Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
DESCOGEF Droit Des Affaires 2003 C
DESCOGEF Droit Des Affaires 2003 C
(Durée : 2 heures)
Récapitulatif des bonnes réponses : 1a,2b,3b,4c,5b,6b,7b,8a,9a,10c
Le sujet comporte les deux questions suivantes à traiter obligatoirement:
Question I (5 points): Choisissez la bonne réponse parmi les affirmations suivantes :
Monsieur Voirclair exerce la fonction de commissaire aux comptes dans la société anonyme
« La Bonne gestion ». Ayant constaté des anomalies dans la tenue des comptes de cette
société, il a non seulement refusé de certifier les comptes de la société, mais a déclenché la
procédure d’alerte en saisissant le Procureur de la République après s’être opposé à la
transformation de la SA en SARL .
Monsieur Dieunedort, Président du Conseil d’Administration de la société a demandé que M.
Voirclair soit relevé de ses fonctions de commissaire aux comptes au motif qu’il a fait preuve
d’une minutie extrême et accordé une importance exagérée à des lacunes mineures constatées
dans la gestion de la société.
Ce dernier porte devant la justice de cette affaire qui aboutit à la saisine de la Cour Commune
de Justice et d’Arbitrage de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en
Afrique (OHADA).
1ère question : il vous est demandé de décrire le circuit judiciaire emprunté par l’affaire et
d’énoncer les principes juridiques qui ont pu permettre cette procédure judiciaire.
Parmi les faits reprochés à M. Voirclair, il a été notamment allégué que selon les dispositions
en vigueur dans les Etats parties à l’OHADA, toute saisine du Procureur de la République
devra être préalablement portée à la connaissance des dirigeants de la société.
L’affaire a été portée devant la justice par M. Voirclair par une demande introductive
d’instance qu’il a introduite devant un Tribunal de Première Instance dont le jugement
ne lui a pas donné satisfaction. Au nom du principe de la succombance et du double
degré de juridiction, il a interjeté appel devant une Cour d’Appel qui a rendu un arrêt.
L’arrêt ne lui ayant pas donné gain de cause, il a saisi la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage en application de l’effet dévolutif d’appel.
Autre variante
Au cas où le Tribunal de Première Instance a rendu un jugement en premier et en
dernier ressort, la saisine de la CCJA pourrait également intervenir un nom des mêmes
principes (principe de la succombance et du double degré de juridiction)
Autre variante
Il est possible que le Tribunal de Première Instance ait donné gain de cause à
M.Voirclair ; dans cette hypothèse, l’appel pourrait être interjeté par Monsieur
Dieunedort en application des mêmes principes et suivant le même circuit judiciaire
décrit dans la première réponse.
(6 points)
2ème question : dites si le chef d’accusé fondé sur la saisine du Procureur de la République
par le commissaire aux comptes dans les circonstances énoncées, est fondé en droit OHADA.
Réponses :
a) Le fait pour le PCA de s’être octroyé une rémunération d’un montant excessif
constitue un abus de biens sociaux (élément matériel) eu égard aux possibilités
financières de la société à l’insu du Conseil d’administration (élément
intentionnel) et cette infraction est réprimée par l’OHADA. (élément légal).
b) L’épouse du PCA d’une autre société anonyme qui perçoit une rémunération
(élément matériel) en connaissance de cause (élément moral) sera poursuivie
pour recel d’abus des biens sociaux puni par l’OHADA (élément légal)
c) Pour que le recel soit qualifié, il faut que le prévenu détienne une chose
provenant d’un délit (élément matériel) qui est ici l’abus de biens sociaux et
qu’il ait connaissance de l’origine frauduleuse de l’objet recelé : ce qui est le
cas en l’espèce (élément moral) et que le recel d’abus des biens sociaux soit
puni par l’OHADA (élément légal)
(3 points)