Gestion de la reproduction

Un projet R&D sur les innovations pour la synchronisation

et la détection des chaleurs : REPROBIO
 Elevages de petits ruminants, biologiques et conventionnels
 Avis des éleveurs

Objectifs

 Décrire les pratiques de gestion de la reproduction en élevages de petits ruminants.

 Évaluer l’acceptabilité de nouvelles technologies encore à l’étude et destinées à faciliter
la détection et l’induction ou la synchronisation des chaleurs et ovulations :
- les détecteurs automatisés de chaleurs (collier HEATIME® et harnais ALPHA®) et,
- l’utilisation de phéromones mâles pour induire l’ovulation chez les femelles, en
alternative aux hormones.

 Enquêtes individuelles réalisées auprès de 298 éleveurs, dont 123 biologiques et 175 conventionnels,
dans les six principaux bassins de production :
- Caprins (39 AB et 58 AC)* : Poitou-Charentes et Centre, Rhône-Alpes,
- Ovins laitiers (34 AB et 65 AC) : Rayon de Roquefort, Pyrénées-Atlantiques,
- Ovins allaitants (47 AB et 52 AC): Limousin et Centre, Rhône-Alpes et PACA.
 Entretiens qualitatifs semi-directifs sur l’exploitation, d’une durée de 1h30.

Principales caractéristiques des élevages enquêtés

Dominance des exploitations mixtes :
 L’atelier principal reste la production ovine ou caprine
 Association à un élevage bovin allaitant (90/298) ou autre
 Cultures pour l’alimentation du troupeau ou la vente

Les principaux objectifs pour l'atelier ovin et caprin :

 Dégager un revenu suffisant
 Avoir un niveau de production correct
 Maîtriser la gestion du troupeau : niveau sanitaire, alimentation, taille du cheptel
 Rechercher une organisation, une
simplification et un gain de temps de travail 100%
11 18 Travail
1
La gestion de la reproduction n’apparaît pas comme 90% 10 8
80% Sanitaire
un objectif principal. 24
70% 26
12
Reproduction
60% 6
50% Gestion du
Adhésion à un organisme de sélection troupeau
40%
principalement des producteurs 108 Génétique
30% 63
conventionnels :
 Surtout pour les élevages caprins et ovins
20% Financier
10%
Aucun
laitiers
 Un intérêt moins prononcé en production
0% 6 5
Biologique Conventionnel

ovine allaitante Principaux objectifs des ateliers ovins et caprins

* AB : Agriculture Biologique ; AC : Agriculture Conventionnelle.

Pour chaque graphique de cette fiche, les chiffres dans les histogrammes sont exprimés en nombre d’élevages.

Projet REPROBIO - Action 1 - Enquêtes éleveurs - Bilan

La reproduction dans les élevages de petits ruminants
enquêtés
Cette partie présente la gestion de la reproduction dans les six bassins, telle que décrite par les
éleveurs enquêtés.
Résultats non-représentatifs au vu de l’effectif

 Élevages caprins (n=100)
En production biologique, une lutte
en saison, avec parfois une pratique
de l’IA sur chaleurs naturelles (n=5).
En production conventionnelle, une
ou deux saisons de lutte, 85%
utilisent l’IA.
Une diversité de techniques autour
de la reproduction.
 Élevages ovins allaitants (n=99)
En production biologique, une ou
deux périodes de lutte, conduite en
monte naturelle.
En production conventionnelle, deux
saisons de lutte, conduite
principalement en monte naturelle.
Des techniques variées autour de la
reproduction.
 Élevages ovins laitiers (n=99)
En production biologique, une
diversité dans les périodes de lutte,
conduite en monte naturelle.
En production conventionnelle, une
lutte souvent en contre saison, avec
une pratique de l’IA quasi
systématique. Une spécificité dans les
techniques évoquées autour de la
reproduction.

100% 100% 100%

32 10
5 80%
80% 80% 20 62
24 34 33
60% 32 60%
18
60%
6 23
40% 2 40% 17 40%
2 35
1 18

20% 20% 20% 23 5 55

14
44 13 2 20
0% 0% 0%
Biologique Conventionnel Biologique Conventionnel Biologique Conventionnel

Les techniques de reproduction mises en Les techniques de reproduction mises en Les techniques de reproduction mises en
place dans les élevages caprins place dans les élevages ovins allaitants place dans les élevages ovins laitiers
T Flushing
Flushing
FlushingLactation
Lactation
Lactation
longue
longue
longueTraitements
Traitements
Traitements
lumineux
lumineux
lumineux
I I I Aucune
Aucune
Aucune
Traitement hormonal de synchronisation Effet mâle Flushing Lactation longue Traitements lumineux
Implants de mélatonine Aucune

Les traitements hormonaux pour la maîtrise de la reproduction

Les producteurs biologiques, pour qui l’utilisation des
traitements hormonaux est interdite par le cahier des 100% 6 10
charges, y sont réticents pour des raisons éthiques. 10
9
80% 53
Quelques éleveurs ovins laitiers (Rayon de Roquefort) et
31
caprins (Rhône-Alpes) reconnaissent l’intérêt pour grouper 60%
les mises-bas et désaisonner la production de lait. 47
40%
67 34
Les producteurs conventionnels sont divisés mais l’ensemble 20%

entrevoit la possibilité de raccourcir les périodes de 0%

30

surveillance lors des mises-bas et de désaisonner la Biologique Conventionnel

production. Les éleveurs caprins voient aussi l’opportunité Défavorable Réservé Ouvert Favorable Sans avis
de réaliser l’IA. Dans les filières ovines allaitantes et
laitières, il existe des freins vis-à-vis du coût et du Opinion des éleveurs ovins et caprins sur l’utilisation des
hormones pour la maîtrise de la reproduction
protocole de travail jugé contraignant.

A retenir
La satisfaction de la gestion de la reproduction est commune à l’ensemble des éleveurs. Les pratiques de lutte sont
propres à chaque filière et mode de production, toutefois certaines comme l’effet mâle sont évoquées dans les trois
filières.

Projet REPROBIO - Action 1 - Enquêtes éleveurs - Bilan

Des phéromones pour mieux gérer la reproduction : pourquoi pas ?

Cette partie présente les points de vue des éleveurs enquêtés sur une innovation développée
dans le projet REPROBIO : l’utilisation des phéromones comme outil d’aide à la synchronisation
des chaleurs. Elle repose sur l’expression spontanée et les avis émis après une courte
présentation de la technique.

Les phéromones : pourquoi ?

Émission d
Émission dee molécules
molécules
pphéromonales
héromonales
Définition : signaux chimiques naturels impliquées dans la Induction de
Induction de
communication entre individus d’une même espèce. Les l’ovulation
l’ovulation
phéromones agissent en concentration très faible, en
induisant une modification comportementale ou Détection ppar
Détection ar la IA
IA

physiologique chez l’animal receveur. Femelle

aactif
ctif een
n aanoestrus
noestrus
Idée de mise en œuvre dans le projet REPROBIO :
 Identification des phéromones impliquées dans la mise en place de l’effet mâle,
 Évaluation de leur effet sur la femelle,
 Conception d’un spray ou d’un diffuseur de phéromones à partir des molécules identifiées.

L’acceptabilité des éleveurs vis-à-vis des

phéromones Avis des éleveurs

100% 1 3   Optimisation de la gestion de la reproduction dans

90%
33 les élevages ovins et caprins : grouper les mises-bas
80% 73 et accentuer l’effet mâle.
 Une certaine curiosité de la part des éleveurs
70%
60%
43
50% caprins et ovins laitiers conventionnels.
 Un apport du point de vue éthique en élevage
40% 67
3
30%
24
20% caprin conventionnel.

  Principe jugé « contre nature » par les éleveurs

10% 24
19
0% 8
Biologique Conventionnel
biologiques.
 Un manque d’information ressenti par les
Défavorable Réservé Neutre Ouvert Favorable Sans avis

producteurs conventionnels.
La volonté d’acheter les phéromones  Des inquiétudes sur le coût de l’innovation chez les
éleveurs caprins et ovins.
 Des craintes quant à l’adaptation à la conduite
65 éleveurs biologiques sur 123 et 115 éleveurs
conventionnels sur 175 sont disposés à acheter les
phéromones. actuelle des troupeaux ovins allaitants, biologiques
et conventionnels.
La volonté de tester les phéromones

Seuls 14 éleveurs biologiques et 25 éleveurs conventionnels

sont prêts à participer à un test dans leur élevage.


Les phéromones mâles développées dans le cadre du projet sont globalement bien
accueillies dans les élevages ovins et caprins. A nuancer toutefois, dans le département des
Pyrénées-Atlantiques, où les éleveurs émettent plus de réserves que dans les autres régions.
Les éleveurs s’interrogent toutefois sur l’efficacité, les potentiels effets secondaires, le mode
d’usage et le coût de cette inovation.

Projet REPROBIO - Action 1 - Enquêtes éleveurs - Bilan

Les détecteurs automatisés de chaleurs : davantage de doutes

Cette partie présente le point de vue des éleveurs enquêtés sur une innovation développée dans le projet REPROBIO : le
détecteur de chevauchements ALPHA®, comme outil d’aide à la détection des chaleurs. Elle repose sur l’expression spontanée
et les avis émis après une courte présentation de l’outil.

Les détecteurs automatisés de chaleurs : quel principe ?

 En ovins, le détecteur de chevauchements ALPHA®

Récepteur : en
Récepteur en cas
cas de
de
hevauchements répétés,
cchevauchements répétés, la
la
+ femelle est considérée
femelle est considérée en
cchaleur
haleur
en

Puce électronique placée

Puce électronique placée sur Mâle
Mâle ééquipé
quipé d d’un
’un hharnais
arnais m uni
muni
la queue
queue de
de la
la brebis
brebis d’un
d ’un ttranspondeur
ranspondeur Enregistrement des
Enregistrement des
chevauchements avec
chevauchements avec

 En caprins, le collier – activimètre HEATIME®

identification du
identification mâle et
du mâle et de
de la
la femelle

L’acceptabilité des éleveurs vis-à-vis de l’outil

100% 2 1
14 23
Antenne réceptrice des
Collier avec activimètre données d’activité Unité centrale qui traite les données 80% 13
Mesure de l’activité en continu Alerte à l’éleveur en cas de hausse d’activité 2 34
(déjà commercialisé en bovins) (concomitante à une chaleur)
28 1
60%
53
Avis des éleveurs 40%

  Amélioration de la gestion de la reproduction en

64
20% 63

production conventionnelle : détection des 0%

Biologique Conventionnel
chaleurs, suivi des saillies, mise en lots,
Défavorable Réservé Neutre Ouvert Favorable Sans avis
planification des agnelages.
 Une curiosité plus marquée en production ovine La volonté d’acheter le détecteur automatisé
laitière biologique (rayon Roquefort).
de chaleurs

  Des doutes sur l’adaptabilité de l’outil à la

19 éleveurs biologiques sur 123 et 42 éleveurs
conventionnels sur 175 sont disposés à acheter l’outil.
conduite au pâturage.
 Des inquiétudes quant au coût de l’outil.
 Des difficultés à percevoir l’intérêt de l’outil
La volonté de tester le détecteur automatisé de
chaleurs
dans les élevages ovins allaitants biologiques. 18 éleveurs biologiques et 39 éleveurs conventionnels sont
prêts à participer à un test dans leur élevage.

 Les éleveurs ont un avis plutôt négatif face aux détecteurs automatisés de chaleurs
proposés dans le cadre du projet dans les élevages caprins et ovins.

Les fiches par bassins de production sont consultables sur www.idele.fr

Nous tenons à remercier toutes les personnes ayant participé à cette étude pour leur coopération.
Etude menée dans le cadre du CASDAR REPROBIO.
Contacts : Audrey Chanvallon (audrey.chanvallon@idele.fr) ; Catherine Experton (catherine.experton@itab.asso.fr)
Partenaires : UNCEIA, INRA (UMR PRC, UMR SELMET, UE FERLUS), CNRS, Institut de l’Élevage, InstitutTechnique de l’Agriculture
Biologique (ITAB), Centre Interrégional d’Information et de Recherche en Production Ovine (CIIRPO), Evolution, Wallace Group
Conception : Corinne Maigret (Institut de l’Élevage) - Réf. : 0014 302 048
Photos : Evolution - INRA - Renée de Crémoux et Corinne Maigret (Institut de l’Élevage)