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Faculté des sciences de la santé

Filière : Orthophonie

MEMOIRE présentée pour l’obtention de la


LICENCE EN ORTHOPHONIE
Par

BENKIRANE Hajar et CHENNOUNE Imane

TITRE DU MEMOIRE :
Le bégaiement et sa prise en charge chez l’enfant âgé de plus de
7ans

Soutenu le : 13/09/2021

Mme BERRADA Sofia Directrice de mémoire

Orthophoniste en cabinet libéral, Casablanca

Mme STOULI CHAMPELEY Agnès Membre du jury

Orthophoniste, enseignante, Responsable de filière FSS, UIC

Année universitaire 2021 / 2022


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Remerciements

Avant tout et au terme de ce travail, nous avons l’énorme plaisir d’exprimer notre profonde
gratitude et nos sincères remerciements à tous ceux qui ontcontribuéde loin ou de près à
l’élaboration de notre projet.

Nous remercions particulièrement, Madame BERRADA Sofia pour son encadrement, son
soutien, ainsi que pour ses conseils instructifs durant toute la période de ce travail de
mémoire.

Nos vifs remerciements et reconnaissance envers notre professeur et chef de


filière, Madame STOULI Agnès pour sa patience, sa considération et son savoir qui nous a
illuminé durant toutes ces années d’études et de formations.

Nous tenons également à remercier tout le cadre professoral et administratif pour


le temps qu’ils nous ont consacré et pour les précieuses informations qu’ils nous ont offertes
avec intérêt et compréhension.

Nos sincères remerciements vont à tout le personnel que nous avons contacté
durant nos stages au sein des hôpitaux et des associations, auprès desquels nous avons trouvé
l’accueil chaleureux, l’aide et l’assistance dont nous avions besoin.

Nous tenons aussi à remercier l’ensemble des orthophonistes qui ont consacré du
temps pour répondre à notre questionnaire.

C’est avec beaucoup d’affection que nous aimerions évidemment, remercier nos chers
parents, qui ont toujours étélà pour nous encourager, et nous soutenir moralement tout au long
de notre parcours universitaire.

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Résumé

L’enfant ressent le besoin « d’imposer » son existence, plus particulièrement envers ses
parents, ainsi que son entourage avec qui des liens sont établis.

Ceci nécessite une bonne communication et une certaine qualité d’élocution afin de favoriser
au mieux les échanges.

Lorsqu’un paramètre favorisant cette communication « dite normale » est altéré, cela
influence la personne au niveau de sa parole et de son psychisme, constituant un handicap
psychologique et socio-affectif important. Ceci est le cas d’un enfant bègue.

En effet, le bégaiement est untroubleaffectant le rythme et le flux de la parole, il se manifeste


différemment chez chaque sujet.

Nous avons choisi de nous intéresser à la prise en charge orthophonique de l’enfant bègue,
plus précisément celle de l’enfant de plus de 7 ans.

Le but de cette étude étant de mettre en avant un état des lieux concernant les différents
traitements et approches thérapeutiques utilisées afin d’intervenir efficacement.

Pour cela, nous avons élaboré un questionnaire destiné aux orthophonistes basés sur la ville de
Casablanca.

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Table des matières
Introduction...............................................................................................................................7
Problématique et hypothèses...................................................................................................8
Partie théorique :......................................................................................................................9
I. La fluence...........................................................................................................................9
1) Définition et généralités...................................................................................................9
2) L’identification des disfluences.....................................................................................10
II. La communication.......................................................................................................11
1) L’action de communiquer..............................................................................................11
2) Les habiletés de communication....................................................................................11
3) Les difficultés de communication chez les sujets bègues..............................................12
III. La physiologie de la parole..........................................................................................14
1) Définition.......................................................................................................................14
2) Le mécanisme de la parole.............................................................................................15
IV. Le bégaiement...............................................................................................................17
1) Définition et généralités.................................................................................................17
2) Facteurs favorisants et déclenchants..............................................................................20
3) L´origine du bégaiement :..............................................................................................21
4) Le diagnostic différentiel...............................................................................................22
a. Le bégaiement dit« physiologique »..........................................................................22
b. Le bredouillement......................................................................................................22
c. Le bégaiement acquis.................................................................................................22
V. Le bégaiement chez l’enfant de + 7ans.......................................................................23
1) Particularités de l’enfant bègue......................................................................................23
2) La métaphore de l’iceberg.............................................................................................25
3) Le bilan..........................................................................................................................27
4) Traitements et thérapies :...............................................................................................29
a. L´approche indirecte : l´accompagnement parental...................................................29
b. L´approche directe......................................................................................................30
c. Les thérapies orthophoniques.....................................................................................31

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Partie pratique........................................................................................................................37
1) Problématique et hypothèses :.......................................................................................37
2) Matériel et méthode.......................................................................................................38
a. Objectif de l’étude......................................................................................................38
b. But du questionnaire...................................................................................................38
c. Population cible..........................................................................................................38
d. Instrument de mesure utilisé......................................................................................38
e. Transmission du questionnaire...................................................................................39
f. Composition du questionnaire....................................................................................39
g. Retour du questionnaire.............................................................................................39
Analyse des résultats...............................................................................................................40
3) Discussion des résultats.................................................................................................50
Conclusion...............................................................................................................................51
Annexes....................................................................................................................................54
Questionnaire :........................................................................................................................54
Liste des figures.......................................................................................................................56

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Introduction

Le bégaiement existe partout dans le monde, il constitue un handicap psychologique et social


important.

Il s’agit d’une pathologie fréquente, multifactorielle et extrêmement complexe. Elle apparait


le plus souvent dès l’enfance (à l’âge précoce), pouvant se développer progressivement
jusqu’à l’âge adulte, ce qui peut affecter la vie personnelle, professionnelle et sociale de
l’individu bègue.

A chaque fois que la personne bègue tente d’ouvrir la bouche ou de parler, sa parole se
transforme en un discours désarticulé et malmène l’articulation des mots jusqu’à l’obtention
d’un discours inintelligible, selon les cas. Ses pensées ne sont pas exprimées de la manière
qu’il voudrait, ce qui amène le locuteur bègueà se retrouver dans une situation de difficulté
pouvant altérer ses actes et son comportement.

Nous avons remarqué une multitude de possibilités sur le plan thérapeutique, proposées dans
le traitement du bégaiement.

La première place est accordée à l’orthophonie dans la prise en charge du bégaiement, ici la
personne bègue doit être actrice de sa thérapie afin de rendre celle-ci la plus efficiente
possible.

Ceci dit, notre étude vise à s’intéresser aux différents aspects de la prise en charge
orthophonique auprès des enfants bègues de plus de 7 ans.

En première partie, nous aborderons les bases théoriques en expliquant les termes de la
fluence, la physiologie de la parole, le mécanisme de la parole, l’action de communiquer et
ensuite nous définironsle bégaiementdans sa globalité, avant de nous intéresser plus
précisément au bégaiement chez l’enfant de plus de 7 ansainsi que les différents traitements et
thérapies utilisées.

Dans une deuxième partie, nous analyserons notre questionnaire envoyé à plusieurs
orthophonistes basés sur Casablanca.

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Problématique et hypothèses
Le bégaiement est un trouble complexe développemental persistant, c’est un trouble de la
santé concernant le débit de la parole.

L’OMS le définit comme « une parole caractérisée par une répétition fréquente de sons et
de syllabes ou par des hésitations ou pauses fréquentes pendant au moins 3 mois ».

Ce trouble apparait dès l’enfance, et peut persister jusqu’à l’âge adulte affectant la vie
personnelle, professionnelle et sociale de l’individu, et constituant ainsi un handicap à
toute interaction avec le monde extérieur.

Le bégaiement est un problème plus fréquent chez les enfants plus âgés. Ces-derniers
présentent des troubles de fluidité verbale dans différentes situations d’élocution. Ces
troubles se traduisent par des blocages de l’élocution persistant au moins 1 seconde. Le
bégaiement intense pourrait donner lieu à plus de comportements secondaires acquis, dont
leclignement des paupières et regard errant,par exemple. Les enfants qui bégaient
beaucoup sont frustrés et gênés, ce qui crée potentiellement une crainte de communiquer.
Cela entraîne une atteinte sur les plans psychologique et social, tel que l’anxiété sociale;
cependant, il n’existe aucune donnée probante selon laquelle le bégaiement sévère soit lié
à des difficultés d’apprentissage ou à d’autres problèmes de comportement.

La prise en charge de ce trouble est établie principalement par l’orthophoniste. Cette prise
en charge orthophonique a pour objectif de permettre au patient de retrouver sa confiance
en soi, ainsi que l’aider à améliorer la qualité de sa parole de sorte à ce qu’elle soit souple,
fiable et spontanée lui permettant de s’exprimer comme il le souhaite.

Nous savons que sortir du bégaiement mobilise des processus de changement qui demandent
du temps pour se mettre en place, ce qui nous a poussés à nous poser plusieurs hypothèses :
• Les orthophonistes devraient prendre en charge les enfants bègues au moins deux
fois par semaine.
• Les enfants bègues ont des difficultés à évoquer leur bégaiement au départ de la
prise en charge.
• Plusieurs thérapies doivent être utilisées pendant la prise en charge des enfants
bègues de plus de 7 ans.

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Partie théorique :

Dans cette partie, nouscommencerons par définir la fluence, son acquisition et les
différentes disfluences identifiables. Puis nous expliqueronsles différents aspects de la
communication avant de nous intéresser à son aspect pathologique en représentant les
difficultés de communication chez les sujets bègues.

Par la suite, nous définirons la physiologie de la parole, le bégaiement et ses généralités,


puis plus spécifiquement, le bégaiement chez l’enfant de plus de 7 ans.

Pour finir,nous aborderonsles différents traitements et thérapies au niveau dela prise en


charge orthophonique de l’enfant bègue de plus de 7ans.

I. La fluence
1) Définition et généralités

En orthophonie, la fluence verbale définit la capacité d’une personne de s’exprimer


spontanément à l’oral.

La fluence, c’est pouvoir retrouver des sons, des mots, des phrases et les évoquer selon
un temps et une consigne donnée.

Il existe différents types de fluence :

- La fluence verbale sémantique qui nécessite de trouver de façon aisée le mot


auquel on pense.
- La fluence phonologique qui consiste à articuler correctement les mots sans donner
l’impression qu’un effort est fourni dans le mécanisme de l’articulation
- La fluence syntaxique dont le but est d’enchaîner les mots dans une phrase afin
qu’elle prenne tout son sens
- La fluence pragmatique pour laquelle les mots sont utilisés efficacement et
s’associent au bon contexte.

Ainsi, la fluence, considérée comme une compétence, doit pouvoir varier en quantité et en
qualité en fonction de la demande.

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2) L’identification des disfluences

Une personne ayant des difficultés au niveau de la fluence présente un changement du


débit de parole lorsqu’elle s’exprime en présentant une perte de fluidité. Les troubles
de la fluence remarqués sont :

 La répétition de parties de mots : qui se caractérise par la répétition de phonèmes


ou de syllabes au niveau d’un mot.
 Les prolongements audibles : se caractérisant par un mot allongé.
 Les prolongements silencieux : commepar exemple un blocage sur un son.
 « Les mots brisés/tronqués » : coupure non correspondante au niveau du mot.

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II. La communication
1) L’action de communiquer

La communication est une situation qui permet l’interaction entre deux individus au
moins. C’est un message transmis par un émetteur à un récepteur, ce qui permet de
transmettre une quelconque information ou connaissance. Il s’agit d’un échange
permettant de mettre ces-derniers en relation.

2) Les habiletés de communication

Pour assurer un processus d’échange permettant de maintenir la continuité des


conversations, il faut respecter des composantes ou règles qui sont efficaces à la
communication, à savoir :

-avoir l’intention de communiquer

-utiliser un langage clair et adapté à l’interlocuteur

-avoir des idées claires permettant l’apport d’informations

- respecter le tour de parole

- utiliser un langage corporel et ton de voix bien adapté

Il est important qu’une seule personne parle à la fois, ce qui permet l’alternance de la
parole entre les deux interlocuteurs.

Le reste de la communication s’appuie aussi sur la communication non verbale, celle-ci


établie par le biais de différents types de langage non-verbaux comportant les
mouvements moteurs (utiliser mains pour le salut, hocher la tête pour exprimer
l’approbation), l’expression du visage (froncement des sourcils…etc.), la posture (avoir
une posture droite), la façon de parler (insister sur certains mots, marquer des pauses…),
le regard (se montrer intéressé, clin d’œil…).

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3) Les difficultés de communication chez les sujets bègues

La personne bègue connait un certain nombre de difficultés dans sa vie quotidienne, d’où
la discontinuité de la parole qui est pour l’interlocuteur l’aspect le plus apparent chez ce-
dernier.

On remarque différentes formes de « dysfluences », qui se présentent sous forme de :

- Blocages
- Répétitions
- Attaques dures des mots
- Ruptures de rythmes altérant la fluence
- Un débit saccadé
- Répétitions de syllabes
- Répétitions de mots
- Arrêts au milieu de la phrase

Ces-dernières sont des dysfluences qui deviennent des bégayages à cause de la tension et
de la pression temporelle que l’individu bègue ressent, et de sa sensibilité à ces ruptures
de la parole qui se sont installées au fur et à mesure du temps, entrainant des sentiments de
honte, d’infériorité et un affaiblissement de l’affirmation de soi.

On remarque par ailleurs, une perte du contact oculaire, des signes vaso-moteurs (rougeur
ou pâleur), une tentation de toujours masquer son bégaiement.

La personne se focalise sur la forme du message et non plus sur son contenu.

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Il existe six malfaçons caractéristiques de la parole bègue mis en avant par le docteur
« François Le Huche (ORL et phoniatre) » :

a) 1ère malfaçon : Inversion du réflexe normal de décontraction (détente) au moment des


difficultés de parole

Normalement, chez une personne non-bègue le réflexe de détente se déclenche en cas


d’accident de parole.

A l’inverse, chez le sujet bègue lorsqu’il rencontre ces dysfluences, il va lutter pour que
les mots sortent ce qui augmente le niveau de tension psychomotrice.

b) 2ème malfaçon : Perte du caractère automatique et spontané de la parole

La personne bègue cherche des expédients à ses difficultés de parole, d’où le


remplacement des mots par d’autres, prépare une phrase à l’avance, tape du pied, détache
des syllabes…

c) 3ème malfaçon : Perte du comportement tranquilisateur

Le comportement tranquilisateur est en général un message gestuel et discret, plus souvent


un geste de la main, un pincement des lèvres, un sourire… au moment où il y a un
accident de parole.

Ce geste est adressé à l’interlocuteur pour le rassurer qu’on est conscient de nos accidents
de parole, et qu’on devrait reprendre notre production.

Chez les personnes bègues, ce comportement manque de 90%.

Il y a une sorte de déni des bégayages, ce qui peut expliquer que ce comportement de
régulation de la communication soit perdu.

d) 4ème malfaçon : Perte de l’acceptation de l’aide

Il se passe souvent que notre interlocuteur nous aide si un mot nous manque, ou si on
trébuche sur un mot.

Pour 60% des personnes bègues, cette intervention est mal acceptée.

Ils perçoivent l’interlocuteur comme « un juge de parole ».

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e) 5ème malfaçon : Perte de l’auto-écoute différée

Les sujets bègues perdent la capacité de l’écoute de leur propre parole lors de l’émission
afin d’établir des réajustements ou des auto-corrections. Il est donc impossible de
réécouter les quatre ou cinq dernières secondes des paroles qu’ils viennent de dire.

Chez les sujets souffrant de cette malfaçon, on trouve 20% qui auraient perdu cette
capacité.

f) 6ème malfaçon : Altération ou perte de l'expressivité de la parole

La personne bègue se concentrant sur le contrôle de sa parole, écarte toute émotion


pouvant désorganiser cette dernière, d’où la difficulté de percevoir les émotions ressenties
par ces personnes.

Celui-ci mène à la perte du caractère de la parole spontanée, précédemment cité au niveau


de la deuxième malfaçon.

III. La physiologie de la parole

1) Définition

L’appareil phonatoire de l’être humain est divisé en trois segments qui sont :
a/ La soufflerie pulmonaire : celle-ci permet d’alimenter le caisson acoustique du son
glottique.
b/ Le larynx : qui permet de déterminer la hauteur du son émis.
c/ Les résonateurs : se composantde résonateurs principaux qui sont le pharynx, la
cavité buccale, la cavité labiale, les fosses nasales. Ces organes sont capables de
vibrer quand ils sont excités par une source sonore, ce qui permet d’agir sur le son
afin de l’amplifier.

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2) Le mécanisme de la parole

La production de la parole se fait en impliquant trois systèmes ou appareils :

Le mécanisme de production de la parole fait impliquer le système articulatoire (les organes


supra-glottiques qui sont la mâchoire, les lèvres, les dents, la langue, le palais, le voile du
palais, la luette, le pharynx et l’épiglotte), le système phonatoire (l’organe glottique qui est le
larynx) et le système respiratoire (les organes sous-glottiques comportant la trachée, cage
thoracique, poumons, diaphragme).

La respiration comporte deux phases de durée égale qui sont l’inspiration et l’expiration.

Le temps inspiratoire est moteur, contrairement au temps expiratoire qui est caractérisé par le
retour de la cage thoracique à sa position initiale.

Au niveau de la phonation, ce temps expiratoire alimente la production sonore.

Le larynx se situe entre l’os hyoïde et la trachée cervicale, il se constitue de plusieurs


cartilages (cartilage épiglottique participant au niveau de la respiration ainsi que la
déglutition, en ouvrant ou ferment le larynx, les cartilages aryténoïdes sont mobiles au
nombre de 2 pour assurer l’attachement des cordes vocales, un cartilage cricoïde assurant la
base du larynx et un cartilage thyroïde participant à la formation du larynx).

Figure 1: Larynx et cordes vocales

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La production des sons est alors faite par l’air venant des poumons, qui est ensuite modifié par
le larynx qui est un vibrateur laryngé qui fait sortir la voix et la passe vers les résonateurs
supra glottiques qui déterminent plusieurs différents sons de parole.

Figure 2: L'appareil phonatoire

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IV. Le bégaiement

1) Définition et généralités

Le bégaiement est défini comme un trouble de la globalité de la communication, qui


malgré son apparence n’est pas seulement un désordre de l’élocution.Celui-ci se manifeste
par la répétition saccadée et un arrêt involontaire du débit des mots, avec une fluence
interrompue voire perturbée.

Le bégaiement affecte l’intelligibilité de l’énoncé.

Le bégaiement est également défini comme un trouble du langage durable et fluctuant, qui
se manifeste par des dysfluences pouvant prendre différentes formes.Celui-ci est souvent
associé à des éléments comportementaux, cognitifs et affectifs.

La parole est caractérisée par une ou plusieurs manifestations à savoir la répétition de


mots et des syllabes, la prolongation des sons, les interjections, les interruptions de mots,
l’évitement des mots difficiles en les substituants par d’autres mots, des blocages audibles
ou silencieux, des répétitions de mots monosyllabiques entiers…

De plus, il peut s’accompagner par d’autres signes tels que la fuite du regard, les tensions
musculaires et des mouvements associés comportant les hochements de tête, des spasmes
respiratoires, des mouvements des mâchoires ainsi que des lèvres, des clignements des
yeux, la dilatation des narines, et d’autres mouvements des membres… Ces réactions
amplifient le dysfonctionnement.

Pour finir, le bégaiement est donc un trouble moteur de l’écoulement de la parole produite
avec plus d’effort musculaire, celui-ci s’aggrave avec l’intentionnalité du discours et
affecte le comportement de communication de la personne souffrante en provoquant une
souffrance psychologique. On remarquera une désorganisation de l’intelligibilité dans le
contenu du discours.

Ainsi, une personne bègue augmente sa tension et a des difficultés croissantes en situation
de communication.

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Les différents types de bégaiement

 Le bégaiement tonique : Il se traduit par l’impossibilité de l’émission de certaines


syllabes : la première syllabe d’un mot en général. Il se traduit également par la
présence d’une forte tension musculaires d’organes phonateurs, et une expulsion
déplacée d’air pour finir le mot commencé ; par exemple : p---papa.

 Le bégaiement clonique : Il s’agit de la répétition prolongée d’une même syllabe ou


d’un même phonème.

 Le bégaiement tonico-clonique : C’est une succession de blocages et de répétitions


incontrôlables, celle-ci est la combinaison du bégaiement tonique et du bégaiement
clonique.

 Le bégaiement par inhibition : Il se traduit par l’impossibilité physique de bouger lors


de la prise de parole, d’où la personne bègue s’immobilise physiquement et
temporairement et ne peut parler normalement qu’après cette phase.

 Le bégaiement par substitution : le sujet bègue choisit une différente formulation de


son discours pour éviter de bégayer, et préfère même parfois se taire.

L’âge d’apparition du bégaiement :

Le bégaiement touche 5% des enfants, dont la possibilité pour 1% de rester bègue toute sa
vie.

Ce trouble apparait entre deux ans et quatre ans, c'est-à-dire, pendant la période de
développement rapide de la parole.

Le bégaiement qui apparait après 5 ans est le plus à risque de persister. Il faut donc choisir
un praticien qui soit sensibilisé au bégaiement et qui a choisi de se perfectionner au niveau
de ce domaine.

Il peut même arriver qu’il apparaisse à l’âge scolaire, voire à la puberté.

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Il se complique et s’amplifie au fur et à mesure de la croissance de l’enfant, touchant
quatre fois plus les garçons que les filles.

Ce trouble de la communication, de la parole et du langage forme un handicap


psychologique et socio-affectif important.

Si le bégaiement survient à l’âge adulte, des examens approfondis doivent être effectués
afin d’éliminer la caused’une pathologie plus grave.

Manifestations physiques du bégaiement :

Le bégaiement s’accompagne aussi de manifestations physiques dont les tics au niveau du


visage, le clignement des yeux ainsi que des trépignements.

La personne bègue peut aussi bloquer sa respiration, et présenter des mouvements


involontaires des bras et des jambes lors d’une difficulté d’évocation de mots.

Une expression de peur est remarquée quand il essaie de prononcer des mots qui lui
semblent difficiles, ou des mots avec lesquelsil avait déjà rencontré des difficultés et finit
par les éviter.

On observe aussi des troubles pneumo-phonatoires qui se manifestent par une respiration
mal gérée, des coups de glotte, des blocages occlusifs, des mots d’appui, des stéréotypies
verbales ainsi qu’un timbre, hauteur et mélodie altérés.

Des manifestations visuelles et physiques sont remarquées au niveau du visage telsque le


clignement des paupières de façon anormale, la perte du contact visuel, un regard figé, un
froncement des sourcils, une dilatation des narines ainsi qu’un plissement du front.

Des manifestations physiques sont ainsi remarquées au niveau du corps comme le


soulèvement des épaules, les syncinésies et trépignements.

On observe aussi une rougeur, pâleur, bouche très sèche ou sialorrhée.

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2) Facteurs favorisants et déclenchants

Le bégaiement n’a pas une étiologie unique et directe.

Plusieurs facteurs sont susceptibles de favoriser ou de déclencher l’apparition du


bégaiement.

On distingue deux types de facteurs, dont les facteurs qui favorisent l’apparition du
bégaiement et les facteurs déclenchants du bégaiement.

Il existe un certain nombre de « facteurs favorisants » l’apparition de ce bégaiement :

- Facteurs favorisants neuro-moteurs :


 Terrain génétique
 Excès de dopamine
 Substance blanche
 Latéralisation
 L’altération du système nerveux central
 Malformation organique de la langue
 Perception auditive défaillante
 Difficulté de respiration

- Facteurs favorisants linguistiques : où l’enfant envisage différentes difficultés ainsi


que ;
 Trouble de l’acquisition du langage/de la parole
 Bilinguisme/plurilinguisme

- Facteurs favorisants psychologiques :


 Choc émotionnel
 Traits de personnalité
 Souffrance de la petite enfance

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- Facteurs liés à l’environnement :
 Un langage parental non adapté à l’enfant
 Une pression temporelle importante
 Jugement des camarades de classe
 Enfant non entendu

- La fratrie : les relations de l’enfant avec ses frères peuvent l’influencer négativement,
s’il est exposé à un niveau de jalousie, de conflits et de moqueries.
- Difficultés de socialisation

On distingue aussi des « facteurs déclenchants » du bégaiement, on les cite comme suit :

- Evènements de la vie quotidienne comme le déménagement, le changement d’école, la


naissance d’un nouveau bébé, la séparation…
- Traumatisme affectif
- Source de tension et stress

3) L´origine du bégaiement :

- Les origines génétiques et cérébrales du bégaiement (selon M.C Monfrais et Luc de


Nil) :

Au cours des deux dernières décennies, la recherche s'est renforcée et des progrès
considérables ont été réalisés dans la compréhension de l'origine du bégaiement. De
nombreuses études ont montré que la survenue de cette maladie est étroitement liée à
l'hérédité. Bien sûr, il n'y a pas de gène du bégaiement, mais les chercheurs ont identifié
plusieurs régions chromosomiques pouvant jouer un rôle dans le développement de la
maladie. On pense que le bégaiement est le résultat d'interactions multiples entre plusieurs
gènes et avec l'environnement de l'enfant. "Nous ne sommes pas nés pour bégayer, mais
avons une tendance", a insisté le Dr Monfrais.

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Les neurosciences fournissent également de nombreuses informations sur le bégaiement. "La
principale source de cette maladie est liée à la capacité du cerveau à traiter le langage et la
parole", a déclaré le professeur Luc de Nil, professeur au département d'orthophonie de
l'Université de Toronto.

Par conséquent, aujourd'hui, il existe des différences d'anatomie et de fonction entre le


cerveau des bègues et celui des non-bègues. Luc De Nil précise : « Une hyperactivité
cérébrale a notamment été mise en évidence chez les personnes bègues lorsqu'elles prennent
la parole ». Une étude récente publiée par l'équipe du professeur De Nil a également montré
que la structure du cerveau change lorsque les enfants bégaient. Dans certaines zones du
cerveau, la proportion de matière grise (la couche externe du cerveau) diminuera, et
l'efficacité des connexions neuronales diminuera également.

4) Le diagnostic différentiel

a. Le bégaiement dit« physiologique »

Trouble de la parole touchant le débit de l’élocution chez l’enfant avant 3ans, il est possible
que l’enfant répète certaines syllabes sans aucune tension clonique. Ce bégaiement reste
transitoire. En réalité, le bégaiement dit « physiologique ou transitoire » n’existe pas puisque
l’enfant ne présente pas les deux caractéristiques principales d’un bégaiement, à savoir : une
tension musculaire ainsi qu’une perte du rythme, ce qui explique toute la différence.

b. Le bredouillement

C’est un trouble moteur de fluence affectant le débit de parole qui parait anormalement
rapide, d’où une parole non claire se caractérisant par des phonèmes supprimés, condensés ou
déformés. Contrairement au bégaiement, celui-ci se manifeste chez les sujets souffrants de
déficit attentionnel. Le bégaiement est souvent associé au bredouillement. Les sujets souffrant
de bredouillement sont inconscients de leur trouble.

c. Le bégaiement acquis

C’est un bégaiement d’origine neurologique se manifestant suite à une lésion cérébrale,


souvent chez les adultes avec un langage acquis.

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V. Le bégaiement chez l’enfant de + 7ans

1) Particularités de l’enfant bègue

Chez l’enfant on remarque des sentiments de gêne ou de honte accompagnant les troubles
phoniatriques.

Les symptômes du bégaiement de l’enfant le plus souvent remarqués sont les accidents de
parole d’où les troubles du rythme de la parole se manifestant par des blocages, des
prolongations et précipitations.

Les dysfluences pour 80% des enfants vont disparaitre sans laisser de séquelles. Celles-ci
apparaissent généralement lorsque l’enfant commence à produire des phrases plus longues
et plus complexes.

L’enfant bègue d’âge préscolaire est déjà capable d’expliquer la gêne ressentie lorsqu’il
s’exprime et qu’il est incapable d’aller au bout de ses idées et ses émotions. La parole est
moins fluente car l’enfant parle plus volontiers de lui-même.

La tension au moment de la parole est parfois visible au niveau du visage de l’enfant d’où
il perd toute mimique.

Lorsqu’il parle, on observe une dilatation des narines, passage de l’air par le nez signant
une dystonie au niveau du voile du palais.

Le contact visuel est l’habileté de communication la plus touchée chez l’enfant bègue, il
commence à avoir une phobie du regard des autres, il cherche aussi ses mots et ne peut
plus se concentrer sur son interlocuteur.

On observe parfois chez l’enfant, conjointement au bégaiement, des troubles de


l’alimentation et peuvent même être minimes.

Le comportement d’un enfant bègue peut se manifester par la honte, la culpabilité,


l’angoisse, l’anxiété, la frustration, le sentiment d’être une victime, sentiment
d’immaturité et d’inachèvement, des attitudes dépressives et la crainte d’être exclu.

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La confiance en soi chez l’enfant bègue :

Certains auteurs soulignent le caractère inné et l´intègrent au sein de la personnalité de l


´individu, d´autres insistent sur le caractère acquis de ce concept par les expériences
diverses auxquelles l´individu est confronté, et d´autres encore préfèrent souligner que c
´est une conséquence de la force du moi.

Avoir confiance en soi, c´est se penser être capable d´aboutir à ce que l´on désire, pour
que l´enfant acquiert cette confiance, il faut qu´il se sente bien « dans sa peau », qu´il en
prenne soin afin de se fixer des objectifs qui seront réalisables.

Or l´enfant bègue, au travers de sa parole, se trouve dans l´incapacité de passer à ce qu´il


désire de communiquer, il lui arrivera même de renoncer au message qu´il aurait voulu
transmettre soit en se taisant, soit en faisant autre chose, qu´il pense plus à même de
pouvoir dire sans risque de bégayer.

Le bègue ne se sent donc pas toujours capable de réaliser ce qu´il voudrait entreprendre et
ce sentiment d´incapacité va détériorer sa confiance en soi.

La confiance en soi se construit dès les premiers moments de la vie et évolue


progressivement tout au long de la vie de l´individu. Effectivement, elle s´opère, se réalise
et se transforme à travers des étapes successives selon le vécu de l´individu mais l´origine
en revient inexorablement à l´entourage familial.

C´est à travers son environnement que l´enfant peut entrer en contact avec son monde et
sa culture.

La confiance en soi produit aussi la confiance en l’autre.D´après Christophe André


(psychiatre et psychothérapeute français) et François Lelord (psychiatre et écrivain
français), la confiance en soi viendrait principalement du mode d´éducation donnée aux
enfants.

Selon eux, elle se « transmet par l´exemple comme par le discours. » c´est à dire que l
´enfant ne réussit pas à accepter son échec, si l´adulte lui-même ne l´accepte pas.

Ces deux auteurs situent la confiance en soi comme l´une des trois composantes de l
´estime de soi qui sont l´amour de soi, la vision de soi ainsi que la confiance en soi.

24
2) La métaphore de l’iceberg

Figure 3: L'iceberg de Joseph Sheehan

Joseph Sheehan (1970) considérait le bégaiement comme un iceberg. Il comprend :

- La partie émergée (10%), où l'on retrouve des signes physiques de bégaiement


(bégaiement, tics, rougeurs, perte de contact visuel)
- La partie immergée (90%), où l'on retrouve tout ce qui touche au bégaiement, irrationnel
pensées, croyances, ressentiment, anxiété et émotions liées à une faible estime de soi.
Cette partie s'est constituée au fil des années et participait au maintien du bégaiement,
qui causait des douleurs importantes. Le développement de l'iceberg commun est l'étape
de base de l'orthophonie de groupe. Il permet de mettre en évidence les difficultés
quotidiennes du patient et d'ajuster le programme de traitement.

La caractéristique invisible du bégaiement crée ce que les orthophonistes appellent la pointe


de l'iceberg. Les sujets qui bégaient peuvent percevoir des émotions et produire des émotions
négatives, qui sont parfois renforcées par les réflexes de l'interlocuteur. Cela peut amener les
personnes bègues à avoir peur du bégaiement et à faire des efforts supplémentaires pour
essayer de le dissimuler.

Questionnaire anamnestique et l´observation clinique :

25
Les réponses à ce questionnaire (avec enregistrement vidéo) sont un bon document à
analyser :

- Présentation

- Prénom

- Nom, petit nom

- Age, date de naissance

- Adresse

- Numéro de téléphone

- Classe, école

- Prénom de l´enseignant

- Prénom des parents, frère et sœur

- Date d´apparition

- Nature

- Comportement général de l´enfant

- Conscience du trouble

- Circonstance aggravante

- Circonstance apaisante

La suite de l´examen permettra une analyse plus fine et profonde de notre patient bègue et
de son bégaiement.

Concernant l´observation clinique : « le bégaiement ça se regarde », donc il faut toujours


observer le comportement de l´enfant, sa respiration est-ce qu´il est difficile ou non, voir est-
ce qu´il y a une souffrance lors de l´émission de la parole, le contact visuel, la répétition des
mots, le langage spontané.

26
3) Le bilan
L´examen clinique du locuteurbèguede plus de 7ans et de son bégaiement doit répondre aux
questions suivantes :

 Quelles sont les capacités de la parole du locuteur bègue et ses difficultés spécifiques ?
 Comment fait lelocuteur bègue pour bégayer ?
 Qu´est-ce qui se passe dans la tête du locuteurbègue qui doit parler ? qu´est-ce qu´il se
dit ?
 Que représente pour le locuteurbègue le fait de bégayer ?
 À quoi rattache-t-il sont bégaiement ?
 Que connait-il du bégaiement ?
 Que demande-t-il ?
 Qu´a-t-il déjà fait pour l´enrayer ? avec quels résultats ?
 Comment explique-t-il la persistance de son bégaiement ?

La réponse à ces questions permet d´établir :

 Le niveau de rendement
 Le niveau de fonctionnement
 Le niveau d´attitude, de représentation
 Le niveau des connaissances
 Le contrat thérapeutique

Donc le bilan peut commencer :

- Par la lecture (enregistré avec l´accord des parents)d´un texte selon le niveau de l´enfant.
- Créer des situations de langage, d’échange, diversifiées pour évaluer avec l’enfant les
moments dans lesquels le bégaiement se manifeste et l’intensité des symptômes, par
exemple lui donner des phrases à lire par expressivité : quelle heure est-il ? / que t´as fait
hier ? / tu adore le chocolat ? / avec qui tu aimes jouer ? / qui est ton ami préféré ? ...etc.

- Evaluer les différents paramètres para-verbaux et non verbaux :


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 Paramètres para-verbaux : voix (intensité, timbre, intonations…),débit de parole
(rapide, lent, régulier …),disfluences types (blocages, répétitions phonèmes,
mots, phrases…)
 Paramètres non-verbaux : contact visuel, expression faciale, position
corporelle,mouvements du corps.
- Dessine-moi une image.(Cette image qui va montrer son bégaiement)
- Écris les choses qui t´inquiètentde moins au plus.

Cet examen se réalise par l´observation, le questionnement, l´établissement de profils


interactifs, le rêve éveillé dirigé qui permet au bègue de mieux explorer sa façon d´être et
de faire en situation de parole.

Pendantla suite de l´examen, le thérapeute doit avoir une idée exacte de la gravité du
bégaiement, des conditions de son apparition, des situations de parole partant de ce qui est
plus facile au plus difficile, du type de bégaiement avec les accidents langagiers et
corporels ainsi que les tentatives thérapeutiques déjà réalisées avec leur aboutissement.

Lelocuteur bègue va avoir confiance, car il aura quelqu’un avec qui il pourra parler de son
bégaiement, l´analyser et ensuite il arrivera à mieux le comprendre. Il aura pu réaliser un
essai immédiat d´amélioration et pourra aussi s´engager dans un contrat thérapeutique
exprimant les objectifs respectifs à atteindre d’où le patient précise ses objectifs, et le
thérapeute ditles siens pour ensuite fixer le programme et la durée de la rééducation
thérapeutique.

4) Traitements et thérapies :

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Il est nécessaire de ne pas laisser un enfant qui commence à bégayer sans aide. L’intervention
précoce permet d’avoir plus de chance afin d´empêcher que le bégaiement s’installe avec des
inconvénients majeurs.

Intervenir précocement, c´est tout d´abord consulter.

Si les parents consultent un orthophoniste, celui-ci nous permettra de relever tous les
symptômes en se basant sur l´anamnèse.

Il faut notamment déterminer si le bégaiement est associé à untrouble du langage oralou pas.

Si ce bégaiement est associé à ce trouble, on pourra le traiter en même temps mais pas si sûr.

Un enfant bègue qui présente déjà plusieurs répétitions, des signes corporels associés, des
spasmes au niveau des lèvres, des spasmes respiratoires au niveau de la phonation, de l’effort
en parlant, des silences prolongésau niveau du début de la phrase, on considère que le
bégaiement est déjà installé.

a. L´approche indirecte : l´accompagnement parental

- Agir sur l´environnement :

o Réduire les sources de stress, d'excitation et de surcharge, voire les prévoir


o Réduire la pression du temps, l'éducation éviter les exigences linguistiques
o Aviser toutes les parties prenantes (grands-parents, enseignants)
o Discuter avec les frères et sœurs et demander de l'aide
o Parlez publiquement du bégaiement et assurez-vous que les parents font de
même à la maison
o Eviter les attitudes nocives (donner des conseils, faire des reproches, se moquer)
o Se focaliser sur le contenu du message de l’enfant et non sur sa forme

- Au moment des blocages :

29
o Mettez-vous à la hauteur de l'enfant capturer son regard et éventuellement le
toucher pour le reconnecter avec l'interlocuteur
o Montrer qu'on a le temps de l'écouter gentiment (sourire, hocher la tête)
o Proposez le mot auquel vous pensez sous forme de question (ton montant)
o Faciliter son discours
o Poser des questions peu ouvertes
o Il faut être un interlocuteur actif

Le langage quant à lui doit être « doux » par le biais de l’utilisation de « la parole prolongée »
ou « la voix chantée), tout en gardant à l’esprit de parler plus lentement et de façon simple.

On peut proposer aussi la modélisation quand les parents n’arrivent pas à entrer dans le
rôled’interlocuteur actif ou de lecteur d’images.Si on parle trop vite, le modèle proposé est
impossible à réaliser pour lui. Les enfants qui bégaient ont besoin d’avoir des modèles de
parole simple et clairs afin qu´ils puissent reproduire les modèles sans effort.En effet, puisque
la capacité motrice du petit enfant ne lui permet pas de parler à la vitesse d’un adulte,
l’imitation du parent devient impossible si le modèle proposé est excessivement rapide. La
modélisation est primordiale, et il faut d’abord modéliser pour les parents afin que les parents
puissent apprendre à modeler pour leur enfant à la maison.

b. L´approche directe
- En situation d´accompagnement :

-En cas de prise en charge :


o La prise en charge peut se faire d´une durée de ¾ heure ou 1 heure
o Faire une observation en situations spontanées et semi-guidées
o Faire des jeux
o Communiquer autour de ses mots
o Avoir une interaction avec les parents

30
-Quand le soutien parental ne suffit pas :

o Augmenter la fréquence des RDV(par exemple : tous les 15 jours) : envisager


un traitement plus direct
o Début de jeux plus dirigés autour de la fluence et des comportements de
communication
o Offrir un espace où la parole est libre et source de plaisir d’échange

c. Les thérapies orthophoniques


Les exercices qu´on va proposer sont progressifs et variés. Ils ont pour but :

- Que lepatientbègue soit de plus en plus habile à gérer et choisir sa façon de parler.
- Qu´ilpuisse expérimenter diverses situations langagières notamment qu´il trouve ou
retrouve le plaisir de parler, de s´exprimer, de communiquer.
- Qu´il se donne une parole souple dans son corps vivant mu par une pensée positive et
libérée.

On va proposer des exercices corporels d´abord, sans parole ensuite associé à la parole :

- Exercices de la respiration :bien respirer pour bien parler est l´un des principaux
ennemis du bégaiement. Lebut est d´identifier les blocages et apprendre à respirer, pour
contrôler le débit des mots, l'articulation des syllabes ainsi queson stress de sorte à ce que la
parole deviennespontanée.Pour apprendre à respirer correctement, les exercices de respiration
ventrale (ou abdominale) permettent d’inspirer en profondeur en faisant travailler son
diaphragme, tout en aidant à se détendre.

- Respiration en marchant : Une des solutions est d'exercer la respiration en marchant. Cet
exercice s'appelle « la marche afghane ». « Lamarche afghane », c'est arrêter de respirer à son
rythme, ce qui luipermet d'exercer sa respiration, ou de libérer son esprit en ne pensant pas à
d'autres choses qui pourraient entraver sa progression. Pour pratiquer le pas afghan, l´enfant
bègue doit comprendre les rythmes suivants : 3, 1, 3, 1. Il s'agit en fait d'inspirer pendant 3
pas, puis de bloquer la respiration pendant 1 pas, avant d'expirer pendant 3 pas, puis de

31
bloquer à nouveau pendant 1 pas. La marche afghane n'a pas besoin d'être pratiquée tout au
long de la journée, il peut la faire tous les jours, 5 minutes le matin et 5 minutes le soir.

- Jeux de rythme et chant :

On préconise de jouer avec l´enfant en prolongeant son discours ou en gesticulant. Ce sont


deux exercices qui aideront à mieux vocaliser. Dans un premier temps, on demande à
l’enfantd’allonger les voyelles des mots soit au début, au milieu ou à la fin. Tout comme
si c’était un jeu. Pour jouer avec la parole « gesticulée », vous soutenez la parole par des
gestes naturels, qui facilitent la fluidité verbale. Cela les aidera à avoir leur propre
rythme.On travaille aussi sur le chant, en effet, il est est plus facile de chanter puisque l’on
ne bégaie pas lorsque l’on chante.

- Exercices de contacts oculaires :

Travail sur le contact visuel : l’objectif est d’expliquer pourquoi c’est important dans la
communication et « jouer » (plus facile à travailler au sein d’un groupe) Ex : en premier
lieu : travailler sans parole : changer de chaises quand on se regarde, se balader sans se
quitter des yeux (« comme une prise de courant : il faut se brancher)

- Travail sur les aspects proprioceptifs :


- Les techniques d’appropriation des sensations corporelles :
▫ Au niveau des gros muscles du corps, puis des muscles plus fins comme les muscles
de la phonation.
- Les techniques de relaxation :
▫ Plus ou moins profondes en fonction du but à obtenir et en fonction de l’enfant lui-
même.
- Les techniques de souffle :
▫ Non associées à l’acte phonatoire

32
- Exercices langagiers :
Se regarder dans les yeux en disant chacun un mot et en choisissant de le dire en
bégayant, de façon fluide (main posée sur le thorax)

- Exercices vocaux :
Il est primordial que le patient bègue trouve du plaisir à jouer avec sa voix, sa bouche,
les sons. On lui propose des exercices vocaux ou l´on varie les intensités, les hauteurs,
l´étendue. On établit un dialogue sous forme de logatomes que l´on se communique l
´un à l´autre, sur tous les tons, en variant les intensités. On exerce le cri, le rire, les
pleurs.

- Exercice de geste :
Les gestes corporelsavec et sans langage : de même, il est important que le locuteur
bègue réimplante sa parole dans un corps qui vit, qui bouge. Beaucoup de personnes
présentant un bégaiement sont figées quand elles communiquent.Ellessont mal à l´aise
dans leur corps, face à l´autrui.

- Travail sur les sentiments :


On travaille les sentiments : la colère, la peur, la tristesse, la joie, la douleur, l
´indifférence… à partir de mimique, de mot, de phrase, de texte lus ou improvisés.

- Travail sur les tours de parole :


Exemple : lancer une balle et on échange des mots tout doux mettre un jeton chacun
son tour en émettant un mot en groupe.

- Jeux de mime :
L'utilisation du mime permet une mise en situation corporelle. L'utilisation du corps à
la place de la parole est un outil pertinent car cela redonne une place à la
communication non verbale qui est souvent affectée par le bégaiement. De plus, le
sujet ne se retrouve pas dans une situation de bégaiement puisqu'il n'a pas à parler. Cet
exercice vise à redonner confiance au patient, en sa capacité de communication, et à
ouvrir des pistes de réflexion sur l'importance du corps dans la communication orale.

33
- La thérapie de groupe chez l´enfant :
Les thérapeutes interviennent dès que la difficulté de développement se présente de
manière significative. Ils peuvent fournir aux parents de jeunes enfants des outils
pratiques, des informations sur le bégaiement ou des suggestions sur les compétences
et les types d'interactions qui favorisent la fluidité.
En effet, les attitudes et les sentiments négatifs des parents vis-à-vis du bégaiement de
leur enfant ont plus que probablement un impact sur celui-ci et il est donc fondamental
de le prendre en compte dans le traitement.
Les interventions en groupe ont pour cela plusieurs avantages :
- Elles amènent les enfants et leurs parents à travailler dans des situations pragmatiques,
au travers de jeux de rôle ou d´activités collectives sur le plan de l´image de soi, elle
permettent aux enfants et aux parents de voir que d´autres personnes vivent des
situations identiques : elles commettent elles aussi des erreurs et ce qui est difficile ou
angoissant est partagé par les autres : l´écoute, l´échanges d´attitudes et de sentiments
permettront aux parents de percevoir leur enfant en tant que « personne » et non plus
seulement en tant que « bègue »
- Ces interventions peuvent réduire le stress en travaillant dans une atmosphère
contrôlée, avec des modèles proposés par des adultes, dans un environnement où les
questions des uns sont aussi celles des autres.

- Objectifs des groupes selon (Kelly Tremblay et Caroline Couture 1991):

Dans leurs groupes, Kelly et Couture qui sont deux professeurs dans le département de
la psychoéducation proposent des objectifs d´intervention, tant pour les enfants que
pour les parents. Ces objectifs résument ceux que l´on retrouve généralement dans d
´autre programmes d´intervention en groupe.
o Le premier objectif concerne, pour les enfants, les interactions en
communication, en portant attention à certains aspects pragmatiqueset
comportementaux de la communication orale, tels que « ne plus parler à la
place de l´enfant » ou « ne plus lui couper la parole ». Il est possible de
promouvoir le développement et le maintien d'une langue plus fluide.

34
o Trois règles sont enseignées par les auteurs :
- Ecouter quand l´autre parle
- Attendre son tour de parole
- Se taire quand une autre personne est en train de parler

o Le deuxième objectif vise à un meilleur contrôle de la fluence par un


changement du comportement de production verbale : pour Couture(1990) :
-on peut aider l´enfant à reconnaitre, décrire et modifier les différents aspects
de sa parole et les comportements associés qui inhibent la fluidité
-on apprend également à mettre des pauses là où l´enfant bégaie surtout, et à
ralentir les syllabes.
-travail porte aussi sur la voix et ses paramètres, tels que l´intensité vocale, le
mode d´attaque et l´intonation : l´enfant apprend également à apprécier les
concepts de relaxation et de tension physique par l´identification de parole
« dure » ou « molle ».
o Le troisième objectif porte sur les attitudes vis-à-vis de sa parole et de soi-
même. Les enfants sont encouragés à parler ouvertement de leur fluence et de l
´image qu´ils ont d´eux-mêmes, à corriger leurs erreurs de perceptions et à
gérer leurs sentiments de culpabilité, de colère ou d´infériorité.

En ce qui concerne les parents, il y a trois objectifs principaux :

o Le premier objectif est de les informer et les conseiller : en recevant des


informations sur le développement de la parole et du langage, et sur le
bégaiement, ils reçoivent une base théorique sur laquelle s´appuyer et
éventuellement corriger leur supposition. Ils apprennent ensuite à identifier et à
modifier les aspects de leur parole qui peuvent interférer avec la fluidité : débit
trop rapide, phrase trop longues et trop complexes, interruption trop fréquente
de la parole de l´enfant, demandes trop fréquentes et excessives de
performance verbale parfaite. Des discussions sur les problèmes rencontrés en

35
famille sont également organisées. Les parents semblent profiter des
expériences des autres, qu´elles soient positives ou négatives.

o Le deuxième objectif porte sur l´observation de l´enfant, grâce à un miroir sans


tainou un système de caméra, les parents peuvent observer le groupe. Si
possible, ils peuvent découvrir ce qu'ils ont appris par l'intermédiaire d'un
tiers.C´est aussi l´occasion pour les thérapeutesde répondre aux questions
soulevées par l´observation des enfants et de mettre en garde sur des attentes
irréalisables quant au transfert à l´école ou à la maison des compétences
acquises, surtout en début de traitement. On demande également aux parents de
s´observer eux-mêmes durant les interactions avec leurs enfants.
o Le troisième objectif vise à faire participer les parents dans les groupes, afin de
changer leurs attitudes face au bégaiement. Au départ, il peut leur être
simplement demandé de s´asseoir avec les enfants, en commentant de manière
neutre ou positive les activités. Ensuite, ils participent progressivement à plus
d'activités (jeux, descriptions ou énigmes...).Durant ces activités, le logopède
rappelle aux parents les comportements qui facilitent la fluidité et leur bonne
utilisation.

36
Partie pratique

1) Problématique et hypothèses :
Le bégaiement est un trouble complexe développemental persistant, c’est un trouble de la
santé concernant le débit de la parole.

L’OMS le définit comme « une parole caractérisée par une répétition fréquente de sons et de
syllabes ou par des hésitations ou pauses fréquentes pendant au moins 3 mois ».

Ce trouble apparait dès l’enfance, et peut persister jusqu’à l’âge adulte affectant la vie
personnelle, professionnelle et sociale de l’individu, et constituant ainsi un handicap à toute
interaction avec le monde extérieur.

Le bégaiement est un problème plus fréquent chez les enfants plus âgés. Ces-derniers
présentent des troubles de fluidité verbale dans différentes situations d’élocution. Ces
troubles se traduisent par des blocages de l’élocution persistant au moins 1 seconde. Le
bégaiement intense pourrait donner lieu à plus de comportements secondaires acquis, dont
le clignement des paupières et regard errant, par exemple. Les enfants qui bégaient
beaucoup sont frustrés et gênés, ce qui crée potentiellement une crainte de communiquer.
Cela entraîne une atteinte sur les plans psychologique et social, tel que l’anxiété sociale ;
cependant, il n’existe aucune donnée probante selon laquelle le bégaiement sévère soit lié à
des difficultés d’apprentissage ou à d’autres problèmes de comportement.

La prise en charge de ce trouble est établie principalement par l’orthophoniste. Cette prise
en charge orthophonique a pour objectif de permettre au patient de retrouver sa confiance
en soi, ainsi que l’aider à améliorer la qualité de sa parole de sorte à ce qu’elle soit souple,
fiable et spontanée lui permettant de s’exprimer comme il le souhaite.

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Nous savons que sortir du bégaiement mobilise des processus de changement qui
demandent du temps pour se mettre en place, ce qui nous a poussés à nous poser ces
hypothèses :

• Les orthophonistes devraient prendre en charge les enfants bègues au moins deux
fois par semaine.
• Les enfants bègues ont des difficultés à évoquer leur bégaiement au départ de la
prise en charge.
• Plusieurs thérapies doivent être utilisées pendant la prise en charge des enfants
bègues de plus de 7 ans.

2) Matériel et méthode

a. Objectif de l’étude
Notre type d’étude est sous forme d’une étude transversale par questionnaire afin
d’obtenir des réponses nous permettant de les comparer ainsi que de les quantifier afin de
les classer en des données statistiques.

Notre enquête a été réalisée sur une durée de 1 mois.

b. But du questionnaire
Par le biais de ce questionnaire, nous souhaitons atteindre l’objectif de découvrir les
différents types de traitements et d’approches utilisées par les orthophonistes ainsi que le
retour des orthophonistes sur l’évolution de la rééducation avec les enfants bègues de plus
de 7 ans.

c. Population cible
Notre questionnaire est destiné aux orthophonistes exerçant en cabinet, en association ou
au niveau des hôpitaux dans la régionde Casablanca, afin de collecter les différents avis
sur le bégaiement et les thérapies utilisées.

d. Instrument de mesure utilisé


Dans cette partie nous précisons les différents avis reçus depuis notre questionnaire.

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Ce-dernier recense les réponses des orthophonistes concernant leur lieu d’exercice, leur
perception du bégaiement, les difficultés envisagées par les enfants bègues, ainsi que les
différentes méthodes de rééducation utilisées.

e. Transmission du questionnaire
Nous avons créé notre questionnaire version électronique à partir de la plateforme
« Google Forms », qui est un logiciel permettant la création et l’analyse de questionnaires.

La méthode que nous avons utilisé concernant la diffusion de notre questionnaire


consistait principalement à contacter les orthophonistes rencontrées lors de nos stages à
travers un « mail » et message direct sur « WhatsApp ».

f. Composition du questionnaire
Notre questionnaire comportant le titre « prise en charge de l´enfant bègue deplus de
7ans » se compose de différents types de questions présentées sous formede :

- « Questions fermées » à réponse unique impliquant un seul choix entre deux ou


plusieurs possibilités.
- « Questions à choix multiples » avec réponses multiples permettant de sélectionner
plus qu’une réponse parmi les choix présentés.
- « Questions ouvertes » autorisant à donner une réponse de manière libre sur un sujet.

g. Retour du questionnaire
Nous avons recueilli 10 réponses de la part des orthophonistes, que nous analyserons par
la suite.

39
Analyse des résultats

Dans cette partie, nous analyseronsles données et résultats obtenus depuis notre
questionnaire.

 Question 1 : Vous êtes homme ou femme ?


Toutes les orthophonistes ayant répondu à notre questionnaire sont des femmes.
D’où 10 femmes.

 Question 2 : Dans quel type de secteur exercez-vous ?


D’après les réponses, on constate que 70% des orthophonistes travaillent en
cabinet, 30% en association et 10% en hôpital.

40
 Question 3 : Prenez-vous en charge des personnes bègues ?
Toutes les orthophonistes ayant répondu au questionnaire prennent en charge les
sujets bègues.

 Question 4 : Si oui, recevez-vous des enfants bègues de plus de 7ans ?


Toutes les orthophonistes ayant répondu reçoivent des enfants bègues de plus de 7
ans.

41
 Question 5 : A quelle fréquence les prenez-vous en charge ?
Les résultats montrent que 50% des orthophonistes prennent en charge les enfants
bègues de plus de 7 ans deux fois par semaine,
40% les reçoivent une fois par semaine avec espacement des séances s’ils
remarquent une bonne évolution, et 10% les prennent trois fois par semaine.

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 Question 6 : Selon vous, quels sont les facteurs favorisant l’apparition du
bégaiement chez l’enfant de plus de 7 ans ?
100% des orthophonistes ont choisi les facteurs psychologiques, 80% pour les
facteurs liés à l’environnement, 40% pour les facteurs linguistiques et 40% pour
les facteurs génétiques.

43
 Question 7 : Quels sont les troubles associés à leur bégaiement ?
80% précisent que le trouble affectif est le plus souvent associé au bégaiement.
40% pour le trouble comportemental, 20% pour le trouble cognitif, 10% pour
trouble du comportement, 10% pour troubles sur le plan psychologique et 10%
répondent qu’il n’y a pas toujours de troubles.

 Question 8 : D’après-vous, le bégaiement est-il héréditaire ?


La grande partie des orthophonistes à savoir 80% ont répondu que le bégaiement
est héréditaire, contre 20%qui ne seraient pas du même avis.

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 Question 9 : Au départ d’une prise en charge, est-ce difficile pour le patient bègue
d’évoquer son bégaiement ?
Les réponses obtenues montrent que selon les orthophonistes sondés, 90% des
patients bègues ont des difficultés à évoquer leur bégaiement.


 Question 10 : Quelles sont les différentes méthodes de rééducation que vous
utilisez lors des séances ?
On a obtenu 10 réponses concernant cette question.
D’après les réponses, on remarque que la plupart des orthophonistes utilisent des
méthodes de respiration et relaxation, d’autres thérapies sont utilisées comme suit :

45
46
 Question 11 : D’après-vous, quel est le pronostic de la rééducation ?
Selon les réponses, on constate que pour un résultat efficace, il faut tout d’abord
que l’entourage soit impliqué et que la prise en charge soit précoce.

Voici les différentes réponses obtenues :

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 Question 12 : Lorsque vous vous retrouvez face à un enfant bègue, vous arrive-t-il
de rencontrer des accidents de parole (hésitations, répétitions, mots d’appui…) ?
90% des orthophonistes répondent qu’il est possible d’avoir ces accidents de
parole face à un enfant bègue.

 Question 14 : Est-il déjà arrivé qu’un patient refuse la mise en place d’une prise en
charge suite à l’annonce du diagnostic ?
Selon les réponses, 40% des patients bègues ont refusé la mise en place de prise en
charge après que l’orthophoniste aitannoncé son diagnostic.

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 Question 15 : Lorsque vous évoquez le bégaiement avec un enfant bègue cela
peut-t-il provoquer des émotions négatives tel que la honte, la culpabilité,
l’augmentation des accidents de parole… ?
D’après les réponses, dans la majeure partie des cas,l’enfant bègue souffre de
culpabilité, de honte, de colère, d’une augmentation d’accidents de parole, de
mauvaise estime de soi et repli sur soi.

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 Question 16 : Qu’éprouvent les parents à la confirmation du bégaiement de leur
enfant ?
Selon les orthophonistes sondées, 70% des parents se montrent anxieux, 40% se
sentent coupables, 40% sont rassurés, 10% sont tristes et veulent savoir la cause et
10% sont en confusion.

 Question 17 : Pensez-vous que le rôle des parents est important ?


Toutes les orthophonistes pensent que le rôle des parents est important, une
orthophoniste précise que la présence des parents est efficace et importante afin de
généraliser le travail ainsi que de motiver leur enfant.

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3) Discussion des résultats
Réponse aux objectifs et problématiques de départ :

Afin que l’on puisse répondre à nos hypothèses :


• Les orthophonistes devraient prendre en charge les enfants bègues au moins deux
fois par semaine.
• Les enfants bègues ont des difficultés à évoquer leur bégaiement au départ de la
prise en charge.
• Plusieurs thérapies doivent être utilisées pendant la prise en charge des enfants
bègues de plus de 7 ans.
Cette recherche a pour but de décrire les aspects de la prise en charge orthophonique du
bégaiement chez l’enfant de plus de 7ans etde découvrir les différents types de traitements et
d’approches utilisées par les orthophonistes à Casablanca.

Discussion

D´après les recherches et les résultats obtenus, ce travailmontre que la prise en charge est très
importante et que chaque orthophoniste adopte une méthode de rééducation qui dépend de la
formation reçue et des objectifs fixés.

Cela dit,les enfants bègues ont besoin d´aide, de l´appui des orthophonistes et de leur
persévérance que ce soit en matière de prise en charge ou encore de la sensibilisation du grand
public dans le but que ces jeunes puissent être écoutés et traités comme n´importe quel autre
être humain.

51
Limite de l´étude

Notre étude aconnudes limitespar rapport au questionnaire, en effet, nous n´avons pas pu
recenser beaucoup de réponse et nous n´avons pas pu nous déplacer pour collecter des
réponses directement auprès despersonnes concernées par notre étude, car la plupart des
orthophonistesétaient en vacances, ce qui justifie notre choix quant à la réalisation
d’unquestionnaire en ligne via Google Forms. Nous avons égalementtrouvé des difficultés
dans la documentation, nous n´avons pas pu accéder aux bibliothèques à cause des mesures
sanitaires déclarées dans notre pays.

Nous nous sommes donc basésessentiellement sur les documents et les livres publiés
gratuitement.

Conclusion
D’après les résultats obtenus suite auretour des orthophonistes sur notre questionnaire, ces
derniers nous ont permis de mieux comprendre l’évolution de la rééducation des enfants
bègues de plus de 7 ans, tout en mettant le point, d’une part, sur les particularités de cette
rééducation en terme de méthode et outil adapté à cette tranche d’âge. Nous avonsdonc
confirmé notre problématique.

Le bégaiement est un trouble de la parole qui se caractérise par un dysfonctionnement de la


fluence verbale. L'organisation Mondiale de la Santé le définit comme une « parole
caractérisée par une répétition fréquente de sonet de syllabe ou par des hésitations ou pauses
fréquentes », et le classe parmi les « désordres émotionnels ou comportementaux ».

L´orthophoniste joue un rôle très important dans la prise en charge auprès des enfants bègues
qui peut déjà commencer dans un premier tempspar des conseils ciblant le patient, sa famille
ainsi que son entourage.

Nous avons également appris que les exercices de fluence travaillant le souffle, la respiration,
la relaxation, le rythme…etc., jouent un rôle très important au niveaude l’efficacité du
protocole derééducation. Il est ainsi important d’éviter toute attention qui permettra
d’aggraver le bégaiement, en lui donnant tout le temps nécessaire afin de finir sa parole sans
aucune interruption.

52
Pour conclure, d’après les résultats de notre travail de recherche, notre problématique de
départ qui portesur les approches et les étapes à suivre dans la prise en charge orthophonique
de l´enfant bègue de plus de 7 ans est confirmée dans la mesure où le besoin est réclamé en
matière de connaissance des aspects de prise en charge orthophonique des enfants bègues.

Bibliographie
https://www.begaiement.org/begaiement/

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4907571/

https://www.begaiement.org/therapie/

https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Begaiement.html

https://www.cairn.info/journal-contraste-2014-1-page-307.htm

https://books.google.co.ma/books?hl=fr&lr=&id=kFS-HMNd3HcC&oi=fnd&pg=PR5&dq=m
%C3%A9canisme+de+la+parole&ots=ZDOVLlnXUw&sig=Q5_s38Rp_qaC82A-
dc0K2pl5kzI&redir_esc=y#v=onepage&q=m%C3%A9canisme%20de%20la%20parole&f=false

https://www.resodys.org/IMG/pdf/Meunier_20_01_07-4.pdf

https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01866152/document

https://orthophonie.ooreka.fr/comprendre/begaiement

https://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxeo/site/esupversions/d21d6d51-780d-4539-8913-
38835a65ec46

https://ramedeci.blogspot.com/2016/08/le-begaiement.html

https://www.cairn.info/revue-enfance2-2013-3-page-201.htm

http://corinnedudoit.blogspot.com/2015/04/construction-identitaire-estime-de-soi.html

http://bibnum.univ-lyon1.fr/nuxeo/nxfile/default/83d9c390-8aa7-4dfb-87e9-7c915e565e29/
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53
https://www.lemonde.fr/planete/article/2006/03/21/respirer-pour-apprendre-a-ne-plus-
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https://www.parents.fr/bebe/sante/bebe-est-malade/malformations-ou-anomalies/mon-enfant-
begaie-5479

https://www.begaiement-orthophonie.fr/uploads/documents/Bredouillement_article.pdf

https://www.larousse.fr/encyclopedie/medical/b%C3%A9gaiement/11526

https://www.universalis.fr/encyclopedie/voix-physiologie/2-physiologie/

https://www.resodys.org/IMG/pdf/c_meunier_production_2015.pdf

https://www.em-consulte.com/article/1309/voies-nerveuses-et-physiologie-de-la-phonation

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00683819

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01164385/document

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fluence_verbale

https://www.bloghoptoys.fr/orthophonie-les-troubles-de-la-fluence

https://www.cairn.info/journal-enfances-et-psy-2001-1-page-60.htm

https://www.bulletinsante.net/begaiement-que-faire-face-a-un-enfant-qui-begaie/

https://www.orthoedition.com/medias/fichiers/2011-01-10-11-11-47_2249145.pdf

https://naitreetgrandir.com/fr/etape/5-8-ans/

https://orthophonie.ooreka.fr/comprendre/begaiement

https://www.educatout.com/activites/stimulation-langage/le-begaiement-chez-l-enfant.htm

54
Annexes
Questionnaire :
1. Vous êtes :
 Homme
 Femme

2. Dans quel type de secteur exercez-vous ?


 Association
 Cabinet
 Hôpital
 Autre : …

3. Prenez-vous en charge des personnes bègues ?


 Oui
 Non

4. Si oui, recevrez-vous des enfants plus de 7 ans ?


 Oui
 Non

5. A quelle fréquence les prenez-vous en charge ?


 Deux fois par semaine
 Trois fois par semaine
 Autre : …

6. Selon vous, quels sont les facteurs favorisant l´apparition du bégaiement chez
l´enfant plus de 7ans ?
 Facteur génétique
 Facteur linguistique
 Facteur psychologique
 Facteurs liés à l´environnement
 Autre : …

7. Quels sont les troubles associés à leur bégaiement ?


 Trouble comportemental
 Trouble cognitif
 Trouble cognitif
 Autre : …

8. D´après-vous le bégaiement est-il héréditaire ?


 Oui

55
 Non

9. Au départ d´une prise en charge, est-ce difficile pour le patient bègue d


´évoquer son bégaiement ?
 Oui
 Non

10. Quelles sont les différentes méthodes de rééducation que vous utilisez lors des
séances ?

11. D´après-vous quel est le pronostic de la rééducation ?

12. Lorsque vous vous retrouvez face à un enfant bègue, vous arrive-t-il de
rencontrer des accidents de parole (hésitation, répétition, mots d´appuis...)
 Oui
 Non

13. Est-il déjà arrivé qu´un patient refuse la mise en place d´une prise en charge
suite à l´annonce du diagnostic ?
 Oui
 Non

14. Lorsque vous évoquez le bégaiement avec un enfant bègue, cela peut
provoquer des émotions négatives telle que ?
 La honte
 La culpabilité
 Une augmentation des accidents de parole
 Autre : …

15. Qu´éprouvent les parents à la confirmation du bégaiement de leur enfant ?


 Culpabilité
 Ils se sentent rassurés
 Anxiété
 Autre : …

16. Pensez-vous que le rôle des parents est important ?


 Oui
 Non

56
Liste des figures

Figure 1: Larynx et cordes vocales..........................................................................................15


Figure 2: L'appareil phonatoire...............................................................................................16
Figure 3: L'iceberg de Joseph Sheehan...................................................................................25

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