Vous êtes sur la page 1sur 2

II- Les attributions du juge-commissaire

Le juge-commissaire se trouve en possession de pouvoirs qui sont notamment


celle d’investigation (A) et celle d’information (B)

A- Le pouvoir d’investigation

Le juge-commissaire en procédure collective en droit OHADA a le pouvoir


d'effectuer des enquêtes approfondies pour comprendre la situation financière de
l'entreprise en difficulté.Il est notifié dans l’article 39 de l’AUPC que le juge-
commissaire recueille tous les éléments d’information qu’il juge utiles. Il peut
nota entendre le débiteur ou mes dirigeants sociaux de la personne morale, leurs
préposés, les créanciers ou toute autre personne, y compris le conjoint ou les
héritiers connus du débiteur décédé en état de cessation de paiement. Autrement
dit, il peut interroger les parties, consulter les documents comptables, et prendre
des mesures nécessaires pour protéger les intérêts des créanciers. Le but est
d'assurer une gestion efficace de la procédure collective et de favoriser la
réalisation de l'actif pour le bénéfice des créanciers.
Il arrête l’état des créances, autorise le syndic à accomplir seul certains actes
nécessaires à la sauvegarde du patrimoine du débiteur, autorise ou refuse les
licenciement.
En droit français, le juge-commissaire a désormais compétence pour trancher
toute difficulté, du moment que la loi n’a pas attribué compétence à un autre
organe. Et le juge-commissaire peut en application de l'article L. 621-9, alinéa 2,
du Code de commerce nommer un technicien en vue de rechercher des faits
susceptibles de révéler des fautes de gestion. Il assiste et renseigne le tribunal,
établit un rapport sur toutes les contestations nées de la procédure et peut
proposer au tribunal le remplacement des mandataires de justice ou des experts
ou encore proposer d’adjoindre un ou des administrateurs ou mandataires
judiciaires à ceux déjà nommés.
En plus du pouvoir d’investigations, le juge commissaire est dans le droit d’être
informé pour mener à bien sa mission.

B- Le pouvoir d’information
Le juge commissaire, dans le cadre de la procédure collective en droit OHADA
(Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires), détient un
pouvoir d'information étendu. Il est chargé de recueillir des informations sur la
situation économique et financière de l'entreprise en difficulté. Ce pouvoir lui
permet de prendre des décisions éclairées pour garantir au mieux les intérêts des
créanciers et favoriser le redressement de l'entreprise en difficulté.
En droit français, à tout moment, le juge-commissaire peut demander au
débiteur, des informations concernant les résultats d’exploitation, la situation de
trésorerie et sa capacité à faire face aux dettes postérieures. (articles R. 622-9
pour la sauvegarde et R. 631-20 pour le RJ). L’administrateur et le mandataire
tiennent informé le juge-commissaire du déroulement de la procédure.

Ces mêmes articles précisent que le ministère public communique au juge-


commissaire sur la demande de celui-ci ou d’office, nonobstant toute disposition
législative contraire, tous les renseignements qu’il détient et qui peuvent être
utiles à la procédure.

En procédure de sauvegarde, dans le délai de deux mois après le jugement


d’ouverture, le mandataire judiciaire et l’administrateur, lorsqu’il en a été
désigné, adressent un rapport au juge-commissaire sur le déroulement de la
procédure et la situation économique et financière dans laquelle se trouve le
débiteur. Ce rapport est déposé au greffe (article R. 621-20).
Le liquidateur tient informés, au moins tous les trois mois, le juge-commissaire
du déroulement des opérations (article L. 641-7). Outre ces informations
trimestrielles, le liquidateur remet à tout moment, à leur demande, et au moins le
31 décembre de chaque année, au juge-commissaire et au procureur de la
République un rapport de liquidation (article R. 641-38).

En cas de poursuite d’activité, le liquidateur ou l’administrateur tient informé le


juge-commissaire des résultats de l’activité pour la période pendant laquelle elle
a été poursuivie (article R. 641-20). Les offres de reprise et documents
présentées par des tiers sont communiquées au juge-commissaire (article R. 642-
1). L’administrateur ou, à défaut le liquidateur rend compte au juge-commissaire
de l’exécution des actes permettant la mise en œuvre du plan de cession (article
R. 642-11).

Le juge-commissaire peut, nonobstant toute disposition législatives ou


réglementaire contraire, obtenir communication par les commissaires aux
comptes, les experts comptables, les notaires, les membres et représentants du
personnel, par les administrations et organismes publics, les organismes de
prévoyance et de sécurité sociales, les établissements de crédit, les
établissements de monnaie électronique, les établissements de paiement ainsi
que les services chargés de centraliser les risques bancaires et les incidents de
paiement des renseignements de nature à lui donner une exacte information sur
la situation économique, financière, sociale et patrimoniale du débiteur.

Vous aimerez peut-être aussi