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PHYSIOLOGIE DE LA CONTRACTION

MUSCULAIRE ET LES DIFFERENTS


TYPES DE FIBRES MUSCULAIRES
DES Neurologie (année académique 2022-2023)
Cours de neurophysiologie
Présenté par : ALEGA NASSOU
Sous la supervision : Pr ASSOGBA KOMI 1

25/02/2024
OBJECTIFS
1. Examiner les mécanismes impliqués dans le processus de contraction
musculaire
2. Etudier le rôle du calcium dans le déclenchement et la régulation des
contractions musculaires
3. Décrire les caractéristiques des différents types de fibres musculaires

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PLAN
INTRODUCTION
I. RAPPEL SUR LA TRANSMISSION NEUROMUSCULAIRE
II. LE COUPLAGE EXCITATION-CONTRACTION: LA
CONTRACTILITE
III. LES SOURCES D’ENERGIE DE LA CONTRACTION
MUSCULAIRE
IV. LES DIFFERENTS TYPE DE FIBRE MUSCULAIRE
CONCLUSION
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INTRODUCTION
§ Les cellules musculaires ont deux propriétés fondamentales:
ü L’excitabilité
ü La contractilité
§ La cellule musculaire est dite excitable car elle répond de façon spécifique
au potentiel d'action nerveux qui va générer un potentiel d'action
musculaire: on parle des mécanismes de transmission
neuromusculaire
§ L’apparition du PA mettra en jeu une série de mécanismes contractiles que
l’on décrit sous le terme de couplage excitation/contraction, qui
aboutira a la création d’une tension musculaire
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I.RAPPEL SUR LA TRANSMISSION
NEUROMUSCULAIRE
1. L’INNERVATION MOTRICE
§ Les fibres musculaires sont innervées par des fibres nerveuses myélinisées
de gros calibres et ayant des vitesses de conductions élevées, comprise
entre 60 et 120 m/s. Elles font partis des plus grandes fibres nerveuses
de notre organisme.
§ On appelle ces fibres nerveuses des motoneurones A alpha, dont le corps
cellulaire se situe au niveau de la corne antérieure de la moelle épinière

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1. L’INNERVATION MOTRICE
§ Au voisinage du muscle, les motoneurones se divisent en plusieurs
branches, et chacune de ces branches se terminera sur une fibre
musculaire.

§ Une fibre musculaire possède donc une seule jonction neuromusculaire;


un motoneurone innerve plusieurs fibre musculaire, mais une fibre
musculaire n’est innervée que par un seul motoneurone

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1. L’INNERVATION MOTRICE
• On peut définir l’unité neuromusculaire du muscle, appelée unité motrice
qui est l’ensemble formé par un motoneurone et les fibres musculaires
que ce motoneurone innerve
• Les fibres musculaires d’une même entité motrice seront activées au
même instant, de la même façon, et elles ont les même propriétés
métabolique ou encore ou contractiles.


1. L’INNERVATION MOTRICE
§ Les fibres d’une même entité motrices sont éparpillés dans le muscle. Le
nombre d'entité motrice dans un muscle va dépendre de sa taille.
§ Par contre le nombre de fibres musculaire par unité motrice est variable,
notamment selon la finesse du mouvement dans lequel le muscle est
impliqué.

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1. L’INNERVATION MOTRICE
• Par exemple, les muscles oculomoteurs sont de petits muscles qui
provoquent des mouvements fins: ils ont 10 fibres musculaires par unité
motrice. Le jumeau interne quand à lui, possede1500 fibres musculaires
par unité motrice.
• A proximité de la fibre musculaire, la branche nerveuse perd sa gaine sa
gaine de myéline et forme de nombreux boutons qui sont des
arborisations terminales


1. L’INNERVATION MOTRICE
§ Ces arborisations terminales contiennent de l’acétylcholine qui est le
principales neuromédiateur du système nerveux périphérique, ce
neuromédiateur est de type excitateur
§ Sous les arborisations terminales, le sarcolemme est très invaginé. On
appelle cette portion de sarcolemme la plaque motrice
§ Il n’y a pas de jonction directe entre les arborisations terminales et la
plaque motrice; elles sont séparée par une fente synaptique

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2. CREATION DU POTENTIEL D’ACTION MUSCULAIRE
§ Le PA nerveux arrive au niveau de l’arborisation terminale
§ Cette arrivé provoque l’ouverture des canaux calcique voltage-dépendant,
ce qui permet au Ca2 de pénétrer dans l’arborisation terminale
§ Il y active le déplacement des véhicules d’acétylcholines qui vont
fusionner avec la membrane de l’arborisation terminale pour
l’acétylcholine dans la fente synaptique

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2. CREATION DU POTENTIEL D’ACTION MUSCULAIRE
§ L’acétylcholine viendra ensuite sur les récepteurs spécifiques intégrés au
niveau de la plaque motrice
§ Il y a environ 10000 à 20000 récepteurs par micromètre carré
§ La liaison acétylcholine-récepteur va permettre l’ouverture des canaux au
Na
§

2. CREATION DU POTENTIEL D’ACTION MUSCULAIRE
§ Na pénètre donc à l’intérieur de la fibre musculaire, entrainant une
dépolarisation de la plaque motrice qu'on le potentiel de plaque
motrice(PPM)
§ Cette dépolarisation se propagera ensuite de part et d'autre de la jonction
neuromusculaire, ce qui va créer le potentiel d’action musculaire, qui se
propagera à son tour le long du sarcolemme vers les extrémité de la
fibre musculaire

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2. CREATION DU POTENTIEL D’ACTION MUSCULAIRE
§ Un seul PA nerveux induit un potentiel de plaque motrice d’environ 60
mV, ce qui est suffisant pour créer un PA musculaire.
§ Cette propagation du PA musculaire le long du sarcolemme est beaucoup
plus lente que celle d’un PA nerveux; elle est de 3 à 5 m/s
§ La jonction neuromusculaire est obligatoirement excitatrice
§ Quand on inhibe la contraction d’une fibre musculaire, on l’inhibe au
niveau du motoneurone
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2. CREATION DU POTENTIEL D’ACTION MUSCULAIRE
§ Suite à un PA nerveux, le potentiel de plaque motrice peut durer 1 à 50 ms
( ce qui est plus long que les PPS au niveau d’une synapse neuro-
neuronale)
§ Cette durée correspond au temps de mis en jeu de l’enzyme membranaire
chargée de dégrader l’acétylcholine; cette enzyme est
l’acétylcholinesterase.
§ Cette enzyme est au niveau de la plaque motrice environ 10 fois moins
nombreuse que les récepteurs à l’acétylcholine, ce qui ne permet pas de
dégrader rapidement l’acétylcholine 16
II.LE COUPLAGE EXCITATION-
CONTRACTION: LA CONTRACTILITE
§
§La contractilité désigne une série de mécanisme initiés par la propagation
du PA musculaire
§qui résultera dans la création d’une tension au sein du muscle, tension
correspondant à la contraction musculaire.
§On va décrire ces mécanismes en plusieurs étapes

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1. Le couplage electro-calcique
§Quand le PA se propage le long du sarcolemme, il va aussi se propager au
niveau des tubules transverses
§Cette dépolarisation va permettre l’ouverture de canaux calciques intégrés
dans la membrane des citernes du réticulum sarcoplasmique des
tubules(triade de pallade)

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1. Le couplage electro-calcique
§Sachant que le Ca est en grande quantité dans le reticulum sarcoplasmique,
cette ouverture des canaux provoque une sortie massive de Ca vers les
myofibrilles
§La concentration en Ca augmente dans ce cas plus de 100 fois dans le
sarcoplasme

2. La libération des sites d’actine
§Les molécules d’actine au niveau des filaments fins possèdent des sites de
fixation pour les tètes de myosines.
§Au repos, ces sites sont bloqués par la tropomyosine sur laquelle est fixée
la troponine. Quand le Ca arrive au niveau des myofilaments, il vient se
fixer sur son site spécifique de la troponine
§Cette fixation modifie la configuration spatiale du complexe troponine-
tropomyosine.

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2. La libération des sites d’actine
• La tropomyosine effectue une rotation d’environ 20° au sein de la double
hélice, ce qui permet de libérer les sites d’actine qui sont prêt à recevoir
les tète de myosine.
• Plus la quantité de Ca libéré sera importante , plus le nombre de sites
d’actine libérés sera grand.

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3. Interaction actine-myosine
§La contraction se fait selon la théorie des filaments glissant, c'est à dire que
la longueur des filaments d’actine et de myosine ne varie pas, mais ils vont
glisser les uns par rapport aux autres pour chercher à raccourcir le
sarcomère.
§Si lors de la contraction il y a raccourcissement de la fibre musculaire, la
largeur de la bande A reste constante, mais celle des bande I et H diminue.
§Pour produire ce glissement des filaments fins par rapport aux filaments
épais, il va y avoir un renouvellement continuel des cycles de glissement

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3. Interaction actine-myosine
§ Le cycle de glissement correspond à la formation d’un pont actine-
myosine, son action mécanique et sa rupture. La durée de vie d’un cycle
de glissement est d’environs 100 ms
§ Au niveau de la tète de myosine, il y a hydrolyse de l’ATP et donc la
molécule de myosine se charge en énergie chimique
§ Cette myosine chargée en énergie va pouvoir ensuite former un pont avec
l’actine; ce pont est riche en énergie
§
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3. Interaction actine-myosine
§L’énergie chimique de ce pont actine-myosine est ensuite transformé en
énergie mécanique pour permettre le déplacement angulaire de la tête de
myosine, orienté vers le centre du sarcomère de façons a rapprocher les
stries Z
§Ensuite se produira la rupture du pont grâce à la fixation d’une nouvelle
molécule d’ATP sur les têtes de myosine
§Une fois le premier pont rompu, la tête reprend sa position initiale, se
retrouve face à un autre site d’actine et peut se réitérer

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4. Le relâchement de la fibre musculaire
§Bien évidemment, ce relâchement interviendra quand le Ca quittera la
troponine
§La tropomyosine reprendra alors sa place initiale, débloquera les sites
d'actine; il ne pourra dons plus y avoir de cycle de glissement.
§Le Ca du sarcoplasme subit un repompage actif grâce à des Atpases
intégrées dans la membrane du réticulum sarcoplasmique qui transporte
activement le Ca vers l’intérieur de ce réticulum sarcoplasmique.

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4. Le relâchement de la fibre musculaire
§ Ce transport actif nécessite de l’énergie.
§
§ La mise en jeu de ces Ca Atpases se fait lorsqu’il y a dépolarisation des
tubules transverses par le PA musculaire.

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SCHEMA

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III. LES SOURCES D’ENERGIE DE LA
CONTRACTION MUSCULAIRE
§ L’énergie mécanique de la contraction musculaire provient directement de
l’énergie chimique (ATP).
§ Pendant l’activité musculaire, la régénération de l’ATP se fait suivant 3
voies par interaction de l’ADP avec la créatine phosphate, par
respiration cellulaire anaérobie et par respiration cellulaire aérobie

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1. Réaction couplée de l’ADP avec la créatine phosphate:
• Au début d’une activité musculaire, l’ ATP emmagasiné dans les muscles
actifs est consommé en 6 secondes environ.
• Un système de production rapide d’ATP se met en place, en attendant que
les voies métaboliques s’adaptent à la demande accrue d’ATP.

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1. Réaction couplée de l’ADP avec la créatine phosphate:
• L’ADP se couple alors à la créatine phosphate (créatine kinase), composé
à haute énergie emmagasiné dans les muscles.
• Il en résulte un transfert presque instantané d’énergie et la formation d’une
molécule d’ ATP.
• Une puissance musculaire maximale peut ainsi être maintenue pendant 10
à 15 secondes
2. Respiration cellulaire anaérobie: la glycogénolyse:
• Pour des exercices musculaires de plus longues durées, le glycogène
musculaire doit être dégradé.
• Les réserves de glycogène du muscle sont transformées en acide lactique
via le glucose 6-phosphate, avec production de 3 molécules d’ATP par
molécule de sucre (faible rendement énergétique).
• La glycolyse anaérobie commence plus tardivement que la dégradation de
la créatine phosphate (au maximum après 30 secondes) et produit de
l’ATP 2,5 fois plus vite que la voie aérobie
• 35
2. Respiration cellulaire anaérobie: la glycogénolyse
• Ainsi lorsqu’il faut de grandes quantités d’ATP pendant de courtes
périodes d’activité musculaire soutenu (30-40 secondes) la voie
anaérobie en fournit une grande partie.
• Ensemble les réserves d’ATP et de créatine phosphate et le système
glycogénolyse-acide lactique peuvent entretenir une activité musculaire
pendant presque une minute.
3. Respiration cellulaire aérobie: la phosphorylation oxydative du
glucose et des acides gras:
• Pour que l’effort soit maintenu, il faut absolument qu’il y est hydrolyse
aérobie du glucose et des acides gras.
• Lors des contractions lentes ou au repos, la plus grande partie de
l’approvisionnement en ATP est assurée par la respiration cellulaire
aérobie, qui utilise l’énergie fournie par la dégradation des acides gras.

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3. Respiration cellulaire aérobie: la phosphorylation oxydative du
glucose et des acides gras:
• Lorsque les muscles se contractent de façon plus soutenue, c’est le
glucose qui devient la principale source d’énergie.
• La respiration cellulaire aérobie se déroule dans les mitochondries; elle
nécessite la présence d’oxygène et fait intervenir une suite de réactions
complexes (cycle de krebs- chaine respiratoire de transport d’électron)
appelée phosphorylation oxydative.

3. Respiration cellulaire aérobie: la phosphorylation oxydative du
glucose et des acides gras
• Dans la chaîne respiratoire, les atomes d’hydrogène enlevés au cours de la
dégradation des combustibles finissent par être combinés avec
l’oxygène moléculaire, et l’énergie libérée est utilisé pour lier les
groupements phosphate inorganique (PI) à l’ADP.
• Globalement, l’oxydation complète d’une molécule en CO2 et en eau
fournit 36-38 molécules d’ATP (rendement énergétique élevé)

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IV. LES DIFFERENTS TYPES DE
FIBRES MUSCULAIRES
§ Il existe trois différents types de fibres musculaires:
1. La fibres musculaire de type I( fibre musculaire à contraction lente)
2. La fibre musculaire de type IIa ( fibre musculaire à contraction rapide)
3. La fibre musculaire de type IIx(b) (fibre musculaire à contraction rapide)
§ Chaque type de fibre musculaire a ses propres caractéristiques et est
adapté à un type d’effort bien spécifique
1.FIBRE MUSCULAIRE DE TYPE I
v Rouge (forte capillarisation)
v Contraction lente
v Utilisé dans la plupart des activités quotidienne et activité d’adurance(ex
course longue)
v Pas volumineuse
v Supporte des contractions musculaire sur une longue durée
1. FIBRE MUSCULAIRE DE TYPE I
vDéveloppe peu de force
vUtilise l’oxygène
vFilière anaérobie
2. FIBRE MUSCULAIRE TYPE IIa
v Blanche (moyen/faible capillarisation)
v Plus grande vitesse de contraction
v Plus volumineuse
v Moins endurante que les fibres I
v Produisent plus de force
2. FIBRE MUSCULAIRE TYPE IIa
vPeuvent générer un mouvement explosif et puissant et de courte durée
vUtilisation de l’oxygène très faible
vFilière anaérobie
3.FIBRE MUSCULAIRE IIx(b)
v Blanche (faible capillarisation)
v Les moins endurantes
v Les plus volumineuses
v Pas d’oxygène
v Génère le plus de puissance grâce à leur grande force et leur rapidité de
contraction
v Utilisé lors des efforts très puissant sur une période courte
CONCLUSION:
• Dans le mécanisme assurant la contraction musculaire, l’élément clef de la
régulation est l’ion calcium.
• Mais ce qui est frappant, c’est de voir à quel point l’organisation ultra
structurale est essentielle dans le fonctionnement de cette cellule:
triades permettant le raccourcissement de la cellule;
• sans même parler de l’organisation ultra structurale de la jonction
neuromusculaire.

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