Vous êtes sur la page 1sur 11

LP Taaone La conversion d’énergie

Introduction
L'Energie est une denrée rare et chère.
Economiquement, elle occupe une place de premier rang et sa maîtrise est fondamentale.
L'effet de serre ainsi que d'autres aspects écologiques sont directement liés à l'Energie, quelque soit sa
source (Fossile, nucléaire, …)
Nous avons vu les raisons principales de sa mise sous forme électrique via un réseau de tension
sinusoïdale.
Au niveau des parties opératives de réalisations industrielles, on peut noter que plus de 70% des
actionneurs sont des moteurs électriques qui permettent la conversion de l'énergie sous forme mécanique.
Nous allons donc présenter et caractériser les différents moteurs électriques disponibles : Cette
présentation fait appel aux savoirs sur les signaux électriques et les réseaux de distribution.

Notions fondamentales concernant l' Energie


Tout travail nécessite de l'Energie.
L'énergie se présente sous forme potentielle, cinétique ou calorifique et s'exprime en Joules En électricité,
on préfère utiliser le kW.h.
C'est donc la puissance développée pendant un certain temps : W = P . t .

i (t)

u (t) Récepteur

Pour un circuit électrique donné, schématisé ci dessus, la puissance consommée (convention récepteur)
est p = u . i . T
Si les courants et tensions sont périodiques (période T), alors la puissance moyenne est P = 1 u . i dt
T 0
Cette notion de convention (récepteur / générateur) est importante car la majorité des machines
électriques ont la propriété intéressante d'être réversibles et peuvent donc être selon le cas, générateur ou
moteur et optimiser ainsi l'utilisation de l'énergie.

Dans le cas des mouvement en rotation (cas des moteurs électriques), la puissance est liée au couple de
rotation : P = C . w .

L'équation fondamentale de la mécanique donne le point de fonctionnement et les lois d'évolution de la


vitesse angulaire w : Cm - Cr = J dw / dt (J : moment d'inertie)

Il est aisé de passer à la position angulaire en intégrant la vitesse angulaire.

Au rendement près, on a donc une chaîne idéale de conversion d'énergie :


Moteur

i (t)
w
Réseau Machine
u (t) Charge
électrique électrique

Générateur

Les moteurs électriques Page 1


LP Taaone La conversion d’énergie
On peut noter que le rendement des machines électriques dépasse classiquement 90%. Cela justifie, en
association avec la réversibilité, leur choix pour nombre d'applications.

Les progrès de l'électronique ont rendu leur commande (Caractéristiques de u et i) très performantes pour
répondre aux contraintes des différents problèmes : Rapidité, précision, fiabilité, ….

Principe de fonctionnement des moteurs électriques


La conversion de l’énergie électrique en énergie mécanique est réalisée par différents types de moteurs.
Le choix du moteur dépend de nombreux éléments liés essentiellement à l’utilisation (traction électrique,
motorisation d’une grue, positionnement d’une tête d’impression, production d’énergie électrique, etc.)

Le fonctionnement des moteurs est basé sur S


l’attraction entre deux champs magnétiques.
S N
Pour créer le mouvement, le champ 1 doit être
mobile afin d’obtenir une attraction continue. On 1 2
parle de champ tournant. Le champ 2 doit comporter N
une liaison pivot.

Un champ magnétique peut être crée par un aimant permanent, par un enroulement alimenté en courant
continu pour produire un champ constant ou encore un enroulement alimenté en courant alternatif pour
produire un champ variable.

Aiguille Le bobinage ci-contre alimenté par un courant continu


aimantée crée un champ magnétique B dont les polarités dépendent
S N
du sens du courant.
B

Les moteurs électriques seront donc tous constitués d’une partie fixe appelée stator, et d’une partie en
rotation appelée rotor. On verra que le stator peut sans bouger créer un champ tournant.

1. Le moteur asynchrone triphasé

1.1. Principe général du moteur asynchrone triphasé

L’association de trois enroulements associés à un circuit


magnétique (stator), décalés de 120°, alimentés par un
réseau triphasé alternatif, crée un champ tournant( voir
page 2). De plus, si l’on inverse deux des trois fils
d’alimentation, le champ tourne dans le sens inverse. C’est
ce champ tournant qui entraîne le rotor en rotation.

Système triphasé de tensions

Les moteurs électriques Page 2


LP Taaone La conversion d’énergie

La vitesse du champ tournant est directement liée à la fréquence des courants du système triphasé
équilibré. Elle dépend également du nombre de paire de pôles du bobinage statorique.

Ns : Vitesse du champ tournant en tr /s


f : fréquence des courants en Hz
p : Nombre de paire de pôles

Moteur 2 pôles ( p = 1) Moteur 4 pôles ( p = 2) Moteur 6 pôles ( p = 3)

Explication simplifiée de la rotation du rotor :


Le champ tournant induit des courants dans le rotor. Ces courants, selon la loi de LENZ, s’opposent à la
cause qui leur a donné naissance. C’est à dire qu’ils tendent à supprimer le déplacement relatif du champ
tournant par rapport au rotor en créant un couple qui va entraîner le rotor en rotation dans le sens du
champ tournant.

La vitesse du rotor restera cependant légèrement inférieure à celle du champ tournant. En effet s’il n’y a
plus de décalage, il n’y a plus de couple car le déplacement relatif du champ n’existe plus. C’est ce
décalage qui vaut à ce moteur son appellation « asynchrone »

Nn : Vitesse nominale de rotation en tr / min


Ns : Vitesse de rotation du champ tournant en tr/min
g : Glissement en %

Les moteurs électriques Page 3


LP Taaone La conversion d’énergie

1.2. Grandeurs électriques et mécaniques mise en jeu

Grandeurs d’entrée :
‰
Grandeurs de sortie :
‰
‰
‰
‰

Pa : Puissance électrique absorbée


U : Tension entre phases
In : Courant nominal absorbé
Cos ϕ : Facteur de puissance

Pu ou Pn : Puissance utile disponible sur l’arbre moteur


Cu ou Cn : Couple utile disponible sur l’arbre
Nn : Vitesse nominale de rotation en tr / min
Ωn : Vitesse de rotation angulaire en rd / s

Pa : Puissance électrique absorbée


Pu ou Pn : Puissance utile disponible sur l’arbre moteur
η : Rendement en %

1.3. Technologie du moteur asynchrone triphasé

Les moteurs électriques Page 4


LP Taaone La conversion d’énergie

1.4. Mise en œuvre d’un moteur asynchrone

1.4.1. Symbole
V1
U1 W1
M
3

1.4.2. Couplage des enroulements

Le moteur possède trois enroulements sortis sur une plaque à bornes. On peut en les couplant entre eux,
alimenter le moteur sous deux tensions différentes. Il conviendra de ne jamais appliquer sur ces
enroulements une tension supérieure à la valeur nominale.

Un constructeur donne deux tensions d’alimentation sur la plaque signalétique, la plus petite des
deux est la tension maximale que peut supporter un enroulement.

Les deux couplages sont appelés ETOILE et TRIANGLE

Couplage étoile Couplage triangle

U2 V1
U1
V= 230 V
U1
U = 400 V

W1 U1 V2
V1
W2 W1

Les bornes U2, V2 et W2 sont


donc reliées entre elles.

U1 V1 W1 U1 V1 W1

U1 V1 W1 U1 V1 W1

W2 U2 V2 W2 U2 V2

W2 U2 V2 W2 U2 V2

‰ La tension simple (tension entre phase et neutre) du réseau doit être égale à la tension maximale
que peut supporter un enroulement pour coupler un moteur en étoile.

‰ La tension composée (tension entre phases) du réseau doit être égale à la tension maximale que
peut supporter un enroulement pour coupler un moteur en triangle.

Dans le cas ou le couplage est incorrect on peut avoir deux conséquences sur le fonctionnement du
moteur :
‰ Si la tension appliquée à un enroulement est supérieure à la valeur nominale, les enroulements du
moteur passent en surchauffe et « grillent ».

Les moteurs électriques Page 5


LP Taaone La conversion d’énergie
‰ Si la tension appliquée à un enroulement est inférieure à la valeur nominale, le moteur ne fonctionnera
pas à sa puissance nominale.

Exemples de couplage :
Tensions données sur la Réseau : Réseau : Réseau :
plaque signalétique 130 / 230 V 230 / 400 V 400 / 690 V

130 / 230 V

230 / 400 V

400 / 690 V

1.4.3. Mise en œuvre d’un moteur asynchrone

Les moteurs électriques Page 6


LP Taaone La conversion d’énergie
1.5. Utilisation du moteur asynchrone

Robuste, et sans entretien, le moteur asynchrone triphasé est très utilisé en milieu industriel (machines
outil, pompes, convoyeurs, ventilateurs, ponts roulants).
La gamme des puissances est très variée de quelques centaines de watts à quelques mégawatts. Le
développement de l’électronique de puissance a permis de faire facilement varier sa vitesse et il remplace
peu à peu le moteur à courant continu dans le domaine de la traction électrique (l’EUROSTAR et le TGV
THALYS sont équipés de moteurs asynchrones)
Il est également utilisé en génératrice dans les petites unités de production hydroélectrique. Lorsqu’il est
entraîné à plus de 1500 tr/min pour un moteur 2 paires de pôles et couplé au réseau EDF, il renvoie de
l’énergie électrique sur celui-ci.

2. Le moteur synchrone

Le moteur synchrone par opposition au moteur asynchrone a son champ rotorique qui tourne à la même
vitesse que le champ statorique (g=0). Le rotor est constitué d’un électroaimant à courant continu ou d’un
aimant permanent pour les petites puissances. Le stator est identique à celui du moteur asynchrone (3
bobinages). C’est le fonctionnement en génératrice qui est le plus répandu, on parle d’alternateur.

2.1. Fonctionnement en alternateur

L’inducteur est
bobiné et alimenté
par un courant
continu.

Plus la vitesse de l’alternateur sera importante plus la fréquence sera grande. On peut ajuster la tension
induite au stator en réglant le courant inducteur. En ayant les caractéristiques du système triphasé de
tensions délivré par l’alternateur parfaitement identiques à celle du réseau, l’alternateur peut être couple
au réseau et fournir de l’énergie électrique. C’est le cas de toutes les centrales de production d’énergie
électrique.

2.2. Fonctionnement en moteur

Ce type de fonctionnement, avec une électronique de puissance adaptée, est utilisé dans de nombreux
servomécanismes et dans la traction ferroviaire avec le TGV atlantique (8 moteurs de 1,1 MW par
motrice soit 32 moteurs pour un TGV double rame)

Les moteurs électriques Page 7


LP Taaone La conversion d’énergie

3. Les moteurs monophasés

L’utilisation d’un réseau monophasé alternatif dans les installations domestiques a conduit les industriels
à développer des moteurs à courant alternatif pouvant fonctionner entre phase et neutre.

3.1. Le moteur asynchrone monophasé

Les rotors de ces machines ne peuvent démarrer seul car les champs
tournants se neutralisent en monophasé. En lançant manuellement le
rotor on arrive à faire démarrer le moteur. Pour s’affranchir de ce
lancement manuel qui pose des problèmes mécaniques et de sécurité,
les industriels ont rajouté un inducteur auxiliaire dont la tension
d’alimentation est décalée de 90° électrique grâce à un condensateur.
En ayant un deuxième champ à « angle droit », le moteur peut
démarrer.

Le moteur asynchrone monophasé est utilisé pour le moyen et gros électroménager (machine à laver le
linge). L’ouvre portail FAAC est commandé par un moteur asynchrone monophasé.

3.2. Le moteur universel

Ce moteur est dit universel car il peut être aussi bien alimenté en courant alternatif qu’en courant
continu. C’est un moteur à courant continu dont l’inducteur est placé en série avec l’induit. Il est
utilisé dans le petit électroménager et dans les outils portatifs.

2. Le moteur à courant continu

2.1. Principe général du moteur à courant continu

Le principe du moteur à courant continu est très simple. Il repose sur une loi d’électromagnétisme appelée
loi de LAPLACE.
Un conducteur de longueur L, parcouru par un courant électrique i et baignant dans un champ magnétique
B est soumis à une force F telle que :
F=il B

La machine à courant continu fonctionne aussi bien en moteur lorsque l’induit est alimenté qu’en
génératrice lorsque le rotor est entraîné. C’est la réversibilité.

Les moteurs électriques Page 8


LP Taaone La conversion d’énergie
2.2. Construction de la machine à courant continu

L’induit (rotor) de la machine à


courant continu est constitué de
conducteurs placés dans des
encoches. Le courant électrique
est amené au rotor par un
système bague / balais.
L’inducteur (stator) est constitué
soit d’un aimant permanent, soit
d’un électroaimant (bobines
inductrices alimentées par un
courant continu).

2.3. Grandeurs électriques et mécaniques mise en jeu

« UI » est la puissance électrique absorbé par l’induit.


« ui » est la puissance absorbé par l’inducteur. Cette puissance qui sert à créer le champ inducteur est sur
le plan énergétique car elle intégralement perdue sous forme de pertes joules (ui = ri2).

Pa : Puissance électrique absorbée


Pu ou Pn : Puissance utile disponible sur l’arbre moteur
η : Rendement en %

Les moteurs électriques Page 9


LP Taaone La conversion d’énergie

Il est très facile de faire varier la vitesse d’un moteur à courant continu car si le flux magnétique inducteur
est constant (exemple d’un moteur à aimants permanent) et que le couple résistant est constant, la vitesse
est directement proportionnelle à la tension d’alimentation.

Ω : vitesse en rad / s
Φ : Flux magnétique inducteur en webers
U : tension d’alimentation en volt
K : Constante dépendant de la construction de la
machine

C : Couple en Nm
Φ : Flux magnétique inducteur en webers
I : Courant inducteur en A
K : Constante dépendant de la construction de la
machine

2.4. Mise en œuvre de la machine à courant continu

inducteur

induit
Moteur avec un inducteur à
aimant permanent
inducteur

induit

Moteur avec un inducteur


bobiné

On peut inverser facilement le sens de rotation de la machine à courant continu en inversant les tensions
d’induit ou d’inducteur.

2.5. Utilisation du moteur à courant continu

La gamme de puissance de ces moteurs est très large, de quelques watts (moteurs de jouet) au mégawatt
(TGV sud-est : couleur orange). Ils sont utilisés pour la motorisation de véhicules électriques,
d’équipements portatifs, de téléphériques et des applications à grande vitesse (plus de 10 000 tr /min).
Cependant le point faible de ces moteurs, c’est l’entretien à cause de l’usure du système bague balais.

Les moteurs électriques Page 10


LP Taaone La conversion d’énergie
5. Les moteurs pas à pas
On peut définir le moteur pas à pas comme un moteur dont la partie mobile se déplace d’une quantité
élémentaire appelée « pas » à chaque fois que le moteur reçoit une impulsion de courant continu sur l’une
de ces bobines (phases). Le cadencement de ces impulsions permet de régler la vitesse et de changer le
sens de rotation.

Stator 8 pôles : Le pas statorique αs =


Rotor 8 pôles : Le pas rotorique αr =
Le nombre de pas par tour est donné par la relation :
360
Np =
αr −αs
Le moteur ci-contre est un moteur :

5.1. Fonctionnement

Quand on alimente les bobines AA’ puis BB’, et enfin CC’, le rotor se place de telle façon que le champ
magnétique qui le traverse soit maximal (écart physique entre le stator et le rotor minimal).

6. Notions sur le fonctionnement en régime dynamique des moteurs


Ces notions sont basées sur le fait qu’une charge peut aller dans deux sens différents (montée / descente
pour une cage d’ascenseur) ; et peut devenir entraînante (véhicule dans une descente). Le machine qui
entraîne peut alors fonctionner soit en moteur soit en générateur.
On parle de quadrants de fonctionnement de la caractéristique couple / vitesse.

Les moteurs électriques Page 11

Vous aimerez peut-être aussi