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T)
3.1 Introduction
Le ressuage est une technique de contrôle non destructif, qui permet de déceler, sous
certaines conditions, les défauts constituants des solutions de continuité débouchant à la
surface des matériaux. Cette technique d’examen est considérée comme un
prolongement raffiné de l’examen visuel et, dans certains cas, une notion de
complémentarité peut exister.
Dans nombreux domaines d’activité (chaudronnerie, fonderie, forge, …) quelle que soit
la destination de la pièce (appareil à pression, offshore, aviation, aérospatiale,
nucléaire,….).
Le ressuage peut être mis en œuvre aussi bien sur chantier qu’en usine. C’est un procédé
de contrôle qui peut être automatisé.
c- les fissures peuvent contenir des produits incompatibles avec les pénétrants utilisés :
substances chimiques pouvant altérer la coloration des produits ou atténuer l’effet de
fluorescence.
L’examen par ressuage peut s’avérer inopérant dans les cas suivants :
a- Défauts larges et peu profonds : le phénomène de capillarité et de retenue du produit
pénétrant s’avère, dans ce cas-là, inopérant car celui-ci se trouvera entièrement éliminé
au cours de l’opération de lavage.
Cette coloration ou fluorescence généralisée s’appelle le bruit de fond. Dans le cas d’un
bruit de fond important, celui-ci pourrait masquer la présence d’un éventuel petit défaut.
a- Masse volumique
La masse volumique est une grandeur physique qui caractérise la masse d'un matériau par
unité de volume. Elle est déterminée par le rapport = m / V, où m est la masse de la
substance homogène occupant un volume V.
b- Diffusion
Le phénomène de diffusion peut être illustré par l'exemple suivant : une tâche d'encre
déposée sur un papier buvard s'élargit progressivement au cours du temps. On assiste à
un transfert de la masse du liquide dans la matière poreuse constituée par le buvard
c- Adsorption physique
C’est le phénomène d’adhérence d’un fluide à la surface d'un solide tel qu’on l’observe
pour la buée « collée » à la surface d'une vitre froide : le décollement ne pourra se faire
qu’en communiquant au liquide l’énergie nécessaire au passage de l'état liquide à l'état
gazeux (chaleur de vaporisation).
Dans le milieu « poreux » le liquide d'imprégnation pénètre dans les anfractuosités par
diffusion et capillarite puis se fixe sur les parois où il adhère : l’ensemble de ces
mécanismes constitue l’adsorption que l'on retrouve également dans la phase de
révélation.
d- Point d’ébullition
Pour une pression donnée, un liquide soumis à l’action de la température, peut changer
d’état et se transformer en vapeur : le point d'ébullition correspond à la température
atteinte par le liquide lorsqu'il commence à se transformer en vapeur.
Exemple : Point d'ébullition de l'eau dans des conditions normales de pression (1,013.
105 Pa):Teb =100 °C ou 373,15 K.
e- La viscosité
La viscosité peut être définie comme la résistance à l'écoulement uniforme et sans
turbulence se produisant dans la masse d’une matière.
La viscosité dynamique correspond à la contrainte de cisaillement qui accompagne
l’existence d’un gradient de vitesse d’écoulement dans la matière. Lorsque la viscosité
augmente, la capacité du fluide à s’écouler diminue. Pour un liquide, la viscosité tend
généralement à diminuer lorsque la température augmente.
- Le mouillage
Pour expliquer ce phénomène, on considère 3 liquides : l’eau, l'huile et le mercure. On
prend une goutte de chacun de ces liquides que l’on dépose sur une plaque de verre
parfaitement propre.
On constate que les trois gouttes de produits ainsi déposés s'étalent de façon différente
sur la surface de la plaque de verre :
- le mercure forme une boule qui roule sur le verre,
- l'eau s'étale un peu,
- l'huile possède un pouvoir d'étalement encore plus important que celui de l'eau,
on dit que l'huile a un bon pouvoir mouillant.
Lorsqu’on trace une tangente ‘’T’’ au congé de raccordement de la goutte avec son
support, celle-ci formera un angle avec la plaque de verre.
Plus l’angle est petit, plus le pouvoir mouillant est élevé, c'est-à-dire que le liquide
considéré pourra recouvrir spontanément la surface d'un solide ou d'un autre liquide.
(Exemple : les pénétrants, certains émulgateurs).
On appelle mouillage, la propriété pour un liquide de s'étaler à la surface d'un solide ou
d'un liquide. Un liquide mouille ou ne mouille pas suivant qu'il s'étale sur une surface ou
se contracte en forme de goutte.
La propreté de la surface sur laquelle on dépose le liquide influence les propriétés de
mouillage.
Une goutte de liquide déposée sur une plaque solide plane et horizontale peut :
Soit s’étaler, on dit que le liquide mouille parfaitement le solide.
Soit former une lentille, avec deux cas :
- Tension superficielle
La tension superficielle est la force par unité de longueur s’opposant à cet étalement : elle
est caractéristique du liquide considéré. On la désigne habituellement par la lettre A et
on l'exprime en newton par mètre (N/m).
- Capillarité
Le niveau de l'eau dans le tube capillaire est plus élevé que celui existant dans le
cristallisoir : il y a ascension du liquide dans le tube par suite des forces capillaires mises
en jeu. On observe également que la surface du liquide dans le tube n'est pas plane
(présence d'un ménisque) et que le rayon de courbure a son centre vers le haut.
Le niveau du mercure dans le tube capillaire est moins élevé que celui existant dans le
cristallisoir : le liquide a du mal à s'élever dans le tube par suite des forces capillaires en
Un liquide est inerte chimiquement s'il ne conduit pas à une action chimique destructrice,
à plus ou moins longue échéance, sur les corps avec lesquels il est en contact. Ex. : l'eau
distillée.
h- Solubilité
La solubilité d’un corps ou d'un liquide représente son aptitude à se dissoudre dans un
autre liquide sans précipiter. Ex. : la solubilité du sucre ou du sel dans l’eau.
i- Rinçabilité ou lavabilité
La rincabilité ou la lavabilité caractérise l'aptitude au lavage par l’eau, avec le minimum
d’action mécanique.
j- Point éclair
Le point éclair d'un produit est la température à laquelle ce produit doit être porté pour
qu'il y ait formation de vapeurs à sa surface qui, combinées à l’air, constituent un mélange
détonant. Pour minimiser les risques d'explosion ou d'incendie le point éclair doit être le
plus élevé possible.
Tube capillaire
Cristallisoir
Tensions superficielles et masse volumique pour les liquides usuels et hauteur d’ascension
capillaire correspondante pour un tube de diamètre 0,2mm
Tension superficielle Masse volumique Hauteur d’ascension
Nature du liquide
(mN/m) (kg/dcm3) (mm)
Eau 72 1 147
Éther 17 0,73 47
Alcool 23 0,78 60
Kérosène 23 0,79 59
Huile (SAE 10) 31 0,89 71
Éthylène-glycol 48 1,11 88
𝟐. 𝑨
𝒉=
𝑷
𝒓 [𝝆. 𝒈 + 𝑯𝟎 ]
En analysant la courbe ci-dessus, on s’aperçoit que la couleur la mieux perçue est le vert
sur la longueur de 550nm. Cette longueur d’onde est obtenue en utilisant des particules
qui deviennent fluorescentes lorsqu’elles sont excitées par un rayonnement ultra-violet
d’une longueur d’onde de 365 nm, que l’on appelle lumière noire.
En lumière noire, le pouvoir séparateur de l’œil entre deux traits ou deux points proches
est de 50 s d’angle.
C’est-à-dire que la sensibilité en lumière noire, en utilisant des traceurs fluorescents, est
double de celle obtenue avec les traceurs colorés en lumière blanche.
a- Pénétrants
Parallèlement, dans chaque famille, on peut rencontrer trois cas possibles d’utilisation :
- le pénétrant est pré-émulsifié (ou pré-émulsionné) auquel cas il est directement
rinçable à l'eau
- le pénétrant est à post-émulsification (ou post-émulsion) auquel cas l'excès de
pénétrant pour être éliminé, doit être soumis à l’action d'un émulsifiant (ou
émulgateur) intermédiaire.
- le pénétrant est éliminable à l'aide d'un solvant approprié.
La figure suivante donne une représentation schématique des situations les plus
couramment utilisées industriellement.
Pénétrants fluorescents
A post-émulsion
(émulgation avant rinçage)
Pénétrants mixtes
L'émulsifiant n'est utilisé que dans le cas d'un produit pénétrant à post-émulsification,
pour l'enlèvement de l'excès de pénétrant en surface de la pièce : l'émulsifiant, appliqué
sur la surface de la pièce, diffuse dans le pénétrant pour former une émulsion rinçable à
l'eau.
Deux types d'émulsifiants peuvent être utilisés :
- les émulsifiants lipophiles (ou lipophiliques) utilisés à l'état pur, solubles dans le
pénétrant.
- les émulsifiants hydrophiles (ou hydrophiliques) utilisés en solution dans l’eau, mais
peu solubles dans le pénétrant : leur action, localisée en surface, se caractérise par
une modification de la mouillabilité du pénétrant qui se déplace plus facilement sous
l’action mécanique de l'eau.
c- Révélateurs
Séchage
Application du pénétrant
Rinçage à l’eau
Nettoyage et protection
Séchage
Application du pénétrant
Durée de pénétration
Rinçage à l’eau
Nettoyage et protection
Nettoyage
Séchage
Application du pénétrant
Durée de pénétration
Rinçage à l’eau
Séchage
Application du révélateur
liquide à support
organique volatil
Nettoyage et protection
Séchage
Application du pénétrant
Durée de pénétration
Rinçage à l’eau
Séchage
Application du révélateur
à support organique
volatil
Nettoyage et protection
De ce point de vue, le rapport d'examen ne peut être crédible que si le temps écoulé après
application du révélateur n’est ni trop court pour laisser le processus s'engager (environ
5 à 10 minutes), ni trop long pour tomber dans l’excès d’une diffusion trop longue
pouvant affecter la sensibilité générale du processus (environ 45 à 50 minutes au
maximum).
Dans la pratique c'est toujours le document de contrôle qui précise l'instant à partir
duquel l'observation peut avoir lieu et sa durée : l'opérateur devra respecter la procédure
indiquée.
L'observation est pratiquée en lumière naturelle ou artificielle d’une intensité au moins
égale à350 lux pour les pénétrants colorés, et en lumière ultraviolette pour les pénétrants
fluorescents. Dans ce dernier cas, la densité énergétique recommandée de la lumière
noire sur la surface examinée doit être de 8 W/m2 minimum, de15 W/m2 souhaitables.
L’interprétation des résultats est un domaine très complexe qui ne peut s'acquérir qu'au
travers d'une longue expérience : elle exige une connaissance parfaite du processus
opératoire, des défauts susceptibles d'être rencontrés, des critères imposés dans les
documents de contrôle.
Il est cependant utile de connaitre, à ce stade, la procédure de lever de doute à pratiquer
devant une indication de ressuage, pour confirmer la présence d'un défaut : la remontée
du pénétrant sous l'action du révélateur est généralement partielle et il suffit bien
souvent d'éliminer la tâche de ressuage à l'aide d'un chiffon propre (ou légèrement
imbibé de solvant) et d'appliquer à nouveau le révélateur localement, pour faire ressortir
le pénétrant à l'aplomb du défaut. Cette pratique systématique, associée à un examen
visuel de la surface avec une aide optique, doit permettre d'éviter bien des déconvenues
dans l'interprétation.
Les liquides pénétrants sont formulés de façon à offrir une variété de niveaux de
sensibilité. Plus la sensibilité est élevée, plus petits sont les orifices qui peuvent être
détectés.
Les niveaux de sensibilité sont classés de la façon suivante :
- Niveau 4 : Pénétrant ultra-sensible
- Niveau 3 : Pénétrant très sensible
- Niveau 2 : Pénétrant sensible
- Niveau 1 : Pénétrant faiblement sensible
Plus le pénétrant est sensible, plus il risque de produire de fausses indications. Il y a donc
un compromis à faire. La sensibilité d’un pénétrant est évaluée grâce à des étalons.