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DESCOGEF – CORRIGE EPREUVE DE DROIT DES AFFAIRES

(Durée : 2 heures)
Récapitulatif des bonnes réponses : 1a,2b,3b,4c,5b,6b,7b,8a,9a,10c
Le sujet comporte les deux questions suivantes à traiter obligatoirement:
Question I (5 points): Choisissez la bonne réponse parmi les affirmations suivantes :

1. La saisine de l’Inspecteur du travail est obligatoire lorsque :


a. Le conflit est collectif
b. Le litige met en jeu un syndicat
c. Le conflit porte sur le contrat individuel
Bonne réponse : a
2. Les Actes Uniformes OHADA entrent en vigueur après :
a. Un jour franc
b. 90 jours
c. l’avis de la CCJA
3. Le Comité d’entreprise est obligatoire dans les entreprises
a. D’au moins 30 salariés
b. D’au moins 50 salariés
c. De plus de 100 salariés
4. L’action publique est exercée par
a. Le public
b. La victime de l’infraction
c. Le Procureur de la République
5. Le chèque est régi par dans la zone UEMOA:
a. Par loi bancaire
b. Par le Règlement relatif aux systèmes de paiement dans les Etats membres
de l’UEMOA
c. La Loi uniforme sur les instruments de paiement
6. L’ OHADA régit :
a. Le faux et l’usage du faux en écriture
b. La distribution de dividendes fictifs
c. L’abus de confiance
7. Pour 101 à 250 salariés, il faut :
a. 3 délégués titulaires et 3 délégués suppléants
b. 5 délégués titulaires et 5 délégués suppléants
c. 7 délégués titulaires et 7 délégués suppléants
8. Le délit est jugé un :
a. Tribunal Correctionnel
b. Une Cour d’Assises
c. Tribunal de simple police
9. Le prononcé d’une sentence arbitrale suppose l’existence :
a. D’une clause compromissoire
b. D’une clause attributive de compétence
c. D’une plénitude de juridiction
10. La sanction prononcée en matière d’abus de biens sociaux relève :
a. des dispositions de l’OHADA
b. des conventions liant les parties concernées
c. du droit pénal en vigueur dans l’Etat considéré
Question II : ( 15 points) Résoudre le cas pratique suivant en répondant aux différentes
questions qui y sont posées.

Monsieur Voirclair exerce la fonction de commissaire aux comptes dans la société anonyme
« La Bonne gestion ». Ayant constaté des anomalies dans la tenue des comptes de cette
société, il a non seulement refusé de certifier les comptes de la société, mais a déclenché la
procédure d’alerte en saisissant le Procureur de la République après s’être opposé à la
transformation de la SA en SARL .
Monsieur Dieunedort, Président du Conseil d’Administration de la société a demandé que M.
Voirclair soit relevé de ses fonctions de commissaire aux comptes au motif qu’il a fait preuve
d’une minutie extrême et accordé une importance exagérée à des lacunes mineures constatées
dans la gestion de la société.
Ce dernier porte devant la justice de cette affaire qui aboutit à la saisine de la Cour Commune
de Justice et d’Arbitrage de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en
Afrique (OHADA).
1ère question : il vous est demandé de décrire le circuit judiciaire emprunté par l’affaire et
d’énoncer les principes juridiques qui ont pu permettre cette procédure judiciaire.
Parmi les faits reprochés à M. Voirclair, il a été notamment allégué que selon les dispositions
en vigueur dans les Etats parties à l’OHADA, toute saisine du Procureur de la République
devra être préalablement portée à la connaissance des dirigeants de la société.

L’affaire a été portée devant la justice par M. Voirclair par une demande introductive
d’instance qu’il a introduite devant un Tribunal de Première Instance dont le jugement
ne lui a pas donné satisfaction. Au nom du principe de la succombance et du double
degré de juridiction, il a interjeté appel devant une Cour d’Appel qui a rendu un arrêt.
L’arrêt ne lui ayant pas donné gain de cause, il a saisi la Cour Commune de Justice et
d’Arbitrage en application de l’effet dévolutif d’appel.
Autre variante
Au cas où le Tribunal de Première Instance a rendu un jugement en premier et en
dernier ressort, la saisine de la CCJA pourrait également intervenir un nom des mêmes
principes (principe de la succombance et du double degré de juridiction)
Autre variante
Il est possible que le Tribunal de Première Instance ait donné gain de cause à
M.Voirclair ; dans cette hypothèse, l’appel pourrait être interjeté par Monsieur
Dieunedort en application des mêmes principes et suivant le même circuit judiciaire
décrit dans la première réponse.
(6 points)

2ème question : dites si le chef d’accusé fondé sur la saisine du Procureur de la République
par le commissaire aux comptes dans les circonstances énoncées, est fondé en droit OHADA.

Réponse : La saisine directe du Procureur de la République n’obéit pas à au droit


OHADA. La procédure d’alerte déclenchée par le commissaire aux comptes se déroule
de la façon suivante : la demande d’explication faite par le commissaire aux comptes est
adressée au Président du Conseil d’Administration. En l’absence de réponse ou de
production de solution insatisfaisante, le commissaire aux comptes invite le PCA à faire
délibérer le CA sur les faits relevés dans les quinze jours. Un extrait du procès verbal
des délibérations du CA est adressé au commissaire aux comptes dans le mois qui suit la
délibération du Conseil.
(4 points)
3ème question : donnez la liste des personnes et organes habilités à déclencher la procédure
d’alerte en droit OHADA.

Réponse : Les personnes et organes habilités à déclencher la procédure d’alerte en droit


OHADA sont les suivantes : la Commissaire aux comptes et les associés.
(2 points)
Les faits allégués par le commissaire aux comptes révèlent des légèretés dans la gestion de la
société. En l’occurrence, il a relevé :
a) que le PCA s’est octroyé une rémunération d’un montant excessif eu égard
aux possibilités financières de la société à l’insu du Conseil
d’Administration ;
b) que l’épouse du PCA d’une autre société anonyme reçoit un salaire mensuel
prélevé sur les comptes de la société alors qu’elle n’y exerce aucune
activité ;
c) qu’un actionnaire reçoit en toute connaissance de cause, sur son compte
bancaire, des sommes provenant de prélèvements occultes dans la trésorerie
le société ;
4ème question : qualifiez chacune des infractions commises dans les cas cités ci-dessus et
justifiez-les par leurs différents éléments constitutifs.

Réponses :
a) Le fait pour le PCA de s’être octroyé une rémunération d’un montant excessif
constitue un abus de biens sociaux (élément matériel) eu égard aux possibilités
financières de la société à l’insu du Conseil d’administration (élément
intentionnel) et cette infraction est réprimée par l’OHADA. (élément légal).

b) L’épouse du PCA d’une autre société anonyme qui perçoit une rémunération
(élément matériel) en connaissance de cause (élément moral) sera poursuivie
pour recel d’abus des biens sociaux puni par l’OHADA (élément légal)
c) Pour que le recel soit qualifié, il faut que le prévenu détienne une chose
provenant d’un délit (élément matériel) qui est ici l’abus de biens sociaux et
qu’il ait connaissance de l’origine frauduleuse de l’objet recelé : ce qui est le
cas en l’espèce (élément moral) et que le recel d’abus des biens sociaux soit
puni par l’OHADA (élément légal)

(3 points)

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