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1043S

UNITE DE RECHERCHE bE PRODUCTION El D'ASSISTANCE


U
TECHNOLOGIQUE ADAPTEE AU SAHEL
UNIT FOR RESEARCH PRODUCTION AND ADAPTED TECHNOLOGICAL
ASSISTANCE IN SAHEL

G.I.E. PROMOTION ET TRANSFERT DE TECHNOLOGIE

Adresse Postale Bureau : Villa Q 5205 - Liberté 4

Lii
:

8.P./P.O. Box : 10.423 - DAKAR-LIBERTE (Senegal)


(221) 25.45.81 Fax (221) 25.80.79 Telex 1300

LES TECHMOLOGIES D'EXTRRCTIOM DE


LHUILE DE PRIME EM CRSRMRMCE
Un example dutillsntlon do le méthode eccélérêe
do recherche partlclpatiye (MARP/RRA)

Pr
M.6. GUEYE, soclo—êconomiste, f8cllltateur
Mome b. GAVE, ngro—bconomiste,CRAT
Mflmdou 1. THIAM, soclo—économlsto, URPATA
Ilousthptrn DIAGNE, technician, URPATA

AvriL—fluI 1992
"Ces travaux ont été réalisés grace a une
subvention du Centre de Recherches pour le
Développement International, Ottawa, Canada."
2

LISTE DES ABREVIATIONS UTILISEES


- ADF: African Development Fondation,
- CER: Centre d'Expansion Rurale,
- CNE: Caisse Nationale d'Epargne,
- CNRF: Centre National de Recherches Forestières,
- CRAT: Centre Regional Africain de Technologie,
— CRDI: Centre de Recherches pour le Développement International,
- GIE: Groupement d'Intérêt Econoinique,

— GPF: Groupements de Promotion Feminine,


- ISS: Interview Semi-Structurée,
- MARP: Méthode Accélérée de Recherche Participative,
— MFR: Maisons Familiales Rurales,
— ONG: Organisation Non Gouvernementale,
- PPFS: Projet de Protection des Foréts du Sud,
- RRA: Rapid Rural Appraisal,
- UNATA: Union pour Assistance en Technologie Appropriée,
- URPATA: Unite de Recherche de Production et d'Assistance en
Technologie Adaptée.
3

SOM}IAIRE

INTRODUCTION

Chapitre 1: CONTEXTE GENERAL DE L'EPUDE


1.1. Presentation de URPATA

1.2. Méthodologie

1.3. Presentation de la zone d'intervention

Chapitre 2: ORGANISATION ET GESTION DE LA PALMERAIE


2.1. importance de la palmeraie dans la zone

2.2. Gestion de la palmeraie

2.3. Problèmnes

2.4. Solutions possibles

Chapitre 3: PROCEDES D'EXTRACTION DE L'HUILE DE PALME


3.1. Procédé traditionnel

3.2. Procédé amélioré

3.3. Probleines/contraintes
Chapitre 4: COMMERCIALISATION DE L'HUILE DE PALME ET UTILISATION
DES REVENUB

4.1. Comnmercialisation
4.2. Utilisation des revenus tires de l'extraction de l'huile
de palme

Chapitre 5: PROPOSITIONS D'AMELIORATION ET DE DIFFUSION


DES TECHNOLOGIES AMELIOREES

5.1. Amelioration

5.2. Test et diffusion


4

INTRODUCTION

L'économie de la Casamance est fortement dépendante de 3 espaces


vegetales dominantes;à savoir le riz, la palmeraie et la mangrove
(Béye et al.). L'importance en termes relatifs des revenus tires de
l'huile de palme s'est fortement accrue a la suite de la crise de
la riziculture consecutive a la péjoration des conditions de la
production. Selon Béye et al. la vente de l'huile de paline
représente entre 20 et 50% des revenus monétaires et procure
environ 45.000 a 90.000F par famille et par cainpagne.Cette activité
malgré quelques variantes dans la division sexuelle des taches est
largement prise en charge par les fexnmes. Cependant le constat
fait actuellement est la degradation progressive et accélérée de la
palmeraie car entre 1972 et 1981 les superficies estimées des
palmeraies sont passées de 90.000 ha a 43.000 ha avec environ 250
a 300 palmiers par ha (Ba et Al. 1982-83) ce qui signifie une
reduction de plus de 50%. Les principales causes étant une
degradation continue de l'environnement en particulier la
salinisation des terres, les modes d'exploitation et de gestion
mais également l'absence en particulier au niveau de la recherche
de réponses techniques aux problèmes de conservation et de
régénération par la mise au point de variétés plus adaptées. Il
faut souligner en effet que la palmeraie casamançaise est naturelle
et a un faible rendement comparee aux variétés améliorées de
l'Afrique équatoriale. Au Sénégal le poids moyen d'un régime est de
l'ordre de 10 a 15 kg. Le rendeinent en régime, des palnieraies, est
de 1,5 a 3 T/Ha. Alors qu'ailleurs en Afrique équatoriale un régime
pèse entre 20 et 30 Kg et le rendement en regimes, des palmeraies,
est de 10 a 25 T/Ha (Beye et al. 1990). La menace qui pèse sur
cette importante source de revenus a donc conduit les populations
a envisager des l'apparition des premiers signes de degradation,
des systèmes de gestion qui permettent, a défaut de réponses
adéquates de la recherche, des mécanismes de conservation a travers
une discipline collective d'exploitation. Ces régles de conduites
sont évidemment adaptées a la réalité de chaque zone car le type
d'exploitation dominant étant forteinent fonction de la carte
ethnique et religieuse de chaque localité. Dans les zones
animistes ou chrétiennes l'exploitation du yin de palme est
dominant alors que dans les zones fortement islamisées,
l'extraction de l'huile de palme constitue la principale activité.
Les formes d'appropriation sont egalement très variables allant de
la gestion fainiliale ou en quartier chez les diolas a une
appropriation plus communautaire dans les zones mandingues et
inandinguisées. Ces modes d'appropriation seront des facteurs
determinants dans les programmes éventuels de mise en oeuvre de
schémas d'amenagement et de gestion de ces palmeraies.
5

Chapitre 1: CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE


1.1. Presentation de URPATA

URPATA SAHEL est une organisation créée au Sénégal depuis Janvier


1989.
Elle est reconnue avec un statut de GIE (Groupement d'Intérêt
Economique) et est née d'une réflexion sur l'ensemble des problèmes
vécus par les populations rurales:
- difficultés de transformation des produits agricoles et
post-récoltes,
— absence d'alternatives pour la construction et l'amélioration de
l'habitat rural,
- degradation vertigineuse de l'environnement écologique avec
l'avancée irreversible d'une désertification, corollaire d'un
déboisement,
— non maltrise de l'eau et difficulté de l'exhaure en milieu rural,

— non accès des populations rurales a la formation, a l'information


et a la communication.

URPATA SAHEL s'est orientée dans la recherche, la conception, la


fabrication, la diffusion et la vente d'équipements technologiques
adaptés, a partir de inatériaux locaux disponibles, a des prix
accessibles a la majorité de ses partenaires.

1.1.1. Recherche et conception

Grace a l'appui d'organisations internationales de recherches tous


les équipements de URPATA sont conçus, étudiés, fabriqués, testes
et contrôlés dans ses ateliers sis a Dakar, lesquels ateliers
seront bientôt transférés a NGékhokh, département de M'Bour grace
a l'appui de ADF qui a permis l'amélioration des outils et des
techniques de production.
1. 1. 2. Fabrication
Dans la fabrication de ses equipements URPATA tient compte du
pouvoir d'achat de la grande majorité de ses partenaires en
considérant la robustesse, la fiabilité de ses produits. Toutes les
normes techniques sont appliquées dans un souci de produire des
équipements avec un coüt de revient et une utilisation a la portée
du monde rural.
Ainsi une gamme de produits est fabriquee déjà par URPATA (machines
a céréales et a manioc, presse a briques et a huile, pompes
manuelles, unites de tressage du grillage. . . etc)
URPATA travaille avec plusieurs organisations et groupements
villageois au Sénégal, en Guinée Bissau, au Mali.
6

1.1.3. Diffusion

De composition pluridisciplinaire URPATA met a la disposition des


utilisateurs de ses équipements une équipe de techniciens confirmés
qui dispensent une formation quant a l'utilisation
et le
fonctionnement de ses produits. Ces formations de courte durée (au
max. 10 jours) permettent aux femmes d'avoir une maItrise parfaite
des équipeinents acquis aupres de URPATA.

1.1.4. Vente

Pour vendre ses produits URPATA dispose d'un vaste réseau de


consultants en marketing et commerce qui sillonnent les campagnes
pour donner des informations sur les avantages des équipements de
URPATA. Pour ce faire des prospectus et guides d'utilisation sont
disponibles ainsi que des listes de prix.
1. 1.5. Perspectives
Grace a l'appui de ADF les ateliers de NGékhokh seront fonctionnels
d'ici Aoüt 1992 et cela permettra un meilleur rapprochement entre
fabricants et utilisateurs potentiels. Un centre de formation sur
les equipements sera disponib1e en milieu rural.

Grace a l'appui du CRDI un vaste programme de recherche sur


l'extraction de l'huile de palme est en cours et cela permettra
l'amélioration du procédé d'extraction par la mise en place d'une
presse avec cuiseur et chaudière.
La publication d'un bulletin d'informations "ECHOS URPATA"
permettra la mise en place d'une banque de données sur les
technologies adaptées au sahel et sera le trait d'union entre
fabricants et utilisateurs de technologies appropriées dans la sous
region.
1.2. Méthodologie

L'étude s'est déroulé en plusieurs étapes dont les principales sont


les suivantes:
- planification et revue de la littérature existante,
— Formation methodologique 3 jours,
— phase de terrain: 7 jours,
- Exploitation et analyse des données: 5 jours.
7

1.2.1. Presentation des objectifs de l'étude

I. LA GESTION DES PALMERAIES


-
Importance de l'activitê d'extraction par rapport aux
autres sous produits,
- Mode d'appropriation (Collective ou
individuelle),
— Mode de gestion du palmier et de la palineraie,
- Division sociale et sexuelle du travail dans la
gestion
des palineraies,
— Les problémes de la récolte,
- Problèmes lies a la gestion des palmeraies.
II. L'ANALYSE DES PROCEDES TRADITIONNELS D'EXTRACTION DE L'HUILE
DE PALME
- inventaire des différents procédés,
- la division sociale et sexuelle du travail d'extraction,
— l'importance de la main d'oeuvre extérieure,
- le texnps de travail,
- les matérlaux et équipenients utilisés,
— les coüts de production,
— les rendements,
- les problèmes lies a la qualité et la conservation,
— la commercialisation: marches, circuits, prix,
— les problèxnes lies a la transformation traditionnelle.
8

III. LES TECHNOLOGIES ANELIOREES EXISTANTES


— inventaire des différentes technologies,
— organisation du travail,
— coüts de production,
— rendements,
— inaltrise de la technologie,
— coimiiercialisation (marches, circuits, prix),
— problèmes lies aux technologies améliorées.

IV. PROPOSITIONS D'ANELIORATION DES TECHNOLOGIES DISPONIBLES


- Main d'oeuvre,
- Coüts,
— Rendements,
— conservation,
— organisation, formation.
9

1.2.2. La composition de l'equipe:

L'êquipe ayant mené cette étude était composee de 4 personnes dont


2 personnes de URPATA et 2 inenibres extérieurs dont le facilitateur.
Les membres de l'equipe (excepté le facilitateur) n'avaient pas eu
une experience antérieure avec la MARP (RRA), ce qui justifiait
d'ailleurs la tenue d'une session de formation méthodologique pour
les familiariser avec les principes, outils et techniques de la
MARP. Par ailleurs le dosage de l'équipe en externes et internes
constitue toujours pour une MARP une decision importante dans la
mesure oü ce type de coinplémentarité perinet toujours de limiter les
effets de certains types de biais tel que celui d'une forte
immersion des personnes du projet qui connaissent bien la zone et
surtout les technologies de transformation. Par ailleurs
l'extraction de l'huile de palme étant essentiellement une activité
menée par les femmes, on contprend des lors l'importance qu'il y
avait a integrer dans l'équipe une feinnie de surcrolt faxnilière avec
les technologies de transformation des produits agricoles ou
forestiers. La composition de l'équipe était donc la suivante:
- Maxnadou Bara GUEYE, Socio-éconoiuiste, facilitateur de
1 'atelier,
- Maine Bineta Fain GAYE, Economiste Rurale, CRAT,
- Mamadou Lamine THIAN, Socio-économiste, URPATA,

- Moustapha DIAGNE, Technicien,URPATA.

1.2.3. La formation

La formation méthodologique aux principes de la MARP a duré trois


jours. En effet comme souligné précédeimnent, les participants en
dehors du facilitateur, n'avaient pas de pratiques antérieures avec
la MARP. Trois aspects essentiels ont alimenté cette formation:
— les soubassements Inethodologiques de la MARP,
- les outils et techniques de la MARP,
— l'organisation et la gestion d'une MARP.

Cette formation inethodologique est fondanientale avant


l'instrumentation de toute MARP sur le terrain . La conduite de la
formation a été essentiellement almmentée par des illustrations en
diapositives tirées d'expériences antérieures d'utilisation des
outils de la MARP. En ce qui concerne les soubassements
méthodologiques certains principes de base ont semblé important a
souligner.
10

Ii s'agit d'une part de la pluridisciplinarité de l'approche gui


requiert non seuleinent la recherche d'une complémentarité des
différents backgrounds mis en commun mais également la nécessité
d'une bonne dynamique de groupe pour l'atteinte d'une telle
complémentarité. D'ou l'iinportance critique du choix des membres de
l'équipe . Associé a ce principe est celui de la triangulation car
étant donné le temps de séjour, souvent réduit, sur le terrain (Ce
qui du reste ne fut pas le cas pour cet atelier) la richesse et la
fiabilité des données doivent être recherchées a travers leur
analyse sous différentes perspectives( multidisciplinarité), avec
différents outils et techniques mais également a partir de
différentes sources d'information (individus, groupes, personnes
ressources, etc...). Une autre contrainte associée a toute approche
pluriinterdisciplinaire est celle liée a ce qu'il est convenu
d'appeler l'ignorance optiniale; un principe fondamental en
particulier dans le cadre d'un diagnostic rapide oü tout l'effort
de recherche doit être orienté vers la recherche des informations
nécessaires et pertinentes par rapport aux objectifs. Mais connie on
le souligne de plus en plus, la MARP est
une inéthode participative
qui s'appuie sur la valorisation des savoirs et connaissances
locaux. Plus donc qu'une simple caisse a outils et techniques, ii
s'agit fondamentalement d'une attitude. Ii s'agissait donc
d'insister sur la nécessité d'une grande participation des
populations au processus de recherche car les solutions techniques
aux problêmes identifies doivent être appropriables par les
populations qui seront les principales responsables de leur inise en
oeuvre.

Les outils et techniques passes en revue ont été:


— la revue des données secondaires,
— l'interview semi structurée,
— les techniques de cartographies villageoises,
— les transects,
— les diagrammes saisonniers,
— les techniques de classification simple ou matricielle,
— l'analyse organisationnelle,
- les profils historiques,
— les citations et proverbes,
— les portraits.
11

Les outils et techniques de la MARP se sont révélés être de


puissants outils cominunicationnels et analytiques qui ont facilité
la participation des populations au processus de réflexion qui
prend toujours comnie point de depart le référentiel propre des
populations, car ce sont ces dernières qui conçoivent et utilisent
les différents outils de visualisation ou d'illustration.

Pour ce qui concerne l'organisation et la gestion de la MARP, il


s'agissait essentiellement de discuter de quelques éléments de base
devant soutendre la gestion de toute approche pluridisciplinaire en
particulier la planification journalière, les interactions
journalières entre les menibres de l'équipe, la gestion des
interviews et les problènies de leadership de groupe. Car faut ii le
rappeler la réussite de toute MARP est fortement fonction de la
dynainique de groupe.

1.2.4. Le terrain

L'instrumentation pratique de la démarche a pris 6 jours


effectifs. Deux zones de travail ont été ciblées: la zone de
Goudomp dans l'arrondissement de Diattacounda et la zone de
Kabiline dans l'arrondissement de Diouloulou. Dans le Goudomp 2
villages ont été étudiés; a savoir Mangacounda et Bircama Dans le
premier village, les techniques d'extraction sont essentielleinent
traditionnelles et dans le second la presence d'une presse a permis
d'améliorer la technique d'extraction. Les deux villages sont dans
une zone sous forte influence mandingue, ce qui implique un mode
particulier de gestion de la palmeraie mais également des procédés
traditionnels assez specifiques. Dans l'arrondissement de
Diouloulou également 2 villages ont été ciblés; a savoir Kabiline
et Badiana qui disposent tous de presses a huile de palme mais qui
ont des niveaux de performances différents. Des structures
techniques ou administratives, des structures de recherche, des
conunerçants et autres personnes ressources ont été également
rencontrés.

Une utilisation assez intensive des outils et techniques a été


faite. Les cartes des ressources et les transects ont été des
outils importants pour l'inventaire des ressources et l'analyse des
modes d' appropriation et de gestion de ces ressources
naturelles. us on penis en outre de voir les pnincipales
contraintes sur le développement des palineraies en particulier
l'avancée de la salinisation des terres. Le profil historique a
permis de voir l'évolution dans les modes de gestion niais egaleinent
de reperer sur le plan histonique l'apparition des premiers signes
de degradation. Les diagramines saisonniers ont permis une analyse
de l'utilisatjon de la main d'oeuvre feminine au cours de l'année
et de voir les péniodes oU s'effectue l'extraction de l'huile de
palme.
12

L'analyse de la place relative des revenus tires de l'huile de


palnie pour les fentnies a été faite grace a une classification
inatricielle des différentes sources de revenus nionétaires des
feinnies. Enf in un diagranune de Venn a perniis une analyse de la
dynamique organisationnelle a Kabiline mais égaleinent
l'identification des circuits de cominercialisation de l'huile de
paline. Les interviews send structurées ont évidennnent constamment
accompagné l'usage de tous ces outils et techniques. Le tableau
suivant donne une idée de la methodologie de travail de l'équipe.
13

METHODOLOGIE DE TRAVAIL DE L'EQUIPE

QTJANT ? OU ? AVEC QUI ? POURQUOI ? COMMENT ?


27.04 .92 Mangacounda Villageois Protocole, Reunion
(Chef du Prise de
village) contact

Diattacounda Sous-Préfet Protocole Reunion

Mangacounda Vieux du Gestion des Profii


village, palineraies historique
Femines Gestion des
palmeraies,
Procédé ISS
traditionnel
Organisation
du travail
Honimes Gestion des Carte des
ressources ressources
ISS
28.04.92 Mangacounda Hommes (04) Analyse des Transect
(champs) Femmes (04) ressources,
Gestion des
ressources

Femmes Analyse de Diagranmie


llutilisato utilisato
de la main de la main
d'oeuvre d'oeuvre

Mangacounda Femnies idem idem


(village)
Analyse des Matrice
revenus
monétaires
14

29.04.92 Siinbandi Equipe MFR Gestion des ISS


(MFR) palmeraies,
Organisation
commerciali—
sation

Feinnies (03) Procédé ISS,


traditionnel Observat°

Ziguinchor Mr. Sambou Gestion des ISS


(CNRF) palineraies

Ziguinchor Responsable Gestion des ISS


(PPFS) palmeraies
Solutions
aux problè-
mes de la
__________ ___________________________ régénération _____________
30.04.92 Diattacounda Sous Préfet Données ISS,
(S/prefect.) Chef CER secondaires Exploitato
données
secon—
daires

Diattacounda Représen- Procédé ISS,


(CER) tantes GPF traditionnel Matrice
Procédé revenus
nioderne
Analyse de
la structure
des revenus
Birkama Opérateur Procédé ISS,
presse amélioré, Observat°
coinmerciali—
sation
15

01.05.92 Kabiline Entente: Protocole et Iss,


(lieu d'ex- hommes et installation Observato
traction) femmes Procédé de
transformat°
Organisation
production
Structure Matrice
des revenus

(Nuit) Hommes Gestion ISS,


palmeraie Diagramme
Organ isat ion de Venn
Conunercia—
lisation

02.05.92 Badiana Groupement Procédé de ISS,


(Honunes et transformat° Observat°
femmes) traditionnel
et amélioré,
Organisation
du travail,
Conunerciali—
sation

Diouloulou Chef CER Données ISS


secondaires

1.2.5. Leçons inéthodologiques:

L'interaction continue entre les niembres de l'équipe constitue une


dimension importante de toute approche pluri-interdisciplinaire.
Car le caractère itératif de la MARP exige que les données
recueillies soient analysées au fur et a xnesure de leur génération.
Dans cette perspective l'équipe tenait des reunions journalières
d'interaction afin de faire une synthèse de la journée mais
également une analyse critique du travail effectué et d'élaborer le
programme indicatif de la journée suivante. Dans l'enseinble une
bonne dynamique de groupe a été niaintenue tout au long de l'étude.
16

Sur le plan de la participation des populations certains des outils


et techniques utilisés se sont révélés être de bons supports pour
faciliter la participation des populations bien qu'au cours de la
deuxième journée le caractère éprouvant du transect explique dans
une large mesure les signes de lassitude inanifestes de la part des
populations pour l'exercice sur l'utilisation de la main d'oeuvre
feminine; ce qui justifia l'interruption de l'exercice et son
report dans l'après midi. Cette situation montre encore une fois a
quel point ii est important de prêter une attention particulière au
tenips! Pour les classifications matricielles et le diagramme de
main d'oeuvre, les fenimes ont utilisé des graines pour illustrer
les poids relatifs aux différentes classes. Ces techniques simples
ont prouvé leur efficacité connie méthodes de quantification.

La premiere journée de travail a été l'occasion de voir


l'importance du protocole et des contacts surtout dans un contexte
oü ii existe différentes autorités dans le village. Le démarrage a
été en effet un peu lent, niais ce temps n'a pas été perdu car ayant
penis a l'équipe de mieux coniprendre la dynamique des pouvoirs
dans le village;

La difficile equation de la langue s'est également posée a l'équipe


qui s'est le plus souvent appuyé sur des interprètes villageois. Si
d'une manière générale ii ne senible pas s'être pose de problème
pratique a ce niveau, un dialogue direct est toujours préférable en
matière de communication;

1.3. Presentation de la zone d'intervention

1.3.1. L'arrondissement de Diattacounda

1.3.1.1. Les aspects physiques

L'arrondissement de Diattacounda est situé dans le départernent de


Sédhiou (régionde Kolda).
Ii couvre une superficie de 547 Km2, dont 4.270. ha sont déclarés
forêts classées.

La superficie cultivable de l'arrondissement est de 41.336 Ha et


celle non cultivable est estimée a 9.094 Ha.

La palmerale occupe une superficie estimée a 5.456 Ha. Elle est


répartie, au niveau des trois cornmunautés rurales, de la façon
suivante:
— communauté rurale de Diattacounda: 1.910 Ha, (35%),
— cominunautérurale de Djibanar: 1.364 Ha, (25%),
— communauté rural de Samine: 2.182 Ha, (40%).
17

La pluvioinétrie enregistrée ces cinq dernières années est la


suivante:

1987 1988 1989 1990 1991


Nbre de 72 68 73 68 66
jours
Hauteurs 1423 1402,6 1248,5 940,7 955,3
en nun

1.3.1.2. Les aspects humains


L'arrondissement coinpte une population de 44.942 Hbts, soit une
densité inoyenne de 83 Hbts/Kni2.

1.3.1.3. Les aspects économiques

l'agriculture est le principal secteur d'activité. Pendant la


canipagne 1991 - 1992 la situation agricole a été la suivante:

Speculations Rendements Superficie Production


en T/Ha en Ha en T
MaIs 0,812 967 1.362
Mu 1,304 7.101 6.787
Riz 1,122 1.922 2.255
Arachide 1,272 8.166 9.448
Fonio 0,760 109 90
Sorgho 0,890 818 588
18

La production déclarée d'huile de paline, pendant ces trois


dernières années, est la suivante:

Mois 1990 1991 1992


Janvier 350 210 240
Février 384 435 20
Mars 1.461 935 227
Avril 5.145 890 337
Mai 4.840 1.482
Juin 2.543 2.882
Juillet 1.225 170
Aoüt 4.815 1.085
Septeinbre 535
Octobre 975
Noveinbre 570
Décenibre 1.578 1.067

TOTAL 22.341 11.236 824

1.3.2. L'arrondissenient de Diouloulou

1.3.2.1. Les aspects physiques

L'arrondissement de Diouloulou se situe dans le départenient de


Bignona (region de Ziguinchor).
Ii couvre une superficie de 112.980 Kin2.
Sa superficie cultivable est de 112.980 Ha et celle des forêts
classées est de 28.920 Ha.

La pluviolnétrie enregistrée pendant ces cinq dernières années est


la suivante:

1987 1988 1989 1990 1991


Nbre de 68 81 77 64 49
jours
Hauteurs 966,7 1260,1 1342,8 1461 700,6
en mm

1.3.2.2. Les aspects humains

La population totale est de 36.913 Hbts salt une densité lnoyenne de


18 Hbts/Km2.

L'ethnie majoritaire est le Diola (87%), de la population totale,


les Mandingues représentent 12%.
19

1.3.2.3. Les aspects economiques

Les activités écononiiques sont essentiellement agricoles.


Les principales cultures sont: l'arachide, le riz, le mu, le maIs,
1 'arboriculture.

L'huile de paline procure des revenus substantiels et constitue,


dans certains villages, la voie privilégiée pour la réalisation
d'infrastructures coimnunautaires. Les groupeinents, coinine ceux de
Kabiline et Badiana, peuvent produire plus de 2.000 litres d'huile
de palme par an.
L'unité pilote d'extraction d'huile de paline installée a Bandji
Kaky, sur financeinent du CRAT, a perinis de faire passer la
production d'huile de paline de 1.500 a 7.600 litres, en 1991.
20

Chapitre 2: ORGANISATION ET GESTION DE LA PALI4ERAIE


2.1. L'importance de la palnieraie dans la zone

Les produits forestiers contribuent pour une large part dans la


structure des revenus monétaires des populations casainançaises en
général. Dans beaucoup de zones l'huile de palme constitue la
premiere source de revenus inonétaires en particulier pour les
femmes (Voir classification au point 4.2.2.). Cette situation
montre a quel point l'amélioration des technologies de
transformation des noix de palme est importante.

2.2. La gestion de la palmeraie

Le mode gestion de la palmeraie est très variable selon les zones


et en particulier les groupes ethniques. Cependant une
caractéristique commune que l'on retrouve partout, est l'existence
de modes de gestion assez rigoureux adoptés depuis que sont apparus
les premiers signaux d'appauvrissement des palmeraies (cf prof ii
historique). Deux phénomènes semblent avoir beaucoup contribué a
cette evolution; ii s'agit d'une part du deficit hydrique
consécutif a la sécheresse et d'autre part l'exploitation abusive
des palmeraies suite a une monétarisation de plus en plus grande de
son économie. Ainsi dans toutes les zones les dates d'ouverture et
de fermeture des campagnes d'exploitation des noix de paline ainsi
que leur durée sont déterminées par une autorité locale (chef de
village ou comité de gestion) et tous les exploitants sont soumis
a cette réglementation collective.

(Voir Profil historique du village de Mangacounda, a la page


suivante).
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21

A Mangacounda, zone forteinent Inandinguisee, l'appropriation de la


palmeraie est collective mais l'exploitation est individuelle. Dans
cette zone, ii existe une division sociale et sexuelle du travail
propres au milieu mandingue. En effet les homines du village
interviennent peu ou pas du tout dans ce processus qui est pris en
charge par les femmes. La seule intervention d'hommes est celle des
coupeurs mandjacks essentiellement originaires de la Guinée Bissau
qui sont fortement sollicités pendant la période de coupe et qui
sont engagées par les femmes qui font une extraction individuelle.
Ainsi l'importance des revenus qu'une personne peut tirer de cette
activité sera fortement fonction du nombre de coupeurs qu'elle peut
engager.
Les coupeurs sont rémunérés sur la base de 5OFCFA pour 3 regimes.
Le ramassage constitue l'étape la plus difficile parcequ'elle se
fait non seulement la nuit mais également au rythiue de la coupe;
chaque femme devant suivre le coupeur engage pour ramasser au fur
et a mesure les regimes coupés. Cette forte pression sur la main
d'oeuvre constitue d'ailleurs une contrainte pour engager plusieurs
coupeurs a la fois.
Les hoinmes du village n'interviennent pas généralement dans le
processus a l'exception de quelques ethnies minoritaires.
Par contre la zone Diola de Kabiline et Badiana obéit un mode de
gestion et une division sociale et sexuelle du travail tout a fait
différents. Dans cette zone en effet, l'appropriation de la
palineraie se fait au niveau du Kalol ou quartier bien que les
régles de gestion soient définies au niveau villageois par un
comité mis en place a cet effet. L'exploitation est a la fois
collective et individuelle avec cependant la primauté de
l'exploitation collective. En général chaque période de récolte
dure environ 16 jours dont les 6 premiers jours sont réservés a la
récolte collective(soit 3 jours de récolte et 3 jours de ramassage)
et 10 jours pour les récoltes individuelles. Après cela la
palineraie est ensuite fermée pour environ 45 jours avant toute
autre récolte.

Les revenus tires des récoltes collectives sont destinés au grand


Ekafay (Entente) pour des besoins d'investissement de type
collectif tels que la construction de classes, de maternités
villageoises, etc... Contrairement a la zone mandingue, la
participation des hommes au processus d'extraction est très
poussée. En effet la coupe, le ramassage, la collecte du bois et le
pressage sont des activités essentielleinent prises en charge par
les hommes. Id également les mandjacks interviennent dans la coupe
mais seulement dans le cas oü les hommes du village ne peuvent pas
le faire seuls. C'est pourquoi d'ailleurs les jeunes qui
failliraient de participer a la coupe, sans motif majeur,
pourraient se voir refuser de profiter des récoltes individuelles.
Toutefois la participation des hommes est rémunérée. Ainsi pour la
coupe, chaque régime est payee 10 F.CFA.
22

Dans les deux zones, ii existe une population inusulinane


majoritaire, ce qui a conduit a niettre en place des dispositions
particulières pour la récolte du yin de pairne. A Mangacounda, ii
existe une partie de la palmeraie qui est réservée aux exploitants
de yin de palme (cf carte villageoise a la page suivante).
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23

A Kabiline et Badiana chaque exploitant autorisé dispose


de 3 palmiers par cainpagne. Par ailleurs dans la plupart des cas
seuls les exploitants appartenant a la communauté villageoise sont
autorisés d'exploitation. Dans les zones a majorité chrétienne
cependant l'exploitation du yin de palme est généralement plus
iluportante que celle de l'huile de palme. Toutefois l'étude est
orientée vers les zones øü l'extraction de l'huile est doininante,
l'objectif étant de mettre au point une technologie pour ainéliorer
les techniques d'extraction de ce produit.

2.3.Problèmes

Malgré son role important dans la structure des revenus monétaires,


la productivité des palmeraies est rudeinent inise a l'épreuve par
une conjonction de facteurs défavorables:
- la salinisation des terres: elle constitue une menace non
seulement pour la riziculture mais également pour les palmeraies.
Les forts taux de mortalité de palmiers notes dans certaines
zones sont en partie attribués a la salinisation progressive des
terres.
— le vieillissement des palmeraies: un autre problème souvent
évoqué est la manque d'un programme de régénération des
palmeraies. En effet la baisse de la productivité de certaines
palmeraies semble entre autre tenir de l'age avancé de certains
arbres, qui ayant été soumis a une exploitation continue sur
plusieurs années, semblent être au bout de leur rendement.
En outre les jeunes pousses subissent l'agression des feux
servant a désherber les rizières et d'autre part des récolteurs
de yin de palme.
- le deficit hydrique: le palmier pousse et se développe dans des
conditions hydriques données. Or il semble aujourd'hui que la
baisse continue du niveau de la pluviométrie a considérablement
affecté le niveau de la nappe et partant l'alimentation en eau
des arbres. Or la recherche n'a pas encore donné de réponses
techniques par la inise au point de variétés plus adaptées aux
nouvelles conditions climatologiques. Cette situation explique
également en partie la baisse de la productivité et la mortalité
croissante des palmiers,
— les modes d'exploitation: Le palmier est un arbre très versatile
utilisé pour satisfaire différents types de besoins. Ainsi tout
est utilisé dans cet arbre ce qui le souinet a une exploitation
souvent abusive.
24

2.4. Les solutions possibles

La viabilité a long terme de toute technologie d'extraction de


l'huile de palme sera en grande partie fonction de la survie de la
palmeraie. En consequence des inesures d'accoinpagnement dans le sens
d'une conservation et de la regeneration devront être envisagées.
Ces mesures peuvent porter entre autres sur:
— la mise en oeuvre d'actions de recherche pour une plus grande
maltrise de la sylviculture du palmier. En particulier, la
recherche sur des variétés plus productives et plus adaptées aux
nouvelles conditions écologiques devra être encouragees. La
recherche forestiêre a jusqu'à present fait très peu de progres
dans ce sens bien que des actions, certes louables mais isolées,
soient entrain d'être menées par certaines structures telles que
le Projet de Protection des Forêts du Sud (PPFS) qui envisage
d'introduire a titre experimental de nouvelles variétés names
dans la zone,
— la mise en place de schémas d'axnénagement et de gestion des
palmeraies. Les dispositifs de gestion mis en place par les
différentes communautés villageoises entrent dans ce cadre niais
nécessitent certainement d'être inscrits dans un schema plus
global d'ainenagement des terroirs. Les structures d'encadrenient
et les ONG intervenant dans cette filière devraient intégrer
cette preoccupation dans leur démarche afin d'appuyer les
populations dans ce sens,
— la mise en oeuvre de programmes pour la sécurisation des
conditions de la production. Le probléme de la salinisation des
terres constitue une menace d'envergure. Les structures de
recherche et d'encadrement devraient étudier, en relation avec
les populations, des actions techniquement siinples et viables de
lutte contre la salinité pour une protection des palineraies.
25

Chapire 3: PROCEDEB D'EXTRACTION DE L'HUILE DE PALME


3.1. Procédé traditionneL

3.1.1. Inventaire des procédés

Les procédés traditionnels d'extraction de l'huile de palme


different selon les ethnies et les zones. Trois types de procédés
sont recensés: 11 s'agit:
1. du procédé Mandingue, Ballante et Diola Mandinguise: ii est
utilisé dans la zone de Balantacounda. Ii est réputé long mais
en revanche 11 perinet d'obtenir des rendements relativeinent
élevés,
2. du procédé Manjack, Mankagne: ce système est beaucoup plus
rapide mais ii produit moms d'huile par rapport au premier
procédé,
3. du procédé Diola Fogny ou procédé pirogue: sa particularité est
liée a l'utilisation d'une pirogue. La raison est que la pirogue
permet d'aller plus vite et en outre elle est plus spacieuse
qu'une bassine par ex.
26

Les étapes pour les trois types de procédés sont décrits dans le
tableau suivant:
Procédé Mandingue , Procédé Manjack, Procédés Diola
Ballante, Diola Man- Mankagne Fogny ou système
dinguises pirogue
i. coupe regimes 1. Coupe regimes 1. Coupe regimes
2. Ramassage 2. Rainassage 2. Raxnassage
3. Transport 3. Transport 3. Transport
4. Mise en tas 4. Mise en tas 4. Mise en tas:
regimes couverts 5. Egrappage regimes couverts
de sacs inouillés 6. Cuisson des noix feuilles rôniers
5. Egrappage 7. Pilonnage 5. Egrappage
6. Séchage des noix 8. Trempage 6. Vannage
7. Vannage 9. Separation noix- 7. Cuisson noix
8. Séchage pulpes 8. Pilonnage noix
9. Pilonnage 10. Pressage pulpes 9. Tremnpage dans
10. Separation noix- 11. Clarification la pirogue
pulpes io. separation
11. Lavage noix, eau noix—pulpes
chaude (avec "Këgadioum")
12. cuisson pulpes 11.Pressage pulpes
13. Pressage pulpes dans pirogue
14. Clarification 12. 2° pressage
lere extraction dans bassines
15. Extraction huile 13. huile récupé-
contenue dans le rée de la
fUt. bassine est
reversée dans
la pirogue
14. Cuisson
mélange pirogue
dans 1 füt
15. Extraction
16. Clarification
27

3.1.2. Organisation du travail

L'organisation-du travail depend aussi de l'ethnie en question.


3.1.2.1. L'organisation du travail chez les Mandingues, Diola
Mandinguisés
Au sein de cette ethnie le travail d'extraction de l'huile de paline
est essentielleinent effectué par la feinme, de façon individuelle.
A ce niveau seule la coupe des regimes est faite par l'homme qui la
plupart des cas est étranger saisonnier et réinunéré a cet effet.
Les femmes de Mangacounda affirment que "l'homme n'intervient dans
le processus d'extraction de l'huile de pa].me que pour manger les
plats préparés I base d'huile de paline".

(Voir le calendrier d'utilisation de la amin d'oeuvre feminine a la


apge suivante).
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28

Dans de rare cas l'hoinxne Mandingue soutient sa femine dans la


réniunération des récolteurs ou dans l'étape du transport des
réginies par charrettes.

De manière genérale la femnie Mandingue s'occupe de la riziculture


et de l'extraction de l'huile de painte. L'honune Mandingue
intervient pour son conipte dans les champs de plateau (mu,
arachide).
3.1.2.2. L'organisation du travail chez les Manjack, Mankagne
Pour cette ethnie le processus d'extraction de l'huile de painte
connalt une division sexuelle des tâches.

L'homme s'occupe des tâches suivantes:


— la coupe des regimes,
- l'egrappage des noix,
— la recherche de bois de chauffe, pour la cuisson.

Ii faut souligner que l'homnie Manjack ou Mankagne participe aux


travaux rizicoles.

3.1.2.3. L'organisation du travail chez les Diola Fogny

Jadis l'extraction de l'huile de palme était uniquelnent l'affaire


des femmes. Elles s'occupaient de toutes les tches, connie chez la
femme Mandingue.

Actuellement les homntes participent réellement au processus


d'extraction de l'huile de palmne (récolte, transport, recherche
bois de chauffe, égrappage, pressage mécanique.)

Remarque: A Kabiline le lieu de pressage est situé hors du village


pour trois raisons:
- la proximité du puits,
— éviter le divertisseinent des femmes, par les occupations
dontestiques,
— la pollution de l'environnentent, avec les sous produits, issus de
1 'extraction.
29

Le tableau suivant récapitule la durée approximative et la main


d'oeuvre utilisée dans les principales tâches liées au processus
d'extraction de l'huile.

Etapes Durée Main d'oeuvre


Récolte un ou deux jours Etrangers
Ramassage un jour Femmes
Transport un jour Femmes ou hommes
(charrettes)
Mise en tas 7 jours Feinmes

Egrappage 2 jours Fenunes, Mandingue


Hommes, nianjack ou
mankagne
Sechage 2 jours fenunes

Pilonnage 1 jour fenunes

Cuisson, Pressage 1 jour femmes


30

3.1.3. CoQts, Rendeinents

3.1.3.1. Coüts

Les différents éléinents du coUt de production sont évalués selon


les trois procédés identifies. Ils sont résumés dans le tableau
suivant:

Rubriques Procédé Procédé Procédé Diola


Mandingue Manjack Fogny(pirogue)
Coupe regimes 50 F/3 regimes 50 F/3 regimes 10 F/régime
Nourriture 1000 F 1000 F 1000 F
Récolteurs
Transport des 750 F/voyage 750 F/voyage 750 F/voyage
regimes
Transport des 500 F/2 pers. 500 F/2 pers. 500 F/2 pers.
Récolteurs
Location füt 200 a 400 F 200 a 400 F 0,5 L/füt
de cuisson
Eau 400 L pour 400 L pour 400 L pour
180 Regimes 180 regimes 180 regimes
Main d'oeuvre non évaluée non évaluée non évaluée
domestique

3.1.3.2. Rendements

Les rendements signalés sont très variables suivants les villages.

Selon les procédés ces rendements sont les suivants:


- Procédé Mandingue (Mangacounda): 50 litres, avec 180 réginies,
- Procédé Pirogue (Kabiline): 10 litres, avec 80 regimes.
3.1.4. Problèmes

Le principal problèine évoqué par les femmes concerne


essentiellement deux aspects:
- la pénibilité du ramassage des regimes, du pressage a la main et
du pilonnage,
— l'écoulement relativement lent de l'huile produite.
31

L'huile extraite manuellement peut se conserver pendant 12 mois


si:

- les regimes sont bien mUrs,


- les grappes n'ont pas été pourries, pendant la mise en tas (durée
maturation: 1 semaine),
- l'huile n'a pas de traces d'eau.

3.2. Procédé amélioré

3.2.1. Inventaire et description

Quatre types de presses sont identifies dans la zone


d'intervention. Il s'agit:

3.2.1.1. La presse de Birkama

Elle est installée depuis 1990 par 1'ONG Terre des Hotnines. Elle n'a
pas fonctionné durant l'année 1991 car les équipements
complémentaires (flIt, cuiseur a vapeur) n'ont pas été livrés.
Son fonctionnement a déinarré en 1992. Une fenune et un homme ont été
formés pour son fonctionnement. La presse a été fabriquée a Diattoc
selon la conception KIT (Institut Royal Tropical d'Amsterdam).

La presse comprend:
- 1 panier en tôle métallique muni de trous de 5 mm de diamètre,
— 1 levier de 1 m environ,
- 1 vis écrou en acier,
— 1 plateau de pressage (ou piston),
— 1 chaxnbre de pressage,
— des rondelles.
- 4 empiétement.
Le flIt et le cuiseur a vapeur ne sont toujours pas livrés.
La presse doit être remboursée en cinq ans en raison de 25.000 F
par an.
L'avantage de cette presse est lie a la bonne pression
(performance), sa reproduction locale ne pose pas de problème. Mais
la presse est petite et son rendement horaire faible.
32

3.2.1.2. La presse de Kabiline

Elle est privée. Elle a été fabriquée par le forgeron de Kabiline


(Thierno DIEDHIOU) et diffusée par ENDA.
La presse comprend:
— 1 panier,

- 1 plateau,

— 1 levier de 1 m environ,
— 1 vis en acier,
— 1 bac de récupération.

— 1 écrou en bronze, point d'usure.


- 1 bâti en bois de fromager.

Les équipements accessoires sont: une brouette et une pelle.

La presse est concue selon une technologie villageoise maItrisable


localement pour sa reproduction et son entretien. Mais son
rendement reste faible.
3.2.1.3. Les presses de Badiana

A Badiana ii y a deux presses, une motorisée et une manuelle. Les


deux presses ont été livrées en 1989, par le Ministère du
Développenient Social d'alors.
La presse niotorisée: elle est de fabrication ALTECH. Elle est en
panne depuis 1991. Seuls quelques élénients sont sur place (mot.eur,
panier, plateaux...etc). L'inconvénient de la technologie
sophistiquee est la difficulté de son appropriation et de sa
inaltrise par la population locale.
33

La presse manuelle: elle est de fabrication beige (UNATA). Elie de


conception robuste et est iivrée avec une pelie un pilon en fer.
,

la presse coinprend:
— 1 panier de pressurage,
— 1 levier, avec railonge: iongueur 2 a 2,5 in,

- 1 piston,
- 1 vis de 60 nun de diamètre,
— des plaques de pressurage, non utiiisées,
- 1 bac de récupération.
La presse de UNATA est similaire a celie de Birkama (presse KIT).
La reproduction locale de la presse UNATA est difficile. Son
rendeinent est de 36 litres/jour.
34

Les procédés d'extraction améliorés sont décrits dans le tableau


suivant.

Presse KIT Presse Kabiline Presses Badiana


(Birkama)
1. Séchage noix 1. Stérilisation et idem Kabiline
2. Pilonnage cuisson
3. Separation noix 2. Pilonnage
pulpes 3. Trempage dans
4. Lavage noix eau pirogue
chaude 4. ler pressage a
5.

6.
mélange eau
chaude—pulpe
Cuisson pulpes
. la main
cuisson mélange
Pirogue et lere
7. Pressage pulpes extraction
8. Clarification 6. Chauffage pulpes
avec eau cuisson
7. Pressage pulpes
a la machine
2° extraction
8. Clarification

REMARQUES:
Avec la presse de Kabiline on met un bouchon en tissu, pendant le
pressage, pour permettre l'écoulement de l'eau en premier lieu.
Après l'huile coule. Cette huile est chauffée dans une marmite pour
enlever les traces d'eau.

A Badiana l'eau et l'huile sont recueillies dans la même bassine.


Après pressage une femine récupère l'huile dans la bassine a l'aide
d'une petite calebasse. Cette huile est chauffée pour faire
disparaitre les traces d'eau.
35

3.2.2.Organisation du travail
Le système amélioré est mieux organisé; le travail est collectif et
les tâches réparties selon le sexe.

Les trois systèmes identifies sont gérés par les groupements


villageois.
Les tâches gui incombent a l'homme sont:

— la coupe des regimes, par les jeunes sachant monter. Dans


certains cas on fait appel a des étrangers. Dans tous les cas les
récolteurs sont rémunérés et nourris pendant la période de la
récolte,
- le transport des regimes est effectué par les hommes & l'aide de
charrettes,
— le ramassage du bois de chauffe,
- l'égrappage,
- la manipulation de la presse,
Quant aux femmes elles exécutent les tâches suivantes:
— le rassemblage des regimes,
— le séchage des noix,
- le pilonnage,
- le lavage,
— la cuisson,
- le pressage manuel, là oQ ii est pratiqué.
La commercialisation de l'huile est confiée a un comité du
groupement et les recettes appartiennent a ce dernier.
Ces recettes servent, dans la plupart des cas a satisfaire des
besoins coinmunautajres (construction salles de classe, construction
maternité villageoise, achat vêtements pour les femmes. . . etc)
36

3.2.3. Coüts/Rendements

3.2.3.1. Coüts

Les coüts de production lies au procédé amélioré sont définis comine


suit:
— les frais de coupe: us sont supportés par le groupement et sont
les mêmes que ceux décrits plus haut, c'est a dire 10 F/régime a
Kabiline et Badiana, 50 F/3regimes dans le Balantacounda,
- les frais de transport: us sont de 750 F par chargement de
regimes, (charrette),
- les consommations d'eau (environ 400 litres pour 180 réginles) et
de bois de chauffe, non évaluées en terme monétaire.
- la location de la presse qui est de

1 litre/b litres presses, dans le Balantacounda (Birkama)


1 litre/15 litres presses, dans les villages de Kabiline et de
Badiana.
- La main d'oeuvre doinestique, surtout feminine, non évaluée.
- l'ainortissenient de la presse: 1/4 des recettes a Badiana

Il faut souligner que:

A Birkama la manipulation de la presse, par les honunes, n'est pas


réniunérée car ces derniers sont des responsables au sein du
groupement.
A Kabiline le même système est pratique.
Par contre a Badiana la manipulation de la presse est confiée a
deux opérateurs qui sont rémunérés. us reçoivent be 1/4 des
recettes générées par la presse.

3.2.3.2. Rendements

A Birkama les rendements de la presse sont de (voir Diagne)


A Kabiline l'extraction complete d'un flIt (200 litres) de noix
donne 30 litres. (a verifier)
A Badiana la presse manuelle UNATA permet d'obtenir 30 a 32 litres
avec un flIt (200 litres) de noix. La presse mnotorisée permettait
d'obtenir 45 litres pour be mênie flIt.
37

3. 3. Problèmes/contraintes
Les contraintes évoquées par les femmes, dans le cadre du processus
aniélioré, concernent essentiellement:
— la non mobilité de la presse ce qui rend impossible son
déplacement pour des travaux d'extraction individuels ou de
village en village, donc une presse avec des roues sera bien
appréciée,
— la difficulté pour les femmes de manipuler la presse,
— le manque de matériels accessoires tels que cuiseurs a vapeur,
grosses niarinites . . . etc
- la relative petitesse du panier qui doit contenir les pulpes a
presser,
— la nécessité de piler les noix avant le pressage, d'ou ii
convient de concevoir une presse qui puisse traiter directenient
les noix.
38

Chapitre 4: COMMERCIALISATION DE L'HUILE DE PALME ET UTILIBATION


DES REVENUS

D'après les statistiques des Eaux et Forêts les quantites


comxnercialisées se sont élevées en 1981 a 722.183 L soit environ
10,6% de cette production estimée.
On remarque dans cette zone:
— un pourcentage relativement important d'autoconsoxnniation, les
producteurs utilisant essentiellement l'huile de palme conune
source de lipides.
— Une bonne partie de l'huile cominercialisée échappe au contrôle
des Eaux et Forêts, les filières de conimercialisation de l'huile
de palnie étant difficilement contrôlables.
La taxe actuelle de 50 F/L encourage les pratiques frauduleuses.
4.1. Comniercialisation

4.1.1. Les circuits coirnnerciaux

Le inarché de l'huile de paline produite localement n'est pas


réglementé et obéit a la loi de l'offre et de la demande.
La demande senegalaise d'huile de palnie se manifeste pour deux
types de besoins:
— les besoins de l'industrie de la savonnerie totalement satisfaits
par l'importation d'huile de palme brute de la Côte d'Ivoire.
Cette demande ne peut être couverte par la production locale a
cause du faible niveau de production d'une part et des coüts de
production et des prix de vente plus élevés en casamance, d'autre
part.
- L'alimentation humaine satisfaite presque totalement par la
production casamancaise d'huile de palme.
Ii faut cependant noter l'entrée frauduleuse d'huile de palme en
provenance de la Guinée Bissau et dont l'ampleur est très difficile
a apprehender.

Des tentatives d'importation d'huile de palme, du Cameroun et de la


Côte d'Ivoire pour l'aliinentation ont été faites mais n'ont pas
connues de succès auprès des consommateurs car ceux ci ont une
préférence ,
aussi bien pour le goUt et la couleur, pour l'huile
produite localeinent.
L'essentiel de l'huile de palme commercialisée par les producteurs
est drainé vers le marché Dakarois a travers des voies plus ou
moms directes. Plusieurs circuits de distribution ont été
identifies:
39

1. Le producteur essaie lui même d'écouler directenient sa


production a Dakar au niveau des consonunateurs pour augmenter
ses gains. Ce système a été testé par le groupeinent de Badiana
en 1984. Les résultats ont été désastreux a cause de la
méconnaissance des circuits, des charges trop iniportantes
(location de voiture, prise en charge a Dakar des personnes
chargées de la vente...) et de la durée d'écoulement du produit
(1 an).

2. Des voyageurs profitent d'un séjour en casaniance pour ramener de


l'huile de palme pour la commercialisation a Dakar. Ce sont des
vendeurs occasionnels.
3. Le 3° circuit est monopolisé par les bana bana et concerne
d'iinportantes quantités d'huile de palme. Il constitue la vole
la plus utilisée.

Les bana bana vont s'approvisionner auprès des producteurs au


niveau des villages ou des marches hebdomadaires de la zone
(Boutoupa Camaracounda, Diaobé, Samine.. . etc)
us achètent l'huile de palme en gros, la transporte par véhicule
ou bateau (2 rotations/seniaine)dans des füts de 20 ou 60 litres
vers Dakar.
us vendent en gros aux semi—grossistes ou directement aux
détaillants. Ces bana bana doivent en principe être en possession
d'un perinis de circulation de l'huile de palme délivré par les
services des eaux et forêts moyennant une taxe de 50 F/L.

Les producteurs interrogés déclarent que la majorité de leurs


clients viennent de Dakar suivent ensuite les bana bana de
Ziguinchor et de Bignona (voir le diagramme de Venn a la page
suivante ).
i1-
I
-7

/
7J
I
I

'I
40
Par ailleurs dans le cadre des relations entre groupernents le
groupenient de proniotion feminine de Djender (region de Thiés) vient
s'approvisionner en huile de palme aupres de celui de Badiana.
Dans la zone de Diattacounda l'ONG Terre des Homnies, pour garantir
une stabilité des prix , achète l'huile de palme a 400 F/L aux
producteurs pour ensuite les revendre a Dakar.
Prix de vente de l'huile de palme
Les prix enregistrés au niveau des producteurs s'échelonnent entre
350 et 400 F/L (fin avril debut mai)

Simbandi Ballante 350 F/L,


Mangacounda 375 F /L,
Badiana 400 F/L,
Kabiline 400 F/L.

Le prix au producteur de l'huile de palnie vane en fonction des


saisons, ii peut atteindre 500 F/L en hivernage, nioinent oü les
producteurs sont occupes par les travaux chainpétres.
Les prix de vente enregistrés au niveau des commerçantes
détaillants de Ziguinchor sont de 400 F/L. Elles déclarent avoir
acheté l'huile a 350 F/L au niveau des marches hebdomadaires. Si on
y ajoute les charges de transport, la taxe des eaux et foréts (50
F/L) et les autre frais de vente le litre reviendrait a plus de 400
F. Or les marches cites plus haut reçoivent de l'huile en
provenance de la Guinée Bissau qui peut être vendue entre 200 et
250 F/L. Ces fenunes, probablement, achètent de l'huile venant de ce
pays ou bénéficient de prix préférentiels auprès des producteurs;
ce qui explique la faible difference entre le prix de vente au
detail & Ziguinchor et le prix d'achat aux producteurs dans la zone
enquetee.
4.1.2. Contraintes liées a la comniercialisation de l'huile de palme

La inajeure partie de l'huile de palme produite en casamance est


vendue aux bana bana venant pnincipalement de Dakar et
occasionnellement d'autres villes du Sénégal. L'écouleinent du
produit depend donc du passage de ces commerçants qui vont
pratiquexnent dans tous les villages producteurs d'huile.
Leur absence pose d'énonmes problèines aux producteurs. Par ex. le
village de Safane est resté l'an dernier avec 7 füts de 200 litres
d'huile toute l'hivernage. Ce village est difficilement accessible
pendant la saison des pluies.
Dans certaines zones proches de la Guinée Bissau l'entrée
frauduleuse de l'huile produite dans ce pays et vendue très bon
tnarché exerce une pression vers la baisse du prix de l'huile
produite localement.
41

Les écarts entre le prix d'achat aux producteurs et le prix de


vente aux consomniateurs Dakarois sont importants (375 F et 1.000
F). Certains groupements tentent en vain de mener et de réussir une
vente directe aux consonimateurs Dakarois, niais sans succès
(experience du groupement de Badiana).
4.2. Utilisation des revenus tires de l'exploitation de l'huile
de palme
4.2.1. Importance des revenus dans l'économie villageoise

L'huile de palme joue un role important dans l'économie villageoise


et constitue une des principales sources de revenus inonétaires dans
les zones productrices.
Elle occupe la 3° place dans l'échelle des revenus monétaires dans
la zone de Bignona (après les fruits et l'arachide). Dans la zone
de Diattacounda l'huile de paline coexiste avec les produits de là
peche, les fruits, l'arachide et certains produits forestiers.
En fonction de la pluviométrie, de la disponibilité ou non des
coupeurs, un groupeinent peut récolter de 1.000 a 2.000 L d'huile de
palme (quelque fois plus).
Par ex. a Badiana oü l'exploitation collective est organisée depuis
1975, les revenus de l'huile de palme ont penis la construction
de:

— 3 salles de classe,

- 1 maternité,
— 1 foyer des jeunes,
- 1 pharmacie villageoise.
Un pèse bébé a été acheté.
Pour cette année le groupement projette de construire une classe
inaternelie.
42

A Kabiline le groupernent mixte (ikéfaye) a effectué 3 calnpagnes de


récolte, pour une production de 1.500 litres d'huile de palme et le
groupenient féniinin une campagne qui a donné 600 litres.
Pour le groupetnent inixte le produit de la vente de l'huile est
réparti coxrnne suit:
— provision pour les charges de la campagne a venir,
— versenient du reliquat dans la caisse du village.

Ce dernier inontant sert a financer la construction de salles de


classe, les cotisations du village et partiellement le "Gamou" du
village.
Pour le groupement des fenunes le produit de l'huile de paline sert
essentielleinent & l'achat d'habilleinent.

A Birkaina le groupeinent des jeunes a produit de ithuile de pairne


pour financer la construction de la mosquée.
Les revenus de l'huile de palxne participent souvent a la
construction de mosquée dans les villages musulmans.

4.2.2. Les revenus individuels de l'huile de palme

La production d'huile de paline est essentiellement le fait des


fenunes et constitue dans la plupart des villages leur premiere
source de numéraires. Cependant dans certains villages de
l'arrondissement de Diattacounda les produits forestiers tels que
les noix d'anacarde et les fruits (ntangues) occupent une place
égale si non prépondérante par rapport & l'huile de palme (&
Singher les mangues et les noix d'anacarde rapportent plus que
l'huile de paline).

La capacité de production de chaque fenune est surtout fonction:


- de la disponibilité d'un récolteur de regimes,
— des sonunes disponibles pour rémunérer ce dernier.
43

La production d'huile de palme est utilisée pour:


- 1'autoconsonrnation familiale,
- la vente,
- les cadeaux aux parents.
Par ex. a Mangacounda une femme qui a produit 53 litres en a garde
8 litres pour l'autoconsommation, a donné 12 litres a ses parents
citadins et a vendu 33 litres.

A Kabiline chaque femme ayant un enfant a la garderie donne 1 litre


d'huile de palme.

Les revenus tires par les femmes de la vente de l'huile de palme


sont utilisés pour régler leurs problèmes personnels (habillement,
vaisselle) et ceux des enf ants. Elles achètent du riz pendant la
soudure, quand la production familiale ne suffit pas, et des
condiments pour les repas.

Le tableau suivant indique la classification inatricielle des


sources de revenus monétaires des feiiunes

Produit Mangue Maraic Huile Anacar Pdts


fores- hage de de de
tiers palme mer
Kabiline 8 7 9* 6 10
Ouest 9 10 7 10 9 4
Goudomp
Centre 10 14 8 10 13 5
Goudomp
* A Kabiline l'nulle de palme est Ia principale source de revenus
collectifs. Elle est classée ici en 2° position, après les
produits de la mer, dans le cadre des revenus individuels.
44

ChaDitre 5: PROPOSITIONS D'ANELIORATION ET DE DIFFUSION


DES TECHNOLOGIES AI4ELIOREES

5.1. Amelioration

5.1.1. Aspects techniques

Sur la base des résultats de la mission d'identification, URPATA


envisage la conception d'une presse a huile de palme et d'une
chaudière a vapeur qui aura une multiple fonction: la cuisson des
noix, la clarification et l'approvisionnement de la presse en
vapeur.
Le but de cette activité sera de diminuer le coüt de la machine en
utilisant moms de matériaux et de réduire l'effort nécessaire pour
faire fonctionner la presse.

Le prototype envisage comportera comme éléments: un cadre en fer a


UPN de 120 et de 100, un vis & écrou de diamètre 60 mm en acier
traité, un bac de reception, un panier perforé réalisé avec une
tôle de 5 mm, de diamètre 260, contenant 660 trous de 5 mm de
diamètre et un levier de 3 in démontable en 5 éléments. Ainsi les
femmes sont en mesure de inanipuler elles mêmes la presse. Ce qui
réduira leur dépendance vis & vis des honunes pour cette operation.

Le prototype permettra d'extraire de l'huile suivant deux procédés:


5.1.1.1. Procédé Diola Fogny ainélioré
— la cuisson: elle s'effectuera & la vapeur dans la chaudière. Ceci
facilitera le détachement de la pulpe des noix. Ii consiste a
faire bouillir un fond d'eau dans la chaudière et faire
traverser la masse de vapeur sur les noix de paine.
— le pilonnage: pour détacher la pulpe, les noix de palme sont
piiées dans un mortier & l'aide d'un pilon.
— pressage: après pilonnage les pulpes et les noix sont bien
inelangées avec des résidus de pulpes supplémentaires pour éviter
que les noix se touchent et le tout est mis dans la presse. Ii
faut noter que cette operation élimine en amont la separation
noix/pulpes.
— la clarification: l'huile brute sortie de la presse est versée
dans la marmite de la chaudière pour un operation de bain de
marie. Dans la marinite ii se formera 3 couches après ébuilition.
L'huile pure, eau et boue ; l'huile qui surnage est récupérée,
l'eau et la boue sont éliminées. En fin de journée on procédera
a une 2° clarification. On verse l'huile reccueillie dans la
marmite pour éliminer totalement les traces d'eau pa r une
operation de bain de marie.
45

5.1.1.2. Procédé mandingue amélioré


- séchage des fruits: les fruits de paine seront séchés
pendant 2
jours au soleil. Ii faut noter que le séchage des noix de paine
alimente une controverse: pour les uns ii diminue le rendement,
pour les autres ii i'auginente. Les tests d'atelier des deux
procédés permettront d'avoir une appreciation.
- Pilage a froid et cuisson: après séchage les fruits sont places
dans un mortier et piles. L'ensemble du produit est vanné. Les
noix sont séparées des pulpes et l'on procède au lavage des noix
avec de l'eau chaude. Cette eau issue du lavage est mélangee avec
les pulpes.
- pressage: après cuisson le contenu est verse dans le panier de la
presse et renforcé a l'aide d'un petit pilon, l'huile contenue
dans les pulpes apparaltra dans le panier avant l'effet de
pressage.
— clarification: après pressage on obtient une huile contenant de
l'eau du fait de l'effet de la vapeur de chauffage des paniers,
ii sera procédé ensuite a un bain de marie pour faire disparaltre
les traces d'eau.

Avec le nouveau système ii n'y aura plus de phase de dépulpage a


bain d'eau, phase qui nécessite une consommation énorme d'eau. Le
nouveau système avec la chaudière permettra de maintenir une
temperature de 100°c sur les paniers. Ce qui va accroltre la
perniéabilité des membranes cellulaires contenant l'huile. Gr&ce a
ce nouveau système un accroissement important de rendement sera
assure.
Le levier de la presse aura une longueur de 3 in. Ce qui permettra
aux feinmes de la manier facilement. L'usure de l'écrou qui augmente
le coüt de maintenance sera traitée. La consonunation de bois de
chauffe et d'eau sera diminuée, le temps d'extraction de l'huile
sera allégé.

5.1.2. Aspects économiques

Les groupements villageois qui s'intéressent au traitement de


l'huile de paine profiteront des résultats de ce projet. La tâche
sera facilitée aux femmes qui font le traitement de l'huile et
elles auront le temps de se iivrer a d'autres activités. Les
revenus augmenteront après chaque récoite du fait de
i'accroissement du niveau de production.
Les rendements theoriques, de ia presse sont de 85%.
Les coüts de production de la presse sont estiinés a 250.000 F.CFA.
46

5.1.3. Aspects socio organisationnels

Le système de pressage d'huile de palme, une fois mis au point,


sera d'abord testé dans l'atelier d'URPATA. Ce test qui durera un
mois déterxninera le rendement de chaque composante du système, les
temperatures atteintes, la qualité de l'huile obtenue, la capacité
de la presse en fonction des deux procédes améliorés mandingue et
diola.

Durant ces essais d'atelier des femmes seront invitées a tester la


nianiabilité de la presse. Toutes les observations serviront a
apporter les ameliorations et les corrections nécessaires.
Après les tests d'atelier, le prototype sera amené dans le village
de Safane pour être testé dans les conditions réelles. La presse
sera installée dans un endroit et les utilisateurs potentiels des
villages voisins seront invites a participer a l'expérimentation.
L'équipe du projet et les utilisateurs travailleront ensemble pour
recenser les performances de la presse, avoir les reactions de ces
derniers, demander leur avis sur d'éventuelles ameliorations a
apporter. Une fois le prototype final obtenu 10 nouveaux prototypes
seront fabriques et installés dans les villages suivant des
critéres bien définis, a des fins d'expérimnentation.
Les 10 presses seront installées dans 10 villages choisis en
fonction de critères lies a la taille, a l'iitiportance de
l'extraction de l'huile, et a l'organisation du village.
Chaque presse sera gérée par un comité de gestion dirige par des
fenunes. La manipulation sera faite par les clientes elles mêmes.

Les groupements des fenunes sont déjà sur place et sont impliques
dans d'autres activités conununautaires oü elles ont acquis beaucoup
d'expérience. Chaque groupement signera un protocole d'accord avec
URPATA. Les utilisateurs payeront au comité de gestion les frais de
pressage. Un opérateur veillera au bon fonctionnement de la presse.
Il/elle sera formné(e) par l'equipe du projet pour le
fonctionnement, l'entretien et le suivi quotidien de la presses.
Il/elle devra être du village et sera formée pour collecter toutes
les informations techniques et socio économiques en l'absence des
autres membres de l'equipe. Les essais des prototypes auront lieu
pendant la saison d'extraction durant les 2° et 3° années. Pendant
cette période l'équipe organisera des visites mensuelles pour
collecter les données obtenues par les opérateurs, recenser les
problèmes lies a l'utilisation de la presse, determiner l'impact
potentiel du nouveau système de traitement des noix de palme.
Chaque visite durera environ une semaine.
47

5.2. Test et diffusion

5.2.1. Choix des zones

Les villages devant abriter les tests seront choisis d'après les
critères suivants:
— forte production d'huile de paline (2000 a 3000 litres/an)
— presence d'un groupement de production féniinin bien structure,
présentant une forte cohesion sociale et dynamique. Le dynamisine
peut s'apprécier par les activités menées et les résultats
obtenus.

Les villages pratiquant une exploitation collective de la palmeraie


sont intéressants car assurant a la presse un revenu important
chaque année.
5.2.2. Mode de gestion

5.2.2.1. Système de gestion

Le système de gestion qui est propose n'est que provisoire. Ii sera


améljoré si nécessaire a la fin des tests en fonction des résultats
qui seront obtenus.
— comité de gestion: une Structure de gestion villageoise devra
être mise en place. Les modalités de sa mise en fonction seront
discutées pendant les tests.
— choix de l'opérateur ou aide: l'opérateur est choisi par le
groupenient. Il doit être du village et doit savoir lire et
écrire. Ii sera chargé de l'entretien de la machine, du relevé
des résultats. Il devra aider les femmes dans la manipulation de
la presse.
— fonctionnenient: les femmes du groupenient devront participer
activement a la gestion de la presse. Les formes d'organisation
seront examinées avec les groupements au cours du séminaire
prévu.
La manipulation de la presse sera faite par les utilisatrices elles
mêmes, aidées éventuellement par l'opérateur.
Les données journalières seront recueillies et notées dans des
cahiers.
— rémunération de la presse: les presses existantes actuellement
sont rémunérées en nature mais a des taux variables suivant les
villages(lO%, 5%)
Les füts de cuisson sont généralement loués (0,5 L/füt) on peut
considérer qu'en general 15% de la production d'huile sont
prélevés pour rémunérer la presse et le flit.
48

En ce qui concerne la presse URPATA un taux de réinunération de 15%


pourrait être proposée pour les raisons suivantes:
- les taux cuniulés de location actuelle des presses et des fUts de
cuisson se rapprochent de ce chiffre. Dans ce cas une chaudière
pour la cuisson et une presse seront a la disposition des
utilisateurs.
— la presse permettra de faire un gain important d'huile d'environ
de 20% par rapport a la production des presses traditionnelles.
- Repartition du produit de la presse: a la fin de chaque mois le
coinitéde gestion se réunit en presence de l'opérateur.
La quantité totale d'huile allouée a la presse est calculée sur
la base des cahiers (opérateur, présidente) . Puis le coinité de
gestion procéde a la vente de l'huile et l'argent est garde par
la trésorière. Les membres du comité et l'opérateur se retrouvent
a nouveau pour faire la repartition du produit de la vente. Cet
argent pourrait être divisé par 4 parts:
Le schema de repartition suivant pourrait être discuté:
— 2 parts sont réservées a l'amortissement de la presse,
— 1 part pour l'entretien de la presse,

— 1 part pour l'opérateur.


Le comité de gestion devra ouvrir un compte a la CNE; la somme
réservée a l'axnortisseinent de la presse y sera versée.
L'argent destinée a l'entretien de la presse sera garde par la
trésorière.
Une asseinblée générale du groupement est organisée a la fin de
chaque mois par le comité pour informer les mexnbres des résultats
de la presse.
A la fin des deux années de test les résultats qui seront obtenus
perntettront de mettre au point un système de gestion plus réaliste.
49

5.2.2.2. Organisation de l'installation de la presse


Les presses en test seront placées au niveau des groupements de
fenimes répondant aux critères cites plus haut.
Les test seront réalisés en 2 phases:

phase Tester la performance technique de la presse, la


1:
nianiabilité par les femmes et apporter les aniéliorations
éventuelles. Un seul exemplaire sera fabriqué et mis en place au
niveau d'un groupement féminin dans un village a forte production
d'huile de palme. La presse devra être utilisée au max. pour
permettre une appreciation correcte de sa performance. Pour cette
raison le traitement des noix sera fait a titre gracieux. Les
utilisateurs apporteront leurs noix et inanipuleront elles mêxnes la
presse sous la supervision d'un opérateur qui sera chargé par
ailleurs du relevé de toutes les informations techniques et du
recueil des opinions des utilisateurs

phase 2: 10 prototypes seront ainéliorés éventuellement et


installés au niveau de 10 groupeinents féminins choisis. La démarche
suivante sera suivie:

a) information et sensibilisation des groupements choisis avant la


inise en place de la presse. Une assemblée générale sera
organisée dans le village. Au cours de celle ci les responsables
de URPATA informeront les populations sur le mode de gestion de
la presse:

— prise en charge de la construction de l'abri par le groupeinent


suivant un plan dessiné par URPATA,
— ouverture d' un compte d'epargne pour la presse,
— conditions de cession de la presse a la fin des tests, si le
groupenient desire la garder.

b) installation de la presse
URPATA doit s'assurer avant l'installation de la presse de
l'exécution de certaines conditions préliminaires notaminent la
construction de l'abri, l'élection du comité. A la remise de la
presse une autre asseinblée genérale est organisée, les
représentants de URPATA rappelleront le système de gestion, le mode
de fonctionnement de la presse. Un essai public sera réalisé.
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5.2.3. Diffusion des résultats

La diffusion des résultats sera effectuée durant la vie du projet


a partir des activités ci dessus mentionnées. Des séminaires seront
organisés dans des villages pour informer les villageois des
résultats obtenus durant l'enquête menée au debut du projet pour
faire le point sur l'extraction de l'huile de palme en casamance.
Un rapport sur cette enquete sera preparee par le projet et
distribué aux organisations concernées ou intéressées par
l'introduction des inéthodes améliorées d'extraction de l'huile de
palme. Durant la lere année du projet, après acceptation de
prototypes et les tests d'atelier, l'equipe fera les essais de
courte durée dans les villages pour informer les populations du
fonctionnement de la presse. Le projet avec l'appui du CESTI de
Dakar réalisera un montage video sur la production d'huile de palme
en tenant compte des inéthodes traditionnelles et des ameliorations
apportées par le projet avec les résultats obtenus. Ce montage
video sera diffuse au niveau de la télévision et des autres organes
de presse intéressés. Un séminaire aura lieu a la fin du projet
pour informer le public des résultats.
Les artisans au niveau des centres urbains et semi—urbains seront
appelés a fabriquer cette nouvelle presse. A la longue il y aura
une importante augmentation de la production d'huile de palme ce
qui permettra aux populations vivant dans la region de casamance de
consommer d'avantage cette huile qui a une valeur nutritive assez
importante et aux producteurs d'augmenter leurs revenus monétaires.
Les rendements théoriques de la presse URPATA sont de 85% alors que
ceux de la presse de ENDA (presse de Kabiline) sont de 60%.
La durée d'amortissement prévue, pour la presse est de 10 ans et
celle de la chaudière de 5 ans.

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