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LA JONCTION NEUROMUSCULAIRE

I. Données morphologiques
On voit ici l’axone qui vient faire une synapse sur les
fibres musculaires, cette synapse est une plaque
motrice (ou jonction neuromusculaire.

Il n’y a qu’une seule plaque motrice par fibre


musculaire. Ici il ne peut pas y avoir de sommation de
PPS étant donné qu’il n’y a qu’une seule jonction
neuromusculaire par fibre. De plus il n’y a pas besoin de
sommation étant donné que la quantité de
neurotransmetteur libérée est énorme.

La jonction neuromusculaire est une synapse


chimique. Le neurotransmetteur de la plaque
motrice est l’actétylcholine. On estime qu’il y’a
environ 1 à 5 x 104 molécules d’acétylecholine
par vésicule.

Les plis sous-synaptiques permettent


d’augmenter la surface de la membrane et donc
on peut y mettre beaucoup plus de récepteurs à
l’acétylcholine. Cela dit les récepteurs sont tout
de même plus concentrés sur la surface des plis.

NB : Savoir relégender cette image

Synapse Cholinergique :

A partir des mitochondries on produit de l’acétylcoA. Dans


la terminaison axonale il y’a synthèse de choline.

Si on trouve de la choline acétyltransdérase (enzyme de


synthèse de l’acétylcholine) dans une terminaison on est sur
que cette terminaison produit de l’acétylcholine en associant
de l’acétyl avec la choline pour donner de l’acétylcholine.

Lorsque l’aétylcholine a fait son travail dans la fente


synaptique, l’acétylcholinestérase va séparer l’acétyl de la
choline. L’acétyl est facile à synthétiser donc on ne va pas le
récupérer en revanche la choline est beaucoup plus
compliquée à synthétiser donc elle va être récapturée.

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II. Le potentiel de plaque motrice (PPM)

A) Mise en évidence

On va trouver un neurone qui innerve un muscle strié


squelettique puis trouver le muscle que ce nerf innerve.
Une fois que l’on a un axone et le muscle qu’il innerve, il
faut placer les électrodes de stimulation sur l’axone pour
pouvoir générer un potentiel d’action sur cet axone (il
faut vérifier que la stimulation est efficace). Au niveau de
la fibre neuromusculaire on obtient le potentiel d’action
ci-contre:

Un potentiel d’action de neurone dure environ 2 ms alors qu’ici on voit que le potentiel
d’action de la jonction neuromusculaire dure 10 ms. La membrane de la cellule musculaire
contient des canaux voltage dépendants responsables de la formation du potentiel d’action.

Il y’a une drogue du nom de curare qui engendre une mort par asphyxie puisqu’elle
bloque toutes les contractions des muscles striés squelettiques. Le curare bloque les
récepteurs à l’acétylcholine.

Si on met un peu de curare on va bloquer un faible


nombre de récepteurs à l’acétylcholine, l’énorme potentiel
de plaque motrice va diminuer un peu en amplitude mais il
sera toujours suffisant. Plus on augmente la concentration
en curare plus on bloque des récepteurs à l’acétylcholine ,
à un moment les récepteurs à l’acétylcholine ne seront
plus suffisants en nombre pour amener la membrane à
une dépolarisation efficace donc on ne produit plus de
potentiel d’action, on enregistre seulement le potentiel de
plaque motrice (PPM).

B) Propriétés

➢ Dépolarisation
➢ Induit toujours un PA musculaire (ample : 60-70 mV)
➢ Réponse locale
➢ Sommation spatiale et temporelle des PPM
(graduable)
➢ Délai synaptique (0,4 ms)

C) Mécanismes ioniques générateurs

Lorsque de l’acétylcholine est libéré au niveau de la fibre musculaire on va avoir des


courants ioniques. Ce courant est donc induit par la fixation de l’acétylcholine sur son
récepteur.

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Si on modifie les concentrations en sodium ou en potassium on va modifier les courants.
C’est-à-dire que à priori quand on active ces synapses l’acétylcholine permet bien
l’ouverture de canaux de la membrane de la fibre musculaire. On est donc en présence d’un
récepteur canal, c’est le récepteur nicotinique à l’acétylcholine qui laisse passer des cations
(sodium et potassium). Si on modifie l’équilibre électrochimique du sodium ou du potassium
on modifie aussi les courants et donc on modifie la forme et l’intensité du potentiel de
plaque motrice.

La fibre musculaire a un potentiel de repos qui se situe aux alentours de -80mV soit à
peine au dessus du potentiel d’équilibre du potassium. Le potentiel du sodium est de
+50mV. Si l’acétylcholine se fixe sur le récepteur nicotinique, ce récepteur s’ouvre et les
deux cation speuvent traverser ce canal il n’est pas spécifique ) l’un des deux. Ces 2 ions vont
traverser le canal suivant leur gradient électrochimique. Le potassium va sortir de la cellule
pour essayer d’amener le potentiel de la cellule à son potentiel d’équilibre (-90mV) et le
sodium va entrer pour essayer lui assi d’amener la cellule à son potentiel d’équilibre
(+50mV). On a donc un flux entrant de sodium et un flux sortant de potassium.

Néanmoins lors de l’activation de ces canaux le flux entrant de sodium est très supérieur
au flux sortant de potassium. La conductance du canal est la même pour les deux ions ce qui
est différent c’est Em-Eion, ce rapport est plus important dans le cas du sodium donc le
courant de cet ion est également plus important.

Par la technique de voltage imposé on peut


regarder l’influence du voltage que l’on impose à la
membrane de la fibre musculaire. On va planter deux
électrodes dans cette fibre musculaire, une qui
permet d’injecter un courant pour que l’on puisse
dépolariser cette fibre à notre guise et une éléctrode
qui va enregistrer la valeur du potentiel ainsi qu’un
système qui permet de maintenir constante la
polarité de la membrane de la fibre musculaire. Si il
y’a des variations, l’appareil va injecter des courant
sopposer pour rétablir le potentiel imposé.

On voit que si on active la plaque motrice alors qu’on a imposé un potentiel de repos de
-100mV à la cellule musculaire on a bien un potentiel de plaque motrice normal. On
augmente petit à petit le potentiel de membrane imposé et on voit que le PPM diminue.
Lorsque l’on arrive à un potentiel impoosé 0 mV on n’obtient plus de PPM lorsque l’on
active la plaque motrice. Maintenant si on impose un potentiel de +16 mV et que l’on active
la plaque motrice on obtient une hyperpolarisation. Plus on augmente le potentiel imposé
plus le PPM obtenu est hyperpolarisé.

Le sens du courant à travers le canal a changé. Lorsque l’on obtient une dépolarisation
on a une majorité de cations (sodium ici) qui entrent. A 0 mV il y’a autant d’ions qui passent
dans un sens que dans l’autre. Lorsque l’on impose un potentiel positif à la cellule on a une
majorité de cations qui sortent (potassium ici). Le potentiel d’équilibre de ce récepteur canal
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à l’acétylcholine est 0 mV. Le potentiel d’inversion du courant ionique à travers le ce
récepteur à l’acétylcholine est égale à 0 mV.

Ce qui permet au récepteur canal non spécifique (laisse passer le sodium et le potassium)
d’obtenir ce potentiel de plaque motrice, cette forte dépolaristaion qui amène à chaque fois
la membrane au seuil d’ouverture des canaux voltage dépendants pour générer un PA c’est
bien le fait d’avoir une membrane suffisamment dépolarisée (-90mV) où le courant sodique
entrant est très important.

NB : bien analyser et comprendre les images ci-dessous

III. Le récepteur cholinergique nicotinique


A) Structure

On a pu isoler le récepteur cholinergique nicotinique chez un poisson qui est la torpille.


Ce poisson possède deux électroplaque latérales qui sont des muscles avec d’énormes
plaques motrices sur les fibres musculaires. Cependant ces muscles ne se contractent plus,
ils ont perdu tout leur matériel contractile.

Lorsque les torpilles activent ces deux grosses masses de muscle il n’y a rien qui se
contracte mais si on additionne tous les potentiels de plaque motrice de ces très
nombreuses cellules qui fonctionnent de manière bien synchrone il va y avoir une quantité
de courant importante et cela va permettre d’étoudir pendant quelques secondes la proie
de la torpille. Ces électroplaques sont remplies de fibres musculaires avec d’énormes

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plaques motrices, ça veut dire que dans ces muscles qui ont perdu la propriété de se
contracter il y’a plein de récepteurs colinergiques à l’acétylcholine. Les chercheurs ont donc
réussi à isoler ce récepteur nicotinique à l’acétylcholine à partir de la torpille.

Ce récepteur est une association de 5 protéines c’est donc un hétéropentamère. Au


centre de ces 5 protéines il y’a un canal qui va permettre aux ions de traverser la membrane.
Ce n’est pas un canal voltage dépendant, c’est un canal chimio-dépendant. Pour que ce
canal s’ouvre il faut que le récepteur fixe son ligand spécifique qui est ici l’acétylcholine.

Ce récepteur est composé de 5 protéines dont 2 sont


identiques. Il ya 2 sous-unités α, 1 sous-unité β, 1 sous-unité ϒ, et 1
sous-unité δ. Les poids moléculaires varient d’une sous-unité à
l’autre.

Chaque sous-unité a la même structure c’est-à-dire une partie


N-terminale extracellulaire puis une succession de 4 segments
transmembranaires M1, M2, M3 et M4 puis la partie C-terminale qui
est également extracellulaire. On aura la même structure pour toutes
les sous-unité bien qu’elles ne soient pas composées des mêmes AA.

On regarde l’indice d’hydrophobicité de ces 4 sous-


unités. On va prendre 4 à 6 AA qui se suivent et on va
regarder si ces AA sont plutôt hydrophiles ou plutôt
hydrophobes. Quand c’est hydrophile c’est négatif, quand
c’est hydrophobe c’est positif. On regarde donc l’indice
d’hydrophobicité de l’extrémité N-terminale à l’extrémité C-
terminale pour chaque sous-unité et on obtient le tracé ci-
contre. On voit bien qu’il y’a 4 parties dans chaque sous-unité
qui sont très hydrophobes et ces parties correspondent aux
segments transmembranaires.

On est en présence d’une famille multigénique, un gène codait pour l’une de ces
protéines, un jour ce gène a été dupliqué avec quelques mutations en plus ce qui a donné
une protéine légèrement différente et ainsi de suite jusqu’à donner 4 protéines légèrement

5
différentes. On a au final 4 gènes très similaires qui vont coder pour 4
protéines très similaires.

Si on regarde de plus près l’agencement de ces sous-unités on


voit que ce sont les segments M2 qui se mettent au centre de la
rosace. Ce sont ces segments M2 qui vont permettre l’ouverture et la
fermeture du canal. Ce canal laisse passer des charges positives donc
il y’a des charges négatives sur ces segments M2. Ce canal ne laisse
passer que le sodium et le potassium.

Pour qu’il soit activé il faut absolument que ce récepteur canal fixe de l’acétylcholine.
Cet acétylcholine va se fixer sur les 2 sous-unité α (cf image page 5). Pour activer ce
récepteur canal il faut donc 2 molécules d’acétylcholine. L’acétylcholine est reconnu par la
partie N-terminale de chacune des deux sous-unités α. Lorsque les 2 sous-unités α ont fixé
chacune une molécule d’acétylcholine cela va modifier l’agencement de M2 et le canal qui
était fermé va alors s’ouvrir.

B) Propriétés

On va maintenant s’intéresser aux propriétés de ce récepteur canal. On va utiliser la


technique de patch clamp en configuration inside out, donc le coté cytoplasmique est à
l’extérieur de la micropipette.

On impose un potentiel membranaire à la membrane, ici ce sera -50 mV cela ne va pas


ouvir le canal étant donné que ce n’est pas un canal voltage dépendant. Comme on est en
configuration inside out on doit mettre l’acétylcholine dans la micropipette, en effet le coté
cytoplasmique est à l’extrieur et le feuillet extracellulaire est dans la micropipette donc si on
veut que l’acétylcholine se fixe sur son récepteur on est forcé de mettre l’acétylcholine du
coté extracellulaire de la membrane donc dans la micropipette.

Si on a bien un récepteur canal du coté


extracellulaire et que l’on met de l’acétylcholine on
voit bien des courants ioniques unitaires à travers
cette membrane. On voit que le canal s’ouvre, puis
se referme puis se réouvre à nouveau etc.., ce
canal oscille entre la position ouverte et la position
fermée. Tant qu’il y’aura de l’acétylcholine dans la
micropipette ce récepteur canal va osciller entre sa
position ouverte et sa position fermée.

On a donc bien un récepteur canal à l’acétylcholine dans notre bout de membrane


(un seul pcq on a fait la technique de patch clamp) qui nous donne un courant dégatif donc
un courant cationique entrant. On va modifier le potentiel imposé, on va l’augmenter petit à
petit et on va mesurer à chaque fois l’intensité des courants en présence d’acétyclcholine.

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On voit que à -80mV on a des courants négatifs dont l’intensité diminue si on
dépolarise la membrane. A 0mV il ny’ a plus de courant. Et si on passe aux valeurs positives
on voit que plus on dépolarise plus le courant augmente et est sortant.

On s’est aperçu que sur chacune des 5 sous-unités de ce récepteur canal en position
251 on a une leucine. On s’est aperçu que les 5 segments M2 qui forment le canal sont
légèrement courbés et comme par hasard ils sont courbés au niveau de la position 251 où on
trouve une leucine. Le fait que ces segments soient légèrement courbés vers l’intérieur du
canal rapproche ces 5 leucines ce qui forme un anneau de leucines relativement étroit et
dans ce cas là le canal est fermé. Cet anneau de leucine va grandement participer à la
fermeture du canal.

On s’est aperçu aussi que sur chacune des 5 sous-unités de ce récepteur en position
244 on a une thréonine. Selon la structure 3D, la position 244 est en dessous de la position
251 dans la membrane. Donc si les leucine sont rapprochées cela veut dire que les
thréonines sont éloignées étant donné que le canal est circulaire (cf schema ci-dessus). On se
retrouve donc avec un anneau de leucines qui est étroit et un anneau de thréonines qui est
large. Lorsque l’acétylcholine se fixe sur les 2 sous-unités α cela va modifier la conformation
des 5 segments M2. En effet, le segment va se courber dans le sens inverse et c’est ce qui va
permettre l’ouverture du canal. On se retrouve avec un anneau de leucines large et un
anneau de thréonines étroit. Pour laisser passer que le sodium et le potassium il va être
important d’avoir cet anneau de thréonines, les autres cations autre que le sodium et le
potassium ne pourront pas passer

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Pour mieux comprendre le fonctionnement de ce canal on va utiliser des sous-unités
mutées. On va remplacer la leucine en position 251 par de la sérine. On va muter une seule
sous-unité d’abord puis 2 puis 3 etc… On regarde ensuite le fonctionnement de ces sous-
unités mutées en fonction du voltage imposé. On a également besoin d’un témoin donc
d’une souris qui n’a aucune sous-unité mutée.

Pour obtenir l’intensité maximale du courant


chez la souris témoin il faut mettre environ 10-4 à 10-3
mol d’acétyclcholine. Chez une souris où il y’a une
mutation sur le segment M2 de la sous-unité δ on
voit que l’on a une différence dans le fonctionnement
car pour obtenir le courant maximal il faut désormais
10-5 mol d’acétylcholine. On voit que plus on mute
des sous-unité (on remplace les leucines) moins il
faut d’acétylcholine pour obtenir le courant maximal.

Cela montre que ces 5 leucine sont très importantes dans la fermeture du canal.

On va maintenant étudié le comportement de ces canaux mutés par des techniques


de patch clamp pour pouvoir observer que un seul canal. On commence par imposer un
voltage à la membrane qui est au bout de la micropipette, on a au préalable muté les sous-
unités α du récepteur canal à l’écétylcholine il y’a donc 2 leucines qui ont disparues sur les 5.
On va mettre en comparaison ce canal muté avec un canal témoin qui n’a donc aucune
mutation. On va ensuite mettre le l’acétylcholine dans le milieu extracellulaire et on voit que
dans les 2 cas le canal oscille entre la position ouverte et la position fermée. Cependant on
voit que le canal témoin passe beaucoup plus de temps à l’état fermé qu’à l’état ouvert
tandis que le canal muté passe beaucoup plus de temps à l’état ouvert qu’à l’état fermé.

C) Pharmacologique

D’un point de vue pharmacologique il y’a plusieurs substances qui permettent de


modifier/amplifier/ inhiber le récepteur canal à l’acétylcholine. Il existe des agonistes et des
antagonistes.

Un agoniste est une molécule qui mime le neurotransmetteur, cet agoniste va se fixer
sur le réceteur et activer ce récepteur. L’agoniste du récepteur à l’acétylcholine est la
nictotine. Que l’on mette de l’acétylcholine ou de la nicotine ce canal va s’ouvir.

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NB : D’où le nom récepteur nicotinique à l’acétylcholine. Cependant dans les conditions
naturelles et physiologique le ligand naturel est l’acétylcholine, il n’y a pas de nicotine
naturellement dans le corps humain.

L’antagoniste est une substance qui bloque le récepteur en se fixant :

➢ Soit au niveau du site d’action de la substance endogène, c’est-à-dire à la


place de la fixation du ligand naturel (compétitif)
➢ Soit au niveau d’un site différent (non compétitif)

Les antagonistes du récepteur cholinergique sont le curare et la bungarotoxine. Le


curare est un antagoniste compétitif du récepteur cholinergique.

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