au rotor, celui qui donne la fem à vide


- le champ tournant dû aux courants triphasés circulant dans l’induit. Ce champ
constitue la réaction magnétique d’induit de l’alternateur qui affaiblit le flux
utile.
On a la relation : Er = EI + Ev
Dans l’hypothèse de Behn-Eschenburg (machine non saturé), le flux est
proportionnel à la valeur efficace de l’intensité I du courant alternatif traversant
chaque phase de l’induit. La fem EI due à la réaction magnétique de l’induit
peut alors s’écrire :
EI = -jλwI où λ est une inductance appelée inductance synchrone.

b- Diagramme de Behn-Eschenburg

De l’étude précédente, on déduit que, pour chaque phase, on a en notation


complexe : Er = EI + Ev = Ev -jλwI

Dans chaque enroulement donc, il faut en plus tenir compte:

- De la résistance r de l’enroulement
- De la réactance de fuites lw
La tension en charge, aux bornes de l’enroulement d’induit est donnée par
l’expression :
V = Ev –jλwI – (r + jlw)I
Posons Lw = λw + lw; c’est la réactance totale
La relation entre V et Ev devient :
V = Ev – (r + jLw)I
Le diagramme de Behn-Eschenburg découle de la construction vectorielle
correspondant à la relation précédente.

48
Remarque : dans la pratique, r<<Lw on obtient alors un diagramme simplifié
de Behn-Eschenburg suivant :

D’où la relation : Ev2 = V2 + 2VLwIsinφ + L2w2I2

c- Détermination des éléments du modèle de Behn-Eschenburg

Les éléments Lw et r du modèle de Behn-Eschenburg peuvent être déterminés


soit :

- à partir d’un essai en court-circuit Icc = f(iexc) et d’un essai à vide


Lw = Ev/Icc
- à partir d’un essai en court-circuit Icc = f(iexc) et d’un essai sur charge
inductive pure (méthode AIEE) : Lw = (Ev – VL)/IL

II-4 Couplage d’un alternateur sur le réseau

a- Conditions de couplage

Trois conditions doivent être réalisées avant le couplage d’un alternateur sur le
réseau (ou avant le couplage de deux alternateurs).

-les tensions doivent avoir la même fréquence


-les tensions doivent avoir les mêmes valeurs efficaces
-les tensions doivent avoir le même ordre de succession des phases
49
b- Manœuvre de couplage

Pour réaliser le couplage d’un alternateur sur le réseau, on règle la vitesse du


moteur à une valeur proche de 60f/p, puis on réalise l’égalité des tensions en
agissant sur le courant d’excitation.

La détection de la synchronisation peut se faire :


- Par un système de lampes dit de <<feu battant>>. On utilise 2 lampes en
série sur chaque phase pour qu’elles supportent 2 fois la tension nominale du
réseau. Lorsque les 6 lampes s’éteignent en même temps (feu battant), on ferme
l’interrupteur. Dans le cas où les ordres des phases sont différents des 2 côtés,
les lampes s’éteignent 2 par 2 à tour de rôle (feu tournant). Il faut alors
impérativement intervertir deux phases avant de fermer l’interrupteur.
- Par synchronoscope : il sert pour les installations de forte puissance. C’est un
petit moteur asynchrone à rotor bobiné tournant à vide. Le stator triphasé est
relié au réseau et le rotor triphasé est relié à l’alternateur. Le rotor est solidaire
d’une aiguille tournante. Le couplage se fait lorsque l’aiguille passe par zéro.

II-5 MAINTENANCE DES ALTERNATEURS (Voir ANNEXES)

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