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DESCOGEF - CORRIGE EPREUVE DE DROIT DES AFFAIRES -Session 2009


(Durée : 2 heures)
L'épreuve comporte les trois sujets suivants à traiter obligatoirement:

Sujet I (5 points): Choisissez la bonne réponse parmi les affirmations suivantes en


indiquant pour chaque chiffre la lettre correspondante :

1- Parmi les formes de sociétés suivantes, une seule n'est pas prévue par le droit OHADA:
a)- la société à action simplifiée
b)- la société en commandite simple
c)- la société en commandite par actions

2- Le règlement préventif est demandé par:


a)- les créanciers de l'entreprise
b)- le dirigeant de la société
c)- le Tribunal

3- Peut se constituer partie civile dans un procès pénal :


a)- le Ministère Public
b)- le Procureur de la République
c)- la victime du fait répréhensible

4- Le factoring fonctionne comme :


a)- le crédit-bail
b)- le crédit documentaire
c)- un mécanisme de recouvrement de créances

5- La saisine de la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage de l'OHADA:


a)- est exclusive de celle de la Cour de Cassation
b)- peut se cumuler avec celle de la Cour de Cassation
c)- intervient en première instance

6- La sanction prononcée en matière d’abus de biens sociaux relève:


a)- des conventions liant les parties concernées
b)- du droit pénal en vigueur dans l’Etat considéré
c)- des dispositions de l’OHADA

7- Les soultes peuvent être dégagées par:


a)- le commissaire aux comptes
b)- le commissaire à la fusion
c)- le commissaire aux apports

8 - En droit OHADA, la procédure d'alerte peut être déclenchée:


a)- en cas de survenance de plusieurs faits
b)- en cas de survenance d'un seul fait
c)- en cas de survenance de faits répétitifs

9- Le principe du double degré de juridiction désigne:


a)- la possibilité d'interjeter appel d'un premier jugement
b)- la séparation entre les juridictions de droit commun et d'exception
c)- la dualité entre les juridictions administratives et judiciaires

10)- Le Ministère Public :


a)- représente les intérêts des magistrats
b)- désigne les services entourant le Garde des Sceaux
c)- juge et représente les intérêts de la société
Sujet II (5 points) :

En vous fondant sur les dispositions du droit OHADA'', faites le plan détaillé du sujet suivant :
''le rôle d'un expert comptable dans la prévention des difficultés de l'entreprise ''.

I/- Le devoir d’alerte de l'expert comptable en qualité de commissaire aux comptes


dans la procédure d'alerte

1.1Exercice du devoir d’alerte dans les sociétés anonymes: procédures plus


diligentes (lettre avec accusé de réception: le CAC invite, le PCA, le PDG, à
faire délibérer le Conseil d’administration, ou l’Administrateur Général à se
prononcer sur les faits relevés dans les quinze (15) jours qui suivent la
réception de la réponse ou la constatation de l’absence de la réponse dans
les délais prévus par la loi. Le PCA ou le PDG convoque dans les quinze
(15) jours qui suivent la réception de la lettre du CAC , le Conseil
d’administration en vue de délibérer sur les faits relevés dans le mois qui
suit la réception de cette lettre. Le Commissaire aux comptes est invité à
cette séance. Un Extrait du Procès- verbal, des délibérations du Conseil
d’Administration ou l’Administrateur Général, est adressé au CAC dans le
mois qui suit la délibération du Conseil d’administration ou de
l’Administrateur général. Si le CAC estime satisfaisantes les décisions
prises par le Conseil d’administration, il ne poursuit pas la procédure. A
défaut de convocation du Conseil d’administration ou à défaut de
délibération dans les délais prévus par la loi ou si en dépit des décisions
prises, le CAC constate que la continuité de l’exploitation demeure
compromise, il établit un rapport spécial qui est présenté à la prochaine
Assemblée générale ou, en cas d’urgence, à une Assemblée générale des
actionnaires qu’il convoque lui-même pour soumettre ses conclusions .

1.2 Exercice du devoir d’alerte dans les autres formes de société (Le CAC
demande des explications au Président du Conseil d’Administration (PCA),
au Président Directeur Général (PDG) ou l’Administrateur Général, selon le
cas.Le CAC invite, le PCA, le PDG, à faire délibérer le Conseil
d’administration, ou l’Administrateur Général à se prononcer sur les faits
relevés dans les quinze (15) jours qui suivent la réception de la réponse ou
la constatation de l’absence de la réponse dans les délais prévus par la loi.

1.3 Rôle de l'expert comptable dans l'expertise de gestion(Objectif de


l'expertise de gestion:protéger le patrimoine de l’entreprise en anticipant
sur les soupçons de faits délictueux des dirigeants sociaux, susceptibles
d’entraver la continuité de l’exploitation de la société. S’il est fait droit à la
demande, le juge détermine l’étendue de la mission et les pouvoirs des
experts. Les honoraires des experts sont supportés par la société. Le
rapport est adressé aux demandeurs et aux organes de gestion, de direction
ou d’administration

II/- Le rôle d'un expert comptable dans la procédure de règlement préventif

L’expert ne doit pas être un parent ni un allié du débiteur jusqu’au


quatrième degré. (Articles 41et 42 de l’AUPAP).

1.1 Rédaction d'un projet de rapport sur le concordat préventif présenté par
le débiteur dans les 30 jours de sa demande(rapport déposé au greffe de
la juridiction compétente en double exemplaire. Un exemplaire est transmis
au ministère public par le greffier en chef).
1.2 Participation de l’expert à l'audience La décision de justice
Décision homologuant le concordat est publiée sous le contrôle de l’expert
dans les journaux d’annonces légales, au RCCM et au journal officiel
(conformément aux dispositions des articles 36 et 37 de l’AUPCAP) et met
fin à sa mission.

Sujet III (10 points) :


M. Koffi est un ingénieur informatique. Depuis 2001, il est collaborateur dans le cabinet
d'expertise comptable '' la Bonne Gestion''. Il retrouve deux ans plus tard deux anciens collègues
Bouba et Malik avec qui il décide de s'associer pour développer son activité en créant une
société à responsabilité limitée (SARL) dénommée LOGINFO dont il a été nommé gérant. Dans
le cadre des diligences à accomplir pour la constitution de la SARL, il a fait apport de son fonds à
la SARL LOGINFO ainsi créée, Bouba et Malik apportent chacun 30.000.000 FCFA en
numéraire. Par ailleurs, Malik se propose de louer à la SARL un local commercial mieux situé,
dans un immeuble appartenant à la société civile immobilière (SCI) ''LE BON PLACEMENT'', qu'il
a constituée avec son épouse, mariée sous le régime de la communauté de biens.
1. En raison de sa situation familiale, il vous est demandé de dire quelles sont les formalités que
Malik doit observer pour que son local commercial puisse représenter son apport.

Le local commercial fait partie du fonds de commerce qui est défini comme un ensemble
de biens mobiliers corporels et incorporels qu'un commerçant personne physique ou
morale affecte à une exploitation commerciale. L'apport en société du local commercial
obéit, en principe, aux règles qui gouvernent les apports en nature. Malik étant marié sous
le régime de la communauté et n'ayant pas de contrat de mariage, le local commercial qui
nous intéresse appartient à la communauté des biens des époux Malik. En cas d'apport de
biens de communauté à une SARL l'apporteur doit en informer son conjoint et justifier de
cette information dans l'acte d'apport. Mais l'apport du fonds de commerce suppose le
consentement du conjoint de l'apporteur. En l'espèce, Monsieur Malik devra obtenir le
consentement de sa femme pour l'apport de son local commercial à la SARL Infolog.
Lorsque l'époux apporteur n'a pas respecté les exigences légales, la sanction est que son
conjoint peut en demander l'annulation. Cette action en nullité est ouverte au conjoint
pendant deux années à partir du jour où il a eu connaissance de l'acte.

La SARL LOGINFO se développe. Anani et Bellow doivent prochainement rejoindre la société et


les perspectives de croissance sont telles que le changement de la forme juridique de la société
est incontournable, celle-ci devant devenir une société anonyme. Vous êtes chargé du suivi
juridique de cette opération.
2. Enumérez les opérations requises pour transformer la SARL LOGINFO en société anonyme.

La transformation d'une SARL en une autre forme de société obéit à des règles
spécifiques. Elle doit être précédée d'un rapport d'un commissaire aux comptes inscrit sur
la situation de la société. Si la SARL est pourvue d'un commissaire c'est celui-ci qui
présente le rapport sous peine de nullité. Dans le cas contraire la désignation peut émaner
de la gérance. Dans le cas de la SARL Loginfo, le gérant devra nommer un commissaire à
la transformation. Il sera chargé de vérifier les biens composant l'actif ainsi que les
avantages particuliers. En ce qui concerne la transformation de la SARL en SA, cette
dernière est décidée par les associés représentants au moins les ¾ des parts sociales. En
l'espèce, il faudra obtenir l'accord d'associés de Loginfo représentant au moins les ¾ des
parts sociales. Si les capitaux propres figurant au bilan excèdent 5 millions de francs, la
transformation peut être décidée par les associés représentant la majorité des parts
sociales.

La SARL LOGINFO est un fournisseur régulier et important de la société anonyme FAFA qui,
connaissant des difficultés croissantes, a déposé son bilan. Le tribunal de commerce vient de lui
notifier l'ouverture d'une période d'observation pour une durée de six (06) mois. L'administrateur
désigné vient de signifier à la SARL LOGINFO son intention de poursuivre les contrats de
fourniture en cours. M. Koffi s'en inquiète et vous demande votre avis.
3. Quelles seront les garanties de la SARL LOGINFO dans une telle perspective ?

Le droit OHADA veut favoriser le redressement de l'entreprise en consentant un sort


préférentiel aux partenaires de l'entreprise qui accepterait de traiter avec elle après le
jugement ouvrant la procédure. A cette fin, elle a prévu que les créances nées
régulièrement après le jugement d'ouverture sont payées à leur échéance lorsque l'activité
est poursuivie. En cas de cession totale ou de liquidation ou lorsqu'elles ne sont pas
payées à l'échéance en cas de continuation, elles sont payées par priorité à toutes les
autres créances assorties ou non de privilèges ou sûretés à l'exception de certaines
créances particulières énumérées à l'article 40 de la loi de 1985 et notamment les créances
de salaire et les frais de justice. En l'espèce, la SARL LOGINFO bénéficiera d'une priorité
de paiement pour toutes les créances postérieures au jugement d'ouverture.

M. Koffi souscrit pour le compte de la SARL LOGINFO un emprunt de 350.000.000 FCFA. Par un
acte sous seing privé signé le même jour, la (SCI) ''LE BON PLACEMENT'', représentée par son
gérant M.Malik, se porte caution solidaire de cet emprunt. Monsieur DIOP est le fondé de pouvoir
qui a conclu les actes au nom de la banque. Saisi d'un doute, il se demande si le cautionnement
qu' il a ainsi obtenu est valable.

4. Ses inquiétudes sont-elles fondées ?

Le pouvoir des représentants d'une société dépend, en principe de l'objet social. les
sociétés ne sont engagées que par les actes du gérant entrant dans l'objet social. En
principe, le cautionnement est nul s'il ne se rattache ni de près, ni de loin à l'objet social.
Les statuts doivent donc faire entrer le cautionnement dans l'objet social. A défaut,
l'engagement doit être précédé d'une modification des statuts ou d'une décision des
associés unanimes. Ainsi, pour se rassurer, M.DIOP devra rechercher dans les statuts de
la société civile immobilière (SCI) ''LE BON PLACEMENT'' les pouvoirs de M. Malik ou
obtenir une décision unanime des associés, en l'occurrence M. Malik et sa femme. En
dehors du problème de l'objet social, il faut que la société ait un intérêt à garantir la dette.
Pour apprécier l'intérêt à cautionner, il faut rechercher s'il existe une communauté
d'intérêts entre la société civile et le débiteur cautionné. La communauté d'intérêt ressort
de la présence d'associés communs entre les deux sociétés et des relations étroites entre
celles-ci. En l'espèce, il semble que cette communauté d'intérêt existe bien puisque M.
Malik est gérant de la société civile immobilière (SCI) ''LE BON PLACEMENT'' et associé de
la SARL LOGINFO.

La procédure collective engagée à l'égard de la société anonyme FAFA a révélé un passif


important. En raison de son incurie, son gérant a été écarté de la gestion de son entreprise au
profit de l'administrateur judiciaire.
5. Sa responsabilité personnelle étant engagée à raison de cette dette, encourt-il par ailleurs
d'autres sanctions ?

Le dirigeant de société anonyme FAFA encourt trois (03) catégories de sanctions :


- les sanctions personnelles: elles sont liées à la faillite personnelle, c'est-à-dire une
interdiction de diriger, gérer, administrer ou contrôler, directement ou indirectement, toute
entreprise commerciale ou artisanale et toute personne ayant une activité économique.
- les sanctions patrimoniales: elles consistent en une condamnation en comblement du
passif social.
- enfin, des sanctions pénales sont envisageables, notamment en cas de banqueroute qui
est un délit

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